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Mercredi 14 mai 2014

Séance de 16 heures 45

Compte rendu n° 12

Présidence de M. Jean-Christophe Fromantin, Président

– Audition, ouverte à la presse, de M. Christian Prudhomme, directeur du cyclisme d’Amaury Sport Organisation (ASO) et directeur du Tour de France, et de M. Pierre-Yves Thouault, directeur adjoint du cyclisme d’ASO

Mission d’information
sur la candidature de la France à l’exposition universelle de 2025

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui M. Christian Prudhomme, directeur du cyclisme d'Amaury Sport Organisation (ASO) et directeur du Tour de France, et M. Pierre-Yves Thouault, directeur adjoint.

Je rappelle que, pour l’exposition universelle de 2025, nous devons déposer un dossier en 2016 en vue d’une décision du Bureau international des expositions en 2018.

Notre mission se déroule en quatre temps principaux : une série de rencontres avec les organisateurs des expositions universelles ; une deuxième avec des intellectuels, des universitaires ou des entrepreneurs sur l’opportunité de la candidature de notre pays ; une troisième sur les grands événements comme le Tour de France ; et une dernière sur la faisabilité opérationnelle.

M. Prudhomme, je rappelle que vous êtes journaliste et avez remplacé Jean-Marie Leblanc en 2007 comme directeur du Tour de France.

Ce dernier est né en 1903, juste après l’Exposition universelle de 1900, et a notamment vécu la première émission de radio en direct en 1929 et la première émission de télévision, sur l’arrivée au Parc des princes, en 1948. La télévision suit le Tour depuis 1952. Cet événement fait la synthèse entre nos territoires et le reste du monde.

Nous souhaiterions comprendre l’organisation d’ASO et du Tour de France, ainsi que les clés du succès d’un tel événement, notamment vis-à-vis du grand public et des autres pays. Il est également intéressant de voir comment vous mettez en valeur notre richesse territoriale.

M. Christian Prudhomme, directeur du cyclisme d’Amaury Sport Organisation et directeur du Tour de France. ASO fait partie du groupe Amaury et emploie 220 salariés permanents. La société couvre cinq univers : le cyclisme ; les rallyes-raids comme le Dakar ; la voile, avec le tour de France à la voile ; le golf, avec l’open de France de golf ; et les sports de masse comme le marathon de Paris ou de Barcelone, ou les « mud days » ou « journées dans la boue ».

Pour le cyclisme, nous organisons cent jours de compétition par an, qui commencent par le tour du Qatar féminin, début février, et finissent par le critérium de Saitama au nord de Tokyo fin octobre, avec aussi, notamment, le tour d’Oman, le Paris-Nice, le critérium international de Corse, le Paris-Roubaix, le Liège-Bastogne-Liège, le tour de Picardie, le critérium du Dauphiné, le Tour de France, la World Ports Classic – qui est un « bébé » de celui-ci à Rotterdam, à la demande de cette ville et d’Anvers, en vue d’enrayer le déclin relatif de leurs ports –, le tour d’Espagne, l’Artic Race en Norvège ou Paris Tour. Le critérium de Saitama, que nous avons lancé l’an dernier avec les meilleurs coureurs du monde, permet de reproduire le « parfum » du Tour de France en offrant un contact avec la civilisation japonaise et des stands de produits français, souvent organisés avec Atout France.

Jusqu’au début des années 2000, lorsque nous étions propriétaires, nous organisions tout de A à Z, et, dans le cas inverse, nous ne faisions rien. Aujourd’hui, nous avons une approche opposée : nous organisons tout sur des épreuves qui nous appartiennent comme le Tour de France ou Paris-Roubaix, mais intervenons aussi ponctuellement comme prestataire de service pour des événements comme le tour du Qatar féminin ou masculin. Nous sommes aussi en charge de la production télévisée du tour de Californie ou de la diffusion des images du tour de Turquie par exemple. Nous avons en effet un vrai savoir-faire dans ce domaine, les images du Tour de France étant diffusées dans 190 pays, dont 100 en direct, avec une qualité d’antenne de France Télévision qui valorise en effet merveilleusement nos territoires.

Nous travaillons sur trois éditions d’affilée du Tour. Aujourd’hui, l’édition 2014 est validée dans toutes les préfectures, celle de 2015 va bientôt donner lieu à la reconnaissance des étapes et, pour celle de 2016, on va définir le grand départ du Tour. Nous avons environ 250 candidatures de collectivités locales pour 30 à 35 places par an.

