Document mis en distribution le 16 novembre 1999 N° 1861 ______ ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR PAR M. DIDIER MIGAUD, Rapporteur Général, Député. ANNEXE N° 5 AGRICULTURE ET PÊCHE
Rapporteur spécial : M. Louis MEXANDEAU Député ____ (1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page. Lois de finances.
La commission des finances, de léconomie générale et du plan est composée de M. Augustin Bonrepaux, président ; M. Didier Migaud, rapporteur général ; MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Yves Tavernier, vice-présidents, MM. Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jégou, Michel Suchod, secrétaires ; MM. Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Christian Bergelin, Eric Besson, Alain Bocquet, Jean-Michel Boucheron, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Arthur Dehaine, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, Maurice Ligot, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Jean Rigal, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila. INTRODUCTION 5 I. LEXÉCUTION DES BUDGETS DE 1998 ET 1999 12
II. LES INTERVENTIONS PUBLIQUES 17
III. LA RECHERCHE 43 CONCLUSION 45 EXAMEN EN COMMISSION 47 ANNEXE - Modernisation de la flotte de pêche - projets aidés 51 Laisser cette page sans numérotation INTRODUCTION Le secteur de la pêche et de laquaculture connaît une période charnière tant du point de vue de sa situation économique quen raison des réformes législatives et réglementaires qui se mettent progressivement en place aux niveaux national et européen. Si la santé économique des entreprises, gravement touchées par la crise des années 19931994, sest indéniablement rétablie, grâce notamment au plan mis en place par le comité interministériel de restructuration de la pêche artisanale (CIRPA) qui sest achevé en 1998, cette situation reste fragile car tributaire de phénomènes conjoncturels tels que le niveau des cours, les coûts de production et létat de la ressource. Sur le plan institutionnel, les années 1998 et 1999 ont été marquées par la mise en uvre de la loi dorientation sur la pêche. Les derniers décrets dapplication sont sur le point dêtre publiés, les structures prévues par la loi se mettent en place et une premier bilan devrait être prochainement dressé par les services des affaires maritimes. Parallèlement, se sont poursuivies les discussions sur les modifications des règlements européens concernant les fonds structurels pour la période 20002002 et lorganisation commune des marchés applicable à partir de 2001. Ces règlements devraient être adoptés à la fin de cette année. De même, ont été engagées les réflexions qui devront aboutir à la révision de la politique commune de la pêche prévue pour 2002. Tant au plan national que dans le cadre des discussions avec nos partenaires européens, les efforts des professionnels et des pouvoirs publics tendent à maintenir et développer loutil de production pour répondre à une demande intérieure en constante augmentation et faire face à une concurrence internationale extrêmement vive. Dans ce contexte, le projet de loi de finances propose un accroissement des crédits de la pêche de 2,3 % qui permettra de poursuivre les efforts dinvestissement à terre et daccélérer la modernisation de la flotte.
Laisser cette page blanche sans numérotation. I. LEXÉCUTION DES BUDGETS DE 1998 ET 1999 A. LEXÉCUTION DU BUDGET DE 1998 La dotation de larticle 80 du chapitre 36-21 a représenté, au même niveau que pour lexercice précédent (3,29 millions de francs), la subvention à lInstitut français de recherche pour lexploitation de la mer (IFREMER). Initialement doté de 147,13 millions de francs, le chapitre 44-36 a bénéficié de 38,6 millions de francs de reports, de 2,63 millions de francs de fonds de concours pour le plan de restructuration de la flotte de pêche artisanale et de 10 millions de francs en loi de finances rectificative. Compte tenu dune annulation de crédits de 2,7 millions de francs, la dotation nette du chapitre sest élevée à 195,6 millions de francs. Les dépenses du chapitre se sont élevées à 138,4 millions de francs ainsi réparties : · 103,13 millions de francs de subvention au Fonds dintervention et dorganisation des marchés (article 30) ; · 15,49 millions de francs au titre du plan de sortie de flotte 1998 ; · 10 millions de francs au titre du plan de restructuration de la pêche artisanale ; · 0,78 million de francs au titre des contrats de plan État-régions ; · 9 millions de francs au titre de la subvention Interpêche. Sagissant des crédits destinés aux investissements (chapitre 64-36), la dotation initiale sélevait à 40,2 millions de francs en autorisations de programme et 38,7 millions de francs en crédits de paiement. Les mouvements intervenus, reports de 19,65 millions de francs et annulation de 2,5 millions de francs ont porté à 55,85 millions de francs le total des crédits de paiement. Les dépenses se sont réparties de la manière suivante : · subventions aux entreprises de pêche et de cultures marines : 24,4 millions de francs, soit : 18,2 millions de francs pour la pêche industrielle, 3,5 millions de francs pour la pêche artisanale, 2,7 millions de francs pour les cultures marines ; · subventions destinées à lorganisation des marchés, lindustrie, la commercialisation des produits de la mer, les opérations de mise aux normes sanitaires des criées : 18,4 millions de francs.
B. LEXÉCUTION DU BUDGET EN COURS Le chapitre 36-22 a bénéficié, comme en 1998, dune dotation initiale de 3,29 millions de francs constituant la subvention de lÉtat à lInstitut français de recherche pour lexploitation de la mer (IFREMER). Le versement de cette subvention est soumis à létablissement dune convention conclue entre lIFREMER et la direction des pêches maritimes et des cultures marines. Cette convention était en cours délaboration au 1er septembre, aucun versement nétait donc intervenu à ce jour. Sagissant des crédits du chapitre 44-36, à la dotation initiale de 147,59 millions de francs, se sont ajoutés 57,26 millions de francs de reports, 0,31 million de francs de fonds de concours et un virement de 2,2 millions de francs de lOffice national interprofessionnel des viandes, de lélevage et de laviculture (OFIVAL) vers lOFIMER. 10 millions de francs ayant été bloqués, le montant des crédits ouverts sur ce chapitre sélève à 197,36 millions de francs ainsi répartis : · 92,57 millions de francs consacrés aux interventions en faveur des entreprises de pêche et de cultures marines (article 20). Au 1er septembre, les dépenses sélevaient à 35,45 millions de francs, dont 3 millions de francs au titre du plan de restructuration de la pêche artisanale, 7,95 millions de francs au titre de la première partie du plan de sortie de flotte 1998, 1 million de francs au titre des contrats de plan État-régions, 19,5 millions de francs au titre des caisses chômage intempéries, 2,35 millions de francs au titre des mesures durgence destinées à létang de Thau et 1,65 million de francs au titre de la campagne expérimentale de reconversion de la pêche au filet maillant dérivant ; · 104,79 millions de francs destinés à lorganisation des marchés, aux industries et commercialisation des produits de la mer (article 30). Les dépenses intervenues au premier septembre, 44,59 millions de francs, ont été consacrées pour 35,59 millions de francs au versement partiel de la subvention à lOFIMER et pour 9 millions de francs à la société Interpêche de Saint Pierre-et-Miquelon. Le total des dépenses de ce chapitre sest donc élevé à 80,04 millions de francs, ce qui représente un taux de consommation de 40,5 %. La totalité de ces crédits devrait être consommée en fin dannée en raison de la mise en place des mesures relatives à linterdiction des filets maillants dérivants. Les crédits dinvestissements (articles 64-36) ont été fixés à 51,75 millions de francs en crédits de paiement et 54,34 millions de francs en autorisations de programme. Les délégations ou affectations intervenues au 1er septembre sélevaient à 1,42 million de francs au titre de lorganisation des marchés (mise aux normes des halles à marée et de léquipement des ports de pêche) et 16,2 millions de francs au titre de la modernisation des navires. En ce qui concerne les crédits de paiement, les dépenses intervenues ont atteint, sur ces opérations et le contrat de développement de laquaculture en Nouvelle Calédonie, un montant total de 10,35 millions de francs représentant 20 % des crédits. La faiblesse de ce taux de consommation sexplique par le ralentissement des investissements à la pêche, notamment dans la construction de navires.
