Accueil > Archives de la XIIe législature > Discours de M. Jean-Louis Debré, Président de l'Assemblée nationale

24/11/2004 - Remise du Prix Roberval 2004

Chers collègues députés,
Monsieur le Président du conseil général,
Monsieur le Président de l'Université de Technologie de Compiègne,
Mesdames, Messieurs,

C'est avec un grand plaisir que je vous accueille ce soir, pour la première fois, à l'Assemblée nationale, pour la remise du prix Roberval, je devrais dire des prix, puisqu'il y en a quatre, que chaque année, depuis maintenant 18 ans, le conseil général de l'Oise et l'Université de Technologie de Compiègne décernent conjointement.

Si j'ai accepté spontanément la proposition faite il y a quelques mois d'accueillir cette manifestation au Palais Bourbon, c'est que j'ai estimé que la démarche dans laquelle s'inscrit cette manifestation méritait d'être soutenue et encouragée.

Tout d'abord, cette opération me permet de souligner l'importance de la recherche pour notre pays. Sans recherche, ou avec une recherche sous dotée, il ne peut y avoir d'avenir pour un pays comme le nôtre car il ne disposera pas des moyens de relever le défi de la compétition internationale.

La recherche, qu'elle soit fondamentale ou appliquée, est vitale pour nos emplois, pour ceux d'aujourd'hui et plus encore ceux de demain.

La recherche est essentielle pour notre croissance car sans recherche il n'y a pas d'innovation et sans innovation l'économie s'essouffle vite.

La recherche enfin est fondatrice pour l'ambition que nous voulons pour la France.

Et c'est parce qu'elle est à ce point essentielle que l'État doit donner à ce secteur les moyens dont il a besoin.

L'Etat, même s'il n'est pas le seul acteur dans ce domaine, doit en effet lui consacrer les financements nécessaires que les entreprises ou les collectivités locales ne peuvent, à elles seules, réunir. Il doit mettre en place des dispositifs appropriés pour favoriser les rapprochements ou les synergies entre les différentes parties prenantes et créer ainsi le climat propice et fécond dans lequel les chercheurs pourront s'épanouir en donnant le meilleur d'eux-mêmes.

Ensuite, cette opération permet de montrer, de rappeler que, malgré ce que disent un certain nombre de beaux esprits, qui malheureusement se complaisent trop souvent à dénigrer la situation dans laquelle se trouve notre pays ou à ressasser l'idée de déclin ou de décadence, qu'il existe dans le domaine de la recherche, dans le domaine de l'enseignement scientifique, des pôles d'excellence, reconnus en France mais également à l'étranger et que l'Université de Technologie de Compiègne est l'un d'entre eux.

Il est également bon de rappeler que les scientifiques, même les meilleurs, et ceux qui seront couronnés aujourd'hui s'inscrivent parmi ceux-là, peuvent parfaitement publier leurs travaux en français et que le français, qui fut la langue de l'Europe, qui est la langue du Droit, peut être aussi le vecteur de la science.

Enfin, je voudrais souligner, au moment où certains désespèrent de la faible appétence pour la science et les filières scientifiques de nos concitoyens les plus jeunes et, en particulier, de nos jeunes filles, qu'il était important d'essayer de rallier à cette cause le plus grand nombre et, qu'à côté des travaux de recherche fondamentale, bien évidemment indispensables pour la progression de la connaissance, il était non moins important, non moins primordial de vulgariser les avancées dans ce domaine et d'attirer, grâce à ces productions "grand public" celles et ceux qui seront peut-être nos futurs chercheurs de demain.

C'est donc pour l'ensemble de ces raisons que j'ai souhaité associer la représentation nationale à cette remise des prix.

Au nom de tous les députés, je voudrais, en conclusion, adresser toutes mes félicitations à celles et ceux qui ont été primés et adresser mes encouragements et mes remerciements aux promoteurs de cette excellente initiative.