COMPTE RENDU N° 25
(Application de l'article 46 du Règlement)
12/03/95
Vendredi 26 mars 1999
(Séance de 15 heures)
Présidence de M. Paul Quilès, Président
SOMMAIRE
Audition de M. Alain Richard, Ministre de la Défense, sur la participation de la France aux opérations de lOTAN en République fédérale de Yougoslavie.
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La Commission a entendu M. Alain Richard, Ministre de la Défense, sur la participation de la France aux opérations de lOTAN en République fédérale de Yougoslavie.
Après avoir remercié M. Alain Richard dêtre venu dans un délai aussi bref, après la déclaration du Premier Ministre à lAssemblée nationale, le Président Paul Quilès a expliqué que son audition offrait aux députés loccasion dapprofondir par leurs observations, leurs propositions ou leurs interrogations le nécessaire débat démocratique sur lévénement majeur que représentait la participation de la France aux opérations de lOTAN en République Fédérale de Yougoslavie (RFY). Rappelant que la Commission de la Défense avait entrepris de réfléchir aux moyens daméliorer le contrôle parlementaire des opérations extérieures, il a souligné que la situation actuelle qui permettait à lexécutif dengager ces opérations sans avoir besoin de consulter le Parlement ne contribuait pas au renforcement des institutions.
Comprenant que la situation pouvait justifier que certaines réponses du Ministre soient allusives, il a néanmoins estimé utile que toutes les questions pertinentes, même concernant des domaines susceptibles de revêtir un caractère confidentiel, soient posées. Il a ensuite exprimé la solidarité de lensemble de la Commission et des députés présents, avec les pilotes et tous les militaires participant aux opérations ainsi quavec leurs familles.
Le Président Paul Quilès a alors souhaité articuler ses questions autour de deux aspects :
selon un premier angle dapproche quil a qualifié de factuel, il a demandé au Ministre quelle pourrait être lévolution, dans les prochains jours, des opérations et de leurs objectifs militaires, et si un éventuel renforcement des forces de lOTAN et de la France en Macédoine était planifié. Il a souhaité également que des indications relatives au coût et à la durée probable des opérations soient données. Il a en outre demandé comment la France sinsérait dans la chaîne de commandement, quelles étaient les modalités de sa participation, et comment était assuré le contrôle politique et stratégique des opérations ;
abordant ensuite laspect stratégique de lintervention, le Président Paul Quilès a rappelé les trois objectifs quelle devait permettre datteindre, aux termes de la déclaration du Premier Ministre : laffaiblissement des capacités militaires de la RFY, la limitation de ses capacités offensives au Kosovo et le retour de M. Milosevic à la table des négociations. Il a alors demandé comment les alliés pouvaient mesurer le degré de réalisation des deux premiers objectifs et quels pouvaient être les délais nécessaires pour les atteindre, étant donné que des succès rencontrés en ce domaine dépendait la reprise des négociations par la partie serbe dans les conditions souhaitées par lAlliance. Evoquant lhypothèse où les autorités serbes se livreraient à une épuration ethnique au Kosovo et où M. Milosevic persisterait dans son refus de revenir négocier une solution politique, il a demandé quelles mesures seraient alors envisagées.