Laisser cette page blanche sans numérotation. II. LES INTERVENTIONS PUBLIQUES A. LORGANISATION DES MARCHÉS 1. LOFIMER Créé par le décret n° 98-1261 du 29 décembre 1998, pris en application de la loi du 3 novembre 1998 votée dans le prolongement de la loi dorientation sur la pêche maritime et les cultures marines, lOffice national interprofessionnel des produits de la mer et de laquaculture (OFIMER) sest substitué au Fonds dintervention et dorganisation des produits de la pêche maritime et des cultures marines (FIOM). Établissement public à caractère industriel et commercial, lOFIMER possède le statut doffice agricole, tel que défini par la loi n° 82-847 du 6 octobre 1982. Conçu comme une pièce centrale de la réorganisation de la filière, lOFIMER a repris, hormis la gestion des caisses chômage intempéries, lensemble des missions relevant précédemment du FIOM et sest vu confier les compétences exercées par lOFIVAL en matière daquaculture continentale. Assurant une représentation équilibrée de lensemble de la filière, lOFIMER, dont le rôle économique a été affirmé par rapport à lorganisation du FIOM, a donc pour tâche de renforcer lefficacité économique de la filière, daméliorer la connaissance et le fonctionnement des marchés et dappliquer les mesures communautaires. La subvention de fonctionnement de lOffice, maintenue au niveau de lan dernier, représente plus des deux tiers des crédits de la pêche inscrits au budget du ministère de lagriculture. a) La représentation de la filière Dans lobjectif de développer un véritable esprit de filière favorisant la valorisation systématique de la production française, lOFIMER a été doté dun conseil de direction dont la composition assure une représentation équilibrée de la filière. Aux termes du décret constituant lOFIMER, ce conseil de direction comprend, outre son président : · quatre membres représentant lÉtat ; · un membre représentant la profession aquacole ; · deux membres représentant la profession conchylicole ; · onze membres représentant les organisations de producteurs ; · cinq membres représentant les marins et les armateurs à la pêche, dont un au titre du secteur coopératif ; · cinq membres représentant le mareyage, dont un au titre du secteur coopératif ; · quatre membres représentant lindustrie de transformation ; · deux membres représentant les ports de pêche, dont un au titre des établissements gestionnaires et un au titre des halles à marée ; · deux membres représentant les salariés de la commercialisation et de la transformation ; · un membre représentant les consommateurs. Le conseil de direction est appelé à donner un avis sur les projets de décisions réglementaires ou financières nécessaires à laccomplissement des missions de loffice. Il est chargé du suivi de lévolution de la situation des marchés et participe aux politiques dorientation des productions et dorganisation de la filière. Enfin, il propose en tant que de besoin, la création de conseils spécialisés dont il détermine les missions, contrôle lactivité et qui sont consultés sur des axes de réflexion spécifiques. b) Les ressources et les effectifs Les principales recettes de lOFIMER sont constituées par la dotation de lÉtat : 95,6 millions de francs, identique à celle de 1999 et le produit de taxes parafiscales, évalué à 23 millions de francs en 1999. Les agents titulaires du FIOM ont été intégrés dans le statut commun des offices agricoles. Les conditions de leur reclassement au sein de lOFIMER ont été précisées par décret. Un effectif denviron quarante personnes est réparti entre trois divisions, le secrétariat général et léquipe de direction. c) Laction économique Lorganisation du marché Relais du Fonds européen dorientation et de garantie agricole (FEOGA), lOFIMER assure le relais des instances communautaires pour le financement des mesures compensatoires prévues par lorganisation commune des marchés (OCM). Dans ce cadre, il assure le traitement des dossiers de compensation financière et le paiement des aides correspondantes et organise la concertation entre les différentes organisations de producteurs afin dharmoniser leurs politiques. Le système des interventions permet la fixation, pour un certain nombre despèces, de prix planchers au-dessous desquels les produits débarqués par les adhérents ne sont pas vendus, mais retirés du marché. Il existe deux mécanismes principaux dintervention à la première vente selon les espèces et les conditions du marché, mécanismes dans lesquels les organisations professionnelles jouent un rôle pivot : le retrait et le report. Les retraits Le prix de retrait permet à une organisation de producteurs de retirer de la vente un produit qui ne trouverait pas preneur à ce prix plancher fixé, selon les cas, par la réglementation communautaire ou par chaque organisation de producteurs. Le produit est rendu impropre à la consommation humaine (destruction, vente pour la consommation animale), le producteur se voyant indemnisé conjointement par lUnion européenne et lorganisation à hauteur du prix de retrait. Le taux de retrait annuel global par rapport aux quantités débarquées en criées (toutes espèces confondues) a enregistré une légère baisse en 1997 (3 % contre 3,5 % en 1996) qui sest poursuivie en 1998 (2,3 %) mais semble se stabiliser au premier semestre 1999 (2,1 %). Sagissant des compensations, la forte baisse constatée en 1996 (-40 %) sest confirmée en 1997 avec un montant de 23 millions de francs (-19 %). Les retraits sont concentrés principalement sur les espèces dont le prix de retrait est fixé au niveau communautaire, plus particulièrement sur lanchois, le merlan, la sardine, le tacaud et le chinchard, totalisant plus de 55 % des quantités retirées en 1997. Les reports Certains produits, notamment ceux présentant un intérêt qualitatif, peuvent faire lobjet dune transformation ou dun report, cest-à-dire être stockés avant revente, en vue dadapter quantitativement loffre aux besoins du marché. Pour permettre aux opérateurs de disposer des moyens financiers nécessaires à ces interventions, un fonds de garantie des organisations de producteurs a été mis en place. En 1998, trois demandes ont été instruites (Saint Jacques, maquereau et seiche). Au total, le fonds de garantie a engagé 6,3 millions de francs pour 523 tonnes de marchandises stockées et revendues. Cofinancé à parité par lUnion européenne dans le cadre de lInstrument financier dorientation de la pêche (IFOP) et par lÉtat, le Fonds de garantie national, permet également de compenser partiellement les pertes des producteurs lorsque le prix de vente après stockage temporaire est inférieur au prix dachat. Dans un contexte économique marqué par la raréfaction de la ressource et une production locale ne satisfaisant que 50 % de la demande, ce type de procédure évite la destruction de produits qui peuvent trouver preneurs grâce à un meilleur étalement de loffre dans le temps. Cependant, ces mécanismes ne sont pas totalement satisfaisants et depuis plusieurs années la France réclame une réforme de lOCM des produits de la pêche et de laquaculture. Un projet de règlement présenté en mars par la Commission a déjà fait lobjet de nombreux débats et devrait être soumis à un débat dorientation lors du Conseil Pêche, à la fin de cette année. Au-delà de la gestion des difficultés de commercialisation, lOFIMER met en place avec la profession une politique de gestion de loffre centrée sur lannonce anticipée des apports. Après léquipement des bateaux en matériel de communication et la réalisation doutils informatiques, lOFIMER favorise la création dun réseau de gestion des prévisions dapports permettant la communication de synthèses des données aux différents intervenants. Entreprise dans les années 1994-1996, grâce notamment au programme PESCA, cette démarche sest poursuivie en 1997, 1998 et 1999. La modernisation de la filière de production et de commercialisation Les actions menées visent le renforcement de la compétitivité de la filière en assurant une meilleure adéquation des conditions de production et de commercialisation de loffre aux exigences de la demande. Dans cette perspective, afin de favoriser une meilleure transparence du marché, une réflexion a été engagée par lOFIMER en liaison avec les professionnels afin de rechercher les moyens dune plus grande homogénéité, sur lensemble du territoire, des normes de commercialisation utilisées pour les espèces (fraîcheur, calibrage ). Ce travail sest concrétisé cette année par la réalisation dun guide de classification des produits de la mer qui constitue désormais une base de référence pour lensemble de la filière. LOFIMER consacre également une partie de son budget (3,5 millions de francs en 1998) à aider les investissements collectifs à terre réalisés par les criées ou les organisations de producteurs dans le but de moderniser les équipements. 