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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

SOMMAIRE

PRÉSIDENCE

DE

M.

RAYMOND

FORNI

1. Loi de finances pour 2001 (première partie). - Suite de la discussion d'un projet de loi (p. 7251).

DISCUSSION

DES ARTICLES (suite) (p. 7251)

Après l'article 19 (suite) (p. 7251)

Amendement no 321 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, Didier Migaud, rapporteur général de la commission des finances ; Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, Gilbert Gantier. - Rejet.

Amendements nos 330 et 329 de M. Gantier : MM. Michel Bouvard, le rapporteur général. - Retraits.

Article 20 (p. 7252)

Amendement no 61 de la commission des finances : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

L'article 20 est ainsi rédigé.

Article 21. - Adoption (p. 7253)

Article 22 (p. 7253)

M M. Jean-Pierre Brard, Augustin Bonrepaux, Michel Bouvard.

Amendement de suppression no 412 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat, Augustin Bonrepaux. - Retrait.

Adoption de l'article 22.

Article 23 (p. 7256)

MM. Gilles Carrez, Philippe Auberger, le rapporteur général, Henri Emmanuelli, président de la commission des finances ; Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, le secrétaire d'Etat.

Amendement no 515 rectifié de M. Migaud : M. le rapporteur général.

M. le rapporteur général.

Suspension et reprise de la séance (p. 7263)

MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Amendement no 466 de M. Dray : MM. Julien Dray, le président de la commission. - Retrait.

Amendement no 30 de M. Dray. - Retrait.

Amendement no 509 de M. Douste-Blazy : MM. JeanJacques Jégou, Jacques Guyard. - Rejet.

Amendement no 31 de M. Martin-Lalande : MM. Gilles Carrez, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

L'amendement no 510 de M. Philippe Douste-Blazy n'a plus d'objet.

M. le secrétaire d'Etat.

Adoption de l'article 23.

Après l'article 12 (p. 7265)

(Amendements précédemment réservés) Amendement no 132 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

L'amendement no 248 de M. Laurent Dominati n'a plus d'objet.

Amendement no 125 de M. Hériaud : MM. Jean-Jacques Jégou, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 134 de M. Cochet : M. Yves Cochet.

Amendements nos 135 et 136 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Adoption des amendements nos 134 modifié et 135 modifié ; rejet de l'amendement no 136.

A mendements nos 176 de M. Auberger et 251 de M. Gantier : MM. Philippe Auberger, Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Amendement no 411 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 57 de la commission : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption de l'amendement no 57 modifié.

Amendement no 147 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 148 de M. Cochet. - Rejet.

Amendement no 159 de M. Auberger : MM. Philippe Auberger, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 22 de M. Dray : MM. Julien Dray, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

A mendements nos 173 et 174 de M. Auberger : MM. Philippe Auberger, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Amendement no 396 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Amendement no 140 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 393 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Amendement no 131 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Retrait de l'amendement no 131 rectifié.

Amendement no 242 de M. Gantier : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 241 de M. François d'Aubert : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendements nos 405 de M. Cuvilliez, 243 de M. Gantier, 406 de M. Cuvilliez, amendements identiques nos 198 de

M. Blessig, 274 de M. Michel Bouvard, 367 de M. Hillmeyer et 459 de M. Jean-Louis Debré, amendements nos 78 de M. Auberger, 378 de M. Gengenwin, amendements identiques nos 237 de M. Jean-François Mattei et 273 de M. Michel Bouvard et amendement no 407 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, Gilbert Gantier, Michel Bouvard, Philippe Auberger, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Amendement no 130 de M. Cochet : M. Yves Cochet.

Amendement no 133 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet des amendements nos 130 corrigé et 133.

Amendements nos 23 et 26 de M. Dray : MM. Julien Dray, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Amendements nos 249 de M. Goasguen, 25 de M. Dray, amendements identiques nos 79 de M. Auberger, 244 de M. Gantier, 272 de M. Michel Bouvard, 339 de M. Estrosi et 458 de M. Jean-Louis Debré, et amendements nos 1 de M. Charles, 183 de M. Adevah-Poeuf, 240 de M. Dominati et 404 de M. Cuvilliez : MM. Gilbert Gantier, Julien Dray, Philippe Auberger, Michel Bouvard, Yves Cochet, Maurice Adevah-Poeuf, Gilbert Gantier, Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet de l'amendement no 249.

M. Michel Bouvard. - Rejet des amendements nos 25, 79, 244, 272, 339, 458, 1, 183, 240 et 404.

Amendements nos 188 corrigé de M. Gérard Voisin et 327 de Mme Guinchard-Kunstler : MM. André Vauchez, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Amendement no 24 de M. Dray : MM. Julien Dray, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 246 de M. Gantier : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 394 corrigé de M. Brard : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

A mendements nos 247 de M. Gantier et 401 de M. Cuvilliez : MM. Gilbert Gantier, Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Amendement no 397 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 410 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 518 de M. Cuvilliez : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 283 de M. Goasguen : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendements identiques nos 84 de M. Jégou et 281 de M. Michel Bouvard et amendements nos 118 de M. Jégou et 340 de M. Christian Estrosi : MM. Jean-Jacques Jégou, le secrétaire d'Etat. - Retraits.

Amendement no 280 de M. Michel Bouvard : MM. Michel Bouvard, le secrétaire d'Etat. - Retrait.

Amendements nos 277 de M. Michel Bouvard et 400 de M. Cuvilliez : MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Amendement no 278 de M. Michel Bouvard : MM. Michel Bouvard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 292 de M. Gantier, amendements identiques nos 77 de M. Auberger et 275 de M. Michel Bouvard et amendement no 398 de M. Cuvilliez : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat, Philippe Auberger, Michel Bouvard. - Rejets.

Amendements nos 119 de M. Jégou et 238 de M. Gantier : MM. Jean-Jacques Jégou, Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejets.

Amendement no 320 de M. Carrez : MM. Gilles Carrez, ler apporteur général, le secrétaire d'Etat, Augustin Bonrepaux. - Rejet.

Amendement no 484 de M. Hervé : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat, Augustin Bonrepaux. Retrait.

Amendements nos 408 et 475 de M. Cuvilliez : MM. JeanPierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejets.

Amendement no 426 de M. Dumoulin : MM. Marc Dumoulin, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 399 de M. Brard : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 409 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 245 de M. Dominati : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 138 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 129 de M. Cochet : MM. Yves Cochet, Jean-Jacques Jégou, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Amendement no 294 de M. Gatignol : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 293 de M. Gatignol : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 440 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

PRÉSIDENCE

DE

M.

YVES

COCHET Amendement no 4 du Gouvernement : MM. le secrétaire d'Etat, le rapporteur général, Jean-Pierre Brard. - Adoption.

Amendement no 271 de M. Michel Bouvard : MM. Michel Bouvard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. Rejet.

Amendement no 349 de M. Estrosi : MM. Gilles Carrez, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Article 24 (p. 7293)

M. Maurice Adevah-Poeuf.

Amendement no 62 de la commission : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 24 modifié.

Article 25 (p. 7293)

Amendement no 431 de M. de Courson : MM. Jean-Jacques Jégou, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat, Jérôme Cahuzac. - Rejet.

Amendement no 63 de la commission : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 25 modifié.

Article 26 (p. 7294)

Amendements nos 323 de M. Carrez, 413 de M. Cuvilliez et 64 de la commission : MM. Gilles Carrez, Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat, JeanJacques Jégou, Augustin Bonrepaux. - Rejet des amendements nos 323 et 413 ; adoption de l'amendement no 64 modifié.

Adoption de l'article 26 modifié.

Après l'article 26 (p. 7296)

Amendement no 65 rectifié de la commission, avec les sousa mendements nos 555 et 554 du Gouvernement : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption des sous-amendements nos 555 et 554 et de l'amendement no 65 rectifié et modifié.

Amendement no 556 de M. Cuvilliez : MM. Jean-Pierre Brard, le rapporteur général, Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. - Adoption de l'amendement no 556 modifié.

Article 27 (p. 7299)

Amendement no 85 de la commission : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 27 modifié.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Après l'article 28 (p. 7300)

Amendement no 255 de M. Gantier : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Amendement no 253 de M. Gantier : MM. Gilbert Gantier, le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Rejet.

Article 29 et état A (p. 7301)

Amendement no 517 (troisième rectification) de M. Migaud : MM. le rapporteur général, le ministre, le président de la c ommission, Philippe Auberger, Jean-Jacques Jégou, Gérard Fuchs, Augustin Bonrepaux, Jean-Pierre Brard.

M. le secrétaire d'Etat.

Suspension et reprise de la séance (p. 7315)

MM. le rapporteur général, le ministre. - Retrait de l'amendement no 517 (troisième rectification).

Amendement no 517 (troisième rectification) repris par M. Brard : M. Michel Bouvard. - Rejet par scrutin.

Amendement no 66 de la commission : MM. le rapporteur g énéral, le secrétaire d'Etat, Jean-Jacques Jégou. - Adoption.

M. le secrétaire d'Etat.

Suspension et reprise de la séance (p. 7316)

A mendements nos 557 du Gouvernement et 123 de M. Méhaignerie : MM. le secrétaire d'Etat, Jean-Jacques Jégou, le rapporteur général. - Adoption de l'amendement no 557 ; l'amendement no 123 n'a plus d'objet.

Adoption de l'article 29 et de l'état A modifié.

M. le secrétaire d'Etat.

SECONDE DÉLIBÉRATION (p. 7326)

Article 4 ter (p. 7326)

Amendement de suppression no 1 du Gouvernement : MM. le rapporteur général, le secrétaire d'Etat. - Réserve du vote.

Réserve du vote sur l'article 4 ter.

Article 12 quinquies (p. 7327)

Amendement no 2 du Gouvernement. - Réserve du vote.

Réserve du vote sur l'article 12 quinquies.

Article 29 et état A (p. 7327)

Amendement no 3 du Gouvernement. - Réserve du vote.

Réserve du vote sur l'article 29 et l'état A.

Renvoi des explications de vote et du vote sur l'ensemble de la première partie de la loi de finances pour 2001 à la prochaine séance.

2. Retrait d'une proposition de loi (p. 7333).

3. Dépôt d'un rapport en application d'une loi (p. 7333).

4. Dépôt d'un projet de loi modifié par le Sénat (p. 7333).

5. Ordre du jour des prochaines séances (p. 7333).


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

COMPTE RENDU INTÉGRAL

PRÉSIDENCE DE M. RAYMOND FORNI

M. le président.

La séance est ouverte.

(La séance est ouverte à vingt et une heures trente.)

1 LOI DE FINANCES POUR 2001

PREMIÈRE PARTIE Suite de la discussion d'un projet de loi

M. le président.

L'ordre du jour appelle la suite de la discussion de la première partie du projet de loi de finances pour 2001 (nos 2585, 2624).

Discussion des articles (suite)

M. le président.

Cet après-midi, l'Assemblée a poursuivi l'examen des articles et s'est arrêtée à l'amendement no 321 portant article additionnel après l'article 19.

Après l'article 19 (suite)

M. le président.

M. Carrez a présenté un amendement, no 321, ainsi libellé :

« Après l'article 19, insérer l'article suivant :

« I. L'article 53 de la loi no 86-1067 du 30 septembre 1986 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Sont exonérés de la redevance applicable aux appareils récepteurs de télévision de première catégorie les contribuables célibataires, divorcés ou veufs, non imposables à l'impôt sur la fortune, ayant des enfants à charge.

« II. Le montant de la redevance due par les personnes morales est majoré à due concurrence. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat à l'industrie, mes chers collègues, jer econnais volontiers qu'avec cet amendement nous sommes un peu dans l'arbitraire puisque le choix des contribuables à exonérer de la redevance audiovisuelle se porte sur les célibataires, les divorcés et les veufs non imposables à l'ISF et de surcroît ayant des enfants à charge. J'aurais préféré vous présenter une disposition visant à supprimer cette taxe pour tous les assujettis, mais je n'ai pas pu le faire car il était impossible de gager un amendement aussi ambitieux. Je note au passage, monsieur le président, que cela nous renvoie à l'ordonnance de 1959 qui limite fortement les possibilités de discussion des parlementaires.

M. Michel Bouvard.

Très juste !

M. Gilles Carrez.

En fait, mon amendement a pour objet d'appeler l'attention du Gouvernement sur l'erreur de choix qui a été commise, à mon sens, en préférant la suppression de la vignette à celle de la redevance. Cela tient principalement à trois raisons.

La première relève de la justice fiscale. Il aurait été beaucoup plus juste, en effet, de supprimer la redevance audiovisuelle que tous les contribuables paient au même montant. Avec la suppression de la vignette, ce sont les contribuables qui ont de grosses voitures qui bénéficieront de l'économie d'impôt la plus importante. Peu importe qu'ils ne représentent que 1 % des automobilistes, telle est bien la réalité.

M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie.

33 000 sur 30 millions !

M. Gilles Carrez.

Deuxièmement, la redevance audiovisuelle est un impôt d'Etat, contrairement à la vignette qui est perçue par les départements. Certes, le Gouvernement va compenser dans des conditions qui, je le reconnais, sont convenables.

Mais, ce faisant, il accélère la recentralisation financière à laquelle il se livre depuis trois ans, au détriment des collectivités locales.

Troisièmement - et cette troisième raison sera très chère à notre président -, la suppression de la redevance fait partie des chantiers qui ont été engagés par la mission d'évaluation et de contrôle. Or les études auxquelles nous avons procédé ont démontré le coût énorme de recouvrement de la redevance audiovisuelle. Si donc vous aviez choisi de supprimer cette taxe, vous seriez allé dans le sens de la réforme de l'Etat et vous auriez donné une sorte de légitimation aux travaux de la MEC.

Je sais bien que cet amendement arrive un peu tard puisque l'article 5 a déjà été voté, mais je voulais vous adresser un signal, au moins pour l'année prochaine.

M. le président.

La parole est à M. le rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du Plan, pour donner l'avis de la commission sur cet amendement.

Le signal est-il entendu, monsieur le rapporteur général ? M. Didier Migaud, rapporteur de la commission des finances, de l'économie générale et du Plan.

Non, monsieur le président, d'autant que nous n'avons pas eu besoin de l'amendement de M. Carrez pour avoir un point de vue sur la redevance. Nous avons eu l'occasion d'en dire un mot tout à l'heure à l'occasion d'autres amendements, et notamment de celui présenté par la commission des finances. Compte tenu précisément de l'adoption de ce dernier, je propose à notre assemblée de rejeter l'amendement no 321.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement no 321.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le Gouvernement partage l'avis du rapporteur général, d'autant que nous sommes attachés à l'indépendance de l'audiovisuel public et que celle-ci est très liée à l'existence de la redevance. Par ailleurs, la suppression en totalité de cette taxe n'est pas compatible avec nos priorités en matière de finances publiques. Enfin, en termes d'équité sociale, pour reprendre l'une de vos objections, monsieur Carrez, la suppression totale de la redevance concernerait aussi des personnes dont les revenus permettent d'acquitter sans difficulté le montant de cet impôt.

Pour ces raisons, je demande le rejet de cet amendement.

M. le président.

La parole est à M. Gilbert Gantier.

M. Gilbert Gantier. Je me permettrai d'appuyer l'excellente démonstration de notre collègue Carrez par des arguments supplémentaires.

La redevance est non seulement un impôt extrêmement cher à lever - il mobilise une administration complète d'au moins 900 personnes - mais c'est aussi l'un de ceux où la fraude est la plus importante.

A cela s'ajoute la nouvelle donne technologique avec l'entrée imminente dans l'ère du numérique. La télévision sera désormais visible sur les téléphones portables ou de petits appareils qui échapperont à tout contrôle, à l'inverse des gros postes traditionnels. Quand les gens auront un appareil qui tiendra dans leur poche, comment vérifiera-t-on qu'ils ont acquitté la redevance ?

M. Michel Bouvard.

On embauchera des personnels supplémentaires ! (Sourires.)

M. Gilbert Gantier.

Souvenez-vous, il existait jadis une redevance radiophonique. Mais elle a été supprimée. Qui prétendrait aujourd'hui la faire payer alors que les récepteurs sont grands comme une carte de crédit ? C'est exactement ce qui arrivera pour la redevance télévisuelle. Les groupes de pression qui ont empêché sa suppression ont eu bien tort.

Pour finir, je ne peux que regretter la manière dont l'argent public a été gaspillé dans l'impression des vignettes 2001 qui ne servent strictement à rien. J'espère qu'on les brûlera, ça réchauffera un peu l'atmosphère !

M. Gilles Carrez.

A l'année prochaine, pour votre dernière année, chers collègues de la majorité ! (Sourires.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 321.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Nous en venons à deux amendements nos 330 et 329, présentés par M. Michel Bouvard, qui ont déjà été examinés.

L'amendement no 330 est ainsi rédigé :

« Après l'article 19, insérer l'article suivant :

« I. Les établissements d'enseignement privé sous contrat d'association avec l'Etat sont exonérés de la redevance applicable aux appareils récepteurs de télévision de première catégorie à partir du deuxième appareil récepteur de télévision. »

« II. Nonobstant le V de l'article 53 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, la perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par une augmentation du taux de redevance applicable aux postes récepteurs couleur. »

L'amendement no 329 est ainsi rédigé :

« Après l'article 19, insérer l'article suivant :

« I. Les établissements pénitentiaires sont exonérés de la redevance applicable aux appareils récepteurs de télévision de première catégorie à partir du deuxième appareil récepteur de télévision. »

« II. Nonobstant le V de l'article 53 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, la perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par une augmentation du taux de redevance applicable aux postes récepteurs couleur. »

Souhaitez-vous ajouter un mot, monsieur Bouvard ?

M. Michel Bouvard.

Effectivement, ces amendements ont déjà été examinés sous forme de sous-amendement, et je vais donc les retirer. Mais, dans la mesure où ils ne remettent pas en cause l'existence de la redevance télévisuelle, je ne comprends pas que le Gouvernement ait demandé leur rejet. Ce sont de simples dispositions techniques.

Ainsi, s'agissant des établissements d'enseignement scolaire, j'ai grand peine à comprendre que l'Etat ait mis en place un dispositif visant à rembourser, dans le cadre d'une procédure contractuelle, la redevance sur le premier poste alors qu'il s'acharne à vouloir la faire payer sur les postes suivants. Cela n'est pas très cohérent.

M. le président.

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Je veux revenir sur un argument donné par M. le secrétaire d'Etat. Je n'accepte pas, en effet, que l'on procède à une assimilation entre la perception d'une redevance et le service public. C'est totalement contraire à la tradition du service public à la française.

M. Jean-Jacques Jégou et M. Michel Bouvard.

Très bien !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Nous avons été très clairs. Et ceux qui proposent la suppression de la redevance sont tout autant attachés à la défense du service public de l'audiovisuel.

M. Michel Bouvard.

Très bien, monsieur le rapporteur général !

M. le président.

Les amendements nos 330 et 329 sont retirés.

Article 20

M. le président.

« Art. 20. - Au second alinéa de l'article 33 de la loi de finances pour 1975 (no 74-1129 du 30 décembre 1974), les mots : "qui feront l'objet de rattachements par voie de fonds de concours au budget des services financiers" sont supprimés. »

M. Migaud, rapporteur général, a présenté un amendement, no 61, ainsi libellé :

« Rédiger ainsi l'article 20 :

« L'article 33 de la loi de finances pour 1975 (no 74-1129 du 30 décembre 1974) est ainsi modifié :

« 1o Le cinquième alinéa est ainsi rédigé :

« les versements du budget général »

« 2o Le huitième alinéa est ainsi rédigé :

« les versements aux organismes du secteur public de la communication audiovisuelle »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

« 3o Le neuvième alinéa est ainsi rédigé :

« le versement aux recettes du budget général de la somme correspondant aux frais de gestion du service de la redevance de l'audiovisuel »

« 4o Le dernier alinéa est abrogé. »

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Très favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

61. (L'amendement est adopté.)

M. le président.

En conséquence, ce texte devient l'article 20.

Article 21

M. le président.

« Art. 21. I. Au I de l'article 61 d e la loi de finances pour 1990 (no 89-935 du 29 décembre 1989) modifié est ajouté un alinéa ainsi rédigé : "En 2001, le bénéfice net, après constitution desr éserves, de l'exercice comptable 2000 de l'Institut d'émission des départements d'outre-mer fait l'objet d'une répartition par moitié entre le compte d'affectation spéciale susmentionné et la Banque de France."

« II. 1o Le compte d'affectation spéciale no 902-23

« Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outremer », ouvert par l'article 61 de la loi de finances pour 1990 (no 89-935 du 29 décembre 1989) modifié est clos à la date du 31 décembre 2001.

« 2o A la date de clôture du compte d'affectation spéciale no 902-23, les opérations en compte seront reprises au sein du budget général, sur lequel seront également reportés les crédits disponibles.

« 3o A compter du 1er janvier 2002, les bénéfices nets après constitution des réserves de l'Institut d'émission des départements d'outre-mer sont versés au budget général.

« III. L'article 61 de la loi de finances pour 1990 précitée est abrogé à compter du 31 décembre 2001. »

Je mets aux voix l'article 21.

(L'article 21 est adopté.)

Article 22

M. le président.

« Art. 22. I. Le compte d'affectation spéciale no 902-26 "Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables", ouvert par l'article 47 de la loi de finances pour 1995 (no 94-1162 d u 29 décembre 1994), est clos à la date du 31 décembre 2000.

« II. Les opérations en compte au titre de ce fonds sont reprises au sein du budget général, sur lequel sont reportés les crédits disponibles à la clôture des comptes.

« III. L'article 47 de la loi de finances pour 1995 susmentionnée et l'article 37-I de la loi no 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire sont abrogés.

« IV. A la deuxième phrase du deuxième alinéa de l'article 4 de la loi no 82-1153 du 30 décembre 1982 d'orientation des transports intérieurs modifié, les mots "Fonds d'intervention pour les transports terrestres et les voies navigables", sont remplacés par les mots "budget de l'Etat".

« V. Un rapport relatif au bilan du développement de la politique intermodale de transports et au financement des infrastructures de transport sera transmis au Parlement avant le 30 juin 2002. »

Plusieurs orateurs sont inscrits sur cet article.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Le Fonds d'investissement pour les transports terrestres et les voies navigables - le FITTVN - a été créé en 1995 par voie d'amendement parlementaire au Sénat, lors de la discussion de la loi Pasqua sur l'aménagement du territoire. Il a été institué dans un contexte économique et politique très particulier, puisque nous étions dans une période de très faible croissance et à un moment où le gouvernement de l'époque avait taillé dans les dépenses publiques...

M. Philippe Auberger.

Pas autant que cette fois-ci !

M. Jean-Pierre Brard.

Monsieur Auberger, ayez au moins le sens de l'autocritique !

M. Philippe Auberger.

Ce n'est pas dans ma culture !

M. Jean-Jacques Jégou.

Par contre, c'est une spécialité chez vous, monsieur Brard !

M. le président.

Mes chers collègues, évitez les échanges ! Cela permettra de conserver toute sa sérénité au débat.

M. Jean-Pierre Brard.

Monsieur le président, vous savez bien que certains d'entre nous appartiennent à une tradition : nous avons toujours manié l'autocritique...

MM. Jean-Jacques Jégou et Gilbert Gantier.

Ça, c'est vrai !

M. Jean-Pierre Brard.

... et en particulier l'autocritique des autres. (Rires.)

Avec le FITTVN, la droite souhaitait donc préserver non pas le volume des crédits, mais un simple effet d'affichage. Ce fonds avait l'ambition de financer les investissements ferroviaires, les navigations fluviales et des routes pour l'aménagement du territoire. L'ambition était élevée, mais les moyens du fonds n'étaient manifestement pas à la hauteur.

En juin 1997, Jean-Claude Gayssot a trouvé une situation quelque peu paradoxale. Notre ministre des transports s'est donc servi de l'outil que constituait ce fonds, faute de mieux. Cela a notamment permis de payer les travaux du TGV Méditerranée qui n'étaient pas financés et de relancer l'investissement ferroviaire en général. Cela a permis également d'augmenter les dotations en faveur de l'entretien et de la régénération du réseau fluvial existant qui était dans un état lamentable.

Cet outil a également offert les moyens de poursuivre un certain nombre d'aménagements routiers présentant un intérêt certain pour l'aménagement du territoire, notamment dans le Massif central.

Mais aujourd'hui, nous sommes toujours confrontés à d'importants besoins. C'est la raison pour laquelle les nouveaux contrats de plan prévoient des montants plus importants que ceux de l'ancienne génération, pour rattraper les retards pris avec les précédents gouvernements.

Quel que soit l'outil de financement des infrastructures ferroviaires, fluviales et routières, les députés de notre groupe sont attachés à la réalisation des projets et à ce que la parole de l'Etat soit tenue.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Or, on nous propose aujourd'hui la suppression de ce fonds qui était l'un des outils de financement de ces infrastructures et dont les ressources augmentaient, selon les années, entre 3 et 5 % par an. On le fait en outre sans nous dire si le Gouvernement a prévu des modes de financement pérennes pour mener à bien les projets d'infrastructures à réaliser.

De plus, ce fonds était jusqu'à présent le seul moyen à la disposition de l'Etat pour financer les infrastructures ferroviaires.

Aussi, nous souhaitons, monsieur le secrétaire d'Etat, que le Gouvernement dise à la représentation nationale comment il compte abonder les nouvelles lignes budgétaires créées afin de tenir les engagements pris avec les régions dans les contrats de plan et les contrats spécifiques.

La taxe sur les concessionnaires d'autoroutes et la taxe sur les ouvrages hydro-électriques assuraient globalement une progression des dotations d'investissement supérieure à la croissance du budget du ministère de l'équipement.

Monsieur le secrétaire d'Etat, comment comptez-vous, d'une part, tenir les engagements inscrits dans les contrats de plan et, d'autre part, pérenniser un taux de croissance des subventions d'investissements qui figurent au budget de l'équipement, supérieur à la croissance du budget proprement dit, comme le permettait le FITTVN ?

M. le président.

La parole est à M. Augustin Bonrepaux.

M. Augustin Bonrepaux.

Pour une fois, il faut féliciter le Gouvernement de suivre les recommandations de la mission d'évaluation et de contrôle qui a estimé que, du fait d'un manque de transparence, il valait mieux supprimer le FITTVN.

Néanmoins, monsieur le secrétaire d'Etat, la transparence devra maintenant s'exercer dans l'affectation des crédits. Il va falloir nous dire - et là, je rejoins les préoccupations de M. Brard - si les crédits prévus cette année au FITTVN s'ajouteront à ceux du budget de l'Etat. De même, les soldes des années précédentes viendront-ils compléter les crédits de l'Etat en loi de finances rectificative ? Aujourd'hui, il manque 1,8 milliard - 300 millions de crédits dans la section « transports » et 1,5 milliard au titre du FITTVN. L'impératif de transparence demeure.

M. le président.

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Lors de la discussion de la loi d'aménagement du territoire de 1995, j'ai été l'un de ceux qui avaient préconisé la création du fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables.

Il s'agissait de dégager des moyens supplémentaires en faveur notamment du transport ferroviaire, des autoroutes de liaison dites d'aménagement du territoire et des voies navigables.

Ce fonds a d'abord permis de dégager une ressource importante : plus de 4 milliards de francs répartis à peu près pour moitié sur la taxe autoroutière et sur la taxe sur les ouvrages hydrauliques. J'observe d'ailleurs que le Gouvernement ne souhaite pas la remettre en cause. Mais il est vrai aussi que, au fil des années, ce fonds est devenu un instrument de débudgétisation. Dès le budget de 1996 et plus encore en 1997, alors que je rapportais le budget des transports terrestres auquel m'a succédé Jean-Louis Idiart, puis, aujourd'hui, Augustin Bonrepaux, j'avais dénoncé cette tendance. Elle n'a fait que s'accentuer pour aboutir récemment à des observations de la Cour des comptes. Celle-ci a en effet constaté que le Fonds ne servait qu'à financer des opérations relevant normalement du budget principal de l'Etat.

C'est donc assez logiquement que notre mission d'évaluation et de contrôle a proposé la suppression du Fonds.

Dès lors, je partage le sentiment exprimé par les deux orateurs qui m'ont précédé. Il importe en effet que cela ne se traduise pas par un tour de passe-passe qui permettrait à l'Etat de réduire une fois de plus les budgets d'investissement en faveur des infrastructures routières et peut-être même ferroviaires pour lesquelles les besoins restent considérables.

Nous sommes très attentifs au devenir de ces 4,3 milliards parce que les budgets civils d'investissement de notre pays, déjà à un niveau très bas, vont encore diminuer cette année. Avec 80 milliards de francs, ils représentent une part extrêmement faible du poids total du budget de l'Etat, alors même que les besoins restent considérables.

En réponse à la question qui vient d'être posée par Augustin Bonrepaux, monsieur le secrétaire d'Etat, il serait bon que vous nous expliquiez comment le transfert va s'opérer sans perte de recettes pour les budgets d'investissement des transports terrestres. De même, il faut nous indiquer comment les lignes budgétaires de l'Etat vont permettre de satisfaire les besoins d'investissement dans d es secteurs particuliers qui étaient du ressort du FITTVN. Ainsi, le transport combiné recevait une subvention - si ma mémoire est fidèle, elle était d'environ 600 millions la dernière année - qui permettait de compenser le handicap de prix du transport combiné par rapport au transport routier simple et, donc, d'inciter au développement du transport combiné. Egalement, depuis deux ans, nous avions obtenu l'ouverture de crédits du FITTVN pour aider RFF à financer des infrastructures de raccordement ferroviaire vers de grandes entreprises qui choisissaient d'acheminer leurs matériaux pondéreux par la voie ferrée. Ce sont des investissements plus coûteux en termes d'infrastructures que la réalisation de simples quais pour les camions. Comment ce type d'infrastructures sera-t-il financé à l'avenir ? Comment l'aide au transport combiné pourra-t-elle se poursuivre et, audelà, l'aide aux voies routières dans les zones difficiles et au programme ferroviaire.

Sur ce dernier point, je voudrais vous faire part de ma grande inquiétude. Le ministre des transports, qui mène une politique intéressante de soutien au transport ferroviaire,...

M. Jean-Pierre Brard.

On lui répétera !

M. Michel Bouvard.

... s'est engagé, dans le cadre du contrat de plan avec la SNCF, sur un programme d'investissement décennal.

Nous savons déjà que les moyens consacrés aux investissements ferroviaires dans les contrats de plan pour les sept prochaines années ne permettront pas, au regard des fonds restant sur les trois dernières années, de les financer. Mais cela sera plus grave encore si les moyens provenant du fonds en faveur du transport ferroviaire ne sont pas maintenus au niveau où ils sont actuellement grâce au FITTVN.

Au fond, le FITTVN, on en dit beaucoup de mal, mais il aura tout de même rendu de grands services. Il a été, je tiens à le souligner, le premier instrument de réorientation de la politique des transports dans ce pays, de la route vers le rail et les voies navigables. Il a constitué une des décisions importantes de la loi de 1995, je crois que personne ne peut le contester.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 412, ainsi rédigé :

« Supprimer l'article 22. »

Monsieur Brard, pouvons-nous considérer que cet amendement est défendu ?

M. Jean-Pierre Brard.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission n'a pas adopté cet amendement. La suppression du FITTVN est une bonne chose. S'il est vrai que, lors de sa création en 1995, ce fonds a représenté un progrès, nous sommes nombreux à avoir constaté qu'il devenait...

M. Michel Bouvard.

Un « demi-fonds » ! M. Didier Migaud rapporteur général.

... de plus en plus un substitut des crédits de l'Etat.

C'est pourquoi la commission des finances, suivant en cela les recommandations de la mission d'évaluation et de contrôle, a donné son accord à sa suppression.

Cela dit, des questions ont été posées, aussi bien par M. Brard que par M. Bonrepaux ou par M. Bouvard, sur nombre de crédits qui semblent manquer. Monsieur le secrétaire d'Etat, il nous faut des réponses : il ne faudrait pas que la suppression du FITTVN aboutisse à une diminution des moyens. Car, dans les crédits de l'Etat, il y a des pertes en ligne que nous ne nous expliquons pas.

M. le président.

Vous êtes attendu, monsieur le secrétaire d'Etat. Vous avez la parole.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

L'objectif de la suppression du FITTVN est de rendre plus efficiente la gestion des crédits sans changer aucunement les orientations fondamentales de la politique des transports publics.

Cette orientation, à la fois ambitieuse, volontaire en termes de crédits - je vais le démontrer - et intermodale, c'est-à-dire qualitativement différente de celle qui a été suivie par les gouvernements conservateurs, est une réalité que le Gouvernement entend maintenir et développer.

M. Michel Bouvard.

C'est nous qui avons réorienté !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Jean-Claude Gayssot l'a affirmé à plusieurs reprises, les excédents du FITTVN au terme de l'exercice 2000 seront intégralement transférés en 2001, lorsqu'on connaîtra l'état des consommations de crédits - c'est-à-dire pas avant les mois de janvier ou février 2001 -, sur les nouveaux chap itres intermodaux du budget des transports, en complément - et non pas en soustraction ou en substitution - des crédits inscrits dans le projet de loi de finances. Voilà pour l'immédiat.

Pour l'avenir, comment va-t-on organiser l'orientation budgétaire au service de cette politique de transports ? Je crois pouvoir dire ici que le ministre des transports n'aurait pas donné son accord à cette réforme si la suppression du FITTVN avait entraîné, à ses yeux - car c'est un des instruments essentiels de sa politique -, une modification qualitative de celle-ci.

Un cadre a été donné ; il est d'ailleurs extrêmement rigoureux. Il se traduit, dans chacune des régions, par un contrat de plan et les grands projets ferroviaires définis par l'Etat en liaison avec les collectivités territoriales concernées - par exemple, le projet ferroviaire du TGV Est en phase de démarrage - et, à plus long terme, la définition rigoureuse des schémas de service collectif des transports réalisée en application de la loi sur l'aménagement du territoire. Ce sont autant de signes clairs, budgétaires, politiques forts que le Gouvernement a souhaité donner en faveur d'une politique des transports équilibrée et ambitieuse, qui répondra dans la durée à l'ensemble des enjeux sociaux, économiques, environnementaux.

Monsieur Bouvard, vous avez posé la question des transports combinés. L'aide aux transports combinés, qui s'élevait à 620 millions de francs dans le bugdet 2000, sera intégralement maintenue. Vous avez donc l'assurance formelle - et publique - que ce type d'action, en effet fort novateur, vous l'avez souligné sur tous les bancs, sera continué.

M. Michel Bouvard.

C'est un gouvernement conservateur ! (Sourires.)

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le Gouvernement, au-delà de ces signes, met et mettra en place les moyens budgétaires pour atteindre ces objectifs. Il est nécessaire que les crédits d'investissement dans les transports soient compatibles avec le rééquilibrage - et cela veut dire clairement beaucoup en faveur du ferroviaire - entre les différents modes de transport, y compris après la fermeture du FITTVN dont la suppression implique, dans l'esprit de Jean-Claude Gayssot comme dans le mien, un accroissement des moyens du budget général - les mots ont leur sens et leur valeur - qui permette de garantir la tendance à l'augmentation des ressources. Cela, mesdames, messieurs, est un engagement formel et solennel du Gouvernement...

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Nous l'entendons !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

... de tendre vers une réorientation dynamique en faveur du fer notamment, et plus largement en faveur de l'intermodal dans la politique de transports.

Aux crédits 2000 s'ajouteront les soldes des années précédentes et les anciens crédits du FITTVN seront ajoutés aux crédits budgétaires du budget général dans sa section transports.

M. Augustin Bonrepaux.

C'est-à-dire combien ?

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Au mois de janvier ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Monsieur le président de la commission, cela ne peut pas se faire avant que l'on connaisse la consommation des crédits des exerc ices antérieurs. Je garantis ici solennellement que l'ensemble des crédits non consommés seront reportés de telle manière que l'on procède bien à une addition et que rien ne vienne altérer une politique des transports volontaire intermodale, qui change et tranche avec ce que l'on a connu jusqu'à l'année 1997.

Le cap de cette nouvelle politique des transports est fixé et - Jean-Claude Gayssot m'a affirmé que je pouvais aller dans ce sens avec détermination et clarté - il sera maintenu. J'en prends l'engagement au nom du Gouvernement.

M. le président.

La parole est à M. Augustin Bonrepaux, pour répondre au Gouvernement.

M. Augustin Bonrepaux.

Monsieur le secrétaire d'Etat, j'ai bien compris votre engagement : les crédits, non utilisés l'année dernière, environ 2 milliards, seront reportés.

Mais je n'ai aucune explication, alors qu'il y a 1,510 milliard au FITTVN pour 2001, à la diminution de 300 millions des crédits du budget des transports.

M. Michel Bouvard.

Tout à fait !


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. Augustin Bonrepaux.

Il manque 1,8 milliard par rapport à l'année dernière, si l'on compte les 300 millions en moins du budget et les 1,510 milliard du FITTVN dont je ne sais ce qu'ils deviennent en 2001. Il me semble que l'opération est simple : les crédits du budget des transports en 2000 ajoutés à ceux du FITTVN cette année, cela donne, pour 2001, 1,8 milliard en plus. Pour le moment, ils n'y sont pas.

M. Michel Bouvard.

Où sont-ils ?

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Monsieur le secrétaire d'Etat, la rigueur pédagogique de notre collègue Augustin Bonrepaux est éblouissante. Vous avez utilisé force adjectifs et adverbes définitifs et tranchants.

Si, à la question d'Augustin Bonrepaux, vous apportez une réponse positive et claire, cela augurerait bien de la suite de la discussion puisque, attendant des réponses de même nature et espérant aller vite, voire éviter une deuxième délibération (Sourires) , nous pourrions retirer notre amendement.

M. le président.

Plus personne ne souhaite s'exprimer ?...

M. Michel Bouvard et M. Didier Migaud, rapporteur général.

Nous attendons la réponse du secrétaire d'Etat !

M. le président.

Laissez-lui le temps de se lever, mes chers collègues ! (Sourires.)

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Il s'agit du jeu normal, que l'on retrouve chaque année sur tous les budgets, de la différence entre les crédits ouverts en autorisation de programme et consommés en crédits de paiem ent. J'ai pris l'engagement que les crédits non consommés, c'est-à-dire les crédits ouverts en autorisations de programme non consommés, seraient intégralement reportés. Il est clair que les crédits de paiement, à la mesure des capacités de consommation, seront intégralement consommés et engagés en fonction des autorisations de programme antérieures non consommées, auxquelles s'ajouteront les autorisations de programme de l'exercice. Je ne peux pas être plus clair ! Je prends cet engagement au nom du ministre des transports qui m'y a autorisé. C'est pourquoi je demande aux auteurs de l'amendement de tenir compte de la fermeté et de la clarté de l'engagement du Gouvernement et de le retirer.

M. le président.

M. Brard me fait signe que l'amendement no 412 est retiré, monsieur le secrétaire d'Etat !

M. Jean-Pierre Brard.

Nous sommes prêts à en retirer beaucoup d'autres, monsieur le président !

M. le président.

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Une précision complémentaire, monsieur le secrétaire d'Etat. Dans l'engagement que vous prenez, vous entendez bien que le montant d'autorisations de programme pour 2001 sera équivalent à celui de 2000 ? C'est cela qui est important, plus que les problèmes de crédits de paiement.

M. Michel Bouvard.

Très bien !

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Merci, monsieur le président de me permettre de répéter au rapporteur général ce que j'ai dit tout à l'heure : la tendance à la dynamique positive, en croissance, avec un plus, des autorisations de programme, sera confirmée dans le budget pour 2001. Là aussi, il s'agit d'un engagement clair.

M. le président.

Je rappelle que l'amendement no 412 est retiré.

Je mets aux voix l'article 22.

(L'article 22 est adopté.)

Article 23

M. le président.

« Art. 23. - I. Par dérogation à l'article L. 31 du code du domaine de l'Etat, la redevance due par chaque titulaire d'autorisation d'établissement et d'exploitation de réseau mobile de troisième génération délivrée en application de l'article L. 33-1 du code des postes et télécommunications, au titre de l'utilisation des fréquences allouées, est liquidée selon les dispositions du tableau joint.

DATE DE LIQUIDATION ET DE PAIEMENT : PART de la redevance liquidée : 30 septembre 2001, 31 décembre 2001 4.062/32.502 31 mars 2002, 30 juin 2002, 30 septembre 2002, 31 décembre 2002 2.031/32.502 30 juin des années 2003 à 2016 1.161/32.502

« Le montant des redevances et l'échéancier de leur paiement sont inscrits aux cahiers des charges annexés aux autorisations.

« II. Il est ouvert, dans les écritures du Trésor, un compte d'affectation spéciale no 902-33 intitulé "Fonds de provisionnement des charges de retraite et de désendettement de l'Etat". Ce compte retrace :

« en recettes : les redevances d'utilisation des fréquences allouées en vertu des autorisations d'établissement et d'exploitation des réseaux mobiles de troisième génération, délivrées en application de l'article L. 33-1 du code des postes et télécommunications ;

« en dépenses : les versements au fonds de réserve pour les retraites mentionné au deuxième alinéa de l'article L. 135-1 du code de la sécurité sociale et, pour un montant de 14 milliards de francs pour chacune des années 2001 et 2002, les versements à la Caisse d'amortissement de la dette publique.

« III. Le III de l'article 32 de la loi de finances rectificative pour 1986 (no 86-824 du 11 juillet 1986) modifié est rédigé comme suit : "III. Les recettes de la caisse sont constituées par les versements du compte d'affectation spéciale institué par l'article 71 de la loi de finances pour 1993 (no 92-1376 du 30 décembre 1992) modifié et par ceux du compte d'affectation spéciale institué par le II de l'article 23 de la loi de finances pour 2001 (no du décembre 2000)". »

La parole est M. Gilles Carrez, inscrit sur l'article.

M. Gilles Carrez. C'est la lecture du rapport très intéressant de notre rapporteur général, ainsi que son intervention de mardi dernier qui m'ont incité à intervenir sur l'article 23. Dans cet article, le Gouvernement nous demande d'approuver la répartition des recettes attendues de la cession des licences de télécommunication de troisième génération de téléphonie mobile. Il s'agit d'une somme considérable : 130 milliards de francs, dont la moitié sera versée au cours des deux prochaines années, et le solde au cours des treize années suivantes.


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Le Gouvernement nous propose une répartition entre, d'une part, la caisse d'amortissement de la dette de l'Etat, qui recevra 28 milliards de francs dans les deux prochaines années, et, d'autre part, le fonds de réserve pour les retraites qui sera abondé avec le solde, soit 102 milliards. Chacune de ces deux utilisations est, bien entendu, justifiée : l'endettement de l'Etat, dont je rappelle qu'il est de plus de 5 000 milliards de francs, continue d'augmenter malgré la croissance que nous connaissons depuis trois ans, qui aurait dû favoriser sa réduction ; la provision pour les retraites est essentielle puisque, depuis 1997, le Gouvernement en repousse l'indispensable réforme.

Cela étant, le problème de l'endettement de l'Etat est du domaine du court et moyen terme. J'estime que si l'on affectait la totalité des recettes provenant de l'attribution des licences UMTS à la diminution de la dette, on pourrait en supprimer tout ou partie de la fraction imputable à la reprise de la dette sociale, qui a été financée par l'instauration de la contribution de remboursement de la dette sociale payée par tous les Français. Cela permettrait d'alléger la dette de l'Etat et de supprimer tout ou partie de la CRDS.

Mais je m'attarderai sur un autre point essentiel, qui pose vraiment la question du rôle du Parlement.

Le Gouvernement nous propose d'approuver la répartition des recettes UMTS sans nous avoir préalablement saisis - ni même consultés - sur l'évaluation de ces recettes. Or savons-nous si le montant de 130 milliards de francs est légitime ? N'aurait-il pas dû être de 150, 200 ou 250 milliards de francs ? Lorsque l'on regarde ce qui s'est passé dans les pays voisins, on observe - et cela figure dans le rapport de Didier Migaud - que la cession s'est faite à 330 milliards de francs en Allemagne, à 250 milliards en Grande-Bretagne et on parle de 200 milliards pour l'Italie. En fait, ces différences d'évaluation de recette UMTS sont liées à la procédure choisie : vente aux enchères en Allemagne ou au Royaume-Uni, soumission comparative en France.

Alors justement, comparons : au prorata de la population de chaque pays, entre les 250 milliards qu'ont obtenus l'Italie, l'Allemagne ou le Royaume-Uni et les 130 milliards qu'a acceptés le Gouvernement, il y a une différence de 120 milliards de francs. Autrement dit, le contribuable français est privé de 120 milliards de francs de baisse d'impôts potentielle.

Cela est à comparer immédiatement avec le plan Fabius.

Cela m'amène à faire un parallèle avec le plan Fabius, qui a fait l'objet d'une si grande médiatisation et qui, lui aussi, concerne 120 milliards de francs sur trois ans.

Nous allons passer des journées entières et des nuits à discuter des baisses d'impôts prévues au titre de ce plan, alors que, pour les cessions UMTS qui représentent exactement le même montant, nous n'avons à aucun moment été consultés ! Nous en avons été informé, par la presse en mai ou juin dernier.

Quelle est la légitimité démocratique de l'Autorité de régulation des télécommunications pour décider toute seule si le contribuable français doit bénéficier ou non de l'équivalent du plan Fabius de baisse d'impôts de 120 milliards de francs pour lequel nous, députés, allons discuter pendant trois années consécutives ? Il y a là, à l'évidence, quelque chose qui ne fonctionne pas.

Après avoir lu le rapport de Didier Migaud et surtout après l'avoir écouté mardi dernier, j'ai l'impression que le rapporteur général lui-même a du mal à avaler cette pilule ! Parmi les points qu'il a soulignés, il y en a deux que j'ai retenus, sur lesquels je souhaite interroger le Gouvernement.

Premier point : ne serait-il pas possible d'augmenter au bénéfice des contribuables les recettes provenant de la cession des licences UMTS en ouvrant la place à une cinquième licence ? Je ne suis absolument pas un technicien ni un spécialiste de la question mais j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt ce que Didier Migaud nous a dit mardi. J'ajoute qu'il ressort de son rapport que d'autres pays voisins l'on fait : en Allemagne, par exemple, six licences ont été cédées au lieu de quatre.

Sur le second point, j'aimerais avoir une explication car j'avoue ne pas avoir bien compris. Est-il exact que la somme de 130 milliards de francs dont le paiement est prévu sur quinze ans n'est pas actualisée ? Les versements sont-ils définitivement établis en francs courants pour la période qui va de 2001 à 2016 ? Si tel était le cas, ce serait absolument inouï. Jamais on n'a vu un contrat de long terme porter sur des sommes pour lesquelles il n'est même pas prévu une actualisation. Je souhaite une réponse sur ce point.

Pour conclure, je me tourne vers notre président de séance : quel sens peut avoir aujourd'hui le travail parlementaire dans le cadre du partage des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif et dans la perspective de la modification de l'ordonnance de 1959 prévue par l'excellente proposition de loi organique de Didier Migaud, si l'Assemblée n'est pas appelée à débattre de la possibilité d'une baisse d'impôt de 120 milliards de francs ? Je demande donc solennellement que, dans le cadre des travaux que le président Forni a ouverts avant-hier, nous traitions de ce problème. On ne peut pas admettre que des centaines de milliards de francs échappent ainsi à toute délibération de la représentation nationale.

M. le président.

La parole est à M. Philippe Auberger.

M. Philippe Auberger.

Il est particulièrement heureux que le ministre chargé des télécommunications soit aujourd'hui celui qui défende le budget puisque cela nous permet d'avoir une discussion directe sur un sujet très important. Je rejoins naturellement l'analyse de mon collègue Gilles Carrez. Le fait que l'Assemblée n'ait pas eu à en débattre jusqu'ici pose un problème de démocratie.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Nous l'avons aujourd'hui la discussion.

M. Gilles Carrez.

Nous n'avons aucune évaluation.

M. le président.

M. Carrez, n'interrompez pas

M. Auberger, s'il vous plaît.

M. Philippe Auberger.

N'avions-nous pas déjà délibéré sur le principe de la mise en concurrence pour l'obtention des licences ? Etait-il justifié de laisser à l'Autorité de régulation des télécommunications une totale indépendance dans ce domaine ? Cela pose d'ailleurs plus généralement le problème des compétences des autorités de régulation et surtout de leur contrôle. La question se pose non seulement pour l'ART mais également pour la commission des opérations de bourse, pour le CSA et se posera demain dans le domaine de l'électricité. Nous devons en traiter.

En fait, deux problèmes se posent.

Premier problème : quel est ce marché des licences ? Comment le cerner ? Combien de licences peut-on y mettre ? A quel prix ? Monsieur le secrétaire d'Etat, il aurait été bien de communiquer à la commission des finances et à son rapporteur général l'étude réalisée par le Crédit lyonnais. J'ai


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en effet ouï dire que celui-ci avait été mandaté pour réaliser une étude sur ce marché et donner des indications sur le prix. Nous n'en avons jamais eu connaissance. Cette étude a pourtant été financée par des fonds publics. Elle nous aurait permis d'avoir des éléments d'information très importants d'autant que, d'après ce qui m'a été dit, ses conclusions n'ont pas été retenues par l'ART. Il serait intéressant d'en connnaître les raisons.

Cela dit, il faut bien voir que le dossier est très c ompliqué puisque, au problème du droit d'entrée s'ajoute celui des investissements. En effet, si les entreprises qui obtiennent le droit d'entrée n'ont pas les moyens de faire les investissements nécessaires dans un délai raisonnable et dans des conditions qui assurent une bonne couverture du territoire, cela ne sert à rien. Donc, il ne faut pas croire que la simple introduction d'une cinquième licence permettrait d'augmenter de manière sensible le rendement de l'opération. Pas du tout. De nomb reux éléments entrent en ligne de compte qui nécessitent une analyse poussée sur le plan financier comme sur le plan technique. Or personne, à ma connaissance, n'a pu bénéficier jusqu'à présent d'une telle analyse.

Il nous est demandé aujourd'hui de nous prononcer sur l'introduction d'une cinquième licence. Je note au passage que cette proposition nous arrive par la bande. Si c'est normal en matière de fréquences, ça l'est moins en matière d'amendement. Mieux aurait valu proposer clairement de passer de quatre à cinq titulaires d'autorisation.

