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le 13 novembre 1998

N° 1111

______

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

ONZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.

RAPPORT

FAIT

AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE L'ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR
LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n°1078),

PAR M. DIDIER MIGAUD,

Rapporteur Général,

Député.

--

ANNEXE N° 43
COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR ET ENTREPRISES PUBLIQUES

Rapporteur spécial :
M. Dominique BAERT

Député

____

(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.

Lois de finances.

La commission des finances, de l'économie générale et du plan est composée de : MM. Augustin Bonrepaux, président ; Didier Migaud, rapporteur général ; Jean-Pierre Brard, Arthur Dehaine, Yves Tavernier, vice-présidents ; Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jegou, Michel Suchod, secrétaires ; MM.  Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Alain Belviso, Christian Bergelin, Éric Besson, Jean-Michel Boucheron, Michel Bouvard, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Yves Cochet, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Jean-Pierre Soisson, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila.

INTRODUCTION 5

PREMIÈRE PARTIE : LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR 7

I.- PRÉSENTATION GÉNÉRALE 7

II.- L'ÉVOLUTION DES RECETTES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR 13

A.- UN NIVEAU ÉLEVÉ DE RECETTES EN 1997 13

B.- UNE LÉGÈRE DIMINUTION DES RECETTES PRÉVUE POUR 1999 17

1.- Une forte chute des ressources à caractère définitif 18

2.- Une progression modérée des ressources temporaires 24

III.- UNE ÉVOLUTION DE LA CHARGE NETTE DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR CONDUISANT À ANTICIPER UN FORT EXCÉDENT POUR 1999 25

A.- UN EXCÉDENT PLUS IMPORTANT QUE PRÉVU EN 1997 25

B.- UN EXCÉDENT ACCRU EN 1999 29

1.- Un fort excédent au titre des opérations définitives 30

2.- Une diminution sensible de la charge nette des opérations temporaires 40

DEUXIÈME PARTIE : LES ENTREPRISES PUBLIQUES 45

I.- L'ÉVOLUTION DU PÉRIMÈTRE DU SECTEUR PUBLIC 45

II.- L'ÉVOLUTION DES RELATIONS ENTRE L'ETAT ET LE SECTEUR PUBLIC 47

A.- LES OPÉRATIONS RETRACÉES PAR LE COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE N° 902-24 47

1.- Les recettes tirées des cessions de titres 47

2.- Des dépenses consacrées très majoritairement aux dotations en capital 53

B.- DES RELATIONS QUI NE SE LIMITENT PAS AU COMPTE D'AFFECTATION DES RECETTES DE CESSIONS DE TITRES 61

1.- Les recettes non fiscales provenant des entreprises publiques 61

2.- Améliorer le contrôle exercé par l'Etat sur la gestion des entreprises publiques 63

III.- UNE AMÉLIORATION CONFIRMÉE DES RÉSULTATS DES ENTREPRISES PUBLIQUES 66

A.- LES GRANDES ENTREPRISES NATIONALES POURSUIVENT LEUR REDRESSEMENT 66

B.- LES ENTREPRISES DU SECTEUR CONCURRENTIEL NON FINANCIER : UNE EMBELLIE À CONFIRMER 69

C.- UN SECTEUR FINANCIER PUBLIC TOUJOURS FRAGILE 75

1.- Un secteur des assurances en sensible amélioration 75

2.- Les résultats très contrastés du secteur bancaire public 80

CONCLUSION 87

EXAMEN EN COMMISSION 89

ARTICLE 51 : Clôture du compte d'affectation spéciale n° 902-12 " Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés " (FSH) 92

ARTICLE 52 : Modification des recettes du compte d'affectation spéciale n° 902-22 " Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France " (FARIF) 95

ARTICLE 53 : Modification des recettes du compte d'affectation spéciale n° 902-30 " Fonds pour le financement de l'accession à la propriété " et programmation de la clôture du compte 97

ARTICLE 54 : Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives. Services votés 103

ARTICLE 55 : Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives. Mesures nouvelles 103

ARTICLE 56 : Comptes spéciaux du Trésor. Opérations à caractère temporaire. Services votés 106

ARTICLE 57 : Comptes d'affectation spéciale. Opérations à caractère temporaire. Mesures nouvelles 108

ARTICLE 58 : Comptes de prêts. Mesures nouvelles 109

INTRODUCTION

Les comptes spéciaux du Trésor sont une des composantes, avec le budget général et les budgets annexes, du budget de l'Etat. Leur particularisme découle de règles spécifiques, dont la plus connue est l'affectation des recettes.

Compte tenu de leur extrême diversité, il n'est pas aisé de trouver un lien entre les comptes spéciaux. Toutefois, tous ont une influence sur le solde général via leur charge nette. C'est donc principalement sous l'angle de l'évolution de cette charge nette et de ses déterminants qu'il est possible d'avoir une vision d'ensemble. A cet égard, les prévisions pour 1999, décrites dans le présent projet, font apparaître un excédent substantiel des comptes spéciaux du Trésor.

Par delà ces considérations d'ensemble, votre Rapporteur souhaite développer de façon plus détaillée les évolutions que connaissent certains comptes, dont le rôle est particulièrement remarquable.

Le compte d'affectation spéciale n° 902-24 " Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés " retraçant les recettes tirées des cessions de titres et les dotations en capital versées aux entreprises publiques, un lien comptable très étroit unit les comptes spéciaux et le secteur public.

Là encore, la diversité est très grande, tant en raison des différents secteurs d'activité des entreprises publiques que de l'histoire ou de la situation financière de ces dernières. Un regroupement par catégories
- grandes entreprises nationales, entreprises du secteur concurrentiel ou du secteur financier - permet de donner une vision générale des grandes évolutions, tout en gardant à l'esprit la singularité de chacune de ces entreprises.

PREMIÈRE PARTIE

LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

I.- PRÉSENTATION GÉNÉRALE

·   Alors que, sur le long terme, les comptes spéciaux du Trésor ont connu une décroissance significative de leur nombre sous la Vème République, passant de 73 en 1960 à 40 en 1994, certaines périodes ont enregistré une reprise de l'utilisation des procédures d'affectation. Tel a été le cas entre 1994 et 1997. Le nombre des comptes spéciaux du Trésor est ainsi remonté à 44, principalement en raison du succès non démenti des comptes d'affectation spéciale.

NOMBRE DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

 

1960

1970

1980

1990

1993

1994

1995

1996

1997

1998

PLF
1999

Comptes à crédits

Comptes d'affectation spéciale

Comptes d'avances du Trésor

Comptes de prêts

20

11

10

15

12

17

14

5

10

13

5

4

14

5

4

14

5

4

18

5

4

18

5

4

19

5

4

18

5

4

17

5

4

Comptes à découverts

Comptes de commerce

Comptes de règlement avec les
gouvernements étrangers

Comptes d'opérations monétaires

17


9

6

17


9

6

14

7

4

14

2

4

13

2

4

11

2

4

11

2

4

11

2

4

10

2

4

10

1

4

10

1

4

Total

73

76

54

42

42

40

44

44

44

42

41

On rappellera que la loi de finances pour 1995 avait procédé à la création de deux nouveaux comptes d'affectation spéciale, le n° 902-25 " Fonds de péréquation des transports aériens " et le n° 902-26 " Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables ". Deux comptes supplémentaires avaient ensuite été institués par la loi de finances rectificative du 4 août 1995 : le n° 902-27 " Compte d'affectation des produits de cessions de titres du secteur public au désendettement de l'Etat " et le n° 902-28 " Fonds pour l'accession à la propriété ".

Après ce bond en avant des comptes d'affectation spéciale, la loi de finances pour 1997 a, pour sa part, enregistré des mouvements divergents. Elle a organisé la fusion des comptes d'affectation spéciale n° 902-24 " Compte d'affectation des produits de cessions de titres du secteur public aux dotations en capital et avances d'actionnaires aux entreprises publiques " et n° 902-27, ainsi que du compte de commerce n° 904-09 " Gestion de titres du secteur public et apports et avances aux entreprises publiques ". Il en résulte un compte d'affectation spéciale unique, le nouveau n° 902-24 intitulé " Compte d'affectation des produits de cessions de titres, part et droits de sociétés ". Par ailleurs, deux nouveaux comptes d'affectation spéciale en matière de logement ont été ouverts. Il s'agit du n° 902-29 " Fonds pour le logement des personnes en difficulté ", ayant pour objet de prendre en charge la part de l'Etat dans le financement de l'aide aux associations logeant à titre temporaire des personnes défavorisées (ALT) et celui des fonds de solidarité pour le logement (FSL), et du compte n° 902-30 " Fonds pour le financement de l'accession à la propriété " retraçant en dépenses le paiement des subventions de l'Etat au titre des prêts à taux zéro et bénéficiant en recettes du produit de la contribution des organismes collecteurs du 1% logement instituée par la même loi de finances.

Le tableau ci-après rend compte du rôle joué par ces nouveaux comptes dans la montée en puissance des comptes d'affectation spéciale depuis 1995.

RECETTES DÉFINITIVES DES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE À CHAMP CONSTANT

(en millions de francs)

 

Exécution

Exécution

Exécution

Exécution

LFI

PLF

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

Recettes totales

dont :

- recettes de privatisation

(compte n° 902-24 et 902-27) (a)

- taxes ou prélèvements nouveaux

(comptes n° 902-25, 902-26, 902-28, n° 902-29, n° 902-30, n° 902-31 et n° 902-32)

28.770

11.782



-

42.197

21.098



2.911

36.120

13.184



3.803

89.256

53.812 (b)



10.585

60.985

28.000 (c)



12.861

50.006

17.500 (c)


11.383

Recettes à champ constant

16.988

18.188

19.133

24.859

20.124

21.123

Évolution annuelle (en %)

+ 5

+ 7

+ 5

+ 30

- 10,7

+ 5

(a) Le compte n° 902-27 a été clos par la loi de finances pour 1997.

(b) Ligne de recettes 01 du compte n° 902-24, modifiée par la loi de finances pour 1997.

(c) Ligne de recettes 01 du compte n° 902-24, modifiée par la loi de finances pour 1998.

Ce recours accru à la procédure des comptes d'affectation spéciale reposait sur un avantage bien connu de cette technique : les recettes qui leur sont affectées sont clairement retracées, garantissant ainsi aux redevables de ces taxes que l'usage qui en est fait correspond bien aux objectifs avancés pour justifier la création de ces dernières.

Le procédé a aussi ses inconvénients. Si la recette est inférieure aux prévisions, le montant prévu pour les dépenses ne pourra être garanti que par un versement du budget général, lequel n'est pas toujours aisé à obtenir. Le transfert de dépenses financées par le budget général sur des comptes d'affectation spéciale procède ainsi parfois d'un souci de cantonnement de dépenses difficiles à maîtriser.

L'objet même de certains comptes d'affectation spéciale n'est pas toujours suffisamment spécifique pour justifier le recours à cette procédure. Tel est notamment le cas lorsque les moyens retracés par les comptes d'affectation spéciale complètent des financements inscrits sur le budget général. Le reproche est alors celui de l'opacité : pour avoir une idée exacte des moyens consacrés à une politique, il convient alors d'effectuer des opérations complexes en suivant, chapitre par chapitre, l'évolution exacte des crédits. Les chevauchements entre le budget du Logement et les trois comptes d'affectation spéciale intervenant ou étant intervenus en la matière sont particulièrement exemplaires de cet effet de brouillage des politiques menées.

Aussi, la loi de finances pour 1998 a entamé un processus de clarification.

Tout d'abord, le " Fonds pour le logement des personnes en difficulté " (n° 902-29) a été supprimé, le Gouvernement ayant souhaité dissocier le produit de la taxe sur les suppléments de loyers de solidarité dits " surloyers " des dépenses relatives aux fonds de solidarité pour le logement (FSL) et à l'aide au logement temporaire (ALT). Le compte n° 902-29 étant supprimé, le produit de la taxe sur les " surloyers " est désormais versé au budget général et les crédits relatifs aux FSL et à l'ALT sont inscrits au chapitre 46-50 du budget du Logement. La même loi a procédé à la clôture du compte d'affectation spéciale n° 902-28 " Fonds pour l'accession à la propriété ", créé par la loi de finances rectificative pour 1995, en raison du tarissement programmé de ses recettes et de l'absence de dépenses prévues pour 1998.

Enfin, dans un souci de " toilettage " le compte n° 902-18 " Fonds pour la participation des pays en développement aux ressources des grands fonds marins " a été supprimé. Mis en place par la loi de finances pour 1982, il n'avait enregistré ni recettes ni dépenses depuis sa création.

L'effet de ces trois clôtures sur le nombre total de comptes a toutefois été limité par la création du compte d'affectation spéciale n° 902-31 " Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie ", ainsi que du " Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale " (n° 902-32), créé par l'article 62 de la loi de finances pour 1998, à la suite de l'instauration, sur initiative parlementaire, d'une taxe sur certaines dépenses de publicité, portant notamment sur les imprimés publicitaires.

Au travers du projet de loi de finances pour 1999, le Gouvernement entend poursuivre sur la voie de la clarification. La principale caractéristique de ce projet est en effet d'opérer d'importants transferts (1) entre les comptes d'affectation spéciale et le budget général.

A cet effet, l'article 51 du présent projet propose la clôture du compte d'affectation spéciale n° 902-12 " Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés " (FSH), afin de simplifier la fiscalité affectée. Les recettes du FSH sont en conséquence réintégrées dans le budget général, à hauteur de 180 millions de francs au titre de la taxe intérieure sur les produits pétroliers et de 100 millions de francs en recettes non fiscales diverses (ligne 899), ce dernier montant étant représentatif des remboursements d'aides, précédemment retracés par la ligne 02 de recettes du compte. Le financement des dépenses du FSH est désormais retracé par le chapitre 62-92 du budget de l'Industrie.

Dans le même esprit, l'article 53 propose la clôture du Fonds pour le financement de l'accession à la propriété (n° 902-30) à compter du 31 décembre 1999. L'ensemble des dépenses du compte, et notamment celles relatives au prêt à taux zéro, seront donc entièrement réintégrées à cette date dans le budget général. Pour 1999, les crédits de paiement inscrits sur le compte ont pour seul objet d'assurer le financement des autorisations de programme précédemment ouvertes, tandis que la moitié des crédits de paiement afférents au dispositif du prêt à taux zéro est retracée par le chapitre 65-48 du budget du Logement.

On notera que le chapitre 65-50 du même budget reprend en charge la contribution de l'Etat au fonds de garantie de l'accession sociale pour un montant de 300 millions de francs (retracée par le chapitre 01 du compte n° 902-30 en 1998), tandis que les aides personnelles au logement précédemment imputées sur le compte (chapitre 02) sont intégralement retracées par le chapitre 46-40.

Enfin, on rappellera que, lors de la discussion de la première partie du présent projet, une taxe de l'aviation civile a été créée à l'initiative du Gouvernement (amendement n° I-488).

Elle se substitue, d'une part, à la taxe de péréquation des transports aériens, alimentant le fonds de péréquation des transports aériens (FPTA) (CAS n° 902-25) et, d'autre part, à la taxe de sécurité et de sûreté affectée au budget annexe de l'Aviation civile (BAAC).

Cette modification tire des conséquences de l'arrêt du Conseil d'Etat du 20 mai dernier, interdisant de financer sur les redevances versées pour services rendus (redevance pour services terminaux de la circulation aérienne, RSTCA) les dépenses relatives aux services de sécurité-incendie-sauvetage, qui constituent des missions d'intérêt général. Le tarif de la nouvelle taxe est fixé à 23 francs pour les vols intracommunautaires et 39 francs pour les vols internationaux et son produit s'élèverait à 1.840 millions de francs.

Cette taxe de l'aviation civile est doublement affectée, d'une part, à hauteur de 10%, à un nouveau CAS remplaçant le FPTA et dénommé Fonds d'intervention pour les aéroports et le transport aérien (FIATA), d'autre part, au BAAC, à hauteur de 90%. Outre la reprise des missions de péréquation du FPTA, le FIATA contribuerait à la péréquation des financements aéroportuaires en matière de sécurité et d'incendie. Il appartiendra au Gouvernement de déposer, lors de la discussion de la deuxième partie du présent projet, un amendement visant à modifier l'intitulé, les missions ainsi que les lignes de recettes et de dépenses du compte.

·   Comme l'indique le tableau ci-après, l'ensemble des comptes spéciaux du Trésor dégagerait un excédent substantiel en 1999. L'évolution de la charge nette des comptes spéciaux du Trésor continue à être erratique d'un exercice à l'autre. Alors qu'en 1998, c'est une charge nette de 4,6 milliards de francs qui était prévue, pour 1999 un excédent atypique de 3,1 milliards de francs est ainsi anticipé. Le reflux des recettes des comptes spéciaux du Trésor, tout en étant significatif, est, en effet, moins rapide que celui des dépenses, ce qui conduit à l'excédent anticipé.

ÉVOLUTION DES OPÉRATIONS DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

 

Loi de finances 1998

Projet de loi de finances 1999

 

Recettes

Dépenses

Charge nette (a)

Découverts

Recettes

Évolution

(en %)

Dépenses

Évolution

(en %)

Charge nette (a)

Évolution (en % ) (c)

Découverts

Évolution

(en %)

Comptes d'affectation spéciale

- Opérations définitives

- Opérations temporaires

Total

60.985

88

61.074

61.023

50

61.073

38

(-) 38

0

-

-

-

50.006

73

50.079

- 18

- 18

- 18

46.563

46

46.609

- 23,7

- 8

- 23,7

(-) 3.443

(-) 27

(-) 3.470

n.s.

+ 30,8

n.s.

-

-

-

-

-

-

Comptes de prêts

4.251

6.080

1.829

-

5.495

+ 23,3

5.408

- 11

(-) 87

n.s.

-

-

Comptes d'avances du Trésor

367.365

370.102

2.738

-

374.461

+ 1,9

374.500

+ 1,2

39

- 98,6

-

-

Comptes de commerce(b)

22.149

22.102

(-) 47

1.812

22.745

+ 2,7

22.688

+ 2,6

(-) 56

- 19,1

1.812

0

Comptes d'opérations monétaires

40

0

-

420

+ 1.050

0

0

Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers




40


308





-


40


0


308


0

Total des comptes spéciaux

dont :

- opérations à caractère définitif

- opérations temporaires

454.839

60.985

393.854

459.357

61.023

398.334

4.600

38

4.562

2.120

-

2.120

452.780

50.006

402.774

- 0,4

- 18

+ 2,3

449.205

46.563

402.642

- 2,2

- 23,7

+ 1,1

(-) 3.114

(-) 3.443

329

n.s.

n.s.

- 84,5

2.120

-

2.120

0

-

0

(a) Le signe (-) correspond à un solde excédentaire : la charge est un solde déficitaire.

(b) Les prévisions de recettes et de dépenses ont un caractère évaluatif.

(c) En raisonnant en termes de charge nette : un signe + indique une augmentation de la charge, un signe - une diminution de celle-ci.

Source : Documents budgétaires.

II.- L'ÉVOLUTION DES RECETTES
DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

A.- UN NIVEAU ÉLEVÉ DE RECETTES EN 1997

Il est traditionnel de constater la variabilité des recettes des comptes spéciaux du Trésor d'un exercice à l'autre. Le tableau ci-après l'indique clairement, puisque les recettes peuvent être aisément multipliées ou divisées par trois selon les années.

Comme votre Rapporteur l'avait indiqué dans son précédent rapport, l'explication de ces mouvements réside presque entièrement dans l'évolution des recettes du compte d'avances à divers services de l'Etat ou organismes gérant des services publics (n° 903-58), et tout particulièrement dans celle des avances consenties à l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS). Ainsi, en 1995, les difficultés de trésorerie de l'ACOSS ont conduit dès janvier à l'utilisation des avances du compte n° 903-58. Le montant cumulé de ces avances sur l'exercice s'est élevé à 1.396,1 milliards de francs, soit 76,6% du total des recettes des comptes spéciaux. A l'inverse, en 1996, aucune avance n'a dû être consentie à l'ACOSS.

Compte tenu du fait que ces avances ne font que transiter par le compte n° 903-58, ces évolutions ont un caractère quelque peu artificiel et masquent la dynamique réelle des recettes des comptes spéciaux. Pour obtenir une image fidèle, il convient donc de raisonner en faisant abstraction des remboursements d'avances par l'ACOSS et le Fonds de soutien des (FSR) enregistrés sur le compte n° 903-58.

Ainsi, les recettes sont passées de 405,3 milliards de francs en 1995 à 457,3 milliards de francs en 1996, puis à 514,8 milliards de francs en 1997. Ces montants représentent respectivement 31,4%, 33,9% et 39% des recettes nettes du budget général.

L'année 1997 confirme donc largement la tendance observée en 1996, puisque la croissance des recettes des comptes spéciaux, hors avances à l'ACOSS et au FSR, s'élève à 12,5%.

Seules deux catégories de comptes ont vu leurs recettes diminuer.

ÉVOLUTION DES RESSOURCES CONSTATÉES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

Catégories de comptes

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Comptes d'affectation spéciale (a)

14.154

15.546

45.732

28.770

42.308

36.120

89.368

Comptes d'avances (a)

337.030

735.293

1.880.582

459.193

1.720.438

363.207

396.457

dont : - avances sur impositions locales


221.376


233.216


256.602


278.058


288.190


326.888


340.718

- avances à divers organismes gérant des services publics



103.300



489.501 (c)



1.611.102 (d)



167.722 (g)



1.418.766 (j)



22.292



41.611

Comptes de prêts (a)

dont : FDES

2.788

1.461

4.027

2.148

1.766

178

2.432

441

2.479

533

5.062

1.022

4.864

356

Comptes de commerce (b)

dont : gestion de titres de sociétés du secteur public

92.720


9.824

97.403


4.551

109.410


17.842

77.088


13.558

45.204


14.424

69.166


20.097

51.676


(m)

Comptes de règlement avec les Gouvernements étrangers (b)


234


163


152


109


32


40


49

Comptes d'opérations monétaires (b)

dont : - FMI

- pertes et bénéfice de change

26.611

8.250


13.897

17.834

10.336


5.515

7.132

5.542


231

6.977

3.275


256

12.481

10.161


903

6.058

3.623


1.126

8.946

6.523


1.061

A.- Total des recettes des comptes spéciaux


473.537


870.266


2.044.744
(e)


574.569
(h)


1.822.942
(k)


479.653


551.360

B.- Recettes du budget général hors fonds de concours (nettes des remboursements et dégrèvements)




1.223.119




1.218.250




1.209.285




1.277.021




1.292.762




1.274.905




1.320.475

C.- Comparaison des recettes des comptes spéciaux et des recettes nettes du budget général (A/B, en %)




38,7




71,4




169,1
(f)




44,9
(i)




141,1
(l)




35,6




41,7

D.- Total des ressources budgétaires nettes (hors budgets annexes) (A + B)



1.912.967



2.078.180



3.254.029



1.851.590



3.145.704



1.825.008



1.871.834

E.- Part des comptes spéciaux dans le total des ressources budgétaires (A/D, en %)



24



41,9



62,8



31



58,5



26,3



29,5

(a) Comptes à crédits.

(b) Comptes à découverts.

(c) Dont 489.500 millions de francs de remboursements d'avances par l'ACOSS.

(d) Dont 1.532.800 millions de francs de remboursements d'avances par l'ACOSS et 78.300 millions de francs par le fonds de soutien des rentes (FSR).

(e) 433.672 millions de francs hors remboursements de l'ACOSS et du FSR.

(f) 35,9% hors ACOSS et FSR.

(g) Dont 146 milliards de francs de remboursements d'avances par l'ACOSS et 21,57 milliards de francs par le FSR.

(h) 406.999 millions de francs hors remboursements de l'ACOSS et du FSR.

(i) 32% hors ACOSS et FSR.

(j) Dont 1.396,1 milliards de francs de remboursements d'avance par l'ACOSS et 21,57 milliards de francs par le FSR.

