Paris, le 6 juillet 2000

COMMUNIQUE A LA PRESSE
de M. Alain Barrau
Président de la délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne

(Conférence de presse sur les priorités de la présidence française de l'Union européenne)

Depuis le début de l’année, la Délégation travaille sur les priorités de la présidence française de l'Union européenne. Elle lui a consacré plusieurs rapports et organisé sur ce thème cinq forums : la réforme des institutions, la PESC et la défense européenne ; la Charte des droits fondamentaux ; l'emploi ; le sport ; la sécurité alimentaire.

La Délégation ne s’est donc pas bornée à commenter les décisions gouvernementales et les arbitrages de l’exécutif : dès avant ceux-ci, elle a formulé des propositions et lancé le débat sur les domaines prioritaires de la construction européenne. La même méthode sera utilisée lors de la présidence française, où la Délégation organisera plusieurs auditions ouvertes à la presse, et recevra la COSAC (Conférence des organes spécialisés dans les affaires européennes) les 16 et 17 octobre dans les locaux du Congrès du Parlement à Versailles.

Si la présidence française est invitée à mener à bien la réforme des institutions, elle doit également mobiliser l'Union européenne dans la lutte contre le chômage et aborder des dossiers concrets ayant un impact sur la vie quotidienne, tels la sécurité alimentaire et la sécurité des transports maritimes, et contribuer à l'émergence d'un monde multipolaire.

Elle doit également faire avancer la Charte des droits fondamentaux. Cet exercice sera difficile, car des divergences subsistent sur l'inclusion - pourtant nécessaire - des droits économiques et sociaux dans ce texte, dont le statut reste à déterminer. Son aboutissement, comme celui de la CIG, pose le problème de la situation de l'Autriche, qui menace de bloquer tout accord. Il convient de rappeler que la position prise à son égard a été définie par les Quatorze en février 2000 et n’a pas été remise en cause depuis lors.

En cas d'échec de la réforme institutionnelle, les thèses relatives à une " avant-garde " européenne composée d’un petit groupe d’Etats membres souhaitant approfondir leur intégration, connaîtraient sans doute un nouvel essor.

En conclusion, il conviendra de faire preuve de volonté, d'ambition, de pragmatisme, mais aussi de modestie, car tous les problèmes ne pourront pas être réglés au cours d’une période aussi courte. L'art de la présidence est en effet de combiner la défense de ses propres positions et la recherche des compromis.