J'ai lu attentivement le rapport de M. Migaud. Nous n'avons pas suffisamment d'informations sérieuses pour nous prononcer sur cette question. Cela a d'ailleurs valu au rapporteur général les quolibets du grand journal du soir qui a fait deux petites colonnes sur le sujet, sur un ton que je trouve d'ailleurs un peu désagréable, mais qui m ontrent bien que le Parlement est complètement désarmé sur cette question et est un peu le jouet des différences de points de vue entre les différents ministres.

Les ministres des finances et du budget sont évidemment plutôt favorables aux cinq licences, le ministre chargé des télécommunications, qui est plus près des opérateurs est plutôt favorable à quatre licences et l'ART balance entre les deux positions. Nous n'avons pas à être la balle de ping-pong entre les différents ministères.

Le second problème est celui de l'utilisation des recettes.

M. Emmanuelli avait très justement demandé à M. Fabius, lorsqu'il était venu devant la commission des finances, si le Parlement avait vraiment à se prononcer sur ce sujet. La réponse avait été naturellement oui ! D'ailleurs, tous les Parlements qui ont pu bénéficier ou qui vont bénéficier de cette manne vont avoir à se prononcer sur son utilisation.

On nous propose deux utilisations qui sont toutes les deux parfaitement concevables et honorables.

M. le président.

Monsieur Auberger, il vous faut songer à conclure.

M. Philippe Auberger.

J'ai bientôt terminé, monsieur le président.

Les deux bénéficiaires sont le fonds de réserve et la caisse d'amortissement de la dette, mais ce que personne n'a vu c'est que, pour l'instant, c'est la même chose. En effet, comme l'a indiqué Mme Aubry à la commission des finances, le Fonds n'est pas encore créé et, si j'ai bien compris, il est prévu que ce soit un établissement public à caractère administratif. Les 20 milliards de francs prévus pour cette année, qui actuellement se réduisent à 5 milliards, sont placés en obligations du Trésor à deux ans.

Ça n'a aucun intérêt. Mieux vaut, comme l'a fait l'Allemagne, tout consacrer à la diminution de la dette publique.

Ce dossier doit donc être davantage creusé, pour que nous puissions nous prononcer en toute connaissance de cause.

M. le président.

J'ai laissé à chacun le temps de s'exprimer, mais nous essaierons d'être plus concis quand nous aborderons la discussion sur les amendements.

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Merci, monsieur le président, mais je pense que, pour 130 milliards...

M. Philippe Auberger.

Non renouvelables !

M. François Brottes.

Et étalés sur quinze ans !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

... il fallait permettre à la discussion de se développer.

M. le président.

C'est bien pour ça que je n'ai pas compté, si j'ose dire. (Sourires.)

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Je vous en remercie, monsieur le président ! L'article 23 est en effet important, tant en raison des sommes qu'il concerne que de l'intérêt du dossier. Il est d'ailleurs heureux que le Parlement ait à en connaître. Il y a trop de dossiers - je l'ai dit mardi - que l'on considère trop sérieux ou trop techniques pour intéresser les parlementaires. Nous avons la faiblesse de penser que nous pouvons nous intéresser à tous les dossiers et que nos questions peuvent être pertinentes.

M. Michel Bouvard.

Et que nous sommes même capables de comprendre ! (Sourires.)

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Je ne commenterai pas les écrits d'un journal du soir, comme vient de le faire mon prédécesseur. Ce qu'écrivent les journaux n'est pas obligatoirement la vérité.

Cela dit, plusieurs questions restent encore aujourd'hui sans réponse, en tout cas sans réponse satisfaisante.

Compte tenu de l'enjeu du dossier, je regrette d'ailleurs que nous n'ayons pu avoir connaissance des différents rapports rédigés à la demande du Gouvernement sur ce sujet.

Pour ma part, je ne remets absolument pas en cause le choix qui a été fait par le Gouvernement, ce que l'on appelle le « concours de beauté », à savoir la soumission comparative. C'est un bon choix. Il donnera en effet l'occasion de demander des précisions aux futurs opérateurs, à travers la rédaction du cahier des charges. C'est l'intérêt de la soumission comparative par rapport à la mise aux enchères publiques.

Je ne conteste pas non plus l'affectation des recettes.

J'estime en effet que des recettes exceptionnelles doivent couvrir des dépenses d'avenir, comme celles prises en charge par le fonds de réserve des retraites et la caisse d'amortissement de la dette publique. Donc, les propositions qui sont faites sont bonnes.

Cela dit, il y a plusieurs questions que je souhaite poser à l'occasion de ce débat.

La première concerne la libération des fréquences. L'un des arguments opposé à l'introduction d'un cinquième opérateur est que les fréquences ne le permettraient pas.

Je souhaiterais donc, monsieur le secrétaire d'Etat, que vous puissiez nous apporter des précisions à ce sujet ainsi


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que sur le fait qu'il semble qu'en France, on mette quelque temps à libérer ces fréquences. Pourquoi est-ce si difficile et quel coût cela représente-t-il ? On sait parfaitement que ces fréquences sont utilisées aujourd'hui par France Télécom et par l'armée ? Qu'en est-il exactement ? Ma deuxième question concerne le nombre d'opérateurs. Pourquoi ce qui est possible dans un certain nombre de pays - Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, par exemple - ne le serait-il pas en France ?

M. Jérôme Cahuzac.

Bonne question !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Là aussi, il est nécessaire que nous ayons une explication.

D'aucuns prétendent qu'il y a eu un consensus de places. Qu'entend-on par là ? Evidemment, s'il s'agit d'un consensus entre les industriels pour rester entre eux et empêcher que d'autres viennent sur le marché qu'ilso ccupent, on comprend qu'ils aient formulé cette demande. Quelle réponse l'ART et le Gouvernement sont-ils susceptibles d'apporter sur ce sujet ? Troisième série de questions : quels critères vous ont guidé pour déterminer le prix des licences ? Pourquoi avoir choisi un paiement en francs courants ? Quel est le traitement fiscal du prix des licences ? Toutes ces questions appellent également des réponses.

Enfin, et j'anticipe sur une question que posera vrais-s emblablement le président de la commission des finances, quelle sera la couverture du territoire et de la population ? Quand on retient la soumission comparative, c'est pour se montrer plus exigeant sur les conditions que doivent remplir les futurs opérateurs. Or nous sommes un peu inquiet car nous avons lu ? que le taux de couverture du territoire ou de la population sera de 60 % au terme de huit années seulement et selon des critères qui ne nous apparaissent pas toujours suffisamment clairs. La DATAR et le ministère de l'aménagement du territoire ont-ils été consultés à l'occasion de la rédaction du cahier des charges. Il nous paraît en effet important qu'ils le soient ? Telles sont, monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, les questions que suscite cet article. Les amendements qui ont été déposés l'ont été pour qu'un débat ait lieu dans l'enceinte de l'Assemblée nationale afin que nous puissions statuer et voter en toute connaissance de cause. L'Assemblée nationale n'est pas là pour ratifier une procédure décidée ailleurs.

Je reprendrai, pour terminer, un point évoqué par notre collègue Philippe Auberger. Nous assistons à un dessaisissement progressif du pouvoir législatif vis-à-vis d'autorités indépendantes qui tendent à se substituer progressivement au pouvoir politique et à s'imposer même au Gouvernement. Je souhaiterais que nous puissions y réfléchir, collectivement, parce que le domaine que nous évoquons ce soir n'est pas le seul dans lequel le problème se pose.

M. Michel Bouvard.

Loin de là !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Nous avons notre part de responsabilité puisque nous avons voté les textes qui ont mis en place ces autorités indépendantes. Nous devrions réfléchir à l'avenir sur l'attitude que nous devons avoir par rapport à ce problème.

Monsieur le secrétaire d'Etat, toutes les questions qui ont été posées sont importantes et appellent des réponses pour que nous puissions statuer en toute connaissance de cause.

(Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.)

M. le président.

La parole est à M. le président de la commission.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Je ne sais trop s'il faut développer ce débat ou passer à l'examen des amendements...

M. le président.

Le président de la commission peut intervenir à tout moment et vous m'avez demandé la parole.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Bien des aspects ont été developpés par les divers intervenants.

Je voudrais me faire l'écho des propos de M. le rapporteur général - et cela ne surprendra personne ici - sur les glissements successifs qui font que d'autorité de régulation en autorité de régulation, on finit par se demander qui détient véritablement le pouvoir.

M. Gilles Carrez.

Et qui a la légitimité ?

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Absolument. On est en droit de se demander qui contrôle ces autorités indépendantes qui finalement ne rendent de comptes à personne.

M. Gilles Carrez.

Exactement !

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Au regard de la logique et de la causalité de la démocratie, cela pose un problème de fond. Mais cela, c'est le droit ; après vient la pratique.

Je ferai toutefois observer que, dans d'autres pays, rien n'empêche de consulter, lorsqu'on le souhaite, le Parlement sur tous les sujets, y compris ceux qui relèvent d'autorités réputées indépendantes. Tout dépend comment on s'y prend : ou l'on s'abrite derrière, ou l'on ne s'abrite pas.

A cela je voudrais, sans reprendre le débat, ajouter un point dont je ne doute pas qu'il intéressera le député du territoire de Belfort : lorsqu'on commence à contacter, comme on le fait aujourd'hui, des opérateurs qui ne sont pas encore désignés officiellement, qui a fortiori n'ont pas encore payé mais qui répondent déjà comme s'ils étaient en charge du sujet, et qu'on leur demande comment va se faire la couverture du territoire, on est en droit de s'inquiéter. Je ne sais si l'on a interrogé ou non le ministère de l'aménagement du territoire. Quoi qu'il en soit, je le dis tout net : pour ma part, je ne suis pas disposé, et je crois que beaucoup d'élus partagent cet état d'esprit, à revivre l'aventure ce que nous avons vécue avec le téléphone mobile, pour lequel il nous faut encore aujourd'hui nous battre - et ce n'est pas fini -, quémander, réclamer... Pourquoi ? Tout simplement pour accéder à une technologie devenue partout indispensable.

De quoi s'agit-il, monsieur le secrétaire d'Etat ? De l'UMTS. Mais derrière cette question s'en cache une autre, bien plus vaste : celle de l'accès Internet à haut débit sur l'ensemble du territoire qui est l'un des sujets, me semble-t-il, dont devrait se préoccuper le Gouvernement et, en premier lieu, en toute priorité, le ministre chargé de l'industrie.

Des efforts ont été faits par le Premier ministre qui a créé le conseil sur la société de l'information. Des choses ont été amorcées, mises en place, des décisions prises.

Mais l'enjeu est simple : c'est la couverture de l'ensemble du territoire en haut débit afin d'accéder à Internet à deux mégabits et non à 56 kilobits par seconde -, les spécialistes savent ce que c'est : à cette vitesse-là, on se retrouve avec des images qui ressemblent aux films des frères Lumière au début du siècle ! Personne dans ce pays


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n'est disposé à attendre huit ans - officiellement, car si les délais sont les mêmes que pour le téléphone mobile, on sait bien que ces huit ans en deviendront dix ou plus ! Nous ne saurions avoir une France à deux vitesses pour l'accès à Internet, car Internet devient non seulement un outil économique, mais également un outil de formation.

Nous avons l'intention d'équiper nos collèges et nos écoles ; nous avons donc besoin d'un Internet à haut débit. Or pour avoir ce haut débit, monsieur le secrétaire d'Etat, vous le savez mieux que moi, et les spécialistes autour de vous sans doute encore mieux, nous allons devoir utiliser plusieurs technologies. Il n'y a pas qu'une seule réponse, une seule solution, ne serait-ce que parce qu'elles évoluent tous les trois ou tous les six mois. Il y a la fibre optique, la fibre noire, la boucle locale radio, l'ADSL, il y aura même le satellite. Qui va payer cet équipement pour les zones non couvertes ? J'ai la faiblesse de croire qu'avant de retirer des bénéfices si importants de la mise en oeuvre de technologies nouvelles, nous pourrions commencer par utiliser les premières retombées à la mise à niveau technologique de l'ensemble du territoire. Peut-être ne serai-je pas d'accord sur ce point avec M. Auberger ou d'autres. Je veux bien que ces sommes aillent à la réduction du déficit, mais, pardonnez-moi ce mot un peu facile, je ne voudrais pas que, au motif de réduire d'un côté le déficit budgétaire, nous n'en venions à creuser de l'autre côté des déficits technologiques. Parce qu'à l'arrivée, nous nous retrouverons encore avec un déficit budgétaire car c'est le budget qui fera les frais de l'opération.

M. Gilles Carrez.

Nous allons proposer un amendement là-dessus !

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Vous l'avez bien senti, monsieur le secrétaire d'Etat, derrière cette affaire d'apparence a priori très technique, qui avait sans doute vocation à traverser très rapidement le paysage politique, se cachent de vraies questions. Nous les avons posées avec une certaine franchise, une certaine fermeté ; toutes et tous ici attendent du Gouvernement de vraies réponses. Sans doute n'allez-vous pas nous apporter toutes les solutions dès ce soir...

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

J'y suis prêt !

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Vous êtes prêt, soit. Que le Gouvernement sache en tout cas que, sur ce sujet, nous ferons preuve de ténacité, de pugnacité et d'entêtement. (Applaudissements sur de nombreux bancs.)

M. le président.

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Je vous remercie de votre mansuétude, monsieur le président, mais le sujet le mérite.

Les enjeux, on l'a dit, sont considérables pour la population en termes de création d'emplois, en termes de formation comme en termes d'unité territoriale : nous devons en effet prendre garde à ce qu'aucune fracture ne se crée sur ce plan entre nos territoires.

Les nouvelles technologies peuvent représenter, pour des zones qui se sont progressivement trouvées mises à l'écart, une chance considérable en rompant les handicaps dont elles souffrent et en leur permettant d'accéder au développement. Encore faut-il qu'elles soient accessibles.

C'est pourquoi je voudrais insister sur trois points.

Premièrement, force est de constater que cet enjeu a été compris chez bon nombre de nos voisins. A proximité immédiate de la région du Piémont, je peux témoigner que, depuis trois ans, les régions italiennes ont engagé des montants financiers considérables pour doter leurs territoires les moins accessibles, et notamment les zones de montagne, de ces nouvelles technologies et pour leur donner la plus large diffusion.

Deuxièmement, on ne saurait s'en tenir au problème des licences et de ce que l'on va faire de l'argent des licences. On pourrait d'ailleurs se demander si une partie du produit ne pourrait pas aller à un fonds permettant de financer une partie des investissements. Quand on sait ce que sont devenus les budgets d'investissement civils du pays et à quoi se réduisent les capacités d'intervention de la DATAR et du FNADT, force est de reconnaître qu'il y a là un gap, en termes d'investissements, considérable.

Dès lors, comment ne pas penser à prélever une partie de ces sommes pour aider à l'équipement en infrastructures, fibres noires, etc., de territoires qui, parce qu'ils ne sont pas les plus peuplés ni les plus intéressants, n'intéresseront de toute évidence pas les opérateurs ? Troisièmement, cette cohérence doit prévaloir partout où l'Etat se trouve en situation de décision. Bon nombre d'infrastructures, vous le savez, monsieur le secrétaire d'Etat, parce que c'est votre champ de compétence, peuvent aider à la diffusion de ces réseaux. L'Etat peut agir par le biais de RFF, des sociétés d'autoroutes puisque c'est lui qui attribue les concessions. Ainsi, nous avons construit une autoroute sur soixante kilomètres dans une région de montagne, nous avons mis la fibre dedans, nous avons prévu les gaines pour passer de la fibre noire.

Encore faut-il que la société d'autoroutes, dans laquelle l'Etat détient la majorité au sein du conseil d'administration, permette que les raccordements se fassent dans des conditions tarifaires supportables pour les communes qui voudront relier leur réseau local, afin que nous puissions apporter, comme le disait le président Emmanuelli, cette technologie dans les collèges et les lycées des zones les plus reculées du territoire. Pour équiper nos territoires les plus difficiles, il va nous falloir faire comme nos voisins, qui sont en compétition avec nous pour capter ces emplois nouveaux, et par conséquent permettre qu'une partie du produit des licences soit affectée à l'équipement du pays en nouvelles technologies. Et cette cohérence devra prévaloir dans tous les domaines où l'Etat est présent, notamment à travers les grands opérateurs d'infrastructures de communication, qui ont naturellement vocation à favoriser la diffusion de ces réseaux.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Votre mansuétude est sans limite, monsieur le président !

M. le président.

C'est ma faiblesse !

M. Jean-Pierre Brard.

Non, vous avez le sens du dialogue : ce n'est pas du tout la même chose. (Sourires.)

Monsieur le secrétaire d'Etat, le consensus que suscite une telle question, les applaudissements que les propos d'Henri Emmanuelli ont recueillis tout à l'heure devraient faire réfléchir le Gouvernement. Des principes hérités de 1789 découlent des valeurs sur lesquelles sont fondés les grands choix dans notre pays : l'égalité pour les choses essentielles, l'égalité dans l'accès aux choses essentielles, comme l'école et la santé. Or les nouvelles technologies, aussi bien en termes de formation que d'aménagement du territoire, feront demain partie de ces choses essentielles ; Henri Emmanuelli nous en a expliqué les raisons.

Ainsi la Suède a décidé de raccorder tous ses foyers à Internet. Mais cela ne suffit pas. Nous, Français, avec toutes nos traditions derrière nous, nous devrions faire beaucoup mieux.


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Avoir les fils qui arrivent chez soi, avec éventuellement la boîte que l'on branche dessus, c'est bien ; mais si nos jeunes ne sont pas formés dans nos écoles et si nous ne profitons pas de cette opportunité pour réduire le fossé culturel entre les diverses catégories sociales, nous passerons à côté de quelque chose, et cela nous coûtera cher pour l'avenir en termes de retard économique, social et culturel.

Quand le Gouvernement a annoncé ses premières décisions en la matière, Henri Emmanuelli s'était déjà exprimé et d'autres l'avaient rejoint. Il est urgent de poursuivre le débat. Et les annonces qui ont suivi le comité interministériel, pour sympathiques qu'elles soient, souffrent d'un défaut : leur manque de cohérence. Il manque un projet. Les propositions s'apparentent davantage à un agrégat des positions des divers ministères qu'à un véritable projet d'ensemble, décliné par ministère.

M. le président.

Je me permettrai de vous faire remarquer, monsieur Brard, que les applaudissements n'incitent pas forcément à réfléchir. Cela peut griser ! (Sourires.)

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Mesdames, messieurs les députés, je voudrais d'abord vous remercier d'aborder avec beaucoup de densité, mais sans passion, un sujet essentiel, qui peut d'ailleurs rassembler, de part son caractère effectivement stratégique, bien au-delà des frontières politiques. Il s'agit de savoir quel est le projet qui sous-tend cette affaire des licences UMTS.

Disons-le d'emblée : le projet du Gouvernement n'a pas pour but premier de trouver des ressources budgétaires. Il ne s'inscrit pas en priorité dans une logique financière comme celle dont la grande presse économique et financière quotidienne a parlé à propos d'autres pays européens. Cette logique purement financière n'a rien à voir avec le problème de fond.

A travers la problématique UMTS, c'est-à-dire la problématique des hauts débits dans les télécommunications mobiles, donc de l'Internet mobile, nous souhaitons servir un projet politique : l'accession de tous les territoires, de tous les individus, aisés ou non, et particulièrement les plus démunis, de toutes les entreprises, les plus grandes comme les plus petites, aux technologies d'aujourd'hui et de demain. Elles sont en effet indispensables, monsieur Brard, au développement de la culture, au développement économique, à la pertinence des interventions des entreprises françaises sur les marchés mondiaux.

Le premier projet politique du Gouvernement relatif à l'UMTS, c'est l'Internet mobile pour tous, le haut débit pour tous. Et ce « tous », disons-le clairement, vaut aussi bien pour les individus que pour les entreprises et les territoires.

La fréquence radioélectrique est un bien rare. La rareté des bandes de fréquence, là est tout le problème auquel nous nous heurtons pour faire accéder ce pays parmi les premiers à une technologie indispensable ; je m'en expliquais à l'instant lorsque que le rapporteur général a posé cette question. A la racine même de notre problématique, il y a la garantie de l'intérêt public, la garantie de ce que la nation possède, un certain sens de l'Etat devant la rareté de cette ressource, et un sens de l'Etat qui nous a guidés dans le choix de la méthode que nous avons finalement retenue, au contraire d'autres pays en Europe.

Cela appelle, je m'en excuse auprès de vous, quelques b rèves réponses d'ordre technique. Pourquoi quatre licences et non pas cinq ou six ? Quelle est la nature des contraintes techniques que nous rencontrons ? Il faut savoir que ces contraintes imposent que les fréquences soient accordées par blocs indivisibles et que la quantité de spectres radioélectriques, exprimée en mégahertz, qu'il est possible d'affecter est limitée. Les fréquences disponibles représentent, pour l'ensemble du spectre, 120 mégahertz. Retenons le chiffre : 120. Or l'on estime qu'il n'est pas possible d'offrir du haut débit avec une grande variété de services et en garantissant un accès pour tous en dessous de 30 à 40 mégahertz. Cent vingt divisé par trente ou quarante égale quatre. Ce qui revient à dire que, bon gré mal gré, dès lors que l'on veut un UMTS d'un certain degré de qualité, c'est-à-dire un débit suffisamment important pour inclure beaucoup de services, il n'est techniquement pas possible d'avoir plus de quatre licences. Accorder moins de 30 mégahertz à un opérateur reviendrait à limiter ou bien les services qu'il serait possible d'offrir ou bien le nombre de personnes qui pourront accéder aux services UMTS, en d'autres termes, à réserver de facto l'UMTS aux grandes entreprises ou aux catégories les plus riches de notre population. Aucune proposition de ce genre n'a bien entendu été présentée. En retenant quatre licences pour les services UMTS, le Gouvernement a fait le choix, je le répète, du haut débit pour tous.

Comment ce débat s'est-il organisé, pourquoi sommesnous ce soir à discuter de cette question ? Il faut ici rappeler le cadre tel que le définit la loi de juillet 1996 sur l'organisation - ouverture, libéralisation, je ne sais comment l'appeler - des radiocommunications et des télécommunications. Ce cadre législatif s'impose au Gouvernement comme au Parlement, à moins que celui-ci ne décide de changer les textes.

J'ai parfaitement compris, et le Gouvernement partage totalement votre approche, la nécessité d'un dialogue permanent avec le Parlement dans ce domaine. La loi de 1996 précise du reste que celui-ci est consulté à travers les organes qu'elle a elle-même institués, à savoir la commission supérieure du service public des postes et des t élécommunications. Votre collègue Guyard, qui en assure la présidence, ainsi que M. François Brottes peuvent témoigner de ce que la commission a été en permanence consultée. Il y a plusieurs mois, elle a transmis un avis au Gouvernement, dans lequel elle avançait plusieurs propositions, écartant, pour ne prendre qu'un exemple, la mise aux enchères.

L'Autorité de régulation des télécommunications encadre le processus. Elle définit l'appel à candidatures.

Elle propose le nombre de licences, fixe un certain nombre de critères pour le choix des opérateurs, qui figurent dans l'appel à candidatures que j'ai lancé. C'est donc à l'ART qu'il appartient de préciser, en application de la loi de juillet 1996, les conditions techniques, voire les conditions juridiques dans lesquelles nous évoluons.

Le Gouvernement, sur bien des aspects de ce problème, est tenu, du fait de compétences liées, par ses décisions et ses conseils - j'utilise à dessein un terme générique.

Nous avons donc entamé le processus d'attribution des licences sous le contrôle du Parlement, à travers la CSSPPT. Ce contrôle se poursuit ici même, aujourd'hui, et porte sur des éléments essentiels : la nature du processus choisi - enchères ou pas ; l'instauration d'une redevance d'utilisation des fréquences, car celles-ci sont un bien rare donc cher, et doit être payé ; le montant de cette redevance, dont vous avez la libre disposition ; l'affectation des sommes, dont vous discutez ce soir.

Autant dire que, sur tous les points essentiels du processus juridique, le Parlement est consulté, d'abord en


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amont, à travers la CSSPPT, puis au moment le plus important, au rythme le plus rapproché possible, quand il s'agit de fixer les grandes orientations.

Le rapporteur général a posé la question de savoir s'il n'aurait pas été possible de créer une cinquième licence.

Je crois y avoir répondu il y a un instant. Cette décision aurait impliqué une modification importante du calendrier. Je rappelle que le déploiement de cette nouvelle technologie a fait l'objet d'un appel à candidatures, que j'ai lancé le 18 août dernier, et qui envisageait l'octroi de quatre licences. Conformément à l'article L.

33-1, paragraphe V, du code des postes et télécommunications, si nous changions le nombre de licences, un nouveau dispositif devrait alors être élaboré, comme l'ancien, et proposé au Gouvernement par l'Autorité de régulation des télécommunications. Le Gouvernement devrait alors lancer u n second appel à candidatures. Bref, il faudrait recommencer l'ensemble du processus, ce qui ferait perdre entre six mois et un an. Cela ne nous permettrait pas d'être prêts pour le grand rendez-vous européen de l'UMTS.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

on peut travailler plus vite.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Vous savez en effet que l'ensemble des Etats membres doivent, avant la fin de l'année 2001, être en mesure de proposer à leurs populations et aux entreprises la technologie UMTS.

Ainsi, avec les décisions que vous avez à prendre ce soir, avec la consultation permanente du Parlement, je répète que l'on peut répondre positivement à la question :

« Le Parlement peut-il être étroitement associé ? » D'autre part, si l'on envisage les choses sous l'angle de l'aménagement du territoire, qui a été évoqué par le président de la commission des finances et par plusieurs orateurs de différents groupes, il y a là aussi un changement radical par rapport à la méthode qui avait été adoptée pour le GSM. En effet, il n'avait jamais été question alors de faire entrer l'aménagement du territoire dans les critères d'attribution des licences aux opérateurs. Pour la première fois dans un appel à candidatures - très largement ouvert, puisqu'il est européen - concernant une nouvelle technologie, le critère aménagement du territoire est placé au centre des préoccupations. Car notre ambition n'est pas de couvrir 50 % ou 60 % du territoire.

Notre ambition est, bien sûr, de couvrir, progressivement mais le plus vite possible, et avec un cahier des charges très exigeant en termes d'aménagement du territoire, la totalité du territoire. Il ne s'agit pas simplement d'atteindre un pourcentage élevé de la population - ce qui est facile, puisque celle-ci étant concentrée dans les villes, les pourcentages sont tout de suite significatifs -, mais bien un pourcentage élevé de la surface de l'Hexagone, afin que mêmes les territoires les plus démunis, les plus défavorisés, les plus isolés puissent être rapidement couverts. C'est pourquoi nous avons introduit dans l'appel à candidatures, ce qui est une innovation radicale, un critère lié à la couverture des territoires qui sera proposée par l'opérateur. Ce critère sera pris en compte à hauteur de 20 % dans le choix de l'opérateur. Il y a donc là une garantie tout à fait formelle.

Devant quelles perspectives financières se trouvent les opérateurs ? Pour donner un ordre de grandeur des masses en jeu, les trois opérateurs GSM ont dépensé, sur les huit dernières années, près de 65 milliards de francs dans le développement des réseaux GSM. Compte tenu de la technicité accrue des réseaux UMTS, ceux-ci seront d'un coût plus élevé que le réseau GSM. Le chiffre de 30 milliards à 40 milliards de francs par licence est un chiffre raisonnable. Je dis bien : par licence. Et je précise qu'il s'agit non pas de la redevance dont vous avez parlé tout à l'heure mais du coût technique de l'équipement nécessaire pour assurer le taux de couverture du territoire que nous avons exigé. C'est donc un investissement extrêmement important qui doit être assumé par chacun des opérateurs. Je souligne que, pour déployer un réseau couvrant très rapidement 80 % ou 90 % de la population et arriver à des chiffres significatifs en matière d'aménagement du territoire, il faudra ensuite à nouveau réinvestir.

Bien sûr, au départ la couverture sera très rapide en termes de population, puisqu'il s'agira d'abord d'arroser les conurbations, les villes, les cités, mais nous veillerons, par le cahier des charges - et la CSSPPT peut le confirmer - à ce que les territoires ne soient jamais oubliés.

Pour ce qui est du traitement fiscal, la prestation rémunérée par les redevances est de nature continue sur la durée de la concession. La charge est donc répartie linéairement, monsieur le rapporteur général, sur quinze ans. La loi qui fixe des redevances de montants inégaux les deux premières années, il y aura une redevance plus élevée : une bosse, en quelque sorte - n'a donc pour objet que d'aménager une modalité de paiement et ne modifie pas le traitement fiscal, ni l'analyse à laquelle on peut se livrer relativement à la loi fiscale.

Mesdames, messieurs les députés, une orientation claire, c'est le choix du développement d'une technologie.

Une orientation claire, c'est le choix d'une égalité de tous, les territoires les plus démunis et les petites entreprises pouvant accéder au haut débit. Une orientation claire, c'est le choix de la démocratie, c'est le choix du Parlement, c'est le choix du débat et de la discussion - et notamment de celle qui a lieu ce soir - sur les deux ou trois décisions centrales qui orientent l'ensemble du processus.

Si nous avions choisi les enchères, ce que certains d'entre vous ont préconisé, jamais le Parlement n'aurait été, en vérité, saisi de quoi que ce soit, puisque le système des enchères, par définition, est déterminé par les opérateurs eux-mêmes. Ce sont les opérateurs qui fixent, par des enchères successives - au Royaume-Uni, il y a eu 240 ou 250 tours d'enchères -, le montant qu'ils sont capables d'affecter à l'obtention des fréquences. Les enchères se sont d'ailleurs faites dans un contexte très différent puisque, au Royaume-Uni, les opérateurs auront la propriété de leur fréquences et pourront les céder. En France, la propriété des fréquences reste à l'Etat, et il s'agit bien de redevances d'utilisation du domaine public.

Les fréquences sont rares et, pour avoir les quatre licences, il faudra libérer entièrement le spectre qui est aujourd'hui occupé par l'armée et par des opérateurs publics, ce qui demande d'ailleurs quelques mois.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Non !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Mais si ! Nous avons donc choisi de discuter avec vous, de faire contrôler l'ensemble du processus par le Parlement, ce qui n'aurait pas été le cas s'il y avait eu des enchères. Et je me félicite, après avoir d'ailleurs été moi-même partisan des enchères, que la réflexion interne du Gouvernement ait pu parvenir à une solution qui permet de faire en sorte que votre intervention soit beaucoup plus forte.

Une autre question a été posée, à laquelle je m'aperçois que je n'ai pas répondu : quel a été le processus d'évaluation du prix des redevances ? L'évaluation a été opérée par la direction générale de l'industrie, des technologies de l'information et des postes, la direction du Trésor et la


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direction de la prévision, en liaison permanente avec une banque conseil de telle manière que les expériences étrangères puissent nous être profitables, mais sans être pour autant des références absolues, sans être des modèles.

Nous inventons un modèle français, car nos critères ne sont pas les mêmes que ceux de nos amis britanniques ou allemands, par exemple. Nous avons d'autres objectifs, nous avons d'autres buts. Le seul but qui nous rassemble, c'est la promotion la plus rapide possible, dans quelques mois, d'une technologie de pointe qu'il ne faut pas rater pour le bien de notre économie et pour la justice sociale.

M. Maurice Adevah-Poeuf.

Très bien !

M. le président.

Mes chers collègues, je considère que le débat a été très large. Nous allons passer très rapidement sur les amendements.

Monsieur le rapporteur général, souhaitez-vous ajouter un mot ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Je pense qu'il conviendra peut-être à un moment donné de suspendre la séance pour quelques brefs instants, afin que l'on puisse faire le point. Je ne reviendrai pas sur l'amendement que j'ai déposé. Je comprends surtout qu'il est trop tard pour agir et qu'on ne peut remettre en cause un processus déjà engagé, à moins de risquer de prendre du retard.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Non !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Permettez-nous, monsieur le secrétaire d'Etat, d'exprimer quand même quelques regrets.

Vous avez pris des engagements pour l'avenir, que nous avons entendus, et c'est une bonne chose. Mais il serait bon que cette concertation avec le Parlement soit aussi dense que celles que vous avez pu avoir avec d'autres...

M. Philippe Auberger.

Une concertation ex ante et non pas ex post !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

... et que nous puissions être mis dans le coup avant même que certaines décisions soient prises de façon plus ou moins définitive.

Voilà ce que je voulais dire, monsieur le président. A la fin de la présentation de tous les amendements, je vous demanderai une brève suspension de séance pour que nous puissions décider du sort que nous réservons aux nôtres.

M. le président.

Bien sûr. Mais les amendements ne sont pas en discussion commune, monsieur le rapporteur général, et nous les examinons les uns après les autres. Le premier est l'amendement no 515 rectifié.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Alors peut-être faudrait-il suspendre la séance maintenant.

M. le président.

De combien de temps avez-vous besoin, monsieur le rapporteur général ? Dix minutes ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Oui, dix minutes.

Suspension et reprise de la séance

M. le président.

La séance est suspendue. (La séance, suspendue à vingt-trois heures, est reprise à vingt-trois heures dix.)

M. le président.

La séance est reprise.

M. Migaud a présenté un amendement, no 515 rectifié, ainsi rédigé :

« I. - Dans le premier alinéa du I de l'article 23 substituer aux mots : "par chaque titulaire d'autorisation", les mots : "par chacun des cinq titulaires d'autorisation".

« II. - En conséquence, compléter cet article par le paragraphe suivant :

« IV. - La procédure d'attribution des cinq autorisations de déploiement et d'exploitation en France métropolitaine des systèmes mobiles de troisième génération se déroulera selon le calendrier prévu dans l'avis relatif aux modalités et conditions d'attribution des autorisations pour l'introduction de cess ystèmes, paru au Journal officiel no 190 du 18 août 2000. »

La parole est à M. Didier Migaud.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

J'ai entendu la réponse de M. le secrétaire d'Etat. Si un certain nombre de questions se posent encore, j'ai noté les engagements qu'il a pris et qu'il confirmera certainement à l'occasion de la discussion des amendements.

J'ai conscience que ce débat vient trop tard, et il faut admettre qu'il n'est plus possible de modifier le calendrier et la procédure engagée, sauf à provoquer des retards.

J'insiste cependant, monsieur le président, sur la nécessité, pour l'Assemblée nationale, d'engager une réflexion sur le dessaisissement du pouvoir législatif vis-à-vis d'autorités indépendantes. Sans doute la loi de 1996 qui s'impose à nous n'avait-elle pas été suffisamment réfléchie à l'époque, nous en subissons aujourd'hui les conséquences.

M. Gilles Carrez.

Le problème, ce n'est pas la loi, c'est l'utilisation qui en est faite depuis six mois ! Le secrétaire d'Etat a dit les choses clairement !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Les questions que vous avez posées montrent bien que votre réflexion, elle aussi, a mûri, monsieur Carrez.

Compte tenu de tous ces éléments, monsieur le président, je retire l'amendement no 515 rectifié, tout en souhaitant que nous puissions rediscuter de ce sujet, notamment de la couverture du territoire et de la population, avant que les licences ne soient définitivement attribuées.

M. le président.

Monsieur le secrétaire d'Etat, avezvous une précision à apporter au Parlement, notamment en ce qui concerne la couverture du territoire ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Monsieur le président, j'ai une première réponse politique à donner. Le Gouvernement souhaite maintenir en permanence le Parlement le plus précisément informé. Il souhaite être en permanence en liaison avec le Parlement sur cette affaire d'intérêt national, de telle manière que celui-ci puisse avoir les éléments d'appréciation qui lui permettent, même si ce n'est pas de manière organique, d'être le

« moniteur », au sens anglo-saxon du terme, de l'ensemble du processus.

A ce propos, je tiens à redire ici combien est étroite l'association du Parlement à travers la Commission supérieure du service public des postes et télécommunications créée par la loi.

Je prends l'engagement, monsieur le président, de fournir un rapport au Parlement avant l'attribution des licences aux opérateurs pour que celui-ci soit en mesure d'apprécier les conditions dans lesquelles la couverture prend en compte l'aménagement du territoire. Je rappelle


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que, pour la première fois dans l'histoire du pays, l'aménagement du territoire entre pour 20 % dans les critères d'attribution. C'est l'appel à candidatures. Ainsi, vous pourrez à chaque instant, si vous l'estimez nécessaire, corriger le dispositif afin de le rendre plus conforme aux voeux de la nation.

M. le président.

L'amendement no 515 rectifié est retiré.

Nous en venons à deux amendements, nos 466 et 30, p résentés par MM. Dray, Galut, Rossignol et

Mme Picard.

L'amendement no 466 est ainsi rédigé :

« Compléter le I de l'article 23 par l'alinéa suivant :

« Le cahier des charges stipule que les opérateurs doivent mettre en place d'ici 2005 les infrastructures nécessaires à la couverture de toutes les communes qui comptaient plus de 1 000 habitants au recensement de mars 1999. »

L'amendement no 30 est ainsi rédigé :

« Compléter le I de l'article 23 par la phrase suivante : "Le cahier des charges stipule que les opérateurs doivent mettre en place d'ici 2015 les infrastructures nécessaires à la couverture de toutes les communes qui comptaient plus de 1 000 habitants au recensement de mars 1999". »

Monsieur Dray, vous retirez, vous aussi, ces amendements ?

M. Julien Dray.

Oui, mais, auparavant, monsieur le président, je voudrais obtenir une précision de la part de M. le secrétaire d'Etat. Le nombre de rapports que l'Assemblée nationale devrait discuter étant considérable, M. le secrétaire d'Etat peut-il s'engager à ce que le rapport qu'il doit nous soumettre donne bien lieu à discussion en séance ou, au moins, au sein de la commission ?

M. le président.

La parole est à M. le président de la commission.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Ce débat, peut-être un peu tardif, était nécessaire, dans l'intérêt de la France, et donc du Gouvernement et de la majorité.

Je vais retirer l'amendement no 455, à trois conditions.

La première, c'est que le cahier des charges nous soit transmis avant l'octroi des autorisations.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie. Oui.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

La deuxième, c'est qu'un rapport soit remis au Parlement. La troisième, c'est, comme vient de le demander Julien Dray, qu'un débat soit organisé au Parlement sur la base de ce rapport, en vertu de l'article 132 du règlement.

M. le président.

Les amendements nos 466 et 30 sont retirés.

MM. Douste-Blazy, Debré, Mattei, Jégou, Méhaignerie, de Courson, Mme Idrac, MM. Barrot et Loos ont présenté un amendement, no 509, ainsi rédigé :

« Dans la première phrase du premier alinéa du II de l'article 23, supprimer les mots : "de provisionnement des charges de retraites et". »

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou.

M. Jean-Jacques Jégou.

Ne nous autoflagellons pas.

Nous avons ce débat parce qu'un article de loi nous demande ex abrupto notre avis sur la répartition de 130 milliards de francs. Cela dit, ce débat montre les limites du pouvoir du Parlement vis-à-vis des décisions politiques qui ont été prises.

Nos collègues qui siègent à la Commission supérieure du service public des postes et télécommunications nous ont même appris, pendant la suspension, qu'eux-mêmes n'étaient pas détenteurs du cahier des charges.

Cette discussion aurait pu avoir lieu au mois de mai par exemple.

M. Philippe Auberger.

Je l'avais demandée, on me l'a refusée.

M. Jean-Jacques Jégou.

Nous aurions pu en discuter à l'occasion du débat sur les orientations budgétaires qui s'est tenu à ce moment-là. Il n'y aurait pas eu de vote mais nous aurions au moins été informés.

Aujourd'hui, le rapporteur général a raison, les carottes sont cuites.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Non !

M. Jean-Jacques Jégou.

Mais si, vous l'avez vousmême reconnu, une remise en cause ou même un nouveau délai de réflexion nous ferait perdre entre six mois et un an. Ce n'est pas possible.

Telles sont les remarques que je voulais faire sur le débat que nous venons d'avoir. Mais que cela ne nous empêche pas d'aborder le problème de la répartition des recettes.

L'amendement no 509, qui est présenté par les trois groupes de l'opposition, propose d'affecter la totalité des recettes à la Caisse d'amortissement de la dette publique.

En effet, le projet du budget prévoit d'affecter une partie de ces recettes à des fonds extérieurs. La gestion en est opacifiée sans que les législateurs que nous sommes puissent intervenir. Nous souhaitons que le dispositif soit plus transparent et surtout que le Parlement ait un vrai dialogue avec le Gouvernement sur ce sujet. Celui-ci ne doit pas agir tout seul.

M. le président.

La parole est à M. Jacques Guyard.

M. Jacques Guyard.

La Commission supérieure du service public des postes et télécommunications ayant été évoquée à plusieurs reprises, je me sens obligé d'intervenir.

Cette commission comprend quatorze parlementaires - sept députés et sept sénateurs - et la parité politique y est respectée. En mai, nous avons été consultés par le Gouvernement, comme la loi de 1996 l'y oblige, sur les licences UMTS. Nous avons opté unanimement pour le système du concours de beauté et un prix pas trop élevé - notre rôle n'était pas de fixer le prix exact - parce que c'était le moyen d'obtenir la couverture rapide et totale du territoire. Notre position était parfaitement claire et elle rassemblait toutes les sensibilités politiques du Sénat et de l'Assemblée. Nous avons transmis cet avis au Gouvernement. Il a été mis à la disposition des différents groupes de l'Assemblée. J'ai personnellement écrit au président de la commission de la production et des échanges, parce que c'est le lieu habituel des débats sur ces questions, pour proposer une discussion. Aujourd'hui, nous sommes dans la situation où nous sommes.

Si nous sommes pratiquement tous d'accord - je crois pour considérer, comme Henri Emmanuelli, que le problème central porte sur la couverture du territoire, il faut chercher la réponse dans les cahiers des charges actuellement en préparation. Il est essentiel que nous en discutions et que nous puissions intervenir sur le contenu de


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ces cahiers des charges. Car, contrairement à ce que laisse supposer l'orientation de la loi de 1996, il ne faut pas que ces cahiers de charges soient discutés uniquement par l'autorité de régulation des télécommunications.

M. Philippe Auberger La loi n'est pas si mauvaise que ça, alors ?

M. Jacques Guyard.

La décision dans ce domaine sort du champ de la régulation pour entrer clairement dans le champ du politique. Nous devons en décider collectivement. Déjà, en 1996, j'avais, au nom du groupe socialiste, posé très clairement, la question du dépassement de pouvoir de l'autorité de régulation mais, dans le contexte politique de l'époque, nous avions été battus. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 509.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. le président de la commission a indiqué qu'il retirait l'amendement no 455.

M. Martin-Lalande a présenté un amendement, no 31, ainsi rédigé :

« Compléter le deuxième alinéa du II de l'article 23 par les mots : "à l'exception de cinq milliards de francs, au titre de l'année 2001". »

La parole est à M. Gilles Carrez, pour soutenir cet amendement.

M. Gilles Carrez.

Cet amendement est extrêmement intéressant parce qu'il répond aux préoccupations exprimées par Jacques Guyard et par le président Emmanuelli sur la répartition des recettes qui nous est proposée. La répartition ne doit pas être concentrée, accaparée par la question de la couverture des déficits, qu'il s'agisse du déficit de l'Etat ou de la constitution du fonds de réserve pour les retraites. La répartition doit prendre en compte l'objectif de couverture totale du territoire si des crédits d'investissement sont à prévoir. Notre collègue MartinLalande, spécialiste des nouvelles technologies dans le domaine de l'information et de la communication, propose donc de poser le principe que des sommes soient consacrées à la couverture du territoire.

Un dernier mot, monsieur le président, en réponse à l'intervention tout à fait éclairante de M. Guyard tout à l'heure. La loi de 1996 est équilibrée. Non, le problème vient du fait que nous aurions dû, comme Didier Migaud l'a dit tout à l'heure, avoir ce débat beaucoup plus en amont. Si nous avions eu ce débat avant l'été, nous n'en serions pas là ce soir.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

31. (L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

L'amendement no 510 de M. DousteBlazy n'a plus d'objet puisque l'amendement no 509 a été repoussé.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Ainsi que me le suggère M. le président de la commission des finances, je crois utile de préciser les engagements du Gouvernement.

D'abord, je voudrais rappeler à M. Jégou que toutes les actions et propositions du Gouvernement se sont bien effectuées dans le cadre de la loi de 1996. Les choses sont claires.

Ensuite, il faut bien distinguer le lancement de l'appel à candidatures, qui a déjà eu lieu et qui contient un certain nombre de critères d'attribution, du cahier des charges des opérateurs qui seront retenus. Cet étagement dans le temps des différents documents et exigences est important puisque le Gouvernement prend l'engagement de transmettre au Parlement le projet de cahier des charges des opérateurs avant l'octroi des autorisations en tenant compte de l'appel à candidatures qui a déjà été lancé, pour être cohérent avec celui-ci. Il prend l'engagement d'adresser un rapport au Parlement et d'organiser un débat, en vertu de l'article 132 du règlement de l'Assemblée nationale, de telle manière que vous soyez informés et que vous puissiez débattre avant qu'une décision définitive soit prise concernant la promotion de l'UMTS.

Ainsi, les choses sont claires.

M. le président.

Tout à fait.

Je mets aux voix l'article 23.

(L'article 23 est adopté.)

M. le président.

Nous en revenons aux amendements portant articles additionnels après l'article 12, précédemment réservés à la demande du Gouvernement.

Après l'article 12 (Amendements précédemment réservés)

M. le président.

MM. Cochet, Aschieri, Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand ont présenté un amendement, no 132, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après le b quater du 1o du I de l'article 31 du code général des impôts, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés :

« b quinquies. Les dépenses des travaux et des équipements destinés à économiser l'énergie ou les dépenses des travaux et des équipements de production d'énergie renouvelables.

« Un décret en Conseil d'Etat fixe la liste de ces travaux et équipements.

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Nous avons déposé une douzaine d'amendements concernant l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. L'actualité nous presse en effet de prendre des décisions budgétaires dans ces domaines.

En début d'année, le Premier ministre, Mme Voynet et M. Michel Mousel, qui était président de la mission interministérielle de l'effet de serre, ont présenté un premier plan, le PNLCC, programme national de lutte contre les changements climatiques. La France devait prendre toutes les mesures qui lui permettraient d'être, en 2010, « dans les clous » du protocole de Kyoto qu'elle a signé en décembre 1997. Mais quand on connaît l'augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre, on peut craindre de ne pas parvenir, même d'ici à 2010, à respecter nos engagements aussi bien internationaux que nationaux. Un premier plan a donc été annoncé en janvier 2000.

D euxième élément, nous avons adopté, le 10 février 2000, la loi Pierret sur l'électricité, transcription en droit interne de la directive sur l'électricité. Aux


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termes de cette loi, une partie de l'électricité, juqu'à une puissance de douze mégawatts, pourra être fournie par des producteurs indépendants à base d'énergies alternatives, telles que les éoliennes, les photopiles, la cogénération, le biogaz et autres microcentrales hydrauliques.

Troisièmement, dans un mois exactement, doit se tenir à La Haye un sommet mondial de l'ONU, dont l'objet sera de préciser les obligations pour l'Union européenne, mais aussi pour chaque pays, en matière de lutte contre la dérive de l'effet de serre que nous constatons tous. Rappelez-vous les ouragans de décembre 1999, ou les pluies diluviennes qui se sont déversées dans le val d'Aoste, la semaine dernière.

M. Michel Bouvard.

Ça n'a rien à voir !

M. Yves Cochet.

Mais si !

M. Michel Bouvard.

De tels phénomènes ont toujours existé !

M. le président.

Cher collègue, je vous en prie.

M. Yves Cochet.

Le Premier ministre a jugé utile - et je l'en remercie - de confier à un parlementaire une mission de réflexion et de proposition concernant l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables en France. Le rapport que je lui ai remis sur ce sujet il y a un mois contient 137 propositions destinées à améliorer notre efficacité énergétique - on emploie aussi parfois les expressions « maîtrise de la demande en énergie » ou encore

« économies d'énergie », mais parler économie, cela fait un peu riquiqui, tandis que le terme « efficacité » fait plus moderne.

Et il y est aussi question de développement industriel, puisque, vous le savez, monsieur le secrétaire d'Etat, les énergies renouvelables, en France, de ce point de vue, accusent un certain retard par rapport à d'autres filières.

Pour ma part, je crois au potentiel industriel de notre pays et à son efficacité en la matière, mais il faut donner une traduction budgétaire à toute proposition. Une douzaine des 137 propositions que j'ai remises au Premier ministre comportent précisément cette traduction budgétaire, et je les ai reprises dans autant d'amendements, dont je vais parler maintenant.

M. le président.

Vous allez en parler seulement maintenant, monsieur Cochet ? Je pensais que c'était déjà fait ! (Sourires).

M. Philippe Auberger.

Dommage que M. Cochet ne soit pas au perchoir !

M. Yves Cochet.

Je vais dresser le tableau d'ensemble de mes douze amendements.

M. le président.

Ce sera une fresque !

M. Yves Cochet.

Mais je serai évidemment très bref pour défendre chacun d'entre eux lorsqu'ils arriveront en discussion.

M. le président.

Vous me rassurez.

M. Yves Cochet.

J'en viens à l'amendement no 132.

Quand on détermine le revenu imposable, les charges sont calculées selon les modalités prévues à l'article 31 du code général des impôts. Tout un paquet de charges de propriété sont déductibles pour la détermination du revenu net foncier imposable et je propose d'en rajouter une : les dépenses occasionnées par les travaux et les équipements destinés à économiser l'énergie ou par les travaux et les équipements de production d'énergie renouvelable.

M. le président Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission n'a pas adopté cet amendement...

M. Yves Cochet.

Comment ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

... car elle n'a pas très bien compris son objet : les dépenses d'agrandissement et d'amélioration sont en effet déjà comprises dans les charges de propriété déductibles pour la détermination du revenu net foncier. Cet amendement est donc déjà partiellement satisfait.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

A peu près le même que celui de la commission. Mais, d'un mot, je tiens à remercier M. Cochet pour l'excellent rapport qu'il a remis au Premier ministre il y a quelques semaines.

M. Yves Cochet.

Il faut maintenant que mes propositions soient traduites dans les faits.

M. le président.

Vous ne remercierez qu'une fois, monsieur le secrétaire d'Etat, pas à l'occasion de la discussion des douze amendements, n'est-ce pas ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Bien entendu, mais M. Cochet mérite vraiment ces remerciements, monsieur le président. C'est en tout cas l'avis du Gouvernement, et, j'en suis certain, celui du président de l'Assemblée nationale...