Soulignant que les frappes aériennes effectuées par la France et ses alliés à lencontre du dispositif militaire et répressif de la République fédérale de Yougoslavie depuis le 24 mars étaient la conséquence de lattitude des autorités de Belgrade, M. Alain Richard a rappelé que labolition du statut dautonomie du Kosovo par M. Milosevic en 1989 avait entraîné un enchaînement dactes de violence et de mesures de répression, qui avaient fait plus de deux mille morts et déplacé plusieurs centaines de milliers de réfugiés depuis dix ans. Indiquant que les partenaires du groupe de contact avaient dun commun accord tout tenté pour aboutir à une solution politique, dabord par le dialogue seul, puis par la conjugaison du dialogue et des menaces daction armée, en sappuyant sur le Conseil de sécurité de lONU, sur lUnion européenne et sur lAlliance atlantique, seul outil militaire disponible, il a fait valoir que le recours à la force était rendu nécessaire par linsuffisance des résultats obtenus. Il a ajouté que lobjectif des opérations en cours était conforme à la résolution 1199 du Conseil de sécurité des Nations Unies en date du 23 septembre 1998 qui exigeait des autorités de Belgrade un cessez-le-feu, la fin des opérations répressives à lencontre des populations civiles et louverture dun dialogue institutionnel avec les Kosovars. Evoquant les pressions crédibles des membres du Groupe de contact et de lOTAN sur les Serbes, le Ministre a rappelé quelles sétaient concrétisées par laccord Holbrooke-Milosevic du 16 octobre 1998 et la résolution 1203 du Conseil de sécurité prise le 24 octobre 1998 dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Il a insisté sur le fait que la Communauté internationale avait poussé à son terme linitiative diplomatique dont le processus de Rambouillet constituait la dernière chance, bien quelle ait à plusieurs reprises constaté que ses efforts étaient vains, notamment au lendemain du massacre de Raçak. A la suite du refus serbe daccepter lensemble des éléments permettant dapporter une solution politique au conflit, les alliés ont décidé dintervenir. Le Président de la République a alors décidé que la France participerait à cette intervention.
M. Alain Richard a indiqué que les Mirage 2000 D français engagés dans les opérations ont participé dès mercredi soir aux raids alliés et quils ont atteint leurs objectifs. Dautres aéronefs ont assuré jour et nuit des missions de couverture et de sécurisation de lespace aérien de la zone. Certains appareils restent également en alerte pour déventuelles missions de sauvetage déquipages alliés davions abattus.
Rappelant le décalage de transparence entre les pays démocratiques de lAlliance et la RFY, dont M. Milosevic maîtrise les médias pour pouvoir pratiquer une désinformation totale, dautant plus aisée que les journalistes étrangers ont été expulsés et la presse indépendante interdite, M. Alain Richard na pas voulu spéculer sur les évolutions futures et indiquer les réponses qui leur seraient apportées. Il a toutefois rappelé que les objectifs retenus visaient à réduire de façon progressive les capacités dorganisation et de développement des actions offensives serbes. Si lensemble des moyens militaires de la RFY sont donc visés, les alliés se sont donné pour contrainte dexposer le moins possible sa population civile. Insistant sur cet aspect, M. Alain Richard a jugé que le contrôle des médias yougoslaves visait pour partie à dissimuler les effets réels des frappes et à pratiquer une désinformation manifeste à propos des victimes civiles afin de déstabiliser les opinions publiques des Etats membres de lAlliance.
Après avoir mis laccent sur la lenteur inévitable du processus dévaluation des résultats des opérations, il a estimé que laction menée constituait une épreuve de vérité pour nos sociétés démocratiques qui devaient montrer quelles étaient capables de maintenir une attitude constante devant les développements de la situation. Les opérations ne doivent être jugées quà laune de la réalisation des objectifs globaux dans la durée.
Le Ministre a ensuite replacé les opérations menées en RFY dans le contexte de laffirmation politique de lEurope comme acteur mondial. Estimant que le déroulement actuel des opérations militaires dans le cadre atlantique constituait une situation de transition, il a souligné que les Européens convergeaient sur les objectifs politiques à atteindre et manifestaient dans laction la volonté politique de définir une démarche commune face aux crises pouvant survenir sur le continent.
M. Alain Richard a toutefois estimé quune des tentations de notre partenaire américain pouvait être démettre des doutes sur la détermination collective des Européens dans la mesure où lEurope est un concert de nations indépendantes dont le maillon le plus faible peut fragiliser la chaîne tout entière.