54 % des aides accordées en 1998 ont porté sur des équipements liés directement à la qualité des produits (machines à glace, matériel de nettoyage, caisses de bord), 35 % sur des équipements informatiques (criées ou O.P.), 10 % sur du matériel de pesée et le solde sur du matériel de manutention. Quant à lamélioration de la logistique dans la commercialisation des produits de la mer, plusieurs études ont permis de montrer les faiblesses de la filière, telle que le transport, dont les coûts sélèvent à environ le double de ceux du transport des autres produits frais. Des réponses à ces problèmes résident dans le développement dune politique de partenariat entre lamont et laval de la filière que lOFIMER, grâce à ses structures doffice interprofessionnel, devrait pouvoir favoriser. Enfin, ladaptation de loffre passe par le développement dune politique de qualité du produit, allant du traitement à bord des bateaux, jusquà la commercialisation et permettant une meilleure valorisation ; à cet égard le FIOM, puis lOFIMER, ont apporté leur appui aux démarches mises en place à linstigation des professionnels et visant lharmonisation des tris sous criées, la formation des personnels à la qualité, lélaboration de guides de bonnes pratiques, la mise en place de normes, le développement de marques collectives basées sur un cahier des charges qualité avec contrôle tiers (Bretagne Qualité Mer, Normandie Fraîcheur Mer, etc ) et les certifications de produits. Lobservation économique LOFIMER comporte une division « Observatoire et veille économique » dont les principales missions sont le traitement, lanalyse, lexpertise et la diffusion de linformation statistique et économique au sein de la filière des produits de la mer. Localisation du réseau intercriées (R.I.C.), lOFIMER restitue linformation globalisée aux opérateurs locaux (criées, O.P., mareyeurs ) sous la forme dune note quotidienne publiant les indicateurs de commercialisation pour des criées et espèces représentatives de loffre française et de notes hebdomadaires ciblées sur des espèces saisonnières ou « sensibles ». Il assure le suivi statistique et lobservation économique de la filière française et des marchés internationaux, grâce notamment à un partenariat avec des organismes internationaux (réseau GLOBEFISH (), IIFET ()). La promotion et la communication LOFIMER poursuit la politique mise en uvre par le FIOM visant à valoriser la diversité et la qualité des produits de la mer français, ainsi que leur facilité de préparation. Agissant directement ou en soutenant des initiatives professionnelles, lOFIMER organise des campagnes collectives de sensibilisation incitant à la consommation de poisson frais ou ciblées sur un produit (huîtres, moules de bouchot), appuie des animations de promotion et de dégustation sur les points de vente, mène des actions éducatives en milieu scolaire et soutient la participation des professionnels aux salons spécialisés. Ainsi, lespace « Trésor des mers et des rivières » présentant les produits de la mer au Salon de lagriculture a-t-il remporté le « Grand prix de la Communication » en 1998. Des actions destinées à maintenir les parts de marché de la France à lexportation sarticulent autour de deux axes : la présence de stands OFIMER regroupant les entreprises exportatrices sur les principaux salons agro-alimentaires européens et la mise en place dopérations de communication en Espagne, Allemagne et Italie, pays qui représentent 42% du chiffre daffaires de la France à lexport.
Enfin, le site internet de lOFIMER (ofimer.fr) destiné à répondre à la demande dinformation des professionnels et du grand public est accessible depuis le début de lannée 1999. Laide au développement des entreprises halio-alimentaires. Comme le FIOM a soutenu activement la mise aux normes des entreprises de mareyage, lOFIMER accompagne les projets de modernisation des entreprises en favorisant les projets innovants. Ses domaines daction recouvrent la mise en place et la gestion de systèmes daides en investissements et/ou en fonds propres, le conseil aux sociétés ainsi que le soutien à la recherche et à lexpérimentation. Lune des applications de cette veille technologique est la participation de lOFIMER, en collaboration avec lIFREMER et la Confédération des Industries de Traitement des Produits des Pêches Maritimes, au bulletin « Bibliomer » répertoriant les articles scientifiques relatifs à la valorisation des produits de la mer ainsi quà lévaluation des ressources, laquaculture et lenvironnement. Les contrôles LOFIMER a repris les attributions confiées au FIOM en matière de contrôle de lapplication des règlements de la régularité des opérations dattribution des aides financières et de la bonne utilisation de celles-ci. En tant quexpert du contrôle dans le secteur des pêches maritimes, il apporte son concours, en tant que de besoin, aux services de contrôle nationaux (douanes, fraudes, fisc, etc.) ou communautaires. A la suite des contrôles effectués en 1998, les anomalies relevées ont donné lieu à des demandes de reversements dun montant de 161.565 francs au titre des aides communautaires et 23.560 francs au titre des aides nationales. 2.- Les investissements des ports de pêche La dotation des investissements à terre enregistre une baisse significative par rapport aux années précédentes tant en crédits de paiement (9 millions de francs contre 21,2 millions de francs) quen autorisations de programmes (14,95 millions de francs contre 20,6). La mise aux normes sanitaires et léquipement des ports de pêche dans le cadre des contrats de plan État-régions 1994-1999 ayant connu une bonne réalisation, les besoins financiers sorientent davantage vers de léquipement matériel léger, linformatisation des criées notamment.
B. LACTION EN FAVEUR DES ENTREPRISES DE PÊCHE ET DE LAQUACULTURE 1. Ajustement de leffort de pêche à la ressource La pêche subit, depuis plusieurs décennies, les conséquences de la rareté de la ressource halieutique due aux aléas naturels et à la surexploitation. Les évaluations des stocks faites par les biologistes sont de moins en moins contestées, ainsi lOrganisation des Nations-unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) estime que 60 % des poissons mondiaux sont, soit dangereusement exploités, soit en nette diminution. Pour sa part lInstitut français de recherche pour lexploitation de la mer (IFREMER) souligne que les ressources de poissons exploitées par les pêcheurs français souffrent dune surexploitation qui a moins pour effet de mettre en danger la survie des stocks que daffecter la santé économique des entreprises de pêche. Comme lensemble des actions concernant la pêche, la politique de protection des ressources sinscrit dans le cadre communautaire. Elle sarticule essentiellement autour de lajustement de la flotte de pêche aux stocks disponibles, de la répartition entre les États membres des captures autorisées et de la modernisation des navires. a) Les programmes dorientation pluriannuels Lajustement de la flotte de pêche à la ressource est défini au niveau communautaire dans le cadre des plans dorientation pluriannuels (POP) visant à encourager les cessations définitives dactivité par le versement daides. En retard sur les objectifs qui lui étaient imposés par les POP III (1992-1996) et POP IV (1997-2001), la France a mis en place en mars 1998, un plan de sortie de flotte denvergure. Avec le doublement de la prime dÉtat par rapport aux plans précédents, un effort financier particulièrement important a été consenti pour la réalisation de ce plan auquel de nombreuses régions ont décidé de sassocier permettant ainsi dabonder la contrepartie nationale complétée à hauteur égale par la participation communautaire (IFOP). Ce fut le cas des régions Nord-Pas-de-Calais, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-Loire, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Bretagne et Provence-Alpes-Côte dAzur. Comme les précédents, le plan de sortie de flotte 1998 sest accompagné de mesures sociales en faveur des marins employés sur les navires de pêche engagés dans cette procédure. Ce dispositif daccompagnement comprend deux mesures complémentaires : · une cessation anticipée dactivité pour les marins âgés de plus de 50 ans et ayant validé au moins trente années de service ; · une allocation complémentaire de ressources pour les marins ne pouvant bénéficier de la cessation anticipée dactivité. Les résultats de ce plan de sortie de flotte ont été à la hauteur des niveaux attendus avec près de 24.000 Kw retirés de la puissance française, permettant ainsi de combler le retard au titre du POP III et de respecter la première échéance du POP IV, fixée au 31 décembre 1998. Le constat de ce rattrapage a conduit la Commission, dès le début du mois de novembre, à autoriser la France à reprendre les constructions et les aides publiques y afférentes dans le secteur de la flotte de pêche. Le découpage retenu pour le POP IV est fondé sur la distinction entre la façade Manche-Mer du Nord-Atlantique et la Méditerranée, chacune étant divisée en segments identifiés par type dengins et taille de navires. Les captures de ces différents segments ont été ventilées selon le degré dexploitation des stocks concernés et affectées dun taux de réduction de capacité, correspondant. La pondération de ces taux dans le cas de captures multiples a permis de prendre en compte la polyvalence de la flotte française. Sagissant des DOM, la situation particulière de la flotte doutre-mer a justifié le report des décisions concernant son encadrement, la France faisant valoir le bien-fondé dune augmentation de capacité, pour ces régions. La Commission vient de faire droit à lessentiel des demandes françaises en accordant 47.500 Kw supplémentaires aux DOM par une décision du 7 juin 1999. La France poursuit les efforts engagés pour la mise en uvre du POP IV et le respect progressif de ses objectifs annuels. A cette fin, un plan de sortie de flotte spécifiquement ciblé sur les chalutiers de moins de 30 mètres a été mis en place à compter du 1er juillet 1999. Le montant des primes dÉtat accordées dans ce cadre ont été substantiellement augmentées. Parallèlement, une large concertation est organisée avec la profession pour mettre en uvre des mesures de gestion de leffort de pêche permettant, là où cest possible, une réduction de lactivité comme alternative à la réduction des capacités. Ce plan est également complété par un programme daccompagnement social dont les barèmes ont été révisés. Les crédits ouverts à larticle 20 du chapitre 44-36 sont en augmentation de 5,5 % par rapport au précédent exercice, atteignant la somme de 54,8 millions de francs. Cet