M. le président.

Je me joins à vos compliments, monsieur le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je vais revenir sur les propos généraux de M. Cochet : la détermination d'une vraie politique repose en effet sur deux piliers essentiels : promotion des énergies renouvelables et maîtrise de l'énergie - ce deuxième point a d'ailleurs été occulté pendant des années...

M. Yves Cochet.

Tout à fait !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

... mais il revient maintenant au centre de l'actualité de la politique énergétique, grâce à la majorité plurielle.

Votre rapport nous invite à définir une vraie politique appuyée sur ces deux piliers et, par ailleurs - ce qui fait plaisir au ministre en charge de l'industrie - à donner une traduction industrielle à l'offensive en matière d'énergies nouvelles. J'indique à l'Assemblée nationale que nous irons dans ce sens, et que nous irons très vite.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 132.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

L'amendement no 248 de M. Dominati et M. Gantier n'a plus d'objet.

M. Hériaud a présenté un amendement, no 125, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le c du 2o de l'article 31 du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée : "Il en est de même des dépenses d'arrachage et de replantation des vignobles dont l'objectif est de maintenir en état normal de production un bien dont le fermage est encadré par des décisions réglementaires et dont l'entretien, la replantation et la remise en état du patrimoine constituent des améliorations non rentables".


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« II. Les pertes de recettes pour le budget de l'Etat sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux taxes prévues à l'article 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou, pour défendre cet amendement.

M. Jean-Jacques Jégou.

Je m'intéresse ainsi aux vignobles de muscadet. M. Hériaud m'a demandé de défendre cet amendement concernant les viticulteurs, qui est assez complet. Il s'agit de contribuer à la modernisation des vignobles en élargissant les dispositions prévues à l'article 31 du code général des impôts aux investissements consacrés par les propriétaires ou les fermiers à l'arrachage ou à la replantation, ainsi qu'à la reconstruction de bâtiments servant à leur activité.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Les dépenses dont il est question sont réputées rentables, puisqu'elles augmentent la valeur des produits. Par conséquent, la commission des finances n'a pas souhaité que l'on revienne sur la réglementation actuelle.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 125.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Cochet, M. Aschieri, Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand ont présenté un amendement, no 134, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans le a du 2o de l'article 39 AA du code général des impôts, après les mots : "économiser l'énergie", sont insérés les mots : "et les équipements de production d'énergies renouvelables".

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

L'article 39 AA du code général des impôts, adopté le 1er janvier 1977, évoque « les matériels destinés à économiser l'énergie ». J'estime que ceux-ci forment un tout indissociable avec « les équipements de production d'énergie renouvelable » : on économise et on produit autrement.

M. le président.

Vous pourriez peut-être présenter les amendements nos 135 et 136, qui sont de la même école ?

M. Philippe Auberger.

De la même eau !

M. Yves Cochet.

D'accord, monsieur le président.

M. le président.

Je suis saisi des amendements nos 135e t 136, présentés par M. Cochet, M. Aschieri,

Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand.

L'amendement no 135 est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans l'article 39 AB du code général des impôts, après les mots : "économiser l'énergie", sont insérés les mots : "et les équipements de production d'énergies renouvelables" ».

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 136 est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le 1o de l'article 39 CA du code général des impôts est complété par les mots : "ou des matériels et équipements destinés à économiser l'énergie ou des équipements de production d'énergies mentionnés à l'article 39 AB ;".

« II. Le premier alinéa du 3o du même article est complété par une phrase ainsi rédigée : "Cet agrément n'est exigé pour les matériels et équipements destinés à économiser l'énergie ou des équipem ents de production d'énergies mentionnés à l'article 39 AB."

« III. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Yves Cochet, pour soutenir ces deux amendements.

M. Yves Cochet.

Ils sont effectivement de la même eau que le précédent. Je me rallie à l'argumentaire extrêmement concise de M. Auberger.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur les amendements nos 134, 135 et 136 ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission des finances a exprimé un avis favorable sur les amendements nos 134 et 135 et un avis défavorable sur l'amendement no 136.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement sur ces trois amendements ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Comme je l'indiquais il y a un instant, monsieur le président, il s'agit de la traduction industrielle d'une véritable politique. Le développement industriel des énergies renouvelables doit être encouragé. Je suis donc favorable aux amendements nos 134 et 135. Je lève le gage pour ces deux amendements.

Par contre, je ne suivrai pas M. Cochet sur l'amendement no 136, pour une raison de technique fiscale. Le recours aux GIE fiscaux ne se justifie pas pour des matériaux amortissables sur douze mois, dès lors que ce régime d'amortissement constitue déjà un moyen de financement, du fait de l'économie d'impôt qu'il procure.

M. Michel Bouvard.

Tout à fait !

M. Philippe Auberger.

Très juste !

M. le président.

Monsieur Cochet, j'imagine que vous êtes sensible à cet argument...

M. Yves Cochet.

Pas vraiment.

M. le président.

... et que vous allez retirer l'amendement no 136 ?

M. Yves Cochet.

Je remercie le Gouvernement et la commission des finances pour leurs avis sur les amendements nos 134 et 135.

S'agissant de l'amendement no 136, il faut préciser que les petits producteurs d'énergie renouvelable n'ont pas les moyens d'amortir en un an. Le rétablissement des GIE aurait permis de les encourager à se mettre ensemble pour y parvenir.

C'était une idée supplémentaire pour essayer de dynamiser, du point de vue industriel, quelques PME, quelques start-up. Nous venons de parler de nouvelles technologies. Dans ce secteur, il existe des start-up, qui ont


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des hauts et des bas, et il faut les aider. L'amortissement accéléré exceptionnel aurait été un bon moyen. Seules, elles auront du mal, nous le verrons dans l'avenir.

Et croyez-moi, je connais bien tout ce qui concerne Internet et l'informatique en général, puisque j'enseignais cette matière il y a encore quatre ans.

M. le président.

Vous savez, monsieur Cochet, dans ce secteur, quatre ans, c'est une génération qui passe... (Sourires.)

M. Philippe Auberger.

En quatre ans, les quatre cinquièmes des start-up ont le temps de mourir !

M. le président.

Retirez-vous l'amendement no 136, monsieur Cochet ?

M. Yves Cochet.

Je préfère qu'il soit mis aux voix.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 134, compte tenu de la suppression du gage.

(L'amendement, ainsi modifié, est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 135, compte tenu de la suppression du gage.

(L'amendement, ainsi modifié, est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 136.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements, nos 176 et 251, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 176, présenté par M. Auberger, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après l'article 39 AB du code général des impôts est inséré un article 39 AB bis ainsi rédigé :

« Art. 39 AB bis. - Les terminaux de cartes bancaires et les caisses enregistreuses acquis entre le 1er janvier 2000 et le 30 septembre 2001 pour remplacer les matériels "non compatibles euro" peuvent faire l'objet d'un amortissement exceptionnel sur douze mois à compter de leur mise en service. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575, 575 A et 575 B du code général des impôts. »

L'amendement no 251, présenté par M. Gantier et M. Goasguen, est ainsi libellé :

« Après l'article 28, insérer l'article suivant :

« I. - Après l'article 39 AB du code général des impôts, il est inséré un article 39 AB bis ainsi rédigé :

« Art. 39 AB bis. - Les terminaux de cartes bancaires et les caisses enregistreuses acquis à compter du 1er janvier 2000 pour remplacer les matériels "non compatibles euro" peuvent faire l'objet d'un a mortissement exceptionnel sur douze mois à compter de leur mise en service. »

« II. - La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575, 575 A et 575 B du code général des impôts. »

La parole est à M. Philippe Auberger, pour soutenir l'amendement no 176.

M. Philippe Auberger.

C'est un amendement très simple, et je suis persuadé, d'ailleurs, que le président du comité national de l'euro y sera très sensible. Un certain nombre de commerçants et d'artisans vont avoir à modifier leurs terminaux avant le passage à l'euro. Ce sera une charge assez importante. Il serait souhaitable, s'ils en ont les moyens et les capacités, qu'ils puissent la déduire en une seule année.

M. le président.

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour soutenir l'amendement no 251.

M. Gilbert Gantier.

Même explication.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable, car les entreprises qui ont retardé leurs investissements bénéficieraient, avec cet amendement, d'un effet d'aubaine, ce qui ne serait pas vraiment de bonne politique. Il faut savoir, monsieur Auberger, que 40 % des terminaux de paiement gérés par les banques, au second semestre 2000, sont d'ores et déjà adaptés.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 176.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 251.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 411, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« A la fin du 1 du I de l'article 39 quindecies du code général des impôts, le taux : "16 %" est remplacé par le taux : "20 %". »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Cet amendement est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 411.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Migaud, rapporteur général, a présenté un amendement, no 57, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. A compter du 1er janvier 2001, dans le 19o de l'article 81 du code général des impôts, la somme : "28 francs" est remplacée par la somme : "30 francs".

« II. La perte de recettes est compensée, à due concurrence, d'une part, par la majoration des droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts et, d'autre part, par la création, au profit de l'Etat, d'une taxe additionnelle à ces mêmes droits. »

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Cet amendement concerne les titres-restaurant. Il propose un relèvement de vingt-huit francs à trente francs de la somme en dessous de laquelle le complément de rémunération est affranchi de l'impôt sur le revenu.


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M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le Gouvernement y est tout à fait favorable. Je lève le gage.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 57, compte tenu de la suppression du gage.

(L'amendement, ainsi modifié, est adopté.)

M. le président.

MM. Cochet, Aschieri, Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand ont présenté un amendement, no 147, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le III de l'article 150-0 A du code général des impôts est complété par un 7 ainsi rédigé :

«

7. A la cession de parts de fonds communs de placement solidaires ou caritatifs tels que les qualifie la Commission des opérations de bourse. »

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Je défendrai en même temps l'amendement no 148, si vous le permettez, monsieur le président.

M. le président.

Je vous en prie.

M. Cochet, M. Aschieri, Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand ont présenté un amendement, no 148, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 158 du code général des impôts est complété par un 7 ainsi rédigé :

«

7. Tous les produits de parts de fonds communs de placement solidaires ou caritatifs tels que les qualifie la Commission des opérations de bourse. »

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

Vous avez la parole, monsieur Cochet.

M. Yves Cochet.

Il ne s'agit plus des énergies renouvelables - encore que - mais de l'économie solidaire, et plus particulièrement de l'épargne solidaire. Je propose que les fonds relevant du régime de l'épargne solidaire soient soumis à une grande équité fiscale.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur les amendements nos 147 et 148 ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission n'a pas retenu ces deux amendements, dont nous avons déjà eu l'occasion de discuter hier. Nous pensons qu'un texte spécifique serait peut-être plus adapté.

M. Yves Cochet.

Oh !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Un projet de loi sur l'épargne salariale, qui tente justement d'en préciser la définition,...

M. Jean-Jacques Jégou.

Qui tente, seulement ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

... est d'ailleurs en cours de discussion et, à cet égard, on note une avancée incontestable dans son article 9.

Il existe maintenant un secrétaire d'Etat à l'économie solidaire, qui vient pratiquement de prendre ses fonctions.

M. Jean-Jacques Jégou.

Cela fait déjà quelques jours ! (Sourires.)

M. Philippe Auberger.

Est-ce un secrétaire d'Etat durable ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Il convient qu'il puisse organiser la réflexion, à laquelle je suis persuadé que notre collègue Yves Cochet prendra toute sa part.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. secrétaire d'Etat à l'industrie.

A cet argument, j'ajoute que la première loi de finances rectificative pour 2000 a modifié l'article 200 du code général des impôts : un contribuable bénéficie désormais de la réduction d'impôt accordée au titre des dons - réduction égale à 50 % des versements effectués dans la limite de 6 % du revenu imposable - lorsqu'un gain en capital retiré, par exemple, de la cession de titres d'OPCVM, est abandonné à un organisme d'intérêt général.

Vous avez déjà presque satisfaction, mais le plan partenarial d'épargne salariale vous donnera pleinement satisfaction lorsque les modalités du fonds commun de placement solidaire auront été définies.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 147.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 148.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Auberger a présenté un amendement, no 159, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le sixième alinéa de l'article 151 septies du code général des impôts est ainsi rédigé :

« Des règles prévues aux articles 150 A et 150 J pour les biens non amortissables et les terres à usage agricole et forestier. »

« II. La perte de recette est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Philippe Auberger.

M. Philippe Auberger.

Il s'agit d'un problème relativement important, celui de l'imposition des plus-values pour les biens non amortissables, fonds de commerce, clientèles ou droits au bail. Le régime actuel est extrêmement sévère, puisqu'il ne tient pas compte de la durée de détention ni de l'inflation. Il serait bon de le revoir et de l'aligner sur celui des autres régimes de plus-values, qui sont plus favorables.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Nous avons déjà rejeté un amendement identique qui était présenté après l'article 2.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 159.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Dray, Galut, Rossignol et Mme Picard ont présenté un amendement, no 22, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« Le 2 de l'article 200 A du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« A compter de l'imposition des revenus au titre de 2000, les gains nets obtenus dans les conditions


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prévues aux articles 92 B et 92 F du code général des impôts sont imposés à l'impôt sur le revenu suivant les règles applicables aux traitements et aux salaires. »

La parole est à M. Julien Dray.

M. Julien Dray.

Cet amendement est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'indutrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

22. (L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Auberger a présenté un amendement, no 173, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 201 bis du code général des impôts est ainsi rédigé :

« Art.

201 bis. Est qualifiée de fusion toute opération par laquelle une société transfère par la suite et au moment de sa dissolution sans liquidation l'ensemble de son patrimoine, activement et passivement, à la société qui détient la totalité des titres représentatifs de son capital. »

« La fusion est une opération intercalaire, la société absorbante continue la société absorbée. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575, 575 A et 575 B du code général des impôts. »

Peut-être pourriez-vous défendre l'amendement no 174 en même temps, monsieur Auberger.

M. Philippe Auberger.

Si vous voulez, bien que ce ne soit pas du tout le même sujet.

M. le président.

M. Auberger a présenté un amendement no 174, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 210 A du code général des impôts est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

«

7. Le respect de l'engagement de conservation des titres répartis proportionnellement aux droits des associés est une condition de l'application de plein droit du régime de faveur des fusions aux scissions.

« La rupture de l'engagement de conservation par un seul associé pendant le délai de trois ans n'entraîne pas la déchéance rétroactive et totale du régime de faveur appliqué à la scission.

« Seul l'associé non respectueux de son engagement de conservation est sanctionné. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575, 575 A et 575 B du code général des impôts. »

La parole est à M. Philippe Auberger.

M. Philippe Auberger.

L'amendement no 173 concerne un point de doctrine. Malgré une instruction récente, datée du 3 août 2000, des difficultés d'application subsistent pour définir, d'un point de vue juridique, les opérations transfrontalières régulières. Cet amendement a simplement pour objet de clarifier la situation.

L'amendement no 174, quant à lui, concerne un problème de qualification de l'actionnariat.

M. le président.

Les deux amendements avaient donc bien en commun de traiter des problèmes de fusion.

Quel est l'avis de la commission sur les amendements nos 173 et 174?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission n'a pas été convaincue par l'argument selon lequel l'amendement no 173 clarifiait la situation. Cet amendement lui est apparu plutôt restrictif, inopérant et inutile.

Et puis, compte tenu du caractère sensible des dossiers concernés, les précautions prévues par l'instruction sont tout à fait légitimes.

En ce qui concerne le second amendement, la commission n'a pas souhaité assouplir les conditions déjà prévues dans la législation et la réglementation.

Donc rejet des deux amendements.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement sur ces deux amendements ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je suis du même avis que la commission pour les deux amendements.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 173.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 174.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 396, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« Après l'article 223 U du code général des impôts, il est inséré un article 223 V ainsi rédigé :

« Art.

223

V. Le bénéfice des dispositions des articles 223 A à U est plafonné à 20 millions de francs. »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard

M. Jean-Pierre Brard.

J'avais déjà présenté cet amendement l'année dernière, après le travail effectué sur l'évasion et la fraude fiscales.

Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous ferai volontiers une proposition alternative, qui permettrait de revenir à mon amendement l'année prochaine : vous pourriez demander à vos services de rédiger une note bilan sur la mise en oeuvre des dix-sept ou dix-huit amendements anti-fraude adoptés en 1998 et 1999. Plutôt qu'un rapport - cela en ferait un de plus -, une note, adressée au président de la commission des finances ou au rapporteur général, ou aux deux à la fois, serait de nature à me donner satisfaction.

M. le président.

Monsieur le secrétaire d'Etat, êtes-vous prêt à donner cette information ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Toutes les informations nécessaires, et j'invite M. Brard à se rapprocher de mes services très rapidement pour examiner la situation.

M. Jean-Pierre Brard.

A condition que ce ne soit pas renvoyé à la Saint-Glinglin. Le délai doit être raisonnable, de deux ou trois mois.

M. Jean-Jacques Jégou.

A votre place, monsieur Brard, j'appellerais le secrétaire d'Etat dès demain matin...


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M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Dès la fin de la discussion budgétaire, monsieur Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Parfait. Je retire mon amendement.

M. le président.

L'amendement no 396 est retiré.

M. Cochet, M. Aschieri, Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand ont présenté un amendement, no 140, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« L'article 242 quater du code général des impôts est supprimé. »

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Depuis 1993, les fonds non-résidents ne paient plus aucun impôt sur les profits tirés de leurs placements financiers en France. Cet amendement vise à supprimer l'avoir fiscal accordé aux investisseurs étrangers - vous constaterez donc qu'il nous arrive d'être favorables à une simplification de la législation. Nos amis communistes et apparentés approuvent certainement cet amendement.

M. Michel Bouvard.

Cet amendement a déjà été examiné hier.

M. Philippe Auberger.

C'est un remake.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Nous avons eu l'occasion de débattre longuement de ce sujet : nous avons voté contre cet amendement après l'article 7.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 140.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 393, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« A. Après l'article 244 quater B du code général des impôts, il est inséré un article 244 quater B bis ainsi rédigé :

« Art. 244 quater B bis. - I. - A compter du 1er janvier 2001, les entreprises imposées d'après leur bénéfice réel occupant au moins cinquante salariés et ayant bénéficié du crédit d'impôt recherche au cours des trois dernières années et les entreprises dont l'activité est exclusivement consacrée à des opérations financières, doivent acquitter une contribution annuelle au titre de la recherche.

« Cette contribution est assise sur le montant de valeur ajoutée déterminée suivant les règles visées au dernier alinéa de l'article 1647 B ter diminué du montant des salaires.

« Son taux est fixé à 0,2 %.

« Elle est acquittée dans les cinq mois de la clôture de l'exercice et est liquidée, déclarée et recouvrée comme en matière de taxe sur le chiffre d'affaires et sous les mêmes garanties et sanctions.

« II. Les entreprises redevables de la contribution annuelle au titre de la recherche bénéficient de plein droit d'une exonération de cette contribution dans la limite du montant des dépenses annuelles de recherche qu'elles exposent.

« Les dépenses prises en compte pour l'application de l'alinéa précédent sont celles visées aux b , d et e du II de l'article 244 quater B.

« B. Les dispositions de l'article 244 quater B du code général des impôts cessent d'être applicables à compter du 31 décembre 2000. »

La parole est à M. Jean-Pierre-Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Il s'agit de l'amendement traditionnel sur le crédit d'impôt recherche, que nous présentons chaque année, en espérant que notre ténacité sera un jour récompensée.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission, comme l'année dernière, a rejeté cet amendement. Il vous faudra donc le présenter à nouveau !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le crédit d'impôt recherche, essentiel pour développer l'innovation industrielle dans notre pays, s'élève à un peu moins de 3 milliards, auxquels on peut ajouter les crédits innovation du chapitre 66-01 du ministère de l'industrie, ce qui fait, chaque année, 5 milliards au total. Très mobilisateurs pour la recherche et le développement, ils constituent le fer de lance de l'industrie française dans le monde.

Monsieur Brard, je propose que vous retiriez votre amendement, compte tenu de l'urgence et de la signification d'une politique nationale de recherche et d'innovation dans les entreprises.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Puisque vous me tendez la perche, monsieur le secrétaire d'Etat, je propose que des représentants du groupe communiste et apparentés se rapprochent de vos services pour que nous entamions un examen plus approfondi de la question. Au bénéfice de cet engagement - que vous tiendrez, vous connaissant, j'en suis persuadé -, je retirerai mon amendement.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

C'est entendu !

M. le président.

L'amendement no 393 est donc retiré.

Mes chers collègues, nous allons aborder la discussion de soixante et onze amendements qui portent sur la TVA. Il ne sera peut-être pas nécessaire d'entendre soixante et onze fois les mêmes explications !

Mme Nicole Bricq.

Très juste !

M. le président.

MM. Cochet, Aschieri, Mme Aubert, MM. Mamère et M. Marchand ont présenté un amendement, no 131, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le 6 de l'article 261 du code général des impôts est rétabli dans la rédaction suivante :

«

6. La vente d'énergie Sources d'Energie Renouvelables par les personnes physiques.

« Sont considérées comme sources d'énergier enouvelable, les sources d'énergie non fossiles renouvelables suivantes : énergie éolienne, solaire, géothermique, houlomotrice, marémotrice, installations hydroélectriques d'une capacité inférieure à 10 MW et biomasse, ce qui désigne les produits de l'agriculture, de la sylviculture et de l'industrie de p roduction alimentaire, les déchets urbains, les déchets de bois et de liège non traités.

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »


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La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Il s'agit d'obtenir une TVA à taux réduit pour la vente d'énergie SER c'est-à-dire, Sources d'Energie Renouvelables - c'est le langage européen -, par les personnes physiques. Depuis la loi Pierret du 10 février 2000, des personnes peuvent maintenant être autoproductrices d'électricité. Et je l'avoue, monsieur le secrétaire d'Etat, c'est mon cas depuis plus de dix ans.

J'ai en effet installé des cellules photovoltaïques dans une maison en Bretagne où je suis né. Avant la loi Pierret, les six mois les plus ensoleillés, j'avais des factures EDF négatives, car mon compteur bleu tournait à l'envers.

C'était très intéressant. Mais maintenant, grâce à la loi Pierret, dont nous attendons avec impatience les décrets d'application,...

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

J'y travaille avec acharnement !

M. Yves Cochet.

C'est vrai, vos services, notamment la DIGEC, travaillent avec beaucoup de précision sur la base du rapport que j'ai fourni, d'ailleurs, et qui propose justement que le courant puisse être racheté à un certain prix par EDF : 50 centimes, par exemple, pour l'éolien, mais beaucoup plus pour le photovoltaïque. Depuis cette loi donc, le rachat par EDF est obligatoire pour les installations de moins de 12 mégawatts. Il faut dès lors préciser quelles sont ces sources d'énergie renouvelables qui pourraient fournir de l'électricité et je propose une définition.

M. Jean-Jacques Jégou.

Cela n'a rien à voir avec la TVA !

M. Yves Cochet.

Mais si, puisqu'il est question d'appliquer une TVA au taux réduit sur l'electricité fournie par les sources d'énergie renouvelables ! Cela dit, monsieur le président, je souhaite rectifier l'amendement en supprimant les mots « les déchets urbains » qui se trouvent à la dernière ligne.

M. le président.

L'amendement no 131 est donc ainsi rectifié.

M. Yves Cochet.

L'amendement sera ainsi beaucoup plus clair et adoptable.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Hélas non, cet amendement ne peut être adopté !

M. Michel Bouvard.

Il n'est pas euro-compatible !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Effectivement, c'est un argument que j'utiliserai à plusieurs reprises cette nuit : ce type de proposition est malheureusement euroincompatible. Voilà pourquoi j'appelle l'Assemblée à rejeter l'amendement.

J'en profiterai pour dire que le taux réduit est effectivement appliqué à la vente de bois combustible pour les particuliers, ainsi qu'aux abonnements de vente d'électricité et de gaz. Toutes les autres propositions sont incompatibles avec le droit communautaire.

M. Yves Cochet.

Hélas !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

C'est sûrement dommageable. Peut être le Gouvernement pourra-t-il nous donner des précisions sur l'actualité de la directive relative à la taxation de l'énergie qui pourrait éventuellement permettre une discussion sur ces points.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

A l'argument d'euro-incompatibilité opposé par M. le rapporteur général, j'ajouterai un argument de fait qui vous permettra peut-être de retirer votre amendement, monsieur Cochet, car j'ai le sentiment que, dans l'immense majorité des cas, il est satisfait. En effet, compte tenu des volumes d'énergie généralement vendus par les particuliers, ceux-ci peuvent bénéficier du mécanisme de la franchise en base qui les dispense du paiement de la TVA lorsque le montant des livraisons de produits physiques - il ne s'agit pas de services -, comme l'électricité ainsi réalisées n'excè de pas 500 000 francs par an.

M. Michel Bouvard.

Tout à fait !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je doute, monsieur Cochet, que votre installation personnelle et celles de même type permettent de vendre plus de 500 000 francs d'électricité par an.

M. Jean-Jacques Jégou.

On ne sait jamais !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Votre amendement est donc satisfait et vous avez maintenant au Journal officiel la motivation qui vous permettra de prouver à l'ensemble des écologues qui produisent leur propre électricité, et qui la vendent dans certains cas, qu'ils sont bien exonérés de TVA.

M. le président.

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Je retire l'amendement.

M. le président.

L'amendement no 131 rectifié est retiré.

MM. Gantier, d'Aubert et les membres du groupe Démocratie libérale et Indépendants ont présenté un amendement, no 242, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans l'article 278 du code général des impôts, le taux : "19,6 %", est remplacé par le taux : "18,6 %".

« II. La perte de recettes est compensée par la création de taxes additionnelles aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier.

M. Gilbert Gantier.

Cet amendement présente un double avantage : d'une part, il est euro-compatible - personne ne pourra dire le contraire -, d'autre part, il correspond à un engagement qu'avait pris M. le Premier ministre en 1997 lors de sa campagne électorale. Puisque nous sommes maintenant très engagés dans la deuxième moitié de la législature, il serait temps de respecter cet engagement.

M. Jean-Louis Idiart.

C'est un amendement de repentance !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Avec ses collègues de l'ancienne majorité, M. Gilbert Gantier avait alourdi la pression fiscale de 60 milliards de francs.

M. Gilbert Gantier.

Cela n'a rien à voir !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Depuis juin 1997, ces 60 milliards ont été rendus, grâce à la réduction d'un point du taux normal de TVA et aux 30 milliards de réductions ciblées. Je suis donc obligé d'appeler au rejet de cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que

M. le rapporteur général.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 242.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. d'Aubert, Gantier et les membres du groupe Démocratie libérale et Indépendants ont présenté un amendement, no 241, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

«

« I. Dans l'article 278 du code général des impôts, le taux : "19,6 %", est remplacé par le taux : "19 %".

« II. La perte de recettes est compensée par la création de taxes additionnelles aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier.

M. Gilbert Gantier.

Cet amendement est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 241.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de douze amendements, nos 405, 243, 406, 198, 274, 367, 459, 78, 378, 237, 273 et 407, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 405, présenté par MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le 2o de l'article 278 bis du code général des impôts est ainsi rédigé :

« 2o Sur l'ensemble des produits destinés à l'alimentation. »

« II. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »

L'amendement 243, présenté par MM. Gantier, d'Aubert, Goasguen et les membres du groupe Démocratie libérale et Indépendants, est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Les deuxième (a), troisième (b) et quatrième (c) alinéas du 2o de l'article 278 bis du code général des impôts sont supprimés.

« II. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 406, présenté par MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le a du 2o de l'article 278 bis du code général des impôts est complété par les mots : "toutefois les bonbons, sucre cuit plein, sucre cuit fourré, pâte à mâcher, caramel sont admis au taux réduit."

« II. Le b du 2o du même article est complété par les mots : "ainsi que les tablettes de chocolat au lait, les tablettes de chocolat au lait avec riz".

« III. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »

Les amendements nos 198, 274, 367 et 459 sont identiques.

L'amendement no 198 est présenté par MM. Blessig, Coussain, Sauvadet, Birraux, Baguet, Bur et Wiltzer ; l'amendement no 274 est présenté par M. Michel Bouvard et les membres du groupe du Rassemblement pour la République ; l'amendement no 367 est présenté par M. Hillmeyer ; l'amendement no 459 est présenté par

M. Debré.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le b du 2o de l'article 278 bis du code général des impôts est supprimé.

« II. La perte de recettes est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 78, présenté par M. Auberger, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le b du 2o de l'article 278 bis du code général des impôts est ainsi rédigé :

« b) De tous produits composés contenant du chocolat ou du cacao. Toutefois les chocolats présentés en tablettes ou en bâtons, les fèves de cacao et le beurre de cacao sont admis au taux réduit.

« La gamme des produits mentionnés ci-dessus est définie par décret. »

« II. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 378, présenté par M. Gengenwin, est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le troisième alinéa (b) du 2o de l'article 278 bis du code général des impôts est complété par les mots : "quel que soit leur mode de présentation".

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

Les amendements nos 237 et 273 sont identiques.

L'amendement no 237 est présenté par MM. Mattei, Gantier et Goasguen ; l'amendement no 273 est présenté par MM. Michel Bouvard, Labordes et Estrosi.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le quatrième alinéa (c) du 2o de l'article 278 bis du code général des impôts est supprimé.

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée, à due concurrence, par la création d'une t axe additionnelle sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 407, présenté par MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le c du 2o de l'article 278 bis du code général des impôts est supprimé.

« II. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

La parole est à M. Jean-Pierre Brard, pour soutenir l'amendement no 405.

M. Jean-Pierre Brard.

Si vous le permettez, monsieur le président, je défendrai en même temps les amendements nos 406 et 407.

M. le président.

Très bien !

M. Jean-Pierre Brard.

C'est un peu une discussion d'épicerie. Il y en a sur toutes les étagères ! (Sourires.)

Je n'insisterai pas sur le chocolat. Nous savons bien que ses amateurs font l'objet d'une politique discriminatoire d'autant moins légitime que tout le monde connaît les effets extrêmement positifs sur la santé de ce produit.

M. Philippe Auberger.

C'est presque un médicament !

Mme Nicole Bricq.

Il devrait être remboursé par la sécurité sociale ! (Sourires.)

M. Jean-Pierre Brard.

D'ailleurs, on devrait nous en servir à la buvette de l'Assemblée, surtout lors des longues nuits !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Avec le café !

M. Jean-Pierre Brard.

Tout à fait ! L'amendement no 407 concerne la margarine et les graisses végétales. Ceux de nos collègues qui sont compétents en la matière - je veux parler des médecins -, Gérard Bapt, en particulier, ont souligné combien il était important de consommer de la margarine et des graisses végétales parce que, ce faisant, nous réduisons le déficit de la sécurité sociale. Vous voyez donc tout l'intérêt de réduire le taux de TVA sur ces produits.

M. le président.

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour défendre l'amendement no 243.

M. Gilbert Gantier.

Il est défendu.

M. le président.

L'amendement no 406 est défendu.

La parole est à M. Michel Bouvard, pour présenter les quatre amendements identiques nos 198, 274, 367 et 459.

M. Michel Bouvard.

Je formulerai quelques remarques très simples. D'abord, chocolat, confiseries et margarine représentent 2 % des produits alimentaires. C'est relativement peu. On se demande donc pourquoi ils restent à ce taux de TVA.

Ensuite, s'agissant du chocolat en particulier, j'ai fait un long développement l'an dernier, je n'y reviens donc pas. J'insisterai néanmoins sur la différenciation qui est faite entre une partie du chocolat, taxée à 19,6 %, et l'autre, taxée à 5,5 %. Cette situation tient au fait que la tablette figurait dans l'indice des prix auxquels on a, à une époque, appliqué le taux réduit. Il conviendrait donc de mettre fin à cet anachronisme.

Enfin, je souhaiterais savoir où en est le dossier du contentieux fiscal qui existe avec plusieurs entreprises de production de chocolat sur le dossier des napolitains. Une menace pèse en effet sur certaines industries agroalimentaires. Ce sont plusieurs dizaines de millions qui sont en cause. Des recours ont été portés devant les juridictions administratives. Cette affaire est-elle enfin dénouée ? Ces entreprises vont-elles enfin pouvoir être rassurées sur leur devenir ? Elles considéraient, à juste titre, que le taux réduit pouvait s'appliquer aux napolitains, qui n'existaient pas à l'époque où toutes les réglementations sur le chocolat ont été établies, alors que l'administration fiscale estimait qu'il fallait leur appliquer le taux de 19,6 %.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Nous sommes chocolat !

M. le président.

La parole est à M. Philippe Auberger, pour soutenir l'amendement no

78.

M. Philippe Auberger.

Cet amendement est nettement plus limité que les précédents. Il vise uniquement le chocolat et le cacao. J'ajouterai deux arguments complémentaires à tout ce qui vient d'être dit.

D'une part, Bruxelles fait peser une menace extrêmement sérieuse sur le beurre de cacao, donc sur les producteurs de cacao. Il est important de développer la consommation du vrai cacao en obtenant l'application du taux réduit à ce produit.

D'autre part, certains pays d'Afrique avec lesquels nous avons des liens anciens, et que nous aidons d'ailleurs sur le plan économique, ont absolument besoin de débouchés en matière de cacao. Je pense notamment à la Côte d'Ivoire où vont se dérouler des élections dimanche prochain et qui est dans une situation économique extrêmement difficile. L'abaissement du taux de TVA sur le cacao permettrait certainement de développer les débouchés de ce pays, notamment ici, et cela ne pourrait qu'être bénéfique.

M. le président.

L'amendement no 378 est défendu.

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour soutenir les deux amendements identiques nos 237 et 273.

M. Gilbert Gantier.

L'amendement no 237 est cosigné par M. Mattei qui est un éminent médecin - personne ici ne le contestera. Il ne porte que sur la margarine, pour des raisons sanitaires. Il est parfaitement euroc ompatible, puisque la plupart de nos partenaires appliquent le taux réduit sur ce produit. Enfin, son coût serait assez limité.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur l'ensemble de ces amendements ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission des finances a rejeté tous ces amendements pour des raisons budgétaires. Cette année, nous avons fait le choix d'autres mesures fiscales contenues dans le plan d'allégement qui nous a été présenté par le Gouvernement.

J'apporterai simplement la clarification que nous avons souhaitée l'année dernière sur la question des napolitains.

J'ai été informé par Mme Parly de la réponse qui a été faite à ce sujet. Elle m'a indiqué que, compte tenu des hésitations qui ont pu se produire sur l'application du taux de la taxe sur la valeur ajoutée, il a paru possible d'admette que le chocolat noir présenté en tablette ou en bâton et respectant les teneurs minimales du chocolat défini au point 1-16 de l'annexe au décret précité relève du taux réduit de la taxe sur la valeur ajoutée, même s'il contient plus de 31 % de beurre de cacao. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.)

M. Michel Bouvard.

Enfin un progrès !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Il semble même que les mignonnettes soient également concernées.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le secrétaire d'Etat est du même avis que le rapporteur général,...

M. le président.

Cela ne m'étonne pas !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

... que je félicite pour un travail d'une aussi grande précision.

M. le président.

On doit le féliciter d'avoir réussi à réunir napolitains et mignonnettes !


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Je mets aux voix l'amendement no 405.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendenent no 243.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 406.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 198, 274, 367 et 459.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

78. (L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 378.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 237 et 273.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 407.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cochet, Aschieri, Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand ont présenté un amendement, no 130, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le 3o bis de l'article 278 bis du code général des impôts est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« d) Part de la prestation d'exploitation de chauffage représentative du combustible bois, quand le combustible est l'un des trois mentionnés a, b et c du présent article.

« e) Matériels, dispositifs ou procédés permettant d'économiser l'énergie ou d'utiliser les sources d'énergie renouvelables. Sont considérées comme sources d'énergie renouvelables, les sources d'énergie n on fossiles renouvelables suivantes : énergie éolienne, solaire, géothermique, houlomotrice, marémotrice, installations hydroélectriques d'une capacité inférieure à 10 MW et biomasse, ce qui désigne les produits de l'agriculture, de la sylviculture et de l'ind ustrie de production alimentaire, les déchets urbains, les déchets de bois et de liège non traités. »

« II. Les dispositions des I et II s'appliquent aux opérations pour lesquelles la taxe est exigible à compter du 1er avril 2001. »

« III. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Monsieur le président, si vous le permettez, je présenterai également l'amendement no 133.

M. le président.

L'amendement no 133, présenté par MM. Cochet, Aschieri, Mme Aubert, M. Mamère et M. Marchand, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le 3o bis de l'article 278 bis du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« d) Chaleur majoritairement issue d'énergie fatale ou renouvelable, au sens du décret du 5 mai 1999 ; »

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

Vous avez la parole, monsieur Cochet.

M. Yves Cochet.

Je souhaite rectifier l'amendement no 130 en supprimant les mots : « les déchets urbains ».

M. le président.

L'amendement no 130 est donc ainsi rectifié.

M. Yves Cochet.

Mme Bricq connaît bien cet amendement. J'essaie de le présenter un peu différemment tous les ans. C'est une sorte de « marronnier » budgétaire, en quelque sorte. Il concerne les réseaux de chaleur, qui présentent beaucoup d'avantages. Alors que l'on est passé au taux de TVA réduit pour les abonnements au gaz et à l'électricité, notamment hélas ! pour le chauffage électrique - je le regrette -, quand on est abonné à un réseau de chaleur, on paye la TVA au taux normal. Je trouve cela anormal, notamment parce que ce sont souvent les familles les plus défavorisées vivant dans des HLM qui utilisent ces réseaux de chaleur, donc qui paient plus de TVA que les gens abonnés à l'électricité habitant dans des pavillons de riches. Peut-être est-ce le cas de Mme Bettencourt, monsieur Brard !

M. Jean-Pierre Brard.

Ce n'est pas un pavillon, c'est un palace qu'elle habite !

M. Yves Cochet.

Elle est abonnée à l'électricité à 5,5 % alors qu'à Montreuil, au-delà du périph, comme disait le film de Bertrand Tavernier, on a peut-être un réseau de chaleur qui, lui, est soumis à une TVA à 19,6 %. Pour des raisons non seulement d'équité fiscale, mais aussi de justice sociale, je vous propose donc d'appliquer le taux réduit de TVA sur les réseaux de chaleur.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

Mme Nicole Bricq.

M. le rapporteur général va nous dire que c'est euro-incompatible !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Mme Bricq vient elle-même de répondre à la question. Cela dit, peut-être pourrions-nous saisir l'opportunité de la présidence de l'Union européenne par la France pour essayer de faire avancer ce dossier quelque peu récurrent, parce que ce serait effectivement une mesure de justice. J'appelle donc malheureusement au rejet de cet amendement, mais nous souhaiterions que vous puissiez faire avancer ce dossier, monsieur le secrétaire d'Etat.

M. le président.

J'ai l'impression que M. le secrétaire d'Etat va s'engager dans cette voie ! Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que M. le rapporteur général. J'étudierai tout ce qu'il est possible de faire en liaison avec les autres Etats membres.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 130, tel qu'il vient d'être rectifié.

(L'amendement, ainsi rectifié, n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 133.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de trois amendements, nos 204, 23 et 26, pouvant être soumis à une discussion commune.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

L'amendement no 204, présenté par M. Sarre et M. Desallangre, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. - Après le a quinquies de l'article 279 du code général des impôts, il est inséré un a sexies ainsi rédigé :

« a sexies. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit de 5,5 % sur les disques, les cassettes audio et les supports multimédia. »

« II. - La perte de recettes est compensée par la majoration, à due concurrence, des droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 23, présenté par MM. Dray, Galut, Rossignol et Mme Picard, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. - L'article 278 bis du code général des impôts est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« A compter du 1er janvier 2001, la taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit de 5,5 % en ce qui concerne les opérations portant sur :

« - les disques et les supports de musique enregistrée. »

« II. - Les pertes de recettes sont compensées par une majoration, à due concurrence, des droits prévus aux articles 219 et 885 U du code général des impôts. »

L'amendement no 26, présenté par MM. Dray, Galut, Rossignol et Mme Picard, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 278 bis du code général des impôts est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« A compter du 1er janvier 2001, la taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit de 5,5 % en ce qui concerne les opérations portant sur :

« le multimédia (DVD, CD-Rom, Prestations télématiques). »

« II. Les pertes de recettes sont compensées par une majoration à due concurrence des droits prévus aux articles 219 et 885 U du code général des impôts. »

L'amendement no 204 n'est pas défendu.

La parole est à M. Julien Dray, pour soutenir l'amendement no

23.

M. Julien Dray.

Cet amendement vise à appliquer le taux réduit de TVA à l'ensemble des produits du multimédia, ce qui permettrait de ne pas pénaliser les jeunes.

M. Philippe Auberger.

Très bien !

M. le président.

La parole est à M. Julien Dray, pour soutenir l'amendement no

26.

M. Julien Dray.

Il est soutenu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

J'aurais aimé demander à l'Assemblée de voter ces amendements, car je partage tout à fait leur philosophie, mais, en l'état actuel de la règlementation, ils sont totalement incompatibles avec le droit communautaire.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis. De plus, ces amendements entraîneraient une dépense fiscale qui, même si on peut la juger opportune comme M. le rapporteur général, serait extrêmement importante, de près de 2 milliards de francs.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

23. (L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

26. (L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de quinze amendements, nos 249, 25, 14, 79, 244, 272, 339, 458, 197, 370, 380 corrigé, 1, 183, 240 et 404, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 249, présenté par M. Goasguen, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« i) Les services de restauration dite "traditionnelle" sur place. »

« j) Toutes les prestations d'hôtellerie. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 25, présenté par MM. Dray, Galut, Rossignol, et Mme Picard, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 278 bis du code général des impôts est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« A compter du 1er janvier 2001, la taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit de 5,5 % en ce qui concerne les opérations portant sur :

« la restauration. »

« II. Les pertes de recettes sont compensées par une majoration, à due concurrence, des droits prévus aux articles 219 et 885 U du code général des impôts. »

Les amendements nos 14, 79, 244, 272, 339 et 458 sont identiques.

L'amendement no 14 est présenté MM. Millon et Meylan ; l'amendement no 79 est présenté par M. Auberger ; l'amendement no 244 est présenté par MM. Gantier, d'Aubert, Goulard et les membres du groupe Démocratie libérale et Indépendants ; l'amendement no 272 est présenté par M. Michel Bouvard et les membres du groupe Rassemblement pour la République ; l'amendement no 339 est présenté par MM. Estrosi et Lasbordes ; l'amendement no 458 est présenté par M. Debré.

Ces amendements sont ainsi rédigés :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le a quater de l'article 279 du code général des impôts est rétabli dans la rédaction suivante :

« a quater. La fourniture de repas à consommer sur place ».

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

Les amendements nos 197, 370 et 380 corrigé sont identiques.

L'amendement no 197 est présenté par MM. Sauvadet, Blessig, Coussain, Birraux, Albertini, Dutreil, Baguet, Bur, Ferry et Wiltzer, l'amendement no 370 est présenté par M. Hillmeyer, l'amendement no 380 corrigé est présenté par M. Gengenwin.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après le a quinquies de l'article 279 du code général des impôts, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« a sexies. La fourniture de repas à consommer sur place »

« II. La perte de recettes pour le budget de l'Etat est compensée à due concurrence par la créat ion d'une taxe additionnelle aux droits visés articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 1, présenté par M. Charles, Mme Robin-Rodrigo, MM. Charasse, Defontaine, Franzoni, Honde, Pontier, Rigal, Rebillard, Tourret, Vernaudon, Warhouver, Cochet, Mme Aubert, MM. Aschieri, Marchand, Mamère, Suchod, Carassus, Michel et Saumade, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« j) Les prestations de vente à consommer sur place de produits alimentaires et de boissons non alcoolisées. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 183, présenté par M. Adevah-Poeuf, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après l'article 281 nonies du code général des impôts, il est inséré un article 281 decies ainsi rédigé :

« Art. 281 decies. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 14 % pour l'ensemble du secteur de la restauration.

« II. La perte de recettes pour le budget de l'Etat est compensée par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 240, présenté par M. Dominati et M. Nicolin, est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 281 quinquies du code général des impôts est rétabli dans la rédaction suivante :

« Art. 281 quinquies. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 15 % pour la fourniture de repas à consommer sur place. »

« II. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 404 présenté par MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« Après l'article 281 nonies du code général des impôts, il est inséré un article 281 decies ainsi rédigé :

« Art.

281 decies. I. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 15 % pour les recettes réalisées sur la fourniture de repas par les entreprises d u secteur de la restauration traditionnelle et consommées sur place (à l'exclusion des prestations définies dans les articles du paragraphe B de la section V du code général des impôts). »

« II. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour soutenir l'amendement no 249.

M. Gilbert Gantier.

Cet amendement vise à appliquer le taux réduit de TVA à la restauration dite « traditionnelle » et à l'hôtellerie. Je ne développerai pas ce point que chacun connaît très bien.

M. le président.

Nous en avons en effet encore parlé lors des questions au Gouvernement sur des thèmes européens.

La parole est à M. Julien Dray, pour soutenir l'amendement no

25.

M. Julien Dray.

C'est un sujet dont nous débattons depuis des années dans cet hémicycle, mais il est une question à laquelle il n'a jamais été répondu. Tout le monde connaît les difficultés liées à l'Europe. Mais le différentiel de TVA entre la restauration rapide et la restauration traditionnelle, ce n'est pas une question européenne, c'est une question française. Je comprends que le Gouvernement dise qu'il ne peut pas dénouer le problème dans le cadre des discussions qu'il mène au niveau européen, mais alors, il faut aligner tout le monde sur le même taux de TVA, car on ne peut pas admettre qu'une forme de restauration soit pénalisée par rapport à une autre. Sur le plan culturel, notamment, on connaît bien les différences qui existent et l'on ne voit pas pourquoi la restauration rapide bénéficierait d'un taux de TVA qu'elle s'est taillé à sa mesure.

M. le président.

L'amendement no 14 du M. Millon n'est pas défendu.

La parole est à M. Philippe Auberger, pour défendre l'amendement no

79.

M. Philippe Auberger.

A l'excellente intervention de n otre collègue Julien Dray, je voudrais ajouter deux choses.

D'abord, il serait séant, puisque c'est la semaine du goût...

M. Jean-Pierre Brard.

Il ne faudrait pas que ce soit celle du mauvais goût ! (Sourires.)

M. Philippe Auberger.

... et qu'il y a des dégustations partout, notamment dans les écoles, que la restauration qui fait une plus large place au goût que la restauration

« à la sauvette » ne soit pas défavorisée.

Ensuite, c'est l'occasion d'interroger le Gouvernement sur les trois contentieux qui subsistent en la matière.

Le premier a été initié par le Conseil d'Etat qui a refusé le taux zéro pour les restaurants d'entreprise et les hôpitaux. Où en est-on ? Le second se rattache à la question posée par M. Dray.

Il concerne la différence des coefficients appliqués dans certains établissements entre ce qui est servi « à la place » et ce qui est servi « à emporter ». Juridiquement, ce n'est pas très satisfaisant. Envisage-t-on d'appliquer une disposition un peu plus solide ? Enfin - c'est le troisième -, la Cour de justice européenne a exigé que la TVA supportée par les entreprises sur les repas d'affaires soit déductible. S'il s'agit d'une TVA à 5,5 %, les possibilités de déductibilité seront évidemment moins fortes que dans le cas d'une TVA à 19,6 %, ce qui serait très favorable pour le Trésor.

M. le président.

Je considère que l'amendement no 244 de M. Gilbert Gantier est défendu. La parole est à

M. Michel Bouvard, pour défendre l'amendement no 272.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. Michel Bouvard.

Cela fait déjà plusieurs années, comme le rappelait Julien Dray, que cette affaire vient devant notre assemblée.

Je voudrais tout d'abord dire au ministre que depuis notre débat de l'an dernier, 800 restaurants traditionnels ont disparu de notre pays, alors que la restauration rapide continue à progresser.

M. Yves Cochet.

C'est l'impérialisme du Mac Do !

M. Michel Bouvard.

Quant à notre demande, pour l'instant, elle n'a pas l'air de progresser, et ce malgré les prises de position affichées par plusieurs membres de la majorité : vous-même, monsieur le ministre de l'économie et des finances, quand vous présidiez notre Assemblée ; M. le rapporteur général ; l'ancien président de la commission des finances ; l'ancien ministre de la solidarité et de l'emploi, et bien sûr la secrétaire d'Etat au tourisme. A croire que, plus il y a d'élus et de personnalités de la majorité qui s'expriment en faveur de la baisse, moins le dossier avance ! Il y a un an, le ministre des finances de l'époque s'engageait à ce que cette demande soit portée devant le Conseil ECOFIN. Depuis, il semble bien que cette affaire n'ait plus été évoquée. Le rapporteur général, que j'ai questionné lors de la réunion de la commission des finances, m'a répondu pudiquement mais avec beaucoup de franchise, que « seul le Gouvernement était habilité à indiquer à la représentation nationale les modalités selon lesquelles il avait défendu la position de la France dans la négociation communautaire ». Cela figure dans le rapport, que chacun peut lire.

Je voudrais savoir comment le Portugal, qui a décidé unilatéralement de baisser son taux de TVA sur la restauration en 1996 et qui, à la suite de cela, avait fait l'objet d'une procédure devant la Cour de justice européenne, a pu obtenir in fine , par une directive du 30 mars 2000, l'autorisation d'appliquer le taux réduit à titre dérogatoire ?

M. Gérard Fuchs.

On l'a déjà expliqué ! Vous n'écoutez pas !

M. Michel Bouvard.

Dans le même temps, la France n'a pas obtenu satisfaction, alors que le Gouvernement s'était engagé à plaider cette demande, et que nous assumons depuis le 1er juillet la présidence de l'Union européenne.

Les arguments ne manquent pas pour convaincre la Commission, à commencer par celui qu'on a évoqué ici même, il y a trois ans : dès lors que la restauration traditionnelle en France représente moins de 50 % de la restauration globale, le taux réduit est devenu le taux majoritaire dans notre pays. La Commission devrait donc autoriser la France à passer à ce taux réduit et lui accorder une dérogation similaire à celle qu'a obtenue le Portugal. J'observe d'ailleurs que ce mode de dérogation a été accepté par la Commission, pour la France, il y a cinq ans - Philippe Auberger le rappelait -, à propos des fleuristes et pour l'Autriche, sur un autre dossier encore.