(k) 405.272 millions de francs hors remboursements de l'ACOSS et du FSR.

(l) 31,4% hors ACOSS et FSR.

(m) Compte supprimé par la loi de finances pour 1997.

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Pour les comptes de prêts, cette baisse est relativement marginale (-3,9%) et résulte essentiellement de la baisse des recettes du compte de prêts du Fonds de développement économique et social (n° 903-05).

Beaucoup plus conséquente est la réduction du volume des recettes des comptes de commerce (-25,3%). Toutefois, la suppression du compte de commerce n° 904-09 " Gestion de titres du secteur public et apports et avances aux entreprises publiques ", opérée par la loi de finances pour 1997 (2), explique très largement ce mouvement. Si l'on raisonne à périmètre constant, les recettes des comptes de commerce progressent en effet de 5,3%.

Toutes les autres catégories de comptes enregistrent une croissance plus ou moins rapide de leurs recettes.

Celles des comptes d'opérations monétaires atteignent 8,94 milliards de francs (+47,7%) en raison de la forte progression des activités du compte n° 906-05 retraçant les opérations avec le FMI.

La progression des recettes des comptes d'affectation spéciale est particulièrement remarquable : avec 89,37 milliards de francs encaissés en 1997, elle s'établit à 147%. Comme le montre le tableau ci-après, la plupart des taxes ou redevances affectées sont stables ou peu dynamiques d'une année sur l'autre. De fait, ce sont les recettes de privatisation qui ont conduit à des résultats très supérieurs aux prévisions initiales. Par ailleurs, l'affectation de la contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction au compte n° 902-30 a joué un rôle important dans la progression des autres recettes des comptes d'affectation spéciale en 1997.

PRODUIT CONSTATÉ DES TAXES, REDEVANCES, PRÉLÈVEMENTS ET IMPOSITIONS DE TOUTE NATURE

AFFECTÉS AUX COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

Désignation

Compte spécial bénéficiaire

Produit constaté

   

1994

1995

1996

1997

1. Redevance sur les consommations d'eau

Fonds national pour le développement des adductions d'eau (FNDAE)


416


445


475


542

2. Prélèvement sur le produit du pari mutuel

Fonds national pour le développement de la vie associative

FNDAE

Fonds national pour le développement du sport

Fonds national des haras et des activités hippiques


25

456

33

726


24

450

33

773


26

457

33

902


25
454
32
887

3. Produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons

FNDS


34


35


36


36

4. Taxe forestière

Fonds forestier national (FFN)

276

451

287

305

5. Taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles cinématographiques

Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels


439


475


504


532

6. Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la production de la distribution ou de la représentation de films pornographiques d'incitation à la violence

Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels




0,7




0,3




0,5




0,2

7. Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les sociétés de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels




1.339




1.438




1.544




1.533

8. Taxe sur les encaissements au titre de la commercialisation des vidéogrammes

Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels


64


64


80


78

9. Produit des redevances incluses dans le prix de certains carburants et combustibles liquides

Fonds de soutien aux hydrocarbures


194


181


178


180

10. Redevance de l'audiovisuel

Compte d'emploi des taxes parafiscales affectées au financement des organismes du service public de la radiodiffusion sonore et de la télévision



10.091



10.918



11.527



11.762

11. Redevance sur l'édition des ouvrages de librairie

Fonds national du livre


26


30


26


29

12. Redevance sur l'emploi de la reprographie

Fonds national du livre

84

85

77

85

13. Taxe sur les bureaux

Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France

1.533

1.606

1.640

1.672

14. Prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploités en France métropolitaine par la Française des jeux

FNDS



700



749



775



849

15. Taxe de défrichement

FFN

27

31

33

32

16. Taxe de péréquation des transports aériens

Fonds de péréquation des transports aériens

-

120

142

68

17. Taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés

Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables


-


890


772


826

18. Taxe sur les concessionnaires d'autoroutes

Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables


-


907


1.937


2.136

19. Contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction

Fonds pour l'accession à la propriété

-

994

953

-

20. Contribution prévue à l'article 302 bis ZC du code général des impôts

Fonds pour le logement des personnes en difficulté

-

-

-

281

21. Contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction

Fonds pour le financement de l'accession à la propriété

-

-

-

7.274

Totaux

 

16.459,7

20.699,3

22.327,5

29.618,2

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Enfin, les ressources des comptes d'avances augmentent de 9,1% sous l'effet de la progression combinée du compte d'avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54) et du compte d'avances à divers services de l'Etat ou organismes gérant des services publics (n° 903-58). Dans le premier cas, la croissance des recettes est relativement modérée (+4,2%), après les importantes fluctuations intervenues en 1996 (+13,4%) du fait du changement de la répartition des impôts sur rôles entre l'Etat et les collectivités locales. S'agissant du compte n° 903-58, aucune avance n'a été accordée à l'ACOSS en 1997, comme en 1996, et l'essentiel de la progression des ressources résulte des avances au Fonds de soutien des rentes, qui atteignent 36,56 milliards de francs.

B.- UNE LÉGÈRE DIMINUTION DES RECETTES PRÉVUE POUR 1999

Pour 1999, les recettes totales des comptes spéciaux du Trésor devraient s'élever à 452,78 milliards de francs, soit une diminution de 0,4% par rapport à 1998. On rappellera que la loi de finances pour 1998 prévoyait une progression de 2,6% de ces ressources. Le tableau ci-après récapitule ces prévisions par catégorie de comptes.

PRÉVISIONS DE RESSOURCES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR ENTRE 1995 ET 1999

(en millions de francs)

Catégories de comptes

LFI 1995

LFR 1995

LFI 1996

LFI 1997

LFI 1998

PLF 1999

- Comptes d'affectation spéciale (a)

27.998

60.998

44.720

56.848

60.985

50.079(c)

- Comptes d'avances (a)

dont : avances sur impositions locales

320.025

305.895

316.853

302.723

329.405

315.300

354.205

340.100

367.365

351.260

374.461

358.180

- Comptes de prêts (a)

2.404

2.404

2.605

3.111

4.251

5.495

- Comptes de commerce (b)

38.455

38.455

46.393

29.262

22.149

22.745

- Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers (b)


-


-


-


-


-


-

- Comptes d'opérations monétaires (b)

-

-

-

-

-

-

A -Total des recettes des comptes spéciaux

388.840

418.710

423.123

443.426

454.840

452.780

B -Recettes du budget général (nettes des
remboursements et dégrèvements
)


1.228.173


1.225.845


1.281.037


1.296.479


1.347.200


1.445.543

C -Comparaison des recettes des comptes spéciaux et des recettes nettes du budget général (A/B, en %)



31,7



34,1



33



34,2



33,8



31,3

D -Total des ressources budgétaires nettes (hors budgets annexes) (A + B)


1.617.013


1.644.555


1.704.160


1.739.905


1.802.040


1.898.323

E -Part des comptes spéciaux dans le total
des ressources budgétaires (A/D, en %)


24


25,5


24,8


25,5


25,2


23,8

(a) Comptes dotés de crédit de dépenses.

(b) Comptes dotés de découverts.

(c) Dont 50.006 millions de francs au titre des opérations à caractère définitif.

Source : Documents budgétaires.

1.- Une forte chute des ressources à caractère définitif

Les recettes définitives des comptes d'affectation spéciale s'élèveraient à 50 milliards de francs, diminuant ainsi fortement par rapport à la loi de finances pour 1998 (-18%), et plus encore par rapport aux résultats de 1997 (-44%). Il convient toutefois de remarquer que ces évolutions brutales sont très largement liées à l'évolution des recettes de privatisation. En effet, si en 1997 ces recettes se sont élevées à 53,8 milliards de francs, les prévisions pour 1998 les estimaient à 28 milliards de francs, tandis qu'en 1999 elles diminueraient encore pour atteindre 17,5 milliards de francs.

Si l'on fait abstraction des fluctuations des recettes du compte n° 902-24, la dynamique propre des comptes d'affectation spéciale est davantage perceptible.

Après avoir connu une croissance soutenue de 1995 à 1997, principalement sous l'effet de la création de nouveaux comptes, en 1998, les recettes définitives des comptes d'affectation spéciale augmentent de 10,1% par rapport à l'exécution 1997.

La rupture prévue pour 1999 est donc manifeste. Pour la première fois depuis bien longtemps, la progression tendancielle des recettes des comptes d'affectation spéciale, hors cessions de titres, marque un coup d'arrêt (-1,4%).

Pour beaucoup de comptes, les recettes comme les dépenses sont très proches des niveaux prévus en 1998. Le tableau ci-après traduit bien la forte inertie de la plupart des recettes affectées d'une année sur l'autre.

Certaines recettes augmentent pourtant de façon significative.

Ainsi, le produit de la taxe affectée au Fonds pour l'aménagement de la région d'Ile-de-France croît de 580 millions de francs, sous l'effet de l'extension de son assiette et de la modification de ses tarifs proposée par l'article 26 adopté lors de la discussion de la première partie du présent projet.

PRODUIT PRÉVU DES TAXES, REDEVANCES, PRÉLÈVEMENTS ET IMPOSITIONS DE TOUTE NATURE

AFFECTÉS AUX COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

   

Produit prévu

Désignation

Compte spécial bénéficiaire

L.F.I. 1998

P.L.F. 1999

Évolution
(en %)

1. Redevance sur les consommations d'eau

Fonds national pour le développement des adductions d'eau (FNDAE)


540


540


0

2. Prélèvement sur le produit du pari mutuel

Fonds national pour le développement de la vie associative

FNDAE

Fonds national pour le développement du sport

Fonds national des haras et des activités hippiques

24

441

32

803

24

445

32

818

0

+ 0,9

0

+ 1,9

3. Produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons

FNDS

33

33

0

4. Taxe forestière

Fonds forestier national (FFN)

300

310

+ 3,3

5. Taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles cinématographiques

Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels

517

612

+ 18,4

6. Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la production de la distribution ou de la représentation de films pornographiques d'incitation à la violence

Soutien financier de l'industrie cinématographique

0,2

0,2

0

7. Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les sociétés de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes individuels

1.810

1.760

- 2,8

8. Taxe sur les encaissements au titre de la commercialisation des vidéogrammes

Soutien financier de l'industrie cinématographique

93

100

+ 7,5

9. Produit des redevances incluses dans le prix de certains carburants et combustibles liquides

Fonds de soutien aux hydrocarbures

188

-

- 100

10. Redevance de l'audiovisuel

Compte d'emploi des taxes parafiscales affectées au financement des organismes du service public de la radiodiffusion sonore et de la télévision



12.415



12.996



+ 4,7

11. Redevance sur l'édition des ouvrages de librairie

Fonds national du livre

27

29

+ 7,4

12. Redevance sur l'emploi de la reprographie

Fonds national du livre

78

87

+ 11,5

13. Redevance sur les ressources des grands fonds marins

Fonds pour la participation des pays en voie de développement aux ressources des grands fonds marins


1.640


2.220


+ 35,4

14. Prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploités en France métropolitaine par la Française des jeux

FNDS

949

949

0

15. Taxe de défrichement

FFN

31,5

32

+ 1,6

16. Taxe de péréquation des transports aériens

Fonds de péréquation des transports aériens

48,5

51

+ 5,1

17. Taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés

Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables


1.690


1.710


+ 1,2

18. Taxe sur les concessionnaires d'autoroutes

Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables


2.221


2.220


+ 0,5

19. Contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction

Fonds pour le financement de l'accession à la propriété

7.400

6.600

- 10,8

20. Taxes sur certaines dépenses de publicité

Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale

300

200

- 33,33

Totaux

 

31.581,2

31.768,2

+ 0,6

Source : Documents budgétaires.

Par ailleurs, le produit de la redevance audiovisuelle progresse de 581 millions de francs (+ 4,7%) par rapport à la loi de finances pour 1998. Les résultats des six premiers mois de 1998 permettent d'envisager un excédent de l'ordre de 100 millions de francs par rapport aux prévisions initiales, compte tenu de la progression d'ensemble des comptes payants (+ 243.044 unités). Nonobstant l'incidence de cette sous-estimation, les prévisions pour 1999 intègrent un élargissement très conséquent de l'assiette de 390.000 comptes payants, favorisé par les nouvelles dispositions concernant le droit à l'exonération (conditions de perception du Fonds de Solidarité Vieillesse) et l'application généralisée du rapprochement des fichiers " redevance " et " taxe d'habitation ".

Le tableau ci-après récapitule les recettes du compte depuis 1994.

LES RECETTES DU COMPTE N° 902-15 DEPUIS 1994

(en millions de francs)

Années

1994

1995

1996

1997

LFI 1998

PLF 1999

Encaissements

10.091,5

10.918,4

11.527,1

11.762,3

12.415,2

12.996,4

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Le nombre de comptes gérés par le service de la redevance s'élève à 20.719.244 au 31 décembre 1997 contre 19.903.444 au 31 décembre 1993, soit un accroissement du parc de 815.000 unités en quatre ans (+ 4,1%). En fait, depuis 1989, la progression du parc est continu.

Comme l'indique le tableau ci-après, le parc payant a suivi une évolution encore plus marquée. De 15.913.097 comptes payants au 31 décembre 1993, ce parc est en effet passé à 17.022.414 au 31 décembre 1997, soit une augmentation de 1.109.317 unités.

SITUATION DU NOMBRE DE COMPTES AU 31 DÉCEMBRE

 

1993

1994

1995

1996

1997

Noir et blanc

- payants

- exonérés

544.234

529.655

426.117

433.386

331.048

356.815

280.281

286.761

239.545

230.949

Total

1.073.889

859.503

687.863

567.042

470.494

Couleur

- payants

- exonérés

15.368.863

3.460.692

15.684.556

3.548.478

16.005.932

3.596.389

16.369.610

3.550.327

16.782.869

3.465.881

Total

18.829.555

19.233.034

19.602.321

19.919.937

20.248.750

Ensemble

- payants

- exonérés

15.913.097

3.990.347

16.110.673

3.981.864

16.336.980

3.953.204

16.649.891

3.837.088

17.022.414

3.696.830

Total

19.903.444

20.092.537

20.290.184

20.486.979

20.719.244

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Comme l'indiquent ces chiffres, la quasi-totalité des ménages dispose d'un téléviseur. Selon l'INSEE, le taux d'équipement des ménages atteint 94,6%, dont 91,5% en couleur, contre 12,6% en 1960 et 69,2% en 1970  (3).

Mais davantage de recettes fléchissent.

Toutefois, les progressions de recettes enregistrées par certains comptes ne sont pas suffisantes pour compenser les diminutions prévues, s'agissant principalement du Fonds pour le financement de l'accession à la propriété (le versement de la contribution des organismes collecteurs du 1% logement diminue de 800 millions de francs, conformément à l'article 39 du présent projet) et de l'indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie. S'agissant de ce dernier compte (n° 902-31), les versements diminuent de 610 millions de francs par rapport à 1998, conformément à l'échéancier conclu entre la France et la Russie. On rappellera en effet que lors de la création du compte par la loi de finances pour 1998, il avait reçu un versement de 100 millions de dollars (déjà encaissé en 1997) auquel s'ajoutaient 100 autres millions de dollars prévus normalement pour 1998.

Votre Rapporteur note avec satisfaction que la Russie a respecté ses engagements sans défaillance jusqu'à ce jour, le dernier versement ayant été effectué comme prévu en août dernier. Au total, les recettes encaissées s'élèvent ainsi à 1,2 milliard de francs.

Pour 1999, les prévisions reprennent les 100 millions de dollars de versements russes (pour moitié le 1er février 1999 et pour moitié le 1er août 1999).

Parmi les diminutions de recettes, on rappellera que la disparition des recettes affectées au Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés (n° 902-12) s'explique par la suppression de ce compte proposée par l'article 51 du présent projet. Le produit de l'accise additionnelle à la TIPP est ainsi réintégré dans les recettes du budget général.

Les recettes du compte n° 902-32 " Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale " diminueraient aussi, passant de 300 à 200 millions de francs.

On rappellera que ce compte bénéficie de la taxe sur certaines dépenses de publicité prévue par l'article 23 de la loi de finances pour 1998. Cet article, adopté à l'initiative de notre collègue M. Jean-Marie Le Guen, institue, à compter du 1er janvier 1998, une taxe due par toute personne assujettie à la TVA, dont le chiffre d'affaires de l'année civile précédente est supérieur à 5 millions de francs hors TVA et ayant effectué certaines dépenses de publicité (article 302 bis MA du code général des impôts). Le taux de la taxe est de 1% du montant hors TVA des dépenses de publicité imposable.

L'instruction précisant les conditions d'application de cet article est parue en juin dernier (4).

Elle précise que les imprimés publicitaires s'entendent des imprimés (prospectus, brochure, catalogue, lettre...) ayant pour objet de promouvoir l'image, les produits ou les services de l'annonceur (entreprise, association...), et destinés à être distribués dans les boîtes aux lettres, manuellement ou par service postal, ou par mise à la libre disposition du public (guichets, présentoirs...).

Il s'agit de l'ensemble des imprimés publicitaires adressés, c'est-à-dire envoyés nominativement, ou non adressés, destinés à des particuliers ou à des professionnels.

Enfin, l'instruction indique que la taxe due au titre de l'année 1998 est déclarée et liquidée sur l'annexe à la déclaration de TVA du mois de juin 1998 (ou du deuxième trimestre pour les redevables qui souscrivent des déclarations trimestrielles), déposée en juillet 1998. A la fin septembre 1998, les encaissements réalisés à ce titre se sont élevés à 134 millions de francs.

S'agissant de la taxe et du prélèvement sur les sommes encaissées par les sociétés de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements, son produit atteindrait 1.760 millions de francs, diminuant de 2,8%. Cette recette est affectée au compte n° 902-10 de soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle.

Ces prévisions en baisse trouvent leur explication dans les recettes effectives enregistrées en 1997 :

- les recettes de publicité ont connu une diminution très sensible au cours du dernier trimestre 1996 (enregistrées sur le compte en 1997) et du premier trimestre 1997 ;

- la modification du régime applicable aux chaînes thématiques de la taxe sur les services de télévision devait initialement entrer en vigueur au 1er janvier 1997 mais a été repoussée d'une année.

Par ailleurs, une stagnation des recettes issues des chiffres d'affaires des chaînes du Service public et des abonnements de Canal Plus a été constatée.

A ces effets s'ajoute le caractère mécanique des encaissements effectués en 1998 et en 1999, dû à l'application de la nouvelle réglementation applicable depuis le 1er janvier 1998 (paiement par les chaînes d'acomptes calculés sur la base des encaissements de l'année précédente, majorés au plus de 5%).

Toutefois, l'augmentation attendue du produit de la taxe sur les chaînes thématiques vient, partiellement, atténuer ces phénomènes.

Compte tenu de ces éléments, et afin de maintenir l'équilibre de la deuxième section du compte, consacrée au soutien financier de l'industrie audiovisuelle, il est proposé de modifier la clef de répartition dans l'affectation du produit de la taxe sur les diffuseurs entre les deux sections. La nouvelle répartition serait de 64% pour l'audiovisuel et 36% pour le cinéma.

Cette modification n'est toutefois pas guidée par les seules considérations budgétaires. Des changements d'ordre structurel sont à prendre en compte. En premier lieu, la croissance de la taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacle cinématographiques a été importante en 1997 et 1998 et devrait s'affirmer en 1999 (+19,3%). En second lieu, la stagnation des recettes d'abonnements de Canal Plus, chaîne dédiée au cinéma, justifie moins que par le passé que 38% des recettes de la taxe sur les diffuseurs reviennent à la section cinéma.

Au total, les recettes prévisionnelles s'établissent ainsi à 1.343,8 millions de francs pour le soutien financier de l'industrie cinématographique et à 1.141,4 millions de francs pour celui de l'industrie audiovisuelle.

D'évidence donc, le projet de loi réformant l'audiovisuel public pourrait avoir des incidences mécaniques sur l'assiette de la principale des ressources affectées au compte (puisque la publicité sera réduite sur les chaînes publiques de TV). C'est pourquoi votre Rapporteur souhaite ardemment que cette réforme n'ait pas de conséquence négative à cet égard : une solution devra donc être recherchée afin de maintenir à un niveau raisonnable les recettes de cet outil efficace d'aide au cinéma et à la production audiovisuelle.

2.- Une progression modérée des ressources temporaires

Les ressources temporaires des comptes spéciaux du Trésor ne font pas toutes l'objet d'une évaluation initiale. Ainsi, les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers ne donnent pas lieu à ouverture de crédits de dépenses ni à évaluation de leurs recettes dans la loi de finances. Seule leur charge nette figure dans les documents budgétaires.

S'agissant des catégories de comptes bénéficiant d'évaluations, leurs ressources temporaires atteindraient 402,77 milliards de francs en 1999, soit une progression modeste de 2,3%.

Les recettes des comptes de commerce passent de 22,15 milliards de francs à 22,74 milliards de francs, soit une croissance de 2,7%. Celle-ci s'explique par :

- l'augmentation de 524 millions de francs des recettes du compte n° 904-05 " Constructions navales de la marine militaire ", en raison de la croissance des cessions de matériel et des dépenses d'entretien de la Flotte ;

- 239 millions de francs de recettes supplémentaires pour le compte n° 904-21 " Opérations industrielles et commerciales des directions départementales et régionales et l'équipement ".

Les comptes de prêts voient leurs recettes croître fortement : elles passent de 4,25 milliards de francs en 1998 à 5,49 milliards de francs en 1999 (+29,2%).

Cette évolution reflète celle des recettes du compte de prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France (n°903-17), qui augmentent de 1,5 milliard de francs. Ces recettes étant constituées par les remboursements en capital effectués par les gouvernements étrangers, les variations observées d'une année sur l'autre correspondent aux encours des prêts accordés précédemment.

Toutefois, pour l'essentiel, la progression des ressources temporaires résulte du compte d'avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54), dont les ressources augmenteraient d'un montant de 4,22 milliards de francs. La modération de cette hausse (+1,2% en termes relatifs) traduit cependant largement l'incidence de la suppression de la part des salaires dans la base de la taxe professionnelle, proposée par l'article 29 du présent projet : celle-ci devrait, fort logiquement, induire une diminution du montant des émissions d'impôts locaux.

III.- UNE ÉVOLUTION DE LA CHARGE NETTE DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR CONDUISANT À ANTICIPER UN FORT EXCÉDENT POUR 1999

La charge nette des comptes spéciaux du Trésor est généralement affectée d'une forte variabilité d'un exercice à l'autre et, au sein d'un même exercice, entre prévision initiale et résultat constaté. Pourtant, la charge nette est un indicateur précieux de l'évolution des comptes spéciaux du Trésor, permettant de synthétiser l'impact de ceux-ci sur le solde général.

A.- UN EXCÉDENT PLUS IMPORTANT QUE PRÉVU EN 1997

Les tableaux ci-après montrent que les décalages entre prévision et exécution peuvent atteindre des montants très importants.

Ainsi, alors que l'exercice 1995 avait été caractérisé par une réduction remarquable de l'écart traditionnellement constaté entre les prévisions initiales et l'exécution en matière de recettes, dépenses et charge nette des comptes spéciaux du Trésor, l'exercice 1996 a été marqué par de très fortes distorsions. En effet, la charge nette, initialement estimée à 10,8 milliards de francs, s'est finalement révélée négative à hauteur de 3,76 milliards de francs, constituant ainsi une excédent des ressources sur les dépenses.

L'essentiel de cet excédent d'ensemble des comptes spéciaux découle avant tout du très fort écart entre les 6,63 milliards de francs de charge nette prévus pour les comptes d'avances et le résultat effectif constitué par un excédent de 1,96 milliard de francs. Cette évolution recouvre en fait celle du compte n° 903-54 " Avances sur le montant des impositions revenant aux départements, communes, établissements et organismes divers ". La nouvelle méthode de répartition des recouvrements d'impôts sur rôles entre l'Etat et les collectivités locales a conduit à majorer les recettes du compte pour environ 4,5 milliards de francs. Selon la Cour des comptes, hors changement de méthode comptable, la charge nette du compte aurait été d'environ 2,56 milliards de francs.