Reconnaissant quil serait peut-être nécessaire de réagir à des événements qui ne peuvent tous entrer dans le cadre dune planification militaire, le Ministre a souligné quil nétait pas possible dindiquer publiquement les réponses de circonstances envisagées dans lhypothèse où la situation ne correspondrait plus aux prévisions initiales. Il a alors rappelé que le choix des alliés européens comme des Américains était dagir par voie aérienne. Il a convenu quil sagissait dun choix difficile, étant donné notamment limportance et la diversification du dispositif antiaérien yougoslave qui faisait courir des risques réels aux pilotes alliés. Estimant que léquilibre entre les forces américaines et européennes ne pouvait pas être considéré comme satisfaisant, il a fait valoir que les pays européens devaient sinterroger sur la pertinence et la cohérence de leur politique militaire au regard de leurs ambitions politiques.
En labsence daccord entre les membres de lAlliance pour la réorganiser, cest la chaîne de commandement de lOTAN qui est utilisée dans de bonnes conditions de fonctionnement. La France ne faisant pas partie du commandement intégré, le commandement opérationnel de nos forces appartient au Chef de lEtat par lintermédiaire du Chef dEtat-major des Armées.
Soulignant les dangers que recèle la situation politique des Balkans, M. Jérôme Lambert, usant de la faculté que larticle 38 du Règlement confère aux députés dassister aux réunions des commissions dont ils ne sont pas membres, sest inquiété des risques dextension du conflit et notamment de lattitude de la Russie qui pourrait être tentée de violer lembargo frappant la Serbie, voire dintervenir aux côtés des forces yougoslaves.
M. René Galy-Dejean a considéré que cétait en toute légitimité que le Président de la République avait engagé nos forces militaires à lextérieur de nos frontières. Il a rappelé à ce propos la conception du Général de Gaulle selon laquelle le Président de la République représente en sa personne, en raison de son élection au suffrage universel direct, le peuple entier alors que lAssemblée nationale en est le miroir brisé. Soulignant le caractère novateur de la démarche diplomatique européenne au sein du Groupe de contact, puis dans le cadre de la Conférence de Rambouillet, il sest demandé si lUnion européenne avait la capacité militaire et logistique de conduire seule des opérations telles que celle qui venait dêtre engagée. Estimant que les frappes aériennes ne pourraient avoir deffet durable que si elles étaient suivies dune présence terrestre, il sest interrogé sur la capacité de la France, dont larmée est cours de professionnalisation, à rassembler et à engager au Kosovo la force de 15 000 hommes, équivalente à celle déployée lors de la guerre du Golfe, quil était envisagé de mettre en uvre.
Le Président Paul Quilès a précisé quil navait pas laissé entendre que lintervention de larmée française était illégitime, mais quelle aurait été plus facile à légitimer si le Parlement sétait prononcé avant quelle ait été décidée.
Pour donner plus de force aux décisions dengagement militaire, il a jugé nécessaire de modifier larticle 35 de la Constitution dont il a fait ressortir le caractère obsolète et sest prononcé pour une rédaction de cet article disposant que les interventions des forces armées en dehors du territoire de la République sont autorisées par le Parlement dans les conditions prévues par une loi organique.
M. Jacques Myard, usant de la faculté que larticle 38 du Règlement confère aux députés dassister aux réunions des commissions dont ils ne sont pas membres, a demandé si les frappes alliées avaient fait lobjet dune évaluation préalable, si elles étaient susceptibles de faire plier ladversaire et à quel moment il pourrait être nécessaire de franchir un pas supplémentaire.
Soulignant la détermination des pays de lUnion européenne, M. Guy-Michel Chauveau sest interrogé sur la mission des forces de lOTAN en Macédoine, étant donné que les observateurs de lONU ont été retirés, ainsi que sur les risques de déstabilisation de ce pays qui abrite à la fois des sympathisants serbes et une minorité albanaise.
M. Bernard Cazeneuve sest interrogé sur la détermination réelle des Etats-Unis à simpliquer totalement dans le conflit dans la mesure où certains sénateurs américains pressentent un danger denlisement et expriment des réserves.