Il est sans doute possible de régler ce problème dans le cadre de l'annexe H si l'on ne souhaite pas le régler dans le cadre de l'annexe K où l'on pourrait porter de six à sept les items autorisés au titre des activités à forte intensité de main-d'oeuvre et permettre que chaque pays puisse choisir trois items, au lieu de deux, sur les sept.

Je souhaite qu'on me réponde car, à l'évidence, les autres arguments qui nous ont été opposés dans le passé ont fait long feu. Il n'est plus possible, comme l'avait fait M. Sautter en son temps, de considérer que la baisse de la TVA sur la restauration est un cadeau fait aux riches quand on sait que 50 % des prestations de restaurant ont un prix inférieur à 50 francs dans la restauration traditionnelle, et 80 % un prix inférieur à 80 francs, les consommateurs étant eux-mêmes, en grand nombre, des salariés de PMI et de PME, qui ne bénéficient pas de restaurants d'entreprise.

Il n'est plus possible non plus de nous avancer le coût faramineux d'une telle mesure. Dans cette affaire, monsieur le secrétaire d'Etat, vous êtes « cerné » par les juges, comme l'expliquait tout à l'heure M. Philippe Auberger.

Le juge administratif, d'abord, a considéré qu'il y avait u ne distorsion de concurrence avec la restauration d'entreprise ; c'est d'ailleurs pourquoi un système d'accompagnement, c'est-à-dire de restitution de la somme prélevée a été mis en place depuis pour satisfaire à l'exigence du Conseil d'Etat.

Le juge communautaire, ensuite, a considéré, le 19 septembre de cette année, que la TVA sur les repas d'affaires devait faire l'objet d'un remboursement aux entreprises.

Dès lors, le coût de la mesure est de moins en moins lourd pour l'Etat, puisque le champ d'application de la TVA à taux plein se réduit. On peut l'estimer aujourd'hui entre 6 et 7 milliards de francs.

Le passage au taux réduit devient de plus en plus nécessaire. Aux distorsions de concurrence qui persistent, au niveau national entre les différentes formes de restauration, au niveau européen au détriment de l'économie touristique de notre pays, vient s'ajouter une injustice : bientôt, seuls les particuliers ou les salariés qui vont au restaurant ou au bistrot de quartier s'acquitteront du taux plein. En effet, les entreprises dont les dirigeants ou les cadres se rendent dans des repas d'affaires vont récupérer la TVA qu'elles acquittaient jusqu'à présent.

Enfin, à la clé de cette mesure, il y a aussi des créations d'emplois, ce qui n'est pas négligeable. Il conviendrait que, sur cette affaire, on puisse réaliser un progrès attendu par tout le monde, aussi bien par la profession que par les consommateurs, afin de régler de vieux contentieux qui navrent tous les parlementaires ici présents.

M. Gilles Carrez et

M. Jean de Gaulle.

Très bien !

M. le président.

Les amendements no 339 de M. Estrosi et no 458 de M. Debré sont défendus. En revanche, les trois amendements identiques, nos 197 de M. Sauvadet, 370 de M. Hillmeyer et 380 de M. Gengenwin ne le sont pas.

La parole est à M. Yves Cochet, pour défendre l'amendement no 1 de M. Bernard Charles.

M. Yves Cochet.

Cet amendement est défendu.

M. le président.

La parole est à M. Maurice AdevahPoeuf, pour défendre l'amendement no 183.

M. Maurice Adevah-Poeuf.

C'est une vieille histoire. Je voudrais dire à notre collègue M. Bouvard, qui est tout à fait estimable et que j'aime bien, que je ne souscris pas à la décision du Conseil d'Etat qui aurait pu conduire à augmenter la restauration scolaire et sociale de 19,6 % à la charge des contribuables.

M. Michel Bouvard.

Nous non plus ! Je l'ai d'ailleurs dit il y a quelques jours.

M. Maurice Adevah-Poeuf.

Mais c'est un autre problème, n'en parlons plus.

Concernant le fond du problème de la TVA sur la restauration, je constate que les lois de finances se succèdent, les débats aussi, sans que personne n'ait jamais dit


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

que cette demande de la profession était illégitime. Au fil des années, cette « légitimité » a été reconnue un peu partout et sur tous les bancs, même avant 1997.

Quand est venu le moment de décider, ont été avancés deux arguments, dont je ne discute d'ailleurs pas la pertinence. Le premier était la difficulté juridique tenant à l'annexe H de la sixième directive ; le second était fondé sur le coût de la mesure, représentant plusieurs milliards de francs. A cet égard, je propose, dans mon amendement no 183, d'adopter un taux de 14 %, dont le coût serait approximativement de 6,5 ou 7 milliards - ce qui, je le reconnais, n'est pas négligeable.

En fin de discussion, venaient ensuite quelques amendements, plus ou moins provocateurs, qui conduisaient à proposer, à défaut d'un alignement par le bas, et à titre de transition, un alignement par le haut. C'est ainsi que l'année dernière, à peu près à cette époque, M. le ministre, Christian Sautter, excellent interlocuteur et homme de parole, avait très intelligemment utilisé un de mes amendements pour proposer la mise en place d'une instruction administrative. Dans les établissements d'unes urface supérieure à 400 mètres carrés, les ventes

« à emporter » auraient bénéficié du taux réduit à 5,5 %, les ventes « à consommer sur place » se voyant appliquer le taux pondéré à 19,1 %. Et il nous avait alors démontré - personne n'ayant de raison de douter de la pertinence technique et fiscale du raisonnement - qu'il s'agissait d'un alignement par le haut.

M. Michel Bouvard.

Je me le rappelle !

M. Maurice Adevah-Poeuf.

Qu'est-il advenu de cette proposition ? Cette instruction administrative a-t-elle été donnée ? Et si oui, s'applique-t-elle depuis le 1er janvier 2000 ? Honnêtement, je ne connais pas la réponse.

Ma question n'a donc aucune malice...

Autre point : le ministre s'était engagé - avec moins d'enthousiasme que s'agissant des travaux d'entretien - à se battre à Bruxelles pour obtenir une dérogation sur l'annexe K. Au demeurant, le débat avait duré plus de trois heures d'horloge. Nous avions parlé du chocolat, des napolitains, des pelles à neige, notre collègue Bouvard ayant apporté à ce propos une abondante contribution, nous avions parlé des couches-culottes... Bref, tout le monde en avait un peu assez. Cela dit, il me semble bien avoir entendu que le ministre s'engageait à défendre, au n om du Gouvernement français, à Bruxelles, une demande de dérogation.

Ma seconde question rejoint donc celle que posait notre collègue Bouvard : quelle position, et dans quelle enceinte, a été tenue par le Gouvernement sur ce point ? Car les engagements doivent être tenus.

Il faudra bien en sortir. Sinon, on risque de retomber dans un discours que nous avons « déroulé » pendant des années sur tous les bancs, à savoir que cette revendication est légitime.

M. le président.

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour soutenir l'amendement no 240.

M. Gilbert Gantier.

Il est défendu.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard, pour défendre l'amendement no 404.

M. Jean-Pierre Brard.

Nous avons une proposition originale à faire. Evidemment, nous désirons maintenir le taux de TVA à 5,5 % là où il existe. Mais nous nous demandons s'il ne serait pas possible de trouver un taux intermédiaire, autour de 15 %, qui serait un objectif commun à l'échelle de l'Union européenne.

On entend dire beaucoup de choses actuellement.

D'abord, j'observe que règne une certaine confusion dans l'opinion publique : lorsqu'on parle de réduction du taux de TVA sur la restauration, nos compatriotes pensent que la facture sera réduite d'autant. Or, si l'on en croit les représentants de la profession, ce n'est pas exactement ce qui se passerait. Vous avez tous entendu, comme moi, qu'une telle réduction permettrait d'améliorer les conditions de travail du personnel.

La promesse est effectivement intéressante, mais il faut qu'on nous dise comment la profession peut tenir un tel engagement. Le prendre, on le sait, est assez facile... Vous connaissez la formule selon laquelle les promesses n'engagent que ceux qui les entendent.

M. Maurice Adevah-Poeuf.

Qui a bien pu dire ça ?

M. Jean-Pierre Brard.

Je vous laisse trouver, mais je vois que nos collègues du RPR l'ont immédiatement identifié. (Sourires.)

Il ne s'agit donc pas d'avoir un engagement verbal de la profession, mais de pouvoir en vérifier la mise en oeuvre.

Sinon, cette promesse risque de n'être qu'une promesse de Gascon et le moyen, pour les entreprises concernées, d'améliorer leur marge sans que les conditions de rémunération des personnels, qui travaillent dans des conditions difficiles, soient améliorées.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur ces amendements ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission les a tous rejetés.

Nous sommes nombreux à penser que les différences de traitement dans la restauration peuvent être considérées comme injustes. Nous le reconnaissons pratiquement tous. Cela a été dit, à plusieurs reprises et encore récemment par le ministre. Cependant, nous savons tous qu'il n'est pas possible, au regard de la réglementation communautaire que le taux de TVA appliquée à la restauration traditionnelle soit ramené à 5,5 %.

La restauration ne fait pas partie de la liste complémentaire de l'annexe de la sixième directive sur les services à haute intensité de main-d'oeuvre, qui a été adoptée, sur proposition de la France, d'ailleurs, en 1999.

Certains mettent en avant le cas du Portugal et demandent pourquoi la France ne peut pas obtenir la même chose. Tout simplement parce que la situation est restée figée à 1991, que le Portugal bénéficiait d'un taux réduit avant cette date et qu'il a donc reçu, exceptionnellement, l'autorisation de revenir à ce taux réduit.

Et parce qu'au regard de la réglementation européenne, les taux intermédiaires ne sont pas possibles.

Je ne comprends pas que l'on puisse entretenir une telle illusion, d'où qu'elle vienne. Pourquoi débattre à chaque occasion d'amendements alors même que nous savons que, de toute façon, il ne nous est pas possible d'y répondre positivement, en raison de la réglementation qui s'impose à nous ? Je ne suis pas sûr que le Parlement s'en trouve grandi. Et je trouve qu'il n'est pas honnête de laisser croire à nos interlocuteurs que nous pourrions obtenir satisfaction.

C'est un dossier récurrent, sur lequel nous sommes obligés, quoi que nous pensions, de revenir, au-delà même du coût que pourrait représenter cette mesure.

La commission appelle donc au rejet de l'ensemble de ces amendements.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Dernier point : je souhaiterais que le Gouvernement se p rononce sur l'application passée et à venir de l'article L. 241-14 du code de la sécurité sociale, issu de l'article 116 de la loi de finances pour 1998. C'est une disposition qui concerne l'exonération de charges, sur des a vantages nature repas, qui sont consentis par les employeurs de l'hôtellerie-restauration à leurs salariés.

Quelques précisions s'imposent, dans la mesure où certains décrets complémentaires ne seraient pas parus.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Cette question a déjà été abordée maintes fois par l'Assemblée nationale e t récemment encore cette semaine et la semaine précédente dans des séances de questions au Gouvernement. Le cadre du débat est donc bien connu. Je dois d'emblée dire que nous en avons discuté au sein du Gouvernement et que M. le Premier ministre a arbitré dans le sens que vous savez, incluant cet arbitrage dans une volonté d'autres baisses tout aussi favorables à l'emploi. Je pense au passage au taux réduit de TVA sur les travaux d'entretien dans les immeubles, qui a entraîné la création de 40 000 emplois. Je pense aussi à la baisse du taux normal de TVA qui est passé de 20,6 à 19,6. Il faut donc considérer globalement la politique relative à l'impôt indirect et plus particulièrement à la TVA.

En tout état de cause, face à la mesure que vous proposez, deux questions se posent. Premièrement, l'évolution demandée va-t-elle dans le sens de l'intérêt du client de la restauration ? En effet, quel intérêt aurait une mesure de ce type si elle n'était pas répercutée sur les prix ?

M. Jean-Pierre Brard.

Voilà !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

J'imagine que la majorité des députés souhaite que les évolutions fiscales aient une répercussion sur le pouvoir d'achat des clients et notamment sur les plus modestes d'entre eux. Comme l'a rappelé M. Fabius dans une séance de questions au Gouvernement, la réponse nous a été donnée par la profession elle-même. Celle-ci, en effet, a déclaré qu'elle devait d'abord rattraper une situation défavorable...

M. Jacques Godfrain.

Le prix des 35 heures !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

... et qu'elle n'entendait pas répercuter l'essentiel de l'éventuelle baisse du taux de TVA au niveau des prix.

D euxième question : quelle attitude avons-nous à l'égard de la profession des hôteliers-cafetiers-restaurat eurs, qui est décisive dans l'économie française d'aujourd'hui ? Je rappelle que le tourisme, qui englobe l'hôtellerie-café-restauration, représente 70 milliards de francs par an dans notre balance des paiements. L'industrie des HCR est donc très importante. Elle s'est d'ailleurs engagée aux côtés des autres industries dans une politique de croissance. Le chiffre d'affaires des hôtelierscafetiers-restaurateurs a augmenté de 7 % en 1999.

Par conséquent, cette profession doit faire l'objet d'une attention particulière du Gouvernement et du soutien de la nation. C'est ainsi qu'elle bénéficie pleinement des baisses de charges sociales, que la politique d'aménagement du temps de travail a engendré jusqu'à 1,8 fois le SMIC. Je rappelle en effet que la plupart des salaires de ce secteur se situent autour du SMIC. C'est ainsi que la part salariale de la TP, progressivement supprimée, a d'emblée été un plus considérable pour les petites entreprises du secteur. C'est ainsi que la modulation de CSG concernera directement les salariés de ces entreprises.

C'est ainsi enfin qu'elle profite pleinement de la politique très active de formation-qualification mise en oeuvre par le Gouvernement. Oui, le Gouvernement soutient cette profession. Oui, il compte sur ses résultats et son dynamisme.

Au-delà de cela, tout a déjà été dit maintes fois : le coût budgétaire - 20 milliards -,...

M. Michel Bouvard.

Non, ce n'est pas tant !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

... la situation européenne, le contre-exemple portugais, plusieurs fois évoqué ici, les différentes conditions qui ne permettent pas d'aller dans le sens que vous préconisez. Après avoir longuement et largement débattu de cette question, il apparaît qu'il n'est pas possible d'aller plus loin. J'ai donc le regret de dire que le Gouvernement est du même avis que le rapporteur général.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 249.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Avant de passer au vote sur l'amendement no 25, je vais donner une dernière fois la parole à

M. Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Je veux simplement souligner que le coût de la mesure ne peut pas être le même que l'an dernier, compte tenu de la décision prise par la Cour de justice européenne sur le remboursement de TVA pour les repas d'affaires.

Par ailleurs, nous souhaitons savoir si, comme le Gouvernement s'y était engagé l'an dernier, des démarches ont bien été entreprises au sein du conseil Ecofin, soit pour régler ce problème dans le cadre de l'annexe H, soit pour élargir le champ d'application de l'annexe K.

A moins que le Gouvernement considère cette affaire trop coûteuse et n'ait pas l'intention de faire cette démarche au niveau européen ? Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous interroge sans esprit polémique. Du reste, M. Adevah Poeuf a posé la même question.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

25. (L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 79, 244, 272, 339, 458.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je vais maintenant mettre aux voix successivement les amendements nos 1, 183, 240 et 404.

(Les amendements nos 1, 183, 240 et 404, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements, nos 188 corrigé et 327, qui auraient pu faire l'objet d'une discussion commune.

L'amendement no 188 corrigé n'est pas défendu.

L'amendement no 327, présenté par Mmes GuinchardK unstler, Lignières-Cassou, MM. Hammel,

Mme Andrieux-Bacquet, MM. Baeumler, Beauchaud,

Mme Benayoun-Nakache, MM. Bloche, Bourguignon,

Mme Bousquet, MM. Bret, Chevallier, Mme Clergeau,

M. Dasseux, Mme David, MM. Dehoux, Deluga, Desbons, Mme Douaix, MM. Etiévant, Fousseret, Gaïa,

M me Génisson, MM. Grasset, Jacquot, Kerdraon,

M me Lazergues, Mme Ledoux, MM. Loncle, Markovitch, Mme Mignon, MM. Nauche, Néri, Patriat,


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Perez, Mme Peulvast-Bergeal, MM. Recours, Rouger, Terrasse, Mme Trupin, MM. Tyrode, Vauchez, Vuilque, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 278 bis du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« 7o protections pour incontinence adulte. »

« II. La perte de cette recette éventuelle pour l'Etat est compensée par la création d'une taxe additionnelle au droit de consommation prévu par les articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. André Vauchez.

M. André Vauchez.

Il arrive qu'on plaisante sur les couches-culottes pour adultes. Mais il suffit d'avoir rencontré une fois les représentants des associations qui s'occupent de personnes handicapées, par exemple celles atteintes de Spina Bifida, pour comprendre que le sujet n'est pas drôle. En outre, il est rarement abordé sur la place publique.

Il faut savoir pourtant que ces personnes âgées, ou frappées de la maladie d'Alzheimer, ces adultes handicapés ne peuvent conserver une certaine mobilité que si elles changent fréquemment leurs protections ou si on les leur change. Je connais des jeunes de vingt ans à peine, utilisant ce type de produits. Sans eux, ils ne pourraient pas envisager de travailler. Pour tous ces gens-là, acheter des protections n'est pas un choix, c'est une nécessité.

C'est le seul moyen dont il dispose pour avoir une vie plus décente.

Or cela représente une charge financière très élevée : au moins 1 500 francs par mois. Alors que des baisses de TVA très ciblées ont déjà été retenues, il me semble donc nécessaire, par solidarité, de voter cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Je rappelle à M. le secrétaire d'Etat qu'il conviendrait qu'il réponde à la petite question que je lui ai posée.

S'agissant de l'amendement no 327, bien sûr, nous sommes tous sensibles aux situations décrites par M. Vauchez. Cela étant, et même si l'intention est louable, la commission n'a pas retenu cet amendement, pour des raisons que j'ai déjà évoquées. La réduction ciblée de TVA n'est pas non plus la seule solution, d'autant que nous ne savons pas s'il y aura une répercussion directe compte tenu des conditions de vente de ces produits.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je porte la même attention que M. le rapporteur général aux personnes handicapées. Malheureusement, j'ai aussi le même avis que lui sur cet amendement, du fait de son coût financier véritablement prohibitif. C'est une question de choix. Il faudra certainement un jour faire celui-là, monsieur Vauchez.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 327.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Dray, Galut, Rossignol et Mme Picard ont présenté un amendement, no 24, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 278 bis du code général des impôts est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« A compter du 1er janvier 2001, la taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit de 5,5 % en ce qui concerne les opérations portant sur :

« la consommation de gaz et d'électricité. »

« II. Les pertes de recettes sont compensées par une majoration, à due concurrence, des droits prévus aux articles 219 et 885 U du code général des impôts. »

La parole est à M. Julien Dray.

M. Julien Dray.

Je considère cet amendement comme défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

Peut-être cet amendement va-t-il donner à M. le secrétaire d'Etat l'occasion de répondre à la question que je lui ai posée.

M. Michel Bouvard.

Le rapporteur général insiste !

M. Jean-Louis Idiart.

Il a raison !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

Monsieur le rapporteur général, le décret de 1988 et le montant de 1,25 franc se trouvent actuellement à l'examen au ministère des affaires sociales. Il est question de porter l'allégement de 25 à 50 % et le Gouvernement est résolu à aller dans ce sens.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Il faut concrétiser !

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

24. (L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Gantier a présenté un amendement, no 246, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après l'article 278 septies du code général des impôts, il est inséré un article 278 octies ainsi rédigé :

« Art. 278 octies. - La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 5,5 % en ce qui concerne leso pérations d'achat, d'importation, d'acquisition i ntra-communautaire de vente, de livraison, de commission, de courtage ou de façon portant sur les véhicules fonctionnant au moyen de l'énergie électrique. »

« II. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier.

M. Gilbert Gantier.

Cet amendement vise à abaisser la TVA applicable aux véhicules électriques afin d'en faciliter l'acquisition. Comme chacun le sait, les véhicules électriques ont en effet des performances inférieures à celles des véhicules fonctionnant à l'essence ou au diesel, mais sont beaucoup plus coûteux, en revanche, à l'achat et en entretien.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable. Il existe déjà une aide à l'acquisition des véhicules électriques de 15 000 francs. En outre, nous avons récemment décidé d'accorder une aide de 5 000 francs pour l'achat d'un scooter électrique.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. Yves Cochet.

Très bien !

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 246.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Brard et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 394 corrigé, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit sur l'acquisition et la pause des équipements spécifiques permettant l'utilisation du gaz naturel ou du gaz de pétrole liquéfié pour la propulsion des véhicules qui fonctionnent également au moyen d'autres sources d'énergie. »

« II. Le barème de l'ISF est relevé à due concurrence. »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Les amendements nos 394 corrigé, 401, 397, 410 et 518 ont tous le même objet : il s'agit d'abaisser le taux de TVA. Je dirai simplement à propos de cet amendement no 394 corrigé que la fiscalité écologique a besoin d'un nouveau souffle.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission n'a pas accepté cet amendement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que la commission.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 394 corrigé.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président Je suis saisi de deux amendements, nos 247 et 401, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 247, présenté par M. Gantier et M. Goasguen, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après l'article 278 septies du code général des impôts, il est inséré un article 278 octies ainsi rédigé :

« Art. 278 octies. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 5,5 % sur les prestations de collecte, de transport et de traitement des déchets ménagers et assimilés effectués dans le cadre du service public local, soit directement, soit pour le compte des communes ou de leurs groupements de communes. »

« II. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 401, présenté par MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« j) Les opérations de collecte et de traitement des déchets ménagers. »

« II. Le taux de l'impôt sur les sociétés est majoré à due concurrence. »

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour soutenir l'amendement no 247.

M. Gilbert Gantier.

Il s'agit d'abaisser le taux de TVA perçue pour procéder à l'élimination des déchets ménagers.

M. le président.

L'amendement no 401 a déjà été soutenu.

Quel est l'avis de la commission sur ces deux amendements ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable. Cet a vis vaut pour les amendements suivants, auxquels

M. Brard a fait allusion.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Egalement défavorable à ces deux amendements et aux trois suivants.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 247.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 401.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 397, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après l'article 278 septies du code général des impôts, il est inséré un article 278 octies ainsi rédigé :

« Art. 278 octies. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 5,5 % en ce qui concerne leso pérations d'achat d'importations, d'acquisition i ntracommunautaire, de vente, de livraison, de commission, de courtage, ou de façon portant sur les casques motocyclistes homologués. »

« II. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »

Cet amendement a déjà été soutenu.

La commission et le Gouvernement se sont déjà exprimés.

Je le mets aux voix.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 410, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après l'article 278 septies du code général des impôts, il est inséré un article 278 octies ainsi rédigé :

« Art. 278 octies. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 5,5 % en ce qui concerne leso pérations d'achat d'importations, d'acquisition i ntracommunautaire, de vente, de livraison, de commission, de courtage, ou de façon portant sur les fournitures scolaires. »

« II. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »

Cet amendement a déjà été soutenu.

La commission et le Gouvernement se sont déjà exprimés.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Je le mets aux voix.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 518, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Après l'article 278 septies du code général des impôts, il est inséré un article 278 octies ainsi rédigé :

« Art. 278 octies. La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 5,5 % en ce qui concerne leso pérations d'achat d'importations, d'acquisition i ntracommunautaire, de vente, de livraison, de commission, de courtage ou de façon portant sur les prestations de déménagement des particuliers. »

« II. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »

Cet amendement a déjà été soutenu.

La commission et le Gouvernement se sont déjà exprimés.

Je le mets aux voix.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Goasguen a présenté un amendement, no 283, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le a de l'article 279 du code général des impôts est ainsi rédigé :

« a) Les prestations relatives à la fourniture de logement par les établissements d'hébergement et aux locations meublées ; à la fourniture de logement et de nourriture dans les maisons de retraite. Ce taux s'applique également à la fourniture de nourriture par les entreprises de restauration.

« De même, il s'applique aux prestations exclusivement liées à l'état de dépendance des personnes âgées hébergées dans ces établissements et qui sont dans l'incapacité d'accomplir les gestes essentiels de la vie quotidienne. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour soutenir cet amendement.

M. Gilbert Gantier.

Je considère qu'il est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que la commission.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 283.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de quatre amendements, nos 84, 281, 118 et 340, pouvant être soumis à une discussion commune.

Les amendements nos 84 et 281 sont identiques.

L'amendement no 84 est présenté par MM. Jégou, Méhaignerie, de Courson, Barrot et Mme Idrac ; l'amendement no 281 est présenté par M. Michel Bouvard et

M. Inchauspé.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le b de l'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« 3o Les travaux d'amélioration et de mise aux normes de l'assainissement individuel. »

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées à due concurrence par l'institution d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 118, présenté par MM. Jégou, Méhaignerie, de Courson, Jacques Barrot et Mme Idrac, est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans le 1 de l'article 279-0 bis du code général des impôts, après les mots : "à usage d'habitation", sont insérés les mots : "ainsi que les travaux d'amélioration et de mise aux normes de l'assainissement individuel". »

« II. La perte de recettes pour le budget de l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 340, présenté par M. Estrosi et M. Lasbordes, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« j) A l'entretien de l'assainissement non collectif. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est composée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits visées aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou, pour soutenir l'amendement no

84.

M. Jean-Jacques Jégou.

Cet amendement vise à abaisser à 5,5 % le taux de TVA sur les travaux d'amélioration et de mise aux normes individuelle. Si j'en crois une note de vos services, monsieur le secrétaire d'Etat, il serait satisfait.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

En effet !

M. Jean-Jacques Jégou.

Cela concerne l'assainissement depuis le réseau central jusqu'à la clôture des riverains ou de l'immeuble, puis les branchements séparatifs de la maison individuelle, ou de l'immeuble collectif.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je confirme que la TVA sera bien à 5,5 % pour ce type de travaux. La note qui vous a été transmise vous donne entièrement satisfaction. Certes, la liste est longue. On a d'ailleurs reproché son caractère peut-être trop précis. Mais est-on jamais trop précis dans ce domaine ?

M. le président.

Puis-je considérer que les quatre amendements soumis à une discussion commune sont retirés ?

M. Michel Bouvard et M. Jean-Jacques Jégou.

Oui !

M. le président.

Les amendements nos 84, 281, 118 et 340 sont retirés.

MM. Michel Bouvard et Inchauspé ont présenté un amendement, no 280, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le b de l'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« 3o les travaux d'amélioration et de mise aux normes de l'assainissement collectif. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées à due concurrence par l'institution d'une taxe additionnelle aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Cet amendement concerne non pas l'installation d'un collecteur individuel, mais le raccordement au tout-à-l'égout. Beaucoup de communes continuant d'équiper leurs réseaux d'assainissement, il s'agit de s'assurer que ces travaux relèvent bien du taux à 5,5 %.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je tiens à vous rassurer sur cet important sujet, monsieur le député. La part privative de ces travaux entre bien dans le champ d'application de l'article 5 de la loi de finances pour 2000. Une instruction administrative du 5 septembre dernier l'a d'ailleurs démontré avec éclat.

M. le président.

Retirez-vous votre amendement, monsieur Bouvard ?

M. Michel Bouvard.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 280 est retiré.

Je suis saisi de deux amendements, nos 277 et 400, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 277, présenté par MM. Michel Bouvard, Lasbordes et Estrosi, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le b decies de l'article 279 du code général des impôts est ainsi rédigé :

« b decies. Les abonnements relatifs aux livraisons d'électricité, de gaz combustible et d'énergie calorifique, distribués par réseaux publics. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 400, présenté par MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Les abonnements relatifs aux livraisons d'énergie calorique distribuées par réseaux publics, alimentées par la géothermie et la co-génération. »

« II. Le prélèvement libératoire prévu à l'article 200 A du code général des impôts est relevé à due concurrence. »

La parole est à M. Michel Bouvard, pour soutenir l'amendement no 277.

M. Michel Bouvard.

Cet amendement porte sur les abonnements aux réseaux de chaleur. Le sujet a déjà été évoqué par M. Cochet.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard pour défendre l'amendement no 400.

M. Jean-Pierre Brard.

Il s'agit d'être cohérent. Si le taux de TVA a été réduit pour les abonnements EDF, il n'y a aucune raison qu'il ne le soit pas pour les réseaux de chaleur. Pourquoi dans un cas cela serait-il eurocompatible et dans l'autre pas ?

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable, pour des raisons que j'ai déjà avancées.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable également.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 277.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 400.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Michel Bouvard a présenté un amendement, no 278, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans le b decies de l'article 279 du code général des impôts, après les mots : "énergie calorifique", sont insérés les mots : "utilisant le combustible bois défini aux a, b et c du 3o bis de l'article 278 bis du code général des impôts. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensé à due concurrence par le relèvement des droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Cet amendement vise à appliquer le taux réduit de TVA au chauffage utilisant l'énergie bois et M. le secrétaire d'Etat ne pourra qu'être sensible à une telle mesure. (Sourires.)

On ne peut, en effet, se contenter de tenir des discours sur la filière bois sans les traduire dans les actes en termes budgétaires. Aujourd'hui, beaucoup de secteurs essaient précisément de développer les réseaux de chaleur à bois, ce qui s'avère très utile pour l'entretien des forêts et des sous-bois. La disposition proposée serait particulièrement bienvenue pour accentuer la compétitivité de l'énergie bois.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable avec regret, monsieur le président, pour les raisons que j'ai dites tout à l'heure.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Nous avons déjà examiné un amendement identique, et je ne reviens pas sur le raisonnement qui m'avait conduit à le rejeter.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 278.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de quatre amendements, nos 292, 77, 275 et 398, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 292, présenté par M. Gantier, est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le c de l'article 279 du code général des impôts est ainsi rétabli :

« c) Les prestations liées aux activités sportives et à l'utilisation des équipements sportifs. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création de t axes additionnelles sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Les amendements nos 77 et 275 sont identiques.

L'amendement no 77 est présenté par M. Auberger ; l'amendement no 275 est présenté par M. Michel Bouvard et les membres du groupe du Rassemblement pour la République.

Ces amendements sont ainsi libellés :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« i) Le droit d'utilisation d'installations sportives. »

« II. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 398, présenté par MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le taux de TVA applicable au droit d'utilisation des installations sportives est abaissé à 5,5 %.

« II. Le prélèvement libératoire prévu à l'article 200 A du code général des impôts est relevé à due concurrence. »

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour défendre l'amendement no 292.

M. Gilbert Gantier.

Mon amendement tend à appliquer le taux réduit de TVA aux prestations liées aux activités sportives et à l'utilisation des équipements sportifs. M. le rapporteur général ne pourra pas m'opposer l'euroincompatibilité puisque l'annexe H de la sixième directive autorise l'application du taux réduit pour les prestations liées à ces activités. Il lui faudra donc trouver un autre argument.

M. le président.

M. le rapporteur général ne manque pas d'idées ! Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

L'argument est budgétaire, monsieur le président. Avis défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Là aussi, question de priorité. Cela viendra peut-être un jour. Pour l'instant, c'est prématuré.

M. le président.

La parole est à M. Philippe Auberger pour soutenir l'amendement no

77.

M. Philippe Auberger.

Il est défendu.

M. le président.

L'amendement no 275 est-il défendu, monsieur Bouvard ?

M. Michel Bouvard.

Je veux souligner qu'il n'y a plus que deux catégories dans la liste de nomenclature : les pompes funèbres et les équipements sportifs. J'ai bien entendu la note d'espoir que nous a donnée M. le secrétaire d'Etat.

M. le président.

L'amendement no 398 est-il défendu, monsieur Brard ?

M. Jean-Pierre Brard.

Il est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement sur les quatre amendements ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 292.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 77 et 275.

(Ces amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 398.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je suis saisi de deux amendements, nos 119 et 238, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 119, présenté par MM. Jégou, Méhaignerie, de Courson et Mme Idrac, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un k ainsi rédigé :

« k) Les remboursements et les rémunérations versés par les communes ou leurs groupements aux prestataires au titre des dépenses occasionnées par la prise en charge, en lieu et place des propriétaires riverains, du balayage des voies livrées à la circulation publique visées à l'article L.

2331-3 (a, 3o ) du c ode général des collectivités territoriales, à l'article 1528 du code général des impôts et 317 de l'annexe II du code général des impôts. »

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée par le relèvement à due concurrence des droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

L'amendement no 238, présenté par MM. Gantier et Goasgen, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« k) Les remboursements et les rémunérations versés par les communes ou leurs groupements aux prestataires au titre des dépenses occasionnées par la prise en charge en lieu et place des propriétaires riverains du balayage des voies livrées à la circulation publique visées au a du 3o de l'article L. 2331-3 du code des collectivités territoriales. »

« II. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou, pour soutenir l'amendement no 119.

M. Jean-Jacques Jégou.

Le taux de la taxe sur la valeur ajoutée applicable à la distribution de l'eau, à l'assainissement, aux transports urbains, à la collecte, au tri et au traitement des déchets est actuellement en France de 5,5 %. Le taux applicable aux opérations de nettoiement des voies publiques, quant à lui, est de 19,6 %. Pourtant, la directive européenne 92/77 du 19 octobre 1992 avait inscrit dans la liste des services pouvant bénéficier du taux réduit de TVA « les services fournis dans le cadre du nettoyage des voies publiques ».

Une telle mesure permettrait de réduire de 15 % la facture des collectivités locales sur ces opérations, diminuerait de 15 % le coût réel des emplois concernés dans les entreprises de nettoiement, encouragerait le développement de ces emplois faiblement qualifiés et permettrait d'offrir des débouchés aux chômeurs les plus difficiles à insérer sur le marché de l'emploi.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

La parole est à M. Gilbert Gantier pour soutenir l'amendement no 238.

M. Gilbert Gantier.

Même explication.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 119.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 238.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Les amendements nos 484, 345, 347 et 348 ne sont pas défendus.

M. Carrez a présenté un amendement, no 320, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans le 1 de l'article 279-0 bis du code général des impôts, après les mots : "d'aménagement et d'entretien", sont insérés les mots : "ainsi que les opérations préalables de détection de l'amiante, du saturnisme et des termites".

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575, 575 A et 575 B du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilles Carrez.

M. Gilles Carrez.

Les travaux d'entretien et d'amélioration du logement ont été passés au taux réduit de TVA l'année dernière. Par cohérence, il convient d'étendre ce taux réduit aux opérations de diagnostic - amiante, saturnisme, termites - auxquelles il est procédé lors de transactions sur les logements.

Cet amendement est eurocompatible, peu coûteux et cohérent avec la mesure prise antérieurement.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 320.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. Augustin Bonrepaux.

Monsieur le président !

M. le président.

Oui, monsieur Bonrepaux ?

M. Augustin Bonrepaux.

Vous êtes allé un peu vite tout à l'heure. Vous avez appelé l'amendement no 484.

J'ai dit « défendu », mais vous n'avez pas entendu.

M. le président.

Pardonnez-moi, monsieur Bonrepaux.

M. Augustin Bonrepaux.

Cet amendement est important pour les collectivités locales et j'aimerais que la commission puisse donner son avis.

M. le président.

Cela ne pose pas de problème.

Cet amendement no 484, présenté par M. Hervé, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« j) Le financement par des collectivités locales, des services de télévision locale distribués par câble, titulaires d'une convention conclue avec le Conseils upérieur de l'audiovisuel en application de l'article 33-1 de la loi du 30 septembre 1986. »

« II. La perte de recettes est compensée par une majoration à due concurrence des droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

Cet amendement est donc défendu.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission y était plutôt favorable. Elle s'est laissée convaincre par les arguments de notre collègue Edmond Hervé, sous réserve de la confirmation par le Gouvernement de la compatibilité communautaire de la disposition.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Il s'agit d'encourag er le développement des télévisions locales qui apportent, M. Hervé le souligne avec raison dans son amendement, une véritable contribution à la vie locale, à l'information et à la culture. Mais la proposition de soumettre indistinctement au taux réduit de la TVA toutes les participations financières des collectivités locales en faveur des services de télévision ne peut pas être retenue.

En application des principes généraux de la TVA, il convient, en effet, de distinguer trois situations. Un, les subventions versées par des collectivités locales à des entreprises sont soumises à la TVA au taux normal lorsqu'elles constituent la contrepartie d'un service rendu à la collectivité concernée. Deux, lorsqu'elles complètent le prix d'une opération imposable, elles sont soumises à la TVA au taux applicable aux opérations dont elles complètent le prix. Trois, si elles ne correspondent à aucune de ces deux situations, elles ne sont pas imposables.

Je rappelle que les chaînes locales bénéficient, comme les chaînes nationales, du taux réduit de la TVA au titre des abonnements souscrits par les usagers. Il ressort fréquemment des conventions conclues entre les parties intéressées que les subventions versées par les collectivités locales complètent le prix des abonnements. Dans une telle situation, les subventions sont soumises au taux réduit de la TVA, en application des principes que je viens de rappeler.

Vous voilà maintenant pleinement rassuré, monsieur Bonrepaux et, avec vous, M. Hervé, auteur de l'amendement. Peut-être pourriez-vous envisager de le retirer.

M. le président.

Le retirez-vous, monsieur Bonrepaux ?

M. Augustin Bonrepaux.

Oui, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 484 est retiré.

Je suis saisi de deux amendements, nos 408 et 475 de MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, pouvant faire l'objet d'une présentation commune.

L'amendement no 408 est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans le 1 de l'article 279-0 bis du code général des impôts, après les mots : "sur des locaux à usage d'habitation", sont insérés les mots : "sur des établissements publics de santé,"

« II. Dans la première phrase du 3, après les mots : "aux travaux facturés", sont insérés les mots : "au directeur de l'établissement public de santé".

« III. Les taux applicables à l'impôt sur les sociétés sont relevés à due concurrence. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

L'amendement no 475 est ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le 1 de l'article 279-0 bis du code général des impôts est complété par les mots : "et sur des locaux appartenant à des établissements publics de santé".

« II. La première phrase du 3 du même article, est complétée par les mots : ", au directeur de l'établissement public de santé".

« III. Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence. »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Ces amendements sont défendus.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable !

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 408.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 475.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Dumoulin a présenté un amendement, no 426, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans le premier alinéa de l'article 279-0 bis du code général des impôts, après les mots : "achevés depuis plus de deux ans", sont insérés les mots : "et sur les locaux appartenant aux organismes visés à l'article 206-1 bis ,".

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée par une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Marc Dumoulin.

M. Marc Dumoulin.

Cet amendement doit être eurocompatible et son coût budgétaire n'est pas très élevé. Il tend à appliquer le taux réduit de TVA aux travaux effectués dans les locaux appartenant à des associations, quelle qu'en soit la nature de l'occupation. Cette mesure doit également pouvoir bénéficier aux organismes cultuels, n otamment en Alsace-Moselle, qui pourraient ainsi remettre en état un patrimoine souvent très vétuste.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

Comme pour l'amendement précédent, une partie est déjà satisfaite et l'autre n'est pas acceptable au regard de la réglementation communautaire.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis. Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 426.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Brard, Bocquet, Cuvilliez, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 399, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 279-0 bis du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

«

4. Jusqu'au 31 décembre 2002, la taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit sur les petits services de réparation de bicyclettes, chaussures et articles de cuir, vêtements et linge de maison. »

« II. Les taux applicables aux deux dernières tranches de l'impôt sur le revenu sont relevés à due concurrence. »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Cet amendement peut sembler anecdotique et pourtant il ne l'est pas. Il a une portée non négligeable, notamment pour les familles modestes qui, sans doute plus que les autres, font appel aux petits services de réparation, de cordonnerie et de couture qui, vous le savez, sont coûteux. Quand on a un trou dans sa chaussure et qu'on va chez le coordonnier, « on le sent passer », si vous me permettez l'expression.

M. Michel Bouvard.

Surtout en région parisienne !

M. Jean-Pierre Brard.

Changer le taux de TVA n'est donc pas du tout marginal.

M. Philippe Auberger.

S'il s'agit de M. Messier, il peut payer une couturière quand il a un trou dans sa chaussette !

M. Jean-Pierre Brard.

M. Messier, c'est bien connu, n'a pas d'argent pour boucler ses fins de mois. Ne revenons pas sur le barème de l'impôt sur le revenu. Grâce aux mesures qui sont prises, il pourra s'acheter des chaussettes.

M. le président.

Ce ne sera pas nécessaire, on lui en a envoyé un stock, monsieur Brard !

M. Jean-Pierre Brard.

Vous êtes magnanime, monsieur le président. Vous avez fait une collecte ?

M. le président.

Non ce n'est pas moi, rassurez-vous !

M. Jean-Pierre Brard.

Il nous semble important que le projet de loi de finances comporte une mesure de baisse de la TVA. Compte tenu de son coût, nous comprenons bien qu'elle soit difficile à accepter. Mais la mesure proposée est eurocompatible puisque ces petits services de réparation figurent à l'annexe K de la directive du Conseil en matière d'harmonisation des législations des

Etats-membres relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires en raison de leur forte intensité de main-d'oeuvre, et, dans ce cas particulier, il n'y a quasiment que de la maind'oeuvre.

C'est donc une proposition eurocompatible - ce qui est rare - positive pour les familles, favorable à l'emploi, juste fiscalement. Avec autant d'avantages, je ne vois pas, monsieur le secrétaire d'Etat, comment il serait possible de répondre négativement.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Tout simplement, nous ne pouvons pas l'accepter, monsieur Brard.

La nouvelle annexe K le permettrait, en effet, mais la France a déjà fait le choix des deux possibilités qui lui étaient offertes. De ce fait, il n'y a pas de place pour un autre secteur.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que la commission.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 399.

(L'amendement n'est pas adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 409, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le premier alinéa de l'article 281 octies du code général des impôts est complété par les mots : "à l'exception de celles effectuées par les établissements publics de santé".

« II. Le dernier alinéa du même article est complété par les mots : "à l'exception de celles effectuées par les établissements publics de santé".

« III. Les taux applicables à l'impôt de solidarité sur la fortune sont augmentés à due concurrence. »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Cet amendement est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 409.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Dominati a présenté un amendement, no 245, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 282 du code général des impôts est rétabli dans le texte suivant :

« Art. 282 La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 2,1 % pour les transports de voyageurs. »

« II. En conséquence, le b quater de l'article 279 du code général des impôts est supprimé.

« III. La perte de recettes est compensée à due concurrence par la création de taxes additionnelles sur les droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour soutenir cet amendement.

M. Gilbert Gantier.

Il est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 245.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cochet, Aschieri, Mme Aubert, MM. Mamère et Marchand ont présenté un amendement, no 138, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Dans le deuxième alinéa du II de l'article 302 bis K du code général des impôts, les sommes : "22,90 francs", "38,90 francs" et "6 francs" sont respectivement remplacées par les sommes : "25,90 francs", "41,90 francs" et "7 francs".

« II. Les dispositions du présent article sont applicables à compter du 1er janvier 2001. »

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Vous le savez, monsieur le président, je suis voisin de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle qui a une activité non seulement économique, mais également sonore. Le trafic est en constante augmentation - plus de 10 % par an. Nous en sommes actuellement à environ 480 000 mouvements par an pour près de 48 millions de passagers.

M. Jean-Jacques Jégou.

Les passagers font du bruit ?

M. Yves Cochet.

Non, ce sont les avions qui font du bruit, monsieur Jégou ! (Sourires.)

Roissy est le seul aéroport en France où il n'y a pas de couvre-feu. Les avions de l'aéropostale, de FedEx et autres transporteurs, en général des gros porteurs, font énormément de bruit. Ce survol incessant est cause de nuisances sonores, de pollution au kérosène et peut provoquer des troubles psychologiques chez les plus fragiles d'entre nos concitoyens. Des centaines de milliers de personnes sont concernées.

Je vous propose cet amendement, qui n'a rien à voir avec la TVA - il est donc tout à fait eurocompatible - et qui consiste à majorer légèrement les taxes de l'aviation civile afin d'augmenter les moyens destinés à renforcer les actions de protection de l'environnement et de développement économique en faveur des collectivités territoriales, des communes telles que Gonesse, situées à proximité des aéroports.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable pour deux raisons. D'abord, le FIATA n'a pas compétence pour les éléments dont nous parle notre collègue. Ensuite, les crédits sont peu consommés et il y a énormément de reports. Il conviendrait d'utiliser les crédits déjà existants avant d'en demander davantage.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le Gouvernement est sensible à la nécessité d'indemniser en quelque sorte les riverains des deux aéroports parisiens, puisque le problème se pose aussi à Orly. Il a décidé, à la suite du rapport Lachenaud, de vous présenter l'article 137 de la loi d e finances rectificative pour 1999 qui a institué deux fonds de compensation des nuisances, un pour chacun des aéroports.

La proposition de M. Cochet consiste à financer un nouveau dispositif d'aide aux collectivités territoriales par une augmentation de 11 % de la fiscalité pesant sur les usagers du transport aérien. Ce seul chiffre de 11 % explique pourquoi on ne peut, malheureusement, pas la retenir : nous souhaitons maîtriser l'évolution des prélèvements fiscaux afin d'éviter qu'ils ne prennent un poids toujours plus lourd.

M. Cochet peut constater la volonté politique du Gouvernement de prendre en compte ces questions et il sera sans doute d'accord pour retirer l'amendement.

M. Yves Cochet.

Non !

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 138.

(L'amendement n'est pas adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

MM. Cochet, Aschieri, Mme Aubert, MM. Mamère et Marchand ont présenté un amendement, no 129, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« Après l'article 302 bis MA du code général des impôts, il est inséré un article 302 bis MB ainsi rédigé :

« Art. 302 bis MB. - A compter du 1er janvier 2001, toute personne qui distribue pour son propre compte ou fait distribuer dans les boîtes à lettres ou sur la voie publique des documents publicitaires est tenue de contribuer financièrement à l'élimination des déchets ainsi produits, conformément aux dispositions de la loi 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux.

« Sont exonérés de cette contribution :

« l'Etat et les collectivités territoriales ;

« les oeuvres ou organismes d'intérêt général ayant un caractère philantropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l'environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises ;

« les syndicats et partis politiques.

« Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret conjoint du ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement et du ministre de l'industrie. »

La parole est à M. Yves Cochet.

M. Yves Cochet.

Cet amendement prolonge une mesure que nous avons adoptée l'an dernier, dite amendement Le Guen, à propos de la distribution de journaux gratuits dans les boîtes à lettres. Nous avions alors convenu qu'ils encombraient trop nos boîtes, et constituaient des déchets qu'il fallait recycler. Le principe d'une petite taxe sur ces distributions de gratuits avait été décidé, dont le produit irait à la presse, qui est libre en France, mais qu'il faut aider.

La mesure que je propose, qui n'avait pas été adoptée l'an dernier, consiste, par un procédé semblable à celui de Eco-Emballages pour les emballages industriels, à aider au recyclage de tous ces tracts publicitaires annonçant des promotions sur ceci ou cela, des quinzaines plus exceptionnelles les unes que les autres.

M. Jean-Jacques Jégou.

La quinzaine du rosbif !

M. Yves Crochet.

Oui, ou du vin, que sais-je encore ? Il y en a beaucoup et ça ennuie tout le monde. Moi, j'ai mis un petit autocollant « Pas de publicité dans ma boîte aux lettres. » Ce n'est pas très efficace, mais une petite

taxe pourrait, sinon dissuader les distributeurs, au moins aider au recyclage. Bien entendu, elle ne concernerait ni l'Etat, ni les collectivités territoriales, ni les syndicats et partis politiques.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou.

M. Jean-Jacques Jégou.

Je soutiens l'amendement de M. Cochet qui avait été déposé par plusieurs collègues, l'année dernière. On nous avait répondu à l'époque, monsieur le secrétaire d'Etat, qu'une commission étudiait l es propositions. Sans reprendre tout ce qu'a dit M. Cochet, j'insiste sur le fait que c'est une véritable charge pour les collectivités locales. Cela devient vraiment caricatural.

M. Philippe Auberger.

C'est vrai !

M. Jean-Jacques Jégou.

Il s'agit maintenant de véritables catalogues de plusieurs kilos !

M. Michel Bouvard.

Et Noël approche ! Ça va être l'annuaire !

M. Jean-Jacques Jégou.

C'est aux collectivités qu'il revient de mettre en place la valorisation de ces déchets.

Certes, Eco-Emballages nous aide à atténuer la charge qui pèse sur nos concitoyens, mais maintenant il faut que vous acceptiez, monsieur le secrétaire d'Etat, de soulager les collectivités locales en faisant participer les publicistes et les entreprises qui se servent exclusivement de ce mode de communication commerciale au coût de la collecte des différents journaux et magazines qui s'empilent dans nos villes.

M. Le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission n'a pas adopté cet amendement, non pas tant d'ailleurs pour des raisons de fond que de forme : un texte de loi ne peut pas proposer que les modalités d'application d'une taxe soient renvoyées à un décret. La rédaction est trop vague.

Nous avions eu la même discussion l'année dernière, monsieur le secrétaire d'Etat. Des négociations étaient en cours à l'initiative de Mme la ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire. Des propositions devaient nous être faites. Où en sommes-nous ?

M. Michel Bouvard.

Que fait la ministre ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Nous souhaitons, d'ici à la deuxième partie du projet de loi de finances, être éclairés sur les intentions du Gouvernement.

M. le président.

Alors, monsieur le secrétaire d'Etat, que fait Mme Voynet ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

M. Cochet met le doigt sur une situation réellement problématique qui lasse les destinataires de tous ces prospectus. Ce problème est en train de trouver des solutions au sein de la filière ellemême puisque, à la demande de Mme Voynet et sous l'égide de l'ADEME, neuf organisations professionnelles et entreprises du secteur de la production, édition, diffusion, recyclage de documents d'information publicitaire mènent une négociation et approfondissent les solutions possibles.

M. Michel Bouvard.

Nous sommes sauvés !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Ce sont des organisations professionnelles qui le font !

M. Michel Bouvard.

C'est la fiche de l'an dernier que vous lisez !

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

C'est aussi celle de l'an prochain ! (Sourires.)

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Des propositions concrètes seront faites avant la fin de l'année pour trouver des solutions à la pollution induite par la distribution de prospectus : financement d'entreprises d'écoemballages et de recyclage, financement du collectage par tri sélectif. Ce sont des solutions, écoutez-les.

