N° 3320

ONZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 11 octobre 2001

INTRODUCTION 5

I.- SITUATION DU SECTEUR DE LA PÊCHE ET DES CULTURES MARINES EN FRANCE 9

2.- L'évolution de la flotte de pêche et de l'emploi 11

II.- L'EXÉCUTION DU BUDGET DE 2000 19

III.-  L'EXÉCUTION DU BUDGET EN COURS 21

IV.- L'ORGANISATION DES MARCHÉS ET LA VALORISATION DES PRODUCTIONS 23

A.- L'OFIMER 23

B.- LES INVESTISSEMENTS DES PORTS DE PÊCHE 32

V.- L'ACTION EN FAVEUR DES ENTREPRISES DE PÊCHE ET DE L'AQUACULTURE 36

A.- AJUSTEMENT DE L'EFFORT DE PÊCHE À LA RESSOURCE 36

B.- LA MODERNISATION DES NAVIRES DE PÊCHE ET DES ENTREPRISES D'AQUACULTURE 45

VI.- LA RECHERCHE 59

EXAMEN EN COMMISSION 61

PRÉSENTATION DES CRÉDITS DE LA PÊCHE

(en euros)

 

Loi de finances initiale 2001

Projet de loi de finances 2002

Projet de loi de finances 2002 / Loi de finances 2001 (en %)

Crédits de paiement

     

Chapitre 36-22

     

art. 14.- Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer et muséum d'histoire naturelle

525.949

533.572

+ 1,44

Chapitre 44-36

     

art. 20.- Interventions en faveur des entreprises de pêche et d'aquaculture

10.168.349

11.692.840

+14,99

art. 30.- Office interprofessionnel des produits de la mer

14.600.805

13.076.314

- 10,44

Total dépenses ordinaires

25.295.103

25.302.726

+ 0,03

Chapitre 64-36

     

art. 20.- Modernisation et développement des entreprises de pêche et d'aquaculture

2.058.000

1.564.000

- 24

art. 30.- Industrie et commercialisation des produits de la mer : investissements à terre

1.006.000

722.000

- 28,2

Total dépenses en capital

3.064.000

2.286.000

- 25,39

Total général

28.359.103

27.588.726

- 2,72

Autorisations de programme

     

Chapitre 64-36

     

art. 20.- Modernisation et développement des entreprises de pêche et d'aquaculture

3.765.000

3.232.000

- 14,16

art. 30.- Industrie et commercialisation des produits de la mer : investissements à terre

1.479.000

1.341.000

- 9,33

Total dépenses en capital

5.244.000

4.573.000

- 12,79

Source : fascicule budgétaire « Agriculture et pêche »

I.- SITUATION DU SECTEUR DE LA PÊCHE ET DES CULTURES MARINES EN FRANCE

      1.- La production et l'état du marché

    Au sein de l'Union européenne, les pêches françaises occupent la troisième place après l'Italie et l'Espagne pour la valeur de la production, et la quatrième pour le tonnage, derrière le Danemark, l'Espagne et le Royaume-Uni. La production totale de la pêche et de l'aquaculture française, pour 1999, peut être estimée, par compilation des données issues de différentes sources, à près de 850.000 tonnes de produits aquatiques pour un chiffre d'affaires de 9,5 milliards de francs en progression par rapport à 1998 de 2  % en quantité mais en régression de 2  % en valeur, due à la baisse de valeur des produits de la pêche congelée.

    La pêche fraîche, dont 80  % de la valeur des ventes est réalisée en criée, fournit près de 400.000 tonnes de produits aquatiques destinés à l'alimentation humaine pour une valeur de 5,5 milliards de francs. L'aquaculture (conchyliculture, pisciculture marine et pisciculture continentale) produit environ 270.000 tonnes pour une valeur de 3,3 milliards de francs. La pêche congelée ne représente que 23  % du volume total (200.000 tonnes) et seulement 8  % de la valeur des ventes (800 millions de francs).

    La production des pêches maritimes est marquée, sur les dernières années, par une stabilité globale, la progression moyenne annuelle se situant à 1  % en quantité et à 4,2 en valeur.

    Les données provisoires actuellement disponibles pour l'année 2000 sont assez proches de cette tendance et confirment le bon niveau de production avec une augmentation de l'ordre de 1  % en tonnage et de 5  % en valeur.

