Il y a cinquante ans, le 23 juillet 1962, André Malraux prononçait dans l’hémicycle l’un de ses plus beaux discours, en présentant son projet de loi sur les secteurs sauvegardés.
Pour le ministre d’État chargé des Affaires culturelles, « si nous laissions détruire ces vieux quais de la Seine semblables à des lithographies romantiques, il semblerait que nous chassions de Paris le génie de Daumier et l’ombre de Baudelaire ».
Dans une France en pleine expansion, où s’ouvrent de nombreux chantiers, il importe alors de préserver les centres historiques, sans entraver le développement économique. « Sauvegarder un quartier ancien, c’est donc à la fois en préserver l’extérieur et en moderniser l’intérieur », explique-t-il aux députés : « Une opération de restauration consiste à conserver au quartier considéré son style propre, tout en transformant les aménagements internes des édifices de façon à rendre l’habitat moderne et confortable. »
Pour Malraux, « le siècle des machines est le premier qui ait retrouvé tout le passé des hommes. Dans notre civilisation, l’avenir ne s’oppose pas au passé, il le ressuscite. »

Son texte, promulgué le 4 août 1962, est toujours en vigueur.