accroissement correspond dune part à une hausse des moyens destinés à lajustement de la flotte et dautre part, à labondement des montants alloués aux caisses chômage et intempéries. b) Lapplication de la politique des quotas En application du règlement CEE n° 3760/92, adopté le 20 décembre 1992, le Conseil des ministres européens chargés de la pêche fixe chaque année, pour chacune des espèces les plus sensibles à la surpêche, un total autorisé de capture, imposant un plafond quantitatif au prélèvement sur la ressource. Le niveau des totaux autorisés de capture est arrêté après lavis dorganismes scientifiques (Conseil international pour lexploitation de la mer, Comité scientifique, technique et économique des pêches). Depuis plusieurs années, les avis scientifiques recommandent ainsi une réduction substantielle de leffort de pêche sur de nombreux stocks. Par ailleurs, la situation de plus en plus despèces nécessite une limitation et un contrôle des captures : le nombre despèces sous totaux autorisés augmente. La décision du Conseil prend également en considération les conséquences socio-économiques prévisibles dune trop forte baisse des totaux autorisés de capture et des quotas. Dans cette perspective, se développe, au sein de la Communauté, une approche de gestion pluri-annuelle des principaux stocks. La France soutient cette orientation, qui permet de mieux combiner les contraintes liées à la conservation des ressources et la nécessité pour les pêcheurs de disposer de possibilités de captures plus stables. Les totaux autorisés de capture sont ensuite répartis en quotas nationaux entre les États membres sur la base dune clé de répartition préétablie. Le maintien de ce principe, dit de la « stabilité relative », est approuvé par une majorité dÉtats membres. La France y est tout particulièrement attachée. Par ailleurs, la possibilité de transferts de quotas de pêche entre pêcheurs et États membres apporte une souplesse dans la mise en uvre de cette répartition. Ils permettent de répondre aux évolutions conjoncturelles des besoins de pêche des uns et des autres. En cette matière, la loi dorientation sur la pêche affirme la nécessité dune régulation publique, indispensable pour permettre linstallation des jeunes pêcheurs et pour préserver les activités et les emplois dans les filières halio-alimentaires locales et nationale. Le caractère collectif et la non-cessibilité des quotas sont ainsi affirmées dans la loi dorientation, qui instaure également des dispositions permettant de lutter contre la captation de quotas nationaux par dautres États membres (« quota-hopping »). Il est ainsi prévu quà partir du 1er janvier 1999, les navires devront avoir un « lien économique réel » avec le territoire français, et être dirigés et contrôlés à partir dun « établissement stable » situé sur ce territoire, pour avoir accès aux quotas nationaux ou se voir décerner une licence de pêche. La reconnaissance du « lien économique réel » et de la « stabilité » de létablissement se fonde sur divers critères, tels que le débarquement et la vente des captures dans un port français, le lieu de résidence de léquipage, le lieu de départ en campagne de pêche et le siège administratif et technique de létablissement gérant le navire. Les suites qui seront données aux recours formés contre les premières décisions prises en application de ce texte, notamment à légard de la flotte « franco-espagnole », permettront dapprécier la portée de cette politique. La France bénéficie, dans le cadre de la réglementation communautaire de 82 quotas sur les 199 totaux autorisés de capture fixés dans les eaux communautaires. De plus, 61 autres totaux autorisés de capture sont définis dans le cadre daccords entre lUnion européenne et des pays tiers, pour lesquels la France dispose de 20 quotas. La France est lÉtat membre qui a le plus grand nombre de quotas, ce qui témoigne de la diversité de sa pêche. Chaque État membre doit assurer le suivi du respect de son contingentement : les pêcheurs doivent ainsi remplir un journal de bord et déclarer les quantités quils débarquent. Ces informations sont régulièrement transmises par lÉtat membre aux services de la Commission. Lorsquun quota national de capture est atteint, les autorités suspendent la pêche de lespèce considérée. c) Les accords avec les pays tiers et les conventions internationales Un autre moyen de réduire leffort de pêche dans les eaux de lUnion européenne réside dans les accords internationaux conclus avec les pays tiers. LUnion européenne a ainsi conclu vingt-six accords de pêche, dont vingt-trois sont effectivement appliqués, qui permettent à cinq cents navires communautaires dexploiter dans les eaux de pays africains, de locéan indien et de lAtlantique nord, des espèces à forte valeur (crustacés, poissons démersaux, céphalopodes, thonidés, etc.). Lensemble de ces accords représente près de 30 % des captures totales effectuées par les pêcheurs communautaires (soit plus de 2 millions de tonnes). Leur financement absorbe environ 40 % des dépenses liées à la politique commune de la pêche. Les accords peuvent prendre la forme déchanges de quotas, comme cest le cas pour les « accords Nord » (Islande, Norvège, Iles Féroë, États baltes et Groënland) ou de compensation financière octroyée par lUnion en contrepartie de possibilités de pêche pour la flotte communautaire dans les zones économiques exclusives (ZEE) des pays tiers. Sans ces derniers accords, lextension générale des ZEE à 200 milles marins et la réduction substantielle des possibilités de pêche quelle a provoquée auraient eu de graves conséquences pour les pêcheurs de la Communauté. En plus des accords de pêche bilatéraux quelle conclut, la Communauté participe au travail de différentes organisations internationales de pêche (relations multilatérales) telles que lOrganisation des pêches de lAtlantique du Nord-Ouest, la Commission internationale de la pêche en mer Baltique ou la Convention pour la conservation du saumon de lAtlantique Nord. La Communauté travaille aussi à la préparation de recommandations internationales pour lexploitation rationnelle des ressources des eaux internationales, notamment avec la FAO et lONU. Linstrument le plus important de ces dernières années est, sans aucun doute, lAccord sur la mise en uvre des dispositions de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982, relatives à la conservation et à la gestion de stocks chevauchants et de stocks de poissons grands migrateurs, signé en 1995 et qui entrera prochainement en vigueur. Cet accord prévoit notamment des principes généraux sur la conservation et la gestion des stocks concernés, des dispositions sur lapproche de précaution et la compatibilité des mesures de conservation et de gestion prises par les États côtiers, les États pêchant en haute mer et les organisations régionales de pêche compétentes. De nombreuses dispositions concernent également la recherche scientifique, les droits et obligations de lÉtat du pavillon, de lÉtat dinspection et de lÉtat du port, les pays en voie de développement, le règlement des différends, La Communauté a participé très largement à la rédaction de cet Accord, permettant notamment de le rééquilibrer afin que les États pêcheurs ne soient pas exagérément pénalisés, contribuant à lacceptation du principe de lunité biologique des stocks, à lélaboration de la notion « dapproche de précaution » et à létablissement du caractère ouvert des organisations régionales de pêche. Sur le plan national, les pouvoirs publics sefforcent de développer systématiquement lexploitation par des unités sous pavillon français des ressources de la ZEE des départements et territoires dOutre-mer ou celles des eaux dÉtats tiers par des navires immatriculés dans les territoires français. Le développement de lexploitation des zones sous souveraineté française a conduit le pavillon français à reconquérir une large majorité des navires exploitant les eaux de Guyane favorisant notamment la pêche à la crevette. La zone des îles Kerguelen constitue également un lieu de pêche important dès lors que les ressources concernées (légine, langouste, ressources de forte valeur commerciale) font lobjet de mesures de conservation appropriées aux fins de leur gestion durable. Trois armements français travaillent désormais principalement sur cette zone, ce qui traduit la priorité daccès des nationaux à cette ressource. Enfin, la France a engagé des négociations avec les États insulaires du Pacifique sud, dont lobjectif est dobtenir, pour des navires thoniers basés dans les Territoires dOutre-mer (Nouvelle Calédonie, Polynésie Française, Wallis et Futuna), laccès au ZEE riches en thonidés de ces États. Cest dans cette perspective, notamment, quun projet de création dune base thonière située en Nouvelle Calédonie est à létude, afin de permettre à une partie de la flotte thonière française daccéder aux ZEE des États du Pacifique, qui composent la principale zone de pêche thonière du monde. d) Les contrôles Un régime de contrôle de la politique commune de la pêche a été instauré par le règlement communautaire du 12 octobre 1993, il vise notamment les pressions qui sexercent sur la ressource. Certaines dispositions de ce règlement ont pour objet le suivi par satellite des navires de pêche de plus de 20 mètres opérant en haute mer. Leur application par la France a été confiée au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) dEtel, qui a été désigné comme « centre de contrôle des pêches » (Fisheries monitoring center). Les navires de pêche concernés, ainsi que ceux qui seraient volontaires, vont pouvoir séquiper des balises dici décembre 1999 et bénéficieront à cet effet de subventions communautaires. Le système de surveillance des navires (Vessels monitoring