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21/11/2007 – Discours prononcé lors du séminaire sur les questions de défense - IHEDN

Monsieur le Président (de l’IHEDN, Olivier DARRASON),

Monsieur le Président de la Commission de la Défense Nationale (Guy TESSIER),

Monsieur le Directeur (de l’IHEDN, Général LABAYE),

Monsieur le Secrétaire général de la Défense Nationale (M. DELON),

Monsieur le Chef d’état major des armées (général Jean-Louis GEORGELIN),

Monsieur le directeur général de la sécurité extérieure (M. BROCHAND),

Monsieur le directeur chargé des affaires stratégiques (M. MIRAILLET),

M. Le chef du centre de planification et de conduite des opérations (Commandant TEULE),

Mes chers collègues élus,

Mesdames, Messieurs,

Le temps n’est plus celui où Armée et Parlement étaient deux institutions, deux « pouvoirs » qui ne se parlaient pas, qui n’en avaient ni le droit, ni même peut-être le désir – tant il y eut de méfiance de part et d’autre. S’il n’est plus contesté que nos devoirs et nos intérêts sont les mêmes – servir de la France - , nos méthodes ont longtemps suffi à nous séparer. Discrétion, confidentialité, secret d’un côté, débat public de l’autre.

Chacun restait sur son quant à soi, la défense participant du domaine réservé, et même très exclusif, de l’exécutif.

Non, ces temps ne sont plus.

L’objectif, la tenue même de ce séminaire, que je suis heureux d’ouvrir ce matin, disent le chemin parcouru.

Ces temps ne sont plus, d’abord, parce que les enjeux de défense ont changé. Parce que la menace a pris un nouveau visage, la réponse que nous devons lui opposer n’est plus la même. Désormais, cette réponse doit être permanente et globale. Ses acteurs sont plus nombreux, dépassant l’armée et l’administration pour embrasser tous les secteurs d’activité du pays. C’est donc dans une meilleure concertation de tous, dans le respect des spécificités de chacun de ces domaines, que nous parviendrons à doter notre pays de la meilleure défense possible.

Ces temps ne sont plus, aussi, car, dans le vaste mouvement de rééquilibrage de nos institutions, qu’engage aujourd’hui le Président de la République, le Parlement est appelé à reprendre la place éminente qui est naturellement la sienne face aux grands enjeux contemporains. Quant au débat parlementaire, il est appelé à revenir au centre de la décision politique.

S’il est, dans cette perspective, un enjeu essentiel pour notre pays, s’il est un domaine que nos parlementaires doivent apprendre à mieux connaître, à mieux comprendre, à mieux mesurer – à l’heure où leurs pouvoirs seront amenés à s’étendre -, c’est bien la défense nationale.

Tel est bien l’enjeu, Mesdames, Messieurs, de ce séminaire, qui est bel et bien une première (comme a pu le souligner le président de l’IHEDN, Olivier DARRASON), telle est sa raison d’être. Il s’agit de donner aux députés les moyens d’exercer leurs compétences de façon aussi éclairée que possible sur les grandes politiques publiques nationales.

C’est la raison pour laquelle je tiens à remercier l’IHEDN, cher Président, d’avoir accepté d’organiser cette rencontre exceptionnelle. C’est pour nous tous une chance et un privilège de pouvoir entendre aujourd’hui les plus hautes autorités civiles et militaires du pays, (que ce soit au niveau interministériel ou du ministère de la défense). Merci encore à chacun des intervenants de très haut niveau d’avoir bien voulu répondre à ce rendez-vous.

Nous sommes aujourd’hui au moment où s’ouvre une vaste réflexion sur notre politique stratégique de défense pour les prochaines années.

La commission sur le livre blanc de la défense et de la sécurité nationale – les termes sont associés là encore pour le première fois – travaille sous l’autorité de Jean-Claude MALLET, et réunit d’ailleurs la quasi-totalité des intervenants de haut niveau qui vont pouvoir s’exprimer aujourd’hui, puisque Francis DELON, secrétaire général de la défense nationale en est le secrétaire général, puisque le général GEORGELIN, Pierre BROCHANT et Michel MIRAILLET y siègent également. C’est dire si nous allons écouter ce matin les intervenants les plus avisés 

Pour la première fois, la représentation nationale est associée directement à ces travaux. Quatre parlementaires, dont deux députés font partie de cette commission : Guy TEISSIER, le Président de la commission de la Défense nationale, que je suis heureux de saluer ici, et Patricia ADAM.

Ce nouveau livre blanc est le troisième de la Vème république, après ceux de 1972 et de 1994. Il sera remis au Président de la République en mars 2008. Il s’inscrira sur une perspective de quinze ans. C’est donc bien le moment d’organiser cette rencontre.

Nous sommes enfin à la veille de l’élaboration de la future loi de programmation militaire ; elle découlera des orientations du Livre Blanc. C’est dire que, avant l’été prochain, nous aurons à nous prononcer sur les objectifs, les moyens, les missions de la défense et de la sécurité nationales.

Chacun mesure les responsabilités qui sont les nôtres en de pareilles circonstances, les rencontres comme celles-ci sont aussi l’occasion de nous y préparer.

Alors que le défi climatique, comme celui de la mondialisation ou du fondamentalisme religieux sont autant de causes à des crises graves, que les crises mondiales ont conduit au cours du XXème siècle aux pires affrontements, je veux répéter, pour conclure, l’importance de notre rencontre d’aujourd’hui. Elle augure, à l’aube d’échéances importantes, d’une relation enrichie et renouvelée entre le Parlement et l’Armée.

C’est un sentiment que partage, je crois, le ministre de la Défense : c’est tout le sens de sa présence toute à l’heure parmi nous pour conclure notre rencontre.

Je vous remercie.