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Rapport sur l'aval du cycle nucléaire
Par M. Christian Bataille et Robert Galley
Députés
Tome II : Les coûts de production de l’électricité

Chapitre I (suite de la partie II)

II. La contribution positive de l’électronucléaire à la compétitivité globale de l’économie française

B. Une électricité bon marché pour l’industrie 1

B. Une électricité bon marché pour l’industrie

La comparaison internationale des tarifs de l’électricité est un exercice particulièrement malaisé, en raison des particularités tarifaires des différents pays, des difficultés de conversion des monnaies et du nombre de cas de consommateurs à distinguer.

Les données publiées par EDF dans son rapport annuel montrent clairement que la France est mieux située en Europe pour la fourniture d’électricité à l’industrie qu’au secteur résidentiel. Les tableaux suivants indiquent que la France se situe au milieu du classement pour le prix de l’électricité vendue au secteur résidentiel.

Tableau : Prix de l’électricité dans le secteur résidentiel en Europe au 1er juillet 1997 – France : indice base 1001

1er juillet 1997 secteur résidentiel forte consommation secteur résidentiel faible consommation
prix TTC – corrigé des parités de pouvoir d’achat consommation de 7500 kWh/an dont 2500 en heures creuses consommation de 3500 kWh/an dont 1300 en heures creuses
Finlande 61 61
Suède 66 68
Irlande 86 87
Grèce 87 75
Royaume Uni 89 95
Luxembourg 90 90
Pays-Bas 99 100
France 100 100
Autriche 104 99
Danemark 108 112
Espagne 116 122
Allemagne 117 122
Belgique 119 126
Portugal 151 164
Italie 196 nd2

Une explication peut être donnée à cette situation. La France connaît une densité de population moindre que ses voisins et une disparité plus marquée dans la localisation des consommations. Les coûts de transport et de distribution du kWh ont donc tendance à être plus élevés. Le phénomène est particulièrement sensible pour les clients résidentiels parce que leur desserte suppose l’utilisation de tous les réseaux.

En revanche, les prix de vente à l’industrie, dont le positionnement est avant tout dicté par le niveau des coûts de production sont les plus bas – après la Grèce, comme le montre le tableau suivant.

Tableau : Prix de l’électricité dans l’industrie en Europe au 1er juillet 1997 – France : indice base 1003

1er juillet 1997 Grande industrie Petite industrie
hors TVA – taux de conversion : Ecu puissance souscrite de 100 kW, consommation de 50 millions de kWh par an puissance souscrite de 100 KW, consommation de 160 000 kWh par an
Grèce 96 90
France 100 100
Danemark 103 66
Luxembourg 106 122
Belgique 109 136
Pays-Bas 111 129
Portugal 116 112
Irlande 121 134
Espagne 124 96
Italie 138 137
Allemagne 140 131
Royaume Uni 146 129
Autriche 151 142
Finlande nd 69
Suède nd nd

Afin d’améliorer la contribution des prix de l’électricité à la compétitivité de l’économie français, le contrat d’entreprise 1997-2000 d’EDF programme une diminution moyenne de 14 % en francs constants sur 3 ans des tarifs de l’électricité.

Le cas particulier de l’Allemagne mérite une explication. L’Allemagne se caractérise par un prix relatif élevé de l’électricité. Les coûts de production sont en effet grevés par le fait que les électriciens allemands achètent leur charbon aux producteurs nationaux dont les prix sont nettement supérieurs à ceux du marché international.

Une autre comparaison des tarifs de l'électricité a été publiée début 1998 par le National Utility Service (NUS)4. Son intérêt est double : d’une part elle est plus récente et donc intègre les effets des premières baisses tarifaires intervenues en France et d’autre part elle porte sur des pays européens ou autres.

Les résultats sont basés sur des volumes clients de 1000 kW et 450 000 kWh par mois, correspondant à des usagers industriels et commerciaux.

Dans cette étude relative aux prix de l’électricité dans l’industrie, la situation de la France apparaît également favorable par rapport à celle de la plupart des autres pays européens. En réalité, selon National Utility Service, la France n’est devancée que par les pays dotés d’un potentiel hydroélectrique ou minier très important, comme la Norvège, la Suède, le Canada d’une part, et d’autre part l’Australie ou l’Afrique du Sud.

Tableau : Prix de vente de l’électricité industrielle selon NUS5

pays - cF / kWh avril 98 avril 97 % variations
Italie 54,2 53,3 1,7
Allemagne 45,4 49,9 -9,0
Espagne 45,0 49,2 -8,5
Belgique 44,9 43,9 2,3
Etats-Unis 44,1 44,4 -0,7
Irlande 40,2 39,9 0,8
Royaume Uni6 38,1 38,9 -2,1
Pays-Bas 37,9 37,6 0,8
Danemark 36,7 36,8 -0,3
France 34,9 36,9 -5,4
Finlande 25,2 26,9 -6,3
Norvège 25,0 25,9 -3,5
Canada 25,5 25,5 0,0
Suède 0,22 24,3 -9,5
Afrique du Sud 21,4 20,3 5,4
Australie 16,7 16,2 3,1

Cliquer ici pour accéder à la suite de la partie II du chapitre I:
C. Le solde fortement exportateur de la filière électronucléaire française.

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1 Source : Unipede / Eurostat 1997, cité dans EDF, Rapport annuel d’activité 1997.

2 nd : non disponible

3 Source : Unipede / Eurostat 1997, cité dans EDF, Rapport annuel d’activité 1997.

4 La France au milieu du palmarès mondial pour les tarifs de l'électricité, Enerpresse, n° 7130, 07/08/98

5 Dans ce cas de référence, le transformateur appartient au client.

6 Pour le Royaume Uni, il s’agit des prix moyens pratiqués par tous les fournisseurs affichant des tarifs nationaux et du prix de pool proposé aux consommateurs disposant d'un contrat d'un mégawatt.



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