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George Sand à l'Assemblée nationale

lecture spectacle

3 février 2004 à 19 heures

à l’Assemblée nationale
128, rue de l’Université
Paris VIIème

La journée de lancement de l’Année George Sand

Repères biographiques

Voir aussi : Année George Sand (bibliographie, filmographie, géographie sandienne)

 

 

3 février 2004
Journée de lancement de l’Année George Sand

Le 3 février 2004, l’ensemble des réseaux éducatifs et culturels ainsi que les médias sont invités à organiser une première « journée découverte » de George Sand : lectures, conférences, expositions de livres, éditions et émissions spéciales contribueront à cette première sensibilisation, prologue à un ensemble de manifestations qui se dérouleront tout au long de l’année en France et dans le monde.

Initiée et coordonnée par le Ministère de la Culture et de la Communication, l’opération 2004 – Année George Sand est le fruit d’une collaboration avec les ministères des Affaires étrangères, de l’Agriculture, de l’Éducation nationale, le ministère délégué à la Parité et à l’Égalité professionnelle, avec l’Assemblée nationale et avec le Sénat.

La manifestation « George Sand à l’Assemblée nationale » s’inscrit dans le cadre de la journée de lancement de l’Année George Sand.

C’est une initiative conjointe du Ministère de la Culture et de la Communication et de l’Assemblée nationale en collaboration avec les ministères de l’Agriculture et de l’Éducation nationale pour la participation des établissements d’enseignement.

La conception et la réalisation de la lecture-spectacle ont été confiées à Jeanne Champagne, metteure en scène, responsable de la compagnie Théâtre écoute.

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« George Sand à l’Assemblée nationale »
argument

Nous sommes à l’Assemblée nationale, dans la longue galerie ornée qui relie l’hôtel de Lassay au palais Bourbon, pour rendre hommage à George Sand dont nous célébrons en 2004 le bicentenaire de la naissance.

L’actrice Tania Torrens, ex-sociétaire de la Comédie française, est chargée de lire le discours inaugural de ce qui sera l’Année George Sand.

Elle lit l’introduction de Michelle Perrot aux écrits politiques de Sand, retraçant l’itinéraire de celle-ci, ses premiers pas en littérature et dans la vie politique, resituant sa trajectoire dans l’histoire des femmes.

Nous sommes à l’Assemblée nationale, dans la salle des fêtes et non dans l’hémicycle où George Sand a refusé d’envisager même de siéger en un temps où les femmes n’avaient pas le droit de vote et où le code civil instituait, depuis 1804, l’inégalité entre les hommes et les femmes, la mise sous tutelle de celles-ci par les lois du mariage, lois dont George Sand demandait la transformation afin que soient donnés aux femmes les droits civils dont elle refusait que la moitié de l’humanité soit exclue. Cette transformation, à ses yeux, était un préalable à l’accès aux droits politiques. Toute son œuvre se constitue pour faire entendre cette nécessaire égalité entre les femmes et les hommes que le 20ème siècle a commencé, difficultueusement, à établir et que le 21ème devra consacrer.

Cette œuvre, ce sont cent vingt jeunes filles et jeunes gens qui vont, comme par effraction dans la cérémonie, venir nous la faire entendre par fragments, par éclats - bulletins de la République, articles de journaux, lettres à des amis, scènes de romans ou de théâtre, lus, joués, proclamés, pour expliquer le monde, tenter de comprendre et toujours faire entendre d’autres possibles et figurer les transformations à venir.

Ces lycéennes et lycéens découvrent ces textes de George Sand et travaillent à ce projet avec leurs enseignants et formateurs, sous la direction de Jeanne Champagne, depuis octobre 2003.

Ils seront soutenus par la présence de Tania Torrens et de Denis Léger-Milhau avec qui vont s’instaurer le jeu, le dialogue, ponctués au piano par Jeanne Bleuse, jusqu’au chant final, le Haïluli de Pauline Viardot, qu’interprètera Marianne Gueguetchkori.