M. Jean-Jacques Jégou.

Qui les paie ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Une taxe mettrait en cause l'équilibre fragile de la profession.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. Jean-Jacques Jégou.

Oui, bien sûr, Carrefour serait en danger !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Cette profession représente plus de 50 000 emplois sur le territoire. Le vote de l'amendement conduirait à une augmentation des coûts jusqu'à 60 % alors que, généralement, il s'agit d'annonceurs qui n'ont pas accès, pour des raisons financières, à d'autres médias tels que la presse ou la télévisio n.

M. Philippe Auberger.

La grande distribution ! Qui vous a dit ça ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

En outre, c'est une taxe qui pèserait sur La Poste car celle-ci distribue massivement des imprimés publicitaires et, pour partie, dans le cadre de ses missions de service public. On va voir si le véritable critère est, comme on l'affirme parfois, le maintien ou non des conditions de financement du service public. Voilà la vérité ! Une telle augmentation des coûts pour les clients de La Poste pèserait sur l'opérateur de service public, sur La Poste, et finalement sur son emploi et ses missions d'aménagement du territoire.

M. Jean-Jacques Jégou.

Il y a vraiment beaucoup à faire !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Au total, je ne crois pas ce ce soit par une taxe que l'on puisse résoudre ce type de problème de société mais par une action volontaire des entreprises, des collectivités locales, des organisations, des associations. C'est beaucoup plus de manière positive qu'il faut essayer de résoudre la question que, d'une manière habituelle, facile, et finalement paresseuse, par l'introduction d'une taxe. (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.)

M. le président.

Paresseuse ! Monsieur le secrétaire d'Etat !

M. Jean-Jacques Jégou.

C'en est trop !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je maintiens, monsieur Jégou, qu'une taxe augmenterait les prélèvements obligatoires et mettrait une filière et un opérateur de service public en difficulté. La Poste a fait des analyses extrêmement poussées pour le démontrer.

M. Jean-Jacques Jégou.

Elle devrait déjà faire des analyses sur la distribution du courrier !

M. Philippe Auberger.

Il faut être plus près des gens, monsieur le secrétaire d'Etat !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Nous engageons les partenaires que j'ai cités à conclure d'ici à la fin de l'année des mesures qui concrètement ralentiront le flux de prospectus et de papiers distribués dans les boîtes aux lettres.

M. Jean-Jacques Jégou.

Mais qui peut bien écrire des papiers pareils ?

M. Philippe Auberger.

C'est caricatural !

M. Le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le Gouvernement prend un engagement et propose une mesure positive. Je demande à l'Assemblée de repousser la taxe.

M. le président.

En retirant le terme « paresseux », qui est insolent à l'égard de nos collègues, monsieur le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Pas du tout ! Je ne retire pas le terme « paresseux » !

M. Philippe Auberger.

C'est vraiment caricatural !

M. le président.

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou.

M. Jean-Jacques Jégou.

Je suis complètement absourdi, monsieur le secrétaire d'Etat ! Comment vos collaborateurs peuvent-ils écrire des textes pareils ! Ce n'est pas possible.

Vous savez ce que nous devrions faire en réponse ? C'est, sans vouloir être séditieux, voter l'amendement, pour montrer combien votre réponse est insupportable ! Venez chez moi, monsieur le secrétaire d'Etat ! J'habite en banlieue comme M. Cochet et comme M. Carrez ! Regardez quels prospectus on trouve dans les boîtes aux lettres ! Ceux des grands groupes de distribution : But, Auchan, Carrefour, Monsieur Bricolage...

M. Philippe Auberger.

Les concessionnaires de voitures, les distributeurs de vin. Vous n'avez donc jamais ouvert une boîte aux lettres, monsieur le secrétaire d'Etat ?

M. Jean-Jacques Jégou.

C'est épouvantable !

M. le président.

Nous allons voir, monsieur Jégou, si vos collègues vous suivent.

M. Miche Bouvard.

Le plus inadmissible, c'est qu'il y ait des collaborateurs de M. le secrétaire d'Etat qui traitent les parlementaires de paresseux !

M. le président.

C'est l'action qui est paresseuse, monsieur Bouvard, pas les parlementaires. En tout cas, pas ceux qui sont ici !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Vous ne savez pas comment sont financés les services publics, monsieur Jégou. La publicité est un élément fondamental pour l'équilibre financier de la Poste ! Elle a un compte d'exploitation spécifique publicités !

M. Jean-Jacques Jégou, Et voilà pourquoi il ne faut pas entraver la distribution de la publicité !

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 129, qui semble provoquer beaucoup d'émoi.

(L'amendement est adopté.)

M. Didier Migaud, rapporteur général.

L'amendement est inapplicable et même anticonstitutionnel !

M. le président.

Monsieur le rapporteur général, ce n'est pas parce qu'un amendement est inapplicable ou contraire à la Constitution qu'il n'est pas adopté par l'Assemblée. Moi je constate les votes ! Et je puis vous indiquer qu'il y avait huit voix pour et six voix contre.

M. Michel Bouvard.

La solution paresseuse a gagné !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Elle sera censurée !

M. le président.

M. Gatignol et M. Gantier ont présenté un amendement, no 294, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. L'article 779 du code général des impôts est ainsi rédigé :

« Art. 779. I. Pour la perception des droits de mutation à titre gratuit, il est effectué un abattement forfaitaire de :

« a) 100 000 euros sur la part du conjoint survivant pour les mutations à titre gratuit entre vifs consentis par actes passés à compter du 1er janvier 2002 et pour les successions ouvertes à compter de cette date ;

« b) 100 000 euros sur la part de chacun des ascendants, sur la part de chacun des enfants vivants ou représentés et sur la part de chacun des frères et


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soeurs. Entre les représentants des enfants prédécédés, cet abattement se divise d'après les règles de la dévolution légale. En cas de donation, les enfants décédés du donateur sont, pour l'application de l'abattement représentés par leurs descendants donataires dans les conditions prévues par le code civil en matière de représentation successorale.

« II. Pour la perception des droits de mutation à titre gratuit, il est effectué un abattement de 50 000 euros sur la part de tout héritier, légataire ou donataire, incapable de travailler dans des conditions normales de rentabilité, en raison d'une infirmité physique ou mentale, congénitale ou acquise. Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités d'application du précédent alinéa.

« III. Pour la perception des droits de mutation à titre gratuit, il est effectué un abattement de 50 000 euros sur la part du partenaire lié au donateur ou au testateur par un pacte civil de solidarité défini à l'article 515-1 du code civil. Pour les mutations à titre gratuit entre vifs consentis par actes passés à compter du 1er janvier 2002 et pour les successions ouvertes à compter de cette date, le montant de l'abattement est de 55 000 euros.

« Cet abattement ne s'applique aux donations que si, à la date du fait générateur des droits, les partenaires sont liés depuis au moins deux ans par un pacte civil de solidarité. »

« IV. La perte de recettes pour l'Etat est compensée, à due concurrence, par la création de taxes additionnelles aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier.

M. Gilbert Gantier.

Si vous le permettez, monsieur le président, je défendrai en même temps les deux amendements, nos 294 et 293, de mon collègue Gatignol.

M. le président.

L'amendement no 293, présenté par M. Gatignol et M. Gantier, est ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le I de l'article 779 du code général des impôts est ainsi rédigé :

« I. Pour la perception des droits de mutation à titre gratuit, il est effectué un abattement forfaitaire de :

« a) 650 000 francs sur la part du conjoint survivant pour les mutations à titre gratuit entre vifs consenties par actes passés à compter du 1er janvier 2001 et pour les successions ouvertes à compter de cette date ;

« b) 650 000 francs sur la part de chacun des ascendants, sur la part de chacun des enfants vivants ou représentés et sur la part de chacun des frères et soeurs. Entre les représentants des enfants prédécédés, cet abattement se divise d'après les règles de la dévolution légale. En cas de donation, les enfants décédés du donateur sont, pour l'application de l'abattement, représentés par leurs descendants donataires dans les conditions prévues par le code civil en matière de représentation successorale.

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée, à due concurrence, par la création de t axes conditionnelles aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

Vous avez la parole, monsieur Gantier.

M. Gilbert Gantier.

Il s'agit d'un tout autre problème.

L'amendement no 294 tend à créer un abattement forfaitaire unique pour toute transmission par succession ou donation en ligne familiale directe, entre conjoints, et entre frères et soeurs, afin de faciliter ou de préserver la transmission du patrimoine familial.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Votre attitude dans la discussion de l'amendement précédent est inadmissible, messieurs de l'opposition ! Il n'est pas caricatural de parler des finances publiques !

M. Gilbert Gantier.

J'ai l'impression que personne ne m'écoute !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Vous n'avez aucune idée de la manière dont sont financés les services publics ! C'est tout à fait inadmissible !

M. le président.

Monsieur le secrétaire d'Etat, permettez-moi de vous rappeler que vous avez des procédures à votre disposition si vous estimez que le vote qui vient d'avoir lieu n'est pas admissible !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je ne peux pas laisser passer les propos qui ont été tenus par l'opposition, monsieur le président.

M. le président.

Contentez-vous de demander l'application du règlement et des dispositions qui régissent le fonctionnement de notre assemblée plutôt que d'interpeller les parlementaires dans l'hémicycle !

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

C'est parce que j'ai été moi-même interpellé, monsieur le président. C'est tout à fait différent.

M. le président.

Ah, pardon ! Cette partie m'avait échappé.

Vous avez la parole, monsieur Gantier.

M. Gilbert Gantier.

Je reprends mon propos.

M. le président.

Non, finissez, je vous prie. Nous en avons compris la première partie.

M. Gilbert Gantier.

Il y avait une autre conversation parallèle dan l'hémicycle.

Je défendrai simultanément les amendements nos 294 et 293 présentés par mon collègue Gatignol, qui tendent à créer un abattement forfaitaire unique pour toute transmission par succession ou donation en ligne familiale directe afin de préserver la transmission du patrimoine familial.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 294.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

La parole est à M. Gilbert Gantier, pour défendre l'amendement no 293.

M. Gilbert Gantier.

Il est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que la commission.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 293.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 440, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« Le huitième alinéa de l'article 980 bis du code général des impôts est abrogé. »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

L'amendement est défendu.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que la commission.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 440.

(L'amendement n'est pas adopté.)

(M. Yves Cochet remplace M. Raymond Forni au fauteuil de la présidence.)

PRÉSIDENCE DE M. YVES COCHET,

vice-président

M. le président.

Le Gouvernement a présenté un amendement, no 4, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« Après l'article 1647 C du code général des impôts, insérer un article 1647 C bis , ainsi rédigé :

« Art. 1647 C bis. I. A compter des impositions établies au titre de 2001, les entreprises qui exercent l'activité de transport sanitaire terrestre dans les conditions prévues aux articles L.

6312-1 et suivants du code de la santé publique bénéficient d'un dégrèvement de 50 % de la cotisation de taxe professionnelle due à raison de cette activité.

« Ce dégrèvement est accordé à compter de l'année qui suit celle au cours de laquelle une copie de la décision d'agrément délivrée en application des dispositions de l'article L.

6312-2 du code de la santé publique est adressée par l'entreprise au service des impôts dont relève chacun de ses établissements.

Toutefois, pour les impositions établies à compter de 2001, ce document peut être adressé jusqu'au 31 janvier 2001.

« Les entreprises qui exercent plusieurs activités d oivent en outre déclarer, chaque année pour c haque établissement, les éléments d'imposition affectés à l'activité de transport sanitaire terrestre au cours de l'année de référence retenue pour le calcul de la taxe. Cette déclaration est souscrite sur un imprimé conforme au modèle établi par l'administration, dans les délais fixés à l'article 1477. Pour les impositions établies au titre de 2001, cette déclaration est souscrite avant le 31 janvier 2001.

« En cas de cessation de leur activité de transport sanitaire terrestre ou de retrait de leur agrément, les entreprises doivent en informer le service des impôts avant le 1er janvier de l'année qui suit celle de la cessation ou du retrait. »

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

L'amendement no 4 complète les dispositions que nous avions proposées à l'article 10. Le carburant représente le troisième poste de dépense des entreprises de transport sanitaire, appelés souvent, d'un terme plus générique, les ambulanciers.

Afin de prendre en compte l'augmentation des charges qui résultent de la hausse des carburants à laquelle sont confrontées ces entreprises, le Gouvernement est convenu de réduire de 50 % les cotisations de taxe professionnelle dues au titre de cette activité.

Le coût de cette mesure pour 2001 est évalué à 75 millions de francs et il est entièrement pris en charge par l'Etat.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Favorable.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

C'est bien d'accorder une telle réduction, mais que se passera-t-il lorsque le cours du pétrole baissera ?

M. Philippe Auberger.

C'est une bonne question. Il y aura l'effet cliquet.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

4. (L'amendement est adopté.)

M. le président.

M. Michel Bouvard et les membres du groupe du Rassemblement pour la République ont présenté un amendement, no 271, ainsi libellé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le II de l'article 242-OC de l'annexe II du code général des impôts est ainsi rédigé :

« II. Par dérogation aux dispositions du I, les assujettis soumis de plein droit ou sur option au régime normal d'imposition peuvent demander un remboursement mensuel lorsque la déclaration du mois précédent fait apparaître un crédit de taxe d éductible d'un montant au moins égal à 5 000 francs. »

« II. Le III de l'article 242-OC de la même annexe est ainsi rédigé :

« III. Par dérogation aux dispositions du I, les assujettis placés sous le régime d'acomptes prévu au 3 de l'article 287 du code général des impôts peuvent demander un remboursement mensuel du crédit de la taxe déductible lorsque son montant est au moins égal à 5 000 francs. »

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Il s'agit de permettre aux entreprises, et notamment aux artisans, d'obtenir des remboursements mensuels des crédits de TVA afin que ceux-ci ne pèsent pas trop sur leur trésorerie. Cette mesure serait cohérente avec la mise en oeuvre de la TVA à taux réduit dans le secteur du bâtiment, laquelle génère un crédit de TVA parfois important pour les entreprises du bâtiment. D'aucuns trouveront que c'est un effet pervers de la mesure. Je considère pour ma part que c'est un effet positif.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis défavorable.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 271.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Estrosi et M. Lasbordes ont présenté un amendement, no 349, ainsi rédigé :

« Après l'article 12, insérer l'article suivant :

« I. Le g de l'article 11 de la loi de finances pour 2000 (no 99-1172 du 30 décembre 1999) est abrogé.

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilles Carrez, pour défendre cet amendement.

M. Gilles Carrez.

Je tiens à cet amendement, monsieur le président. C'est pourquoi je le défends.

Après la bonne action de votre prédécesseur, monsieur le secrétaire d'Etat, qui a consisté à supprimer le droit de bail qui pèse sur les locataires, il est proposé dans cet amendement de supprimer la taxe additionnelle au droit de bail qui, elle, pèse sur les propriétaires.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ? M. Didier Migaud rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le coût de la mesure est très élevé : 3,7 milliards. Avis défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 349.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Nous reprenons l'ordre normal d'examen des articles.

Nous revenons donc à l'article 24.

Article 24

M. le président.

« Art. 24. Par dérogation à l'article

L. 651-2-1 du code de la sécurité sociale, le prélèvement prévu au premier alinéa du II de l'article 2 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 (no 98-1194 du 23 décembre 1998) est reconduit et son montant est porté à 1 350 millions de francs en 2001. »

La parole est à M. Maurice Adevah-Poeuf, inscrit sur l'article.

M. Maurice Adevah-Poeuf.

Je rappelle que, par suite d'une décision du Parlement, un prélèvement d'un montant de 1 350 millions de francs sur le produit de la contribution sociale de solidarité à la charge des sociétés la C3S - contribue au financement du budget annexe des prestations sociales agricoles et est destiné à la revalorisation des retraites agricoles selon un plan pluriannuel qui nous a été présenté par le Premier ministre et par le ministre de l'agriculture et que nous avons approuvé.

L'article 24 a pour objet de reconduire ce prélèvement.

Cette mesure aura pour incidence de porter la retraite d'un chef d'exploitation de 3 200 francs par mois à 3 395 francs par mois, celle des veuves de chef d'exploitation de 3 000 francs à 3 185 francs par mois, et celle des conjoints et aides familiaux de 2 400 francs à 2 700 francs par mois. Cette proposition nous paraît conforme aux engagements qui ont été pris. Toutefois cette augmentation ne concerne que les carrières pleines.

L'année dernière, en seconde partie de loi de finances, j'avais fait remarquer à M. le ministre de l'agriculture, notre ancien collègue et toujours ami Glavany, que les retraites des personnels agricoles qui ne comptabilisent pas le nombre de cotisations requis n'étaient pas soumises à revalorisation. L'ensemble des petits retraités agricoles a quelque mal à comprendre qu'après avoir travaillé dixneuf ans ou dix-neuf ans et demi - je n'ai plus les chiffres exacts en tête - leurs retraites ne puissent être, comme dans le cas des carrières à taux plein, revalorisées.

Monsieur le secrétaire d'Etat, j'aimerais que vous demandiez à votre collègue de l'agriculture de bien vouloir être plus généreux dans le décret fixant la réfaction pour l'année 2001, pour les retraités agricoles qui ne peuvent pas faire valoir carrière pleine.

M. le président.

M. Migaud, rapporteur général, a présenté un amendement, no 62, ainsi rédigé :

« Dans l'article 24, substituer aux mots : "et son", les mots : "au profit du budget annexe des prestations sociales agricoles. Son". »

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Il s'agit d'un amendement rédactionnel.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Accord du Gouvernement.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

62. (L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 24, modifié par l'amendement no

62. (L'article 24, ainsi modifié, est adopté.)

Article 25

M. le président.

« Art. 25. - I. - A l'article 63 de la loi no 90-85 du 23 janvier 1990 complémentaire à la loi no 88-1202 du 30 décembre 1988 modifiée relative à l'adaptation de l'exploitation agricole à son environnement économique et social, les mots : "dans la limite de six fois le plafond prévu à l'article L.

241-3 du code de la sécurité sociale" sont supprimés.

« II. - La deuxième phrase du 1er alinéa de l'article

L. 622-1 du code de la sécurité sociale est supprimée.

« III. - La deuxième phrase de l'article L.

731-11 du code rural est supprimée. »

M. de Courson et M. Geugenwin ont présenté un amendement, no 431, ainsi libellé :

« I. Rédiger ainsi le III de l'article 25 :

« III. - L'article L. 731-11 du code rural est ainsi rédigé :

« Art. L.

731-11. - Les cotisations relatives aux prestations familiales et à l'assurance vieillesse dues par les chefs d'exploitation ou d'entreprise mentionnés au 1o de l'article L.

722-4 ne peuvent être inférieures à des minima définis par décret. »

« II. - Compléter cet article par le paragraphe suivant :

« La perte de recettes pour le BAPSA est compensée par le relèvement à due concurrence du taux visé à l'article 1609 unvicies du code général des impôts. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou, pour soutenir cet amendement.

M. Jean-Jacques Jégou.

Cet amendement a été déposé par M. Charles de Courson, qui est rapporteur spécial du BAPSA.

Le projet de loi propose de ne supprimer, dans le calcul de l'assiette minimale des exploitants agricoles, que la m ajoration de l'assiette minimale, actuellement de 8 00 SMIC, prévue pour les exploitants dont d'exploitation a une superficie comprise entre 1,5 et 3,5 SMI.

Cette proposition laisse, en revanche, entière l'assiette minimale de 800 SMIC pour les plus petites exploitations, d'une superficie allant de 0,5 SMI - seuil d'assujettissement à la MSA - à 1,5 SMI.

Selon M. de Courson, il conviendrait de procéder en une seule étape à la suppression totale de l'assiette minimale des cotisations d'assurance maladie, en écartant également l'assiette minimale déterminée par décret sur la base de 800 SMIC. Le coût de cette mesure ne serait que d'environ 220 millions de francs.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable. Cela dit, c'est une question sur laquelle il nous faudra revenir.

Il faut que la réflexion mûrisse.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable également. Le rapport de Mme Marre et de M. Cahuzac aborde cette question : elle sera donc traitée ultérieurement dans un cadre plus global.

M. le président.

La parole est à M. Jérôme Cahuzac.

M. Jérôme Cahuzac.

Dans le rapport est en effet très clairement évoquée la possibilité de supprimer cette assiette minimale sur 800 SMIC puisque aujourd'hui pour les chefs d'exploitation, nous avons un système de cotisations dégressif : certains payent sur ce qu'ils n'ont pas, 800 SMIC, quand d'autres ne payent pas sur ce qu'ils ont puisque les cotisations maladie sont toujours plafonnées.

Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, il est proposé de revenir sur la deuxième anomalie, c'est-à-dire de déplafonner les cotisations maladie. Il est également proposé de revenir sur une partie de la première puisque sera soumis à notre assemblée, la semaine prochaine, la proposition de supprimer les majorations de cotisations maladie, en tenant compte des surfaces auxquelles vous avez fait référence.

Il est exact aussi qu'à cette occasion, nous demanderons, je pense de façon unanime, au Gouvernement à ce que cette première modification ne soit considérée que comme une étape et que, l'année suivante, nous supprimions cette assiette minimale de sorte que les exploitants puissent effectivement payer des cotisations d'assurance maladie sur le revenu réel et non pas sur un revenu fictif.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 431.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Migaud, rapporteur général, a présenté un amendement, no 63, ainsi rédigé :

« Compléter l'article 25 par le paragraphe suivant :

« IV. - Les dispositions des I à III sont applicables à compter du 1er janvier 2001. »

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Amendement de précision.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Accord.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

63. (L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 25, modifié par l'amendement no

63. (L'article 25, ainsi modifié, est adopté.)

Article 26

M. le président.

« Art. 26. - Au troisième alinéa de l'article L. 5211-28 du code général des collectivités territoriales, les mots : "500 millions de francs" sont remplacés par les mots : "1 000 millions de francs". »

Je suis saisi de trois amendements, nos 323, 413 et 64, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 323, présenté par M. Carrez et les m embres du groupe du Rassemblement pour la République, est ainsi rédigé :

« I. A la fin de l'article 26 substituer aux mots : "1 000 millions de francs", les mots : "1 400 millions de francs".

« II. Compléter cet article par le paragraphe suivant :

« Les pertes de recettes pour l'Etat sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts ».

L'amendement no 413, présenté par MM. Cuvilliez, Bocquet, Brard, Feurtet, Vila et les membres du groupe communiste, est ainsi rédigé :

« I. A la fin de l'article 26, substituer à la somme "1 000 millions de francs", la somme : "1 400 millions de francs".

« II. Compléter cet article par le paragraphe suivant :

« Le taux de l'impôt sur les sociétés est relevé à due concurrence ».

L'amendement no 64, présenté par M. Migaud, rapporteur général, et M. Bonrepaux est ainsi rédigé :

« I. A la fin de l'article 26 substituer à la somme : "1 000 millions de francs", la somme : "1 200 millions de francs".

« II. Compléter cet article par le paragraphe suivant :

« La perte de recettes est compensée a due concurrence par la création, au profit de l'Etat, d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts ».

La parole est à M. Gilles Carrez, pour soutenir l'amendement no 323.

M. Gilles Carrez.

Dans la loi Chevènement sur l'intercommunalité, il est prévu que, pendant cinq ans à partir de 2000, chaque nouvelle communauté d'agglomération bénéficie, la première année de sa constitution, d'une base de départ de dotation globale de fonctionnement par habitant de 250 francs. Et une dotation de 500 millions de francs est prévue chaque année pour ce faire.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

En 1999, cinquante communautés d'agglomération ont été créées et il a fallu, lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative pour 2000 au printemps dernier majorer cette dotation de 250 millions de francs afin de pouvoir honorer l'engagement figurant dans la loi Chevènement d'accorder 250 francs par habitant.

On aborde aujourd'hui la répartition de 2001. Or, pendant l'année 2000, se sont créées ou sont sur le point de se créer plusieurs dizaines de nouvelles communautés d'agglomération qui s'ajoutent aux cinquante créées pendant l'année 1999 et qui sont prises en compte au titre de l'année 2000. Une dotation complémentaire de l'ordre de 1,4 milliard se révèle d'ores et déjà nécessaire. Or, dans le projet de loi de finances que nous propose le Gouvernement, il n'a été prévu qu'une dotation de 1 milliard de francs, ce qui va entraîner une insuffisance de financement. Et, quand une insuffisance de financement se fait jour, la loi Chevènement, prévoit de la combler mécaniquement par un prélèvement sur la dotation de compensation à la taxe professionnelle. Or, cette dotation est la variable du contrat de solidarité et de croissance qui permet d'ajuster l'excédent de versement des concours de l'Etat.

Tout cela est un peu compliqué, car ce sont comme des tuyaux qui s'ajustent les uns aux autres. On retiendra, en conclusion, qu'il manque 400 millions de francs et que je propose un amendement pour remédier à cette situation.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard, pour soutenir l'amendement no 413.

M. Jean-Pierre Brard.

Notre amendement est tout à fait identique à celui de M. Carrez, car, comme le note justement le rapport de M. Migaud, la dotation prévue par l'Etat pour financer les communautés d'agglomération peut déjà être considérée comme insuffisante si elle demeure fixée au milliard de francs proposé par cet article.

Un amendement de la commission propose de porter cette dotation à 1,2 milliard de francs. C'est déjà mieux, mais le nombre des communautés d'agglomération qui devraient voir le jour en 2001 nous conduit à considérer qu'il conviendrait d'aller un peu au-delà. On ne peut en effet prendre le risque de voir la DCTP être amputée de nouvelles ponctions, alors qu'elle devrait déjà subir, comme le note notre rapporteur général, une diminution de 5,4 % en 2001. Il ne faudrait pas que la mise en oeuvre d'une réforme initiée par le Gouvernement vienne dégrader ce qui a déjà été accompli depuis 1997 pour construire un véritable pacte de croissance et de solidarité entre l'Etat et les collectivités locales.

M. le président.

La parole est à M. le rapporteur général, pour soutenir l'amendement no 64 et donner l'avis de la commission sur les amendements nos 323 et 413.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Avis défavorable sur les deux amendements, compte tenu précisément de l'amendement no 64 qui propose de voter une somme de 1,200 milliard au lieu du milliard proposé par le Gouvernement.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement sur ces trois amendements ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Même avis que le rapporteur général. Le Gouvernement fait un effort exceptionnel en portant de 500 millions à 1 milliard de francs la dotation destinée à encourager l'intercommunalité conformément à ce qui est prévu dans la loi du 12 juillet 1999. Le rapporteur général a obtenu, au nom de la commission des finances, une rallonge de 200 millions de francs. Le 1,200 milliard ainsi dégagé sera largement suffisant pour faire face aux engagements de la loi de juillet 1999 visant à accélérer l'intercommunalité.

M. Gilles Carrez.

On en reparlera !

M. le président.

Vous êtes favorable à l'amendement no 64...

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Et défavorable aux deux autres.

M. le président.

Levez-vous le gage sur l'amendement no 64 ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je lève le gage sur l'amendement no

64.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou.

M. Jean-Jacques Jégou.

Messieurs les ministres, nous devrions pouvoir nous mettre d'accord par le fait que, à ce jour, comme l'a excellemment fait remarquer Gilles Carrez, nous pouvons connaître le nombre de communautés d'agglomération en fonctionnement tout comme le nombre de celles qui se créeront au 31 décembre ou au 1er janvier. Dès lors, il suffit de multiplier, selon le principe de la loi Chevènement, 250 francs par le nombre d'habitants pour tomber, sans nous disputer, sur la somme nécessaire.

Vous l'avez estimée, monsieur le secrétaire d'Etat, à 1 milliard. M. Gilles Carrez, spécialiste en la matière, dit 1,4 milliard ; M. Brard tombe sur le même chiffre. Notre rapporteur général, qui sentait certainement que votre milliard ne faisait pas le compte, propose une solution centriste...

(Sourires.)

M. Jean Bardet.

C'est un spécialiste qui parle ! Le centre ne mène nulle part !

M. Jean-Jacques Jégou.

Plutôt que de nous disputer sur les 200 millions qui pourraient ou non manquer, ne pourrions-nous pas affiner les chiffres et tomber d'accord sur le montant nécessaire ? Je suis d'autant plus intéressé qu'après avoir eu une communauté d'agglomération m ort-née, je la vois redémarrer en 2001. Avec sept communes, c'est la troisième du Val-de-Marne et nous sommes dans le droit fil de la loi Chevènement.

Croyez-vous toujours, comme je le pense, aux communautés d'agglomération et souhaitez-vous qu'elles se développent ? Gilles Carrez a parlé de la nécessité de transférer les besoins éventuels sur la DCTP. Pouvez-vous nous dire comment évoluera pour 2001 l'enveloppe globale de cette dotation ? Nous serions très intéressés à ce que vous nous donniez une réponse dans les jours suivants afin de savoir si, une fois de plus, nous devrons déplorer une minoration des crédits.

M. le président.

La parole est à M. Augustin Bonrepaux.

M. Augustin Bonrepaux.

Monsieur le secrétaire d'Etat, vous nous dites qu'en n'inscrivant que 1 milliard, l'Etat fait un effort exceptionnel. Je vous ferai simplement remarquer que ce crédit ne correspond même pas à ce qui aurait dû être prévu alors même que les prévisions de l'année dernière étaient déjà trop pessimistes. Autrement dit, la loi Chevènement a finalement connu un succès plus important que prévu. On peut s'en réjouir ; encore faudrait-il que les moyens correspondants soient mis en place pour accompagner cette montée en puissance de la


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

coopération des agglomérations. Faute de quoi, nous ne pourrons que constater, malgré une progression de la DGF de 3,4 %, que la dotation des communautés de communes n'augmente pas, tout comme le DSU, qui diminuerait même si un crédit de 350 millions n'était pas prévu, ou la DSR pour laquelle le rapporteur général a heureusement pris la précaution de prévoir 150 millions.

M. Michel Bouvard.

Tout à fait.

M. Augustin Bonrepaux.

En d'autres termes, les prévisions budgétaires ne seraient pas équitables et se traduiraient finalement par une perte au niveau de la DCTP et par un affaiblissement de la coopération en milieu rural et de la solidarité rurale. Il faudra pour l'avenir affiner les prévisions et, si la coopération s'accroît, majorer les crédits en conséquence. Le rapporteur général a prévu 200 millions supplémentaires ; espérons que cela suffira.

Je ne peux qu'être d'accord avec son amendement, puisque je l'ai cosigné. Mais il faudra être plus précis à l'avenir dans les prévisions afin de ne pas totalement dépouiller tant les communes sur lesquelles on prélève la DCTP que les communes des zones rurales.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 323.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 413.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 64, compte tenu de la suppression du gage.

(L'amendement, ainsi modifié, est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 26, modifié par l'amendement no 64 modifié.

(L'article 26, ainsi modifié, est adopté.)

Après l'article 26

M. le président.

M. Migaud, rapporteur général,

M M. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Feurtet, Vila et Mme Jambu ont présenté un amendement, no 65 rectifié, ainsi libellé :

« Après l'article 26, insérer l'article suivant :

« I. 1o Après l'article 1388 du code général des impôts, il est inséré un article 1388 bis ainsi rédigé :

« Art. 1388 bis . - I. - La base d'imposition à la taxe foncière sur les propriétés bâties des logements à usage locatif mentionnés à l'article L. 441-1 du code de la construction et de l'habitation, appartenant à l'un des organismes cités à l'article L. 411-2 du même code ou à une société d'économie mixte et a yant bénéficié d'une exonération prévue aux articles 1384, 1384 A, au II bis de l'article 1385 ou acquis avant le 1er janvier 1998 en vue de leur location avec le concours financier de l'Etat en application du 3o de l'article L. 351-2 du code de la construction et de l'habitation, fait l'objet d'un abattement de 30 % lorsque ces logements sont situés en z ones urbaines sensibles mentionnées au 3 de l'article 42 modifié de la loi no 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire.

« II. L'abattement prévu au I est réservé aux logements faisant l'objet d'une convention passée entre le propriétaire et le représentant de l'Etat dans le département, relative à l'entretien et à la gestion du parc, ayant pour but d'améliorer la qualité du service rendu aux locataires.

« Cet abattement s'applique au titre des impositions établies de 2001 à 2006 et à compter du 1er janvier de l'année suivant celle de la signature de la convention.

« III. Pour bénéficier de l'abattement prévu au I, les organismes concernés doivent adresser au service des impôts du lieu de situation des biens, avant le 1er janvier de l'année suivant celle de las ignature de la convention, une déclaration conforme au modèle établi par l'administration comportant tous les éléments d'identification des biens. Elle doit être accompagnée d'une copie de la convention visée au II et des documents justifiant des modalités de financement de la construction ou de l'acquisition. Lorsque la déclaration est souscrite hors délai, l'abattement s'applique pour la période restant à courir après le 31 décembre de l'année de la souscription.

« IV. Pour l'application de l'abattement prévu au I au titre de 2001, la déclaration visée au III, accompagnée d'une copie de la convention visée au II, doit être souscrite avant le 1er mars 2001 ».

« 2o Au premier alinéa de l'article 1522 du code général des impôts, les mots, : "taxe foncière" sont remplacés par les mots : "taxe foncière, défini par l'article 1388".

« 3o L'article 1389 du code général des impôts est ainsi modifié :

« a) Au II, après les mots : "Les réclamations", sont insérés les mots : "présentées en application du I".

« b) Il est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

« III. Le dégrèvement prévu au premier alinéa du I s'applique également aux logements à usage l ocatif, attribués sous conditions de ressources conformément à l'article L. 411-1 du code de la construction et de l'habitation, vacants depuis plus de 3 mois et appartenant à l'un des organismes visés à l'article L. 411-2 du même code ou à une société d'économie mixte. Ces logements doivent être situés dans un immeuble destiné, soit à être démoli, soit à f aire l'objet de travaux définis au 1o de l'article R. 323-3 du même code et financés par la subvention prévue aux articles R.

323-1 à R. 323-5 du même code. »

« Le dégrèvement est subordonné à la présentation par le propriétaire, selon le cas, soit de l'autorisation de démolir prévue à l'article L. 443-15-1 du code de la construction et de l'habitation, soit la décision de subvention des travaux prévue à l'article R. 323-5 du même code. »

« 4o La perte de recettes résultant des dispositions du I de l'article 1388 bis du code général des impôts pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale dotés d'une fiscalité propre, à l'exception de ceux faisant application du II de l'article 1609 nonies C du même code, est compensée par une augmention, à due concurrence, de la dotation globale de fonctionnement.

« 5o Les dispositions des 2o et 3o s'appliquent à compter des impositions établies au titre de 2001.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

« II. Les pertes de recettes pour l'Etat résultant du I sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. Son taux est fixé à due concurrence des pertes de recettes et son assiette et ses modalités de recouvrement sont celles des taxes auxquelles elle s'ajoute. »

Sur cet amendement, le Gouvernement a présenté deux sous-amendements nos 555 et 554.

Le sous-amendement no 555 est ainsi rédigé :

« I. Après le troisième alinéa du 1o du I de l'amendement no 65 rectifié, insérer l'alinéa suivant :

« Toutefois, pour les impositions établies au titre de 2001, l'abattement prévu au I est appliqué aux logements appartenant à des organismes ou à des sociétés d'économie mixte soit qui ont fait l'objet d'un plan de redressement attesté par la Caisse de garantie du logement social, soit dont le conseil d'administration a pris une délibération décidant, pour l'ensemble de leurs logements autres que ceux faisant l'objet de travaux de réhabilitation aidés par l'Etat, de maintenir jusqu'au 31 décembre 2001, le m ontant des loyers en vigueur au 31 décembre 2000. »

« II. En conséquence, dans le dernier alinéa du 1o du I de cet amendement, substituer aux mots : "de la convention visée" les mots : "de l'attestation de la Caisse de garantie du logement social ou de la délibération visées" et aux mots : "1er mars 2001" les mots : "31 janvier 2001". »

Le sous-amendement no 554 est ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le 4o du I de l'amendement no 65 rectifié :

« 4o Il est institué une dotation budgétaire destinée à compenser les pertes de ressources résultant des dispositions du I de l'article 1388 bis du code général des impôts pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale dotés d'une fiscalité propre, à l'exception de ceux faisant application du II de l'article 1609 nonies C du même code.

« La compensation versée à chaque commune ou établissement public de coopération intercommunale est égale, chaque année, au produit du montant de l'abattement mentionné au I de l'article 1388 bis par le taux de taxe foncière sur les propriétés bâties voté par la collectivité ou l'établissement public au titre de l'année précédant celle de l'imposition.

« Pour les communes qui appartiennent à un établissement public de coopération intercommunale sans fiscalité propre, le taux voté par la commune au titre de l'année précédente est majoré du taux appliqué la même année au profit de l'établissement public de coopération intercommunale. »

La parole est à M. le rapporteur général pour soutenir l'amendement no 65 rectifié.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Je laisse à

M. Jean-Pierre Brard le soin de le présenter.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Je vous remercie, monsieur le rapporteur général.

Le Gouvernement avait pris, ces deux dernières années, des engagements concernant le foncier bâti. Au moment du débat relatif au projet de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains, notre groupe avait obtenu l'assurance d'un abattement partiel de la base de la taxe sur le foncier bâti en faveur des organismes HLM et pour les sociétés d'économie mixte, lesquels devaient s'engager en contrepartie à consacrer des moyens financiers nouveaux à l'entretien de leur parc et au développement de services de proximité rendus aux locataires.

L'amendement no 65 rectifié n'a d'autre but que de concrétiser dans la loi de finances cette volonté de préserver et d'améliorer la qualité et le cadre de vie dans le parc du logement social existant.

Actuellement, les organismes de logement social bénéficient, sous certaines conditions, d'une exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties pendant une période de quinze ou vingt-cinq ans selon les cas. A l'issue de cette période, les organismes redeviennent imposables dans les conditions de droit commun.

Or nombreux sont les organismes qui sortent aujourd'hui, pour une certaine partie de leur patrimoine, de la période d'exonération, ce qui se traduit par une charge substantielle, encore plus difficile à supporter lorsque leur parc est situé dans les zones défavorisées.

Par ailleurs, les organismes doivent en principe acquitter la taxe foncière au titre des logements vacants, quand bien même cette vacance serait liée au fait qu'il a été décidé de démolir l'immeuble ou de procéder à des travaux importants.

Ainsi proposons-nous d'appliquer un abattement de 30 % sur la valeur locative pour les immeubles situés dans des zones urbaines sensibles, pour les offices HLM et les SEM qui auront bénéficié d'un financement aidé par l'Etat dans le cadre d'une convention relative à la gestion du parc et aux services rendus aux locataires. Il est également proposé d'étendre aux offices HLM et aux SEM le bénéfice d'un dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés bâties en cas de vacance de logements.

L'abattement de 30 % s'appliquerait de 2001 à 2006, terme des contrats de ville. Ce dispositif a pour but d'alléger la charge fiscale des organismes HLM et des sociétés d'économie mixte propriétaires de logements dans les quartiers urbains en difficulté.

Cette mesure concernant les organismes de logement social est une chose, mais une autre promesse avait été faite et renouvelée, qui ne s'est pas jusqu'à présent concrétisée. Or ce gouvernement a l'habitude de tenir ses promesses, à tel point que la droite lui en a fait reproche.

Le dispositif promis ne devait pas viser seulement les logements sociaux, mais également s'appliquer aux personnes les plus modestes, tout en prenant garde de ne pas créer des trappes à pauvreté.

Chacun d'entre nous, en particulier dans les agglomérations, connaît des situations de personnes modestes.

Que l'un des deux conjoints vienne à disparaître, et voilà une vieille dame, par exemple, obligée de vendre le pavillon où elle habitait depuis quarante ou cinquante ans parce qu'elle n'arrive pas à joindre les deux bouts, notamment lorsqu'il s'agit de payer la taxe foncière. Chacun sait que dans une ville comme Montreuil, qui pourtant se situe dans la moyenne nationale, un pavillon peut entraîner une taxe foncière sur le bâti de 7 000 à 8 000 francs.

Un tel chiffre n'a rien d'extraordinaire.

Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'Etat, nous attendons une réponse claire. Un engagement avait été pris sur le principe à l'occasion des deux dernières lois de finances : le moment est venu de le tenir.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Favorable. C'est un très bon amendement.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Le Gouvernement est très sensible à la situation des organismes HLM et des sociétés d'économie mixte dont les charges augmentent en effet en raison des sorties d'exonération de longue durée prévues en matière de taxes foncières.

Il n'était d'ailleurs pas hostile, ainsi qu'il a eu l'occasion de le dire, à ce que des mesures d'allégement de la taxe foncière soient envisagées pour ces organismes. Le groupe communiste et apparentés, dont M. Brard et particulièrement Mme Jambu, ont beaucoup oeuvré pour qu'un soutien soit apporté aux bailleurs sociaux, surtout en zone urbaine sensible.

Les mesures proposées paraissent à ce titre tout à fait légitimes. Je vous en remercie, monsieur Brard, ainsi que le groupe communiste et apparentés qui s'est mobilisé pour mener à bien ce dispositif. Je comprends votre attachement à la logique d'un amendement qui met en avant la qualité du service rendu aux locataires par les organismes HLM. Nous la partageons d'autant plus qu'elle est dans le droit-fil des dispositions du projet de loi

«

SRU » que votre assemblée devrait, je l'espère, prochainement adopter, et que votre amendement permettra de mettre en oeuvre dès 2001.

J'ajoute cependant que le Gouvernement, tout comme le mouvement HLM, est conscient que la question du loyer est primordiale et que le premier des services que peut rendre un organisme HLM est de servir une bonne prestation avec un loyer modéré. C'est pourquoi le mouvement HLM et le Gouvernement se sont attachés à définir des mesures permettant de garantir le gel des loyers en 2000 et 2001, ainsi qu'une sortie progressive de l'exonération à compter de 2002. Cet enjeu nous paraît aujourd'hui essentiel pour les locataires. C'est d'ailleurs ce qui ressort des contacts que mes collègues Jean-Claude Gayssot et Louis Besson ont noués avec des associations telles que la Confédération nationale du logement, que vous connaissez bien. Des mesures concrètes ont été mises en place dans le but de totalement neutraliser l'impact financier de la hausse du livret A.

Le sous-amendement no 555, proposé par le Gouvernement, me paraît de nature à concilier les différents objectifs que je viens d'exposer. Il n'interdit pas, loin de là, d'engager au plus vite la préparation des conventions sur les services de proximité offerts dès 2001 aux locataires. Ilr end même ces conventions obligatoires avant le 31 décembre 2001. Toutefois, et pour cette même année, il subordonne le bénéfice de la mesure à un engagement de maintenir le gel des loyers.

Enfin, le mécanisme proposé pour compenser la perte de recettes résultant de l'abattement de 30 % pour les communes et leurs groupements doit être écarté, car la DGF n'a pas vocation à compenser des pertes de recettes fiscales. Il est donc proposé de créer une dotation budgétaire sur le budget du ministère de l'intérieur, qui s'ajoutera à celle existant déjà pour les exonérations de foncier bâti dont bénéficient les organismes HLM, et qui sera destinée à compenser les pertes de ressources résultant de ce dispositif pour les communes et leurs groupements. Tel est l'objet, au demeurant strictement technique, du sous-amendement no 554 que je vous propose d'adopter. Au bénéfice de l'adoption de ces deux sousamendements, le Gouvernement émet un avis favorable à l'amendement no 65 rectifié dont il lève le gage.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission sur les deux sous-amendements du Gouvernement ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

A priori favorable.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Je suis un peu écartelé, monsieur le secrétaire d'Etat : vous me demandez de choisir entre fromage et dessert... Or tout repas équilibré mérite de bénéficier de l'un et de l'autre !

M. Jean-Jacques Jégou.

Gare à l'indigestion !

M. Jean-Pierre Brard.

Ce qui me pousse néanmoins à adhérer à votre point de vue - bien que je ne puisse parler à la place de Mme Jambu, qui n'est pas avec nous ce soir -, c'est le fait que vous ayez fort légitimmeent souligné la nécessité d'un engagement très important sur ces questions. Or vous savez que Mme Janine Jambu et nombre de collègues, également maires, de notre groupe, y sont extrêmement attentifs. Pour résumer votre point de vue, nous aurons un blocage des loyers afin de ne pas entamer le pouvoir d'achat des locataires - et même leur offrir un petit plus du fait des évolutions prévisibles -, mais nous utilisons l'année 2001 pour préparer des conventions qui répondent à notre objectif premier.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Exact.

M. Jean-Pierre Brard.

Dans ce cas, je me rallie à votre proposition, monsieur le secrétaire d'Etat. Je suis du reste étonné que M. Jégou ne m'ait pas fait remarquer les concessions que le Gouvernement fait aux groupes de sa majorité. Comme nous avons l'habitude de travailler en transparence, il n'est un secret pour personne que c'était un des points sur lesquels nous discutions depuis que nous travaillons sur la loi de finances. Et voilà, monsieur Jégou, que ce travail aboutit dans l'hémicycle, en toute transparence... Ce qui prouve que lorsque nous discutons avec le Gouvernement en défendant les intérêts de nos mandants, c'est-à-dire des gens qui nous font confiance, nous sommes entendus. J'aurais évidemment mauvaise grâce à m'en plaindre !

M. le président.

Je mets aux voix le sous-amendement no 555.

(Le sous-amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix le sous-amendement no 554.

(Le sous-amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 65 rectifié, compte tenu de la suppression du gage et modifié par les sous-amendements adoptés.

(L'amendement, ainsi modifié, est adopté.)

M. le président.

MM. Cuvilliez, Brard, Bocquet, Fleurtet, Vila et les membres du groupe communiste ont présenté un amendement, no 556, ainsi libellé :

« Après l'article 26, insérer l'article suivant :

« I. 1.

Après l'article 1391 A du code général des impôts, il est créé un article 1391 B ainsi rédigé :

« Art. 1391 B. Les redevables âgés de plus de soixante-dix ans au 1er janvier de l'année d'imposition autres que ceux visés à l'article 1391 et qui occupent leur habitation principale dans les conditions prévues à l'article 1390 bénéficient d'un dégrèvement d'office de 500 francs de la taxe foncière sur les propriétés bâties afférente à cette habitation lorsque le montant des revenus de l'année préc édente n'excède pas la limite prévue à l'article 1417. »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

«

2. Les dispositions du 1 sont applicables pour les impositions étalies au titre de 2001 et des années suivantes.

« II. Dans la première phrase du I de l'article 1417, les mots : "de l'article 1391" sont remplacés par les mots : "des articles 1391 et 1391 B".

« III. Les pertes de recettes pour l'Etat résultant du I sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Voilà l'amendement que certains ont appelé « l'amendement pour les veuves ». C'est un peu vrai, même s'il existe également des veufs aux revenus très modestes, eux aussi concernés. Il est à noter que cet amendement, auquel nous tenons beaucoup, ne vaut pas seulement pour les agglomérations d'Ile-de-France. Notre collègue Jean Vila, député de Perpignan, remarquait que nombre de personnes d'un certain âge dans sa région pourraient en bénéficier s'il était adopté. Nous souhaitons évidemment qu'il marque une première avancée dans un processus de prise en compte, sans tomber dans les trappes à pauvreté, de la réalité des revenus les plus modestes, afin de traiter la taxe sur le foncier bâti dans le même esprit que la taxe d'habitation.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

La commission n'a pas examiné cet amendement. Si elle en avait été saisie, je pense qu'elle aurait exprimé un avis favorable, compte tenu de l'intérêt qu'il présente.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, je saisis l'occasion de cet amendement déposé par le groupe communiste et apparentés pour dresser un rapide bilan des mesures prises à la demande ou à l'inspiration des collègues de M. Brard.

Comme vous l'avez vous-même rappelé, monsieur Brard, une discussion c'est un dialogue. Vous avez marqué au début de ce débat votre attachement à la solidarité majoritaire, tout en émettant certaines réserves sur le texte tel qu'il vous était présenté dans sa première partie.

Il est donc normal qu'à travers la discussion, comme cela a été le cas avec vous, comme cela a été le cas avec le groupe socialiste, avec nos collègues du RCV, et aussi, d'une autre façon, avec l'opposition,...

M. Jean-Jacques Jégou.

Et les Verts ? M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Dans RCV, il y a V ! Quoi qu'il en soit, il est utile que ce dialogue ait lieu.

Il y a un certain nombre de dispositions pour lesquelles votre groupe, monsieur Brard, a plaidé et pour lesquelles il a, soit totalement, soit en partie, satisfaction, ayant été associé à leur inspiration. Peut-être l'une des plus importantes est-elle celle de l'extension de la ristourne de CSG et de CRDS. Bien évidemment, vous avez souhaité que la limite puisse être portée de 1,3 fois le SMIC à nettement plus. Mais comme je l'ai indiqué, il y a un mouvement progressif, il y a aussi les contraintes budgétaires et sociales que vous connaissez. En tout cas, le Gouvernement a accepté de porter cette limite à 1,4 fois le SMIC, de sorte qu'elle concernera des centaines de milliers de personnes au revenu modeste.

De la même façon, vous avez été extrêmement désireux que soit mis sous condition de ressources l'abattement de 8 000 et 16 000 francs sur les dividendes, ce que le Gouvernement a accepté.

L'exonération de la redevance TV pour les plus de soixante-dix ans, proposée par le rapporteur général, a reçu votre soutien. Le Gouvernement l'accepte.

Vous avez également travaillé pour la diminution de l'avoir fiscal sur les participations mineures, ou jugées spéculatives, des entreprises. C'est également un point sur lequel vous aurez satisfaction.

De même, l'augmentation de la réduction d'impôt sur l es cotisations syndicales, qui a été proposée par M. Emmanuelli, je crois, est un point qui vous intéressait beaucoup. Le Gouvernement peut vous donner satisfaction.

Il y a quelques minutes de cela, a été adoptée l'augmentation de la dotation pour l'intercommunalité. Même si cela ne va pas aussi loin que ce qui avait été souhaité, cela représente tout de même plusieurs centaines de millions de plus, en faveur des communes, que ce qui avait été envisagé par le Gouvernement au début.

Et puis, il y a des mesures qui ont été déposées par votre groupe et sur lesquelles le Gouvernement se range à vos arguments : la non-indexation du seuil de l'ISF, qui est un point auquel vous tenez beaucoup ; l'exonération de la vignette pour les associations et les syndicats ; ce que l'on vient de dire pour le foncier bâti des HLM - c'est une discussion qui avait été engagée il y a déjà pas mal de temps, et qui trouve à présent sa conclusion.