En 1997, les variations entre prévisions et exécution n'ont certes pas atteint l'ampleur de 1996, mais elles n'ont pas été négligeables pour autant. Ainsi, alors que l'excédent attendu était de près de 700 millions de francs, il s'est, en définitive, élevé à plus de 1,73 milliard de francs.

Cette évolution d'ensemble recouvre cependant des situations différentes selon les catégories de comptes.

Pour 1997, la charge nette négative des comptes d'affectation spéciale a été sensiblement moins importante que prévue : c'est un excédent de 2,06 milliards de francs (et non de 3,5 milliards de francs) qui peut être constaté. Dans la loi de finances initiale, les comptes d'affectation spéciale sont généralement proches de l'équilibre, les recettes équilibrant les dépenses.

En 1997, l'excédent prévu résultait de l'inscription de crédits de dépenses volontairement inférieurs de moitié aux recettes prévues pour le compte d'affectation spéciale n° 902-30 " Fonds pour le financement de l'accession à la propriété ". En exécution, la corrélation entre recettes et dépenses est moins automatique, ce qui conduit à des excédents ou des charges, généralement de faible ampleur. L'écart constaté en 1997 résulte donc presque intégralement de la charge nette de 1,65 milliard de francs enregistrée par le compte n° 902-24 " Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ". Les dotations en capital ont en effet été particulièrement importantes et les recettes, malgré leur abondance, n'ont pas été suffisantes (5).

DÉPENSES ET RECETTES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR : EXÉCUTION

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

 

Dépenses

Recettes

Dépenses

Recettes

Dépenses

Recettes

 

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

Comptes d'affectation spéciale

27.716

40.255

27.998

42.308

44.164

34.168

44.720

36.120

53.291

87.306

56.848

89.368

Comptes d'avances du Trésor

321.752

1.735.719

320.025

1.720.438

336.034

361.249

329.405

363.207

356.327

396.287

354.205

396.457

Comptes de prêts

16.325

5.990

2.404

2.479

7.267

8.842

2.605

5.062

3.983

6.059

3.111

4.864

Comptes de commerce

38.440

47.773

38.455

45.204

45.353

68.297

46.393

69.166

29.230

42.271

29.262

42.681

Compte de règlement avec les gouvernements étrangers


-


-


-


32


-


0


-


40


-


115


-


49

Comptes d'opérations monétaires

-

8.060

-

12.481

-

3.300

-

6.058

-

8.599

-

8.946

Total des comptes spéciaux

404.233

1.837.797

388.840

1.822.942

434.268

475.856

423.123

479.653

442.831

540.637

443.426

542.365

CHARGES NETTES CONSTATÉES DE 1993 À 1997 (a)

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

 

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

Comptes d'affectation spéciale

(-) 91

(-) 720,42

(-) 130,6

323

(-) 120

(-) 2.053

(-) 105

(-) 1.952

(-) 3.500

(-) 2.062

Comptes d'avances du Trésor

(-)5.148

9.753,28

5.725

10.183

2.280

15.281

6.629

(-) 1.959

2.122

(-) 170

Comptes de prêts

15.631

10.712,22

13.855

11.132

13.921

3.511

4.662

3.780

872

1.195

Comptes de commerce

(-) 154,40

2.111,56

(-) 111,5

1.936

(-) 15

2.569

(-) 40

(-) 869

(-) 33

(-) 410

Compte de règlement avec les gouvernements étrangers


120


19,72


70


(-) 41


40


(-) 32


40


0


40


66

Comptes d'opérations monétaires

(-) 1.958

708,89

(-) 213

3.734

(-) 380

(-) 4.421

(-) 380

(-) 2.758

(-) 200

(-) 347

Total des comptes spéciaux

8.399,6

17.220,12

19.195

27.267

15.726

14.855

10.805

(-) 3.759

(-) 699

(-) 1.728

(a) Le signe (-) correspond à une charge nette négative, c'est-à-dire un solde excédentaire.

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Comme en 1996, l'excédent enregistré au titre des comptes de commerce a été supérieur aux prévisions initiales (410 millions de francs au lieu de 33 millions de francs). En effet, les comptes de commerce gérés par le ministère de la Défense ont enregistré un excédent d'ensemble de 635,7 millions de francs, réparti comme suit :

- 280,6 millions de francs pour le compte n° 904-03 " Exploitations industrielles des ateliers aéronautiques de l'Etat " ;

- 187 millions de francs pour le compte n° 904-05 " Constructions navales de la marine militaire " ;

- 167 millions de francs pour le compte n° 904-20 " Approvisionnement des armées en produits pétroliers ".

Ces excédents ont compensé la charge nette de 85,7 millions de francs du compte n° 904-06 " Opérations commerciales des domaines " et de 180,7 millions de francs du compte n° 904-14 " Liquidation d'établissements publics de l'Etat et d'organismes para-administratifs ou professionnels et liquidations diverses ".

Toutefois, l'évolution la plus spectaculaire concerne les comptes d'avances puisqu'ils passent d'une charge nette de 2,12 milliards de francs dans la loi de finances initiale à un excédent de 170 milliards de francs en exécution. Comme de coutume, ce sont les variations enregistrées par le compte d'avances sur le montant des impositions locales qui ont été déterminantes. Alors qu'une charge nette de 2,07 milliards de francs était initialement prévue, c'est un excédent de 152 millions de francs qui a en fait été constaté.

L'écart ainsi constaté entre la prévision et les réalisations s'élève donc à 2,22 milliards de francs, dont -1,60 milliard de francs d'écart sur les avances et 0,62 milliard de francs sur les recettes, tout en étant moins important que les années précédentes.

Selon les informations fournies par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, s'agissant des recettes, l'écart s'explique par la conjonction de plusieurs éléments qui ne peuvent être analysés que par exercice.

Sur l'exercice courant 1997, les réalisations ont dépassé les prévisions initiales de 3,79 millions de francs. Ces prévisions avaient été établies à partir des résultats réalisés en 1995, et n'intégraient pas l'impact du raccourcissement des délais d'édition des lettres de rappel. Prise au cours de l'automne 1996, cette mesure a permis l'encaissement plus rapide de certaines recettes qui, auparavant, n'étaient comptabilisées que l'année suivant l'émission du rôle. Par ailleurs, de bons résultats ont été constatés sur les échéances de taxe d'habitation et de taxe professionnelle.

Sur l'exercice précédent (1996), l'écart entre la loi de finances initiale et les réalisations s'élève à - 2,19 milliards de francs. Il s'explique également par l'effet du raccourcissement des délais d'édition des lettres de rappel et sa non-prise en compte dans les prévisions.

Sur les exercices antérieurs, l'écart constaté (- 981 millions de francs) tient à la surestimation du taux d'apurement retenu lors de l'élaboration des prévisions.

B.- UN EXCÉDENT ACCRU EN 1999

La charge nette de l'ensemble des comptes spéciaux du Trésor devrait être négative à hauteur de 3,11 milliards de francs en 1999. Ce fort excédent contraste, comme le montre le tableau ci-après, avec la charge nette de 4,6 milliards de francs prévue par la loi de finances pour 1998.

PRÉVISIONS DE CHARGE NETTE DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR (a)

(en millions de francs)

 

Loi de finances
1998

Projet de loi de finances
1999

Évolution
PLF 1999/
LFI 1998

(en %)

I.- Opérations à caractère définitif des comptes d'affectation spéciale

Comptes d'affectation spéciale

- Charges

- Ressources




61.023

60.985




46.563
50.006




- 23,7
- 18

Charge nette des opérations définitives

38

(-) 3.443

n.s.

II.- Opérations à caractère temporaire

A - Opérations des comptes d'affectation spéciale
- Charges
- Ressources

B - Comptes d'avances
- Charges
- Ressources

C - Comptes de prêts
- Charges
- Ressources

D - Comptes de commerce
E - Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers
F - Comptes d'opérations monétaires
Charge nette des opérations temporaires


(-) 39
50
89

2.738
370.102
367.365

1.829
6.080
4.251

(-) 47
40
40
4.562


(-) 27
46
73

39
374.500
374.461

(-) 87
5.408
5.495

(-) 56
40
420
329


+ 30,8
- 8
- 18
- 98,6
+ 1,2
+ 1,9
n.s.
- 11
+ 23,3
- 19,1
0
+ 1.050
- 84,5

Charge nette totale des comptes spéciaux

4.600

(-) 3.114

n.s.

(a) Le signe (-) affectant une charge nette indique un excédent de ressources.

Source : Documents budgétaires.

1.- Un fort excédent prévu au titre des opérations définitives

La charge nette des opérations définitives, réalisées par les seuls comptes d'affectation spéciale, serait négative en 1999, à hauteur de 3,44 milliards de francs. On rappellera que la loi de finances pour 1998 avait prévu une charge nette, au titre des opérations définitives, de 38 millions de francs.

Le tableau ci-après récapitule les recettes, les dépenses et la charge nette des comptes d'affectation spéciale.

COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE : ÉVOLUTION DES PRÉVISIONS INITIALES

(en  millions de francs)

 

Prévisions de recettes

Crédits de dépenses

Charge nette

Comptes d'affectation spéciale

LFI 1998

PLF 1999

Évolution (en %)

LFI 1998

PLF 1999

Évolution (en %)

LFI 1998

PLF 1999

902-00 Fonds national pour le développement des adductions d'eau

902-01 Fonds forestier national (a)

902-10 Soutien financier de l'industrie cinéma-tographique et de l'industrie des programmes audiovisuels

902-12 Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés (b)

902-13 Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités

902-15 Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision

902-16 Fonds national du livre

902-17 Fonds national pour le développement du sport (a)

902-19 Fonds national des haras et des activités hippiques

902-20 Fonds national pour le développement de la vie associative

902-22 Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France

902-23 Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outre-mer

902-24 Compte d'affectation des produits de cessions de titres du secteur public (dotations en capital)

902-25 Fonds de péréquation des transports aériens

902-26 Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables

902-30 Fonds pour le financement de l'accession à la propriété

902-31 Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie

902-32 Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale


981

421,5


2.425,2

280


"




12.415,2

105


1.014


865


24


1.640



42



28.000


48,5


3.900


7.400


1.212,2


300


985

417



2.485,2


-


"




12.996,4

116


1.014


880,5


24


2.220



58



17.500


51


3.930


6.600


602


200


+ 0,4

- 1,1



+ 2,5


- 100


-




+ 4,8

+ 10,5


0


+ 1,8


0


+ 35,4



+ 38



- 37,5


+ 5,2


+ 0,8


- 10,8


- 50,3.


- 33,3


981

421,5



2.425,2


280


"




12.415,2

105


1.014


865


24


1.640



42



28.000


48,5


3.900


7.400


1.212,2


300


985

417



2.485,2


-


"




12.996,4

116


1.014


880,5


24


2.220



58



17.500


51


3.930

3.130


602


200


+ 0,4

- 1,1



+ 2,5


-100


-




+ 4,8

+ 10,5


0


+ 1,8


0


+ 35,4



+ 38



- 37,5


+ 5,2


+ 0,8

- 10,8


- 50,3


- 33,3


-

-



-


-


-




-

-


-


-


-


-



-



-


-


-


-

-


0


-

-



-


-


-




-

-


-


-


-


-



-



-


-


-


(-) 3.470

-


0

Totaux

61.073,6

50.079,1

- 18

61.073,6

46.609,1

- 23,7

0

(-) 3.470

(a) Compte retraçant pour partie des opérations à caractère temporaire.

(b) Compte clos à compter du 31 décembre 1998.

Source : Documents budgétaires.

Comme il a été indiqué précédemment, l'excédent d'ensemble anticipé pour 1999 résulte du décalage entre recettes et dépenses prévu pour le Fonds pour le financement de l'accession à la propriété (n° 902-30). Votre Rapporteur a déjà détaillé l'opération de transfert entamée entre ce compte et le budget général.

Les opérations enregistrées ou prévues sur deux comptes d'affectation spéciale méritent une attention particulière.

S'agissant du compte n° 902-31 enregistrant les versements russes au titre de l'indemnisation des créances françaises sur la Russie, votre Rapporteur a indiqué précédemment que les échéances prévues pour les encaissements avaient jusqu'à présent été respectées. Aucune dépense n'est toutefois encore intervenue car la procédure de recensement des personnes titulaires de ces créances est en cours.

On rappellera que l'article 73 de la loi portant diverses dispositions d'ordre économique et financier n° 98-546 du 2 juillet 1998 a précisé les conditions dans lesquelles se déroulerait ce recensement, qui est un préalable indispensable à la phase de détermination de l'indemnisation proprement dite.

Le décret n° 98-552 du 3 juillet 1998 a détaillé les conditions d'application de cet article.

Les opérations de recensement s'étalent sur une période de six mois et ont débuté le 6 juillet 1998. Passé ce délai de six mois, plus aucune revendication ne pourra être prise en compte. Les déclarants effectuent leurs démarches, soit en tant que porteurs de valeurs, soit en tant que personnes dépossédées de leurs biens.

Les opérations sont menées par la direction de la comptabilité publique et comportent deux " guichets " différents.

Pour le recensement des titres, les détenteurs doivent s'adresser au réseau du Trésor public, suffisamment dense pour assurer dans de bonnes conditions le déroulement des opérations. Les valeurs représentatives de créances, telles que les titres et certificats d'emprunts ou de rentes, les obligations, les bons, les lettres de gage et les actions sont déclarées et déposées aux guichets du Trésor public.

Un déclarant souscrit une seule déclaration pour la totalité des valeurs dont il demande l'indemnisation. Le Trésor public accuse réception de la déclaration par délivrance du double de cette déclaration et assure la garde des valeurs.

La déclaration peut, sur présentation de l'accusé de réception, être complétée, dans les mêmes conditions que la déclaration initiale, au même lieu et avant l'expiration du délai de six mois précité.

Les valeurs dont la restitution est demandée avant indemnisation ne peuvent ouvrir droit à indemnisation. Les autres valeurs seront restituées, soit avec le paiement, soit sans paiement si elles n'ouvrent pas droit à indemnisation. Celles qui auront ouvert droit à indemnisation seront revêtues d'un cachet spécifique.

S'agissant des personnes victimes de spoliations ou de leurs héritiers, visés par le B et le C de l'article I de l'accord du 27 mai 1997, l'article 73 de la loi précitée prévoit de confier les opérations de recensement et d'évaluation des biens ou créances à l'Agence nationale pour l'indemnisation des français d'outre-mer (ANIFOM). Il s'agit donc d'une extension des missions de cette dernière, qui permettra de bénéficier de l'expérience qu'elle a pu acquérir en matière d'évaluation de spoliations.

On rappellera que c'est la loi n° 70-632 du 15 juillet 1970 qui a créé l'ANIFOM, chargeant cet établissement public de l'exécution des opérations administratives et financières prévues par ailleurs par ce texte, première loi d'indemnisation des rapatriés.

Les personnes spoliées doivent déclarer les créances auprès de l'ANIFOM et les justifier au moyen de photocopies certifiées conformes des pièces constitutives de preuve. Une traduction des pièces essentielles pourra, le cas échéant, être demandée.

L'ANIFOM accuse réception de la déclaration et remet un double de l'inventaire des pièces produites.

On notera que, pour les personnes physiques détentrices des valeurs représentatives de créances, l'identité et la qualité de porteur français du déclarant sont établies par la présentation de la carte nationale d'identité ou du passeport.

Les personnes morales détentrices de ces valeurs doivent, quant à elles, justifier qu'elles ont été créées avant la date des accords précités. Elles doivent également prouver que leur siège est situé en France. Cette preuve peut être rapportée, pour celles qui sont immatriculées au registre du commerce et des sociétés, par la production d'un extrait de ce registre.

Pour les dépossessions, les déclarants (personnes physiques ou morales) doivent rapporter la preuve de la nationalité française du détenteur de la créance au moment de la dépossession et justifier de leur qualité d'ayant droit.

Le Trésor public vérifie l'authenticité des valeurs qu'il reçoit et en dresse l'inventaire.

Enfin, ainsi qu'il avait été annoncé lors de la discussion du projet de loi portant diverses dispositions à caractère économique et financier, la déclaration de créances peut être formulée au nom du déclarant par tout mandataire sur production d'un mandat conforme au modèle annexé au décret précité.

Les établissements de crédit, les entreprises d'investissement, les organismes mentionnés à l'article 87 de la loi du 24 janvier 1984 ainsi que La Poste peuvent agir dans les mêmes conditions en qualité de mandataire pour le compte de leurs clients.

Il n'est pas possible, à ce stade du processus, de déterminer le montant de l'indemnité auquel pourront prétendre les détenteurs d'emprunts russes à raison de chaque titre. Et ce d'autant plus que ces titres sont extrêmement divers (titres d'Etat, actions, titres indexés sur l'or...).

C'est à la commission de suivi du mémorandum d'accord signé le 26 novembre 1996, instituée par le décret n° 97-134 du 12 février 1997 et présidée par M. Jean-Claude Paye, conseiller d'Etat en service extraordinaire, qu'il appartiendra de proposer au Gouvernement les méthodes d'évaluation (sous réserve du rôle d'évaluation des spoliations confié à l'ANIFOM en raison de ses compétences particulières) et d'indemnisation.

La centralisation informatique des déclarations permettra à la commission de suivi de réfléchir au mode de répartition de la somme versée par la Russie avant même que le recensement soit totalement achevé. Il sera en conséquence possible au Gouvernement d'arrêter rapidement les modalités précises de l'indemnisation proprement dite.

Lors de la discussion du projet de loi précité, le Gouvernement avait annoncé, en réponse à des demandes répétées formulées par les parlementaires, que les sommes versées par la Russie seraient productives d'intérêt, afin d'abonder la dotation disponible pour l'indemnisation. Il avait été indiqué que le Gouvernement proposerait, à l'occasion du débat budgétaire pour 1999, les modalités techniques de cette rémunération.

En réponse aux questions posés par votre Rapporteur, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a indiqué que " conformément aux engagements du Gouvernement, les sommes versées par la Russie feront l'objet d'une rémunération qui augmentera le total versé aux bénéficiaires de l'indemnisation. Les versements russes sont placés à cet effet au sein de la trésorerie de l'Etat ". Votre Rapporteur souhaite que le Gouvernement apporte davantage de précisions sur les dispositions techniques envisagées pour respecter cet engagement, qui devrait permettre d'améliorer les conditions des indemnisations.

S'étant préoccupé précédemment de l'évolution future des recettes du compte n° 902-10 " Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle ", votre Rapporteur souhaite rappeler brièvement les opérations réalisées par ce compte, lequel constitue un outil très performant de soutien à la création cinématographique et audiovisuelle en France. Le compte constitue en effet la principale source de crédits du Centre national de la cinématographie (CNC), avec 2,48 milliards de francs sur un budget total en 1999 de 2,69 milliards de francs.

Les recettes ont pour base un prélèvement au stade de la diffusion : taxes sur le prix des places de cinéma, sur le chiffre d'affaires des diffuseurs télévisuels, sur l'édition de cassettes vidéo. Le produit de ces taxes qui, pour le cinéma et la vidéo, frappent l'ensemble des produits, quelle que soit leur origine, est redistribué au profit des branches économiques du cinéma et de l'audiovisuel sous toutes leurs composantes, qu'il s'agisse de la production, de la distribution, de l'exploitation, des industries techniques ou de l'exportation.

Le retour de crédits vers les secteurs cinématographique, audiovisuel et vidéo prend deux formes :

- un soutien automatique, au bénéfice des producteurs du cinéma et de l'audiovisuel, des distributeurs et des exploitants cinématographiques ainsi que des éditeurs vidéo. Ce soutien, calculé sur la base des activités précédentes, est en fait une " épargne forcée " mise à disposition de chacun de ces acteurs économiques pour lui permettre de réaliser de nouveaux investissements. Le soutien automatique représente plus des deux tiers du compte ;

- un soutien sélectif, destiné à corriger les effets de concentration excessive que pourrait avoir le soutien automatique et à aider des réalisations à caractère culturel ou des secteurs, telles la promotion du cinéma français ou les industries techniques, qui ne sauraient entrer dans une logique de soutien automatique.

Le tableau ci-après retrace les opérations financées par le compte depuis 1996.

LES DÉPENSES DU COMPTE N° 902-10 DEPUIS 1996

(en millions de francs)

 

1996

1997

   

Intitulés budgétaires


LFI

Dépenses engagées et ordonnances


LFI

Dépenses engagées et ordonnances

LFI
1998

PLF
1999

A.- Soutien financier de l'industrie cinématographique

           

Subventions et garanties de recettes

243,18

243,18

246,02

246,02

276,73

276,73

Soutien sélectif à la production : avances sur recettes


124


124


145


145


145


145

Subventions et garanties de prêts à la production de films de long métrage


452,7


298,37


465,22


259,5


498,77


506,32

Subventions et garanties de prêts à l'exploitation cinématographique


303


188,95


315,06


460,98


309,5


353,94

Frais de gestion

45,5

45,5

56,5

58,5

59

61,81

Restitutions de sommes indûment perçues

0

0

0

0

0

0

Total section cinéma

1.168,38

900

1.227,8

1.170

1.289

1.343,8

B.- Soutien financier de l'industrie des programmes audiovisuels

           

Soutien à la production des programmes audiovisuels (1)


948,85


730


1.015,4


781


789


793,7

Subventions d'investissement à la production audiovisuelle


-


-


-


-


270,2


270,2

Frais de gestion

38

40

49

49

52

52,5

Restitutions de sommes indûment perçues

0

0

0

0

0

0

Total section audiovisuel

986,85

770

1.064,4

830

1.136,2

1.141,4

Totaux

2.155,23

1.670

2.292,2

2.000

2.425,2

2.485,2

(1)  A compter de 1998 : subventions de réinvestissement à la production audiovisuelle.

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Les crédits de soutien automatique au cinéma et à l'audiovisuel s'élèveraient au total à 1.567,4 millions de francs, dont 773,7 millions de francs pour le cinéma et 793,7 millions de francs pour l'audiovisuel. Ils progressent de 0,6% par rapport à 1998. Toutefois, l'essentiel de la progression résulte de 44,4 millions de francs supplémentaires destinés à couvrir les droits mis au bénéfice des exploitants (section cinéma).

Quant aux dotations réservées aux procédures sélectives elles atteignent 488,7 millions de francs et restent stables en 1999, après la très forte augmentation intervenue l'année précédente.

Elles permettent notamment le financement de l'avance sur recettes, dont la dotation reste inchangée (124 millions de francs). On doit toutefois noter que les remboursements constatés sur les avances sur recettes en cours d'année viendront augmenter ces crédits.

Par ailleurs, les aides sélectives à la production audiovisuelle s'élèvent à 254,2 millions de francs. Cette dotation est destinée, d'une part, au financement des programmes produits par des entreprises ne bénéficiant pas d'un soutien automatique et, d'autre part, à des avances de réinvestissement destinées à des entreprises de production ayant épuisé les droits de réinvestissement dont elles bénéficiaient. Les remboursements constatés sur les avances précédemment accordées viennent renforcer ce système : en 1999, c'est un crédit supplémentaire de l'ordre de 60 millions de francs qui viendra s'ajouter aux 254,10 millions de francs inscrits.

Par delà ces actions de grande ampleur, le CNC mène des politiques peut-être plus discrètes, mais néanmoins indispensables. Il s'agit notamment de l'effort de conservation et de restauration des collections de films de l'Etat et des principales archives d'intérêt national.

Ainsi, le plan de restauration des films anciens a permis, à ce jour, d'assurer la sauvegarde de plus de 10.000 _uvres.

Votre Rapporteur souhaite, après ces informations sur les actions financées par le compte n° 902-10, faire surtout le point sur certaines caractéristiques de sa gestion.