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George Sand à l’Assemblée nationale
lecture-spectacle

mardi 3 février à 19 heures

à l’Assemblée nationale
128, rue de l’Université
75007 Paris

conception, montage des textes et réalisation
Jeanne Champagne

avec

Tania Torrens
ex-sociétaire de la Comédie française

Denis Léger-Milhau
et
Mariam Gueguetchkori
soprano

Jeanne Bleuse
piano
et
120 lycéennes et lycéens

des lycées Le Corbusier et Henri Wallon (Aubervilliers), Pierre et Marie Curie (Châteauroux),
Edouard de Chambray (Gouville), Joliot-Curie (Nanterre), Fénelon (Paris),
Les Vaseix (Verneuil-sur-Vienne)

avec le concours
des centres dramatiques nationaux La Commune d’Aubervilliers, Les Amandiers de Nanterre,
la scène nationale Equinoxe de Châteauroux,
l’académie théâtrale de l’Union de Limoges,
et les compagnies Théâtre Méga Pobec (Evreux) et Théâtre écoute (Malakoff)

assistante de réalisation
Anne-Lise Maurice

directeur technique
Thierry d’Oliveira-Reis

Jeanne Champagne remercie chaleureusement pour leur collaboration
Susan Manoff, Michelle Perrot, Reine Prat et Gérard Didier, ainsi que les enseignants et les artistes qui ont aidé à la mise en œuvre de ce projet

La lecture-spectacle est produite par la compagnie Théâtre écoute
avec le soutien de l’Assemblée nationale et du Ministère de la Culture et de la communication
(délégation au développement et à l’action territoriale, directions régionales des affaires culturelles d’Île de France, du Centre, du Limousin et de Haute-Normandie)
en collaboration avec les ministères de l’Agriculture et de l’Éducation nationale

La compagnie Théâtre écoute est conventionnée par le ministère de la culture (Drac IdF)

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J’ai l’impression d’avoir toujours connu George Sand

" J’ai toujours vécu par l’idée : quand ce soleil pâlit, rien ne me charme,
quand il se ranime, rien ne m’épouvante. "
George Sand, lettre à Hortense Allart de Méritens,10 juin 1848

J’ai l’impression d’avoir toujours connu George Sand. Avec cette lecture-spectacle, c’est comme si je retrouvais une amie que je n’avais pas vue depuis longtemps, dont l’œuvre n’aurait pas pris une ride mais bien au contraire " un coup de jeunesse ".

Je suis née dans une école, non loin de Nohant, mon enfance et mon adolescence ont baigné dans les paysages décrits par George Sand dans ses romans. Mais ce n’est pas à ce moment-là qu’elle a retenu mon attention, c’est plus tard, lorsque j’ai vraiment découvert l’écrivain, l’épouse, la femme, la mère, l’amante, la femme plurielle passionnée et passionnante, qui a mis en oeuvre sa vie avec une énergie et une liberté étonnantes.

La redécouvrir dans son engagement politique, grâce aux textes rassemblés par Michelle Perrot dans Politique et Polémiques, me la rendent encore plus proche, même si certaines de ses prises de position me semblent paradoxales et difficiles à accepter aujourd’hui.

Que des jeunes filles et des jeunes gens s’emparent des textes politiques écrits par George Sand il y a un siècle et demi, qu’ils fassent entendre le difficile et douloureux apprentissage de la République en France, les justes revendications des femmes pour le droit à l’instruction et la reconnaissance de leurs droits civils à égalité avec les hommes, dans un lieu mythique comme l’Assemblée Nationale, me semble un travail artistique et pédagogique juste et nécessaire au moment où les femmes de notre siècle semblent avoir gagné leur égalité de manière légale avec les hommes et que, sur le terrain, un écart se creuse entre les lois et les mœurs .

George Sand, en son temps, remarquait déjà : " Je me suis figuré bêtement qu’un grand changement de notre système légal ramènerait chez nous les vertus étouffées ou corrompues par l’ancien ordre des choses.(…) J’aurais dû me rappeler que les moeurs font les lois et que les lois ne font pas les moeurs. " 1

George Sand parle le langage de notre temps. Elle est notre contemporaine. Son engagement dans son œuvre, dans sa vie et dans tous les combats de son siècle fait prendre conscience de la nécessité de devenir actrices et acteurs de l’Histoire en marche.

