Alfred ELMIGER

 

 

ELMIGER (Alfred, Louis)

Né le 29 mars 1886 à Lyon (Rhône)

Décédé le 3 décembre 1958 à Lyon

 

Député du Rhône de 1936 à 1942

 

Fils d'une famille ouvrière de neuf enfants vivant dans le quartier de la Croix-Rousse, Alfred Elmiger, après avoir fait ses études primaires chez les frères des écoles chrétiennes, dut travailler dès l'âge de 14 ans pour assure sa subsistance. Mais, en dehors de son travail journalier, il continua seul ses études et, sans avoir reçu aucune aide pécuniaire ni fréquenté aucun établissement secondaire, il obtint son baccalauréat. Il fit ensuite ses études de pharmacie et s'installa comme pharmacien dans son quartier natal. Il devait même plus tard, obtenir le titre de docteur en pharmacie.

Pendant la guerre de 1914-1918, il fit tout son devoir et il reçut la Médaille du combattant.

Alfred Elmiger était resté étranger à toute action politique jusqu'en 1936. A cette date, un certain nombre de ses amis, déçus par l'attitude des partis traditionnels - particulièrement au cours de la législature de 1932-1936 où le Parlement avait usé onze ministères - le poussèrent à se présenter aux élections générales dans son arrondissement, hors de la férue des comités électoraux habituels. Il posa sa candidature dans la 5ème circonscription (4ème arrondissement). sous l'étiquette de républicain indépendant. Il réclamait une réforme profonde de la Constitution, du Parlement, de l'administration et de la fiscalité.

Au premier tour il arriva en quatrième position avec 1 348 voix, derrière Bruyas, député sortant radical-socialiste qui avait obtenu 1 702 voix, Gonnu, candidat de la Fédération républicaine, 1 485 voix, Gendre, socialiste SFIO, qui en totalisait 1 381 et précédait Berlioz, communiste, 930 voix. Il se maintint au second tour et il fut élu avec 3 151 voix sur 7 068 votants, devant Gendre, 2 230 voix, et Bruyas, 2 094.

Au Palais Bourbon, il ne s'inscrivit à aucun groupe. Il fut membre de la commission du commerce et de l'industrie. Il déposa diverses propositions de loi relatives notamment à la création d'une caisse nationale de compensation et d'arbitrage des dettes privées, à des modifications de la fiscalité, aux allocations familiales, à la prohibition du changement de destination des locaux d'habitation, aux assurances sociales. Il intervint dans la discussion d'interpellations sur la politique générale du Gouvernement ; sur sa politique agricole ainsi que dans la discussion des projets de loi relatifs à l'exécution d'un plan de grands travaux ; à la réforme fiscale, à la répression de la hausse injustifiée des prix.

Le 10 juillet 1940, il fut des 80 parlementaires qui votèrent contre l'octroi des pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain.

Alfred Elmiger se présente dans la première circonscription du Rhône aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante, mais il est battu, la liste d'Union des comités républicains sur laquelle il figure en deuxième position ne réunissant que 27 634 suffrages sur 27 6425 votants et n'obtenant qu'un siège.

Il abandonne alors la vie politique pour se consacrer à l'exploitation de sa pharmacie et meurt à Lyon le 3 décembre 1958.