Les aides automatiques attribuées par la première section du compte reposent sur des droits que la réglementation reconnaît aux professionnels, en contrepartie de l'immobilisation d'une part de leurs recettes qui viennent alimenter le compte.

Le plus souvent, le producteur de films ou l'exploitant qui ont acquis des droits, en fonction du succès obtenu par les _uvres qu'ils ont produites ou diffusées, ne réinvestissent pas ces droits dans l'année au cours de laquelle ceux-ci ont été générés. La différence entre les droits accumulés par les professionnels et les paiements effectués sur le compte de soutien représente des droits non mobilisés, dont l'élasticité dans le temps ne peut excéder cinq ans. La différence entre les crédits ouverts au titre du soutien automatique et les droits constitue ce qu'il est convenu d'appeler la " dette flottante auprès des professionnels ".

Le montant de cette " dette flottante " dépend de la décision budgétaire d'ouverture des crédits du compte d'affectation spéciale en loi de finances. Il mesure le risque qui pèse sur le compte et constitue, en quelque sorte, un ratio de solvabilité.

L'étude menée en 1990 sur le compte de soutien automatique à la production, par des membres de l'Inspection générale des finances et de la Cour des comptes a constaté que " la dette flottante se comporte comme variable induite et non comme un paramètre autonome. Dès lors qu'on ne laisse pas le montant des droits nés dans l'année dépasser trop sensiblement celui des crédits, le compte de soutien ne court pas de risque ". Les rapporteurs ont recommandé l'application de ratios liant crédits, droits et niveau de la dette flottante, qui permettent d'assurer une solvabilité suffisante du compte. Scrupuleusement respecté, ce ratio de solvabilité est le suivant :

Dette flottante (n - 1) < 70% des droits (n).

EVOLUTION DE LA " DETTE FLOTTANTE " DEPUIS 1994

(en millions de francs)

Année

Droits de l'année

Niveau maximal de dette flottante
en n-1

Dette flottante réelle
en n-1

1994

364,22

254,95

212,24

1995

414,06

289,84

201,90

1996

473,47

331,42

231,73

1997

433,78

303,64

280,96

1998

434,00

330,80

299,28

Source : Centre national de la cinématographie.

Il apparaît que, dans la période récente, la dette flottante n'a pas connu d'évolution inquiétante au regard des variations constatées sur les vingt dernières années. Alors qu'elle a pu connaître des pics, allant, en 1983, jusqu'à 113% des crédits ouverts, elle représente en moyenne 62% de ceux-ci sur la période 1994-1997.

Selon les informations fournies par le CNC, " Si le niveau de la dette flottante doit être considéré avec attention, son montant en valeur absolue est un indicateur partiellement trompeur. La pertinence de la gestion porte d'abord sur le montant des dotations budgétaires ouvertes chaque année et sur la permanence d'une liquidité suffisante du compte. L'on constate ainsi que sur la période 1981 à 1997, les dotations annuelles ont triplé sur le soutien automatique à la production et connaissent une évolution supérieure à celle de la dette flottante, de nature à cantonner celle-ci, [et ce d'autant plus] qu'il convient de ne pas limiter l'analyse aux crédits ouverts en loi de finances initiale mais de considérer aussi les transferts ou les reports opérés chaque année en cours d'exercice. A titre d'exemple et en ne reprenant que les évolutions récentes, les crédits disponibles sur le soutien automatique à la production sont en moyenne supérieurs de 65% au montant des dotations inscrites en loi de finances ".

La bonne gestion du compte est donc avérée par sa liquidité en termes de trésorerie, aussi bien au niveau de chacune des grandes lignes du soutien automatique qu'au niveau de la trésorerie générale du compte. A titre d'exemple, la trésorerie du soutien automatique à la production est structurellement positive : jamais inférieure à 175 millions de francs depuis le milieu des années 1980, elle était au 31 décembre 1997 équivalente à 60% des crédits budgétaires de l'année.

Cette trésorerie est mécanique, dans la mesure où le Centre national de la cinématographie ne saurait engager de crédits au-delà des crédits disponibles, renforçant ainsi, année après année, la liquidité du compte de soutien.

Compte tenu des informations qui lui ont été fournies, votre Rapporteur souhaiterait qu'il soit procédé à une étude des conséquences d'un desserrement éventuel des ratios de solvabilité, afin de mobiliser une partie de la trésorerie du compte en faveur des actions financées par le CNC. Il pourrait en résulter un renforcement du soutien à la production cinématographique et audiovisuelle.

2.- Une diminution sensible de la charge nette des opérations temporaires

La charge nette des opérations temporaires diminue très fortement par rapport à 1998 : elle passerait de 4,56 milliards de francs à 329 millions de francs, s'approchant ainsi de l'équilibre.

·   Deux catégories de comptes n'enregistrent que des modifications très modestes de leur charge nette.

Il s'agit tout d'abord des comptes de commerce. Comme l'indique le tableau ci-après, leur charge nette reste négligeable, avec un excédent passant de 46,6 millions de francs en 1998 à 56,4 millions de francs en 1999.

COMPTES DE COMMERCE : ÉVALUATIONS INITIALES

(en millions de francs)

Comptes de commerce

Évaluation des recettes

Évaluation des dépenses

Charge nette

Découverts

 

LFI

1998

PLF

1999

LFI

1998

PLF

1999

LFI
1998

PLF
1999

LFI
1998

PLF
1999

904-01 Subsistances militaires

710

670

710

670

0

0

50

50

904-03 Exploitations industrielles des ateliers aéronautiques de l'Etat


1.710


1.740


1.710


1.740


0


0


-


-

904-05 Constructions navales de la marine militaire

11.100

11.624

11.100

11.624

0

0

-

-

904-06 Opérations commerciales des Domaines

955,5

959,4

836,8

830,8

- 118,7

- 128,6

-

-

904-11 Régie industrielle des établissements pénitentiaires


162,5


148,5


161,5


147,5


- 1


- 1


4


4

904-14 Liquidation d'établissements publics de l'Etat et d'organismes para-administratifs ou profes-sionnels et liquidations diverses



0



0



73,1



73,1



73,1



73,1



-



-

904-15 Lancement de certains matériels aéronautiques et de certains matériels d'armement complexe


80


80


80


80


0


0


-


-

904-19 Opérations à caractère industriel et commercial de la Documen-tation française


120


122,8


120


122,8


0


0


8


8

904-20 Approvisionnement des armées en produits pétroliers


2.350


2.200


2.350


2.200


0


0


300


300

904-21 Opérations industrielles et commerciales des directions départementales de l'équipement


4.961


5.200


4.961

5.200


0


0


1.450


1.450

Total

22.149

22.744,7

22.102,4

22.688,2

(-) 46,6

(-) 56,4

1.812

1.812

Source : Documents budgétaires.

Comme pour beaucoup de comptes spéciaux du Trésor, les comptes de commerce témoignent d'une prévision initiale à l'autre, d'une grande inertie, tempérée, il est vrai, par des évolutions singulièrement plus erratiques en exécution. Pour ces comptes dotés de découverts, les prévisions de dépenses ont en effet un caractère évaluatif, seul le découvert voté annuellement présentant un caractère limitatif.

La charge nette des comptes de règlement avec les gouvernements étrangers reste, quant à elle, fixée à 40 millions de francs. On rappellera que cette catégorie ne comporte plus qu'un seul compte, le n° 905-10 " Exécution des accords internationaux relatifs aux produits de base ".

·   En revanche, trois catégories de comptes connaissent des évolutions particulièrement importantes.

Certains voient leur charge nette augmenter significativement : c'est le cas des comptes d'opérations monétaires, dont la charge nette passe de 40 millions de francs en 1998 à 420 millions de francs en 1999. Cette évolution est entièrement imputable aux opérations enregistrées par le compte d'émission des monnaies métalliques (n° 906-04).

La nette dégradation de son solde par rapport aux années précédentes s'explique par le fonctionnement même du compte : les pièces sont achetées par le Trésor au moment où elles sont fabriquées et non au moment où elles entrent en circulation. Le décalage temporel entre les gains de seigneuriage (valeur faciale des pièces perçue par le Trésor lors de leur mise en circulation) et les coûts qui en sont à l'origine (valeur industrielle des pièces payées par le Trésor au moment de leur fabrication) est particulièrement marqué en 1999, et le sera également au cours des deux années suivantes. En effet, les pièces frappées en 1999 n'entreront en circulation que beaucoup plus tard : en 2002 pour les pièces en euro, et de 1999 à 2001 pour les 80 millions de pièces de 1 franc qui seront frappées l'année prochaine.

Le décalage temporel entre la production et la mise en circulation des pièces en euro devrait donc conduire à une dégradation sensible du solde du compte spécial d'émission au cours des prochaines années.

La frappe de l'euro, engagée en 1998 avec 1.600 millions de pièces à produire, se poursuit en 1999, avec 2.500 millions de pièces en euro figurant au programme de frappe. A la fin juillet 1998, 82.944.000 pièces de 0,05 euro, 41.529.000 pièces de 0,02 euro et 180.144.000 pièces de 0,01 euro avaient été fabriquées pour un coût de 48,88 millions de francs. Au total, 7,6 milliards de pièces en euro devront avoir été produites avant la fin 2001. Les huit coupures de la gamme des pièces en euro seront produites simultanément.

Cet accroissement de la charge nette est très largement compensé par les excédents prévus pour deux autres catégories de comptes.

Ainsi, alors qu'ils induisaient une charge nette de 1,83 milliard de francs en 1998, les comptes de prêts retrouveraient l'équilibre, dégageant même un léger excédent de 86 millions de francs.

COMPTES DE PRÊTS : ÉVOLUTION DES PRÉVISIONS INITIALES

(en millions de francs)

 

Évaluation de recettes

Crédits de dépenses

Charge nette (a)

Comptes de prêts

LFI
1998

PLF
1999

LFI
1998

PLF
1999

LFI
1998

PLF
1999

903-05 Prêts du Fonds de développement économique et social


240


150


80


-


(-) 160


(-) 150

903-07 Prêts du Trésor à des États étrangers et à la Caisse française de développement


1.611


1.443,5


2.000


208


389


(-) 1.235,5

903-15 Avances du Trésor consolidées par transfor-mation en prêts du Trésor


-


1


1 (b)


1 (b)

0


(-) 1

903-17 Prêts du Trésor à des États étrangers pour la consolidation de dettes envers la France


2.400


3.900


4.000


5.200


1.600


1.300

Totaux

4.251

5.494,5

6.080

5.408

1.829

(-) 86,5

(a) Le signe (-) correspond à une charge nette négative, c'est-à-dire à un solde excédentaire.

(b) Dépenses d'ordre.

Source : Documents budgétaires.

Ce sont les opérations prévues pour le compte n° 903-07 " Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à la Caisse française de développement " qui jouent un rôle déterminant dans l'évolution d'ensemble de la catégorie.

Les prévisions de recettes de ce compte pour 1999 ont été évaluées à 1,44 milliard de francs et résultent des prêts aux Etats étrangers venant à échéance en cours d'année.

En 1999, la baisse de l'enveloppe consacrée aux prêts du Trésor depuis quelques années va se poursuivre. Le montant d'autorisations de programme prévu est de 1,55 milliard de francs pour un nombre de pays plus limité qu'auparavant. En 1998, les pays susceptibles de bénéficier de protocoles de prêt sont les suivants : Inde, Chine, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Vietnam, Kazakhstan, Afrique du Sud, Egypte, Turquie, Maroc, Tunisie, Brésil et Colombie. En 1999, cette liste de pays prioritaires pourrait évoluer à la marge, tout en restant dans la limite de 15 pays. Aucun crédit de paiement n'est inscrit au nouveau chapitre 03 de dépenses du compte, visant à retracer les prêts consentis en vue de faciliter l'achat de biens d'équipements.

Seul le chapitre 02 se voit doté de 208 millions de francs de crédits de paiement. Ce chapitre retrace les prêts accordés à l'Agence française de développement (AFD) à des conditions avantageuses (prêts sur 30 ans avec 10 ans de différé à un taux de 0,5%) pour lui permettre de refinancer des prêts très concessionnels que cet établissement accorde pour des opérations de développement économique et social dans les pays de son champ de compétence. Les conditions des prêts concessionnels de l'AFD refinancés à partir des prêts du Trésor sont régulièrement révisées en fonction d'un taux de référence du marché, défini par le Comité d'Aide au Développement de l'OCDE. Les prêts du Trésor accordés à partir du compte n° 903-07 rentrent dans la composition des ressources nécessaires à l'AFD pour accorder différents types de prêts aux Etats étrangers :

- des prêts concessionnels au profit de projets productifs sans l'aval de l'Etat dans les pays les plus pauvres ou dans les pays à revenu intermédiaire ;

- des prêts non concessionnels, à des conditions proches de
celles du marché, pour des projets productifs rentables ; l'élément de concessionnalité des prêts du Trésor est utilisé par l'AFD pour provisionner dans ses comptes le risque lié à ce type de prêts.

Pour 1999, les autorisations de signature (plafond maximal d'engagement de l'AFD au titre de cette ressource) sont estimées à 900 millions de francs. Les crédits ouverts au titre de la loi de finances sont de 208 millions de francs, auxquels s'ajoute une prévision de trésorerie excédentaire de 400 millions de francs à la fin de 1998, ce qui devrait permettre d'accorder à l'AFD environ 600 millions de francs de prêts en 1999. Il n'est pas prévu en 1999 de modifier l'affectation de cette ressource qui doit en priorité financer des projets à risque (sans garantie de l'Etat) pour le développement du secteur productif privé et public des pays en développement dans lesquels intervient l'AFD.

Enfin et surtout, les comptes d'avances verraient leur charge nette diminuer de façon spectaculaire. Alors qu'elle devrait représenter 2,74 milliards de francs en 1998, elle passerait à seulement 39 millions de francs en 1999.

Seuls le compte d'avances aux collectivités et établissements publics, territoires, établissements et Etats d'outre-mer (n° 903-53) et le compte d'avances à divers services de l'Etat ou organismes gérant des services publics (n° 903-58) devraient enregistrer une faible charge nette, très comparable à celle prévue en 1998. Ainsi, la prévision d'un compte d'avance sur le montant des impositions locales (n° 903-54) à l'équilibre, pour les raisons précédemment évoquées par votre Rapporteur, contribue de façon décisive à la diminution de la charge nette des opérations temporaires.

COMPTE D'AVANCES SUR LE MONTANT DES IMPOSITIONS LOCALES

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

LFI 1998

PLF 1999

Émissions d'impôts directs locaux (dépenses)

303.498

324.951

340.718

351.260

358.180

Recouvrement d'impôts directs locaux (recettes)


288.190


326.888


340.566


353.960


358.180

Charge nette

15.308

(-) 1.937

152

(-) 2.700

0

Charge nette/recettes (en %)

5,3

0,6

0,04

0,8

0

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

DEUXIÈME PARTIE

LES ENTREPRISES PUBLIQUES

I.- L'ÉVOLUTION DU PÉRIMÈTRE DU SECTEUR PUBLIC

Sur les dix dernières années, d'évidence, le périmètre du secteur public s'est resserré, essentiellement sur la base des lois de 1986 et de 1993 ouvrant privatisation de diverses entreprises publiques.

Au 31 décembre 1996, dernières statistiques disponibles, l'Etat contrôlait 2.346 entreprises, dont 98 de premier rang. La diminution d'environ 290 entreprises par rapport à 1995 est liée principalement aux privatisations intervenues en 1996 des Assurances générales de France (AGF), de Renault, de la Banque française pour le commerce extérieur (BFCE), de la Compagnie française de navigation rhénane (CFNR) et de la Compagnie générale maritime (CGM).

Les effectifs sont, quant à eux, passés de 1.446.000 à 1.300.000 en 1996. Avec près de 5,08% de l'emploi salarié total, le poids des entreprises publiques demeure important au sein de l'économie française.

Votre Rapporteur ne reprendra pas ici en détail les évolutions du périmètre du secteur public en France ces dernières années. En effet, sur la base d'informations communiquées par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, le rapport 1998 du Haut Conseil du Secteur public publié en cette fin d'année présente précisément, dans sa deuxième partie, " L'évolution du champ du secteur public de 1991 à 1998 ".

CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR PUBLIC EN FRANCE

- Le secteur public domine dans les secteurs de l'énergie, des transports et des télécommunications. Les grandes entreprises nationales (GEN) constituent le noyau central des entreprises publiques : La Poste, la SNCF, France Télécom, EDF, GDF, la RATP, les Charbonnages de France et Air France et leurs 540 filiales regroupent 934.000 emplois, soit environ 72% des emplois de l'ensemble des entreprises publiques contre 65% en 1995. Le secteur public est prépondérant dans l'énergie, grâce à EDF, GDF, au Commissariat à l'énergie atomique, aux Charbonnages de France. Les transports comptent également traditionnellement de grandes entreprises publiques : la SNCF, la RATP, Air France, Aéroports de Paris et les ports autonomes.

En revanche, suite à la privatisation de plusieurs groupes importants, le secteur public n'est plus présent dans l'industrie manufacturière que dans quelques secteurs, à savoir l'électronique (Thomson), la construction aéronautique (Aérospatiale, SNECMA) et l'armement (SNPE, Giat Industrie).

Le secteur public est également en retrait dans le secteur financier banques/assurances.

Enfin, dans les services, l'Etat est essentiellement présent dans les communications par La Poste et France Télécom, et dans l'audiovisuel, au travers, notamment, de Radio-France, France 2, France 3, l'INA, RFI, RFO, Sofirad et La Cinquième.

- Le degré d'internationalisation des principaux groupes publics à la fin de l'exercice 1997 est toujours très élevé. Les entreprises du secteur industriel, telles que l'Aérospatiale, la SNECMA, Thomson réalisent plus de la moitié de leur chiffre d'affaires à l'étranger.

- Le contour du secteur public a beaucoup évolué de 1985 à 1997 : après avoir atteint une ampleur maximale en 1985 (le secteur public représentait 10,4% de l'emploi salarié total, 20% de la valeur ajoutée nationale et 35% de l'investissement productif), la taille du secteur s'est progressivement resserrée avec le développement des privatisations à partir de 1986, à l'exception de la période de 1988-1992, marquée cependant par quelques ouvertures de capital. Entre 1986 et 1987, 333.000 emplois ont été transférés vers le secteur privé et, entre 1993 et 1997, avec la privatisation d'une dizaine de groupes, ce sont environ 600.000 emplois supplémentaires qui ont quitté le périmètre du secteur public.

II.- L'ÉVOLUTION DES RELATIONS ENTRE L'ÉTAT
ET LE SECTEUR PUBLIC

L'Etat et les entreprises publiques entretiennent des relations financières étroites, retracées dans une large mesure par le compte d'affectation spéciale n° 902-24 " Compte d'affectation spéciale des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ", qui enregistre en recettes le produit des ventes par l'Etat des titres qu'il détient. En dépenses, ce compte retrace les dotations en capital, les dépenses visant à réduire la dette et les frais des opérations de cessions. Les relations financières transparaissent également dans certaines lignes du budget général. Par delà ces données comptables, des relations s'expriment aussi au travers du contrôle exercé par l'Etat sur les entreprises publiques. A cet égard, l'année 1998 est marquée par une réforme profonde des organes assurant ce contrôle.

A.- LES OPÉRATIONS RETRACÉES PAR LE COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE N° 902-24

Depuis la loi de finances initiale pour 1997, ce compte est le support budgétaire unique des opérations de privatisation et de cessions de participations minoritaires.

1.- Les recettes tirées des cessions de titres

Des encaissements particulièrement importants en 1997.

Alors que la loi de finances initiale pour 1997 avait évalué à 27 milliards de francs les recettes du compte d'affectation spéciale n° 902-24 " Comptes d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de société ", les encaissements constatés ont largement dépassé ces prévisions, avec pas moins de 59,31 milliards de francs.

L'essentiel des recettes provient des opérations de privatisation, pour un montant de 53,81 milliards de francs. Les cessions de participations retracées par la ligne 02 de recettes du compte ont, quant à elles, atteint 3,25 milliards de francs. Malgré ces encaissements très importants, un versement du budget général de 2,24 milliards de francs a dû être effectué à partir du chapitre 54-90 du budget des Charges communes. Opéré le 1er décembre 1997, il était destiné à financer une dotation en capital au profit de l'Etablissement public de réalisation de défaisance (EPRD).

Parmi les recettes tirées des cessions de titres, 10,1 milliards de francs ont été encaissés à la suite de la cession de 24,9 millions de titres Elf Aquitaine détenus par l'ERAP, opérée fin 1996 et dont le produit a été imputé sur l'exercice 1997. Par ailleurs, 946 millions de francs ont été retirés des cessions de titres Bull, dont la principale opération est retracée dans le tableau ci-après.

Cette dernière cession est de nature quelque peu hybride, puisqu'elle constitue une vente de participation minoritaire pour l'Etat, lequel ne détenait plus directement que 37% de l'entreprise depuis 1995, mais représente en même temps la privatisation réelle de la société, puisque les actionnaires publics, c'est-à-dire l'Etat et France Télécom, sont passés de 55,1% à 36,8% du capital.

La part la plus conséquente des recettes de cessions de titres résulte de l'ouverture du capital de France Télécom.

Entamée le 7 octobre 1997, cette opération a rencontré un très large succès, puisque l'offre à prix ferme auprès des particuliers a été sursouscrite plus de 2,9 fois, tandis que le placement auprès des investisseurs institutionnels l'a été plus de vingt fois. Suite à cette ouverture du capital, France Télécom est alors devenue la première capitalisation boursière française, avec 206,5 milliards de francs, contre 203,6 milliards de francs pour Elf Aquitaine.

Au total, l'Etat a cédé 20,9% du capital de l'entreprise, auxquels s'ajoutent 2,3% cédés aux salariés. La recette nette tirée de l'opération s'élève à 41,13 milliards de francs.

Un recul sensible prévu pour 1998 et 1999.

Pour 1998, la loi de finances avait prévu 28 milliards de francs de recettes de cessions de titres.

CESSIONS DE TITRES BULL EN 1997

Opérations

Textes
réglementaires

Modalités

Prix de
cession (en francs)

Date du
règlement

Recette brute
(en millions de francs)

Frais et commissions (en millions de francs)

Recette nette
(en millions de francs)

Composition du capital après cession

(prix minimum de cession fixé par la commission de la privatisation :

22 francs).

Capital avant cession :

Etat : 37%

FR Télécom : 17%

Nec : 17%

IBM : 0,8%

Motorola : 17%

DNP : 3,3%

Public : 3,9%

Salariés : 4%

Décret

n° 94-195

du 08.03.1994

Arrêté du
19.12.1996

Cession de gré à gré 9.952.114 actions

· 2.705.432 actions à NEC CORPORATION

· 2.705.432 actions à TECHNOLOGY INVESTMENTS

· 4.541.250 actions à DAI NIPPON PRINTING CO LTD


Cession à France Télécom de 2.705.432 actions

Cession aux salariés de 1.105.790 actions

Total




22,00 F

22,00 F

22,00 F

22,00 F

22,00 F




25.02.1997

25.02.1997

25.02.1997

25.02.1997

25.03.1997

219








59

24



302

 

219








59

24



302

(participation et droits de vote confondus)

Etat : 30,5%

FR Télécom : 18,7%

Nec : 18,7%

IBM : 0,7%

Motorola : 18,7%

DNP : 5,8%

Public : 3,4%

Salariés : 3,5%

(prix minimum de cession fixé par la commission de la privatisation :

33,20 francs).