Enfin, le dernier point, c'est la question que vous soulevez à l'instant, celle du dégrèvement d'office, sous conditions de ressources, de 500 francs sur le foncier bâti pour les personnes veuves - on parle des veuves, mais sont aussi concernées des personnes qui vivent en couple, ou des hommes - qui sont âgées de plus de soixante-dix ans. Cela représente 300 000 personnes et un coût de 150 millions supplémentaires. Dans l'esprit de dialogue, et de dialogue positif, que vous avez vous-même bien voulu souligner, le Gouvernement tient à dire qu'il donne son accord à cette disposition.

Lorsqu'on fait la liste de tous ces éléments, on constate qu'il y a des modifications significatives, qui vont dans le sens de vos préoccupations traditionnelles, renouvelées cette année. C'est la preuve que la majorité est une majorité de dialogue. Et je suis sûr que cela permettra, tout en gardant les spécificités qui sont les vôtres, d'affirmer la solidarité majoritaire nécessaire au bon fonctionnement du travail que nous faisons ensemble. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)

M. Jean-Jacques Jégou.

Ah, comme c'est beau ! Le spectacle est impressionnant.

M. le président.

Si j'ai bien compris, le Gouvernement est prêt à accepter la levée du gage ? M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Oui.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 556, compte tenu de la suppression du gage.

(L'amendement, ainsi modifié, est adopté.)

Article 27

M. le président.

« Art. 27. - Au titre de 2001, le montant de la dotation de solidarité urbaine, tel qu'il résulte de l'article L. 2334-13 du code général des collectivités


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territoriales et de l'article 59 de la loi de finances pour 1999 (no 98-1266 du 30 décembre 1998), est majoré de 350 millions de francs. Cette majoration n'est pas prise en compte dans le montant de la dotation globale de fonctionnement pour l'application du I et du II de l'article 57 de la loi de finances pour 1999 susmentionnée. »

M. Migaud, rapporteur général, et M. Bonrepaux ont présenté un amendement, no 85, ainsi rédigé :

« Compléter l'article 27 par le paragraphe suivant :

« II. - Pour l'année 2001, la première fraction de la dotation de solidarité rurale visée à l'article L. 2334-21 du code général des collectivités territoriales est majorée de 150 millions de francs prélevés sur la somme prévue au 5o du II de l'article 1648 A bis du code général des impôts. »

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Cet amendement reprend un amendement que nous avions déposé l'année dernière avec Augustin Bonrepaux. Il s'agit de majorer de 150 millions de francs la fraction « bourgs-centre » de la dotation de solidarité rurale, dans le cadre du fonds national de péréquation de la taxe professionnelle.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Très favorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

85. (L'amendement est adopté.)

M. le président.

Je mets aux voix l'article 27, modifié par l'amendement no

85. (L'article 27, ainsi modifié, est adopté.)

Article 28

M. le président.

Je rappelle que l'article 28, relatif au prélèvement opéré au profit du budget des Communautés européennes, a été adopté au cours de la séance de jeudi après-midi.

Après l'article 28

M. le président.

M. Gantier a présenté un amendement, no 255, ainsi rédigé :

« Après l'article 28, insérer l'article suivant :

« I. Les articles 726 à 730 quater du code général des impôts sont supprimés.

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575, 575 A et 575 B du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier.

M. Gilbert Gantier.

Après cette grande page d'éloquence parlementaire que nous a offerte M. le ministre, j'ai un peu honte de revenir à des problèmes un peu triviaux. Il s'agit des articles 726 à 730 quater du code général des impôts. Les cessions de titres de sociétés, constatées ou non par un acte, sont soumises à un droit de mutation de 1 % ou 4,80 % selon les cas. Ce droit n'existait pas, en l'absence d'acte, avant la loi de finances pour 1999. Par ailleurs, ce droit n'existe pas dans la plupart des pays européens, et quand il existe il est infiniment plus faible. Comme cela n'est pas très favorable au développement de la place de Paris, il est proposé de supprimer ces droits qui favorisent le développement de places concurrentes.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 255.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président.

M. Gantier a présenté un amendement, no 253, ainsi rédigé :

« Après l'article 28, insérer l'article suivant :

« I. Les articles 978 à 985 du code général des impôts sont supprimés.

« II. La perte de recettes pour l'Etat est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575, 575 A et 575 B du code général des impôts. »

La parole est à M. Gilbert Gantier.

M. Gilbert Gantier.

L'amendement no 253 a la même aspiration. Il s'agit de l'impôt sur les opérations de bourse, qui pénalise la place de Paris. Nous avons participé, il y a quelque temps, à une réunion sur les animateurs de la place de Paris, à laquelle participaient d'ailleurs un certain nombre de nos collègues socialistes, qui ont trouvé, en effet, qu'il fallait la favoriser. Je pense donc qu'ils pourraient voter cet amendement aujourd'hui, puisqu'ils l'avaient voté moralement le jour de cette réunion.

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Défavorable.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Défavorable.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 253.

(L'amendement n'est pas adopté.)


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Article 29 et état A

M. le président.

Je donne lecture de l'article 29 et de l'état A annexé :

TITRE II

DISPOSITIONS RELATIVES À L'ÉQUILIBRE

DES RESSOURCES ET DES CHARGES

« Art. 29. I. Pour 2001, les ressources affectées au budget évaluées dans l'é tat A annexé à la présente loi, les plafonds des charges et l'équilibre général qui en résulte sont fixés aux montants suivants : (En millions de francs.)

RESSOURCES DÉPENSES ordinaires civiles DÉPENSES civiles en capital DÉPENSES militaires DÉPENSES totales ou plafond des charges

SOLDES A. Opérations à caractère définitif Budget général Montants bruts

...........................................................................

................

1 895 609 1 766 788 A déduire : remboursements et dégrèvements d'impôts

.............

366 970 366 970 Montants nets du budget général

.......................................................

1 528 639 1 399 818 79 255 244 734 1 723 807 Comptes d'affectation spéciale

.................................................

81 999 21 340 60 611 81 951 Totaux pour le budget général et les comptes d'affectation spéciale

...........................................................................

......

1 610 638 1 421 158 139 866 244 734 1 805 758 Budgets annexes Aviation civile

...........................................................................

...................

8 958 6 866 2 092 8 958 Journaux officiels

...........................................................................

............

1 269 948 321 1 269 Légion d'honneur

...........................................................................

............

121 107 14 121 Ordre de la Libération

...........................................................................

... 6 4 2 6 Monnaies et médailles

...........................................................................

.. 1 201 1 161 40 1 201 Prestations sociales agricoles

................................................................

96 221 96 221 » 96 221 Totaux des budgets annexes

.........................................................

107 776 105 307 2 469 107 776 Solde des opérations définitives (A)

......................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 195 120 B. Opérations à caractère temporaire Comptes spéciaux du Trésor Comptes d'affectation spéciale

.............................................................. »

48 Comptes de prêts

...........................................................................

...........

9 249 3 492 Comptes d'avances

...........................................................................

........

369 185 365 298 Comptes de commerce (solde)

.............................................................

102 Comptes d'opérations monétaires (solde)

.........................................

391 C omptes de règlement avec les gouvernements étrangers (solde)

...........................................................................

............................. 15 Solde des opérations temporaires (B)

...................................

...........................................................................

...........................................................................

.......

9 118 Solde général (A + B)

..................................................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 186 002


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

« II. Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie est autorisé à procéder, en 2001, dans des conditions fixées par décret :

«

1. A des emprunts à long, moyen et court terme libellés en euros pour couvrir l'ensemble des charges de trésorerie ou pour renforcer les réserves de change ;

«

2. A des conversions facultatives, à des opérations de pension sur titres d'Etat, à des opérations de dépôts de liquidités sur le marché interbancaire de la zone euro et auprès des Etats de la même zone, des rachats, des échanges d'emprunts, à des échanges de devises ou de taux d'intérêt, à l'achat ou à la vente d'options ou de contrats à terme sur titres d'Etat.

« III. Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie est autorisé à donner, en 2001, la garantie de refinancement en devises pour les emprunts communautaires.

« IV. Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie est, jusqu'au 31 décembre 2001, habilité à conclure, avec des établissements de crédit spécialisés dans le financement à moyen et long terme, des investissements, des conventions établissant pour chaque opération les modalités selon lesquelles peuvent être stabilisées les charges du service d'emprunts qu'ils contractent en devises étrangères. »

É T A T A Tableau des voies et moyens applicables au budget de 2001

I. BUDGET GE NÉRAL (En milliers de francs)

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 A. - Recettes fiscales

1. Impôt sur le revenu 0001 Impôt sur le revenu

...........................................................................

...........................................................................

......................

343 550 000

2. Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles 0002 Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles

...........................................................................

......................

54 300 000

3. Impôt sur les sociétés 0003 Impôt sur les sociétés

...........................................................................

...........................................................................

..................

326 840 000

4. Autres impôts directs et taxes assimilées 0004 Retenues à la source sur certains bénéfices non commerciaux et de l'impôt sur le revenu

..................................

2 500 000 0005 Retenues à la source et prélèvements sur les revenus de capitaux m obiliers, prélèvement sur les bons anonymes

...........................................................................

...........................................................................

............................................

9 500 000 0006 Prélèvements sur les bénéfices tirés de la construction immo bilière (loi no 63-254 du 15 mars 1963, art. 28-IV) » 0007 Précompte dû par les sociétés au titre de certains bénéfi ces distribués (loi no 65-566 du 12 juillet 1965, art. 3) 9 600 000 0008 Impôt de solidarité sur la fortune

...........................................................................

.......................................................................

17 520 000 0009 Taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et de sto ckage

...................................................

1 520 000 0010 Prélèvements sur les entreprises d'assurance

...........................................................................

................................................

400 000 0011 Taxe sur les salaires

...........................................................................

...........................................................................

.....................

51 430 000 0012 Cotisation minimale de taxe professionnelle

...........................................................................

..................................................

2 300 000 0013 Taxe d'apprentissage

...........................................................................

...........................................................................

....................

180 000 0014 Taxe de participation des employeurs au financement de la formation profess ionnelle continue

........................

190 000 0015 Taxe forfaitaire sur les métaux précieux, les bijoux, les objets d'ar t, de collection et d'antiquité

........................

370 000 0016 Contribution sur logements sociaux

...........................................................................

.................................................................. »

0017 Contribution des institutions financières

...........................................................................

..........................................................

2 200 000 0018 Prélèvement sur les entreprises de production pétrolière

...........................................................................

..........................

3 000 000 0019 Recettes diverses

...........................................................................

...........................................................................

............................

240 000 0020 Contribution de France Télécom au financement du service public de l' enseignement supérieur des télécommunications

...........................................................................

...........................................................................

.......................... »

Totaux pour le 4

...........................................................................

...........................................................................

............

100 950 000

5. Taxe intérieure sur les produits pétroliers 0021 Taxe intérieure sur les produits pétroliers

...........................................................................

.......................................................

167 570 000

6. Taxe sur la valeur ajoutée 0022 Taxe sur la valeur ajoutée

...........................................................................

...........................................................................

..........

901 520 000

7. Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes 0023 Mutations à titre onéreux de créances, rentes, prix d'offices

...........................................................................

...................

2 250 000 0024 Mutations à titre onéreux de fonds de commerce

...........................................................................

.......................................

1 300 000 0025 Mutations à titre onéreux de meubles corporels

...........................................................................

..........................................

25 000 0026 Mutations à titre onéreux d'immeubles et droits immobiliers

...........................................................................

................. »

0027 Mutations à titre gratuit entre vifs (donations)

...........................................................................

..............................................

9 400 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0028 Mutations à titre gratuit par décès

...........................................................................

.....................................................................

36 200 000 0031 Autres conventions et actes civils

...........................................................................

......................................................................

2 200 000 0032 Actes judiciaires et extrajudiciaires

...........................................................................

.................................................................... »

0033 Taxe de publicité foncière

...........................................................................

...........................................................................

..........

550 000 0034 Taxe spéciale sur les conventions d'assurance

...........................................................................

..............................................

16 800 000 0036 Taxe additionnelle au droit de bail

...........................................................................

.................................................................... »

0039 Recettes diverses et pénalités

...........................................................................

...........................................................................

... 775 000 0041 Timbre unique

...........................................................................

...........................................................................

.................................

2 500 000 0044 Taxe sur les véhicules des sociétés

...........................................................................

................................................................... »

0045 Actes et écrits assujettis au timbre de dimension

...........................................................................

........................................

3 100 000 0046 Contrats de transport

...........................................................................

...........................................................................

.................... »

0047 Permis de chasser

...........................................................................

...........................................................................

.........................

105 000 0051 Impôt sur les opérations traitées dans les bourses de valeurs

...........................................................................

...............

3 000 000 0059 Recettes diverses et pénalités

...........................................................................

...........................................................................

... 2 695 000 0061 Droits d'importation

...........................................................................

...........................................................................

......................

9 500 000 0062 Prélèvements et taxes compensatoires institués sur divers produits

...........................................................................

..... »

0064 Autres taxes intérieures

...........................................................................

...........................................................................

...............

1 200 000 0065 Autres droits et recettes accessoires

...........................................................................

.................................................................

200 000 0066 Amendes et confiscations

...........................................................................

...........................................................................

...........

400 000 0067 Taxe sur les activités polluantes

...........................................................................

......................................................................... »

0081 Droits de consommation sur les tabacs

...........................................................................

........................................................... »

0082 Taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés

...........................................................................

..................

1 710 000 0083 Taxe sur les concessionnaires d'autoroutes

...........................................................................

....................................................

2 810 000 0086 Taxe spéciale sur les débits de boissons

...........................................................................

........................................................

37 000 0089 Taxe sur les installations nucléaires de base

...........................................................................

.................................................

844 000 0091 Garantie des matières d'or et d'argent

...........................................................................

.............................................................

210 000 0092 Amendes, confiscations et droits sur acquits non rentrés

...........................................................................

.........................

4 000 0093 Autres droits et recettes à différents titres

...........................................................................

......................................................

55 000 0094 Taxe spéciale sur la publicité télévisée

...........................................................................

............................................................

105 000 0096 Taxe spéciale sur certains véhicules routiers

...........................................................................

.................................................

1 450 000 0097 Cotisation à la production sur les sucres

...........................................................................

........................................................

1 800 000 0098 Taxes sur les stations et liaisons radioélectriques privées

...........................................................................

........................

30 000 0099 Autres taxes

...........................................................................

...........................................................................

.....................................

185 000 Totaux pour le 7

...........................................................................

...........................................................................

............

101 440 000 B. - Recettes non fiscales

1. Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier 0107 Produits de l'exploitation du service des constructions aéronautiques au titre de ses activités à l'exportation » 0108 Produits de l'exploitation du service des constructions et armes navales au titre de ses activités à l'exportation » 0109 Produits de l'exploitation du service des fabrications d'armements au titre de ses activités à l'exportation

.... »

0110 Produits des participations de l'Etat dans des entreprises financières

...........................................................................

.. 5 350 000 0111 Contribution de la Caisse des dépôts et consignations représentati ve de l'impôt sur les sociétés

...................... »

0114 Produits des jeux exploités par La Française des jeux

...........................................................................

...............................

7 600 000 0115 Produits de la vente des publications du Gouvernement

...........................................................................

.......................... »

0116 Produits des participations de l'Etat dans des entreprises non financièr es et bénéfices des établissements publics non financiers

...........................................................................

...........................................................................

..............

6 890 000 0129 Versements des budgets annexes

...........................................................................

......................................................................

247 000 0199 Produits divers

...........................................................................

...........................................................................

................................ »

Totaux pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

............

20 087 000

2. Produits et revenus du domaine de l'Etat 0201 Versement de l'Office national des forêts au budget général

...........................................................................

.................. »

0202 Recettes des transports aériens par moyens militaires

...........................................................................

...............................

6 000 0203 Recettes des établissements pénitentiaires

...........................................................................

......................................................

60 000 0207 Produits et revenus du domaine encaissés par les comptables des impôts

..................................................................

2 100 000 0208 Produit de la cession de biens appartenant à l'Etat réalisée dans le cadre des opérations de délocalisation

»

0210 Produit de la cession du capital d'entreprises appartenant à l'Etat

...........................................................................

....... »

0299 Produits et revenus divers

...........................................................................

...........................................................................

..........

75 000 Totaux pour le 2

...........................................................................

...........................................................................

............

2 241 000

3. Taxes, redevances et recettes assimilées 0301 Redevances, taxes ou recettes assimilées de protection sanitaire et d'or ganisation des marchés de viandes

395 000 0302 Cotisation de solidarité sur les céréales et graines oléagineus es

...........................................................................

........... »

0309 Frais d'assiette et de recouvrement des impôts et taxes établis ou pe rçus au profit des collectivités locales et de divers organismes

...........................................................................

...........................................................................

...............

19 049 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0310 Recouvrement des frais de justice, des frais de poursuite et d'instance

........................................................................

57 000 0311 Produits ordinaires des recettes des finances

...........................................................................

................................................

11 000 0312 Produit des amendes forfaitaires de la police de la circulation

...........................................................................

...............

2 080 000 0313 Produit des autres amendes et condamnations pécuniaires

...........................................................................

.....................

3 350 000 0314 Prélèvements sur le produit des jeux dans les casinos régis par la loi du 15 juin 1907

.........................................

5 200 000 0315 Prélèvements sur le pari mutuel

...........................................................................

.........................................................................

2 200 000 0318 Produit des taxes, redevances et contributions pour frais de contrôle pe rçues par l'Etat

........................................

681 000 0323 Droits d'inscription pour les examens organisés par les différents mi nistères, droits de diplômes et de scolarité perçus dans différentes écoles du Gouvernement

...........................................................................

....................................

3 000 0325 Recettes perçues au titre de la participation des employeurs à l'effo rt de construction

...........................................

3 645 000 0326 Reversement au budget général de diverses ressources affectées

...........................................................................

.........

3 350 000 0327 Rémunération des prestations assurées par les services du Tréso r public au titre de la collecte de l'épargne 1 130 000 0328 Recettes diverses du cadastre

...........................................................................

...........................................................................

... 186 000 0329 Recettes diverses des comptables des impôts

...........................................................................

...............................................

565 000 0330 Recettes diverses des receveurs des douanes

...........................................................................

...............................................

95 000 0331 Rémunération des prestations rendues par divers services ministéri els

.........................................................................

1 400 000 0332 Pénalité pour défaut d'emploi obligatoire des travailleurs handica pés et des mutilés de guerre

..........................

10 000 0333 Frais de gestion du service chargé de la perception de la redevance audi ovisuelle

..................................................

482 000 0335 Versement au Trésor des produits visés par l'article 5, dernier alinéa, de l'ordonnance no 45-14 du 6 janvier 1945 100 000 0337 Redevances versées par les entreprises dont les emprunts bénéficie nt de la garantie de l'Etat

........................... »

0339 Redevance d'usage des fréquences radioélectriques

...........................................................................

...................................

860 000 0399 Taxes et redevances diverses

...........................................................................

...........................................................................

....

60 000 Totaux pour le 3

...........................................................................

...........................................................................

............

44 909 000

4. Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital 0401 Récupération et mobilisation des créances de l'Etat

...........................................................................

....................................

280 000 0402 Annuités diverses

...........................................................................

...........................................................................

...........................

2 000 0403 Contribution des offices et établissements publics de l'Etat dotés de l'autonomie financière et des compagnies de navigation subventionnées, sociétés d'économie mixte, entrep rises de toute nature ayant fait appel au concours financier de l'Etat

...........................................................................

...........................................................................

....

8 000 0404 Intérêts des prêts du Fonds de développement économique et s ocial

...........................................................................

50 000 0406 Intérêts des prêts consentis aux organismes d'habitation à loye r modéré et de crédit immobilier

..................... »

0407 Intérêts des dotations en capital et des avances d'actionnaire accord ées par l'Etat

..................................................

1 930 000 0408 Intérêts sur obligations cautionnées

...........................................................................

..................................................................

13 000 0409 Intérêts des prêts du Trésor

...........................................................................

...........................................................................

......

3 900 000 0410 Intérêts des avances du Trésor

...........................................................................

...........................................................................

3 000 0411 Intérêts versés par divers services de l'Etat ou organismes gér ant des services publics au titre des avances » 0499 Intérêts divers

...........................................................................

...........................................................................

..................................

200 000 Totaux pour le 4

...........................................................................

...........................................................................

............

6 386 000

5. Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat 0501 Retenues pour pensions civiles et militaires (part agent)

...........................................................................

..........................

27 930 000 0502 Contributions aux charges de pensions de France Télécom

...........................................................................

.....................

8 770 000 0503 Retenues de logement effectuées sur les émoluments de fonctionnaires et officiers logés dans des immeubles appartenant à l'Etat ou loués par l'Etat

...........................................................................

........................................................

7 000 0504 Ressources à provenir de l'application des règles relatives aux cumul s des rémunérations d'activité

...............

250 000 0505 Prélèvement effectué sur les salaires des conservateurs des hypoth èques

...................................................................

1 990 000 0506 Recettes diverses des services extérieurs du Trésor

...........................................................................

....................................

30 000 0507 Contribution de diverses administrations au Fonds spécial de retraite de s ouvriers des établissements industriels de l'Etat

...........................................................................

...........................................................................

..............................

80 000 0508 Contributions aux charges de pensions de La Poste

...........................................................................

...................................

15 522 000 0509 Contributions aux charges de pensions de divers organismes publics ou semipublics

...........................................

5 026 000 0599 Retenues diverses

...........................................................................

...........................................................................

.......................... »

Totaux pour le 5

...........................................................................

...........................................................................

............

59 605 000

6. Recettes provenant de l'extérieur 0601 Produits des chancelleries diplomatiques et consulaires

...........................................................................

............................

380 000 0604 Remboursement par les Communautés européennes des frais d'assiette et de perception des impôts et taxes perçus au profit de son budget

...........................................................................

.......................................................................

1 130 000 0606 Versement du Fonds européen de développement économique régiona l

...................................................................... »

0607 Autres versements des Communautés européennes

...........................................................................

...................................

185 000 0699 Recettes diverses provenant de l'extérieur

...........................................................................

......................................................

8 000 Totaux pour le 6

...........................................................................

...........................................................................

............

1 703 000

7. Opérations entre administrations et services publics 0702 Redevances et remboursements divers dus par les compagnies de chemins de fe r d'intérêt local et entreprises similaires

...........................................................................

...........................................................................

.......................................

1 000 0708 Reversements de fonds sur les dépenses des ministères ne donnant pas lieu à rétablissement de crédits

.....

400 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0709 Réintégration au budget général des recettes des établisseme nts dont l'autonomie a été supprimée par le décret du 20 mars 1939

...........................................................................

...........................................................................

.......... »

0712 Remboursement de divers frais de gestion et de contrôle

...........................................................................

.......................

14 000 0799 Opérations diverses

...........................................................................

...........................................................................

.......................

165 000 Totaux pour le 7

...........................................................................

...........................................................................

............

580 000

8. Divers 0801 Recettes en contrepartie des dépenses de reconstruction

...........................................................................

.........................

10 000 0802 Recouvrements poursuivis à l'initiative de l'Agence judiciaire du Tré sor. Recettes sur débets non compris dans l'actif de l'administration des finances

...........................................................................

..........................................................

105 000 0803 Remboursements de frais de scolarité, de pension et de trousseau par les anciens élèves des écoles du Gouvernement qui quittent prématurément le service de l'Etat

...........................................................................

..................

15 000 0804 Pensions et trousseaux des élèves des écoles du Gouvernement

...........................................................................

.........

15 000 0805 Recettes accidentelles à différents titres

...........................................................................

...........................................................

3 235 000 0806 Recettes en atténuation des charges de la dette et des frais de tréso rerie

...................................................................

18 500 000 0807 Reversements de la Banque française du commerce extérieur

...........................................................................

............... »

0808 Remboursements par les organismes d'habitation à loyer modéré des prêts accordés par l'Etat

........................ »

0809 Recettes accessoires sur les dépenses obligatoires d'aide sociale et de santé

............................................................

1 000 0810 Ecrêtement des recettes transférées aux collectivités locales (loi du 7 janvier 1983 modifiée)

.............................. »

0811 Récupération d'indus

...........................................................................

...........................................................................

....................

1 050 000 0812 Reversements de la Compagnie française d'assurance pour le commerce exté rieur

.................................................

11 000 000 0814 Prélèvements sur les fonds d'épargne gérés par la Caisse des dépôts et consignations

.........................................

20 000 000 0816 Versements de la Caisse d'amortissement de la dette sociale au budget de l' Etat

....................................................

12 500 000 0817 Recettes en atténuation de trésorerie du Fonds de stabilisation des c hanges

.............................................................. »

0818 Versements de l'établissement public prévu à l'article 46 de la lo i de finances pour 1997 (no 96-1181 du 30 décembre 1996)

...........................................................................

...........................................................................

....................

1 464 000 0899 Recettes diverses

...........................................................................

...........................................................................

............................

3 070 000 Totaux pour le 8

...........................................................................

...........................................................................

............

70 965 000

C. Prélèvements sur les recettes de l'Etat

1. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivité s locales 0001 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation global e de fonctionnement

.......................................

115 808 927 0002 Prélèvement sur les recettes de l'Etat du produit des amendes forfait aires de la police de la circulation

........

2 080 000 0003 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation spé ciale pour le logement des instituteurs

.........

2 163 918 0004 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle 3 943 072 0005 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation de com pensation de la taxe professionnelle

.....

11 523 313 0006 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds de compensa tion pour la TVA

.......................................

23 500 000 0007 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la compensation d' exonérations relatives à la fiscalité locale 12 768 200 0008 Dotation élu local

...........................................................................

...........................................................................

...........................

285 105 0009 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit de la collectivité territoriale de Corse et des départements de Corse

...........................................................................

...........................................................................

..............................................

114 200 0010 Compensation de la suppression de la part salaire de la taxe professionnelle

............................................................

35 350 000 Totaux pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

............

207 536 735

2. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes 0001 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du budget des Commun autés européennes

.................................

99 500 000

D. Fonds de concours et recettes assimilées

1. Fonds de concours et recettes assimilées 1100 Fonds de concours ordinaires et spéciaux

...........................................................................

...................................................... »

1500 Fonds de concours. - Coopération internationale

...........................................................................

......................................... »

Totaux pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

............ »

RÉCAPITULATION GÉNÉRALE A. Recettes fiscales 1 Impôt sur le revenu

...........................................................................

...........................................................................

......................

343 550 000 2 Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles

...........................................................................

......................

54 300 000 3 Impôts sur les sociétés

...........................................................................

...........................................................................

................

326 840 000 4 Autres impôts directs et taxes assimilées

...........................................................................

........................................................

100 950 000 5 Taxe intérieure sur les produits pétroliers

...........................................................................

.......................................................

167 570 000 6 Taxe sur la valeur ajoutée

...........................................................................

...........................................................................

..........

901 520 000 7 Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes

...........................................................................

.............

101 440 000 Totaux pour la partie A

...........................................................................

..........................................................................

1 996 170 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 B. Recettes non fiscales 1 Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier

....................................

20 087 000 2 Produits et revenus du domaine de l'Etat

...........................................................................

.......................................................

2 241 000 3 Taxes, redevances et recettes assimilées

...........................................................................

.........................................................

44 909 000 4 Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital

...........................................................................

..............................

6 386 000 5 Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat

...........................................................................

......................................

59 605 000 6 Recettes provenant de l'extérieur

...........................................................................

........................................................................

1 703 000 7 Opérations entre administrations et services publics

...........................................................................

..................................

580 000 8 Divers

...........................................................................

...........................................................................

.................................................

70 965 000 Totaux pour la partie B

...........................................................................

..........................................................................

206 476 000

C. Prélèvements sur les recettes de l'Etat 1 Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivité s locales

...................................................................... 207 536 735 2 Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes

..................................................... 99 500 000 Totaux pour la partie C

...........................................................................

.......................................................................... 307 036 735

D. Fonds de concours et recettes assimilées 1 Fonds de concours et recettes assimilées

...........................................................................

....................................................... »

Total général

...........................................................................

...........................................................................

...........

1 895 609 265 II. - BUDGETS ANNEXES (En francs)

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 Aviation civile 1re

SECTION. - EXPLOITATION 7001 Redevances de route

...........................................................................

...........................................................................

....................

5 054 000 000 7002 Redevances pour services terminaux de la circulation aérienne pour la mé tropole

...................................................

1 142 000 000 7003 Redevances pour services terminaux de la circulation aérienne pour l'out re-mer

......................................................

120 000 000 7004 Autres prestations de service

...........................................................................

...........................................................................

....

52 426 764 7006 Ventes de produits et marchandises

...........................................................................

..................................................................

9 395 127 7007 Recettes sur cessions

...........................................................................

...........................................................................

...................

768 343 7008 Autres recettes d'exploitation

...........................................................................

...........................................................................

....

29 774 789 7009 Taxe de l'aviation civile

...........................................................................

...........................................................................

...............

1 418 341 492 7100 Variation des stocks

...........................................................................

...........................................................................

...................... »

7200 Productions immobilisées

...........................................................................

...........................................................................

........... »

7400 Subvention du budget général

...........................................................................

...........................................................................

120 000 000 7600 Produits financiers

...........................................................................

...........................................................................

.........................

7 000 000 7700 Produits exceptionnels

...........................................................................

...........................................................................

................. »

7800 Reprises sur provisions

...........................................................................

...........................................................................

................

393 840 000 Total des recettes brutes en fonctionnement

...........................................................................

.................................

8 347 546 515 Total des recettes nettes de fonctionnement

...........................................................................

..................................

8 347 546 515 2e

SECTION. - OPÉRATIONS EN CAPITAL Prélèvement sur le fonds de roulement

...........................................................................

........................................................... »

9100 Autofinancement (virement de la section Exploitation)

...........................................................................

...............................

1 481 902 018 9201 Recettes sur cessions (capital)

...........................................................................

...........................................................................

.. » 9202 Subventions d'investissement reçues

...........................................................................

................................................................ »

9700 Produit brut des emprunts

...........................................................................

...........................................................................

.........

610 012 982 9900 Autres recettes en capital

...........................................................................

...........................................................................

........... »

Total des recettes brutes en capital

...........................................................................

...................................................

2 091 915 000 A déduire : Autofinancement (virement de la section Exploitation)

...........................................................................

............................... 1 481 902 018 Total des recettes nettes en capital

...........................................................................

...................................................

610 012 982 Total des recettes nettes

...........................................................................

...........................................................

8 957 559 497 Journaux officiels 1re

SECTION. - EXPLOITATION 7000 Vente de produits fabriqués, prestations de services, marchandises

...........................................................................

.....

1 259 000 000 7100 Variation des stocks (production stockée)

...........................................................................

........................................................ »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 7200 Production immobilisée

...........................................................................

...........................................................................

............... »

7400 Subventions d'exploitation

...........................................................................

...........................................................................

.......... »

7500 Autres produits de gestion courante

...........................................................................

................................................................. »

7600 Produits financiers

...........................................................................

...........................................................................

......................... »

7700 Produits exceptionnels

...........................................................................

...........................................................................

.................

6 000 000 7800 Reprises sur amortissements et provisions

...........................................................................

..................................................... »

Total des recettes brutes en fonctionnement

...........................................................................

.................................

1 265 000 000 A déduire : Reprises sur amortissements et provisions

...........................................................................

..................................................... »

Total des recettes nettes de fonctionnement

...........................................................................

..................................

1 265 000 000 2e

SECTION. - OPÉRATIONS EN CAPITAL Prélèvement sur le fonds de roulement

...........................................................................

...........................................................

4 014 411 9100 Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

..................................................................

279 169 298 9300 Diminution des stocks constatée en fin de gestion

...........................................................................

...................................... »

9800 Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 37 776 291 9900 Autres recettes en capital

...........................................................................

...........................................................................

........... »

Total des recettes brutes en capital

...........................................................................

...................................................

320 960 000 A déduire : Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

.................................................................. 279 169 298 Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 37 776 291 Total des recettes nettes en capital

...........................................................................

...................................................

4 014 411 Total des recettes nettes

...........................................................................

...........................................................

1 269 014 411 Légion d'honneur 1re

SECTION. - EXPLOITATION 7001 Droits de chancellerie

...........................................................................

...........................................................................

.................

1 466 000 7002 Pensions et trousseaux des élèves des maisons d'éducation

...........................................................................

..................

6 180 026 7003 Produits accessoires

...........................................................................

...........................................................................

......................

752 270 7400 Subventions

...........................................................................

...........................................................................

.....................................

107 893 788 7800 Reprises sur amortissements et provisions

...........................................................................

.....................................................

5 000 000 7900 Autres recettes

...........................................................................

...........................................................................

................................ »

Total des recettes brutes en fonctionnement

...........................................................................

.................................

121 292 084 Total des recettes nettes de fonctionnement

...........................................................................

..................................

121 292 084 2e

SECTION. - OPÉRATIONS EN CAPITAL Prélèvement sur le fonds de roulement

...........................................................................

........................................................... »

9100 Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

.................................................................. »

9800 Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 13 815 000 9900 Autres recettes en capital

...........................................................................

...........................................................................

........... »

Total des recettes brutes en capital

...........................................................................

...................................................

13 815 000 A déduire : Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

.................................................................. »

Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 13 815 000 Total des recettes nettes en capital

...........................................................................

................................................... »

Total des recettes nettes

...........................................................................

...........................................................

121 292 084 Ordre de la Libération 1re

SECTION. - EXPLOITATION 7400 Subventions

...........................................................................

...........................................................................

.....................................

5 509 598 7900 Autres recettes

...........................................................................

...........................................................................

................................ »

Total des recettes brutes en fonctionnement

...........................................................................

.................................

5 509 598 Total des recettes nettes de fonctionnement

...........................................................................

..................................

5 509 598 2e

SECTION. - OPÉRATIONS EN CAPITAL Prélèvement sur le fonds de roulement

...........................................................................

........................................................... »

9100 Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

.................................................................. »

9800 Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 1 400 000 Total des recettes brutes en capital

...........................................................................

...................................................

1 400 000 A déduire : Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

.................................................................. »

Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 1 400 000 Total des recettes nettes en capital

...........................................................................

................................................... »

Total des recettes nettes

...........................................................................

...........................................................

5 509 598 Monnaies et médailles 1re

SECTION. - EXPLOITATION 7000 Vente de produits fabriqués, prestations de services, marchandises

...........................................................................

.....

1 172 329 134 7100 Variations des stocks (production stockée)

...........................................................................

...................................................... »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 7200 Production immobilisée

...........................................................................

...........................................................................

............... »

7400 Subvention

...........................................................................

...........................................................................

.......................................

19 000 000 7500 Autres produits de gestion courante

...........................................................................

.................................................................

9 700 000 7600 Produits financiers

...........................................................................

...........................................................................

......................... »

7700 Produits exceptionnels

...........................................................................

...........................................................................

................. »

7800 Reprises sur amortissements et provisions

...........................................................................

..................................................... »

Total des recettes brutes en fonctionnement

...........................................................................

.................................

1 201 029 134 A déduire : Reprises sur amortissements et provisions

...........................................................................

..................................................... »

Total des recettes nettes de fonctionnement

...........................................................................

..................................

1 201 029 134 2e

SECTION. - OPÉRATIONS EN CAPITAL Prélèvement sur le fonds de roulement

...........................................................................

........................................................... »

9100 Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

.................................................................. »

9300 Diminution de stocks constatée en fin de gestion

...........................................................................

........................................ »

9800 Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 40 250 000 9900 Autres recettes en capital

...........................................................................

...........................................................................

........... »

Total des recettes brutes en capital

...........................................................................

...................................................

40 250 000 A déduire : Reprise de l'excédent d'exploitation

...........................................................................

.................................................................. »

Amortissements et provisions

...........................................................................

...........................................................................

... 40 250 000 Total des recettes nettes en capital

...........................................................................

................................................... »

Total des recettes nettes

...........................................................................

...........................................................

1 201 029 134 Prestations sociales agricoles 1re

SECTION. - EXPLOITATION 7031 Cotisations prestations familiales (art. L.

731-25 à 29 du code rural)

...........................................................................

....

2 004 000 000 7032 Cotisations AVA (art. L.

731-42, 1o du code rural)

...........................................................................

.........................................

1 612 000 000 7033 Cotisations AVA (art. L.

731-42, 2o et 3o du code rural)

...........................................................................

..............................

4 166 000 000 7034 Cotisations AMEXA (art. L.

731-30 à 41 du code rural)

...........................................................................

..............................

3 994 000 000 7035 Cotisations d'assurance veuvage (art. 731-43 et 44 du code rural)

...........................................................................

........

49 000 000 7036 Cotisations d'assurance volontaire et personnelle

...........................................................................

........................................

1 000 000 7037 Cotisations de solidarité (art. 15 de la loi no 80-502 du 4 juillet 1980 d'orientation agricole)

.................................

210 000 000 7038 Cotisations acquittées dans les départements d'outre-mer (art. L.

762-9, L.

762-21 et L.

762-33 du code rural)

13 000 000 7039 Imposition additionnelle à l'impôt foncier non bâti

...........................................................................

..................................... »

7040 Taxe sur les céréales

...........................................................................

...........................................................................

.................... »

7041 Taxe sur les graines oléagineuses

...........................................................................

...................................................................... »

7042 Taxe sur les betteraves

...........................................................................

...........................................................................

............... »

7043 Taxe sur les farines

...........................................................................

...........................................................................

......................

353 000 000 7044 Taxe sur les tabacs

...........................................................................

...........................................................................

.......................

496 000 000 7045 Taxe sur les produits forestiers

...........................................................................

........................................................................... »

7046 Taxe sur les corps gras alimentaires

...........................................................................

.................................................................

681 000 000 7047 Prélèvement sur le droit de consommation sur les alcools

...........................................................................

......................

121 000 000 7048 Cotisations assises sur les polices d'assurance automobile

...........................................................................

...................... »

7049 Cotisation incluse dans la taxe sur la valeur ajoutée

...........................................................................

..................................

33 256 000 000 7051 Remboursement de l'allocation aux adultes handicapés

...........................................................................

............................

400 000 000 7052 Versements à intervenir au titre de la compensation des charges entre le s régimes de base de sécurité sociale obligatoires

...........................................................................

...........................................................................

...................................

34 006 000 000 7053 Contribution de la Caisse nationale des allocations familiales au financeme nt des prestations familiales servies aux non-salariés agricoles

...........................................................................

...........................................................................

......

1 503 000 000 7054 Subvention du budget général : contribution au financement des prestations familiales servies aux nonsalariés agricoles

...........................................................................

...........................................................................

........................ »

7055 Subvention du budget général : solde

...........................................................................

..............................................................

5 753 000 000 7056 Prélèvement sur le produit de la contribution sociale de solidarité des sociétés

........................................................

1 350 000 000 7057 Versements à intervenir au titre de l'article L.

139-2 du code de la sécurité sociale

..................................................

4 627 000 000 7059 Versements du Fonds de solidarité vieillesse

...........................................................................

.................................................

1 455 000 000 7060 Versements du Fonds spécial d'invalidité

...........................................................................

........................................................

96 000 000 7061 Recettes diverses

...........................................................................

...........................................................................

............................

75 000 000 7062 Prélèvement sur le fonds de roulement

...........................................................................

........................................................... »

Total des recettes brutes en fonctionnement

...........................................................................

.................................

96 221 000 000 Total des recettes nettes de fonctionnement

...........................................................................

..................................

96 221 000 000 Total des recettes nettes

...........................................................................

...........................................................

96 221 000 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

III. - COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE (En francs)

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATION DES RECETTES POUR 2001 Opérations à caractère définitif Opérations à caractère temporaire Total Fonds national de l'eau 01 Produit de la redevance sur les consommations d'eau

.........................................

531 000 000 » 531 000 000 02 Annuités de remboursement des prêts

........................................................................ » » »

03 Prélèvement sur le produit du Pari mutuel

................................................................

473 194 000 » 473 194 000 04 Recettes diverses ou accidentelles du Fonds national pour le développeme nt des adductions d'eau

...........................................................................

........................... » » »

05 Prélèvement de solidarité pour l'eau

...........................................................................

500 000 000 » 500 000 000 06 Recettes diverses ou accidentelles du Fonds national de solidarité pour l'eau 12 000 000 » 12 000 000 Totaux

...........................................................................

...........................................

1 516 194 000 » 1 516 194 000 Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle 01 Produit de la taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spec tacles cinématographiques

...........................................................................

.................

634 000 000 » 634 000 000 04 Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la pro duction, de la distribution ou de la représentation de films pornographiques ou d'incitation à la violence

...........................................................................

................................................

200 000 » 200 000 05 Taxe spéciale sur les films pornographiques ou d'incitation à la viol ence produits par des entreprises établies hors de France

............................................... » » »

06 Contributions des sociétés de programme

................................................................. » » »

07 Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les société s de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

...........................................................................

..........................................

774 000 000 » 774 400 000 08 Taxe sur les encaissements réalisés au titre de la commercialisation des vidéogrammes

...........................................................................

........................................

68 000 000 » 68 000 000 09 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

......

13 000 000 » 13 000 000 10 Contribution du budget de l'Etat

...........................................................................

......... » » »

11 Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les société s de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

...........................................................................

..........................................

1 376 000 000 » 1 376 000 000 12 Taxe sur les encaissements réalisés au titre de la commercialisation des vidéogrammes

...........................................................................

........................................

12 000 000 » 12 000 000 14 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

99 Contribution du budget de l'Etat

...........................................................................

......... » » »

Totaux

...........................................................................

...........................................

2 877 200 000 » 2 877 200 000 Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision 01 Produit de la redevance

...........................................................................

..........................

13 982 892 500 » 13 982 892 500 02 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

03 Contribution du budget de l'Etat

...........................................................................

.........

2 164 200 000 » 2 164 200 000 Totaux

...........................................................................

...........................................

16 147 092 500 » 16 147 092 500 Fonds national pour le développement du sport 03 Partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées au Pari m utuel sur les hippodromes et hors les hippodromes

.....................................................

18 000 000 » 18 000 000 04 Excédent du produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons et sur les dépenses d'indemnisation

...........................................................................

.................. » » »

05 Remboursement des avances consenties aux associations sportives

............... » » »

06 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

07 Produit de la contribution sur la cession à un service de télévisi on des droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives

.........................

150 000 000 » 150 000 000 08 Produit du prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploité s en France métropolitaine par La Française des jeux

.................................................

1 031 000 000 » 1 031 000 000 Totaux

...........................................................................

...........................................

1 199 000 000 » 1 199 000 000 Fonds national des haras et des activités hippiques 01 Produit du prélèvement élevage sur les sommes engagées au Pari mutuel sur les hippodromes

...........................................................................

....................................

25 000 000 » 25 000 000 02 Produit du prélèvement élevage sur les sommes engagées au Pari mutuel urbain

...........................................................................

........................................................

760 000 000 » 760 000 000 03 Produit des services rendus par les haras nationaux

............................................. » » »

04 Produit des ventes d'animaux, sous-produits et matériels

.................................... » » »

05 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Totaux

...........................................................................

...........................................

785 000 000 » 785 000 000 Fonds national pour le développement de la vie associative 01 Partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées au Pari m utuel sur les hippodromes et hors les hippodromes

.....................................................

40 000 000 » 40 000 000 02 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Totaux

...........................................................................

...........................................

40 000 000 » 40 000 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATION DES RECETTES POUR 2001 Opérations à caractère définitif Opérations à caractère temporaire Total Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outre-mer 01 Bénéfices nets de l'Institut d'émission des départements d'outr e-mer

............. » » »

02 Bénéfices nets de l'Institut d'émission d'outre-mer

................................................. » » »

03 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Totaux

...........................................................................

........................................... » » »

Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés 01 Produit des ventes par l'Etat de titres, de parts ou de droits de sociét és ainsi que le reversement par l'ERAP, sous toutes ses formes, du produit de cession des titres de la société Elf-Aquitaine

...............................................................

26 500 000 000 » 26 500 000 000 02 Reversement d'avances d'actionnaires ou de dotations en capital et produits de réduction du capital ou de liquidation

............................................................. » » »

03 Versements du budget général ou d'un budget annexe

........................................ » » »

Totaux

...........................................................................

...........................................

26 500 000 000 » 26 500 000 000 Fonds d'intervention pour les aéroports et le transport aérien 01 Encaissements réalisés au titre de l'ex-taxe de péréquation des transports aériens

...........................................................................

....................................................... » » »

02 Part de la taxe de l'aviation civile affectée au Fonds d'intervention po ur les aéroports et le transport aérien

...........................................................................

.......

279 000 000 » 279 000 000 03 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Totaux

...........................................................................

...........................................

279 000 000 » 279 000 000 Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables 01 Produit de la taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concé dés

... » » » 02 Produit de la taxe sur les concessionnaires d'autoroutes

..................................... » » »

03 Participations des collectivités territoriales et de leurs établissem ents publics » » » 04 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Totaux

...........................................................................

........................................... » » »

Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie 01 Versements de la Russie

...........................................................................

........................ » » »

02 Versements du budget général

...........................................................................

............ » » »

Totaux

...........................................................................

........................................... » » »

Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale 01 Produit de la taxe sur certaines dépenses publicitaires

.........................................

160 000 000 » 160 000 000 02 Remboursement par les bénéficiaires des avances consenties par le fon ds

.. » » » 03 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Totaux

...........................................................................

...........................................

160 000 000 » 160 000 000 Fonds de provisionnement des charges de retraite et de désendettement de l'Etat 01 Redevances d'utilisation des fréquences allouées en vertu des autoris ations d'établissement et d'exploitation des réseaux mobiles de troisième génération

...........................................................................

.............................................................

32 496 000 000 » 32 496 000 000 Totaux pour les comptes d'affectation spéciale

...............................

81 999 486 500 » 81 999 486 500 IV. - COMPTES DE PRÊTS (En francs)

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATIONS des recettes pour 2001 Prêts du fonds de développement économique et social 01 Recettes

...........................................................................

...........................................................................

........................................................................

120 000 000 Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à l'Agence franç aise de développement en vue de favoriser le développement économique e t social


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATIONS des recettes pour 2001 01 Remboursement de prêts du Trésor

...........................................................................

...........................................................................

..................

2 636 800 000 02 Remboursement de prêts à l'Agence française de développement

...........................................................................

...................................

377 000 000 Totaux

...........................................................................

...........................................................................

...........................................................

3 013 800 000 Avances du Trésor consolidées par transformation en prêts du Tré sor 01 Recettes

...........................................................................

...........................................................................

........................................................................

1 000 000 Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France 01 Recettes

...........................................................................

...........................................................................

........................................................................

6 114 000 000 Total pour les comptes de prêts

...........................................................................

...........................................................................

.........

9 248 800 000 V. - COMPTES D'AVANCES DU TRÉSOR (En francs)

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATIONS des recettes pour 2001 Avances aux départements sur le produit de la taxe différentielle sur les véhicules à moteur 01 Recettes

...........................................................................

...........................................................................

........................................................................

2 500 000 000 Avances aux collectivités et établissements publics, territoires, établissements et Etats d'outre-mer 01 Avances de l'article 70 de la loi du 31 mars 1932 et de l'article L. 2336-1 du code général des collectivités territoriales

.....

20 000 000 02 Avances de l'article 14 de la loi du 23 décembre 1946 et de l'article L.

2336-2 du code général des collectivités territoriales » 03 Avances de l'article 34 de la loi du 31 décembre 1953 (avances spé ciales sur recettes budgétaires)

............................................ »

04 Avances au territoire de la Nouvelle-Calédonie (Fiscalité Nickel)

...........................................................................

....................................... »

Totaux

...........................................................................

...........................................................................

...........................................................

20 000 000 Avances sur le montant des impositions revenant aux départements, communes, établissements et divers organismes 01 Recettes

...........................................................................

...........................................................................

........................................................................

366 600 000 000 Avances à divers services de l'Etat ou organismes gérant des services publics 01 Avances aux budgets annexes

...........................................................................

...........................................................................

............................. »

02 Avances à l'Agence centrale des organismes d'intervention dans le secteu r agricole au titre des besoins temporaires de préfinancement des dépenses communautaires

...........................................................................

.......................................................................... »

03 Avances aux autres établissements publics nationaux et services autonome s de l'Etat

...................................................................... »

04 Avances à des services concédés ou nationalisés ou à des soc iétés d'économie mixte

..................................................................... »

05 Avances à divers organismes de caractère social

...........................................................................

.................................................................... »

Totaux

...........................................................................

...........................................................................

........................................................... »

Avances à des particuliers et associations 01 Avances aux fonctionnaires de l'Etat pour l'acquisition de moyens de transp ort

...........................................................................

........

36 000 000 02 Avances aux agents de l'Etat pour l'amélioration de l'habitat

...........................................................................

............................................

13 000 000 03 Avances aux associations participant à des tâches d'intérêt gé néral

...........................................................................

............................... »

04 Avances aux agents de l'Etat à l'étranger pour la prise en location d'un logement

...........................................................................

.. 16 000 000 Totaux

...........................................................................

...........................................................................

...........................................................

65 000 000 Total pour les comptes d'avances du Trésor

...........................................................................

.....................................................

369 185 000 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

Nous en arrivons aux amendements.

M. Migaud et M. Emmanuelli ont présenté un amendement, no 517, troisième rectification, ainsi rédigé :

« I. Dans l'état A annexé à l'article 29, modifier ainsi les évaluations de recettes :

« I. Budget général

« B. Recettes non fiscales

«

1. Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier :

« Ligne 110 "Produits des participations de l'Etat d ans des entreprises financières", majorer de 16 890 000 francs.

« II. Procéder aux modifications de conséquence dans le tableau du I de l'article 29. »

La parole est à M. Didier Migaud.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Cet amendement résulte d'un certain nombre d'interrogations que nous avons sur la politique monétaire européenne et sur la manière dont elle est fixée. J'ai eu l'occasion de m'exprimer hier sur ce sujet, tout comme le président de la commission des finances. J'ai d'ailleurs pu constater avec satisfaction que notre point de vue était d'une certaine façon confirmé, voire conforté par l'économiste en chef de la Deutschbank, qui a exprimé un avis remarqué sur la Banque centrale européenne.

La Banque de France fait partie du Système européen de banques centrales et l'un de ses organes dirigeants est le Conseil de la politique monétaire. On pourrait imaginer que cette instance collégiale joue un rôle dans l'élaboration de la politique monétaire de la BCE. En fait il n'en est rien.