Jeanne Champagne

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1 George Sand, Correspondance I, p 724-725, L 325, à Charles Meure – Nohant, 30 octobre 1830

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Les Textes de la lecture-spectacle
« George Sand à l’Assemblée nationale »

sont extraits de

Michelle Perrot

Sand : une femme en politique, présentation du recueil George Sand - Politiques et Polémiques*

George Sand

Politiques et Polémiques*

- Circulaire pour la fondation de l’Éclaireur de l’Indre - décembre 1843
- Aux fondateurs de l’Éclaireur de l’Indre - 1er septembre 1844
- Les Ouvriers boulangers de Paris - 27 septembre 1844
- Réponse à diverses objections - 6 décembre 1844
- Un mot à la classe moyenne - 3 mars 1848
- Bulletin de la République n°8 - 8 mars 1848
- Bulletin de la République n°12 - 6 avril 1848
- Aux membres du Comité Central - mi-avril 1848

œuvres romanesques

- Indiana
- Nanon
- Lettres à Marcie

œuvres autobiographiques

- Histoire de ma vie

Correspondance

- Lettre à Charles Meure - 17 septembre 1830
- Lettre à Charles Meure - 30 octobre 1830
- Lettre à Charles Meure - 25 février 1831
- Lettre à Laure Decerfz - le 13 juin 1832
- Lettre à Augustine Brault - 3 mars 1848
- Lettre à René Vallet de Villeneuve - 4 mars 1848
- Lettre à Augustine Brault - 5 mars 1848
- Lettre à Frédéric Girerd - 6 mars 1848
- Lettre à Maurice Dudevant-Sand - 23 mars 1848
- Lettre à Maurice Dudevant-Sand - 28 mars 1848
- Lettre à Lise Perdiguier - mars 1848
- Lettre à Maurice Dudevant-Sand - 21 avril 1848
- Lettre à Charles Poncy - 24 mai 1848
- Lettre à Hortense Allart de Méritens - 10 juin 1848
- Lettre à Augustine Bertholdi - 29 juin 1848
- Lettre à Edmond Plauchut - automne 1848

Eugénie Niboyet

- Article paru dans La voix des femmes – avril 1848

Victor Hugo

- Choses vues

Jules Barbey d’Aurevilly

- Les Bas bleus

Pierre-Joseph Proudhon

- Notes et pensées

Adolphe Guéroult

- Lettre à George Sand – mai 1835

* La réédition de cet ouvrage est prévue chez Actes Sud pour mars 2004

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Les Musiques de la lecture-spectacle
« George Sand à l’Assemblée nationale »

sont extraites de

(sélection en cours)

Frédéric Chopin

- Prélude n° 1
- Nocturne n°4, en fa majeur op n° 15

Frantz Liszt

- Funérailles in Harmonies poétiques et religieuses

Pauline Viardot

- Haïluli
- Plainte d’amour

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Les établissements scolaires partenaires

Centre

Lycée Pierre et Marie Curie
31, rue Pierre et Marie Curie
36000 Châteauroux
proviseur : Mme Boursin
enseignant responsable : M. Jean-Louis Fleurier

Haute-Normandie

Lycée d’enseignement agricole Édouard de Chambray
27240 Gouville
proviseur : M. Blachère
enseignante responsable : Mme Marie-Agnès Hamon

Île-de-France

Académie de Créteil
Lycée Le Corbusier
44, rue Réchossière
93300 Aubervilliers
proviseure : Mme Monique Parquier

Lycée Henri Wallon
146, rue des Cités
93300 Aubervilliers
proviseur : M. Nedelec

enseignant responsable pour les deux établissements : M. Yvon Le Scanff

Académie de Paris
Lycée Fénelon
2, rue de l’Éperon
75006 Paris
proviseur : Mme Martine Valette
enseignant responsable : M. Gil Benoît

Académie de Versailles
Lycée d’enseignement général et technologique Joliot-Curie
92, avenue Joliot-Curie
92000 Nanterre
proviseur : M. Quesnel
enseignante responsable : Mme Laurence Fauc

Limousin

Lycée d’enseignement agricole Les Vaseix
87440 Verneuil sur Vienne
proviseur : M. Garnier
enseignante responsable : Mme Annie Burguet

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Les Théâtres et compagnies partenaires

Centre

Équinoxe - Scène Nationale – Direction : François Claude
18, rue Paul Louis Courrier
36000 Châteauroux
intervenant artistique : Patrick Aujoux

Haute-Normandie

Théâtre Méga Pobec
18, rue de la Cavée Boudin
27000 Évreux
intervenante artistique : Élise Carrière

Île-de-France

Théâtre de la Commune – CDN - Direction : Didier Bezace
2, rue Édouard Poisson
BP 157
93304 Aubervilliers Cedex
intervenante artistique : Martine Millar