PRODUCTION FRANÇAISE DES PÊCHES MARITIMES

(en tonnes et millions d'euros)

 

2000
Estimation

1999

1998

1996

 

Quantité

Valeur

Quantité

Valeur

Quantité

Valeur

Quantité

Valeur

Poissons

299.600

672,30

296.603

640,51

288.148

594,14

281.846

553,50

Crustacés

22.700

94,52

22.654

93,04

17.648

76,85

19.940

85,40

Coquillages

51.400

77,75

47.946

65,34

46.710

63,30

35.455

49,30

Céphalopodes

25.300

57,93

22.658

52,32

21.297

54,58

21.092

43,14

Algues

15.100

3,05

15.039

3,05

15.382

3,37

17.492

3,46

Thon tropical congelé

129.600

82,32

131.239

84,15

105.632

119,17

133.532

99,75

Autres pêches congelées

63.800

32,01

63.505

32,15

66.259

47,23

75.182

32,09

Total pêche

607.500

1.019,88

599.644

970,55

561.076

958,63

584.539

866,64

Source : DPMA 2001

Les ventes en criée, qui représentent 80  % des ventes de produits frais, ont enregistré, entre 1999 et 2000, une hausse de 4  % en valeur. Cette hausse s'explique par la hausse du prix moyen dû, en grande partie, à une importante proportion d'espèces chères dans les débarquements, ceux-ci étant restés stables en quantités.

En 2001, les résultats cumulés des ventes en criée des quatre premiers mois sont en hausse de 6 % pour la valeur des produits par rapport à la même période en 2000, tandis que les quantités débarquées progressent de 2  %.

Les résultats du commerce extérieur des produits aquatiques, révèlent, pour la France comme pour ses partenaires européens, un déséquilibre structurel.

Le taux de couverture de la consommation par la production nationale a été estimé à 61 % en 1998 (76 %, il y a 15 ans). Ce déficit s'explique par la conjonction d'une forte demande et d'une diminution des captures débarquées.

Au cours de l'année 2000, le déficit du commerce extérieur français en produits aquatiques destinés directement à la consommation humaine a été réduit de 10 % en volume par rapport à 1999 pour atteindre environ 450.000 tonnes. Il est resté stable en valeur à 1,98 milliard d'euros (13 milliards de francs).

En revanche, les résultats du premier semestre 2001 font apparaître une forte augmentation du déficit de l'ordre de 19 % en quantité et 24 % en valeur par rapport à la même période de l'an dernier.

ÉVOLUTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR

(en tonnes et millions d'euros)

 

1999

2000

Évolution

 

Quantité

Valeur

PM

(€/kg)

Quantité

Valeur

PM

(€/kg)

Quantité

Valeur

PM

Import (1)

860.976

2.984,49

3,47

840.644

3.137,40

3,73

- 2 %

5 %

8 %

Export (1)

366.072

983,75

2,69

393.147

1.136,05

2,89

- 7 %

15 %

8 %

Déficit (1)

494.904

2.000,74

-

447.497

2.001,35

-

- 10 %

0 %

-

(1) hors farines, huiles, graisses et algues

Source : Douanes françaises/OFIMER

Évolution du nombre de navires de pêche par classes de longueur

(indice 100 en 1983)

 

ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE LA PÊCHE EN 2000

(en millions de francs)

 
 

Chapitre

Loi de finances initiale

Reports

Fonds de concours

Répartitions

Transferts

Annulations

Lois de finances rectificatives

Total
dotation

Paiements

Taux de consommation
(en %)

 

36-22

3,29

-

-

-

-

-

-

3,29

3,29

100

 

44-36

150,47

7,44

-

-

225

-

406,22

789,13

750,83

95,15

 

64-36

40,1

36,72

1,60

-

-

-

3,85

82,27

23,91

29,07

 

Total

193,86

44,16

1,60

-

225

-

410,07

874,69

778,03

88,95

Source : direction de la Comptabilité publique.

 

    EXÉCUTION DES PROGRAMMES D'INTERVENTIONS MISES EN PLACE À LA SUITE DES TEMPÊTES ET DE LA MARÉE NOIRE

    Afin de venir en aide aux victimes des tempêtes et de la marée noire consécutive au naufrage de l'Erika, le ministère de l'Agriculture et de la Pêche a mis en place le 2 février dernier et conformément aux dispositions du plan gouvernemental arrêté le 12 janvier 2000, un dispositif d'aides exceptionnelles de l'ordre de 69 millions d'euros (450 millions de francs). Celles-ci sont intervenues en complément des mécanismes d'intervention au titre des calamités agricoles, qui ont représenté environ 7,6 millions d'euros (50  millions de francs), et des indemnisations par les compagnies d'assurances.