system) devrait être opérationnel dès le 1er janvier 2000. Dans le cadre de la mise en service du centre de contrôle, le CROSS dEtel gérera diverses bases de données : notifications de débarquements, déclarations dentrées et de sorties de zones permettant de gérer le contrôle de leffort de pêche. Au niveau national, la surveillance et le contrôle des pêches maritimes sont assurés par des personnels et des moyens matériels, notamment nautiques et aériens, provenant des affaires maritimes, de la marine nationale, de la gendarmerie maritime et départementale, des douanes ainsi que des services vétérinaires et des services des directions de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. La coordination des moyens de contrôle est assurée par les préfets maritimes. En 1998, plus de 13.000 contrôles ont été réalisés, toutes administrations confondues, en mer et à terre, sur des navires de pêche battant pavillon français ou étranger. Ces inspections ont donné lieu à la constatation de 4.515 infractions de toute nature parmi lesquelles il convient notamment de distinguer la pêche en zones interdites, lutilisation dengins prohibés, ou la pêche de poissons natteignant pas la taille requise. Dautre part, des contrôles du respect des règles de commercialisation sont réalisés pour lessentiel par les agents des services des affaires maritimes, des services vétérinaires et des services de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Les vérifications quils effectuent, en particulier sur les modalités de tri par espèces, donc la taille des poissons commercialisés, permettent de contrôler le respect des règles assurant la protection de la ressource non seulement par les producteurs français mais aussi par les importateurs. Enfin, dans le cadre de la modernisation de la flotte de pêche, les contrôles sur les capacités des navires sont effectués par les affaires maritimes lors de linstruction des dossiers. Des croisements de données figurant dans les dossiers administratifs avec celles qui sont contrôlées au port sont régulièrement effectués. Plus de 400 vérifications administratives sont opérées chaque année. 2. La modernisation des navires de pêche et des entreprises daquaculture La politique structurelle en matière de modernisation est mise en uvre par le règlement communautaire du 21 décembre 1993, auquel doit se conformer la politique nationale. Ce règlement définit les critères et conditions des interventions communautaires à finalité structurelle dans le secteur de la pêche et de laquaculture ainsi que dans celui de la transformation et de la commercialisation de leurs produits. Au plan de lorganisation financière, les aides individuelles sont décidées par lÉtat membre. Comme pour les autres secteurs dactivité concernés par les Fonds structurels, lÉtat membre adresse à la Commission un plan de secteur, qui lapprouve et met à la disposition de lÉtat membre les fonds correspondants. Lutilisation des fonds est contrôlée par un Comité de suivi réunissant de façon régulière la Commission et les autorités nationales. a) La modernisation de la flotte Les mesures en faveur de la construction de navires ou de la modernisation à capacité supérieure sont liées au respect des objectifs intermédiaires et finaux des segments des Programmes dorientation pluriannuels. Pour cette raison, compte tenu du retard de la France au regard des objectifs qui lui étaient imposés au titre du POP III, les aides à la construction et à la modernisation ont été gelées en avril 1996. Le plan de sortie de flotte, mis en place en 1998, ayant permis à la France de se conformer aux objectifs du POP III et de respecter les premiers objectifs intermédiaires du POP IV, la Commission européenne a autorisé la reprise modérée des aides à linvestissement dès la fin 1998, permettant ainsi daccompagner le renouvellement de la flotte. Les aides nationales et communautaires sont calculées en fonction dune dépense éligible plafonnée suivant le volume du navire, exprimé en tonneaux de jauge brute. Le plafond des aides à la modernisation est égal à la moitié du plafond des aides à la construction. Enfin, les taux de participation des différents intervenants sont les suivants : · Dans les régions dobjectif n°1 (Corse et DOM) : Bénéficiaires = au moins 40 % de la dépense éligible · Dans les autres régions : Bénéficiaires = au moins 60 % de la dépense éligible La volonté dassurer la modernisation et le renouvellement dune flotille vieillissante a conduit la France à adopter, dans le cadre de la loi dorientation sur la pêche, des mesures fiscales en faveur des entreprises. Lune des ces mesures vise à étaler la plus-value à court terme provenant de la cession dun navire de pêche en cas de réemploi dans un navire neuf ou doccasion, la plus-value constituant un élément important de rentabilité de linvestissement et limitant par là même la charge financière de lemprunt lié à cet investissement. Deux autres dispositions fiscales prévues par la loi dorientation tendent à favoriser linstallation des jeunes pêcheurs. Dune part, pour aider linstallation dartisans de moins de quarante ans, un dispositif dincitation fiscale a été mis en place pour permettre, à travers des sociétés de financement de la pêche artisanale (les SOFIPECHE), de collecter lépargne des particuliers et des entreprises pour investir dans lachat de navires neufs ou doccasion. Ce nouveau dispositif doit donc permettre de résoudre le problème important de lautofinancement que rencontrent les jeunes dans un secteur qui exige des capitaux très substantiels. Par ce système, les personnes physiques ou les sociétés souscrivant des parts de société de financement de navires de pêche bénéficient davantages fiscaux leur permettant : · pour les personnes physiques, lors du calcul de limpôt sur le revenu, de déduire du revenu net global 25 % du montant souscrit, dans la limite de 125.000 F (ou 250.000 F pour un couple marié) ; · pour les sociétés, de procéder à un amortissement exceptionnel de 50 % du montant des parts souscrites, dans la limite de 25 % des bénéfices imposables de lexercice. Le patron pêcheur ou la société de pêche artisanale doit devenir totalement propriétaire du navire dans un délai de 10 ans, et la SOFIPECHE doit conserver les parts de copropriété du navire pendant au moins 5 ans. Le décret n° 98-124 du 2 mars 1998 précise les modalités dapplication de ce dispositif. Les instructions fiscales y afférentes ont été publiées en mai dernier. Le premier dossier de constitution dune SOFIPECHE a été reçu à la fin du mois de juin 1999 et a été agréé. Dautre part, la loi accorde aux jeunes artisans pêcheurs qui sinstallent pour la première fois, un abattement de 50 % pendant 60 mois sur les bénéfices imposables réalisés à titre individuel ou dans le cadre dune société de pêche artisanale. Le décret relatif à cette disposition a été publié au mois de décembre 1998 et linstruction fiscale correspondante a été formalisée en mars 1999 pour préciser la notion de première installation ainsi que les modalités fiscales de labattement. Parallèlement, la volonté de renouveler la profession sest traduite dans la modification du décret relatif au permis de mise en exploitation qui est actuellement en cours dexamen par le Conseil dÉtat. Outre le fait quelles réaffirment la priorité donnée à la création dentreprises, les dispositions nouvelles prévues par ce décret visent en particulier à éviter la spéculation sur le marché de loccasion, préjudiciable à lentrée dans la profession. Enfin, compte tenu de limportance que revêtent les conditions de financement des navires dans la réussite dune installation, une attention toute particulière est portée aux conditions daide à laccès à la propriété. Cest avec ce souci que lenveloppe de prêts bonifiés a été substantiellement relevée pour lannée 1999 et que les modalités demprunts ont été adaptées pour faciliter les conditions de remboursement des prêts. La forte progression des crédits dinvestissement inscrits à larticle 20 du chapitre 64-36 tant en autorisations de programme (+ 86,3 %) quen crédits de paiement (+ 39 %) est destinée à accompagner la modernisation de la flotille et son renouvellement, cest-à-dire la construction de navires neufs. Cet effort est indispensable au renforcement de la performance et de la compétitivité de notre flotte de pêche. b) Le développement de laquaculture Affiché comme lune des priorités du ministère de lagriculture et de la pêche, le développement de laquaculture concerne un secteur dont la production représentait en 1995 32 % de lensemble pêche-aquaculture. Avec lItalie, la France assure la moitié de la production aquacole communautaire. Laquaculture regroupe dune part les cultures marines dites traditionnelles, cest-à-dire la conchyliculture et, dautre part, la pisciculture et lalgoculture. Elle sexerce principalement sur le domaine public maritime. La conchyliculture Selon une enquête menée auprès des professionnels au cours des années 1996-1997, la conchyliculture compte un peu plus de 6.100 concessionnaires soit environ 3.610 entreprises, pour lessentiel familiales, avec une tendance accrue à se constituer en société. Ces entreprises ont une activité de production mais aussi de commercialisation. 85 % travaillent les huîtres, de façon exclusive ou non, 33 % les moules. On dénombre actuellement 54.200 concessions sur le domaine public maritime, représentant 19.000 hectares et 1.585 km de lignes de bouchots. Le nombre de personnes travaillant sur les exploitations conchylicoles est de lordre de 18.000 comprenant les actifs familiaux et les 11.900 salariés qui cotisent à lÉtablissement national des invalides de la marine (ENIM) ou à la Mutualité sociale agricole (MSA), ce qui représente 9.050 emplois à temps plein.