Théâtre des Amandiers - CDN - Direction : Jean-Louis Martinelli
7, avenue Pablo Picasso
92000 Nanterre
intervenante artistique : Agnès Trédé

Compagnie Théâtre Écoute - Metteure en scène : Jeanne Champagne
16, rue Raymond Fassin
92240 Malakoff

Limousin

Académie Théâtrale de l’Union – Direction : Paul Chiributa
Le Mazeau
87480 Saint-Priest-Taurion
intervenant artistique : Gregory Servant – Cie Martine fait du théâtre

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Jeanne Champagne et la Compagnie Théâtre Écoute

Après des études à l’Institut d’Études Théâtrales et une formation de comédienne aux ateliers des Quartiers d’Ivry, Jeanne Champagne a suivi les cours d’Antoine Vitez au Conservatoire National d’Art Dramatique. Elle a joué au TNP avec Roger Planchon et au CDN de Reims avec Philippe Adrien. Elle a été engagée par Jean-Paul Wenzel et Claudine Fiévet au Théâtre Quotidien. Lucien Attoun lui a permis de faire sa première mise en scène à Théâtre Ouvert, dans le cadre du Festival d’Avignon : La Maison d’Anna de Ninon Ozanne et Dagmar Deisen, d’après Anaïs Nin.

Elle fonde la Compagnie Théâtre Écoute en 1981 et met en scène :
- En Revoir de Charles Tordjman et Jeanne Champagne au Théâtre de l’Athénée.
- La Tour d’amour de Rachilde au Théâtre Essaion à Paris
- Le Malheur indifférent et Histoire d’enfant de Peter Handke, création dans le cadre du Festival d’Avignon 1986, et reprise au Théâtre de la Bastille à Paris.
- Rencontres avec Bram Van Velde de Charles Juliet, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris 1988, Théâtre de la Bastille, Théâtre de la Ville.
- Le Grand Cahier d’Agota Kristof, Cherbourg, Bourges, et dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, 1991 au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.
- Été d’Edward Bond, Maison de la Culture de Bourges, 1992.
- L’Inondation d’Evguéni Zamiatine, Maison de la Culture de Bourges, Paris au Théâtre de l’Atalante, 1993.
- Penthésilée de H. von Kleist, Maison de la Culture de Bourges, avec la participation artistique du JTN, Janvier 1994.
- Le Regard voilé ou sous le regard de Clérambault, Février 1994, Palais Jacques Cœur à Bourges et Septembre 1995, La Conciergerie à Paris.
- L’Enfant de Jules Vallès, Juin et Novembre 1995, Maison de la Culture de Bourges - Mai 1996, Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.
- Le Bachelier de Jules Vallès, Novembre 1996, Maison de la Culture de Bourges - Mai 1997, Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.
- L’Enfant, Le Bachelier, Juillet 1997, Festival d’Avignon
- L’Insurgé de Jules Vallès, Novembre 1997, Maison de la Culture de Bourges.
- La Trilogie de Jules Vallès, L’enfant, Le Bachelier, L’Insurgé, Octobre-Novembre 1998, Théâtre du Chaudron – Cartoucherie
- Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale, de Louis Reybaud Novembre 1999, Théâtre du Chaudron-Cartoucherie
- L’Événement, textes d’Annie Ernaux, Novembre-Décembre 2000, Théâtre du Chaudron-Cartoucherie, Octobre-Novembre 2002 Théâtre du Chaudron, tournée 2001-2002.
- Itinéraire Denise Bonal, textes de Denise Bonal, Mars 2001, La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon
- La Femme gelée, textes d’Annie Ernaux, Octobre-Novembre 2002, L’apostrophe-Scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Théâtre du Chaudron-Cartoucherie, tournée 2003-2004.

De septembre 1992 à décembre 1997, Théâtre Ecoute a été compagnie associée à la Maison de la Culture de Bourges. Depuis Janvier 1998, la compagnie Théâtre Ecoute est domiciliée en Ile-de-France (Malakoff).

Depuis 1988, Jeanne Champagne et la compagnie Théâtre Ecoute ont inclus dans leur projet artistique une activité de formation théâtrale en partenariat avec l’Education Nationale et un grand nombre d’associations dont la Maison du Geste et de l’Image.

Dans le cadre des ateliers de pratique artistique, Jeanne Champagne obtient avec Denise Bonal le prix Passerelle des Arts en 1991.