    Cette action a été mise en _uvre dans les départements du Finistère, du Morbihan, de la Loire-Atlantique, de la Vendée, de la Charente-Maritime et de la Gironde sous l'autorité des préfets par les services de l'État en liaison avec les collectivités locales, les organismes bancaires et d'assurances et les représentants des conchyliculteurs, pisciculteurs marins et pêcheurs. Le paiement de ces aides a été assuré par l'Office National Interprofessionnel des Produits de la Mer et de l'Aquaculture (OFIMER). Tous les dossiers ont été examinés au cas par cas afin de moduler les aides en fonction de l'ampleur du préjudice subi par chaque entreprise.

    Ce dispositif a été complété au mois de mars par une mesure d'allégement de charges sociales au niveau national du fait de la dégradation sensible de l'ensemble du marché des produits de la mer occasionnée par ces sinistres.

    L'état d'exécution des programmes d'aide à la mi-août 2001 a fait l'objet d'un bilan, décrit ci-dessous, pour les secteurs de l'aquaculture et de la pêche.

      1.- L'Aquaculture

    · L'aide à la reconstitution des matériels et des stocks est intervenue en complément de l'indemnisation par le fonds national de garantie des calamités agricoles et les assurances. Elle a pris en compte les pertes de stock de coquillages en cours d'élevage, les dégâts dans les concessions et dans les établissements. Elle a été calculée sur la base de 75 % du préjudice, déduction faite des indemnisations des compagnies d'assurance, et modulée en fonction de la situation globale de l'entreprise. Elle a été plafonnée à 30.490 euros (200.000 francs).

    Au 9 août 2001, 1380 dossiers déposés à ce titre avaient fait l'objet, pour, 15,11 millions d'euros (99,122 millions de francs), du versement d'une avance correspondant à la moitié de l'indemnisation retenue. La Charente-Maritime a été le département le plus sinistré, puisque 1.151 entreprises de ce département ont déposé un dossier. De plus, certains des dossiers traités dans les autres départements où se situe le siège des entreprises bénéficiaires, portent sur les installations de ces entreprises en Charente-Maritime. Au titre de cette aide, aura également été prise en charge la reconstruction des claires ostréicoles endommagées. 980 dossiers étaient soldés à la date considérée.

    · Afin que les conchyliculteurs mais aussi les pêcheurs à pied bénéficient rapidement d'un concours financier, l'État a consenti une avance de la moitié de l'indemnisation à recevoir au titre du Fonds International d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (FIPOL) du fait des dommages aux biens mais également du préjudice économique causé par la marée noire. Cette avance a été plafonnée à 30.490 euros (200.000 francs). Au 9 août 2001, 1.441 dossiers ont fait l'objet d'un versement par l'OFIMER pour un montant de 6,01 millions d'euros (39,45 millions de francs). Du fait de l'adoption d'un taux d'indemnisation à 50 % par le FIPOL, lors de la réunion du 5 juillet 2000 de son comité exécutif, le Gouvernement a décidé de transformer cette avance en complément d'indemnisation, garantissant ainsi à chaque sinistré la couverture totale des préjudices subis.

    · L'allégement des charges financières des entreprises a été rendu possible par la prise en charge, par l'État, d'une partie des intérêts des prêts professionnels échus ou à échoir en 2000, 2001 et 2002. Le montant de cet allégement a été limité à 7.318 euros (48.000 francs), sauf dans des situations particulièrement critiques, où il peut atteindre 9.452 euros (62.000 francs). Le montant global pris en charge par l'OFIMER s'élevait à 1,117 millions d'euros (7,327 millions de francs) au début du mois d'août 2001.

    · Deux types de mesures d'allégement des charges sociales ont également été mises en place :

    Une mesure ciblée était destinée aux aquaculteurs et pêcheurs à pied des six départements directement touchés par la tempête ou la marée noire. Son application a été décidée au cas par cas, en fonction de la situation du redevable, par le préfet sur proposition de la cellule départementale d'indemnisation. Calculée sur la base du salaire forfaitaire de la 4e catégorie, elle a porté sur un ou deux mois, pour les cotisations dues au régime social des agriculteurs (MSA : Mutualité sociale agricole) ou à celui des marins (ENIM : Établissement national des Invalides de la Marine) ainsi qu'à la Caisse nationale d'allocations familiales des pêches maritimes (CNAFPM). Cette caisse prélève les cotisations d'allocations familiales pour les assujettis à l'ENIM.