Décret

n° 94-195

du 08.03.1994

Arrêté du
22.04.1997

Cession de 17.100.000 actions

· 3.078.000 actions par offre à pris ferme

· 13.122.000 actions cédées à l'occasion d'un placement en France et sur le marché financier international, garanti par un syndicat bancaire

· 900.000 actions cédées par un placement complémentaire

Total




36,00 F


38,00 F

38,00 F




07.05.1997


07.05.1997

07.05.1997




111


499

34

644




7


16

1

24




104


483

33

620

(au 30.05.1997)

Etat : 18,2%

FR Télécom : 18,6%

Nec : 18,6%

Motorola : 18,6%

DNP : 5,8%

Public : 14,9%

Salariés : 5,4%

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

PRODUITS DE LA CESSION DES TITRES FRANCE TÉLÉCOM

Opération

Textes réglementaires

Modalités

Nombre actions cédées

Prix unitaire (en francs)

Date du règlement

Recette brute
(en millions de francs)

Commissions (en millions de francs)

Recette nette
(en millions de francs)

Composition du capital après cession

 

Décret n° 97-13

du 13.01.1997

O P F

105.500.000

182,00

24.10.1997

19.201

1.050

18.151

 
   

Placement global garanti

103.500.000

187,00

24.10.1997

19.354

591

18.763

Au 24.10.1997 :

Capital avant cession

Arrêté du

Placement complémentaire

16.000.000

187,00

18.11.1997

2.992

73

2.919

- Etat 76,8%

100% Etat

06.10.1997

Cession aux salariés

- au prix d'OPF : 352.814 actions

- avec un rabais de 20% : 24.647.186 actions

  - paiement comptant : 1.579.421 actions

  - paiement échelonné (30%) : 23.067.765 actions

25.000.000

182,00

145,60

43,68

08.12.1997

08.12.1997

08.12.1997

64

230

1.007

 

64

230

1.007

- Institution 10,35%

- Public 10,55%

- Salariés   2,3%

   

TOTAL

250.000.000

   

42.848

1.714

41.134

 

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Conduite dans un contexte boursier plutôt difficile, l'ouverture du capital de la Caisse nationale de prévoyance (CNP), opérée en septembre et octobre dernier, a pour but, tout en maintenant l'établissement dans le secteur public, d'organiser son capital autour d'actionnaires-partenaires et de lui donner les moyens de son développement. L'arrêté du 23 septembre 1998, pris après avis de la Commission des participations et des transferts, a prévu les modalités du secteur au transfert privé d'une participation minoritaire de l'Etat.

Environ 22% du capital du premier assureur-vie de France ont été cédés.

Destinée aux particuliers, l'offre à prix ferme a été largement sursouscrite, la demande étant plus de six fois supérieure au montant des titres initialement offert et de quatre fois par rapport à l'offre finale, qui a été portée à 13.841.772 actions par prélèvement sur la part des investisseurs institutionnels et sur celle des titres réservés aux salariés et non souscrits. Le placement global garanti destiné aux investisseurs institutionnels a été, quant à lui, souscrit près de sept fois au prix de 553 francs.

Au terme de cette introduction en bourse et de la recomposition du capital, la part du secteur public dans le capital de la CNP devrait être au minimum de 61% et sa nouvelle composition serait ainsi ventilée : Caisse des dépôts et consignations 40%, public 22,5%, La Poste 20% et groupe Caisse d'épargne 12,5%.

Au total, le produit de l'opération devrait s'élever à 7,2 milliards de francs.

S'agissant de la cession, annoncée le 20 juillet dernier, de 5% du capital de France Télécom détenus par l'Etat ainsi que la vente de 2% de son capital à Deutsche Telekom, le Gouvernement a décidé de n'engager l'opération que lorsque l'instabilité des marchés financiers ne remettra plus en question les intérêts patrimoniaux de l'Etat.

A l'issue de cette opération, la part de l'Etat dans l'opérateur français devait être ramenée de 75% à 62%, en raison de l'augmentation de 5% du capital de France Télécom, dont le principe avait déjà été annoncé lors de l'introduction en bourse.

RECETTES DE PRIVATISATION DE 1993 À 1998

(en millions de francs)

 

Recettes

Imputation budgétaire

 

Brutes

Nettes

Recettes brutes

Frais et commissions

1993

47.559

45.587

29.559 CAS(a) n° 902-24
18.000 BG (b) ligne 210

1.292 CAS n° 902-24
680 BG

1994

61.782

60.446

11.782 CAS n° 902-24
50.000 BG ligne 210

600 CAS n° 902-24
736 BG

1995

21.098

20.325

14.500 CAS n° 902-24
6.598 CAS n° 902-27

501 CAS n° 902-24
272 CAS n° 902-27

dont :

       

- BNP - Privatisation

444

444

3 CAS n° 902-24
441 CAS n° 902-27

 

- ELF Aquitaine - Privatisation

275

275

275 CAS n° 902-24

 

- UAP - Privatisation

373

373

373 CAS n° 902-24

 

- SEITA - Privatisation

5.779

5.567

5.579 CAS n° 902-24

212 CAS n° 902-24

- Usinor-Sacilor - Privatisation

10.487

10.088

7.458 CAS n° 902-24
3.029 CAS n° 902-27

283 CAS n° 902-24
116 CAS n° 902-27

- Bull - Ouverture minoritaire du capital

600

594

600 CAS n° 902-24

6 CAS n° 902-24

- Rhône-Poulenc - Privatisation

56

56

10 CAS n° 902-24
46 CAS n° 902-27

 

- Pechiney - Privatisation

2.861

2.706

2.861 CAS n° 902-27

155 CAS n° 902-27

- Renault - Ouverture minoritaire du capital

218

218

218 CAS n° 902-27

 

1996

13.184

12.792

13.184 CAS n° 902-24

392 CAS n° 902-24

dont :

       

- SEITA - Privatisation

46

46

46 CAS n° 902-24

- UAP - Privatisation

494

494

494 "

 

- Pechiney - Privatisation

818

788

818 "

30 CAS n° 902-24

- AGF - Privatisation

9.273

8.921

9.273 "

352 CAS n° 902-24

- Renault - Privatisation

2.292

2.001

2.292 "

 

- Rhône-Poulenc - Privatisation

69

69

69 "

- Usinor-Sacilor - Privatisation

169

169

169 "

 

1997 (c)

53.811

52.033

52.811 CAS n° 902-24

1.778 CAS n° 902-24

dont :

       

- ERAP - Cession de titres

10.092

10.092

10.092 CAS n° 902-24

 

- BULL - Privatisation

278

278

278 "

 

- AGF - Privatisation

210

179

210 "

31 CAS n° 902-24

- Usinor-Sacilor-Privatisation

225

225

225 "

 

- France-Télécom - Ouverture du capital

42.848

41.134

42.848 "

1.714 "

1998

6.793

6.759

6.793 CAS n° 902-24

34 CAS n° 902-24

dont :

       

- AXA/UAP - Cession de titres

518

518

518 CAS n° 902-24

 

- Péchiney - Cession de titres

2.275

2.265

2.275 "

10 CAS n° 902-24

- AGF - Cession de titres

530

530

530 "

 

- AGF - Privatisation

279

279

279 "

 

- SEITA - Cession de titres

746

740

746 " 

6 "

- Total - Cession de titres

829

827

829 "

2 "

- SFP - Remboursement trop versé

1.200

1.200

1.200 "

 

Total général

204.227

197.942

129.629 CAS n° 902-24
68.000 BG ligne 210
6.598 CAS n° 902-27

4.597 CAS n° 902-24
1.416 BG
272 CAS n° 902-27

(a) Compte d'affectation spéciale.

(b) Budget général.

(c) Ligne de recette 01 du compte n° 902-24, modifiée par la LFI 1997.

(d) Ligne de recette 01 du compte n° 902-24, modifiée par la LFI 1998.

Source : tableau construit à partir des informations fournies par le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.

En 1999, les recettes de cessions de titres diminueraient sensiblement, passant à 17,5 milliards de francs.

Les principales opérations annoncées sont constituées par l'opération précitée d'ouverture du capital de France Télécom, devant ramener la part de l'Etat à 62%, par l'ouverture du capital d'Air France et par la récupération des disponibilités de GAN-SC (via une réduction de capital) consécutives à la cession du CIC et de GAN-SA et ne constituant pas le gage de garanties.

On rappellera que lors de son audition par la commission des Finances, de l'Economie générale et du Plan, M. Christian Sautter, Secrétaire d'Etat au Budget, a indiqué que le produit de la privatisation du Crédit lyonnais serait directement affecté au désendettement de l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR), conformément aux demandes de la Commission européenne. Cette dernière a en effet souhaité que le produit de cette privatisation permette de réduire directement le coût de l'opération de défaisance.

2.- Des dépenses consacrées très majoritairement aux dotations en capital

·   Comme l'indique le tableau ci-après, l'année 1997 est caractérisée par un montant particulièrement important de versements au titre des dotations en capital.

Les recettes du compte n° 902-24 ont en effet été affectées à cet objet à hauteur de 59,15 milliards de francs.

Le secteur financier public a absorbé un peu moins de la moitié de ces versements, avec :

- 13,5 milliards de francs pour l'EPFR ;

- 9,17 milliards de francs au titre de la souscription à l'augmentation du capital du GAN, en novembre 1997 ;

- 3,44 milliards de francs pour l'Etablissement public de réalisation de défaisance (EPRD) ;

- 850 millions de francs pour la SOFARIS.

L'essentiel des dotations a contribué à la recapitalisation du secteur industriel public, selon la répartition suivante :

- 11 milliards de francs au titre de la recapitalisation de Thomson Multimédia ;

- 8 milliards de francs pour GIAT-Industries ;

- 8 milliards de francs pour Réseau ferré de France ;

- 2,6 milliards de francs pour Charbonnages de France.

En 1998, les dépenses enregistrées sur le compte n° 902-24 se sont élevées à 5,89 milliards de francs et concernent avant tout le rachat de titres GAN (4,46 milliards de francs) et une dotation en capital à la SFP (850 millions de francs).

Ces montants relativement faibles s'expliquent par le rythme d'encaissement peu soutenu des recettes de cessions de titres.

Selon les informations fournies par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, les besoins des entreprises publiques en dotations en capital sont estimés à 64 milliards de francs sur les deux années 1998 et 1999. Ils concernent principalement le secteur financier (près de 30 milliards de francs), les transports (23 milliards de francs) et le secteur minier (5 milliards de francs) : respectivement, et pour l'essentiel, ce seront donc les structures de défaisance financière, RFF, Charbonnages de France et EMC.

Votre Rapporteur regrette que des estimations plus détaillées ne lui aient pas été fournies s'agissant des besoins individuels des entreprises concernées, alors qu'ils sont sans doute d'ores et déjà connus sinon avec précision, au moins en ordre de grandeur.

DOTATIONS EN CAPITAL VERSÉES DEPUIS 1993

(en millions de francs)

 

Dotations versées en 1993

Dotations versées en 1994

Dotations versées en 1995

Dotations versées en 1996

Dotations versées en 1997

Dotations versées en 1998

I.- AUDIOVISUEL ET COMMUNICATION

           

FR2

294

255

       

FR3

209

5

       

TSFE

 

83

       

SEPT

734

5

       

SFP

465

200

250

350

 

850

SOFIRAD

       

80

 

Total

1.702

548

250

350

80

850

II.- INSTITUTIONS FINANCIÈRES

           

BDPME

           

CEPME - BPBME

500

   

278

178

 

SOFARIS

 

190

130

400

850

 

GAN

       

9.174

4.460 (e)

COMPAGNIE FINANCIÈRE HERVET

600

750

       

SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT

715

326

1.060

858

   

SPBI SNC

3.500

 

10

     

FIN BNP

151

         

EUSTACHE

 

600

       

EPRD

   

4.907

1.340

3.440

 

EPFR

   

2.838

1.162

13.500

 

Capital risque CDC

         

300

CFD

       

1.000

 

Total

5.466

1.866

8.945

4.038

28.142

4.760

III.- INDUSTRIE

           

CGMF

800

1.200

150

1.775

375

 

AÉROSPATIALE

2.000

         

AIR FRANCE

1.500

6.680

6.820

5.000

   

EMC

500

 

250

250

250

 

CEA

1.340

 

356

250

350

 

CADEC

   

6

44

11

 

CFNR

   

10

     

CHARBONNAGES DE FRANCE

351

 

81

 

2.605

 

GIAT INDUSTRIES

     

3.753 (a)

8.000

 

SODERAG

   

99

76

64

 

SNECMA

750

         

SNCF

1.800

         

SNPE

300

         

THOMSON

       

11.000

 

BULL

4.500

2.500

600

 

243

 

USINOR SACILOR

278

400

20

     

RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE

       

8.000

 

Total

14.119

10.780

8.392

11.148

30.898

0

DIVERS

7

34

14

73

31

283

TOTAL GÉNÉRAL

21.294 (b)

13.228 (c)

17.601 (d)

15.609

59.151

5.893

(a) Dont 3.716 millions de francs à partir du chapitre 54-90 du budget des Charges communes et 38 millions de francs à partir du compte n° 902-24.

(b) Dont 2.488 millions de francs à partir du compte de commerce n° 904-09.

(c) Dont 1.617 millions de francs à partir du compte n° 904-09.

(d) Dont 3.251 millions de francs à partir du compte n° 904-09

(d) Dont 52 millions de francs à partir du compte n° 904-09.

(e) Rachat de titres GAN.

Source : Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.

·   Une partie des dépenses enregistrées par le compte n° 902-24 est relative aux frais de privatisation.

Depuis 1996, ce compte a été le seul support comptable utilisé pour retracer les dépenses afférentes aux ventes de titres.

Auparavant, comme l'indique le tableau ci-après, le compte n° 902-27 " Compte d'affectation des produits de cessions de titres du secteur public au désendettement de l'Etat " a également servi à cet effet, tandis qu'une large part de ces frais a été imputée, en 1993 et 1994, sur le chapitre 37-03 " Etudes " du budget des Charges communes.

On notera que ces frais ne font l'objet d'une évaluation initiale, au sein du compte n° 902-24, que depuis la loi de finances pour 1997. Par ailleurs, comme le note la Cour des comptes dans son rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1995, l'évolution du rapport entre les frais apparaissant dans les écritures du budget général ou des comptes d'affectation spéciale et le produit brut des cessions de titres ne peut être considérée comme représentative de la variation du coût des privatisations. Les montants imputés sur les comptes d'affectation spéciale ou le budget général ne constituent que la participation de l'Etat, une autre partie étant directement supportée par l'entreprise ou certains de ses actionnaires en fonction de critères de répartition déterminés, depuis 1993 et la privatisation de Rhône-Poulenc, par des conventions de partage des frais signées entre l'Etat et les sociétés. L'évolution des règles de partage en fonction des spécificités de chaque opération rend donc délicates les comparaisons pluriannuelles.

Par-delà ces précautions de méthode, l'évolution des frais liés aux privatisations est largement liée à la nature des opérations, celles impliquant une cession importante au public ayant généralement un coût plus élevé, compte tenu notamment des campagnes publicitaires. Ainsi, l'ouverture du capital de France Télécom en 1997 a généré des frais importants, à hauteur de 1,71 milliard de francs, soit 4% de la recette brute encaissée.

LES FRAIS LIÉS AUX CESSIONS DE TITRES DEPUIS 1993

 

Recettes

FRAIS ET COMMISSIONS

 

brutes
(en millions de francs)

En millions de francs

En % des recettes brutes

1993

47.559

1.972

(dont : - 1.292 CAS n° 902-24
- 680 BG)

4,1

1994

61.782

1.336

(dont : - 600 CAS n° 902-24
- 736 BG)

2,2

1995

21.098

773

(dont : - 501 CAS n° 902-24
- 272 CAS n° 902-27)

3,7

1996

13.184

392

(CAS n° 902-24)

3

1997

53.811

1.778

(CAS n° 902-24)

3,3

1998

6.793

34

(CAS n° 902-24)

0,5

Totaux

204.227

6.285

(dont : - 4.597 CAS n° 902-24
- 1.416 BG

- 272 CAS n° 902-27)

3,1

Source : Tableau construit à partir des informations fournies par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Une bonne part de ces frais de privatisation est liée à l'intervention d'audits ou de banques conseils, demandées par l'Etat dans le cadre de la préparation des opérations sur le capital ou la structure d'un groupe public, d'une cession partielle d'actifs ou d'une privatisation.

Les recrutements de banques conseils de l'Etat pour les opérations de privatisation se font par appel d'offres après envoi d'un cahier des charges.

Les dossiers retenus sont alors examinés par un comité de sélection composé de deux représentants de la direction du Trésor, d'un conseiller d'Etat et d'un membre de la Cour des comptes, et présidé par un membre de la Commission des participations et des transferts. A la suite des auditions, un compte-rendu est adressé au ministre qui décide du choix du candidat proposé.

Votre Rapporteur souhaite connaître les versements effectués pour chaque opération, au profit des établissements sélectionnés. Il déplore n'avoir pas reçu de réponse chiffrée précisément affectée. Les interventions des banques conseils ont été imputées, soit sur le chapitre 37-03 " Etudes " du budget des Charges communes soit sur le compte n° 902-24 " Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ", soit sur le compte n° 904-09 " Gestion de titres du secteur public et apports et avances aux entreprises publiques ", qui a été clôturé fin 1996. Les écritures du compte n° 902-24 ne permettent donc de fait de reconstituer ces versements qu'avec une précision imparfaite. Il n'est ainsi seulement possible à votre Rapporteur que de reproduire ici la liste des établissements choisis pour les opérations de cessions qui a été fournie par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie à titre de réponse.

AUDITS ET CONSEILS DEMANDÉS PAR L'ETAT DEPUIS 1993

Année

Entreprises concernées

Objet de l'opération

Conseil du Gouvernement

1993

UAP

Entrée de WINTERTHUR au capital de l'UAP

BANEXI

 

Banque HERVET

Accroissement de la participation minoritaire du CCF au capital de la Banque HERVET

LAZARD

 

CLF

Privatisation

PARIBAS

 

TGV Est

Etude de faisabilité

CLF

 

TOTAL

Cession d'actions de l'Etat

PARIBAS

 

BNP

Privatisation

LAZARD

 

RHONE-POULENC

Privatisation

INDOSUEZ

 

RENAULT

Rapprochement des groupes RENAULT et VOLVO (abandonné)

CCF

 

BANQUE HERVET

Privatisation

UBS

 

AGF

Reclassement de l'autocontrôle

ARJIL

 

UAP

Entrée de SUEZ au capital de l'UAP

LAZARD

 

BULL

Evaluation du groupe

BANEXI

 

ELF AQUITAINE

Privatisation

CRÉDIT LYONNAIS

 

UAP

Privatisation

PARIBAS

1994

THOMSON

Evaluation du groupe (juin 94)

ROTHSCHILD et CIE

 

AIR FRANCE

Cession de la participation dans les hôtels MERIDIEN

LEHMAN BROTHERS

 

AIR FRANCE

Restructuration du capital

INDOSUEZ

 

CRÉDIT LYONNAIS

Evaluation (novembre 94)

PARIBAS

 

AGF

Privatisation

CCF et JP MORGAN

 

BULL

Privatisation

BANEXI

 

RENAULT

Ouverture du capital

CNCA et ROTSCHILD

 

CNP ASSURANCES

Ouverture du capital

ABN AMRO

1995

SEITA

Privatisation

CRÉDIT LYONNAIS

 

USINOR SACILOR

Privatisation

PARIBAS

 

CRÉDIT LYONNAIS

Evaluation du déroulement du plan de restructuration (février 95)

PARIBAS

 

BFCE

Cession de la participation des AGF et du CRÉDIT LYONNAIS

CIE FIN de ROTHSCHILD

 

CGMF

Privatisation

DEMACHY-WORMS

 

COFIROUTE

Avenant à la concession COFIROUTE

INDOSUEZ

 

TRAPIL

Cession de la participation de l'Etat

CRÉDIT NATIONAL

 

GAN

Plan de redressement du GAN

MORGAN STANLEY

 

BULL

Privatisation

BANEXI

 

RMC

Cession participation de la SOFIRAD dans RMC

CRÉDIT NATIONAL

 

PÉCHINEY

Privatisation

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE et GOLDMAN SACHS

 

SFP

Evaluation perspectives d'évolution SFP

OBC

1996

S M C

Privatisation

ARJIL

 

CIE FIN UECIC

Ouverture du capital au GAN

WARBURG

 

TOTAL

Cession de la participation de l'Etat

B. ROTHSCHILD et Cie

 

THOMSON

Privatisation

B. ROTHSCHILD et Cie

 

A G F

Privatisation

CCF et JP MORGAN

 

AEROSPATIALE

Perspectives d'évolution

MARS & CO

 

B C E O M

Cession de la participation de l'Etat

CIE IND ET FIN CONCORDE

Année

Entreprises concernées

Objet de l'opération

Conseil du Gouvernement

1996

RENAULT

Privatisation

ROTHSCHILD et Cie
CREDIT AGRICOLE

 

FRANCE TELECOM

Privatisation

Cabinet WINTER

 

Secteur Public

Bilan consolidé

MAZARS et GUERARD

 

GIAT

Projet de restructuration

MOQUET BORDE avocats

 

AEROSPATIALE/DASSAULT

Rapprochement

SOCIÉTÉ GENERALE

 

FRANCE TELECOM

Privatisation

LEHMAN BROTHERS

 

SNECMA

Audit stratégique

BOSSARD CONSULTANTS

 

AUTOROUTES

Evolution des sociétés concessionnaires

BNP et BANEXI

 

ERAP

Cession de la participation de l'ERAP dans ELF AQUITAINE

B. ROTHSCHILD et Cie

 

THOMSON

Evaluation des titres Crédit Lyonnais détenus par THOMSON

MORGAN GRENFEL

 

CREDIT LYONNAIS

Etude sur la restructuration (octobre 96)

GOLDMAN SACHS

 

S N C F

Création de l'établissement public en charge des infrastructures ferroviaires et de leur financement

C C F

 

SDR PICARDIE LORDEX

Liquidation de la SDR

CREDIT NATIONAL

 

CREDIT FONCIER DE FRANCE

Etude sur la situation du CFF

PARIBAS

 

BANQUE HERVET

Privatisation

Cie FIN. E. de ROTHSCHILD

 

AIR FRANCE

Fusion AIR FRANCE et AIR FRANCE EUROPE

INDOSUEZ

 

Participations minoritaires

Cessions

CREDIT LYONNAIS

 

BULL

Privatisation

C P R

 

LES NEIGES

Dissolution

CALAN RAMOLINO

 

Guide du Représentant de l'Etat

Assistance

FRANCIS LEFEVRE et KPMG

 

S F P

Procédure commission européenne

ABN AMRO

 

GAN UIC

Assistance sur l'audit de l'UIC

KPMG Audit

 

FRANCAISE DES JEUX

Evolutions possibles de la société

MARS et CO

1997

SDR LORDEX

Evaluation des actifs

CABINET BARBIER FRINAULT

 

GAN

Privatisation

SBC WARBURG

 

SDR PICARDIE LORDEX

Liquidation de la SDR (prolongation de la mission)

ST DOMINIQUE FINANCES

 

CREDIT LYONNAIS

Plan de restructuration

GOLDMAN SACHS

 

R M C

Evolutions possibles du groupe

C C F

 

CESIA

Privatisation

Cie FINANC. CONCORDE

 

BULL

Ouverture du capital

CREDIT AGRICOLE / INDOSUEZ

 

FRANCE TELECOM

Ouverture du capital

PARIBAS et DEUTSCHE MORGAN GRENFEL

 

CAISSE FRANÇAISE DE DEVELOPEMMENT INDUSTRIEL

Examen des opérations traitées dans le cadre de la convention de 1983

MAZARS et GUERARD

 

CAISSE D'EPARGNE ET CREDIT MARTINIQUAIS

Modalités d'un versement des CE à l'Etat ; location-gérance du Crédit Martiniquais

CALAN RAMOLINO

1998

CREDIT FONCIER DE FRANCE

Cession

PARIBAS

 

UNION IND. DE CREDIT (UIC)

Cession

BANKERS TRUST

 

THOMSON CSF

Privatisation

ROTHSCHILD

 

ERAMET

Evaluation de l'indemnité due à ERAMET au titre de l'échange des massifs miniers de POUM et KONIAMBO

CREDIT LYONNAIS

 

S M C

Privatisation

LAZARD

 

AERONAUTIQUE

Restructuration

ROTHSCHILD et Cie BANQUE

 

SCETAUROUTE

Diversification du capital

C C F

 

GAN

Offre publique de retrait

WARBURG

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

B.- DES RELATIONS QUI NE SE LIMITENT PAS AU COMPTE D'AFFECTATION DES RECETTES DE CESSIONS DE TITRES

1.- Les recettes non fiscales provenant des entreprises publiques

Les entreprises publiques fournissent à l'Etat actionnaire un certain nombre de recettes non fiscales, retracées par trois lignes du budget général. Le tableau ci-après récapitule ainsi les dividendes retirés du secteur financier et non financier ainsi que les intérêts des dotations en capital.

ÉVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES ISSUES DU SECTEUR PUBLIC DEPUIS 1993

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998 révisé

PLF 1999

Dividendes
dont :
- entreprises financières
(a)
- entreprises non financières
(b)

7.147,4

2.570,4
4.577

14.767,2

6.275,2
8.492

11.336,8

2.366,8
8.970

10.008

1.471,1
8.536,9

8.064,6

965
7.099,6

11.043

2.851
8.192

8.928

2.075
6.853

Intérêts des dotations en capital (c)

2.216,4

2.216,4

2.213,5

2.216,4

1.912,4

1.919

1.925

Total

9.363,8

16.983,6

13.550,3

12.224,4

9.977

12.962

10.853

(a) Ligne 110.

(b) Ligne 116.

(c) Ligne 407.

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

L'évaluation révisée pour 1998 fait apparaître une forte croissance de ces recettes (+29,9%), imputable en particulier en raison de phénomènes conjoncturels tels que le report du dividende dû par France Télécom au titre de 1997 sur l'exercice 1998. Comme de coutume, les évolutions sont très différentes selon les lignes étudiées.

·   La ligne 110, qui retrace le produit des participations de l'Etat dans des entreprises financières, voit ses recettes continuer à fluctuer fortement d'un exercice à l'autre, puisqu'elles passent de 965 millions de francs à 2.851 millions de francs.

Par rapport aux évaluations initiales, l'estimation révisée enregistre une forte croissance, due principalement à un résultat meilleur que prévu de la Caisse des dépôts et consignations. Le produit encaissé au titre de cette dernière passerait ainsi de 436 millions de francs en 1997 à 850 millions de francs en 1998. On rappellera que ce quasi-dividende représente, depuis 1990, 25% du résultat net comptable de l'activité pour compte propre, après déduction des actions d'intérêt général expressément demandées par le ministre des Finances au nom du Gouvernement.

La forte progression du dividende versé par la Banque de France avait, quant à elle, été anticipée dans la loi de finances initiale et résulte de la persistance de l'effet de la hausse du dollar sur les résultats de la banque centrale.

Pour 1999, le produit de la ligne 110 connaîtrait un certain tassement, avec une prévision de 2,07 milliards de francs.

·   S'agissant des entreprises non financières, dont le produit est retracé pour partie par la ligne 116, après un ressaut important prévu par l'évaluation révisée pour 1998, les ressources devraient continuer à diminuer en 1999 (- 16,3%), prolongeant ainsi la tendance observée depuis plusieurs années.

Si la loi de finances pour 1998 avait prévu un montant total de 6,78 milliards de francs, ce dernier devrait atteindre 8,19 milliards de francs en définitive, principalement en raison d'une réévaluation du versement de France Télécom. On rappellera que France Télécom a été transformée en société anonyme par la loi n° 96-660 du 26 juillet 1996. En conséquence, cette entreprise nationale ne devait acquitter de dividende qu'après la clôture de ses comptes annuels, impliquant ainsi un report sur 1998 du versement prévu dû au titre de 1997. Compte tenu des résultats meilleurs que prévus, ce dividende a été réévalué de 21,9%.

Pour 1999, l'évaluation proposée s'élève à 6,85 milliards de francs, compte tenu d'une hypothèse de dividende de France Télécom revue à la baisse.

·   Les intérêts des dotations en capital et des avances d'actionnaire accordées par l'Etat versés par ces mêmes entreprises sont retracés par la ligne 407, dont le produit est stable, comme à l'accoutumée. En effet, pour les deux principales entreprises, à savoir EDF et GDF, les conditions de rémunération sont fixées dans le cadre de contrats conclus avec l'Etat. Ainsi, pour EDF, le taux d'intérêt fixe est de 3%, pour la période 1997-2000, au lieu de 5% précédemment.

2.- Améliorer le contrôle exercé par l'Etat sur la gestion des entreprises publiques

·   Les relations entre l'Etat et les entreprises publiques sont, pour une large part, celles qui existent entre toute entreprise et son actionnaire, telles qu'elles sont définies par le droit commercial commun, auxquelles se sont ajoutées des relations spécifiques de contrôle, dans le respect du principe de l'autonomie de gestion.

Les autorités de tutelle s'abstiennent donc a priori de toute intervention dans la gestion courante de l'entreprise. En pratique, les ministres chargés des tutelles technique et financière définissent les orientations stratégiques pour chaque entreprise au travers d'une lettre de mission qui est adressée aux présidents des entreprises à l'occasion de leur nomination et aux étapes importantes de la vie de la société. Dans le cas des entreprises en situation de monopole, le principe d'autonomie s'est concrétisé par la procédure des contrats de plan ou d'objectifs.

·   A plusieurs reprises, le contrôle exercé par les représentants de l'Etat s'est révélé défaillant en ne permettant pas d'anticiper des sinistres financiers particulièrement importants.

La réforme et l'amélioration des procédures de contrôle apparaissent donc impératives. Suite aux questions de votre Rapporteur sur les initiatives prises à cet effet, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a fourni un certain nombre de réponses s'agissant, d'une part, du renforcement de la compétence des représentants de l'Etat et, d'autre part, de la réforme de la Direction du Trésor.

Ainsi, un " guide du représentant de l'Etat au sein des conseils d'administration des sociétés anonymes " élaboré par le ministère des Finances, avec l'assistance du bureau Francis Lefebvre et de KPMG Fiduciaire de France, a été diffusé fin 1997 aux représentants de l'Etat qui siègent dans les conseils d'administration de 88 sociétés anonymes et, pour information, à ceux des 22 établissements publics à caractère industriel et commercial les plus importants.

Par ailleurs, un programme de formation composé d'un " cycle initial " de trois journées visant à sensibiliser le représentant de l'Etat à ses responsabilités et d'un cycle de " journées d'approfondissement " est apparu comme le nécessaire complément du Guide.

Un premier " cycle initial " destiné aux hauts fonctionnaires du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie qui occupent des fonctions de direction ou équivalentes (directeurs, chefs de service, sous-directeurs, inspecteurs généraux des finances et chefs de mission du service du contrôle d'Etat) et qui siègent dans les conseils des sociétés anonymes ou de certains établissements publics, en qualité de représentant de l'Etat ou de commissaire du Gouvernement, a été organisé en juillet 1998 et animé par le cabinet Arthur Andersen.

Enfin, dans le cadre de la réforme de la direction du Trésor structurée dorénavant autour de trois services, à côté d'un " Service du financement de l'Etat et de l'économie " et d'un " Service des affaires européennes et internationales ", un " Service des participations " a été mis en place, afin d'assurer de façon efficace la fonction de l'Etat actionnaire à l'égard des entreprises publiques des secteurs financier et non financier.

Selon les informations fournies par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie " le Service des participations assurera les fonctions suivantes :

- définition de la stratégie de l'Etat actionnaire, le cas échéant en liaison avec l'ensemble des administrations concernées ;

- suivi et contrôle des entreprises publiques ;

- restructuration des entreprises publiques en difficulté ;

- suivi et contrôle des défaisances ;

- conduite des opérations en capital relatives aux participations de l'Etat ;

- respect des principes du gouvernement d'entreprise au sein du secteur public ;

- gestion des représentants de l'Etat et de leur formation ;

- relations avec les organismes communautaires et internationaux sur la gestion des entreprises publiques.

Ce service ne sera pas organisé en sous-directions de façon à permettre une mobilisation plus souple des moyens adaptés à l'urgence et à l'importance des dossiers. Chaque opération de restructuration ou d'ouverture du capital d'une entreprise publique sera pilotée par le chef du service ou un des deux sous-directeurs " chef de projet " qui fera appel aux collaborateurs des bureaux concernés et choisis en fonction de la nature de l'opération. [...]

Ce service assure le rôle d'actionnaire des entreprises publiques dans le secteur des assurances et des banques alors qu'un autre service, celui du financement de l'Etat et de l'économie, assure la tutelle de ce secteur. "

III.- UNE AMÉLIORATION CONFIRMÉE DES RÉSULTATS DES ENTREPRISES PUBLIQUES

Pour la seconde année consécutive, la situation d'ensemble des entreprises publiques s'améliore.

L'hétérogénéité du secteur public incite toutefois à aborder avec les réserves d'usage ce jugement général, chaque entreprise possédant des spécificités très marquées. Pourtant, il reste possible d'étudier les évolutions par grandes catégories, même si des particularismes peuvent se manifester en leur sein.

Compte tenu de la variation considérable du périmètre des entreprises publiques du secteur financier, mais aussi en raison de l'ampleur de leurs pertes accumulées et de la complexité des dossiers, votre Rapporteur attachera une importance toute particulière à l'étude de ces établissements.

A.- LES GRANDES ENTREPRISES NATIONALES POURSUIVENT LEUR REDRESSEMENT

·   Pour la seconde année consécutive, le chiffre d'affaires de l'ensemble des grandes entreprises nationales (GEN) croît fortement, avec + 5,4% contre + 4% en 1996. Au total, leur chiffre d'affaires consolidé atteint 638,26 milliards de francs. Toutes les entreprises de cette catégorie connaissent une croissance de leur chiffre d'affaires, à deux exceptions près. Ainsi, Charbonnages de France poursuit son déclin, tandis que le chiffre d'affaires d'EDF a connu une baisse atypique de 2,1%. En effet, en 1997, la douceur climatique exceptionnelle a réduit la consommation d'électricité d'environ 7 TWh, contractant les ventes d'énergie, en France comme à l'étranger, de 0,9%. Ces conditions climatiques défavorables, couplées à une baisse des tarifs, sont à l'origine de la diminution du chiffre d'affaires de l'exercice de 4,1 milliards de francs.

Ces deux contre-performances, de nature très différente, n'altèrent toutefois pas le résultat d'ensemble, tiré par le chiffre d'affaires de la SNCF (+ 23%) et de France Télécom.

Sur la période 1996-1998, l'opérateur public a, en effet, développé de façon considérable ses activités mobiles domestiques (Itinéris, Ola, Mobicarte), ainsi que sa présence internationale par le biais de Global One et de l'obtention de licences fixes et/ou mobiles dans de nombreux pays européens (Wind en Italie et Energis au Royaume-Uni, avec Deutsche Telekom et un électricien local, Casema aux Pays-Bas, Mobistar en Belgique, Panafon en Grèce). Ces deux types d'activités constituent dorénavant les principaux relais de croissance de France Télécom, dont le chiffre d'affaires pour 1997 s'est inscrit à 156,73 milliards de francs, soit une hausse de 3,6% par rapport à l'exercice 1996. Cette hausse est essentiellement portée par les mobiles, dont le chiffre d'affaires s'est accru de plus de 50% en un an pour atteindre 17 milliards de francs. Les produits de la téléphonie fixe, qui représentent près des deux tiers des revenus de France Télécom, ont pour leur part diminué de 2 milliards de francs, à 100 milliards de francs ; cette évolution s'explique par les baisses tarifaires intervenues en mars et octobre 1997 (soit, en cumulé, - 39% sur les communications nationales et - 37% sur les communications internationales) qui n'ont été que partiellement compensées par une hausse des communications (+ 6,4%) et une hausse du coût des abonnements (+ 29%).

·   Alors que le résultat net des GEN s'était encore dégradé en 1996, l'exercice 1997 marque un tournant. Ainsi, à une perte de 15,23 milliards de francs succède un bénéfice de 3 milliards de francs.

Pour l'essentiel, ce sont les bénéfices d'EDF (4,14 milliards de francs), de GDF (4,54 milliards de francs) et surtout de France Télécom (14,85 milliards de francs), qui permettent à cette catégorie d'obtenir un tel résultat, d'ensemble.

Outre les pertes de Charbonnages de France, qui continuent à s'accroître, Réseau ferré de France (RFF) a dégagé une perte de 14,1 milliards de francs. Ses principales ressources d'exploitation sont les redevances d'infrastructure (5,91 milliards de francs) et la contribution de l'Etat aux charges d'infrastructures (11,82 milliards de francs). Les charges d'exploitation comprennent notamment la rémunération versée au gestionnaire de l'infrastructure déléguée (16,8 milliards de francs), les dotations aux amortissements du réseau ferré (5,54 milliards de francs). En 1997, les charges financières de l'établissement se sont par ailleurs élevées à 10,08 milliards de francs.

LES GRANDES ENTREPRISES NATIONALES

ÉVOLUTION DU CHIFFRE D'AFFAIRES CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Aéroports de Paris (ADP)

6.055

6.237

6.597

6.923

7.194

7.321

Charbonnages de France

7.956

8.884

8.536

8.270

7.977

7.680

Compagnie nationale du Rhône

1.793

1.677

1.634

2.121

1.699

1.808

EDF

177.460

183.590

183.336

190.423

194.045

189.943

France Télécom

122.625

127.005

142.585

147.820

151.259

156.731

GDF

49.121

49.121

47.137

52.431

58.929

60.343

RATP

16.861

16.638

17.894

17.287

18.393

18.873

La Poste

75.803

75.446

83.454

83.024

86.658

89.822

SNCF

77.182

73.988

76.464

73.588

79.099

97.194

Réseau ferré de France

-

-

-

-

-

8.551

Total

534.736

542.686

567.637

581.887

605.233

638.266

RÉSULTAT NET CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

ADP

558

357

473

346

410

415

Charbonnages de France

- 1.200

- 2.920

- 517

- 4.277

- 4.885

- 6.169

Compagnie nationale du Rhône

1

- 73

65

- 5

- 10,4

- 74

EDF

1.540

1.416

1.354

1.004

2.547

4.137

France Télécom

3.306

4.804

9.912

9.163

2.107

14.853

GDF

2.086

1.641

2.628

2.161

2.775

4.537

RATP

- 39

42

93

- 610

- 138

- 51

La Poste

117

- 1.220

199

- 1.125

- 614

58

SNCF

- 3.220

- 7.697

- 8.442

- 16.488

- 17.424

- 606

Réseau ferré de France

-

-

-

-

-

- 14.099

Total

1.673

- 3.650

5.755

- 10.201

- 15.232

3.001

DETTES FINANCIÈRES NETTES

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Aéroports de Paris (ADP)

5.373

6.276

6.354

6.995

6.879

7.244

Charbonnages de France

25.317

25.119

25.033

28.339

30.073

32.100

Compagnie nationale du Rhône

4.521

4.684

3.957

3.502

2.275

1.910

EDF

205.282

196.933

175.585

160.014

142.158

130.717

France Télécom

110.840

104.476

100.456

84.797

106.640

100.992

GDF

20.791

16.821

13.272

11.719

7.797

8.366

RATP

17.173

19.811

23.035

24.927

26.211

26.612

La Poste

22.237

31.806

22.268

32.670

29.373

15.786

SNCF

155.039

176.823

196.006

219.979

233.569

195.364

Réseau ferré de France

-

-

-

-

-

148.956

Total

566.573

582.749

565.966

572.942

584.975

668.047

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

·   Si l'endettement financier net des GEN a progressé de près de 14% entre 1996 et 1997, atteignant 668 milliards de francs, les évolutions sont extrêmement différenciées d'une entreprise à l'autre. Les unes poursuivent leur désendettement (EDF, GDF, France Télécom, La Poste ...), d'autres voient leur endettement financier s'alourdir, tout particulièrement dans le cas de RFF, du fait de la réalisation des programmes d'investissements.

B.- LES ENTREPRISES DU SECTEUR CONCURRENTIEL NON FINANCIER : UNE EMBELLIE À CONFIRMER

·   Traditionnellement sensibles à la conjoncture économique, ces entreprises ont largement profité de l'amélioration de cette dernière : leur chiffre d'affaires consolidé s'est élevé à 280,23 milliards de francs, soit + 5,7% contre + 4,9% en 1996. L'embellie est particulièrement sensible pour Aérospatiale (+ 10,6%) et pour Air France (+ 8,1%).

S'agissant du résultat net, l'amélioration est spectaculaire : à une perte d'ensemble de 4,89 milliards de francs en 1996 a succédé un bénéfice de 1,1 milliard de francs, en raison de la réduction des pertes de Thomson ainsi que du rétablissement des résultats d'Air France et d'Aérospatiale.

Les chiffres fournis à votre Rapporteur ne tiennent cependant pas compte de la très récente modification des résultats de GIAT-Industries en 1997, intégrant une provision pour restructurations de 3 milliards de francs. La perte de cette société anonyme détenue à 100% par l'Etat atteint dès lors 3,46 milliards de francs.

Cette situation très préoccupante nécessite d'étudier plus en détail l'évolution de l'entreprise. Sur la période 1992-1997, GIAT-Industries a, en effet, enregistré 20,4 milliards de francs de pertes, pour un chiffre d'affaires cumulé d'environ 51 milliards de francs. Le contrat de vente de chars Leclerc liant l'entreprise aux Emirats arabes unis représente environ 7 milliards de francs de pertes. Selon les informations fournies par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, le reste des pertes " est dû soit à d'autres contrats déficitaires de moindre importance, soit aux résultats d'une diversification malheureuse, soit encore à l'ensemble des surcoûts et surmoyens que supporte GIAT-Industries et que ne couvrent pas les contrats avec l'armée de terre française ".

Ainsi, GIAT-Industries a acquis la société belge FN Herstal, alors en faillite, au début des années 1990. Cette acquisition, qui s'intégrait à la politique de diversification menée alors, a coûté environ 2 milliards de francs (sous forme d'avances d'actionnaires, de dettes garanties, etc.) à l'entreprise française, qui n'a toutefois jamais été en mesure de redresser l'exploitation de sa filiale. La Société Herstal a été cédée, pour 1 franc, à la Région Wallonne, l'opération ayant été autorisée par le décret n° 98-517 du 24 juin 1998, pris sur avis conforme de la Commission des participation et des transferts.

On rappellera que les dotations en capital versées à GIAT-Industries depuis 1992 représentent 11,7 milliards de francs, l'essentiel des versements ayant été effectué à compter de 1996 : 3,7 milliards de francs en avril 1996, 3,7 milliards de francs en septembre 1997 et 4,3 milliards de francs en février 1998. L'entreprise estime qu'un montant complémentaire d'environ 10 milliards de francs est nécessaire sur la période 1999-2002 ; une très large partie de ce montant devrait être nécessaire d'ici le début de l'année 1999 pour reconstituer les fonds propres à hauteur de la moitié du capital social.

Faisant suite à un premier " plan d'adaptation industriel et social " (PAIS) en 1993, un " plan de retour à l'équilibre " (PRE) a été établi au début de l'année 1996 pour permettre à l'entreprise de retrouver l'équilibre opérationnel en 1998. Ce plan, qui a permis une première réduction des effectifs, passés de 15.000 en 1996 à 10.600 en juin 1998, n'a toutefois pas conduit au redressement escompté de l'exploitation de l'entreprise et un nouveau plan de restructuration, le " plan stratégique économique et social " (PSES), a été présenté en juillet 1998. Il prévoit le départ de 3.400 personnes supplémentaires entre 1999 et 2002 et la fermeture de trois sites (Rennes, Salbris et Le Mans).

S'agissant d'Air France, l'exercice 1996-1997 traduit la poursuite du redressement du groupe. La compagnie nationale Air France enregistre ainsi un résultat net positif de 200 millions de francs. En revanche, Air France Europe a enregistré des pertes avec un résultat négatif de près de 700 millions de francs. Le chiffre d'affaires du groupe Air France s'est établi à 56,16 milliards de francs, en augmentation de 5,5% par rapport à l'exercice précédent. Alors que les charges de personnel ont été maîtrisées, les consommations intermédiaires ont augmenté de 10%. Le résultat d'exploitation s'établit à 580 millions de francs et la baisse des charges financières liée à la diminution de l'endettement ainsi que la contribution des sociétés mises en équivalence, permet de limiter le déficit net revenant au groupe à - 146,7 millions de francs.

L'exercice 1997-1998 a été marqué par un retour à un résultat positif du groupe Air France. Le résultat social retraité atteint ainsi 1,87 milliard de francs sur l'exercice. Air France a bénéficié d'une conjoncture favorable, avec notamment une progression du chiffre d'affaires de 8,1% (correspondant à un chiffre d'affaires de 60,72 milliards de francs), une amélioration du taux de remplissage des avions, et donc de la recette unitaire. Les conséquences financières de la grève des pilotes de juin 1998 peuvent être évaluées à environ un milliard de francs en résultat net. Cette consolidation du redressement d'Air France devrait permettre de réaliser l'ouverture du capital dans de bonnes conditions, a fortiori alors même qu'un accord salarial est intervenu dans l'entreprise en octobre 1998, apaisant singulièrement le climat social interne, et offrant de vraies perspectives à cet égard.

L'ouverture du capital de la Compagnie est en effet prévue avant la fin de l'année 1998, si les conditions de marché le permettent. Une tranche de 20% du capital devrait être cédée au public, tandis que l'offre aux salariés et la mise en place d'un échange salaires-actions avec une catégorie de salariés, qui s'ajoute aux opérations d'échange salaires-actions de 1994, conduiront à la mise en place d'un actionnariat salarié important. L'Etat devrait en tout état de cause garder la majorité du capital à l'issue de l'opération.

Thomson CSF, Thomson Multimédia (TMM) et Thomson SA ont dégagé en 1997 un résultat net de, respectivement, + 2,1 milliards de francs, - 2,8 milliards de francs et - 2,2 milliards de francs pour un chiffre d'affaires de, respectivement, 38,5 milliards de francs, 38,1 milliards de francs et 76,5 milliards de francs. Au premier semestre 1998, TMM a dégagé un résultat d'exploitation positif de 64 millions de francs (pour un résultat net négatif à hauteur de 260 millions de francs).

Ces données soulignent l'accroissement de la rentabilité de Thomson CSF et le net redressement de Thomson Multimédia, dont les comptes, encore marqués par d'importantes provisions pour restructuration en 1997, dégagent un résultat d'exploitation positif sur le premier semestre de l'année en cours.

LES ENTREPRISES DU SECTEUR CONCURRENTIEL NON FINANCIER

ÉVOLUTION DU CHIFFRE D'AFFAIRES CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Aérospatiale

52.256

50.094

48.563

49.226

50.900

56.293

Air France

57.215

55.157

55.055

53.252

56.161

60.716

COGEMA

22.600

24.170

26.431

30.611

34.427

32.657

EMC

15.717

14.804

15.720

16.842

18.016

19.834

GIAT

11.099

9.212

7.671

8.339

8.400

6.285

SNECMA

22.838

19.566

18.922

17.995

18.709

23.055

SNPE

4.213

4.159

4.343

4.379

4.596

4.884

Thomson

70.989

67.505

74.421

71.819

73.766

76.509

Total

256.927

244.667

251.126

252.463

264.975

280.233

RÉSULTAT NET CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Aérospatiale

- 2.380

- 1.424

- 483

- 981

812

1.418

Air France

- 3.266

- 8.476

- 1.536

- 2.410

- 147

1.874

COGEMA

507

699

841

973

977

1.042

EMC

- 534

- 959

- 631

- 561

- 483,8

- 1.292

GIAT

- 489

-1.155

- 2.920

- 10.290

- 2.100

- 455

SNECMA

- 794

- 804

- 2.278

- 988

- 280,4

715

SNPE

- 67

- 317

149

29

39

49

Thomson

- 544

- 3.030

- 2.163

- 2.719

- 3.697

- 2.244

Total

- 7.567

- 18.166

- 9.021

- 16.947

- 4.880,2

1.107

DETTES FINANCIÈRES NETTES

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Aérospatiale

16.550

13.287

7.629

6.506

2.931

939

Air France

28.298

35.303

29.304

21.695

16.933

16.178

COGEMA

- 1.426

3.231

1.880

- 216

- 8.108

- 8.295

EMC

6.852

6.961

6.378

7.020

5.899

6.164

GIAT

2.036

- 1.123

- 890

922

1.660

- 2.763

SNECMA

7.743

5.982

3.378

2.340

5.532

1.503

SNPE

1.682

1.483

1.162

1.222

1.289

1.192

Thomson

17.556

19.368

21.441

28.270

26.983

7.467

Total

79.291

84.492

70.282

67.759

53.119

22.385

Source : Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.