Dans les derniers jours d’octobre, le parcours est annoncé dans les médias. De début novembre à fin février, nous tenons des réunions dans les préfectures et les conseils généraux pour que chaque étape soit validée et, à partir de janvier, des réunions avec les élus pour déterminer le sens qu’ils veulent donner à la candidature de leur collectivité. Puis, à partir du mois de mai, nos missi dominici repartent sur les routes pour l’édition suivante, sachant qu’on préfère attendre la fin de l’édition en cours pour arrêter le parcours définitif de celle-ci. En septembre enfin, ce parcours est confirmé et les accords sont passés avec les élus.

M. Yves Albarello. Quel est le chiffre d’affaires d’ASO ?

M. Christian Prudhomme. 180 millions d’euros pour 250 jours d’événements dans 20 pays.

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Quels sont les principaux secteurs de compétences autour desquels s’organisent vos équipes ?

M. Christian Prudhomme. La direction du cyclisme, qui comporte ce qui reste de la Société du Tour de France, est atypique dans notre société, qui est organisée par métiers. Mais au sein du département médias de celle-ci, certaines personnes ne travaillent que pour le cyclisme. Il en est de même dans les départements logistique ou commercial.

Dans notre direction, il y a d’anciens coureurs, qui valident les parcours, mais aussi des spécialistes des arrivées ou des départs.

M. Hervé Féron. Ce sont pour les élus de formidables accompagnateurs.

M. Christian Prudhomme. En effet. Je rappelle que le Tour de France mobilise 5 000 personnes, dont 200 coureurs et 2 000 journalistes, avec la présence de 190 pays, soit 140 camions sur les lignes d’arrivée – ce qui suppose des contraintes d’installation. Nous cherchons toujours à être au cœur des villes pour les départs et au plus près des gens. Le Tour est de fait une immense fête – j’ai coutume de dire que c’est 3 500 kilomètres de sourires et d’émotion. C’est aussi celui « qui passe chez moi », selon la formule d’un petit garçon d’un de nos collaborateurs pour évoquer le Tour de ses rêves. Les arrivées et les départs sont au cœur des villes, c’est spectacle populaire par essence, qui a pour but d’aller au plus près des gens, près des personnes défavorisées. C’est une immense fête qui rassemble.

M. Yves Albarello. C’est également un grand parti pour l’aménagement du territoire. J’ai ainsi vu du port de Porto-Vecchio jusque sur la route de Bastia, la nationale 198, faire l’objet de vastes travaux d’embellissement en un an grâce au Tour.

M. Christian Prudhomme. Cet événement joue en effet un rôle d’accélérateur. Le grand départ en Corse pour la centième édition a été magnifique et les Corses en ont été très fiers. Il existe d’ailleurs désormais une ligne aérienne entre Liège, grand départ du Tour 2012, et Bastia et Ajaccio, grand départ du Tour 2013.

M. Yves Albarello. Les images, qui étaient d’une qualité extraordinaire, ont fait découvrir au monde entier les paysages féeriques de la Corse et contribué au développement du tourisme dans cette région.

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Sont-ce toujours les directions des sports des chaînes télévisées qui s’intéressent aux images ou bien aussi d’autres directions traitant d’autres thèmes tels que le patrimoine ou le tourisme ?

M. Christian Prudhomme. Pour les images en direct du Tour, ce sont toujours les directions des sports, mais celles-ci veulent autre chose que du sport. D’ailleurs, Atout France en Australie promeut largement le tourisme en France à travers cet événement, grâce par exemple à une nuit du Tour ou une nuit de la France avec les grands chefs. Je rappelle que la plus terne des étapes de plaine du Tour fait plus d’audience que le Paris-Roubaix. Le Tour de France est donc un événement particulier : quand on construit son parcours, on regarde toujours ce qu’il donne vu d’hélicoptère.

Pour la prochaine édition, nous serons sur la ligne du front de la Première Guerre mondiale, à l’occasion de son centenaire. Nous passerons par le Chemin des Dames et le conseil général de l’Aisne a décidé de planter des bleuets – symbole des jeunes nés en 1897 et qui n’ont jamais eu vingt ans en 1917 – sur 12 mètres de large et 20 kilomètres de long. Je rappelle que, dans le peloton du Tour de 1914, trois anciens vainqueurs trouveront la mort au combat, de même que cinquante coureurs des éditions qui se sont déroulées depuis 1903. Le Tour de 1914 s’est d’ailleurs élancé le 28 juin dans un climat d’insouciance, auquel mettra fin, en fin de matinée, l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Or, si Ypres était candidate comme ville étape depuis des années, cette candidature n’avait de sens qu’en cette année de commémoration, d’autant que nous passerons aussi sur les champs de bataille de Verdun et de Douaumont. Ce sera une façon de dire que nous ne voulons plus de la guerre en Europe. Les descendants des combattants britanniques, canadiens ou australiens y seront sensibles.