J'ai relu, avec le président Emmanuelli, ce que disait l'article 7 de la loi du 4 août 1993. En fait, on constate tout simplement que le rôle du Conseil de la politique monétaire est d'être consulté après que les décisions ont été prises au niveau de la Banque centrale européenne.

M. Michel Bouvard.

C'est comme le Parlement au sujet des licences UMTS !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

En fait, seul le gouverneur de la Banque de France joue un rôle effectif dans la détermination de la politique monétaire de la banque centrale par sa participation au conseil des gouverneurs de cette dernière. Il est assisté pour ce faire par u ne administration nombreuse et souvent efficace.

On peut donc s'interroger sur la nécessité de maintenir un organe dont même la fonction de consultation est des plus limitées. En ce qui nous concerne, monsieur le ministre, nous ne nous interrogeons plus, nous pensons que cet organisme n'est plus utile.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ? M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Je découvre cet amendement. La façon dont fonctionne la Banque centrale est une question intéressante, dont nous avons souvent l'occasion de discuter. La façon dont, en France même, existe le Conseil de la politique monétaire, peut aussi faire l'objet de questionnement. Je crois d'ailleurs que le gouverneur de la Banque de France viendra bientôt, à votre demande, s'exprimer devant la commission des finances. Je suis tout à fait ouvert à des réflexions sur la façon dont tout cela fonctionne, mais je ne crois pas, monsieur le rapporteur général, que ce soit à travers un amendement de suppression que l'on doive traiter ces questions.

Si, ce que j'ai compris, votre amendement, qui est à la fois le vôtre et celui de M. Emmanuelli, vise à questionner le Gouvernement, à attirer son attention sur le fonctionnement ou le dysfonctionnement de tel ou tel aspect, bien évidemment je suis à votre disposition. Mais je crois qu'il faut plutôt procéder ainsi que par une suppression par voie d'amendement.

C'est la raison pour laquelle, au bénéfice de ces explications, étant tout à fait prêt à reprendre l'ensemble de la question avec vous, je crois qu'il serait plus judicieux de ne pas le maintenir.

M. le président.

La parole est à M. le président de la commission.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Monsieur le ministre, nous vous remercions de vos explications et nous comprenons en même temps les positions respectives et les possibilités d'appréciation des uns et des autres.

Nous avons, institutionnellement, nos responsabilités et vous êtes en charge des intérêts économiques, monétaires, financiers non seulement de ce pays, mais aussi, en étant président aujourd'hui de la Communauté économique européenne, vous êtes évidemment astreint à un point de vue dont nous partageons, vous le savez, l'essentiel.

Cela dit, moi, je partage les interrogations qui ont été exprimées par M. le rapporteur général sur l'utilité de cet organe. J'ajouterai, parce qu'il faut bien finir par un sourire, car cette discussion a été longue, fastidieuse parfois - bien que très productive pour M. Brard, comme on l'a tous noté -, j'ajouterai, donc, qu'il faut voter cet amendement...

M. Michel Bouvard.

Tout à fait !

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

... parce que chaque fois que nous avons auditionné M. le gouverneur, nous avons été extrêmement sensibles au souci qu'il avait de la bonne gestion de son établissement.

Donc, nous agréons à sa demande, d'une certaine manière.

M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Les institutions monétaires ne se suppriment pas par voie d'amendement.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Ecoutez, nous ne supprimons pas le CPM par amendement, nous supprimons des crédits. On nous explique, chaque fois qu'on vient nous voir, que telle caisse, à tel endroit, coûte trop cher. Nous avons pensé qu'il était bon d'aider à faire des économies.

M. le président.

La parole est à M. Philippe Auberger.

M. Philippe Auberger.

D'abord, je dirai, à titre humoristique, que cette proposition n'est pas très gentille pour un ancien collègue qui est passé de l'Assemblée nationale à la Banque de France.

M. Jean-Louis Idiart.

Franchement ! Si le débat se réduit à cela !

M. Philippe Auberger.

Cela dit, je voudrais quand même dire que cet amendement n'est pas solide. Et là, je parle en tant qu'ancien rapporteur de la loi modifiant le statut de la Banque de France en 1993, à laquelle vous avez fait allusion, monsieur le rapporteur général. C'est à cette occasion qu'a été créé, en effet, le Conseil de la politique monétaire, mais à l'époque il avait une utilité puisque c'est lui qui fixait les taux d'intérêt. Et c'est au moment où on a rediscuté l'intégration de la Banque de France dans le Système des banques centrales européennes que notre collègue Fuchs aurait pu proposer la suppression du Conseil de la politique monétaire. Je crois me


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

rappeler qu'il s'est interrogé, et finalement il ne l'a pas fait. Mais c'est à ce moment-là qu'on aurait pu le supprimer.

J'ajoute qu'on ne peut pas supprimer un organisme par voie d'amendement. Cela, le Conseil constitutionnel ne l'accepte pas. C'est inconstitutionnel.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Mais ce n'est pas ce qui est écrit dans l'amendement !

M. Philippe Auberger.

D'autre part, cet amendement est mal proportionné, puisqu'il propose de diviser par deux les crédits alors qu'en fait on ferait disparaître six postes sur un total de dix-huit : neuf directeurs généraux, le gouverneur, deux sous-gouverneurs, et six membres du Conseil de la politique monétaire.

Enfin, dernier argument, les produits qui servent à financer les coûts de gestion de la Banque de France viennent maintenant de la Banque centrale européenne, puisque c'est elle qui fixe les taux d'intérêt et qui fait les opérations de change. Dès lors que les résultats de la Banque centrale européenne sont fixés, la Banque de France, elle, ne fait plus qu'enregistrer le produit.

M. Michel Bouvard.

Eh oui ! C'est une succursale !

M. Philippe Auberger.

Elle n'a donc plus les moyens de moduler ses dépenses en fonction de ses résultats.

Pour toutes ces raisons, je pense que cet amendement mériterait d'être revu. En tout cas, il ne peut pas être voté, à mon avis, en l'état.

M. le président.

La parole est à M. le président de la commission.

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Monsieur le président, mes chers collègues, le débat prend une allure que je ne présageais pas. Mais je voudrais dire toute de même ceci. Nous respectons profondément les uns et les autres - même si ce sentiment n'est pas toujours partagé - l'indépendance de la Banque centrale européenne, comme nous respectons l'indépendance de la Banque de France. Mais j'ai constaté, j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises - et je ne parle ici qu'en mon nom, je n'engage ni la commission des finances ni a fortiori, le groupe socialiste - j'ai constaté tout au long de l'année que certaines autorités monétaires ne se privaient pas d'émettre des appréciations sur la manière dont les politiques étaient gérées.

M. Michel Bouvard.

Eh oui ! C'est la manière dont certains conçoivent l'Europe !

M. Philippe Auberger.

Ça n'a rien à voir !

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

J'ai entendu à plusieurs reprises - et je m'en suis d'ailleurs étonné, ému, et parfois même indigné - le président de la Banque centrale européenne apostropher le chancelier allemand sur la conduite de sa politique économique et salariale. Je l'ai entendu faire des remarques sur la gestion du Gouvernement. Je comprends parfaitement que les membres du Gouvernement soient tenus à une certaine réserve et que leurs responsabilités leur interdisent de répondre, mais en revanche, pour les parlementaires, ce n'est peut-être pas interdit. La mission qui a été confiée aux autorités monétaires est d'assurer la stabilité de la monnaie, et rien d'autre. Or, nous sommes interpellés sur la politique fiscale, sur la politique salariale, et parfois de manière tout à fait explicite.

Voilà, monsieur le ministre, de quoi il s'agissait. Nous voulons envoyer un signal. Je demande à mes collègues de voter cet amendement. Si le Gouvernement considère vraiment que c'est grave, il pourra toujours demander une deuxième délibération.

M. le président.

Mes chers collègues, je ne souhaite pas non plus que nous engagions un débat général du type de ceux que nous avons en commission. Le règlement de notre assemblée donne la possibilité à un opposant à l'amendement de s'exprimer - ce qu'a fait M. Auberger.

A partir de là, le président a la faculté de choisir éventuellement deux personnes pour répondre à la commission ou au Gouvernement. Or, vous êtes quatre à demander la parole.

M. Jean-Pierre Brard.

Un orateur par groupe, c'est la moindre des choses !

M. le président.

Oui, je vois bien que le sujet est important.

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou.

M. Jean-Jacques Jégou.

Monsieur le président, vous dites que nous effectuons un travail de commission mais ce ne serait pas le cas si cet amendement avait été déposé en commission.

Je partage entièrement ce qu'a dit Philippe Auberger.

S'il faut faire des économies à la Banque de France, je sais aussi où il est possible d'en faire. Or depuis des années, j'entends mes collègues de la majorité plurielle faire des demandes pressantes au gouverneur de la Banque de France pour qu'il ne procède pas à ces économies ! Il y aurait beaucoup à dire sur ce point.

M. Jean-Louis Idiart.

Franchement !

M. Jean-Jacques Jégou.

Vous pouvez grommeler, monsieur Idiart.

Ce matin, je suis triste et je souffre. Je souffre, parce que j'estime que, dans toute cette discussion de la première partie, l'Europe a été mise à mal.

(Exclamations sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)

La monnaie européenne est actuellement dans une situation difficile. On peut gloser sur la capacité du président de la BCE, ça n'arrangera rien. Nous devrions, au contraire, serrer les rangs et poursuivre dans la direction que nous avons choisie.

Je trouve désolante, monsieur le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, je le dis comme je le pense, la présentation que vous avez faite des mesures acceptées par vous, tourné vers les représentants du parti communiste pour essayer de quêter leurs voix.

M. Jean-Pierre Brard.

Mais non, personne ne fait la manche ici !

M. Julien Dray.

Et M. Sarkozy, il ne faisait pas la manche ?

M. Jean-Jacques Jégou.

Quoi qu'il en soit, pour revenir à la discussion en cours, je considère que ce n'est pas au détour d'un amendement que l'on peut faire des choses pareilles. Je suis choqué.

M. le président.

La parole est à M. Gérard Fuchs.

M. Gérard Fuchs.

Je répondrai à mon collègue Jégou que le plus beau cadeau que la France puisse faire à l'Union européenne, c'est d'avoir un taux de croissance élevé, et ce projet de budget est un excellent moyen d'atteindre cet objectif. Nous n'allons pas, à cette heure, ouvrir à nouveau le débat sur la répartition entre baisses


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

d'impôt et diminution de la dette publique. Nous avons discuté de ce sujet en début de semaine et les orateurs de chaque groupe ne manqueront certainement pas de s'exprimer encore mardi prochain.

S'agissant de l'amendement déposé par Didier Migaude t Henri Emmanuelli, je souhaite faire quelques remarques.

La politique monétaire conduite par la Banque centralee uropéenne peut légitimement faire l'objet de critiques - c'est sans doute plus facile à un parlementaire

« irresponsable » qu'à un membre du Gouvernement de le faire. Mais nous avons accepté l'indépendance de la Banque centrale européenne. Pour ma part, je ne l'ai pas fait par conviction, mais parce que c'était, je le savais, le prix à payer à nos voisins allemands pour avoir l'euro.

M. Michel Bouvard.

Nous nous sommes couchés et voilà où nous en sommes !

M. Gérard Fuchs.

Je considérais que le choix de l'euro était, pour l'Union européenne, un choix stratégique de politique économique.

Si, d'aventure, il devait se confirmer que la Banque centrale européenne ne se préoccupait exclusivement que de la lutte contre l'inflation, sans tenir compte des autres obligations qui découlent du traité, c'est-à-dire le soutien aux politiques économiques et notamment aux politiques de croissance et d'emploi, sans doute en arriverais-je à envisager la possibilité de modifier le traité sur ce point.

M. Michel Bouvard.

Exactement !

M. Gérard Fuchs.

Je crois que nous sommes nombreux dans cet hémicycle à vouloir adresser un avertissement au président de la Banque centrale européenne et à son directoire. Certes, la BCE est indépendante, mais cette indépendance résulte d'un traité ratifié par les peuples de l'Union européenne. Si la politique monétaire qui est conduite nous paraissait trop contraire à l'intérêt économique de l'Union européenne, nous serions parfaitement en droit de modifier le traité.

Sur le Conseil de politique monétaire, je m'étais interrogé, en qualité de rapporteur du projet de loi modifiant le statut de la banque centrale de France, sur l'utilité résiduelle de ce Conseil de la politique monétaire. Et, pour être franc, je me suis interrogé longuement. Mon inclination première me conduisait à penser que ce comité de politique monétaire ne servait plus à rien. Puis, on m'a expliqué que, dans tous les pays, les instances existantes étaient conservées.

M. Michel Bouvard.

Qui a expliqué cela ?

M. Gérard Fuchs.

On m'a fait comprendre qu'il ne fallait pas ajouter un trouble à un autre trouble. Bref, à tort ou à raison, je me suis laissé convaincre et je n'ai pas proposé - aucun de mes collègues, y compris de mon groupe, ne l'a fait non plus, je crois - la disparition de ce Conseil de la politique monétaire.

Aujourd'hui, puisque certains hiérarques monétaires considèrent que leur indépendance leur permet de dire ce qu'ils pensent comme individus et non pas ce qui est bon pour leur pays, ou pour la monnaie de leur pays ou pour la monnaie européenne, nous pourrions tout à fait, dans l'optique de M. Emmanuelli, décider de créer une petite commission, qui serait chargée d'étudier l'utilité de ce Conseil de la politique monétaire. On verrait bien comment la proposition serait appréciée.

M. le président.

La parole est à M. Augustin Bonrepaux.

M. Augustin Bonrepaux.

Je n'ai entendu, dans les propos qui viennent d'être tenus, aucun motif de maintenir cet organisme. M. Gérard Fuchs a parlé d'une activité résiduelle. Cela prouve que l'activité a été bien réduite par rapport à autrefois. La proposition d'économies qui nous est faite me paraît tout à fait réaliste. Je suis d'ailleurs surpris que certains ici s'élèvent contre cette proposition alors que tout à l'heure ils vont nous proposer de faire des économies. Des économies, il faut essayer d'en faire partout ! Bien sûr, le fait d'adopter cet amendement ne peut être qu'un signal, parce que, cela a été dit, on ne peut pas supprimer un organisme au travers d'un amendement. Mais un tel geste incitera certainement la Banque de France à réviser sa politique et à proposer elle-même des économies.

M. Michel Bouvard.

La Banque de France n'a pas de politique, c'est une succursale.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard.

Monsieur le président, messieurs les ministres, cette discussion a plus de sens qu'il n'y paraît, même si elle arrive de façon un peu impromptue dans ce débat sur le projet de finances.

Bien entendu, on ne peut pas parler du Conseil de la politique monétaire de la Banque de France sans avoir à l'esprit le mauvais usage qui est fait actuellement de l'indépendance de la Banque centrale par ceux qui la dirigent et qui ne tiennent pas compte des intérêts de l'Europe.

M. Michel Bouvard.

Tout à fait ! Il ne fallait pas voter l'indépendance !

M. Jean-Pierre Brard.

Le président de cette banque centrale est irresponsable, dans tous les sens du terme.

M. Michel Bouvard.

Qui leur a donné l'indépendance ?

M. Jean-Pierre Brard.

Ce n'est pas moi !

M. Michel Bouvard.

Ce n'est pas moi non plus !

M. Jean-Pierre Brard.

Or il n'est sanctionné par personne. A chacun de ses propos, l'euro baisse. Ses collègues éprouvent même le besoin de se déclarer parfaitement solidaires des avanies à l'origine desquelles il se trouve.

Le problème est bien réel et s'il devait perdurer, les Européens seraient bien inspirés d'aller manifester à Francfort-sur-le-Main. Dans la mesure où les personnes qui s'y trouvent ne tiennent aucun compte des nécessités des peuples d'Europe pour l'emploi, ce lieu inhabituel pourrait devenir une cible. Pour une fois, ces hiérarques monétaires, comme les appelle Gérard Fuchs, devraient regarder de l'autre côté de l'Atlantique, quelquefois on y trouve de bonnes choses, même si on y trouve souvent le pire. La personne qui dirige la Réserve fédérale et les autorités politiques entretiennent un dialogue permanent, sans subordination. En Europe, un tel dialogue n'existe pas.

On dit qu'il faut maintenir le Conseil de la politique monétaire - Gérard Fuchs parlait pourtant d'utilité résiduelle - parce que sa suppression risquerait de créer un trouble. Mais pour qui, le trouble ? Pour les personnes i nutiles, pour les hiérarques sans responsabilité qui reçoivent des prébendes.

M. Jean-Jacques Jégou.

Ça suffit !

M. Jean-Pierre Brard.

Monsieur Jégou, alors que vous comptez chichement dès qu'il s'agit de rallonger un peu le SMIC, vous réagissez quand je parle de personnes royalement rémunérées.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. Jean-Jacques Jégou.

Vous devenez indécent ! Vous ê tes dans l'hémicycle du Parlement français quand même !

M. Jean-Pierre Brard.

Je défends l'intérêt national, et je ne peux pas supporter que des gens soient royalement payés pour faire on ne sait quoi. On ne voit pas à quoi sert le Conseil de la politique monétaire de la Banque centrale. Un coup de semonce est nécessaire.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Monsieur le président, je souhaite une suspension de séance de quelques minutes.

M. Philippe Auberger.

C'est intéressant ! Suspension et reprise de la séance

M. le président.

La séance est suspendue.

(La séance, suspendue le 21 octobre 2000 à deux heures vingt, est reprise à deux heures quarante-cinq.)

M. le président.

La séance est reprise.

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

En présentant l'amendement no 517, troisième rectification, Henri Emmanuelli et moi-même voulions provoquer un débat et surtout manifester une interrogation, une inquiétude et une insatisfaction vis-à-vis d'une situation qui prévaut en Europe, et au sein même de la Banque de France.

La semaine prochaine, à l'initiative de Henri Emmanuelli, nous rencontrerons le gouverneur de la Banque de France. Nous aurons alors l'occasion, je pense, de lui exprimer à nouveau ce que nous ressentons.

N ous avons entendu votre message, monsieur le ministre, et nous souhaitons que le nôtre le soit tout autant. Pour qu'il ne soit pas mal interprété par l'environnement, nous acceptons de retirer notre amendement, étant entendu que les discussions devront bien évidemment se poursuivre, notamment la semaine prochaine, avec le gouverneur de la Banque de France lui-même.

M. le président.

L'amendement no 517, troisième rectification, est retiré.

La parole est à M. le ministre.

M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Monsieur le rapporteur général, j'ai bien compris l'esprit dans lequel vous aviez déposé cet amendement et celui dans lequel vous acceptez de le retirer. Je vous remercie beaucoup de ce geste.

M. Jean-Pierre Brard.

Je reprends l'amendement, monsieur le président.

M. le président.

L'amendement no 517, troisième rectification, est repris par M. Jean Brard.

La parole est à M. Michel Bouvard.

M. Michel Bouvard.

Je suis un peu surpris par la façon dont sont organisés nos travaux. La situation est quelque peu surréaliste : à une heure aussi avancée, un amendement qui n'a pas été examiné en commission est présenté par le président de la commission des finances et le rapporteur général du budget, qui ne sont pas des députés anonymes, et cela donne lieu à une suspension de séance.

Le sujet n'est pourtant pas anodin : il s'agit de la suppression d'une institution - qu'on aurait d'ailleurs pu supprimer en d'autres temps, au moment du transfert des pouvoirs de la Banque de France à la Banque centrale européenne de Francfort.

M. Dominique Baert.

C'est vrai !

M. Michel Bouvard.

Nous aimerions que la majorité parvienne à trouver une solution en son sein, ou alors que ce débat, sans doute utile, ait lieu, mais certainement pas dans de telles circonstances ni de cette manière.

M. Philippe Auberger.

Très bien !

M. le président.

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Puisque nous avons retiré cet amendement, nous appellerons bien évidemment à voter contre.

M. Philippe Auberger.

Nous allons de ridicule en ridicule !

M. le président.

Sur l'amendement no 517, troisième rectification, je suis saisi par le groupe communiste d'une demande de scrutin public.

Le scrutin est annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.

....................................................................

M. le président.

Je vous prie de bien vouloir regagner vos places.

Je rappelle que le vote est personnel et que chacun ne doit exprimer son vote que pour lui-même et, le cas échéant, pour son délégant, les boîtiers ayant été cou plés à cet effet.

Je mets aux voix l'amendement no 517, troisième rectification, repris par M. Brard.

Le scrutin est ouvert.

....................................................................

M. le président.

Le scrutin est clos.

Voici le résultat du scrutin : Nombre de votants ...................................

27 Nombre de suffrages exprimés .................

25 Majorité absolue .......................................

13 Pour l'adoption .........................

2 Contre .......................................

23 L'Assemblée nationale n'a pas adopté.

M. Migaud, rapporteur général, a présenté un amendement, no 66, ainsi rédigé :

« Dans l'état A annexé à l'article 29, modifier les évaluations de recettes comme suit :

« I. - Budget général.

« B. - Recettes non fiscales.

«

8. Divers.

« 1o Insérer une ligne 813 ainsi rédigée : "Rémunération de la garantie accordée par l'Etat aux caisses d'épargne", 10 178 000 000 francs ;

« 2o Rédiger ainsi la ligne 814 : "Prélèvements sur les autres fonds d'épargne gérés par la Caisse des dépôts et consignations", 4 674 000 000 francs ;

« 3o Insérer une ligne 815 ainsi rédigée : "Rémunération de la garantie accordée par l'Etat à la Caisse nationale d'épargne", 5 148 000 000 francs. »

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Didier Migaud, rapporteur général.

C'est un amendement qui répond à un souci de transparence.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Je m'en remets à la sagesse de l'Assemblée.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou.

M. Jean-Jacques Jégou.

Soyez rassuré, monsieur le président, je ne ferai pas un long discours.

En tant que membre de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations présidée par M. Balligand - la commission des finances m'a donné cette délégation - je suis heureux que cet amendement ait été déposé par le rapporteur général. En effet, les choses ne sont pas forcément opaques, mais notre assemblée s'intéresse peu à ce prélèvement important pratiqué sur la Caisse des dépôts au titre des rémunérations de la garantie accordée par l'Etat aux caisses d'épargne. Au nom du groupe UDF, je voterai donc cet amendement qui clarifiera la situation.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no

66. (L'amendement est adopté.)

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Monsieur le président, je vous demande une suspension de séance.

Suspension et reprise de la séance

M. le président.

La séance est suspendue.

(La séance, suspendue à deux heures cinquante-cinq, est reprise à trois heures dix.)

M. le président.

La séance est reprise.

Je suis saisi de deux amendements, nos 557 et 123, pouvant être soumis à une discussion commune.

L'amendement no 557, présenté par le Gouvernement, est ainsi rédigé :

« I. - Dans l'état A, annexé à l'article 29, modifier les évaluations de recettes comme suit :

« I. BUDGET GÉNÉRAL

« A. Recettes fiscales

«

1. Impôt sur le revenu

« Ligne 0001 : "Impôt sur le revenu", majorer de 515 000 000 francs.

4. Autres impôts directs et taxes assimilées

« Ligne 0008 : "Impôt de solidarité sur la fortune", majorer de 370 000 000 francs.

« Ligne 0011 : "Taxe sur les salaires", minorer de 11 000 000 francs ;

« Ligne 0018 : "Prélèvement sur les entreprises de p roduction pétrolière", majorer de 1 925 000 000 francs.

5. Taxe intérieure sur les produits pétroliers

« Ligne 0021 : "Taxe intérieure sur les produits pétroliers", minorer de 1 581 000 000 francs.

6. Taxe sur la valeur ajoutée

« Ligne 0022 : "Taxe sur la valeur ajoutée", minorer de 185 000 000 francs.

7. Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes

« Ligne 0034 : "Taxe spéciale sur les conventions d'assurance", minorer de 940 000 000 francs.

« Ligne 0067 : "Taxe sur les activités polluantes", à supprimer ;

« Ligne 0086 supprimée : "Taxe spéciale sur les débits de boisson", minorer de 37 000 000 francs ;

« Ligne 0099 : "Autres taxes, majorer de 37 000 000 francs." B. - Recettes non fiscales

1. Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier

« Ligne 0110 : "Produits des participations de l'Etat dans des entreprises financières", majorer de 1 000 000 000 francs ;

« Ligne 0116 : "Produits des participations de l'Etat dans des entreprises non financières et bénéfices des établissements publics non financiers", majorer de 1 011 000 000 francs.

3. Taxes, redevances et recettes assimilées

« Ligne 0309 : "Frais d'assiette et de recouvrement des impôts et taxes établis ou perçus au profit des collectivités locales et de divers organismes", minorer de 11 000 000 francs.

8. Divers

« Ligne 0805 : "Recettes accidentelles à différents titres", majorer de 250 000 000 francs.

C. - Prélèvements sur les recettes de l'Etat

1. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivités locales

« Ligne 0001 : "Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation globale de fonctionnement", majorer de 350 000 000 francs ;

« Ligne 0004 : "Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds national de péréquation de l a taxe professionnelle", minorer de 150 760 000 francs ;

« Ligne 0005 : "Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation de compensation de la taxe professionnelle", majorer de 1 072 000 francs.

III. - COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision

« Ligne 01 : "Produit de la redevance", minorer de 550 000 000 francs ;

« Ligne 03 modifiée : "Versement du budget général", majorer de 550 000 000 francs.

Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables

« A supprimer. »

V. - COMPTES D'AVANCES DU TRÉSOR Avances aux départements sur le produit de la taxe différentielle sur les véhicules à moteur

« Ligne 01 : "Recettes", minorer de 329 000 000 francs.

« II. - Le I de l'article 29 ainsi que l'état A annexé sont remplacés par les dispositions suivantes :

« I - Pour 2001, les ressources affectées au budget, évaluées dans l'état A annexé à la présente loi, les plafonds des charges et l'équilibre général qui en résultent, sont fixés aux montants suivants :


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

(En millions de francs.)

RESSOURCES DÉPENSES ordinaires civiles DÉPENSES civiles en capital DÉPENSES militaires DÉPENSES totales ou plafond des charges

SOLDES A. Opérations à caractère définitif Budget général Montants bruts

...........................................................................

................

1 897 752 1 768 730 A déduire : remboursements et dégrèvements d'impôts

.............

367 445 367 445 Montants nets du budget général

.......................................................

1 530 307 1 401 285 79 255 244 734 1 725 274 Comptes d'affectation spéciale

.................................................

81 999 21 340 60 611 » 81 951 Totaux pour le budget général et les comptes d'affectation spéciale

...........................................................................

......

1 612 306 1 422 625 139 866 244 734 1 807 225 Budgets annexes Aviation civile

...........................................................................

...................

8 958 6 866 2 092 8 958 Journaux officiels

...........................................................................

............

1 269 948 321 1 269 Légion d'honneur

...........................................................................

............

121 107 14 121 Ordre de la Libération

...........................................................................

... 6 4 2 6 Monnaies et médailles

...........................................................................

.. 1 201 1 161 40 1 201 Prestations sociales agricoles

................................................................

96 221 96 221 » 96 221 Totaux des budgets annexes

.........................................................

107 776 105 307 2 469 107 776 Solde des opérations définitives (A)

......................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 194 919 B. Opérations à caractère temporaire Comptes spéciaux du Trésor Comptes d'affectation spéciale

.............................................................. »

48 Comptes de prêts

...........................................................................

...........

9 249 3 492 Comptes d'avances

...........................................................................

........

368 856 364 969 Comptes de commerce (solde)

.............................................................

102 Comptes d'opérations monétaires (solde)

.........................................

391 C omptes de règlement avec les gouvernements étrangers (solde)

...........................................................................

............................. 15 Solde des opérations temporaires (B)

...................................

...........................................................................

...........................................................................

.......

9 118 Solde général (A + B)

..................................................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 185 801 Je donne lecture de l'état A annexé.

É T A T A Tableau des voies et moyens applicables au budget de 2001

I. BUDGET GE NÉRAL (En milliers de francs)

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 A. - Recettes fiscales

1. Impôt sur le revenu 0001 Impôt sur le revenu

...........................................................................

...........................................................................

......................

344 065 000

2. Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles 0002 Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles

...........................................................................

......................

54 300 000

3. Impôt sur les sociétés 0003 Impôt sur les sociétés

...........................................................................

...........................................................................

..................

326 840 000

4. Autres impôts directs et taxes assimilées 0004 Retenues à la source sur certains bénéfices non commerciaux et de l'impôt sur le revenu

..................................

2 500 000 0005 Retenues à la source et prélèvements sur les revenus de capitaux m obiliers, prélèvement sur les bons anonymes

...........................................................................

...........................................................................

............................................

9 500 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0006 Prélèvements sur les bénéfices tirés de la construction immo bilière (loi no 63-254 du 15 mars 1963, art. 28-IV) » 0007 Précompte dû par les sociétés au titre de certains bénéfi ces distribués (loi no 65-566 du 12 juillet 1965, art. 3) 9 600 000 0008 Impôt de solidarité sur la fortune

...........................................................................

.......................................................................

17 890 000 0009 Taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et de sto ckage

...................................................

1 520 000 0010 Prélèvements sur les entreprises d'assurance

...........................................................................

................................................

400 000 0011 Taxe sur les salaires

...........................................................................

...........................................................................

.....................

51 419 000 0012 Cotisation minimale de taxe professionnelle

...........................................................................

..................................................

2 300 000 0013 Taxe d'apprentissage

...........................................................................

...........................................................................

....................

180 000 0014 Taxe de participation des employeurs au financement de la formation profess ionnelle continue

........................

190 000 0015 Taxe forfaitaire sur les métaux précieux, les bijoux, les objets d'ar t, de collection et d'antiquité

........................

370 000 0016 Contribution sur logements sociaux

...........................................................................

.................................................................. »

0017 Contribution des institutions financières

...........................................................................

..........................................................

2 200 000 0018 Prélèvement sur les entreprises de production pétrolière

...........................................................................

..........................

4 925 000 0019 Recettes diverses

...........................................................................

...........................................................................

............................

240 000 0020 Contribution de France Télécom au financement du service public de l' enseignement supérieur des télécommunications

...........................................................................

...........................................................................

.......................... »

Total pour le 4

...........................................................................

...........................................................................

................

103 234 000

5. Taxe intérieure sur les produits pétroliers 0021 Taxe intérieure sur les produits pétroliers

...........................................................................

.......................................................

165 989 000

6. Taxe sur la valeur ajoutée 0022 Taxe sur la valeur ajoutée

...........................................................................

...........................................................................

..........

901 335 000

7. Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes 0023 Mutations à titre onéreux de créances, rentes, prix d'offices

...........................................................................

...................

2 250 000 0024 Mutations à titre onéreux de fonds de commerce

...........................................................................

.......................................

1 300 000 0025 Mutations à titre onéreux de meubles corporels

...........................................................................

..........................................

25 000 0026 Mutations à titre onéreux d'immeubles et droits immobiliers

...........................................................................

................. »

0027 Mutations à titre gratuit entre vifs (donations)

...........................................................................

..............................................

9 400 000 0028 Mutations à titre gratuit par décès

...........................................................................

.....................................................................

36 200 000 0031 Autres conventions et actes civils

...........................................................................

......................................................................

2 200 000 0032 Actes judiciaires et extrajudiciaires

...........................................................................

.................................................................... »

0033 Taxe de publicité foncière

...........................................................................

...........................................................................

..........

550 000 0034 Taxe spéciale sur les conventions d'assurance

...........................................................................

..............................................

15 860 000 0036 Taxe additionnelle au droit de bail

...........................................................................

.................................................................... »

0039 Recettes diverses et pénalités

...........................................................................

...........................................................................

... 775 000 0041 Timbre unique

...........................................................................

...........................................................................

.................................

2 500 000 0044 Taxe sur les véhicules des sociétés

...........................................................................

................................................................... »

0045 Actes et écrits assujettis au timbre de dimension

...........................................................................

........................................

3 100 000 0046 Contrats de transport

...........................................................................

...........................................................................

.................... »

0047 Permis de chasser

...........................................................................

...........................................................................

.........................

105 000 0051 Impôt sur les opérations traitées dans les bourses de valeurs

...........................................................................

...............

3 000 000 0059 Recettes diverses et pénalités

...........................................................................

...........................................................................

... 2 695 000 0061 Droits d'importation

...........................................................................

...........................................................................

......................

9 500 000 0062 Prélèvements et taxes compensatoires institués sur divers produits

...........................................................................

..... »

0064 Autres taxes intérieures

...........................................................................

...........................................................................

...............

1 200 000 0065 Autres droits et recettes accessoires

...........................................................................

.................................................................

200 000 0066 Amendes et confiscations

...........................................................................

...........................................................................

...........

400 000 0081 Droits de consommation sur les tabacs

...........................................................................

........................................................... »

0082 Taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés

...........................................................................

..................

1 710 000 0083 Taxe sur les concessionnaires d'autoroutes

...........................................................................

....................................................

2 810 000 0089 Taxe sur les installations nucléaires de base

...........................................................................

.................................................

844 000 0091 Garantie des matières d'or et d'argent

...........................................................................

.............................................................

210 000 0092 Amendes, confiscations et droits sur acquits non rentrés

...........................................................................

.........................

4 000 0093 Autres droits et recettes à différents titres

...........................................................................

......................................................

55 000 0094 Taxe spéciale sur la publicité télévisée

...........................................................................

............................................................

105 000 0096 Taxe spéciale sur certains véhicules routiers

...........................................................................

.................................................

1 450 000 0097 Cotisation à la production sur les sucres

...........................................................................

........................................................

1 800 000 0098 Taxes sur les stations et liaisons radioélectriques privées

...........................................................................

........................

30 000 0099 Autres taxes

...........................................................................

...........................................................................

.....................................

222 000 Total pour le 7

...........................................................................

...........................................................................

................

100 500 000 B. - Recettes non fiscales

1. Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier 0107 Produits de l'exploitation du service des constructions aéronautiques au titre de ses activités à l'exportation » 0108 Produits de l'exploitation du service des constructions et armes navales au titre de ses activités à l'exportation »


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0109 Produits de l'exploitation du service des fabrications d'armements au titre de ses activités à l'exportation

.... »

0110 Produits des participations de l'Etat dans des entreprises financières

...........................................................................

.. 6 350 000 0111 Contribution de la Caisse des dépôts et consignations représentati ve de l'impôt sur les sociétés

...................... »

0114 Produits des jeux exploités par La Française des jeux

...........................................................................

...............................

7 600 000 0115 Produits de la vente des publications du Gouvernement

...........................................................................

.......................... »

0116 Produits des participations de l'Etat dans des entreprises non financièr es et bénéfices des établissements publics non financiers

...........................................................................

...........................................................................

..............

7 901 000 0129 Versements des budgets annexes

...........................................................................

......................................................................

247 000 0199 Produits divers

...........................................................................

...........................................................................

................................ »

Total pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

................

22 098 000

2. Produits et revenus du domaine de l'Etat 0201 Versement de l'Office national des forêts au budget général

...........................................................................

.................. »

0202 Recettes des transports aériens par moyens militaires

...........................................................................

...............................

6 000 0203 Recettes des établissements pénitentiaires

...........................................................................

......................................................

60 000 0207 Produits et revenus du domaine encaissés par les comptables des impôts

..................................................................

2 100 000 0208 Produit de la cession de biens appartenant à l'Etat réalisée dans le cadre des opérations de délocalisation

»

0210 Produit de la cession du capital d'entreprises appartenant à l'Etat

...........................................................................

....... »

0299 Produits et revenus divers

...........................................................................

...........................................................................

..........

75 000 Total pour le 2

...........................................................................

...........................................................................

................

2 241 000

3. Taxes, redevances et recettes assimilées 0301 Redevances, taxes ou recettes assimilées de protection sanitaire et d'or ganisation des marchés de viandes

395 000 0302 Cotisation de solidarité sur les céréales et graines oléagineus es

...........................................................................

........... »

0309 Frais d'assiette et de recouvrement des impôts et taxes établis ou pe rçus au profit des collectivités locales et de divers organismes

...........................................................................

...........................................................................

...............

19 038 000 0310 Recouvrement des frais de justice, des frais de poursuite et d'instance

........................................................................

57 000 0311 Produits ordinaires des recettes des finances

...........................................................................

................................................

11 000 0312 Produit des amendes forfaitaires de la police de la circulation

...........................................................................

...............

2 080 000 0313 Produit des autres amendes et condamnations pécuniaires

...........................................................................

.....................

3 350 000 0314 Prélèvements sur le produit des jeux dans les casinos régis par la loi du 15 juin 1907

.........................................

5 200 000 0315 Prélèvements sur le pari mutuel

...........................................................................

.........................................................................

2 200 000 0318 Produit des taxes, redevances et contributions pour frais de contrôle pe rçues par l'Etat

........................................

681 000 0323 Droits d'inscription pour les examens organisés par les différents mi nistères, droits de diplômes et de scolarité perçus dans différentes écoles du Gouvernement

...........................................................................

....................................

3 000 0325 Recettes perçues au titre de la participation des employeurs à l'effo rt de construction

...........................................

3 645 000 0326 Reversement au budget général de diverses ressources affectées

...........................................................................

.........

3 350 000 0327 Rémunération des prestations assurées par les services du Tréso r public au titre de la collecte de l'épargne 1 130 000 0328 Recettes diverses du cadastre

...........................................................................

...........................................................................

... 186 000 0329 Recettes diverses des comptables des impôts

...........................................................................

...............................................

565 000 0330 Recettes diverses des receveurs des douanes

...........................................................................

...............................................

95 000 0331 Rémunération des prestations rendues par divers services ministéri els

.........................................................................

1 400 000 0332 Pénalité pour défaut d'emploi obligatoire des travailleurs handica pés et des mutilés de guerre

..........................

10 000 0333 Frais de gestion du service chargé de la perception de la redevance audi ovisuelle

..................................................

482 000 0335 Versement au Trésor des produits visés par l'article 5, dernier alinéa, de l'ordonnance no 45-14 du 6 janvier 1945 100 000 0337 Redevances versées par les entreprises dont les emprunts bénéficie nt de la garantie de l'Etat

........................... »

0339 Redevance d'usage des fréquences radioélectriques

...........................................................................

...................................

860 000 0399 Taxes et redevances diverses

...........................................................................

...........................................................................

....

60 000 Total pour le 3

...........................................................................

...........................................................................

................

44 898 000

4. Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital 0401 Récupération et mobilisation des créances de l'Etat

...........................................................................

....................................

280 000 0402 Annuités diverses

...........................................................................

...........................................................................

...........................

2 000 0403 Contribution des offices et établissements publics de l'Etat dotés de l'autonomie financière et des compagnies de navigation subventionnées, sociétés d'économie mixte, entrep rises de toute nature ayant fait appel au concours financier de l'Etat

...........................................................................

...........................................................................

....

8 000 0404 Intérêts des prêts du Fonds de développement économique et s ocial

...........................................................................

50 000 0406 Intérêts des prêts consentis aux organismes d'habitation à loye r modéré et de crédit immobilier

..................... »

0407 Intérêts des dotations en capital et des avances d'actionnaire accord ées par l'Etat

..................................................

1 930 000 0408 Intérêts sur obligations cautionnées

...........................................................................

..................................................................

13 000 0409 Intérêts des prêts du Trésor

...........................................................................

...........................................................................

......

3 900 000 0410 Intérêts des avances du Trésor

...........................................................................

...........................................................................

3 000 0411 Intérêts versés par divers services de l'Etat ou organismes gér ant des services publics au titre des avances » 0499 Intérêts divers

...........................................................................

...........................................................................

..................................

200 000 Total pour le 4

...........................................................................

...........................................................................

................

6 386 000

5. Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat 0501 Retenues pour pensions civiles et militaires (part agent)

...........................................................................

..........................

27 930 000 0502 Contributions aux charges de pensions de France Télécom

...........................................................................

.....................

8 770 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0503 Retenues de logement effectuées sur les émoluments de fonctionnaires et officiers logés dans des immeubles appartenant à l'Etat ou loués par l'Etat

...........................................................................

........................................................

7 000 0504 Ressources à provenir de l'application des règles relatives aux cumul s des rémunérations d'activité

...............

250 000 0505 Prélèvement effectué sur les salaires des conservateurs des hypoth èques

...................................................................

1 990 000 0506 Recettes diverses des services extérieurs du Trésor

...........................................................................

....................................

30 000 0507 Contribution de diverses administrations au Fonds spécial de retraite de s ouvriers des établissements industriels de l'Etat

...........................................................................

...........................................................................

..............................

80 000 0508 Contributions aux charges de pensions de La Poste

...........................................................................

...................................

15 522 000 0509 Contributions aux charges de pensions de divers organismes publics ou semipublics

...........................................

5 026 000 0599 Retenues diverses

...........................................................................

...........................................................................

.......................... »

Total pour le 5

...........................................................................

...........................................................................

................

59 605 000

6. Recettes provenant de l'extérieur 0601 Produits des chancelleries diplomatiques et consulaires

...........................................................................

............................

380 000 0604 Remboursement par les Communautés européennes des frais d'assiette et de perception des impôts et taxes perçus au profit de son budget

...........................................................................

.......................................................................

1 130 000 0606 Versement du Fonds européen de développement économique régiona l

...................................................................... »

0607 Autres versements des Communautés européennes

...........................................................................

...................................

185 000 0699 Recettes diverses provenant de l'extérieur

...........................................................................

......................................................

8 000 Total pour le 6

...........................................................................

...........................................................................

................

1 703 000

7. Opérations entre administrations et services publics 0702 Redevances et remboursements divers dus par les compagnies de chemins de fe r d'intérêt local et entreprises similaires

...........................................................................

...........................................................................

.......................................

1 000 0708 Reversements de fonds sur les dépenses des ministères ne donnant pas lieu à rétablissement de crédits

.....

400 000 0709 Réintégration au budget général des recettes des établisseme nts dont l'autonomie a été supprimée par le décret du 20 mars 1939

...........................................................................

...........................................................................

.......... »

0712 Remboursement de divers frais de gestion et de contrôle

...........................................................................

.......................

14 000 0799 Opérations diverses

...........................................................................

...........................................................................

.......................

165 000 Total pour le 7

...........................................................................

...........................................................................

................

580 000

8. Divers 0801 Recettes en contrepartie des dépenses de reconstruction

...........................................................................

.........................

10 000 0802 Recouvrements poursuivis à l'initiative de l'Agence judiciaire du Tré sor. Recettes sur débets non compris dans l'actif de l'administration des finances

...........................................................................

..........................................................

105 000 0803 Remboursements de frais de scolarité, de pension et de trousseau par les anciens élèves des écoles du Gouvernement qui quittent prématurément le service de l'Etat

...........................................................................

..................

15 000 0804 Pensions et trousseaux des élèves des écoles du Gouvernement

...........................................................................

.........

15 000 0805 Recettes accidentelles à différents titres

...........................................................................

...........................................................

3 485 000 0806 Recettes en atténuation des charges de la dette et des frais de tréso rerie

...................................................................

18 500 000 0807 Reversements de la Banque française du commerce extérieur

...........................................................................

............... »

0808 Remboursements par les organismes d'habitation à loyer modéré des prêts accordés par l'Etat

........................ »

0809 Recettes accessoires sur les dépenses obligatoires d'aide sociale et de santé

............................................................

1 000 0810 Ecrêtement des recettes transférées aux collectivités locales (loi du 7 janvier 1983 modifiée)

.............................. »

0811 Récupération d'indus

...........................................................................

...........................................................................

....................

1 050 000 0812 Reversements de la Compagnie française d'assurance pour le commerce exté rieur

.................................................

11 000 000 0813 Rémunération de la garantie accordée par l'Etat aux caisses d'é pargne

........................................................................

10 178 000 0814 Prélèvements sur les autres fonds d'épargne gérés par la Cai sse des dépôts et consignations

...........................

4 674 000 0815 Rémunération de la garantie accordée par l'Etat à la Caisse nat ionale d'épargne

.....................................................

5 148 000 0816 Versements de la Caisse d'amortissement de la dette sociale au budget de l' Etat

....................................................

12 500 000 0817 Recettes en atténuation de trésorerie du Fonds de stabilisation des c hanges

.............................................................. »

0818 Versements de l'établissement public prévu à l'article 46 de la lo i de finances pour 1997 (no 96-1181 du 30 décembre 1996)

...........................................................................

...........................................................................

....................

1 464 000 0899 Recettes diverses

...........................................................................

...........................................................................

............................

3 070 000 Total pour le 8

...........................................................................

...........................................................................

................

71 215 000

C. Prélèvements sur les recettes de l'Etat

1. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivité s locales 0001 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation global e de fonctionnement

.......................................

116 158 927 0002 Prélèvement sur les recettes de l'Etat du produit des amendes forfait aires de la police de la circulation

........

2 080 000 0003 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation spé ciale pour le logement des instituteurs

.........

2 163 918 0004 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle 3 792 312 0005 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation de com pensation de la taxe professionnelle

.....

11 524 385 0006 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds de compensa tion pour la TVA

.......................................

23 500 000 0007 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la compensation d' exonérations relatives à la fiscalité locale 12 768 200 0008 Dotation élu local

...........................................................................

...........................................................................

...........................

285 105


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0009 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit de la collectivité territoriale de Corse et des départements de Corse

...........................................................................

...........................................................................

..............................................

114 200 0010 Compensation de la suppression de la part salaire de la taxe professionnelle

............................................................

35 350 000 Total pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

................

207 737 047

2. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes 0001 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du budget des Commun autés européennes

.................................

99 500 000

D. Fonds de concours et recettes assimilées

1. Fonds de concours et recettes assimilées 1100 Fonds de concours ordinaires et spéciaux

...........................................................................

...................................................... »

1500 Fonds de concours. - Coopération internationale

...........................................................................

......................................... »

Total pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

................ »

RÉCAPITULATION GÉNÉRALE A. Recettes fiscales 1 Impôt sur le revenu

...........................................................................

...........................................................................

......................

344 065 000 2 Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles

...........................................................................

......................

54 300 000 3 Impôts sur les sociétés

...........................................................................

...........................................................................

................

326 840 000 4 Autres impôts directs et taxes assimilées

...........................................................................

........................................................

103 234 000 5 Taxe intérieure sur les produits pétroliers

...........................................................................

.......................................................

165 989 000 6 Taxe sur la valeur ajoutée

...........................................................................

...........................................................................

..........

901 335 000 7 Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes

...........................................................................

.............

100 500 000 Total pour la partie A

...........................................................................

...........................................................................

.. 1 996 263 000 B. Recettes non fiscales 1 Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier

....................................

22 098 000 2 Produits et revenus du domaine de l'Etat

...........................................................................

.......................................................

2 241 000 3 Taxes, redevances et recettes assimilées

...........................................................................

.........................................................

44 898 000 4 Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital

...........................................................................

..............................

6 386 000 5 Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat

...........................................................................

......................................

59 605 000 6 Recettes provenant de l'extérieur

...........................................................................

........................................................................

1 703 000 7 Opérations entre administrations et services publics

...........................................................................

..................................

580 000 8 Divers

...........................................................................

...........................................................................

.................................................

71 215 000 Total pour la partie B

...........................................................................

...........................................................................

... 208 726 000

C. Prélèvements sur les recettes de l'Etat 1 Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivité s locales

...................................................................... 207 737 047 2 Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes

..................................................... 99 500 000 Total pour la partie C

...........................................................................

...........................................................................

... 307 237 047

D. Fonds de concours et recettes assimilées 1 Fonds de concours et recettes assimilées

...........................................................................

....................................................... »

Total général

...........................................................................

...........................................................................

...........

1 897 751 953

III. - COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE (En francs)

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATION DES RECETTES POUR 2001 Opérations à caractère définitif Opérations à caractère temporaire Total Fonds national de l'eau 01 Produit de la redevance sur les consommations d'eau

.........................................

531 000 000 » 531 000 000 02 Annuités de remboursement des prêts

........................................................................ » » »

03 Prélèvement sur le produit du Pari mutuel

................................................................

473 194 000 » 473 194 000 04 Recettes diverses ou accidentelles du Fonds national pour le développeme nt des adductions d'eau

...........................................................................

........................... » » »

05 Prélèvement de solidarité pour l'eau

...........................................................................

500 000 000 » 500 000 000 06 Recettes diverses ou accidentelles du Fonds national de solidarité pour l'eau 12 000 000 » 12 000 000 Total

...........................................................................

...............................................

1 516 194 000 » 1 516 194 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATION DES RECETTES POUR 2001 Opérations à caractère définitif Opérations à caractère temporaire Total Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle 01 Produit de la taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spec tacles cinématographiques

...........................................................................

.................

634 000 000 » 634 000 000 04 Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la pro duction, de la distribution ou de la représentation de films pornographiques ou d'incitation à la violence

...........................................................................

................................................

200 000 » 200 000 05 Taxe spéciale sur les films pornographiques ou d'incitation à la viol ence produits par des entreprises établies hors de France

............................................... » » »

06 Contributions des sociétés de programme

................................................................. » » »

07 Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les société s de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

...........................................................................

..........................................

774 000 000 » 774 000 000 08 Taxe sur les encaissements réalisés au titre de la commercialisation des vidéogrammes

...........................................................................

........................................

68 000 000 » 68 000 000 09 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

......

13 000 000 » 13 000 000 10 Contribution du budget de l'Etat

...........................................................................

......... » » »

11 Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les société s de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

...........................................................................

..........................................

1 376 000 000 » 1 376 000 000 12 Taxe sur les encaissements réalisés au titre de la commercialisation des vidéogrammes

...........................................................................

........................................

12 000 000 » 12 000 000 14 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

99 Contribution du budget de l'Etat

...........................................................................

......... » » »

Total

...........................................................................

...............................................

2 877 200 000 » 2 877 200 000 Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision 01 Produit de la redevance

...........................................................................

..........................

13 432 892 500 » 13 432 892 500 02 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

03 Versement du budget général

...........................................................................

..............

2 714 200 000 » 2 714 200 000 Total

...........................................................................

...............................................

16 147 092 500 » 16 147 092 500 Fonds national pour le développement du sport 03 Partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées au Pari m utuel sur les hippodromes et hors les hippodromes

.....................................................

18 000 000 » 18 000 000 04 Excédent du produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons et sur les dépenses d'indemnisation

...........................................................................

.................. » » »

05 Remboursement des avances consenties aux associations sportives

............... » » »

06 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

07 Produit de la contribution sur la cession à un service de télévisi on des droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives

.........................