    Du fait de la dégradation du marché des produits de la mer à la suite du naufrage de l'Erika, une mesure générale d'allégement des charges sociales a été décidée pour l'ensemble des aquaculteurs pour les cotisations dues à l'ENIM ou à la MSA. Elle a porté sur un demi-trimestre et a concerné 3600 entreprises de cultures marines.

    Sont concernées 3.600 entreprises de cultures marines représentant 5.800 concessionnaires puisqu'en conchyliculture, il est fréquent que deux concessionnaires, ou même plus, souvent de la même famille mettent en valeur leurs parcelles au sein d'une même exploitation. Le coût de cette mesure s'élève à environ 19 millions de francs.

    · Pour la même raison de dégradation du marché des produits de la mer, les concessions de cultures marines sur le domaine public maritime ainsi que les autorisations de prise d'eau pour l'alimentation de parcelles privées situées dans les départements concernés ont été exonérés du paiement de la redevance domaniale en 2000. Le coût de cette mesure a atteint 3,8 millions d'euros (25 millions de francs).

RÉPARTITION DE LA PRODUCTION AU COURS DES ANNÉES 1997, 1998 ET 1999

 

Production exprimée en tonnes

 

1997

1998

1999

Huîtres creuses

85.600

90.400

88.500

Huîtres plates

1.500

1.500

1.800

Moules

53.600

52.600

52.100

Autres coquillages

7.700

5.300

5.300

Total

148.400

149.800

147.700

INTERVENTION DES FONDS STRUCTURELS
DANS LE SECTEUR DES PÊCHES ET DE L'AQUACULTURE FRANÇAISES

    La politique de gestion durable des pêches maritimes et de l'aquaculture bénéficie d'un cofinancement de l'Union européenne au titre des fonds structurels par le biais de l'instrument financier d'orientation de la pêche (IFOP).

    En outre, dans le cadre du programme PESCA, des concours communautaires visent à encourages des investissements immatériels dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture. Dans le nouveau programme 2000-2006, ce programme est repris par l'IFOP sous l'appellation « actions d'intérêts collectifs ».

    1.- Le bilan de la période 1994-1999

    La Commission a arrêté en décembre 1994 les programmes d'investissement de chacun des États membres pour la période 1994-1999. Le programme retenu pour la France a bénéficié d'une dotation initiale de 189 millions d'écus au titre de l'objectif 5a (métropole continentale) et de 38,2 millions d'écus pour les zones dépendant de l'objectif 1 (Corse et DOM).

    Ces crédits communautaires ont été délégués à l'État membre au fur et à mesure de la réalisation des opérations. Depuis 1994, la totalité des tranches annuelles ont pu être engagées.

    La déconcentration des décisions administratives individuelles à caractère budgétaire au titre de l'IFOP auprès des préfectures de Régions compétentes en matière de pêches maritimes et de cultures marines a pris effet à compter du 31 mars 1999. Les mesures déconcentrées portent sur les domaines d'intervention relative à la flotte de pêche, l'équipement des ports de pêche, le mareyage et l'aquaculture marine.

    L'IFOP apporte un cofinancement aux aides nationales (État et collectivités territoriales) relatives aux projets liés aux nombreux domaines qui participent à la modernisation et au développement du secteur.

    Les mesures touchant à la flotte sont de différente nature : la modernisation et le renouvellement des navires, l'ajustement des efforts de pêche lié aux obligations imposées par les POP, et d'autres mesures notamment à caractère socio-économique.

    S'agissant tout d'abord des mesures visant à la modernisation et au renouvellement de la flotte, 38 millions d'euros (247 millions de francs) ont été engagés pour la programmation 1994-1999. On notera à cet égard que la France a pu obtenir en 1998 un relèvement significatif de la participation communautaire passant au maximum de 30 % des investissements éligibles et permettant ainsi un meilleur accompagnement des opérations entreprises par les pêcheurs.

    L'ajustement des efforts de pêche, sur la période 1994 à 1999 imposé par les POP III et IV, a entraîné une sortie de flotte de 82 000 kW financée à parité par l'IFOP. Les objectifs définis au titre du POP III et les objectifs du POP IV au 31 décembre 1998 ont été atteints dès le mois d'octobre 1998.