De même, quand nous avons fait étape en 2012 à Metz, nous voulions arriver devant le centre Pompidou. Et si Marseille était l’an dernier sur le parcours de la centième édition du Tour, c’est parce qu’elle l’était déjà en 1903, 1953 et 2003, mais aussi parce qu’elle était capitale européenne de la culture.

Mme Catherine Quéré. Êtes-vous chargé de l’organisation du Tour ou déléguez-vous des tâches aux villes ou aux associations de cyclistes ? Négociez-vous les villes de passage ?

M. Pierre-Yves Thouault, directeur adjoint du cyclisme d’Amaury Sport Organisation. On s’accorde pour que les étapes fassent un peu moins de 200 kilomètres, même si on dépasse parfois cette distance. Le jour de la présentation du Tour, on le déclare administrativement auprès du ministère de l’intérieur, avec tous les itinéraires et toute la documentation sur la sécurité. L’autorisation nous est donnée par un arrêté ministériel, qui nous octroie un usage privatif de la chaussée et met à notre disposition des forces de l’ordre. Organiser une course de vélo est compliqué et beaucoup d’organisateurs sont des associations, mais, pour le Tour, nous avons l’avantage de disposer de conventions nationales avec la gendarmerie et la police nationales sur le service d’ordre. Nous ne fonctionnons pas avec des signaleurs car nous bénéficions de 24 000 représentants des forces de l’ordre, que nous payons, ce qui représente d’ailleurs un coût important.

Les villes de départ et d’arrivée donnent lieu à un cahier des charges sur les aspects sécurité et communication, les villes traversées faisant seulement l’objet d’une autorisation de passage dans le cadre de réunions de préfecture avec tous les services concernés, dont ceux des collectivités locales. Ces autorisations peuvent être assorties de recommandations, de sécurité notamment.

D’octobre à fin mars, les parcours sont validés dans le cadre de réunions de préfecture, qui peuvent être en tout au nombre de 70 à 100 pour 35 départements ; nous organisons également une quarantaine de réunions avec les villes de départ et d’arrivée. Puis, nous avons des réunions de « calage » avec les différents services, notamment de police et de gendarmerie. Ce 26 mai, nous aurons ainsi une réunion à Paris sur le service d’ordre regroupant tous les responsables départementaux de la police et de la gendarmerie. Sont ensuite publiés – généralement fin juin – un arrêté ministériel, qui renvoie à des arrêtés préfectoraux, et une circulaire d’application envoyée aux préfets.

M. Hervé Féron. Les organisateurs de l’exposition de 2025 auront beaucoup à apprendre de votre savoir-faire. Vous avez une organisation parfaitement rigoureuse, qui est la clé de votre succès. En même temps, vous avez une grande capacité d’inventivité, comme en témoigne l’organisation d’étapes en Corse. Vous parvenez aussi en une nuit à installer un village départ. On nous a dit que l’un des problèmes d’organisation pour une exposition universelle est la gestion des files d’attente : or, vous savez également gérer les flux.

Pour la prochaine édition, le Tour arrivera à Tomblaine : le village sera installé devant l’espace Jean Jaurès et, le 31 juillet, nous organiserons une fête de la paix pour commémorer le centenaire de l’assassinat de Jaurès.

S’agissant de l’étape à Metz que vous évoquiez, vous avez su entendre l’intérêt local. De même, je me souviens qu’en 2011, lorsque j’ai fait acte de candidature pour ma ville pour 2016 et que je vous ai dit que je n’avais pas de monument, mais un programme de rénovation urbaine où je rêvais d’installer le village départ, vous avez trouvé l’idée originale et proposé de le faire dès 2012…

Pour que l’exposition universelle soit réussie, la France devra se l’approprier : nous avons là encore beaucoup à apprendre de vous.

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Notre objectif n’est en effet pas d’organiser une course cycliste dans un stade ou un vélodrome, mais de nous ancrer sur les territoires et le patrimoine, comme vous le faites avec le Tour.

M. Christian Prudhomme. Mon prédécesseur a dit, avant le centenaire du Tour, en 2003, que celui-ci devait être aimé. Nous en sommes convaincus : on ne peut donc imposer aux gens des choses dont ils n’ont pas envie. Nous ne devons pas oublier que nous ne sommes que des locataires et que nous dépendons étroitement des maires et des conseils généraux, 97 % des routes empruntées étant départementales. Notre rôle est dans une large mesure d’accompagner.

Mme Catherine Quéré. Comment faites-vous pour l’organisation de l’hébergement et de la restauration ?