150 000 000 » 150 000 000 08 Produit du prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploité s en France métropolitaine par La Française des jeux

.................................................

1 031 000 000 » 1 031 000 000 Total

...........................................................................

...............................................

1 199 000 000 » 1 199 000 000 Fonds national des haras et des activités hippiques 01 Produit du prélèvement élevage sur les sommes engagées au Pari mutuel sur les hippodromes

...........................................................................

....................................

25 000 000 » 25 000 000 02 Produit du prélèvement élevage sur les sommes engagées au Pari mutuel urbain

...........................................................................

........................................................

760 000 000 » 760 000 000 03 Produit des services rendus par les haras nationaux

............................................. » » »

04 Produit des ventes d'animaux, sous-produits et matériels

.................................... » » »

05 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Total

...........................................................................

...............................................

785 000 000 » 785 000 000 Fonds national pour le développement de la vie associative 01 Partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées au Pari m utuel sur les hippodromes et hors les hippodromes

.....................................................

40 000 000 » 40 000 000 02 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Total

...........................................................................

...............................................

40 000 000 » 40 000 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne DÉSIGNATION

DES

COMPTES ÉVALUATION DES RECETTES POUR 2001 Opérations à caractère définitif Opérations à caractère temporaire Total Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outre-mer 01 Bénéfices nets de l'Institut d'émission des départements d'outr e-mer

............. » » »

02 Bénéfices nets de l'Institut d'émission d'outre-mer

................................................. » » »

03 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Total

...........................................................................

............................................... » » »

Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés 01 Produit des ventes par l'Etat de titres, de parts ou de droits de sociét és ainsi que le reversement par l'ERAP, sous toutes ses formes, du produit de cession des titres de la société Elf Aquitaine

..............................................................

26 500 000 000 » 26 500 000 000 02 Reversement d'avances d'actionnaires ou de dotations en capital et produits de réduction du capital ou de liquidation

............................................................. » » »

03 Versements du budget général ou d'un budget annexe

........................................ » » »

Total

...........................................................................

...............................................

26 500 000 000 » 26 500 000 000 Fonds d'intervention pour les aéroports et le transport aérien 01 Encaissements réalisés au titre de l'ex-taxe de péréquation des transports aériens

...........................................................................

....................................................... » » »

02 Part de la taxe de l'aviation civile affectée au Fonds d'intervention po ur les aéroports et le transport aérien

...........................................................................

.......

279 000 000 » 279 000 000 03 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Total

...........................................................................

...............................................

279 000 000 » 279 000 000 Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie 01 Versements de la Russie

...........................................................................

........................ » » »

02 Versements du budget général

...........................................................................

............ » » »

Total

...........................................................................

............................................... » » »

Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale 01 Produit de la taxe sur certaines dépenses publicitaires

.........................................

160 000 000 » 160 000 000 02 Remboursement par les bénéficiaires des avances consenties par le fon ds

.. » » » 03 Recettes diverses ou accidentelles

...........................................................................

...... » » »

Total

...........................................................................

...............................................

160 000 000 » 160 000 000 Fonds de provisionnement des charges de retraite et de désendettement de l'Etat 01 Redevances d'utilisation des fréquences allouées en vertu des autoris ations d'établissement et d'exploitation des réseaux mobiles de troisième génération

...........................................................................

.............................................................

32 496 000 000 » 32 496 000 000 Total pour les comptes d'affectation spéciale

...................................

81 999 486 500 » 81 999 486 500


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

L'amendement no 123, présenté par MM. Méhaignerie, Jégou, de Courson, Mme Idrac et M. Hériaud est ainsi libellé :

« Rédiger ainsi le tableau du I de l'article 29 : (En millions de francs.)

RESSOURCES DÉPENSES ordinaires civiles DÉPENSES civiles en capital DÉPENSES militaires DÉPENSES totales ou plafond des charges

SOLDES A. Opérations à caractère définitif Budget général Montants bruts

...........................................................................

................

1 915 609 1 756 798 A déduire : remboursements et dégrèvements d'impôts

.............

366 970 366 970 Montants nets du budget général

.......................................................

1 548 639 1 389 828 79 255 244 734 1 713 817 Comptes d'affectation spéciale

.................................................

81 999 21 340 60 611 81 951 Totaux pour le budget général et les comptes d'affectation spéciale

...........................................................................

......

1 630 638 1 411 168 139 866 244 734 1 795 768 Budgets annexes Aviation civile

...........................................................................

...................

8 958 6 866 2 092 8 958 Journaux officiels

...........................................................................

............

1 269 948 321 1 269 Légion d'honneur

...........................................................................

............

121 107 14 121 Ordre de la Libération

...........................................................................

... 6 4 2 6 Monnaies et médailles

...........................................................................

.. 1 201 1 161 40 1 201 Prestations sociales agricoles

................................................................

96 221 96 221 96 221 Totaux des budgets annexes

.........................................................

107 776 105 307 2 469 107 776 Solde des opérations définitives (A)

......................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 165 130 B. Opérations à caractère temporaire Comptes spéciaux du Trésor Comptes d'affectation spéciale

..............................................................

48 Comptes de prêts

...........................................................................

...........

9 249 3 492 Comptes d'avances

...........................................................................

........

369 185 365 298 Comptes de commerce (solde)

.............................................................

102 Comptes d'opérations monétaires (solde)

.........................................

391 C omptes de règlement avec les gouvernements étrangers (solde)

...........................................................................

............................. 15 Solde des opérations temporaires (B)

...................................

...........................................................................

...........................................................................

.......

9 118 Solde général (A + B)

..................................................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 156 012


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour soutenir l'amendement no 557.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Cet amendement a pour objet traditionnel de traduire, dans l'article d'équilibre et dans l'état A, l'incidence des modifications intervenues au cours de discussion de cette première partie.

Les recettes au titre de la taxe intérieure sur les produits pétroliers sont réduites de 1 581 millions de francs, essentiellement du fait de la prolongation de la majoration exceptionnelle de la baisse de la TIPP au-delà du 31 décembre 2000. Les recettes de TVA sont parallèlement réduites de 185 millions de francs.

Les recettes au titre du prélèvement sur les entreprises pétrolières sont réévaluées de 975 millions de francs, du fait du relèvement de 20 % à 25 % du taux de cette contribution.

Les recettes au titre de l'impôt sur le revenu devraient augmenter de 515 millions de francs, compte tenu, pour l'essentiel, de la suppression de l'abattement sur certains revenus mobiliers pour les foyers imposés au taux marginal de l'impôt sur le revenu.

Le rendement de l'impôt de solidarité sur la fortune devrait augmenter de 370 millions de francs du fait de l'amendement qui supprime l'indexation du barême et de celui qui intègre les oeuvres d'art dans son assiette.

Les recettes de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance sont réduites de 940 millions de francs, afin de compenser, au profit des organismes de sécurité sociale, le relèvement de 1,3 à 1,4 SMIC du plafond applicable à la réduction de la CSG sur les bas salaires.

Le prélèvement au profit des collectivités locales est globalement relevé de 200 millions de francs, conséquence de la majoration de la dotation d'intercommunalité des communautés d'agglomération.

Le Gouvernement vous propose de relever le plafond des dépenses pour tenir compte de la compensation au profit des départements de la suppression de la vignette des véhicules utilitaires des personnes physiques, des syndicats et associations, pour un total de 329 millions de francs ; de la compensation de l'exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties des organismes HLM situés en zone urbaine sensible, pour 510 millions de francs ; de la compensation de l'exonération de la redevance audiovisuelle des personnes âgées non imposables, pour 550 millions de francs ; ainsi que pour tenir compte de mesures diverses qu'il vous sera proposé d'adopter en seconde partie, notamment sur le budget du ministère de la justice.

Au total, ce sont 1 467 millions de francs de dépenses supplémentaires qui pèseront sur l'équilibre du budget.

Les remboursements et dégrèvements d'impôt seront majorés de 475 millions de francs pour tenir compte des différentes mesures de réduction du taux de la taxe intérieure sur les produits pétroliers et d'anticipation de ces réductions que vous avez adoptées, ainsi que de la mesure de dégrèvement de taxe foncière au bénéfice des personnes âgées, que vous avez adoptée.

Ces modifications conduisent à corriger automatiquement, sans impact sur le solde, les montants de la dotation de compensation de la taxe professionnelle, du fonds national de péréquation de cette taxe et des dépenses du fonds national de péréquation.

Enfin, je vous indique que le Gouvernement relève de 950 millions de francs l'évaluation tendancielle du prélèvement sur les entreprises pétrolières, portant ainsi à 1 925 millions de francs l'augmentation du prélèvement sur les entreprises pétrolières et à 2 250 millions de francs son évaluation du produit des recettes non fiscales pour tenir compte des dernières informations disponibles sur la situation des participations de l'Etat. Cette réévaluation porte notamment pour 1 000 millions de francs sur le dividende de la Banque de France au titre de l'exercice 2000 ; 1 011 millions de francs sur les dividendes des sociétés non financières ; et pour 250 millions de francs au titre d'un boni de liquidation de la Caisse nationale des télécommunications.

Enfin, cet amendement supprime à l'état A les lignes de la TGAP et de la taxe sur les débits de boissons, recettes qui ne reviennent plus au budget de l'Etat.

Au total, le déficit serait amélioré, à l'occasion de cette première délibération, de 200 millions de francs, et s'élèverait donc à 185,801 milliards de francs.

M. le président.

La parole est à M. Jean-Jacques Jégou, pour soutenir l'amendement no 123.

M. Jean-Jacques Jégou.

Monsieur le ministre, Monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, j'ai bien conscience de l'exercice surréaliste auquel je vais me livrer. J'espère que vous consentirez à souffrir quelques minutes de plus afin que le groupe UDF puisse vous exposer la philosophie qu'il a de ce budget, compte tenu, bien entendu, des moyens dont il a disposé pour travailler. Je pourrais développer mes arguments car vous aurez certainement à coeur de me dire qu'un certain nombre de points vous paraissent incongrus. Mais comme la discussion budgétaire se déroule de manière telle que l'opposition ne peut s'exprimer correctement, je me contenterai de lire l'exposé sommaire de notre amendement.

Il s'agit d'un article d'équilibre tendant à ramener le déficit à 156 milliards.

Si la croissance de ces trois dernières années a permis une certaine amélioration de la situation budgétaire, nous sommes encore loin derrière nos partenaires européens, notamment en matière de déficit. De plus, et malgré la croissance, le Gouvernement n'en profite pas pour faire les réformes structurelles nécessaires à l'amélioration de nos finances publiques, et en cas de retournement de conjoncture, le Gouvernement aurait du mal à faire face à des augmentations de dépenses ; le déficit recommencerait à se creuser. Malgré cela, les prévisions de recettes et de dépenses sont sous-évaluées.

Par ailleurs, l'introduction, dans ce budget, d'une charte de budgétisation, censée rendre plus lisible et transparent le budget de l'Etat, n'apporte en fait aucune a mélioration. En outre, malgré les nombreuses recommandations de la Cour des comptes, le Gouvernement continue à opérer de nombreux tours de passepasse - débudgétisation, création de nouveaux fonds, report de recettes - qui masquent la réalité des dépenses et des recettes.

Cet amendement propose de réintégrer des recettes non comptabilisées et de diminuer certaines dépenses. Il est suggéré de réduire le déficit de 29,99 milliards supplémentaires, afin de le faire passer de 186 milliards à 156 milliards de francs.

Cet amendement a un double objet : D'une part, il s'agit de mettre en évidence le fait que le Gouvernement a surévalué de nombreuses recettes, ce qui lui permettra, à terme, d'annoncer un défit bien inférieur à celui prévu dans le projet de loi de finances 2000 ou de continuer à dépenser à due proportion.

C'est pourquoi il vous est proposé dès maintenant de majorer les recettes de 20 milliards : Etat A, ligne 0003 Impôt sur les sociétés - majorée de 10 milliards de


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

francs ; ligne 0001 - impôt sur le revenu- majorée de 3 milliards de francs ; et ligne 0022 - TVA - majorée de 7 milliards de francs. Cela nous paraît très raisonnable par rapport aux recettes qui seront effectivement perçues.

Je vous donne rendez-vous après que nous aurons pu les constater.

Au total, les recettes supplémentaires réaffectées sont en augmentation de 20 milliards de francs.

D'autre part, les dépenses de l'Etat subissant cette année encore une dérive - de 0,3 % selon le Gouvernement, mais de bien plus en réalité -, il est proposé de les abaisser de 9,99 milliards de francs. Je vous rappelle que vous nous demandez toujours comment nous comptons réduire les dépenses. Nous vous proposons donc de faire des économies de la manière suivante : 2,8 milliards de francs, correspondant à l'augmentation du fonctionnement des administrations, titre III, des différents ministères. Il semble en effet normal qu'au vu des déficits publics, l'administration participe à l'effort d'assainissement des finances publiques ; 160,7 millions de francs correspondant à l'augmentation - mesures nouvelles pour 2000 - du titre II budget des charges communes ; 2,99 milliards de francs sur le titre IV du budget du ministère de l'économie, des finances et l'industrie correspondant à la subvention à Charbonnages de France qui chaque année...

M. Henri Emmanuelli, président de la commission.

Tout à l'heure vous nous donniez des leçons de sérieux. Là, ça ne l'est vraiment pas !

M. Jean-Jacques Jégou.

Peut-être, monsieur le président. Il n'empêche que, en 2002, nous verrons combien Charbonnages de France coûteront au pays. Attendez un peu l'addition ! Autre économie : 4,04 milliards de francs correspondant à l'augmentation des charges de personnel de l'administration liée à la création de 11 000 postes. Alors que tous nos partenaires européens exercent une réelle maîtrise de la gestion de leurs effectifs, le Gouvernement s'obstine dans l'exception française, en créant de nouveaux postes. Il aurait été préférable d'opérer des redéploiements au sein de la fonction publique.

A cet égard, Didier Migaud nous avait proposé, et la MEC avait accepté - devant vous, monsieur le ministre de l'économie et des finances, je m'en souviens encore le redéploiement de 1 300 fonctionnaires en cas de suppression de la redevance télévision. Sans doute les circonstances liées à l'augmentation du pétrole, cet été, vous ont-elles fait changer d'avis...

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Il est bien évidemment défavorable à l'amendement no 123. Nos collègues proposent une réévaluation hypothétique, voire imprudente, des recettes. Quant à la réduction des dépenses qu'ils proposent, elle est très irréaliste, voire quelque peu démagogique ou hypocrite.

M. Jean-Jacques Jégou.

Quelquefois, trois semaines après le vote du budget, les économies sont plus importantes !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Cela dit, le débat a été développé tout au long de la discussion générale. Je tiens seulement à redire l'opposition de notre commission des finances à cet amendement.

Quant à l'amendement du Gouvernement, il récapitule toutes les modifications qui ont été apportées par notre assemblée à ce projet de budget. J'avais tout à l'heure la liste des sommes qui ont été modifiées au cours de cette première partie. Le travail important qui a été fourni est parfaitement traduit par cet amendement no 557. J'invite donc notre assemblée à l'adopter.

M. le président.

Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement no 123 ?

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Avis négatif.

M. le président.

Je mets aux voix l'amendement no 557.

(L'amendement est adopté.)

M. le président.

En conséquence, l'amendement no 123 tombe.

Je mets aux voix l'article 29 et l'état A annexé, modifiés par l'amendement no 557.

(L'article 29 et l'état A annexé, ainsi modifiés, sont adoptés).

Seconde délibération

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Monsieur le président, en application des articles 101 et 118 du règlement de l'Assemblée nationale, je demande, au nom du Gouvernement, qu'il soit procédé à une seconde délibération des articles 4 ter et 12 quinquies, ainsi que de l'article 29 et de l'état A annexé. Je demande également la réserve des votes.

M. le président.

En application de l'article 118, alinéa 3, du règlement, le Gouvernement demande qu'il soit procédé à une seconde délibération des articles 4 ter et 12 quinquies, ainsi que de l'article 29 et de l'état A annexé.

La seconde délibération est de droit.

Sur les dispositions faisant l'objet de la seconde délibération, je rappelle que le Gouvernement demande la réserve du vote.

La commission interviendra dans les conditions prévues à l'alinéa 3 de l'article 101 du règlement.

Article 4 ter

M. le président.

L'Assemblée a adopté en première délibération l'article 4 ter suivant : Art. 4 ter. - I. - Au premier alinéa de l'article 885 I du code général des impôts, après le mot : « collection », sont insérés les mots : « visés à l'article 795 A ou présentés au moins trois mois par an au public dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat, les objets d'art dont le créateur est vivant au 1er janvier de l'année d'imposition » ;

II. Le même article est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Le décret en Conseil d'Etat prévu au premier alinéa détermine notamment les conditions dans lesquelles les c ontribuables peuvent justifier que les objets qu'ils détiennent sont présentés au public ainsi que les modalités selon lesquelles ils peuvent souscrire une convention décennale avec les ministres chargés de la culture et des finances. »

III. L'article 885 S du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« La valeur des objets d'antiquité, d'art ou de collection autres que ceux exonérés en application de l'article 885 I, est réputé égale à 5 % de l'ensemble des autres valeurs


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

mobilières et immobilières du patrimoine déclaré. Les redevables peuvent cependant apporter la preuve d'une valeur inférieure en joignant à leur déclaration les éléments justificatifs de la valeur des biens en cause. »

Le Gouvernement a présenté un amendement, no 1, ainsi rédigé :

« Supprimer l'article 4 ter »

M. Jean-Pierre Brard.

Il faudra recommencer l'année prochaine !

M. Philippe Auberger.

Et vous mangerez une nouvelle fois votre chapeau !

M. le président.

Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Je voudrais m'exprimer globalement, afin de ne pas intervenir à nouveau sur chacun des articles.

La seconde délibération est un moment traditionnel...

M. Philippe Auberger.

Douloureux !

M. Didier Migaud, rapporteur général.

Il est arrivé souvent qu'il soit plus douloureux encore. Malgré tout, nous pouvons exprimer notre satisfaction devant la qualité d'écoute du Gouvernement pendant toutes les discussions de cette première partie. Des propositions intéressantes ont été faites par l'ensemble des groupes de la majorité plurielle et certaines préoccupations exprimées par nos collègues de l'opposition ont été également entendues. Cela se traduit dans cette deuxième délibération.

Deux votes exprimés par l'Assemblée nationale n'ont pas été repris par le Gouvernement. En tant que députés membres de la commission des finances, nous pouvons le regretter, mais compte tenu de l'équilibre qui est présenté et, des avancées rappelées par le secrétaire d'Etat, j'invite notre assemblée à adopter chacun de ces amendements.

Pour ne pas reprendre la parole, je voudrais, d'ores et déjà, remercier la présidence pour la façon dont elle a dirigé les débats ainsi que l'ensemble de nos collègues, membres de la commission des finances ou des autres commissions qui ont participé à nos travaux. Je remercie également nos services, les attachés de groupes, le service de la séance et j'adresse un salut amical à la presse qui a rapporté l'ensemble de nos débats ; je remercie enfin personnellement les représentants du Gouvernement ainsi que leurs services.

Un bon travail a été accompli au cours de la discussion de cette première partie. Cela augure bien du vote qui sera exprimé mardi prochain et de nos travaux sur la seconde partie.

M. le président.

La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

M. le secrétaire d'Etat à l'industrie.

En application de l'article 44, alinéa 3, de la Constitution et de l'article 96 du règlement de votre assemblée, le Gouvernement demande qu'il soit procédé à un seul vote sur les articles faisant l'objet de cette seconde délibération ainsi que sur l'ensemble de la première partie. Conformément à ce qu'a prévu la conférence des présidents, ce vote aura lieu mardi. Et je remercie M. le rapporteur général pour son soutien.

Au moment où se conclut, un peu plus tôt qu'en 1999, cette lecture de la première partie du projet de loi de finances pour 2001, je tiens à exprimer le plaisir particulier que j'ai eu à participer à cette discussion et à adresser mes remerciements à ceux qui ont permis la préparation, le déroulement et la conduite de ces débats.

Monsieur le président, je remercie, à travers vous, tous ceux qui ont remarquablement conduit et réglé avec maîtrise nos discussions.

Mesdames, messieurs les députés, je suis heureux d'avoir été appelé, aux côtés de Laurent Fabius, à souten ir ce débat dans lequel j'ai ressenti, à de nombreux moments, avec l'opposition et la majorité, une grande satisfaction et retrouvé quelques souvenirs qui m'ont rajeuni de quelques années.

Comme à l'accoutumée, la presse a rendu compte avec fidélité de nos débats. Aux services de l'Assemblée, je redis, là encore avec une certaine nostalgie, toute mon admiration. Mes propres équipes n'ont pas non plus démérité. Enfin, puisque nous avons parlé d'elle en commençant cette discussion, je vous adresse le salut de ma collègue Florence Parly.

Monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, vous avez tous deux aidé la commission par votre travail exceptionnel, vous avez déployé beaucoup d'énergie, fait preuve d'une grande c ompétence et vous avez su établir des relations confiantes et efficaces avec le Gouvernement. Je vous adresse mes remerciements et, à tous, mes voeux de bonne nuit. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)

M. le président.

Le vote sur l'amendement no 1 est réservé.

Article 12 quinquies

M. le président.

L'Assemblée a adopté en première délibération l'article 12 quinquies suivant :

« Art. 12 quinquies. Après l'article 302 bis MA du code général des impôts, il est inséré un article 302 bis MB ainsi rédigé :

« Art. 302 bis MB. A compter du 1er janvier 2001, toute personne qui distribue pour son propre compte ou fait distribuer dans les boîtes à lettres ou sur la voie publique des documents publicitaires est tenue de contribuer financièrement à l'élimination des déchets ainsi produits, conformément aux dispositions de la loi no 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux.

« Sont exonérés de cette contribution :

« l'Etat et les collectivités territoriales ;

« les oeuvres ou organismes d'intérêt général ayant un caractère philantropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l'environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises ;

« les syndicats et partis politiques.

« Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret conjoint du ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement et du ministre de l'industrie. »

Le Gouvernement a présenté un amendement, no 2, ainsi rédigé :

« Supprimer l'article 12 quinquies »

Le vote sur l'amendement no 2 est réservé.

Article 29 et état A

M. le président.

L'Assemblée a adopté en première délibération l'article 29 et l'état A annexé, modifiés par l'amendement no 557.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Le Gouvernement a présenté un amendement, no 3, ainsi rédigé :

« I. Dans l'état A annexé à l'article 29, modifier les évaluations de recettes comme suit :

« I. BUDGET GÉNÉRAL

« A. Recettes fiscales

«

4. Autres impôts directs et taxes assimilées

« Ligne 0008 : Impôt de solidarité sur la fortune, minorer de 200 000 000 francs.

« C. Prélèvements sur les recettes de l'Etat

« I. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivités locales

« Ligne 0004 : Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle, minorer de 261 000 francs.

« Ligne 0005 : Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation de compensation de la taxe professionnelle, majorer de 368 000 francs.

« II. Le I de l'article 29 ainsi que l'état A annexé sont remplacés par les dispositions suivantes :

« I. Pour 2001, les ressources affectées au budget, évaluées dans l'état A annexé à la présente loi, les plafonds des charges et l'équilibre général qui en résultent, sont fixés aux montants suivants : (En millions de francs.)

RESSOURCES DÉPENSES ordinaires civiles DÉPENSES civiles en capital DÉPENSES militaires DÉPENSES totales ou plafond des charges

SOLDES A. Opérations à caractère définitif Budget général Montants bruts

...........................................................................

................

1 897 552 1 768 730 A déduire : remboursements et dégrèvements d'impôts

.............

367445 367 445 Montants nets du budget général

.......................................................

1 530 107 1 401 285 79 255 244 734 1 725 274 Comptes d'affectation spéciale

.................................................

81 999 21 340 60 611 » 81 951 Totaux pour le budget général et les comptes d'affectation spéciale

...........................................................................

......

1 612 106 1 422 625 139 866 244 734 1 807 225 Budgets annexes Aviation civile

...........................................................................

...................

8 958 6 866 2 092 8 958 Journaux officiels

...........................................................................

............

1 269 948 321 1 269 Légion d'honneur

...........................................................................

............

121 107 14 121 Ordre de la Libération

...........................................................................

... 6 4 2 6 Monnaies et médailles

...........................................................................

.. 1 201 1 161 40 1 201 Prestations sociales agricoles

................................................................

96 221 96 221 » 96 221 Totaux des budgets annexes

.........................................................

107 776 105 307 2 469 107 776 Solde des opérations définitives (A)

......................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 195 119 B. Opérations à caractère temporaire Comptes spéciaux du Trésor Comptes d'affectation spéciale

.............................................................. »

48 Comptes de prêts

...........................................................................

...........

9 249 3 492 Comptes d'avances

...........................................................................

........

368 856 364 969 Comptes de commerce (solde)

.............................................................

102 Comptes d'opérations monétaires (solde)

.........................................

391 C omptes de règlement avec les gouvernements étrangers (solde)

...........................................................................

............................. 15 Solde des opérations temporaires (B)

...................................

...........................................................................

...........................................................................

.......

9 118 Solde général (A + B)

..................................................................

...........................................................................

...........................................................................

....... 186 001 Je donne lecture de l'état A annexé.

É T A T A Tableau des voies et moyens applicables au budget de 2001

I. BUDGET GE NÉRAL (En milliers de francs)

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 A. - Recettes fiscales

1. Impôt sur le revenu 0001 Impôt sur le revenu

...........................................................................

...........................................................................

......................

344 065 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001

2. Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles 0002 Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles

...........................................................................

......................

54 300 000

3. Impôt sur les sociétés 0003 Impôt sur les sociétés

...........................................................................

...........................................................................

..................

326 840 000

4. Autres impôts directs et taxes assimilées 0004 Retenues à la source sur certains bénéfices non commerciaux et de l'impôt sur le revenu

..................................

2 500 000 0005 Retenues à la source et prélèvements sur les revenus de capitaux m obiliers, prélèvement sur les bons anonymes

...........................................................................

...........................................................................

............................................

9 500 000 0006 Prélèvements sur les bénéfices tirés de la construction immo bilière (loi no 63-254 du 15 mars 1963, art. 28-IV) » 0007 Précompte dû par les sociétés au titre de certains bénéfi ces distribués (loi no 65-566 du 12 juillet 1965, art. 3) 9 600 000 0008 Impôt de solidarité sur la fortune

...........................................................................

.......................................................................

17 690 000 0009 Taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et de sto ckage

...................................................

1 520 000 0010 Prélèvements sur les entreprises d'assurance

...........................................................................

................................................

400 000 0011 Taxe sur les salaires

...........................................................................

...........................................................................

.....................

51 419 000 0012 Cotisation minimale de taxe professionnelle

...........................................................................

..................................................

2 300 000 0013 Taxe d'apprentissage

...........................................................................

...........................................................................

....................

180 000 0014 Taxe de participation des employeurs au financement de la formation profess ionnelle continue

........................

190 000 0015 Taxe forfaitaire sur les métaux précieux, les bijoux, les objets d'ar t, de collection et d'antiquité

........................

370 000 0016 Contribution sur logements sociaux

...........................................................................

.................................................................. »

0017 Contribution des institutions financières

...........................................................................

..........................................................

2 200 000 0018 Prélèvement sur les entreprises de production pétrolière

...........................................................................

..........................

4 925 000 0019 Recettes diverses

...........................................................................

...........................................................................

............................

240 000 0020 Contribution de France Télécom au financement du service public de l' enseignement supérieur des télécommunications

...........................................................................

...........................................................................

.......................... »

Total pour le 4

...........................................................................

...........................................................................

................

103 034 000

5. Taxe intérieure sur les produits pétroliers 0021 Taxe intérieure sur les produits pétroliers

...........................................................................

.......................................................

165 989 000

6. Taxe sur la valeur ajoutée 0022 Taxe sur la valeur ajoutée

...........................................................................

...........................................................................

..........

901 335 000

7. Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes 0023 Mutations à titre onéreux de créances, rentes, prix d'offices

...........................................................................

...................

2 250 000 0024 Mutations à titre onéreux de fonds de commerce

...........................................................................

.......................................

1 300 000 0025 Mutations à titre onéreux de meubles corporels

...........................................................................

..........................................

25 000 0026 Mutations à titre onéreux d'immeubles et droits immobiliers

...........................................................................

................. »

0027 Mutations à titre gratuit entre vifs (donations)

...........................................................................

..............................................

9 400 000 0028 Mutations à titre gratuit par décès

...........................................................................

.....................................................................

36 200 000 0031 Autres conventions et actes civils

...........................................................................

......................................................................

2 200 000 0032 Actes judiciaires et extrajudiciaires

...........................................................................

.................................................................... »

0033 Taxe de publicité foncière

...........................................................................

...........................................................................

..........

550 000 0034 Taxe spéciale sur les conventions d'assurance

...........................................................................

..............................................

15 860 000 0036 Taxe additionnelle au droit de bail

...........................................................................

.................................................................... »

0039 Recettes diverses et pénalités

...........................................................................

...........................................................................

... 775 000 0041 Timbre unique

...........................................................................

...........................................................................

.................................

2 500 000 0044 Taxe sur les véhicules des sociétés

...........................................................................

................................................................... »

0045 Actes et écrits assujettis au timbre de dimension

...........................................................................

........................................

3 100 000 0046 Contrats de transport

...........................................................................

...........................................................................

.................... »

0047 Permis de chasser

...........................................................................

...........................................................................

.........................

105 000 0051 Impôt sur les opérations traitées dans les bourses de valeurs

...........................................................................

...............

3 000 000 0059 Recettes diverses et pénalités

...........................................................................

...........................................................................

... 2 695 000 0061 Droits d'importation

...........................................................................

...........................................................................

......................

9 500 000 0062 Prélèvements et taxes compensatoires institués sur divers produits

...........................................................................

..... »

0064 Autres taxes intérieures

...........................................................................

...........................................................................

...............

1 200 000 0065 Autres droits et recettes accessoires

...........................................................................

.................................................................

200 000 0066 Amendes et confiscations

...........................................................................

...........................................................................

...........

400 000 0081 Droits de consommation sur les tabacs

...........................................................................

........................................................... »

0082 Taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés

...........................................................................

..................

1 710 000 0083 Taxe sur les concessionnaires d'autoroutes

...........................................................................

....................................................

2 810 000 0089 Taxe sur les installations nucléaires de base

...........................................................................

.................................................

844 000 0091 Garantie des matières d'or et d'argent

...........................................................................

.............................................................

210 000 0092 Amendes, confiscations et droits sur acquits non rentrés

...........................................................................

.........................

4 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0093 Autres droits et recettes à différents titres

...........................................................................

......................................................

55 000 0094 Taxe spéciale sur la publicité télévisée

...........................................................................

............................................................

105 000 0096 Taxe spéciale sur certains véhicules routiers

...........................................................................

.................................................

1 450 000 0097 Cotisation à la production sur les sucres

...........................................................................

........................................................

1 800 000 0098 Taxes sur les stations et liaisons radioélectriques privées

...........................................................................

........................

30 000 0099 Autres taxes

...........................................................................

...........................................................................

.....................................

222 000 Total pour le 7

...........................................................................

...........................................................................

................

100 500 000 B. - Recettes non fiscales

1. Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier 0107 Produits de l'exploitation du service des constructions aéronautiques au titre de ses activités à l'exportation » 0108 Produits de l'exploitation du service des constructions et armes navales au titre de ses activités à l'exportation » 0109 Produits de l'exploitation du service des fabrications d'armements au titre de ses activités à l'exportation

.... »

0110 Produits des participations de l'Etat dans des entreprises financières

...........................................................................

.. 6 350 000 0111 Contribution de la Caisse des dépôts et consignations représentati ve de l'impôt sur les sociétés

...................... »

0114 Produits des jeux exploités par La Française des jeux

...........................................................................

...............................

7 600 000 0115 Produits de la vente des publications du Gouvernement

...........................................................................

.......................... »

0116 Produits des participations de l'Etat dans des entreprises non financièr es et bénéfices des établissements publics non financiers

...........................................................................

...........................................................................

..............

7 901 000 0129 Versements des budgets annexes

...........................................................................

......................................................................

247 000 0199 Produits divers

...........................................................................

...........................................................................

................................ »

Total pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

................

22 098 000

2. Produits et revenus du domaine de l'Etat 0201 Versement de l'Office national des forêts au budget général

...........................................................................

.................. »

0202 Recettes des transports aériens par moyens militaires

...........................................................................

...............................

6 000 0203 Recettes des établissements pénitentiaires

...........................................................................

......................................................

60 000 0207 Produits et revenus du domaine encaissés par les comptables des impôts

..................................................................

2 100 000 0208 Produit de la cession de biens appartenant à l'Etat réalisée dans le cadre des opérations de délocalisation

»

0210 Produit de la cession du capital d'entreprises appartenant à l'Etat

...........................................................................

....... »

0299 Produits et revenus divers

...........................................................................

...........................................................................

..........

75 000 Total pour le 2

...........................................................................

...........................................................................

................

2 241 000

3. Taxes, redevances et recettes assimilées 0301 Redevances, taxes ou recettes assimilées de protection sanitaire et d'or ganisation des marchés de viandes

395 000 0302 Cotisation de solidarité sur les céréales et graines oléagineus es

...........................................................................

........... »

0309 Frais d'assiette et de recouvrement des impôts et taxes établis ou pe rçus au profit des collectivités locales et de divers organismes

...........................................................................

...........................................................................

...............

19 038 000 0310 Recouvrement des frais de justice, des frais de poursuite et d'instance

........................................................................

57 000 0311 Produits ordinaires des recettes des finances

...........................................................................

................................................

11 000 0312 Produit des amendes forfaitaires de la police de la circulation

...........................................................................

...............

2 080 000 0313 Produit des autres amendes et condamnations pécuniaires

...........................................................................

.....................

3 350 000 0314 Prélèvements sur le produit des jeux dans les casinos régis par la loi du 15 juin 1907

.........................................

5 200 000 0315 Prélèvements sur le pari mutuel

...........................................................................

.........................................................................

2 200 000 0318 Produit des taxes, redevances et contributions pour frais de contrôle pe rçues par l'Etat

........................................

681 000 0323 Droits d'inscription pour les examens organisés par les différents mi nistères, droits de diplômes et de scolarité perçus dans différentes écoles du Gouvernement

...........................................................................

....................................

3 000 0325 Recettes perçues au titre de la participation des employeurs à l'effo rt de construction

...........................................

3 645 000 0326 Reversement au budget général de diverses ressources affectées

...........................................................................

.........

3 350 000 0327 Rémunération des prestations assurées par les services du Tréso r public au titre de la collecte de l'épargne 1 130 000 0328 Recettes diverses du cadastre

...........................................................................

...........................................................................

... 186 000 0329 Recettes diverses des comptables des impôts

...........................................................................

...............................................

565 000 0330 Recettes diverses des receveurs des douanes

...........................................................................

...............................................

95 000 0331 Rémunération des prestations rendues par divers services ministéri els

.........................................................................

1 400 000 0332 Pénalité pour défaut d'emploi obligatoire des travailleurs handica pés et des mutilés de guerre

..........................

10 000 0333 Frais de gestion du service chargé de la perception de la redevance audi ovisuelle

..................................................

482 000 0335 Versement au Trésor des produits visés par l'article 5, dernier alinéa, de l'ordonnance no 45-14 du 6 janvier 1945 100 000 0337 Redevances versées par les entreprises dont les emprunts bénéficie nt de la garantie de l'Etat

........................... »

0339 Redevance d'usage des fréquences radioélectriques

...........................................................................

...................................

860 000 0399 Taxes et redevances diverses

...........................................................................

...........................................................................

....

60 000 Total pour le 3

...........................................................................

...........................................................................

................

44 898 000

4. Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital 0401 Récupération et mobilisation des créances de l'Etat

...........................................................................

....................................

280 000 0402 Annuités diverses

...........................................................................

...........................................................................

...........................

2 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001 0403 Contribution des offices et établissements publics de l'Etat dotés de l'autonomie financière et des compagnies de navigation subventionnées, sociétés d'économie mixte, entrep rises de toute nature ayant fait appel au concours financier de l'Etat

...........................................................................

...........................................................................

....

8 000 0404 Intérêts des prêts du Fonds de développement économique et s ocial

...........................................................................

50 000 0406 Intérêts des prêts consentis aux organismes d'habitation à loye r modéré et de crédit immobilier

..................... »

0407 Intérêts des dotations en capital et des avances d'actionnaire accord ées par l'Etat

..................................................

1 930 000 0408 Intérêts sur obligations cautionnées

...........................................................................

..................................................................

13 000 0409 Intérêts des prêts du Trésor

...........................................................................

...........................................................................

......

3 900 000 0410 Intérêts des avances du Trésor

...........................................................................

...........................................................................

3 000 0411 Intérêts versés par divers services de l'Etat ou organismes gér ant des services publics au titre des avances » 0499 Intérêts divers

...........................................................................

...........................................................................

..................................

200 000 Total pour le 4

...........................................................................

...........................................................................

................

6 386 000

5. Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat 0501 Retenues pour pensions civiles et militaires (part agent)

...........................................................................

..........................

27 930 000 0502 Contributions aux charges de pensions de France Télécom

...........................................................................

.....................

8 770 000 0503 Retenues de logement effectuées sur les émoluments de fonctionnaires et officiers logés dans des immeubles appartenant à l'Etat ou loués par l'Etat

...........................................................................

........................................................

7 000 0504 Ressources à provenir de l'application des règles relatives aux cumul s des rémunérations d'activité

...............

250 000 0505 Prélèvement effectué sur les salaires des conservateurs des hypoth èques

...................................................................

1 990 000 0506 Recettes diverses des services extérieurs du Trésor

...........................................................................

....................................

30 000 0507 Contribution de diverses administrations au Fonds spécial de retraite de s ouvriers des établissements industriels de l'Etat

...........................................................................

...........................................................................

..............................

80 000 0508 Contributions aux charges de pensions de La Poste

...........................................................................

...................................

15 522 000 0509 Contributions aux charges de pensions de divers organismes publics ou semipublics

...........................................

5 026 000 0599 Retenues diverses

...........................................................................

...........................................................................

.......................... »

Total pour le 5

...........................................................................

...........................................................................

................

59 605 000

6. Recettes provenant de l'extérieur 0601 Produits des chancelleries diplomatiques et consulaires

...........................................................................

............................

380 000 0604 Remboursement par les Communautés européennes des frais d'assiette et de perception des impôts et taxes perçus au profit de son budget

...........................................................................

.......................................................................

1 130 000 0606 Versement du Fonds européen de développement économique régiona l

...................................................................... »

0607 Autres versements des Communautés européennes

...........................................................................

...................................

185 000 0699 Recettes diverses provenant de l'extérieur

...........................................................................

......................................................

8 000 Total pour le 6

...........................................................................

...........................................................................

................

1 703 000

7. Opérations entre administrations et services publics 0702 Redevances et remboursements divers dus par les compagnies de chemins de fe r d'intérêt local et entreprises similaires

...........................................................................

...........................................................................

.......................................

1 000 0708 Reversements de fonds sur les dépenses des ministères ne donnant pas lieu à rétablissement de crédits

.....

400 000 0709 Réintégration au budget général des recettes des établisseme nts dont l'autonomie a été supprimée par le décret du 20 mars 1939

...........................................................................

...........................................................................

.......... »

0712 Remboursement de divers frais de gestion et de contrôle

...........................................................................

.......................

14 000 0799 Opérations diverses

...........................................................................

...........................................................................

.......................

165 000 Total pour le 7

...........................................................................

...........................................................................

................

580 000

8. Divers 0801 Recettes en contrepartie des dépenses de reconstruction

...........................................................................

.........................

10 000 0802 Recouvrements poursuivis à l'initiative de l'Agence judiciaire du Tré sor. Recettes sur débets non compris dans l'actif de l'administration des finances

...........................................................................

..........................................................

105 000 0803 Remboursements de frais de scolarité, de pension et de trousseau par les anciens élèves des écoles du Gouvernement qui quittent prématurément le service de l'Etat

...........................................................................

..................

15 000 0804 Pensions et trousseaux des élèves des écoles du Gouvernement

...........................................................................

.........

15 000 0805 Recettes accidentelles à différents titres

...........................................................................

...........................................................

3 485 000 0806 Recettes en atténuation des charges de la dette et des frais de tréso rerie

...................................................................

18 500 000 0807 Reversements de la Banque française du commerce extérieur

...........................................................................

............... »

0808 Remboursements par les organismes d'habitation à loyer modéré des prêts accordés par l'Etat

........................ »

0809 Recettes accessoires sur les dépenses obligatoires d'aide sociale et de santé

............................................................

1 000 0810 Ecrêtement des recettes transférées aux collectivités locales (loi du 7 janvier 1983 modifiée)

.............................. »

0811 Récupération d'indus

...........................................................................

...........................................................................

....................

1 050 000 0812 Reversements de la Compagnie française d'assurance pour le commerce exté rieur

.................................................

11 000 000 0813 Rémunération de la garantie accordée par l'Etat aux caisses d'é pargne

........................................................................

10 178 000 0814 Prélèvements sur les autres fonds d'épargne gérés par la Cai sse des dépôts et consignations

...........................

4 674 000 0815 Rémunération de la garantie accordée par l'Etat à la Caisse nat ionale d'épargne

.....................................................

5 148 000 0816 Versements de la Caisse d'amortissement de la dette sociale au budget de l' Etat

....................................................

12 500 000 0817 Recettes en atténuation de trésorerie du Fonds de stabilisation des c hanges

.............................................................. »

0818 Versements de l'établissement public prévu à l'article 46 de la lo i de finances pour 1997 (no 96-1181 du 30 décembre 1996)

...........................................................................

...........................................................................

....................

1 464 000 0899 Recettes diverses

...........................................................................

...........................................................................

............................

3 070 000 Total pour le 8

...........................................................................

...........................................................................

................

71 215 000


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

NUMÉRO de la ligne D ÉSIGNATION

DES

RECETTES ÉVALUATIONS pour 2001

C. Prélèvements sur les recettes de l'Etat

1. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivité s locales 0001 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation global e de fonctionnement

.......................................

116 158 927 0002 Prélèvement sur les recettes de l'Etat du produit des amendes forfait aires de la police de la circulation

........

2 080 000 0003 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation spé ciale pour le logement des instituteurs

.........

2 163 918 0004 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle 3 792 051 0005 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la dotation de com pensation de la taxe professionnelle

.....

11 524 753 0006 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du Fonds de compensa tion pour la TVA

.......................................

23 500 000 0007 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au titre de la compensation d' exonérations relatives à la fiscalité locale 12 768 200 0008 Dotation élu local

...........................................................................

...........................................................................

...........................

285 105 0009 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit de la collectivité territoriale de Corse et des départements de Corse

...........................................................................

...........................................................................

..............................................

114 200 0010 Compensation de la suppression de la part salaire de la taxe professionnelle

............................................................

35 350 000 Total pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

................

207 737 154

2. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes 0001 Prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du budget des Commun autés européennes

.................................

99 500 000

D. Fonds de concours et recettes assimilées

1. Fonds de concours et recettes assimilées 1100 Fonds de concours ordinaires et spéciaux

...........................................................................

...................................................... »

1500 Fonds de concours. - Coopération internationale

...........................................................................

......................................... »

Total pour le 1

...........................................................................

...........................................................................

................ »

RÉCAPITULATION GÉNÉRALE A. Recettes fiscales 1 Impôt sur le revenu

...........................................................................

...........................................................................

......................

344 065 000 2 Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles

...........................................................................

......................

54 300 000 3 Impôts sur les sociétés

...........................................................................

...........................................................................

................

326 840 000 4 Autres impôts directs et taxes assimilées

...........................................................................

........................................................

103 034 000 5 Taxe intérieure sur les produits pétroliers

...........................................................................

.......................................................

165 989 000 6 Taxe sur la valeur ajoutée

...........................................................................

...........................................................................

..........

901 335 000 7 Enregistrement, timbre, autres contributions et taxes indirectes

...........................................................................

.............

100 500 000 Total pour la partie A

...........................................................................

...........................................................................

.. 1 996 063 000 B. Recettes non fiscales 1 Exploitations industrielles et commerciales et établissements publics à caractère financier

....................................

22 098 000 2 Produits et revenus du domaine de l'Etat

...........................................................................

.......................................................

2 241 000 3 Taxes, redevances et recettes assimilées

...........................................................................

.........................................................

44 898 000 4 Intérêts des avances, des prêts et dotations en capital

...........................................................................

..............................

6 386 000 5 Retenues et cotisations sociales au profit de l'Etat

...........................................................................

......................................

59 605 000 6 Recettes provenant de l'extérieur

...........................................................................

........................................................................

1 703 000 7 Opérations entre administrations et services publics

...........................................................................

..................................

580 000 8 Divers

...........................................................................

...........................................................................

.................................................

71 215 000 Total pour la partie B

...........................................................................

...........................................................................

... 208 726 000

C. Prélèvements sur les recettes de l'Etat 1 Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivité s locales

...................................................................... 207 737 154 2 Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes

..................................................... 99 500 000 Total pour la partie C

...........................................................................

...........................................................................

... 307 237 154

D. Fonds de concours et recettes assimilées 1 Fonds de concours et recettes assimilées

...........................................................................

....................................................... »

Total général

...........................................................................

...........................................................................

...........

1 897 551 846


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

Le vote sur l'amendement no 3 est réservé.

Il en va de même pour le vote sur l'article 29 et l'état A annexé.

Nous avons terminé l'examen des articles de la première partie du projet de loi de finances pour 2001.

Je rappelle que la conférence des présidents a décidé que les explications de vote et le vote par scrutin public sur l'ensemble de la première partie du projet de loi de finances auront lieu mardi 24 octobre, après-midi, après les questions au Gouvernement.

En conséquence, l'Assemblée se prononcera, mardi, par u n seul vote sur l'amendement no 1 supprimant l'article 4 ter , l'amendement no 2 supprimant l'article 12 quinquies et l'article 29 et l'état A annexé, modifiés par l'amendement no 3 en seconde délibération, ainsi que sur l'ensemble de la première partie du projet de loi de finances pour 2001.

2

RETRAIT D'UNE PROPOSITION DE LOI

M. le président.

J'ai reçu, le vendredi 20 octobre 2000, une lettre par laquelle M. Charles Cova déclare retirer sa proposition de loi no 2576 relative à la reconnaissance du 11 novembre comme journée de la mémoire des victimes civiles et militaires de guerres, déposée le 13 septembre 2000.

Acte est donné de ce retrait.

3 DÉPÔT D'UN RAPPORT EN APPLICATION D'UNE LOI

M. le président.

J'ai reçu, le 20 octobre 2000, de M. le Premier ministre, en application de l'article 24 de la loi no 93-923 du 19 juillet 1993 de privatisation, le septième rapport sur la mise en oeuvre des opérations de transfert au secteur privé d'entreprises publiques, d'ouverture de capital d'entreprises publiques et de cession de participations minoritaires de l'Etat.

4 DÉPÔT D'UN PROJET DE LOI MODIFIÉ PAR LE SÉNAT

M. le président.

J'ai reçu, le 20 octobre 2000, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, modifié par le Sénat en nouvelle lecture, relatif à la solidarité et au renouvellement urbains.

Ce projet de loi, no 2671, est renvoyé à la commission de la production et des échanges, en application de l'article 83 du règlement.

5

ORDRE DU JOUR

DES PROCHAINES SÉANCES

M. le président.

Mardi 24 octobbre 2000, à quinze heures, première séance publique : Questions au Gouvernement ; Fixation de l'ordre du jour ; Explications de vote et vote, par scrutin public, sur l'ensemble de la première partie du projet de loi de finances pour 2001 ; Discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2001 (no 2606) : MM. Alfred Recours, Claude Evin, Denis Jacquat et Mme Marie-Françoise Clergeau, rapporteurs au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales (tomes I à V du rapport no 2633), M. Jérôme Cahuzac, rapporteur pour avis au nom de la commission des finances, de l'économie générale et du Plan (avis no 2631).

A vingt et une heures, deuxième séance publique : Suite de l'ordre du jour de la première séance.

La séance est levée.

(La séance est levée le samedi 21 octobre 2000, à trois heures trente.)

L e Directeur du service du compte rendu intégral de l'Assemblée nationale,

JEAN PINCHOT

TEXTE SOUMIS EN APPLICATION DE L'ARTICLE 88-4 DE LA CONSTITUTION Transmission

M. le Premier ministre a transmis, en application de l'article 88-4 de la Constitution, à M. le président de l'Assemblée nationale, le texte suivant : Communication du 19 octobre 2000 No E 1572. - Demande de dérogations fiscales en matière de droits d'accises sur certaines huiles minérales utilisées à des fins spécifiques, présentée par la France conformément à la procédure prévue par l'article 8, paragraphe 4, de la directive 92/81/CEE (extension du mécanisme de remboursement de TIPP sur le gazole, complément à la demande du 20 juin 2000 pour le carburant diesel des véhicules publics locaux de passagers et renouvellement de dérogations déjà obtenues) : note de la représentation permanente.


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ASSEMBLÉE NATIONALE - 3e SÉANCE DU 20 OCTOBRE 2000

ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL de la 3e séance du vendredi 20 octobre 2000 SCRUTIN (no 262) sur l'amendement no 517 (3e rectification) repris par M. Brard à l'article 29 et état A du projet de loi de finances pour 2001 (majoration du versement de la Banque de France).

Nombre de votants .....................................

27 Nombre de suffrages exprimés ....................

25 Majorité absolue ..........................................

13 Pour l'adoption ...................

2 Contre ..................................

23 L'Assemblée nationale n'a pas adopté.

ANALYSE DU SCRUTIN Groupe socialiste (254) : Contre : 19 membres du groupe, présents ou ayant délégué leur droit de vote.

Abstentions : 2. - MM. Jean Delobel et François Deluga

Non-votants : 2. - MM. Raymond Forni (président de l'Assemblée nationale) et François Patriat (membre du Gouvernement).

Groupe R.P.R. (138) : Contre : 2 membres du groupe, présents ou ayant délégué leur droit de vote.

Groupe U.D.F. (70) : Contre : 2 membres du groupe, présents ou ayant délégué leur droit de vote.

Groupe Démocratie libérale et indépendants (44) : Groupe communiste (35) : Pour : 2 membres du groupe, présents ou ayant délégué leur droit de vote.

Groupe Radical, Citoyen et Vert (29) : Non-votant : M. Yves Cochet (président de séance).

Non-inscrits (5).