M. Alain Barrau, usant de la faculté que larticle 38 du Règlement confère aux députés dassister aux réunions des commissions dont ils ne sont pas membres, sest félicité que lEurope ait pris pour la première fois une décision claire dintervention dans le cadre dune stratégie diplomatique. Il sest interrogé sur la situation de la Macédoine et de lAlbanie, deux pays limitrophes directement concernés par le conflit, et sur les mesures à prendre si ces deux pays étaient lobjet dattaques de larmée yougoslave.
Regrettant que le Parlement nait pas été mieux associé à la préparation de lintervention militaire au Kosovo, M. Pierre-André Wiltzer a estimé que laction en cours comportait des dangers réels, notamment au cas où lengagement de forces terrestres deviendrait inéluctable. Il a alors demandé si une formule associant la représentation nationale à la gestion de la crise par lintermédiaire de représentants de ses groupes parlementaires et dans le respect des exigences de confidentialité ne pourrait pas être retenue, en articulation avec les activités de la Commission de la Défense, sur le modèle de celle qui avait été utilisée pendant la guerre du Golfe.
M. Pierre Lellouche a tout dabord souhaité connaître lavis du Ministre de la Défense sur la proposition du Président Paul Quilès de modifier larticle 35 de la Constitution et a demandé si le fait que deux composantes de la majorité sétaient prononcées contre lintervention en RFY était compatible avec lunité politique nécessaire pour en garantir le succès. Après avoir rappelé que lensemble des pays européens ne consacraient à leur équipement de défense que 50 % de leffort financier des Etats-Unis, il sest interrogé sur les implications budgétaires de la construction de lidentité européenne de défense. Il a, par ailleurs, demandé quelle était lattitude des pays neutres membres de lUnion européenne à légard des opérations de lOTAN. Enfin, abordant les aspects militaires de cette intervention, il a regretté que le Ministre de la Défense ait annoncé que la présence de la France dans une force terrestre était exclue dentrée de jeu , estimant que cette déclaration revenait à prévenir ladversaire que laction menée contre lui resterait limitée à la dimension aérienne. Il a également demandé quelle serait la réponse de lOTAN à des actions de larmée yougoslave au Kosovo.
Après sêtre félicité de la décision du Premier Ministre dengager de nouvelles discussions entre lexécutif et le Parlement, pour mieux associer ce dernier aux décisions du Président de la République et du Gouvernement, M. François Lamy a rappelé que la Commission de la Défense nationale ferait prochainement des propositions en ce domaine, considérant quil convenait dinstituer sur la base du consensus un dispositif réunissant les conditions dune intervention parlementaire responsable, à propos de questions qui touchent à la vie des militaires en opération. Il a alors souhaité savoir si la montée en puissance du dispositif en Macédoine allait être poursuivie et quelles étaient les conséquences de lintervention de lOTAN en RFY sur la situation militaire en Bosnie-Herzégovine.
M. Robert Gaïa a exprimé son approbation avec lidée selon laquelle la crise du Kosovo pouvait être considérée comme un test pour la construction de lEurope de la défense. Faisant état des déclarations dun responsable américain selon lesquelles il nétait pas envisageable de réunir le Groupe de contact tant que les frappes aériennes auraient lieu, il sest félicité des propos du Premier Ministre sur la disponibilité de la France à légard de la poursuite des négociations.