M. Christian Prudhomme. Nous retenons 1 400 lits par étape pour les 200 coureurs et l’organisation, les journalistes se débrouillant par eux-mêmes. Nous prévoyons aussi des menus spéciaux avec des cuisiniers, des intendants et des diététiciens – certaines équipes ont d’ailleurs aujourd’hui leur propre cuisine.

M. Pierre-Yves Thouault. Le service hébergement est très important pour le Tour : nous faisons en sorte de réserver en premier les bons hôtels proches des arrivées et des départs – après des visites sur place pour vérifier qu’ils correspondent à nos besoins – et de traiter les équipes de façon équitable, que ce soit au regard de la qualité du logement ou de sa localisation. Les hôtels sont réglés le jour du départ par nos trésoriers, ce qui contribue à donner une image positive de l’événement.

L’organisation du Tour est militaire : il repose sur une structure hiérarchique efficace. Tout doit être anticipé grâce à des systèmes de rétroplanning et les accès au départ avec des points de passage obligés (PPO) imposent une organisation rigoureuse.

L’accueil est très important pour un événement pareil, de même que le départ des lieux.

Mme Martine Carrillon-Couvreur. Il a été dit, lors d’une audition précédente, que l’exposition universelle devait fédérer les Français dans un sentiment de fierté et constituer un événement historique. Or le Tour est un événement sportif unique, l’un des meilleurs qui soient, permettant à nos compatriotes de partager la beauté de notre pays et la diversité de nos territoires.

Il ne faut pas oublier non plus la dimension sociale, sachant que, pour l’exposition universelle, nous serions dans un endroit précis, Paris, où devrait être prévu un accès à tous
– ce qui pose notamment des problèmes de transport.

Je suis en tout cas impressionnée par votre organisation du Tour. Il faudrait que l’exposition universelle puisse être offerte à chaque Français, à l’image du Tour dont rêvait le petit garçon que vous évoquiez.

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Essayez-vous d’intéresser particulièrement les jeunes générations au Tour ?

M. Christian Prudhomme. Cela dépend des pays. On a tendance à considérer qu’en France, le public qui regarde le Tour vieillit. La France urbaine y est moins attentive que la France rurale : d’où l’utilité de mobiliser les jeunes au cœur des villes. Mais dans les pays s’ouvrant au cyclisme sur route comme le Royaume-Uni, partout des jeunes s’y intéressent. Cela dépend largement des champions, qui ont une faculté de fascination. Depuis que les Britanniques ont gagné le Tour pour la première fois en 2012 avec Bradley Wiggins et la victoire de Christopher Froome en 2013, il y a une ferveur folle dans ce pays. Nous nous sommes dit qu’il fallait accompagner cette passion naissante.

Le Tour de France est le plus grand événement itinérant au monde. Pour le développer à l’international, il existe trois moyens : le champion, la télévision et le fait de le faire passer à l’étranger. Je rappelle que le premier passage à l’étranger a eu lieu en 1907 et le premier départ hors de France en 1954. Si nous allons régulièrement aux Pays-Bas – nous partirons en 2015 d’Utrecht –, c’est parce que c’est bien le pays de la « petite reine » et pour être au plus près des jeunes générations. D’ailleurs, il y a plus de personnes qui regardent le Tour dans ce pays que chez nous.

Pour le grand départ à Londres en 2007, nous avons été pour la première fois le bras armé d’une politique : le maire de l’époque venait d’installer les péages urbains dans le cœur de la ville ; il cherchait à développer le vélo et a fait appel à nous. Un an après, il y avait 10 % de gens supplémentaires à bicyclette. De plus, alors qu’il y a aujourd’hui 10 000 vélos en libre-service, la ville en a mis à disposition 101 jaunes pour la 101e édition du Tour. Le nombre de personnes à vélo s’est d’ailleurs beaucoup accru en quelques années.

Enfin, le Tour nous amène véritablement à être en phase directe avec la vie et les problèmes des gens. Si les Français entendaient ce que disent les étrangers qui regardent cet événement, ils seraient fiers.

M. Yves Albarello. Il est difficile de transposer le Tour à l’exposition universelle. Mais quels conseils pourriez-vous nous donner ?

M. Christian Prudhomme. Quand nous organisons des étapes en France, tout le monde ne tire pas toujours dans le même sens, ce qui n’est pas le cas à Londres par exemple, où tous appliquent les décisions prises.