Au premier semestre 1998 a été achevée la procédure de privatisation de Thomson CSF, annoncée par le Gouvernement le 13 octobre 1997. Le capital de Thomson CSF, qui était auparavant détenu directement et indirectement à 58% par Thomson SA et à 42% par le public, est désormais réparti, à la suite des opérations d'apports d'actifs privés rémunérées en titres Thomson CSF, de la façon suivante : Thomson SA (40%), Alcatel (15,8%), Dassault Industries (5,8%), Aérospatiale (3,9%), public (34,5%, dont environ 1,5% pour les salariés de l'entreprise).

Thomson CSF détient par ailleurs 49% de la société Alcatel Space, détenue à 51% par le groupe Alcatel et regroupant les activités satellites d'Aérospatiale, de Thomson CSF et d'Alcatel.

La dilution, en dessous de la majorité, de la participation de Thomson SA au capital de Thomson CSF a eu une conséquence en termes de représentation du secteur public au conseil d'administration de Thomson CSF. Les fonctionnaires en exercice ont été remplacés par des personnalités extérieures, désignées par le secteur public pour le représenter. En termes financiers, la structure de bilan de Thomson SA est en revanche inchangée.

S'agissant de Thomson Multimédia, le décret n° 98-952 du 26 octobre 1998 autorise le transfert d'une part minoritaire du capital de cette société. On rappellera que cette opération avait été annoncée dès le 30 juillet dernier par le Gouvernement. Dans le cadre d'une augmentation de capital, Alcatel, Microsoft, NEC et DirecTV devraient prendre chacun une participation de 7,5% dans TMM, dont le capital resterait majoritairement détenu par le secteur public.

Les performances d'Aérospatiale se sont très nettement améliorées depuis 1995, exercice qui a marqué la sortie de la crise du secteur aéronautique civil. Le chiffre d'affaires n'a cessé de progresser depuis, passant de 49,2 milliards de francs en 1995 à 50,9 milliards de francs en 1996 et 56,3 milliards de francs en 1997. Parallèlement, le résultat net est passé d'une perte de 981 millions de francs en 1994 à un bénéfice de 1,4 milliard de francs en 1997.

La structure de bilan du groupe s'est améliorée sur la période étudiée, avec une réduction importante de l'endettement net du groupe, qui ne représente plus, à la fin de 1997, que 15% des fonds propres (+ 6,4 milliards de francs fin 1997, montant qui demeure toutefois insuffisant), contre 150% en 1995.

Ces performances globales, qui s'inscrivent dans la moyenne du secteur, sont néanmoins le fruit d'une situation disparate selon les métiers : l'activité aéronautique civile a contribué pour une forte part des résultats sur la période 1995-97, tandis que le domaine " espace-défense " d'Aérospatiale a dû faire face à d'importants efforts d'adaptation, en particulier pour ce qui concerne le secteur des missiles.

Aucun changement n'est encore intervenu à ce stade dans la structure d'Aérospatiale en 1998, mais plusieurs projets sont en phase de mise en oeuvre :

- la réorganisation interne du groupe, passant par la filialisation des activités au sein de deux pôles (espace-défense d'une part, et aéronautique d'autre part) ;

- le transfert à Aérospatiale de la participation (46% du capital) détenue directement et indirectement par l'Etat dans le capital de Dassault Aviation, annoncé le 14 mai 1998 ;

- la fusion, annoncée le 23 juillet 1998, entre Aérospatiale et le pôle Matra Hautes technologies du groupe Lagardère, cette opération s'accompagnant d'une mise sur le marché d'une partie du capital d'Aérospatiale et emportant privatisation de l'entreprise.

Aucun changement n'est encore intervenu dans le capital d'Aérospatiale. Il n'est pas exclu que l'opération de transfert des titres Dassault Aviation puisse prendre effet en 1998. Elle contribuera à renforcer les fonds propres de l'entreprise et, au plan industriel, technologique et commercial, à rapprocher les deux avionneurs, civil et militaire, français.

S'agissant de la fusion avec Matra Hautes technologies, celle-ci n'aura vraisemblablement d'effet qu'à compter de l'exercice 1999. Par ailleurs, les modalités détaillées d'ouverture du capital et de mise sur le marché d'Aérospatiale sont encore à l'étude après les annonces du Gouvernement le 23 juillet dernier.

·   Enfin, l'endettement des entreprises publiques du secteur concurrentiel s'est réduit de façon sensible entre 1996 et 1997. Il est ainsi passé de plus de 53,12 milliards de francs à 22,38 milliards de francs. Le mouvement de désendettement des entreprises publiques concurrentielles, amorcé depuis 1994, s'est accéléré ainsi en 1996 et confirmé en 1997, la baisse des taux d'intérêt constatée en 1997 ayant bien évidemment constitué un facteur favorable à cette évolution.

C- UN SECTEUR FINANCIER PUBLIC TOUJOURS FRAGILE

1.- Un secteur des assurances en sensible amélioration

·   En matière d'assurances, l'indicateur pertinent pour étudier l'évolution de l'activité est constitué par l'agrégation des primes d'assurances et de réassurances. Comme l'indique le tableau ci-après, la progression de l'activité a ralenti, passant à  4,7% en 1997 contre 13% en 1996.

Les situations sont cependant des plus contrastées, la progression d'ensemble découlant des performances de la Caisse nationale de prévoyance, qui compensent le recul observé pour la Caisse centrale de réassurance et le GAN.

ACTIVITÉ DU SECTEUR PUBLIC DES ASSURANCES

(en millions de francs)

 

1994

1995

1996

1997

CNP

76.000

84.300

100.489

110.819

CCR

3.604

3.693

4.091

3.910

GAN

49.500

51.900

53.468

50.815

Total

129.104

139.893

158.048

165.544

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Le résultat net est, pour sa part, en très sensible amélioration : alors que les pertes s'élevaient à 3,81 milliards de francs en 1996, les bénéfices atteignent 2,2 milliards de francs en 1997. L'origine principale de ce rétablissement remarquable réside dans le fait que le GAN est passé d'une perte de 5,68 milliards de francs à un bénéfice de 284 millions de francs.

SECTEUR PUBLIC DES ASSURANCES : RÉSULTATS NETS

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

CNP

1.118

1.261

1.415

1.484

1.572

1.637

CCR

245

291

254

306

302

286

GAN

402

414

- 5.342

- 1.786

- 5.683

284

Total

1.765

1.966

- 3.673

4

- 3.809

2.207

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

L'évolution du secteur public des assurances ces dernières années est donc très largement liée à celle des comptes du GAN. Votre Rapporteur ne reviendra pas sur l'origine des pertes constatées par ce groupe, la question ayant été largement traitée dans son rapport sur la proposition de résolution de M. Georges Sarre et plusieurs de ses collègues (n° 498) tendant à la création d'une commission d'enquête sur les causes et les responsabilités dans les pertes enregistrées par le GAN SC et ses filiales entre 1992 et 1996  (6). Il souhaite cependant faire le point sur les évolutions intervenues depuis la parution de ce rapport, tout d'abord en ce qui concerne le GAN et la question connexe du CIC, ensuite s'agissant des suites judiciaires données à ce dossier.

Le CIC, établissement bancaire, ne fait pas partie du secteur public des assurances, mais, compte tenu de ses liens capitalistiques avec le GAN, il convient d'aborder ici sa privatisation, qui constituait un préalable à celle du GAN.

Après les bons résultats enregistrés en 1995, le groupe a poursuivi le redressement de sa rentabilité au cours de l'exercice 1996, avec un résultat net de 847 millions de francs, grâce à la bonne tenue de l'activité des banques régionales et la maîtrise des frais généraux. La progression de ces résultats s'est poursuivie en 1997, le résultat net s'élevant à 1,12 milliard de francs, malgré les efforts de provisionnement importants associés à un politique prudente de couverture du risque asiatique. Le groupe CIC s'est ainsi trouvé en position favorable pour aborder la privatisation.

La cession de l'UE-CIC avait été autorisée par le décret du 30 juillet 1996. Un premier appel d'offres lancé en août 1996 n'a pu aboutir à la cession, en raison des interrogations soulevées par le projet auprès des élus locaux et des salariés du CIC. C'est donc dans le cadre d'un plan global de restructuration du groupe GAN, approuvé par la Commission européenne le 30 juillet 1997, que l'opération de transfert au secteur privé a pu être à nouveau entreprise, le cahier des charges étant publié le 2 décembre 1997. La décision du ministre, sur avis conforme de la Commission des participations et transferts, de céder le CIC à la Banque fédérative du Crédit Mutuel a été prise le 14 avril 1998. Le CIC a été cédé au Crédit Mutuel pour un prix deux fois plus élevé que ceux qui étaient proposés lors de la première tentative de privatisation et dans le cadre d'un projet industriel et social pleinement respectueux de l'identité, de la cohésion et de l'ancrage régional du groupe.

La recette tirée de l'opération s'est élevée à 13,38 milliards de francs, pour 67% du capital cédé, et a été perçue par les actionnaires, c'est-à-dire GAN SA et GAN SC.

Après quatre années de pertes dues à l'immobilier d'origine bancaire (UIC et défaisance) et à l'assurance dommage, le GAN a renoué en 1997 avec les bénéfices en dégageant un résultat positif de 647 millions de francs avant prise en compte de l'impact de la cession de l'UIC (et de l'UIS) et de 284 millions de francs après prise en compte de cet impact.

Ce résultat bénéficiaire a pu être obtenu grâce à un retour aux bénéfices de l'assurance dommage.

La loi n° 93-923 du 19 juillet 1993 a autorisé la privatisation de la Société centrale du Groupe des Assurances nationales. La réalisation de cet objectif a nécessité au préalable la mise en oeuvre d'un plan de restructuration du groupe, fondé d'une part sur une aide de l'Etat à sa recapitalisation, d'autre part une réorganisation en trois pôles (l'immobilier d'origine bancaire, avec l'UIC et l'UIS, la banque avec le CIC, l'assurance avec GAN SA) et une cession successive des différents pôles ainsi constitués.

Dans ce cadre, l'UIC et l'UIS ont fait l'objet d'une cession à un consortium constitué de Goldman Sachs et de General Electric Capital Corporation en mai 1998, pour un prix de 375 millions de francs pour l'UIC et, pour l'UIS, sur la base d'un prix de 3,7 milliards de francs.

Le cahier des charges permettant la cession de gré à gré sur appel d'offres de GAN SA a été publié le 18 février 1998. L'objectif recherché par la cession était de procéder au transfert au secteur privé de GAN SA dans des conditions financières satisfaisantes et de doter cette société d'un actionnariat à même d'assurer son développement à long terme, dans le cadre d'un projet industriel et social respectant son identité et mettant en valeur ses atouts.

Sur avis conforme de la Commission des participations et des transferts, le ministre a sélectionné, parmi les candidats au rachat, Groupama SA et Swiss Life. Il a finalement désigné Groupama SA comme acquéreur de 87,1% de GAN SA le 1er juillet 1998.

Groupama a proposé les conditions financières les plus satisfaisantes pour l'Etat. Les prix proposés par les candidats étaient proches (17,25 milliards de francs pour Groupama contre 17,43 milliards de francs proposés par Swiss Life) mais les garanties demandées par Swiss Life étaient supérieures de 4 milliards de francs à celles requises par Groupama, ce qui rendait l'offre de ce dernier patrimonialement beaucoup plus avantageuse pour l'Etat.

Le montant de la recette de la cession a été versé à GAN SC. Cette société, qui a vendu la totalité de ses actifs, porte les garanties accordées pour la cession du CIC et de GAN SA et a pour seul actionnaire l'Etat depuis l'offre de retrait faite aux actionnaires minoritaires conformément à la réglementation boursière.

En réponse aux questions de votre Rapporteur sur les poursuites judiciaires engagées contre d'anciens dirigeants du GAN et sur l'état d'avancement de la procédure, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a fourni les informations suivantes :

" A la suite de la transmission au Parquet par la Cour des comptes de son pré-rapport sur l'UIC, une information judiciaire a été ouverte. Le GAN s'est constitué partie civile et a indiqué qu'il apporterait son entière collaboration à la justice.

Le Gouvernement a souligné son attachement à ce que toute la lumière soit faite et à ce que les responsabilités soient identifiées. Les ministres successifs de l'économie et des finances, Jean Arthuis puis Dominique Strauss-Kahn, ont demandé au Président de rechercher les origines du sinistre. Cette demande, autonome de la mission qu'achève actuellement la Cour des comptes, doit permettre au Gouvernement de disposer des éléments nécessaires pour engager d'éventuelles procédures à caractère pénal ou quasi-pénal, en particulier celles prévues par l'article L. 313-7-1 du code des juridictions financières.

LA SOCIÉTÉ CENTRALE DU GAN UN AN APRÈS LE PLAN DE RESTRUCTURATION

1.- Juillet 1997 : la Commission européenne approuve le plan de restructuration qui se traduit par la réorganisation du groupe GAN en trois pôles sous GAN SC : l'immobilier (UIC et engagements sur la défaisance), le CIC et GAN SA.

ETAT

ETAT

23%

82,35%

80,47%

GAN SC

GAN SC

dettes de la défaisance


Bâticrédit

en capital

en garantie

prêts

en capital

en garantie

45 %

CIC

UIC

100 %

48%

GAN SA-Assurance

2.- Juillet 1998, GAN SC a cédé tous ses actifs.

GAN SA

cédé en juillet 1998
à Groupama
(au prix de 19,8 milliards de francs pour 100% du capital)

UIC

cédé en juin 1998
avec l'UIS au consortium GEC-Goldman Sachs
(au prix de 375 millions de francs pour 100% du capital)

CIC

cédé en avril 1998
à la BFCM
(au prix de 20 milliards de francs pour 100% du capital
)

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

La procédure prévue à l'article L. 313-7-1 est une procédure grave, qui ne doit être engagée que si un certain nombre de présomptions sont réunies quant au comportement des anciens dirigeants de l'entreprise et permettent d'envisager une issue conclusive à cette procédure. Dans le cas inverse, l'utilité des procédures de ce type pourrait être mise en doute et le trouble serait jeté sur le GAN, au moment où sa récente privatisation lui permet d'envisager de consolider son redressement et de se développer de façon stable et durable.

Il est dans ce contexte préférable de s'appuyer sur les conclusions des travaux de la Cour des comptes qui devraient être disponibles dans les prochaines semaines pour engager, en parallèle à l'instruction judiciaire en cours sur l'UIC, la procédure prévue à l'article L. 313-7-1 du code des juridictions financières sur les faits postérieurs à son adoption (loi du 28 novembre 1995) ou sur les autres motifs d'incrimination relevant de la Cour de discipline budgétaire et financière ".

Votre Rapporteur note que le rapport particulier sur l'UIC a été examiné le 8 juillet par la Première chambre de la Cour des comptes et souhaiterait donc savoir quelles sont les suites que le Gouvernement entend lui donner.

2.- Les résultats très contrastés du secteur bancaire public

Les deux tableaux ci-après récapitulent l'évolution du produit net bancaire et des résultats nets des banques publiques.

ÉVOLUTION DU PRODUIT NET BANCAIRE DES BANQUES PUBLIQUES

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Crédit Lyonnais

45.384

53.604

44.456

43.355

44.509

46.020

CIC-UE

17.690

17.090

16.265

16.561

17.131

17.746

CEPME

1.710

1.711

1.538

1.582

1.561

1.724

Banque Hervet

1.132

1.148

1.018

955

1.022

1.040

SMC

1.385

1.364

1.074

1.072

1.390

1.209

Total

67.301

74.917

64.351

63.525

65.613

67.739

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

BANQUES PUBLIQUES : RÉSULTAT NET CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Crédit lyonnais

- 1.848

- 6.898

- 12.102

13

202

357

CIC-UE

116

380

457

625

847

1.123

CEPME

- 215

- 732

- 461

- 256

- 632,5

17

Banque Hervet

- 179

- 1.203

52

54

70

76

SMC

- 454

- 296

- 1.244

- 859

- 9

- 3.090

Total

- 2.580

- 8.749

- 13.298

- 423

477,5

- 1.517

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Le produit net bancaire (PNB) poursuit son redressement entamé en 1996. Pour 1997, il atteint 67,74 milliards de francs, soit une croissance soutenue de 3,2% (3,3% en 1996). A l'exception de la Société marseillaise de crédit (SMC), tous les établissements ont connu une augmentation de leur PNB.

S'agissant des résultats nets, les mêmes constatations peuvent être effectuées : à l'exception de la SMC, dont les pertes sont supérieures à trois milliards de francs, les établissements bancaires publics ont sensiblement redressé leur rentabilité.

S'agissant de la SMC, selon les informations fournies par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, les comptes de l'exercice 1997 font ressortir une perte nette consolidée de 3,1 milliards de francs venant entériner les recommandations des audits diligentés au début de l'année 1998 par la nouvelle direction de la banque. Il a été ainsi constitué 3,2 milliards de francs de dotations nettes aux provisions, dont les origines principales sont l'apurement définitif sur les risques des crédits consentis aux professionnels de l'immobilier, les créances douteuses et contentieuses, les filiales de diversification et le passif social.

Le Gouvernement a décidé le 21 avril dernier de relancer le processus de cession de la SMC par vente de gré à gré. La banque Lazard Frères & Cie a été la banque conseil de l'Etat pour cette opération.

En effet, l'adossement de la SMC à un partenaire solide et disposant du savoir-faire indispensable pour mener à bien la restructuration de la banque s'est avéré être la seule solution lui permettant de retrouver un avenir. Pour mémoire, la banque connaît des difficultés profondes depuis plusieurs années. L'Etat est ainsi déjà intervenu à hauteur de 2,9 milliards de francs sur la période 1993-1996.

Le 12 juin dernier, la Banque Chaix (groupe CCF) a signé avec l'Etat le contrat de cession de la SMC, pour un montant de 10 millions de francs. Cet accord restait subordonné à une décision favorable de la Commission européenne sur l'ensemble des aides d'Etat versées à la SMC. La Commission a approuvé l'ensemble de l'opération de cession le 14 octobre dernier. Cette dernière a par ailleurs reçu un avis conforme de la Commission des participations et des transferts le 15 octobre. Aussi, la cession définitive a pu intervenir le 23 octobre (7), après une ultime recapitalisation par l'Etat à hauteur de 2,91 milliards de francs (pour solde de tout compte, et pour assurer le respect de la réglementation prudentielle au 31 décembre 1997).

L'évolution du Crédit Lyonnais proprement dit ne doit pas occulter celle du Consortium de réalisation (CDR), qui a fait l'objet d'une importante réforme. Cette dernière ayant été présentée en détail par le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie à votre commission des Finances le 16 décembre 1997, votre Rapporteur se bornera à fournir les éléments chiffrés qui lui ont été transmis s'agissant de cette structure de cantonnement.

Les principaux indicateurs d'activité du CDR, depuis sa mise en place en 1995, sont retracés par le tableau ci-après.

EVOLUTION DES RÉSULTATS DU CDR

(en milliards de francs)

 

Origine

1995

1996

1997

Actifs à réaliser

186

158

109

74

Taux de décroissance (en % du stock initial)

-

- 15%

- 25%

- 19%

Taux de récupération (prix de cession/valeurs d'origine)

-

80%

68%

89%

Résultats

-

- 21,4

- 23,6

- 4,4

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Au total, fin 1997, le CDR a donc réalisé près de 60% des actifs qui lui avaient été transférés en application du protocole du 5 avril 1995. La perte cumulée de la défaisance sur trois exercices approche 50 milliards de francs. La perte globale de la défaisance, évaluée à 100,2 milliards de francs fin 1996, a été réestimée à 96,5 milliards de francs fin 1997.

Les résultats récents du Crédit Lyonnais témoignent, quant à eux, d'une nette amélioration des conditions d'exploitation de la banque. En dépit de la réduction du périmètre d'activité, le PNB a été stabilisé, et s'établit en légère progression sur la période.

Si le taux de provisionnement des créances douteuses s'est amélioré (de 62,5% à 65%), la charge nette des provisions sur risques individuels a baissé de 5,5 à 3,1 milliards de francs, témoignant d'un important effort de sélectivité des crédits.

Cet assainissement des conditions d'exploitation de la banque a permis de financer en 1997 d'importantes provisions exceptionnelles liées à la crise asiatique (3 milliards de francs) et aux conséquences de la décision de la Commission européenne du 20 mai 1998 (1,4 milliard de francs).

Par cette décision, la Commission a approuvé les aides d'Etat apportées par la France au Crédit Lyonnais en complément de celles autorisées en 1995 et validé le plan de restructuration de la banque présenté par les autorités françaises.

Les principaux points de l'accord sont les suivants :

- approbation des aides apportées par l'Etat pour maintenir la viabilité du Crédit Lyonnais, soit indirectement à travers l'accroissement des pertes du CDR par rapport à l'estimation initiale, soit directement à travers la neutralisation, jusqu'en 1999, du coût pour le Crédit Lyonnais du prêt accordé à l'EPFR ;

- réduction de la présence commerciale du Crédit Lyonnais, qui devrait atteindre 620 milliards de francs en valeur au bilan fin 1994, soit l'équivalent de la totalité des activités de la banque en Europe. Dans cette zone, si le Crédit Lyonnais se retirera bien totalement de la banque de détail, environ 100 milliards de francs d'actifs stratégiques (Londres, Francfort, Luxembourg, Suisse) seront conservés, en cohérence avec la stratégie internationale de la banque, qui conservera en outre des possibilités de gestion de trésorerie pour sa clientèle dans la zone euro. Ces 100 milliards de francs d'actifs européens seront compensés par des cessions équivalentes dans le monde ou en France ;

- privatisation du Crédit Lyonnais avant fin octobre 1999, l'Etat ne devant conserver à cette date que moins de 10% du capital ;

- préalablement à la privatisation, rachat, payé en actions, par le Crédit Lyonnais à l'EPFR, de la valeur de l'écart de 15% entre le taux de son prêt à l'EPFR et le taux de marché et de la valeur du produit de la clause de retour à meilleure fortune jusqu'en 2014. Ces opérations, effectuées sous le contrôle d'un expert indépendant, seront neutres pour le Crédit Lyonnais et accroîtront le niveau de la participation de l'EPFR au capital de la banque.

Le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a dévoilé le 29 octobre dernier la stratégie de privatisation du Crédit Lyonnais. La banque devrait être cédée au cours du premier semestre 1999, si les conditions de marché le permettent, par une offre publique de vente accompagnée de la constitution d'un groupe d'" actionnaires partenaires " (GAP) et d'une augmentation de capital de l'ordre de 8 milliards de francs. La part des investisseurs constituant le GAP devrait être inférieure à la minorité de blocage.

Enfin, votre Rapporteur ne peut manquer d'évoquer le dossier complexe du Crédit foncier de France (CFF). On rappellera que face aux difficultés sérieuses auxquelles cet établissement a été confronté, du fait des pertes importantes enregistrées en 1995, et afin notamment de préserver la sécurité de sa dette obligataire, tout en veillant à ce que l'intervention de l'Etat soit transparente, la Caisse des Dépôts et Consignations a mené, à la demande et pour le compte de l'Etat, une offre publique d'achat sur l'établissement le 4 octobre 1996.