En 1998, son travail avec des élèves de Seine Saint-Denis donne lieu à la publication des Lettres à Jules. En 1999, à l’occasion du projet artistique et pédagogique Les apprentissages de la République et de la Citoyenneté, Ségolène Royal et le Ministère de l’Éducation Nationale saluent l’initiative des Lettres à Marianne, menée par Jeanne Champagne avec des élèves du Collège Michelet (ZEP) de Saint-Ouen.

Depuis 1999, Jeanne Champagne intervient au lycée Fénelon (Paris) dans le cadre de l’option théâtre. Elle mène par ailleurs des ateliers avec des adolescents et des formateurs et encadre de nombreux stages en partenariat avec les ministères de la Culture et de l’Éducation Nationale, notamment au Nouveau Théâtre d’Angers, à Perpignan avec l’association Arthèmes…

En 2002 et 2003, elle a mené un projet artistique et pédagogique dans douze classes d’enseignement général et professionnel d’Île de France Les Lois de l’amour et de la vie : comment apprendre ? qui donnera lieu à une publication Lettres aux garçons d’aujourd’hui, écrits d’élèves et à la réalisation d’un film.

Tania Torrens
comédienne, ex-sociétaire de la Comédie Française

Elle fait partie de la Compagnie Renaud-Barrault dans les années soixante. Elle joue notamment dans Numance, mis en scène par Jean-Louis Barrault, dans Les Paravents de Jean Genet, mis en scène par Roger Blin.
Elle entre à la Comédie Française en 1967, où elle est nommée sociétaire de 1976 à 1987. Elle y joue, entre autres, Le Cid et Andromaque mis en scène par Paul-Emile Deiber, Le Carrosse du Saint-Sacrement mis en scène par Michel Etcheverry, Le Songe mis en scène par Raymond Rouleau, Nicomède mis en scène par François Chaumette, L’Idiot mis en scène par Michel Vitold, Meurtre dans la Cathédrale mis en scène par Terry Hands, Les Trois soeurs mis en scène par Jean-Paul Roussillon, La Double Inconstance mis en scène par Jean-Luc Boutté, Les Estivants mis en scène par Jacques Lassalle, Macbeth et Le Misanthrope mis en scène par Jean-Pierre Vincent...
Elle a également participé à de nombreux spectacles et festivals (Annecy, Carthage, Bâle, Carcassone, Avignon...).
Tania Torrens a joué au cinéma avec Michel Deville (Benjamin), Pierre Jourdan (Phèdre), François Truffaut (L’Argent de Poche), Charlotte Silvera (Prisonnières), Jean-Jacques Annaud (L’Amant) et à la télévision avec, entre autres, Michel Mitrani, Yves-André Hubert, Claude Barma et Lazare Iglésis, Bertrand Tavernier.
Depuis 1995, elle travaille avec Jeanne Champagne pour les spectacles L’Enfant, Le Bachelier d’après Jules Vallès et Le Regard voilé ou sous le regard de Clérambault... et L’Evénement d’après Annie Ernaux.

Denis Léger-Milhau
comédien

Après une formation initiale au Conservatoire de Montpellier et à l’école Jacques Lecoq, il suit les cours de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg.
Principaux spectacles :
Guerre au troisième étage de Pavel Kohout, mise en scène de Michel Touraille, La Conquête du pôle sud de Manfred Karge, mise en scène de Philippe van Keyssel, Les Acteurs de bonne foi de Marivaux, mise en scène de Jacques Lassalle, La Vie est un songe de Calderon, mise en scène de Gilles Chavassieux, Gracchus Babeuf de Henri Bassis, mise en scène de Pierre Santini, Sade, concert d’enfers de Enzo Corman, mise en scène de Philippe Adrien, Le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux, mise en scène de Gilles Cohen, Le Malade imaginaire de Molière, mise en scène de Jean-Marie Villegier, L’Idéal de Daniel Lemahieu, mise en scène par l’auteur, Majnun, fou de Dieu, mise en scène d’Eric Vigner, La Mère de Berthold Brecht, mise en scène de Bernard Sobel, Charles XII de Henri Bassis, mise en scène de Pierre Santini, La Maison d’os de Roland Dubillard, mise en scène d’Eric Vigner, Vie et mort du roi Jean de Shakespeare, mise en scène de Bernard Sobel, Le Régiment de Sambre et Meuse, mise en scène d’Eric Vigner, Marie d’Isaac Babel, mise en scène de Bernard Sobel, Le Roi Lear de Shakespeare, mise en scène de Bernard Sobel, Jean-Bête à la foire de Beaumarchais, mise en scène de Rosine Lefebvre, L’Histoire tragique de la vie et de la mort du docteur Faustus de Marlowe, mise en scène de Stuart Seide, L’Illusion comique de Corneille, mise en scène d’Eric Vigner.
Depuis 1994, il travaille avec Jeanne Champagne pour les spectacles Penthésilée de Kleist, Le regard voilé ou sous le regard de Clérambault, L’Enfant, Le Bachelier, L’Insurgé de Jules Vallès, Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale de Louis Reybaud et L’Evénement d’après Annie Ernaux.