Sur lensemble de la décennie la production a été stable en ce qui concerne les huîtres malgré les difficultés spécifiques à lhuître plate, et en progression régulière pour le secteur mytilicole. La France importe moins dhuîtres quelle nen exporte (1.865 tonnes contre 5.147 tonnes en 1997) ce qui dégage un solde positif de 64,3 millions de francs. En revanche les importations de moules (vivantes, fraîches ou réfrigérées) dépassent les exportations (respectivement 35.955 et 1.996 tonnes en 1997) ce qui fait apparaître un déficit commercial de 174,4 millions de francs. Sur un plan socio-économique, la conchyliculture occupe une place importante dans la plupart des régions littorales, souvent marquées par un taux de chômage supérieur à celui de la moyenne nationale. Elle contribue actuellement au maintien du tissu socio-économique. Les difficultés rencontrées par la conchyliculture sont liées essentiellement aux risques dépizooties, à la présence récurrente despèces phytoplanctoniques invasives notamment lalexandrium, à la dépendance étroite du secteur vis-à-vis de la qualité des eaux augmentée par les nouvelles normes de salubrité des coquillages plus exigeantes. Par ailleurs, latomisation des structures de production et de commercialisation face à une concentration de la demande de plus en plus forte engendre une baisse de prix et affecte la santé financière des entreprises. Enfin, un problème de renouvellement de la profession de chef dexploitation conchylicole se pose maintenant, de manière cruciale, dans certaines régions comme le bassin de Marennes-Oléron. Afin de surmonter ces difficultés, la politique menée dans ce secteur sest fixé pour objectifs principaux : · la modernisation des entreprises notamment par lacquisition de matériel et le développement de techniques plus performantes ; · la restructuration des bassins conchylicoles par des aménagements de zones. Lélaboration dune méthodologie en matière de quantification de la capacité de production des bassins permettra de proposer à la profession des schémas de réaménagement des parcs ostréicoles ou de restructuration des bouchots à moules ; · la diversification des techniques de production, notamment par le développement de la conchyliculture en mer ouverte qui permet la colonisation de nouveaux sites ; · lorganisation de la profession, afin de mieux répondre aux contraintes et besoins du marché des produits de la conchyliculture ; · la poursuite des efforts de recherche en matière de pathologie, génétique, physiologie. Il convient de signaler également, la démarche positive entreprise par la profession pour mettre en place des organisations de producteurs et relever le niveau des prix à la production et se constituer en interprofession agricole afin de pouvoir conclure des accords avec les distributeurs en matière dorganisation de la commercialisation (calibrage, conditions de vente, etc.). Laquaculture nouvelle Sagissant de la pisciculture et de lalgoculture, des efforts de recherche et dexpérimentation ont été déployés depuis une vingtaine dannées par les organismes scientifiques et la profession. Leurs résultats ont largement contribué à lémergence de nouvelles productions de poissons marins et de crustacés. Mais les résultats économiques restent inférieurs aux projections. Ce secteur connaît une croissance lente et son poids demeure encore faible dans léconomie nationale. Si la salmoniculture en mer rencontre de grandes difficultés en termes de rentabilité, en revanche la production de bars (plus souvent appelés loups) et de daurades continue de se développer tout autour du bassin méditerranéen. Elle sest élevée, en 1996, à 1.660 tonnes de bars et 640 tonnes de daurades royales et, en 1997, à 2.040 tonnes de bars et 1.170 tonnes de daurades. Ces tonnages restent cependant très inférieurs à ceux produits par nos partenaires européens. Les forts tonnages produits en Europe induisent une forte baisse des prix réduisant ainsi les marges des entreprises françaises dont plusieurs ont été mises en difficulté. Laquaculture du turbot concerne surtout le stade de lécloserie mais la production sest néanmoins développée, suite à la mise en place de plusieurs unités de grossissement sur le littoral atlantique. Ainsi, la production a atteint 740 tonnes en 1996 et 830 tonnes en 1997. En ce qui concerne lélevage de crevettes pénéides, la production reste très faible en métropole en raison des problèmes techniques survenus dans les élevages. Cette activité reste secondaire et constitue un élevage accessoire pour certaines entreprises. Lessentiel de la production est réalisé en Nouvelle Calédonie. Au total, 750 tonnes de crevettes pénéides ont été produites en 1994 et 785 tonnes en 1995, plus de 800 tonnes en 1996. La production totale de poissons marins et de crustacés, en métropole, reste limitée, de lordre de 4.650 tonnes en 1996 et 5.600 tonnes en 1997. En effet, laquaculture nouvelle doit surmonter des contraintes réelles : le marché est très concurrentiel et les sites accessibles limités, le frein essentiel demeurant linsuffisante rentabilité des entreprises. Il est cependant important dune part, de maintenir le savoir faire acquis et dautre part, de valoriser les sites disponibles lorsquils existent. LIFREMER a effectué un inventaire de sites favorables et les ministères de laménagement du territoire et de lenvironnement et celui de léquipement, des transports et du logement ont été saisis en vue détudier la possibilité délaborer un schéma directeur national de développement de laquaculture. Lalgoculture Lalgoculture, localisée principalement en Bretagne et en Poitou-Charentes reste une activité marginale. Bien que les techniques de production soient à présent maîtrisées et quil existe une forte demande (80 % de la consommation française est importée), le développement de cette activité se heurte à un manque de rentabilité et de sites favorables. Les objectifs retenus en matière daquaculture nouvelle et approuvés par la Commission de lUnion européenne dans le cadre du Plan de secteur pour la période 1994-1999 sont les suivants : · laménagement de zones aquacoles privilégiées et le développement de laquaculture en mer ouverte, qui permettent la colonisation de nouveaux sites ; · lamélioration de la productivité des élevages, la diminution des coûts de production afin de rendre les entreprises plus concurrentielles ; · les actions de promotion des produits et lamélioration de lorganisation de la profession. Depuis le 1er juillet 1984, conformément aux dispositions de la loi du 22 juillet 1983, les aides aux entreprises de cultures marines sont attribuées par les conseils régionaux alors que les aides aux travaux daménagement sont attribuées par les conseils généraux. Les collectivités locales disposent de dotations générales de décentralisation pour exercer leurs compétences. Le ministère de lAgriculture et de la Pêche conserve une compétence pour lattribution des aides publiques aux opérations expérimentales ou innovantes ainsi que pour les investissements dans les TOM. Les crédits inscrits aux chapitres 44-36 et 64-36 lui permettent de soutenir, au titre des contrats de plan État-Régions, des opérations dassistance technique à la profession et, au titre du contrat de développement État-Nouvelle-Calédonie, linstallation de fermes aquacoles. En sus des aides nationales, laquaculture française bénéficie daides communautaires au titre du règlement communautaire du 21 décembre 1993 relatif à linstrument financier dorientation pour la pêche (IFOP). Un plan de secteur pour la pêche et laquaculture a été établi en application de ce règlement pour la période 1994-1999. Ainsi de 1994 à 1996, dans le cadre de ce règlement et conformément au plan de secteur, ont été aidés prioritairement les investissements portant sur la mise aux normes sanitaires des établissements dexpédition ; bon nombre dentreprises nayant pas terminé les travaux de mise en conformité de leur établissement au 31 décembre 1995, les ont poursuivis en 1996. Par ailleurs, les investissements destinés à la modernisation des entreprises et à lamélioration de la productivité sont également aidés. En 1994, 10 millions de