    À cette date, la Commission européenne a autorisé la France à rétablir les aides destinées aux opérations de renouvellement de sa flotte de pêche. Ainsi, une reprise mesurée des investissements a été mise en _uvre, portant en particulier sur les opérations de renouvellement.

    Puis, afin de pouvoir atteindre les objectifs du POP IV, il a été mis en place le 1er juillet 1999, un plan de sortie de flotte ciblé sur le segment des chalutiers de 0 à 30 m. La participation communautaire, égale à la contrepartie nationale, s'est élevée à 1.462.748 euros (9.595.000 francs).

    En matière de flotte, un cofinancement communautaire alimenté par l'IFOP a également été prévu pour l'indemnisation relative à l'interdiction des filets maillant dérivants.

    Les projets retenus dans le secteur de l'aquaculture marine ont permis la mise aux normes sanitaires de la modernisation des entreprises (amélioration des conditions de travail, du traitement des coquillages et les conditions de commercialisation).

    La totalité des crédits européens prévus pour l'équipement des ports de pêche a été engagée au 31 décembre 1999, soit plus de 3,05 millions d'euros (20 millions de francs).

    Le secteur de la transformation et de la commercialisation des produits de la pêche a fait l'objet d'un engagement à hauteur d'environ 42,69 millions d'euros (280 millions de francs) au cours de la période de programmation.

    Par ailleurs, les crédits réservés à la promotion des produits de la mer et de l'aquaculture, et de la qualité s'élèvent à 14,79 millions d'euros (97 millions de francs) pour la période.

    Enfin, 2,06 millions d'euros (13,5 millions de francs) ont été engagés sur la ligne Fonds de garantie (mareyage et pêche). Ces moyens financiers ont essentiellement facilité la restructuration du secteur, après la crise subie en 1993-1994.

    Au 31 décembre 2000, le taux de réalisation du programme français était de 84,51 % en engagements. Ce niveau dépasse ainsi les résultats prévisionnels escomptés. En effet, les actions relatives respectivement au renouvellement et à la modernisation des navires de pêche, et à la promotion des produits marins ont été réalisées presque exactement en conformité avec les termes de la programmation. Le taux de réalisation pour l'équipement des ports de pêche, la transformation et la commercialisation des produits est également satisfaisant puisqu'il approche 90 %.

    2.- Le nouveau programme pour la période 2000-2006

    La nouvelle génération de fonds structurels s'est mise en place avec l'adoption de l'Agenda 2000 et du nouveau règlement IFOP. Il convient de noter à cet égard que les conditions d'intervention de l'IFOP ont fait l'objet de substantielles modifications approuvées en novembre 1999 par le Conseil des Ministres de la pêche après de longues négociations.

    Ces modifications concernent principalement le renouvellement et la modernisation de la flotte de pêche et les conditions de son financement, mais également d'autres types d'opérations pour lesquelles le nouveau règlement a introduit des mesures innovantes répondant pour plusieurs d'entre elles à des demandes françaises (aide à l'installation des jeunes, aides en faveur de la petite pêche côtière, actions mises en _uvre par les professionnels).

    a) La procédure

    Contrairement à l'objectif 2, zoné et décentralisé, l'horizontalité des interventions de l'IFOP permet d'assurer le maintien d'une intervention uniforme sur tout le littoral et impose aux États membres de présenter un « plan de secteur » national. Ce plan qui ne concerne ni la Corse, ni les DOM est la synthèse des priorités structurelles dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture pour les sept prochaines années.

    Sa préparation s'est appuyée en particulier sur une évaluation de la situation et des besoins du secteur, nourri d'une très large concertation avec les professionnels et les collectivités territoriales.

    Le document unique de programmation (DOCUP) a été approuvé par la Commission européenne le 12 décembre 2000 pour la période du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2006. Ses priorités ont été déclinées par un complément de programmation qui détaille le contenu précis de chaque mesure.

    b) Les axes prioritaires retenus :

    Le programme approuvé pour la France comporte cinq axes prioritaires couvrant l'ensemble des investissements relatifs à la flotte, l'aquaculture, les équipements à terre, la commercialisation, la transformation ou la promotion des produits.

    · Renouvellement et modernisation de la flotte

    Le renouvellement progressif et régulier des navires ainsi que leur modernisation doivent être mis en _uvre pour répondre aux besoins créés par le vieillissement de la flotte. L'ensemble de ces interventions devra bien entendu s'inscrire dans le respect des règles imposées par le POP, dont les objectifs devront par conséquent être atteints par le biais de toutes les voies d'ajustement mobilisables.