Mariam Gueguetchkori
soprano

Jeune chanteuse géorgienne, Mariam Guéguetchkori suit un cycle de perfectionnement en chant au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans les classes de Peggy Bouveret, Olivier Reboul, France Pennetier et Susan Manoff.
Elle est diplômée du 4 ème concours international, Les Voix Wagnériennes de Bayreuth
Elle a reçu le prix Dauphin de Verna de la Fondation de France ainsi que la bourse d’étude de la Fondation Meyer.
Elle a joué notamment dans Prométhée de G. Fauré à la Halle aux Grains de Toulouse, dans Il tramontane de Respighi et dans Les Wesendoncklieder de Wagner sous la direction de Marc Bleuse…

Jeanne Bleuse
pianiste

Jeanne Bleuse est née le 3 septembre 1982. Elle commence ses études de piano au conservatoire de Boulogne dès l’âge de 6 ans. Elle poursuit sa formation à Toulouse auprès de Véronique Grange. Admise dans la classe supérieure de Marie-Paule Siruguet en septembre 2000, elle obtient un premier prix à l’unanimité au conservatoire de Boulogne. Elle a également travaillé avec Marie-Joseph Jude et Jean-François Heisser. En décembre 2001, elle a été invitée à jouer le double concerto pour clavier et violon de J. Haydn en compagnie du violoniste Gilles Colliard.
Pendant l’année scolaire 2002/2003, elle effectue une année de perfectionnement à Tbilissi dans la classe de Nana Dimitriadi au Conservatoire National Supérieur de Georgie.
En février 2003, elle joue le triple concerto de Beethoven avec ses deux frères à la Halle aux Grains de Toulouse.
Elle travaille aujourd’hui dans la classe de Denis Pascal et pour la musique de chambre auprès de Eric Lesage et Paul Meyer au Conservatoire National Supérieur de Paris.

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« George Sand à l’Assemblée nationale »
en tournée

Le texte du spectacle

Élaboré par Jeanne Champagne, le texte du spectacle sera mis à disposition sur le site www.georgesand.culture.fr à partir de février 2004.
Il pourra être utilisé gratuitement pour toutes activités éducatives et culturelles organisées dans un cadre strictement non commercial.
Il est soumis au régime normal du droit d’auteurs pour toute autre utilisation.

Le spectacle

Une adaptation du spectacle est en cours d’élaboration par la compagnie Théâtre Ecoute qui le proposera en tournée à partir de mars 2004.
Cette version comportera une distribution composée de Tania Torrens, Denis Léger-Milhau et une chanteuse-musicienne.
Les conditions techniques et financières seront précisées très prochainement sur le site www.georgesand.culture.fr

Les ateliers

Jeanne Champagne proposera d’animer des ateliers pour de jeunes comédiennes et comédiens, professionnels ou amateurs, à partir des textes du spectacle, en France et à l’étranger.

Projet en cours d’élaboration.