francs daides communautaires ont été accordées pour un investissement de 47 millions de francs, en 1995, 12 millions de francs daide pour un investissement de 61 millions de francs, en 1996, 40 millions de francs daides pour un investissement de 198 millions de francs ; en 1997, les investissements se sont élevés à 70 millions de francs et 11 millions de francs daides ont été accordées ; enfin, en 1998, pour 65 millions de francs dinvestissement 10 millions de francs daides ont été accordées. Le pic de 1996 correspond à lachèvement de la mise aux normes sanitaires des établissements dexpédition. Les efforts des pouvoirs publics sont dirigés en priorité vers lamélioration de la qualité des eaux, la mise en place de la réglementation sanitaire et zoo-sanitaire adoptée au niveau communautaire et le soutien à la politique de qualité menée par les filières professionnelles. A cet égard on doit souligner que le bar produit par une ferme aquacole de Méditerranée vient dobtenir le « Label Rouge », garantissant une qualité optimale. Laisser cette page sans numérotation III. LA RECHERCHE Ladaptation des pêches maritimes et des cultures marines aux enjeux économiques du secteur et aux caractères biologiques de la ressource nécessite quy soit consacrée une activité de recherche spécialisée. Ce rôle fait partie des missions de lIFREMER, établissement public industriel et commercial créé en 1984 par fusion du Centre national pour l'exploration des océans (CNEXO) et de lInstitut de sciences et techniques des pêches maritimes (ISTPM). LIFREMER est placée depuis 1993 sous la tutelle conjointe des ministères chargés de la recherche, de léquipement et des transports, de lagriculture et de la pêche. LInstitut emploie un effectif dun peu plus de 1.300 personnes (hors filiales et sociétés du groupe IFREMER) et dispose dun budget annuel dun milliard de francs, provenant en majeure partie de la subvention que lui verse lÉtat, et à laquelle sajoutent des ressources propres que son statut dEPIC lui permet de dégager. LIFREMER comprend quatre directions opérationnelles : ressources vivantes, environnement et aménagement du littoral, recherche océanique, ingénierie-technologie-informatique. Les actions en rapport direct avec les pêches et les cultures marines relèvent principalement de la Direction des ressources vivantes (DRV), comprenant quatre départements. Les recherches du Département des ressources halieutiques de la DRV portent principalement sur ladéquation de lexploitation à la dynamique des populations, dans une perspective de développement durable. A titre dexemple, lIFREMER participe actuellement à lexpérimentation de nouvelles techniques de pêche au thon germon, destinées à se substituer, à partir du 1er janvier 2002, aux filets maillants dérivants dont linterdiction a été décidée par la Commission européenne malgré lopposition de la France. Le Département des ressources aquacoles a pour objectif délaborer les bases scientifiques du développement dune aquaculture productive, intégrant les attentes des consommateurs pour les produits de qualité identifiée, et contribuant à la préservation de lenvironnement littoral. En partenariat avec les industriels de la filière, le Département de la valorisation des produits participe à la mise au point de procédés technologiques améliorant la transformation de la matière première, et susceptibles de lui offrir de nouveaux débouchés économiques (valorisation de nouvelles espèces et de certaines parties de poisson, extraction de molécules pour la pharmacie ou la cosmétologie). Enfin, le service de léconomie maritime analyse les perspectives des marchés et les performances économiques et financières des entreprises du secteur. Outre ces activités de recherche, lIFREMER apporte une assistance technique à la profession conchylicole, en matière de technique délevage et de conception des bassins. Certaines missions de la Direction de lenvironnement et de laménagement du littoral sont dune importance capitale pour léconomie des pêches et des cultures marines : il sagit des missions de surveillance de la qualité du milieu marin. Trois réseaux de prélèvements, gérés par lIFREMER, analysent ainsi létat sanitaire des eaux maritimes et aquacoles : le réseau de suivi microbiologique (REMI), le réseau photoplanctonique (REPHY) et le réseau national dobservation (RNO) des polluants et des paramètres généraux de la qualité du milieu. Cette direction mène actuellement des études sur la prolifération des « marées vertes » dans les baies des Côtes dArmor et du Finistère, et sur les moyens déradiquer lalgue « Caulerpa taxi folia » (dite algue tueuse) dont les ravages en Méditerranée font lobjet dune prise de conscience de plus en plus manifeste. Les résultats de ces études sont attendus avec intérêt par nombre de pêcheurs côtiers dont les activités sont menacées par ces perturbations du milieu naturel. Une dotation de 3.296.000 francs, restée identique depuis 1997, inscrite au chapitre 36-22 du budget du ministère de lAgriculture et la Pêche représente la subvention à lIFREMER pour le concours apporté par cet organisme à la Direction des Pêches maritimes et de laquaculture pour le recueil, la validation et le traitement des données statistiques des captures, destinées à répondre à nos obligations communautaires. La nature et les conditions du concours apporté par lIFREMER sont définies annuellement dans le cadre dune convention. CONCLUSION La pêche et la commercialisation de ses produits font, de longue date, lobjet dintenses échanges internationaux, notamment entre les pays européens. Il était donc logique que sélabore, au niveau communautaire, une politique de la pêche capable de réaliser les compromis nécessaires entre des partenaires qui sont aussi, le plus souvent, concurrents. Cette concurrence, associée à la raréfaction de la ressource, explique les difficultés rencontrées au cours des négociations européennes. Les discussions actuelles sur les projets de réforme qui préfigurent la nouvelle politique commune de 2002, néchappent pas à cette réalité. La position défendue par la France dans ces négociations bénéficie au niveau national dun réel consensus, particulièrement en ce qui concerne la réorientation des politiques de protection de la ressource. Ce consensus qui sest également exprimé lors de lélaboration et de ladoption de la loi dorientation sur la pêche, est porteur despérance pour le secteur qui doit reprendre confiance en son avenir. La mise en uvre de la loi permettra, notamment grâce aux mécanismes de concertation quelle a instaurés, une organisation rationnelle et une modernisation de lensemble de la filière. Il incombe aux pouvoirs publics, tant au niveau communautaire que national, de favoriser le développement durable des activités halieutiques et aquacoles. La reconstitution des stocks de poissons est possible comme la montré lexemple du hareng en mer du Nord, et ne passe pas nécessairement par une réduction drastique de la flotte. Cette reconstitution est aussi indispensable à la rentabilité de la pêche et donc au maintien de lactivité dans les zones qui en dépendent. Le développement de laquaculture devrait, à cet égard, contribuer à satisfaire une demande croissante et à réduire nos importations. Un potentiel existe, la France détient les outils scientifiques et techniques de nature à lexploiter dans des conditions respectueuses de lenvironnement. Enfin, les attentes dune clientèle touristique de plus en plus en recherche dauthenticité, offrent des opportunités pour le développement dactivités nouvelles dans les sites de pêche grâce la mise en valeur du patrimoine maritime. Le projet de budget pour 2000 prévoit les moyens de poursuivre et de renforcer les actions mises en chantier depuis plusieurs années déjà. Cest pourquoi votre Rapporteur vous propose dadopter les crédits de la Pêche. Laisser cette page blanche sans numérotation. EXAMEN EN COMMISSION Dans sa séance du 7 octobre 1999, la commission des Finances, de lÉconomie générale et du Plan a examiné les crédits de la Pêche. Votre rapporteur spécial a rappelé que le secteur de la pêche était loin dêtre dénué dintérêt économique et social, employant, selon