Le Ministre de la Défense a alors apporté les éléments de réponse suivants :
lorsque lEurope fait le choix redoutable de la puissance en décidant dagir dans une crise, elle connaît les hésitations et les contraintes dune puissance politique et se trouve à cet égard dans une situation comparable à celle des Etats-Unis, que certains ont tendance à critiquer trop facilement ;
les pays européens ne sont pas à la remorque des Etats-Unis, puisque le cadre politique de lautonomie du Kosovo a été défini sur leur initiative et que lintervention américaine naurait pas eu lieu sans leur participation. Les événements actuels marquent donc le début dune coresponsabilité de lEurope et des Etats-Unis à légard de la sécurité européenne ;
lOTAN est le seul outil militaire qui existe, même si ses méthodes de coopération militaire ne sont pas les seules possibles et ne correspondent pas entièrement aux préférences de tel ou tel pays européen. Un long délai est en tout état de cause requis pour créer un outil militaire alternatif et assurer un véritable équilibre entre les deux piliers de lAlliance atlantique ;
la réticence de certains hommes politiques américains devant lintervention des Etats-Unis en RFY nest pas forcément négative pour lEurope de la défense, dans la mesure où elle met en relief la disponibilité des pays européens. Si ceux-ci ne faisaient pas la preuve de leur détermination, la construction européenne connaîtrait un recul grave ;
le Conseil des affaires générales, qui réunit les ministres des Affaires étrangères de lUnion européenne est le lieu où les Européens peuvent progresser de manière informelle vers une politique de défense commune. Il est peut-être plus urgent de poursuivre cette démarche informelle que de rechercher de nouveaux arrangements institutionnels ;
le choix a été fait, dans létat actuel de la situation, de recourir aux frappes aériennes. Il convient de ne pas spéculer sur leurs résultats pendant laction. Cest un moyen adapté pour affaiblir loutil militaire dont les autorités yougoslaves ont fait un instrument essentiel de leur pouvoir. Les sanctions économiques entraînent, quant à elles, une intensification des privations pour les populations ;
le Président yougoslave sait quil porterait une responsabilité majeure en cas descalade de la violence au Kosovo ;
les risques dune inaction de lOTAN auraient été supérieurs à ceux de lintervention actuelle, notamment en raison du développement de linstabilité en Macédoine, pays sans réelles potentialités militaires, dont les communautés sont très contrastées, et qui compte sur la solidarité des alliés ;
les forces militaires de lOTAN présentes en Macédoine représentent un effectif, essentiellement européen, de 10 000 hommes dans des zones proches de la frontière avec la RFY. Elles nont pas de mission spécifique pour préparer une intervention terrestre au Kosovo, même si le déploiement dune force multinationale dans la province fait partie des objectifs dune paix négociée ;
lAlbanie constitue le maillon faible de la région malgré les mesures daide et dappui militaires prises dans le cadre du partenariat pour la paix. Néanmoins, une agression serbe contre lAlbanie impliquerait une réponse des alliés ;
les Russes ont toujours été des partenaires créatifs et constructifs au sein du Groupe de contact et lors du processus de Rambouillet Des voix sélèvent en Russie pour demander si ce pays trouve un avantage à sisoler de ses partenaires européens et américains en soutenant M. Milosevic. Lamitié historique entre la Russie et la Serbie pèse dun grand poids dans la réaction aux opérations de lOTAN dune partie de lopinion et des dirigeants russes. Pour autant, elle ne rend pas ces dirigeants aveugles aux responsabilités incombant aux Serbes. Toutes les initiatives sont prises pour maintenir avec les autorités russes un dialogue qui pourrait être utile à une sortie de crise, lorsque la position de M. Milosevic aura évolué ;
les membres du Groupe de contact conservent des liens étroits entre eux et peuvent se réunir en formation officielle à tout moment utile, dès lors que des éléments nouveaux apparaîtraient ;
le Gouvernement sestime en mesure dassumer pleinement ses responsabilités dans la gestion de la crise du Kosovo, en liaison avec le Chef de lEtat, Chef des armées, qui a décidé de lengagement des troupes françaises ;
enfin, sagissant de lassociation du Parlement, le Ministre de la Défense a indiqué que le Premier Ministre en discuterait avec le Président de la République, tout en faisant remarquer que les opérations en cours nobéissaient pas à la même logique de durée que de la guerre du Golfe.
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