Pour toutes précisions sur ces trois projets, se renseigner auprès de :

Compagnie Théâtre écoute
16, rue Raymond Fassin
92 240 Malakoff
Tél. : 00 (33) 1 46 55 63 63
Fax : 00 (33) 1 46 55 92 22
courriel : theatre.ecoute@club-internet.fr

Le kit pédagogique de l’Assemblée nationale
Pour accompagner ces activités, l’ Assemblée nationale peut proposer, sous certaines conditions, un kit pédagogique en huit panneaux de 45 x 70 cm présentant l’histoire et le fonctionnement de l’Assemblée nationale

Pour se procurer l’exposition, se renseigner auprès du service de la communication de l'Assemblée nationale : trouan@assemblee-nationale.fr
 

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Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George Sand

Paris, 1er juillet 1804 – Nohant, 8 juin 1876

Aurore Dupin, devenue George Sand en 1832 par le pouvoir de la littérature, naquit à Paris, dans un modeste appartement de la rue Meslay. Sa mère, Sophie Delaborde, était une ouvrière en modes du Palais-Royal ; son père, un brillant officier des armées consulaires, puis impériales ; sa grand’mère, fille naturelle du maréchal de Saxe, qui lui apprit les Lumières et " la grâce ", était une aristocrate. Ce métissage social, rendu possible par les tumultes de la Révolution, fonde ses convictions démocratiques. " Je suis la fille d’un patricien et d’une bohémienne. Je serai avec l’esclave et avec la bohémienne, et non avec les rois et leurs suppôts ", écrit-elle en 1844.

Sand est avant tout une femme libre, et d’abord par son existence. Orpheline de père, livrée à elle-même par la mort de sa grand’mère, elle épousa en 1822 le baron Casimir Dudevant, dont elle eut deux enfants, Maurice, son fils bien-aimé, Solange, sa fille révoltée avec laquelle elle fut en conflit permanent et douloureux. Elle connut l’épreuve d’une union mal assortie : amateur de chevaux et de chasse, Casimir détestait la conversation et la lecture. Faute de pouvoir divorcer, ils se séparèrent, et Sand devint l’apôtre du divorce et de la réforme du Code civil, clef de l’indépendance des femmes. L’égalité civile est, à ses yeux, un préalable indispensable au droit de vote, ce qui explique sa position réservée à cet égard en 1848.

Après ce mariage manqué, elle eut de nombreux amants : Jules Sandeau, l’initiateur, Musset, le plus romantique, Michel de Bourges, le plus politique, Chopin, génial et fragile, Manceau, le plus dévoué, avec lequel elle vécut des années quasi conjugales à Palaiseau, bien d’autres. Et des amis encore plus nombreux, hommes et femmes, qu’elle rencontrait à Paris et recevait dans sa belle maison de Nohant, son " paradis ", dont elle fit un haut lieu d’enracinement familial et de sociabilité romantique, un refuge après le coup d’État.

Sans s’y enfermer toutefois, toujours courant entre le Berry et Paris, goûtant les progrès du chemin de fer, après 1847, explorant la France en tous sens, l’Espagne et surtout l’Italie, sa terre préférée. Le voyage est, pour Sand, une forme et un symbole d’émancipation, comme le port du pantalon, si commode, ou l’usage du cigare, si plaisant. Subvertir les apparences, c’est refuser les rôles imposés, briser les frontières du sexe, sans renoncer aux charmes de la féminité. Avide de bonheur, George est curieuse de tout, des êtres et des choses, des paysages et des livres, de la musique et de la peinture, qu’elle pratiquait fort bien, de la Révolution française et de Dieu.

Elle entend, surtout, assouvir la " rage d’écrire " qui animait déjà " Miss Agenda " (son surnom), pensionnaire au couvent des Anglaises sous la Restauration. L’écriture fut sa vraie passion, son occupation majeure, pratiquée souvent tard dans la nuit, et de bien des manières. Épistolière abondante et ponctuelle, elle envoya plus de 30 000 lettres, dont Georges Lubin a publié près de 18 000 (26 volumes), témoignage exceptionnel sur le XIXe siècle ; comme son Histoire de ma vie, dont elle voulut faire un modèle d’autobiographie démocratique. Consciente de l’importance de la presse, elle soutint la création de journaux (l’Éclaireur de l’Indre), et de revues (La Revue Indépendante de Pierre Leroux, son maître en socialisme), lança en 1848 La Cause du Peuple et donna de nombreux articles et feuilletons aux organes d’alors.