les modes de calcul, entre 17.000 et 25.000 pêcheurs, générant un chiffre daffaires de 9 milliards de francs par une production denviron 800.000 tonnes. Si la crise des années 1993-1994 a entraîné une baisse importante du nombre des navires et des effectifs embarqués, aujourdhui, la situation des entreprises sest rétablie, les captures sont stables et le chiffre daffaires global est en hausse (+ 5 % en 1998). Les années 1998 et 1999 ont été marquées par la mise en uvre de la loi dorientation sur la pêche et les projets de réforme des règlements européens concernant les fonds structurels pour la période 2000-2002 et lorganisation commune des marchés applicable à partir de 2001. Le projet de loi de finances pour 2000, qui propose un accroissement des crédits de la pêche de 2,3 %, permettra de poursuivre les efforts dinvestissement à terre et daccélérer la modernisation de la flotte. Concernant lexécution du budget de 1998, les dépenses ordinaires dont la dotation initiale avait été fixée à 147,13 millions de francs, ont vu leur montant porté, à la suite de différents mouvements, à 195,6 millions de francs. Les dépenses correspondantes ont permis de financer les actions du fonds dintervention et dorganisation des marchés (FIOM), puis de loffice national interprofessionnel des produits de la mer et de laquaculture (OFIMER), qui le remplace, pour 103,13 millions de francs, le plan de sortie de flotte pour 15,49 millions de francs, le plan de restructuration de la pêche artisanale pour 10 millions de francs et la subvention à la société Interpêche, pour 9 millions de francs. Les crédits dinvestissement, fixés initialement à 38,7 millions de francs, ont été portés à 55,85 millions de francs en crédits de paiement. Ils ont été consacrés à des subventions aux entreprises de pêche et de culture marine pour 24,4 millions de francs et pour 18,4 millions de francs à lorganisation des marchés, lindustrie, la commercialisation des produits de la mer et aux opérations de mise aux normes sanitaires des criées. Lexécution du budget en cours est principalement marquée par une consommation des crédits de fonctionnement, compte tenu de lapplication progressive de linterdiction des filets maillants dérivants, décidée au niveau européen malgré lopposition de la France. Quant aux crédits dinvestissement, leur sous-consommation est due aux mesures dinterdiction des aides publiques aux nouvelles constructions qui avaient été prises par la Commission européenne. Le projet de budget pour 2000 est dominé par la mise en place de lOFIMER dont les dotations représentent les deux tiers des crédits de la Pêche, cest-à-dire 95 millions de francs, lOFIMER bénéficie, par ailleurs, de 23 millions de francs provenant de la perception de taxes parafiscales. Les objectifs de lOFIMER sont le maintien des prix, les investissements collectifs à terre, lamélioration de la logistique et de la qualité. Laction publique est, par ailleurs, marquée par la nécessité dajuster leffort de pêche à létat de la ressource, ce qui se traduit par la mise en place des plans dorientation de la pêche (POP). Le POP IV, actuellement en cours dexécution, couvre la période 1997-2001. La France a comblé son retard sur lexécution du précédent POP grâce à un plan de sortie denvergure avec le soutien de nombreuses régions. Le budget pour 2000 inscrit les crédits nécessaires au respect des engagements communautaires de la France pour la poursuite de cette politique et notamment laccroissement de 5,5 % de la dotation de larticle 20 du chapitre 44-36. Cette politique de gestion responsable de la ressource comporte, en outre, la conclusion par lUnion européenne daccords de pêche internationaux et la mise en place daides à laquaculture, secteur sur lequel la France accuse un certain retard. Le budget de la pêche prévoit également un soutien à la recherche, dans lequel sinscrit la subvention versée à lIFREMER, établissement public et commercial placé sous la tutelle conjointe des ministères chargés de la recherche, de léquipement et des transports, de lagriculture et de la pêche. Cet organisme, qui emploie un effectif de plus de 1.300 personnes, dispose dun budget dun milliard de francs. En conclusion, votre rapporteur spécial a souligné que la position défendue par la France dans les négociations européennes bénéficiait, au niveau national, dun réel consensus porteur despérance pour le secteur de la pêche, qui doit reprendre confiance en son avenir. Le projet de budget pour 2000 prévoit les moyens de poursuivre et de renforcer les actions mises en chantier depuis plusieurs années. M. Pierre Hériaud a estimé que la croissance apparente des crédits dintervention dissimulait, en réalité, un changement de périmètre. Il a interrogé votre Rapporteur spécial sur létat de renouvellement de la flotte, quantitativement et qualitativement, et a demandé des précisions sur lapplication des nouveaux zonages mis en place dans le cadre des fonds structurels européens. M. Alain Rodet a souhaité connaître les avantages apportés par la substitution de lOFIMER au FIOM. En réponse aux intervenants, votre rapporteur spécial a précisé que, concernant la modernisation de la flotte, le retard pris par la France dans lexécution du POP III avait entraîné la suspension des aides publiques et, de ce fait, ralenti les constructions et la modernisation des navires. Aujourdhui, ces aides sont de nouveau autorisées ; elles concernent principalement les bateaux de plus de vingt mètres. Ceci traduit une volonté daccompagner ladaptation de la grande pêche à la concurrence internationale, notamment par la transformation des produits à bord. Les 6.000 bateaux de pêche français, actuellement en activité, sont, pour lessentiel, des navires modernes. La France bénéficie, dans le cadre de la réglementation communautaire de 82 quotas sur les 199 seuils de capture fixés dans les eaux communautaires. De plus, 61 autres seuils sont définis dans le cadre daccords entre lUnion européenne et des pays tiers, pour lesquels la France dispose de 20 quotas. La France est lÉtat membre qui a le plus grand nombre de quotas, ce qui témoigne de la diversité de sa pêche. LUnion européenne a conclu vingt-six accords de pêche, dont vingt-trois sont effectivement appliqués, qui permettent à cinq cents navires communautaires dexploiter dans les eaux de pays africains, de locéan indien et de lAtlantique nord, des espèces à forte valeur dont les céphalopodes et les thonidés. Lensemble de ces accords représente près de 30 % des captures totales effectuées par les pêcheurs communautaires (soit plus de 2 millions de tonnes). Leur financement absorbe environ 40 % des dépenses liées à la politique commune de la pêche. En revanche, il na pas été possible déviter linterdiction des filets maillants. La transformation du FIOM en OFIMER, dont 1999 est la première année dexercice, a traduit la volonté, exprimée par la loi dorientation sur la pêche, doffrir au secteur de la pêche et de laquaculture, un instrument au rôle économique affirmé, capable dassurer, grâce à un conseil de direction représentatif de lensemble des professionnels, la concertation et la cohésion entre lamont et laval de la filière. M. Pierre Hériaud a demandé quun tableau précis, quantitatif et qualitatif, retraçant la modernisation de la flotte, ainsi quun bilan des zonages puissent être insérés dans le rapport spécial. Votre rapporteur spécial, soulignant que le ministère navait pas apporté, à ce jour, les réponses précises à certaines questions posées, sest engagé à insister, dans son rapport écrit, sur les points évoqués par M. Pierre Hériaud. Puis, la Commission a adopté, sur la proposition de votre rapporteur spécial, les crédits de la Pêche, et vous demande démettre un vote favorable à leur adoption. N°1861-05. - Rapport de M. Louis Mexandeau, au nom de la commission des finances, sur le projet de loi de finances pour 2000. - agriculture et pêche : pêche - Cliquer ici pour retourner au sommaire général - Cliquez ici pour retourner à la liste des rapports et avis budgétaires - Cliquez ici pour retourner à la liste des discussions budgétaires
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