M. Pierre-Yves Thouault. Je répète que l’accueil du public et son mode d’accès sont essentiels. Dans le Yorkshire, tout est parfaitement organisé pour cela et ce sujet constitue une préoccupation essentielle, sachant que le public du Tour passe environ sept à huit heures sur le bord des routes. Cela suppose de réfléchir aux moyens de transport, à la logistique ou à la signalétique notamment. Les intendants qui visitent les hôtels le matin des étapes ont à cet égard un rôle important dans le premier contact qu’ils ont avec la population locale.

Il faut aussi une grande rigueur dans l’organisation, avec des process parfaitement réglés.

M. Hervé Féron. Le Tour a aussi une identité, avec une thématique, dont découle toute une stratégie de communication – laquelle recouvre une véritable charte graphique avec le logo de l’événement et les maillots jaune, blanc ou vert, que chacun sait reconnaître. Nous pourrions nous en inspirer.

Par ailleurs, vous avez des ambassadeurs tels que les anciens champions Bernard Hinault, Bernard Thévenet ou Raymond Poulidor.

De plus, les nouveaux moyens utilisés par la télévision pour médiatiser le Tour ont participé à développer son aura, à l’image des commentaires sur le patrimoine ou les sites historiques.

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Vous avez en effet su épouser l’histoire de la radio et de la télévision.

Nous avons pour notre part à nous projeter dans l’avenir, à l’heure des réseaux sociaux et de nouveaux modes d’information très rapides. Avez-vous à cet égard déjà imaginé le Tour de 2025 ?

M. Christian Prudhomme. Le Tour est une invention des médias, créée par la presse écrite, popularisée par la radio et magnifiée par la télévision. Il doit être encore en phase aujourd’hui avec les moyens de son époque, sinon il cesserait d’exister en tant que tel.

Les réseaux sociaux sont à nos yeux essentiels. Dans une dizaine de jours, nous allons d’ailleurs annoncer pour la première fois une étape du Tour par leur biais.

Nous les utilisons aussi pour la sécurité. Nous avons en effet un accord avec Radio France sur France Inter, France Info et France Bleue depuis des années, permettant de faire passer des messages de sécurité avant et pendant le Tour. Nous avons également des accords avec la presse quotidienne régionale et quatre véhicules info-sécurité situés en tête de course annoncent ces messages en français, en anglais et dans la langue du pays.

Si, jusqu’ici, nous n’arrivions pas à parler aux supporters étrangers, nous allons pouvoir le faire pour la première fois grâce aux réseaux sociaux. Nous avons ainsi réalisé des clips de sécurité de 30 secondes avec des champions emblématiques pour chaque pays
– Thomas Voeckler en France, Marcel Kittel en Allemagne ou Christopher Froome en Grande-Bretagne. Ces clips invitent à encourager les coureurs, mais sans courir à côté d’eux et en faisant attention aux enfants. Ils passent à la télévision mais aussi sur les réseaux tels que Twitter ou les sites Internet de France Télévision ou des équipes.

Si la télévision reste le média dominant, le deuxième écran – celui des téléphones mobiles-, peu développé jusqu’ici, est essentiel. Le fait que le Tour mette en valeur les paysages résulte d’une transformation technique à la fin des années 1980, avec l’invention de la boule Wescam, qui a permis de montrer les coureurs dans l’environnement. Le deuxième écran permettra de fournir toutes les informations techniques qu’un passionné de vélo cherche à connaître, ainsi que des informations annexes, sur l’hébergement par exemple.

S’agissant de l’exposition universelle, sachez que nous avons prochainement une rencontre à propos de celle de Milan. Cette ville avait en effet souhaité que le Tour aille en Italie en 2015, ce qui ne pourra pas être possible en raison de contraintes de parcours. Mais nous travaillons pour que, sur le pavillon France, il y ait le Tour de France en direct pendant le mois de juillet.

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Prenez aussi une option pour 2025 ! Il y a une véritable histoire entre la route et les expositions universelles…

Mme Martine Carrillon-Couvreur. L’historique RN7 pourrait d’ailleurs constituer également une thématique pour 2025…

M. le président Jean-Christophe Fromantin. Je vous remercie.

——fpfp——

Membres présents ou excusés

Mission d'information sur la candidature de la France à l'exposition universelle de 2025

Réunion du mercredi 14 mai 2014 à 16 heures 45

Présents. - M. Yves Albarello, M. Alexis Bachelay, Mme Martine Carrillon-Couvreur, M. Hervé Féron, M. Jean-Christophe Fromantin, M. Michel Lesage, Mme Catherine Quéré, Mme Claudine Schmid

Excusés. - M. Guillaume Bachelay, Mme Marie-Odile Bouillé, M. Christophe Bouillon, Mme Martine Martinel

Assistait également à la réunion. - M. Lionel Tardy