    · Développement de l'aquaculture

    L'accent sera mis sur la modernisation des entreprises, la restructuration des bassins conchylicoles et les investissements rendus nécessaires par les fortes contraintes environnementales auxquelles sont soumises ces activités.

    Par ailleurs, certaines actions de reconstruction mises en _uvre dans le cadre du plan gouvernemental d'indemnisation de la tempête et de la marée noire pourront être prises en compte au titre du programme.

    · Investissements à terre et valorisation des produits

    L'IFOP sera appelé à soutenir les investissements concernant l'équipement des ports de pêche et la modernisation des halles à marée, destinés à améliorer les services et la qualité des produits.

    À l'aval, l'intervention de l'IFOP sera concentrée sur l'amélioration de la compétitivité des entreprises de transformation et l'accroissement de la valorisation des produits traités.

    · Amélioration de l'environnement économique de la filière

    La promotion des produits de la mer, l'information du consommateur, les opérations de normalisation et de dénomination des produits ainsi que la certification de qualité seront privilégiées.

    Par ailleurs, l'accompagnement des actions mises en _uvre par les professionnels et notamment les organisations de producteurs, est un volet important qui a été introduit dans le champ de l'IFOP dans le prolongement du programme PESCA.

    Enfin, des mesures de nature socio-économique pourront être cofinancées par l'IFOP tel qu'un régime d'aide communautaire à l'installation des jeunes.

    · Etudes, projets pilotes, assistance technique

    À ce titre, pourront tout d'abord être cofinancées des mesures qui participent à la préparation, à la mise en _uvre et au suivi du programme IFOP. Seront également éligibles à cet axe des projets pilotes participant notamment à la conservation de la ressource ou à la valorisation des produits.

    c) Les éléments financiers :

    Sur la base du DOCUP, formellement approuvé par la Commission, les premières avances financières communautaires ont été versées à la France dès l'année 2000, et déléguées aux Préfets de Région pour les mesures relevant de leur compétence.

    Les crédits mis à disposition de la France métropolitaine (hors Corse et DOM) au titre de l'IFOP s'élèvent à 225 millions d'euros pour la nouvelle période de programmation.

    Ce montant représente la reconduction exacte des crédits alloués respectivement à l'objectif « 5a-Pêche » et à PESCA au titre de la précédente période (1994-1999).

    Il convient de souligner que la réduction des taux d'intervention des fonds structurels décidée dans le cadre de l'Agenda 2000 s'applique de facto à l'IFOP ce qui entraîne dans de nombreux cas un retrait de la contribution communautaire. Cette diminution des taux de l'IFOP est compensée d'une part par le relèvement des barèmes éligibles, notamment pour la flotte, mais surtout par la revalorisation des contreparties nationales, et particulier celles de l'Etat.

LES BUDGETS PRÉVISIONNELS PAR AXE PRIORITAIRE

(prix courants en millions d'euros)

Domaines d'intervention

Total

Dépenses publiques

Privé

Total

CE (IFOP)

Dépenses nationales

Total

État

Locales

Axe prioritaire n° 1

Ajustement de l'effort de pêche et autres mesures « flotte »

71,80

71,80

35,90

35,90

28,72

7,18

-

Axe prioritaire n° 2

Renouvellement et modernisation de la flotte de pêche

359,96

143,98

54,00

89,98

28,79

61,19

215,98

Axe prioritaire n° 3

Protection et développement des ressources aquatiques, aquaculture, équipement des ports de pêche, transformation et commercialisation, pêche dans les eaux intérieures

529,85

145,55

79,15

66,40

31,63

34,77

384,30

Axe prioritaire n° 4

Autres mesures

180,44

126,01

63,10

62,91

34,31

28,60

54,43

Axe prioritaire n° 5

Assistance technique

3,10

3,10

1,55

1,55

0,77

0,78

-

Total

1.145,15

490,44

233,70

256,74

124,22

132,52

654,71

Source : Docup


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© Assemblée nationale

() Défini, aux termes du décret 67-769 du 6 septembre 1967, comme l'activité de triage, allotement et conditionnement des produits de la mer.

() Cependant, les organisations de consommateurs n'ont pas été en mesure de désigner un représentant.

() type de bateau et d'engin de pêche.