Elle fut un écrivain à part entière (elle refusait le statut de " femme auteur ", plutôt déprécié), auteur d’une centaine de romans, féministes (Indiana, Lélia, Valentine, Consuelo), sociaux (Le compagnon du Tour de France, Le Meunier d’Angibault, La Ville noire), paysans (La Mare au diable, François le Champi, La Petite Fadette, Nanon), plus rarement historiques, dont plusieurs furent des " best-sellers ", en France et à l’étranger. Elle y mettait en scène la société de son temps, ses conflits et ses tensions, politiques, sociales et sexuelles, avec un grand souci de langage, de poésie et de pensée. Éloignée de " l’art pour l’art ", cher à Flaubert, elle voulait faire œuvre utile. Professionnelle, elle respectait les délais, discutait les contrats avec ses éditeurs. Reconnue, elle fréquentait les cercles littéraires (le dîner Magny), les théâtres, où nombre de ses œuvres furent adaptées. Avec Flaubert, le cher " Troubadour ", elle entretint un échange intellectuel d’une qualité exceptionnelle. Équivalente des grandes romancières britanniques, en moins intimiste et plus sociale, elle fut l’égale des plus grands, " la reine de notre génération littéraire ", disait Buloz (directeur de la Revue des deux-mondes), l’alter ego de Victor Hugo.

Enfin Sand fut une femme engagée dans tous les combats du siècle : contre l’injustice et la misère, la peine de mort et la prison ; pour les poètes ouvriers, l’émancipation paysanne, les droits des femmes ; pour la libre pensée, l’avènement des nationalités (surtout en Italie) ; pour la République, " une République démocratique et sociale ", fondée sur l’égalité, le suffrage " universel ", la laïcité, la non violence. Elle crut la trouver dans la seconde République de 1848, où elle s’investit pleinement, avec ses amis du gouvernement provisoire : Ledru-Rollin, Louis Blanc, Arago, et surtout Armand Barbès, " le saint républicain ", qu’elle vénérait. Elle rédigea une partie des Bulletins de la République, multiplia les brochures d’éducation populaire, préoccupée par la distance croissante entre Paris et la province. Atterrée par les journées de juin - " je ne crois pas à une République qui commence par tuer ses prolétaires " -, accablée par le coup d’État du 2 décembre 1851, elle se replia dans un exil intérieur voué à l’écriture, la réflexion politique, dont sa correspondance atteste l’acuité, la famille (ses deux petites-filles) et l’amitié.

Mais " la bonne dame " n’abandonnait rien de ses convictions. L’avènement de la troisième République lui redonna un espoir, assombri toutefois par les désastres de la guerre franco-prussienne, qu’elle décrit dans son captivant Journal d’un voyageur pendant la guerre, et par la Commune, qu’elle réprouva. " La République, c’est la vie ", disait-elle en 1848. Elle était arrivée au port. Elle mourut à Nohant, parmi les siens. On l’enterra dans son jardin, qui, sans doute, vaut le Panthéon, " Grande Femme ", s’il en fût.

Il nous reste à la redécouvrir.

Michelle Perrot
professeure émérite à Paris VII - Denis Diderot

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Pourquoi une Année George Sand ?
 

Comme l’a souligné le Ministre de la Culture et de la Communication : " George Sand, femme d’exception, artiste, écrivain, journaliste, engagée dans la vie sociale et politique, personnage complexe, adulée, célébrée et caricaturée, reste un emblème de la lutte pour la liberté de penser, d’exister, de créer. Elle s’est reconnue dans les idéaux républicains et s’est battue pour eux. "

En souscrivant à la proposition du Haut comité, placé auprès de la directrice des archives de France, d’inscrire le bicentenaire de la naissance de George Sand au titre des célébrations nationales, le Ministre de la Culture et de la Communication a exprimé le souhait que 2004 soit une Année George Sand.

George Sand est l’une de nos plus grands écrivains du XIXe siècle, reconnue comme telle par ses contemporains, en France et à l’étranger (Balzac, Hugo, Flaubert, Dostoïevski, H. James lui ont rendu hommage), mais que le XXe siècle a largement méconnue à l’exception notable de Marcel Proust, d’Alain et de quelques autres…

Si les études sandiennes connaissent un renouveau depuis quelques années en France, à la suite des États-Unis, c’est au grand public qu’il s’agit aujourd’hui de proposer une nouvelle lecture et une réévaluation de l’œuvre immense de George Sand en mettant en lumière l’actualité de ses engagements et la modernité de son travail d’écrivain.


Contact :

Reine Prat
Coordination générale

2004, Année George Sand
Ministère de la Culture et de la communication
3, rue de Valois
75033 Paris cedex 01
Tél.: 00 33 1 40 15 38 13
Fax : 00 33 1 40 15 81 06
courriel : georgesand@culture.gouv.fr

 

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