Sans faire partie du secteur public de premier rang, le Crédit Foncier de France  est donc désormais de fait très étroitement lié au secteur public.

En 1997, le PNB consolidé du groupe s'est élevé à 4,06 milliards de francs, en diminution de 11% par rapport à 1996. Cette réduction est liée à la diminution des encours, notamment de prêts aidés, ainsi qu'à l'effet des remboursements anticipés et des renégociations de prêts. Les charges générales d'exploitation et dotations aux amortissements se sont contractées de 3,7%. La charge du risque a, quant à elle, poursuivi sa baisse. Elle s'établit à 964 millions de francs contre 1,72 milliards de francs en 1996. Elle traduit la politique d'assainissement poursuivie par la société. Le traitement actif des créances a notamment permis de réduire à nouveau les concours aux professionnels de l'immobilier de 32% en 1997.

Au total, le résultat consolidé part du groupe ressort à 855 millions de francs, après dotation au Fonds pour Risques Bancaires Généraux (FRBG) de 200 millions de francs. Hors éléments exceptionnels, plus-values et retraité d'autres éléments non récurrents (niveau élevé des indemnités de remboursements anticipés perçues en 1997 et recettes sur exercices antérieurs) et de la dotation au FRBG, le résultat consolidé 1997 atteint 365 millions de francs contre 323 millions de francs en 1996.

Depuis fin 1995, le ratio de solvabilité du groupe Crédit Foncier est progressivement revenu de 0,5% à 3,45% à la fin de 1997 (dont 1,76% de fonds propres durs). Au 31 décembre 1997, les fonds propres consolidés du Crédit Foncier de France  s'élèvent à 6,5 milliards de francs et les risques pondérés représentent 188 milliards de francs. Le besoin de recapitalisation à la fin de 1997 pour atteindre la norme minimale de fonds propres dite ratio Cooke (8%, dont 4% de fonds propres durs), est de 4,3 milliards de francs.

Jugeant que l'adossement du Crédit Foncier de France  à un groupe disposant de la surface financière et de la crédibilité suffisantes est une priorité, le Gouvernement a procédé à la recherche d'un repreneur de l'établissement. La procédure de cession du Crédit Foncier de France  est fondée sur le titre III de la loi du 6 août 1986 relative aux modalités des privatisations, l'établissement, dont la CDC est propriétaire, constituant une entreprise publique de second rang. En vertu de cette procédure, plus souple que celle prévue au titre II de la loi précitée, la cession est autorisée par décret, après avis conforme de la Commission des participations et des transferts.

La recherche d'un adossement, confiée par la CDC et le Crédit Foncier de France , en accord avec l'Etat, à la banque Deutsche Morgan Grenfell, est entrée dans une nouvelle phase avec l'ouverture, le 19 janvier 1998, des " salles de données ", qui a permis aux groupes français et étrangers ayant exprimé des marques d'intérêt pour une éventuelle reprise du CFF d'accéder à un niveau d'information plus approfondi sur l'établissement.

A l'issue de cette phase quatre offres de reprise du CFF ont été déposées le 22 avril, deux offres majoritaires - GMAC-BASS et General Electric Capital - et deux offres minoritaires - La Poste et AZUR GMF, d'une part, et les Caisses d'Epargne, d'autre part. Le consortium GMAC-BASS constituait, depuis le retrait de GEC, le 28 mai, le seul candidat à une reprise majoritaire du Crédit Foncier de France.

GMAC et BASS, candidats à la reprise de 70% du capital du CFF, ont présenté un tour de table avec les Caisses d'épargne (20%) et le Crédit commercial de France (10%). Le 24 juillet, le consortium a présenté aux représentants de la direction et des salariés du CFF son projet industriel et social de reprise de l'établissement.

Par un communiqué du 8 septembre 1998, le Gouvernement a annoncé qu'il était mis fin aux discussions engagées avec GMAC-BASS, " le projet social présenté par le consortium [étant] apparu insuffisamment précis " et les négociations ayant " montré l'impossibilité d'arriver à un accord équilibré, préservant les intérêts patrimoniaux des actionnaires actuels du Crédit Foncier de France  et de l'Etat ". Une nouvelle procédure d'adossement et de restructuration, préalable à la cession de l'entreprise, devra donc être mise en place, si comme semble le souhaiter la Caisse des Dépôts et Consignations, tel est le projet du Gouvernement.

Pour ne pas laisser durablement cette éminente entreprise dans l'incertitude, votre Rapporteur souhaite que le Gouvernement puisse préciser ses intentions aussi rapidement que possible.

CONCLUSION

Le secteur public est au carrefour d'importantes évolutions. Dans le grand marché intérieur européen, les services publics industriels et commerciaux se trouvent confrontés à une modification du cadre d'exercice de la concurrence : les conditions en ont certes changé, à l'image des diverses directives prises, mais le mouvement de fond est bien plus ancien, et n'est pas qu'européen. Il est mondial. De plus, bon nombre de ces services publics sont aussi confrontés aux formidables mutations que connaissent les technologies. Le secteur des télécommunications en est un exemple phare.

Confrontées au double défi de la technique et de la mondialisation des relations économiques, les entreprises des réseaux de service public sont sans doute celles qui connaîtront les évolutions les plus significatives. Plus ouvertes à d'autres partenaires ou à d'autres marchés, aux missions plus précisément définies, ces entreprises et leurs personnels, avec une garantie mieux affirmée et transparente de l'exercice de leurs missions de service public, vont connaître un cadre d'activité profondément rénové. Cette rénovation est indispensable, pour assurer l'avenir même de ces entreprises. Mais elle aura à être conduite dans le débat et la clarté, pour une concurrence saine et régulée objectivement, dans des conditions de coût qui préservent l'intérêt de ces entreprises, mais aussi celui de nos concitoyens. Les forces du marché sont fortes, mais leur maîtrise est essentielle. C'est pourquoi, nonobstant l'incontournable prééminence du rôle de l'Etat dans la définition des politiques à moyen et long terme, les choix qui sont à faire dans la mise en place d'instances de régulation seront particulièrement décisifs.

Votre Rapporteur se félicite par ailleurs de l'annonce faite par le Gouvernement, en réponse à un député, de mener à l'Assemblée nationale un débat dans les tout prochains mois sur l'évolution du secteur financier public et semi-public.

Toute information fournie à l'Assemblée sur ce qui concerne le secteur public rencontre le légitime intérêt des parlementaires. Au-delà des communications ponctuelles faites par le Gouvernement, ou des débats particuliers à l'image de celui annoncé, votre Rapporteur rappelle, s'agissant des entreprises publiques, qu'en vertu de l'article 164 de l'ordonnance n° 58-1374 du 30 décembre 1958 portant loi de finances pour 1959 (révisé par l'article 20 de la loi n° 94-679 du 8 août 1994 portant diverses dispositions d'ordre économique et financier) :

Sera également fourni chaque année au Parlement un rapport d'analyse de la situation économique, à la clôture du dernier exercice, des sociétés dont l'Etat détient directement plus de la moitié du capital et des établissements publics de l'Etat à caractère industriel et commercial. Ce rapport est établi à partir des comptes consolidés de ces sociétés et établissements qui seront transmis en annexes. Il permettra notamment d'apprécier la situation financière, y compris les engagements hors bilan, l'évolution globale et sectorielle de la valeur patrimoniale et des résultats de ces entreprises. "

Tout en se félicitant de la qualité et de la densité des réponses fournies par les services du ministère, et de leur diligence spécifique cette année, votre Rapporteur ne peut cependant que regretter que le rapport sus-nommé n'ait pas encore été transmis au Parlement. Il observe au demeurant que les comptes fournis antérieurement ne l'ont jamais vraiment été sous la forme prescrite par la loi.

Enfin, votre Rapporteur considère que pourrait être particulièrement utile pour l'analyse et le suivi du secteur public l'élaboration de comptes vraiment consolidés desdites entreprises globalement prises en considération. La connaissance du patrimoine de l'Etat que ce dernier doit à la Nation, et donc à ses élus, y gagnerait sans doute. Sans ignorer l'importance des travaux à conduire à cette fin, votre Rapporteur forme toutefois l'ardent v_u que les services du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie les inscrivent dans leurs préoccupations.

*

* *

EXAMEN EN COMMISSION

Au cours de sa séance du 19 octobre 1998, la Commission des Finances, de l'économie générale et du Plan a examiné, sur le rapport de M. Dominique Baert, Rapporteur spécial, les articles  51 à 58 relatifs aux comptes spéciaux du Trésor.

M. Dominique Baert, Rapporteur spécial, a tout d'abord noté que l'évolution de la charge nette des comptes spéciaux du Trésor continuait à être erratique d'un exercice à l'autre. Il a souligné que cette charge, dont le montant s'élevait à 4,6 milliards de francs en 1998, devait présenter, en 1999, un excédent atypique de 3,1 milliards de francs. Évoquant les opérations à caractère définitif des comptes d'affectation spéciale, il a expliqué qu'elles enregistraient un excédent de 3,44 milliards de francs, alors que ces comptes étaient traditionnellement à l'équilibre. Il a indiqué que, pour l'essentiel, cet excédent résultait de recettes supérieures aux dépenses s'agissant du Fonds pour le financement de l'accession à la propriété, tout en précisant qu'en raison de l'inscription de crédits supplémentaires sur le budget du Logement, le solde général n'était pas affecté par l'opération d'extinction progressive du compte. Il a considéré que la principale caractéristique du projet de loi de finances était précisément d'opérer d'importants transferts entre les comptes d'affectation spéciale et le budget général, puisque les actions financées par le Fonds de soutien aux hydrocarbures, ainsi qu'à terme celles du Fonds pour le financement de l'accession à la propriété, seraient retracées par le budget général.

Abordant les opérations temporaires, le Rapporteur spécial a remarqué que leur charge nette diminuait fortement par rapport à 1998, passant de 4,56 milliards de francs à 329 millions de francs, s'approchant ainsi de l'équilibre. Il a observé que ce mouvement provenait des évolutions du compte d'avance sur le montant des impositions locales, passant d'un déficit de 2,7 milliards de francs en 1998 à l'équilibre en 1999.

Traitant, ensuite, de l'évolution des recettes de cessions de titres, le Rapporteur spécial a rappelé que la loi de finances pour 1998 avait prévu 28 milliards de francs de recettes à ce titre. Il a noté qu'à la fin du mois de juillet, les ressources encaissées s'élevaient à 6,79 milliards de francs, dont 2,37 milliards de francs pour la cession de titres Péchiney, tandis que les cessions de titres Total avaient représenté 829 millions de francs et celle de titres SEITA 741 millions de francs. Il a indiqué que l'ouverture du capital de la Caisse nationale de prévoyance devrait procurer environ 7,2 milliards de francs. Il a précisé que les dépenses enregistrées sur le compte d'affectation des produits de cessions de titres s'étaient, quant à elles, élevées à 5,89 milliards de francs et concernaient avant tout le rachat de titres GAN (4,46 milliards de francs) et la SFP (850 millions de francs). Pour 1999, il a remarqué que les recettes de cessions de titres diminueraient encore, passant à 17,5 milliards de francs, les principales opérations annoncées concernant l'ouverture du capital de France Télécom ainsi que celle d'Air France et la récupération des disponibilités de GAN-SC. Il a rappelé que s'agissant des dotations en capital, les besoins des entreprises publiques étaient estimés à 64 milliards de francs sur les deux années 1998 et 1999 et concernaient principalement le secteur financier (près de 30 milliards de francs), les transports (23 milliards de francs) et le secteur minier (5 milliards de francs).

Évoquant, enfin, la situation du secteur public, il a relevé que les grandes entreprises nationales (GEN) poursuivaient leur redressement et a rappelé que le résultat net des GEN qui s'était encore dégradé en 1996, avait connu, en 1997, un tournant puisqu'à une perte de 15,23 milliards de francs succédait un bénéfice de 3 milliards de francs. S'agissant des entreprises du secteur concurrentiel et non financier, il a jugé que si une embellie semblait s'être manifestée, elle restait à confirmer. Il a précisé que leur résultat net s'était amélioré puisqu'à une perte d'ensemble de 4,58 milliards de francs en 1996 avait succédé un bénéfice de 1,1 milliard de francs, en raison avant tout du rétablissement des résultats d'Air France et d'Aérospatiale, ainsi que de la forte réduction du déficit de Thomson. Le Rapporteur spécial a toutefois noté que ces chiffres ne tenaient pas compte de la récente modification des résultats de GIAT-Industries en 1997, intégrant une provision pour restructurations de 3 milliards de francs. Il a constaté que le secteur financier public restait encore fragile. Il a souligné qu'au total, les banques publiques avaient enregistré une perte de 2,64 milliards de francs, succédant à celle de 368 millions de francs enregistrée en 1996. Il a toutefois noté que les résultats d'ensemble étaient affectés par les 3,09 milliards de francs de pertes de la Société marseillaise de crédit, les autres banques voyant leur résultat s'améliorer. Quant au secteur des assurances, il a indiqué que le résultat net était en sensible amélioration, les bénéfices atteignant 2,2 milliards de francs en 1997 après une perte de 3,81 milliards de francs en 1996.

Concluant son intervention, le Rapporteur spécial a souhaité que le Gouvernement soit en mesure de présenter, dans les délais requis, les rapports au Parlement concernant la mise en _uvre des privatisations et la situation du secteur public. Il a fait part de son souhait de voir à l'avenir se développer l'élaboration de comptes consolidés portant sur l'ensemble du secteur public.

M. Gilbert Mitterrand a interrogé le Rapporteur sur l'origine de la progression de 4,7% du produit de la redevance audiovisuelle ainsi que sur l'évolution récente des versements de la Russie au titre de l'indemnisation des porteurs d'emprunts russes.

M. Yves Tavernier, Président, a souhaité savoir si la Russie avait honoré ses engagements à cet égard.

Répondant aux intervenants, M. Dominique Baert, Rapporteur spécial, a indiqué que la croissance du produit de la redevance audiovisuelle s'expliquait en partie par une sous-estimation de la recette 1998, par une progression de l'assiette, due à de meilleures ventes de téléviseurs, et par un meilleur taux de recouvrement.

Il a indiqué que tous les engagements pris par la Russie avaient été respectés jusqu'à présent, notant que le versement d'août dernier avait été honoré sans défaillance. Il a rappelé qu'à ce jour, 1,2 milliard de francs avaient été versés, conformément au mémorandum d'accord conclu entre la France et la Russie le 26 novembre 1996. Il a évoqué la question de la rémunération des sommes encaissées par l'État, dont le produit profiterait aux bénéficiaires de l'indemnisation, indiquant que certaines pistes avaient pu être évoquées sans qu'une réponse définitive ait été encore apportée.

La Commission a ensuite procédé à l'examen des articles.

Article 51

Clôture du compte d'affectation spéciale n° 902-12 "Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés" (FSH).

Texte du projet de loi :

Le compte spécial du Trésor n° 902-12 " Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés " ouvert par l'article 82 de la loi de finances pour 1960 (n°59-1454 du 26 décembre 1959) est clos au 31 décembre 1998.

Les opérations en compte à cette date au titre du Fonds de soutien aux hydrocarbures et assimilés sont reprises au sein du budget général (Économie, finances et industrie).

Exposé des motifs du projet de loi :

Le Gouvernement a décidé de financer les interventions de l'État en vue de développer la recherche et la production d'hydrocarbures à partir du budget général. Ce changement d'imputation participe d'une volonté de limiter le champ des prélèvements affectés et de simplification de la fiscalité des carburants, l'accise additionnelle alimentant le fonds étant ainsi supprimée et intégrée à la taxe intérieure sur les produits pétroliers. Une dotation de 280 millions F (même montant qu'en 1998) sera inscrite au budget de l'industrie.

En conséquence, il est proposé de supprimer le compte d'affectation spéciale n° 902-12 qui supportait ces interventions.

Observations et décision de la Commission :

Cet article a pour objet de supprimer le compte d'affectation spéciale n° 902-12 retraçant les opérations du Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés (FSH), sans pour autant remettre en question l'utilité de ce fonds, dont les crédits seront désormais inscrits au budget de l'Industrie.

Il s'agit donc surtout d'un changement d'imputation budgétaire.

·   Créé par l'article 82 de la loi de finances pour 1960 (n° 59-1454), le compte retrace les interventions de l'Etat en vue de développer la recherche et la production d'hydrocarbures.

Les recettes qui lui sont affectées ont une double nature.

Il s'agit tout d'abord d'une accise additionnelle à la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), prévue par l'article 266 ter du code des douanes. Le tarif de cette accise est fixé à 0,39 centime par hectolitre depuis 1996.

Par ailleurs, la ligne 02 des recettes du comptes enregistre des remboursements d'aides, constitués des reversements effectués par les entreprises au titre de la valorisation interne et de la valorisation externe. La valorisation interne est représentative de la valeur ajoutée liée à l'amélioration des connaissances et du savoir-faire de l'entreprise qui résulte de la réalisation du programme de recherche et développement technologique aidé par le FSH ; son montant s'établit forfaitairement entre 15 et 45% du montant de l'aide reçue. La valorisation externe résulte de toute vente ou location de produit, de matériel, de techniques ou de procédés, de brevets ou licences, de prestations de services utilisant les techniques ou procédés élaborés dans le cadre d'un projet.

Le tableau ci-après récapitule l'évolution des recettes du FSH depuis 1992.

LES RECETTES DU FSH DEPUIS 1992

(en millions de francs)

             

1998

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Prévisions

Réalisations

(1)

Produit de la taxe

201,0

197,6

194

181

179,6

180,8

188

86,5

Remboursement des aides


78,9


87,7


85


76,7


100,1


75,2


92


13,5

Total

279,9

285,3

279

257,7

279,7

256

280

100

(1) Au 30 juin 1998.

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Les dépenses du compte sont retracées par le chapitre 01 " Encouragement au développement de la technologie pétrolière ". En effet, depuis 1984, aucune opération n'a été inscrite sur le chapitre 03 " Incitation à l'accroissement de l'effort d'exploration dans certaines zones et à l'adaptation de l'industrie pétrolière française ".

Les performances remarquables de l'industrie pétrolière française s'expliquent essentiellement par un bon niveau technologique, reconnu internationalement et régulièrement entretenu par la poursuite d'ambitieux programmes de recherche et développement. Le FSH y a beaucoup contribué et reste un outil utile au maintien et à l'amélioration de la compétitivité des entreprises françaises. La modification d'imputation comptable n'emporte aucune modification de fond s'agissant du fonctionnement et des missions de ce Fonds géré par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Accompagnant les mutations technologiques, le FSH s'est largement orienté vers les technologies de prospection et d'exploitation offshore à grande profondeur. L'action du FSH a par ailleurs permis de lancer une action concertée au niveau national dans le secteur du gaz naturel liquéfié (GNL).

Le tableau ci-après détaille l'évolution des dépenses du chapitre 01 du compte depuis 1992.

LES DÉPENSES DU FSH DEPUIS 1992

(crédits de paiement, en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998 (1)

Chapitre 01 : encouragement au développement de la technologie pétrolière


253,4


299,5


268


247,6


215,1


217,9


48,8

(1) Au 30 juin 1998.

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

·   La clôture du compte n'entraîne pas la suppression du FSH. L'objet de l'opération consiste à transférer vers le budget général les recettes et dépenses retracées par le compte, dont l'originalité ne paraît plus suffisamment déterminante pour maintenir la procédure d'affectation.

S'agissant des recettes, 180 millions de francs supplémentaires sont inscrits au titre de la TIPP en raison de l'intégration de l'accise additionnelle de 0,39 centime dans le barème des tarifs de la TIPP, opérée par l'article 18 du présent projet, adopté lors de la discussion de la première partie. Ce même article procède à la suppression de l'article 266 ter du code des douanes.

Par ailleurs, 100 millions de francs sont prévus pour 1999 en recettes non fiscales diverses (ligne 899), ce dernier montant étant représentatif des remboursements d'aides, précédemment retracés par la ligne 02 de recettes du compte.

Quant au financement des actions du FSH, il est désormais retracé par le chapitre 62-92 du budget de l'Industrie, pour un montant de 276 millions de francs.

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* *

La Commission a adopté l'article 51 sans modification.

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* *

Article 52

Modification des recettes du compte d'affectation spéciale n° 902-22 "Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France" (FARIF).

Texte du projet de loi :

I.- Au 1° de l'article 53 de la loi de finances rectificative pour 1989 (n°89-936 du 29 décembre 1989), les mots " - le produit de la taxe annuelle sur les locaux à usage de bureaux ; " sont remplacés par les mots " - le produit de la taxe annuelle sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et les locaux de stockage ; "

II.- Au 2° de l'article 53 de la loi de finances rectificative pour 1989 (n°89-936 du 29 décembre 1989), avant les mots " - les dépenses diverses ou accidentelles ", sont insérés les mots : " - le transfert à la région Île-de-France au titre de l'article 73 de la loi n°95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire ".

Exposé des motifs du projet de loi :

Cet article modifie la liste des recettes et des dépenses du compte d'affectation spéciale n° 902-22 " Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France ".

En recettes, il traduit l'extension de l'assiette de la taxe annuelle sur les bureaux en Île-de-France aux locaux commerciaux de plus de 300 m2 et aux locaux de stockage de plus de 500 m2, prévue à l'article 26 du présent projet de loi.

En dépenses, l'article 73 de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire (n°95-115 du 4 février 1995) a prévu des versements du FARIF à la région Île-de-France. Ce versement est de 600 millions F en 1999 et progresse ensuite au rythme de 120 millions F supplémentaires par an jusqu'en 2004. Il est nécessaire de modifier la liste des emplois du compte pour permettre la mise en _uvre de cette disposition.

Observations et décision de la Commission :

Cet article a pour but d'effectuer les coordinations nécessaires s'agissant des lignes de recettes et de dépenses du compte n° 902-22 " Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France " (FARIF) à la suite de l'adoption, en première partie, de l'article 26 du présent projet. Ce dernier procède à une extension aux locaux commerciaux et aux locaux de stockage de la taxe affectée au FARIF, tout en prévoyant une majoration progressive des tarifs. L'intitulé de la ligne 01 de recettes du compte doit donc être modifié.

S'agissant des dépenses, un chapitre nouveau (n° 11) est destiné à retracer les transferts à la région d'Ile-de-France au titre de l'article 73 de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire (n° 95-119 du 4 février 1995).

On notera que cet article a été abrogé par la loi n° 96-142 du 21 février 1996, qui a procédé à son intégration dans le code général des collectivités territoriales (articles L. 4414-6 et L. 4414-7).

Avant l'intervention de la loi du 4 février 1995, la région d'Ile-de-France était la seule à recevoir une attribution au titre de la dotation globale de fonctionnement (DGF). Cette situation s'expliquait par des raisons historiques. La loi n° 76-39 du 6 mai 1976 portant création et organisation de la région d'Ile-de-France avait, en effet, maintenu les sources de financement de la structure précédente, le district, parmi lesquelles figurait notamment la taxe locale sur les salaires.

Pour 1994, le montant perçu à ce titre par prélèvement sur les sommes affectées à la DGF s'élevait à 1,2 milliard de francs. Le I de l'article 73 de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire a prévu qu'à compter de 1995, cette dotation serait réduite de 120 millions de francs par an, jusqu'à son extinction complète, tout en étant compensée à due concurrence par un prélèvement sur les recettes du FARIF.

Cette compensation à due concurrence présente cependant un caractère original, puisque, jusqu'en 1998, la région se substitue à l'Etat pour financer les engagements pris par ce dernier. La loi de finances pour 1995 ayant été votée et promulguée avant que la loi d'orientation n'ait été elle-même adoptée, aucune disposition de la loi de finances n'est venue préciser les modalités d'application des prescriptions de l'article 73. En conséquence, de 1995 à 1998, le transfert à la région d'Ile-de-France des ressources du FARIF a été opéré par une convention passée entre l'Etat et cette région, convention qui déterminait le montant et la destination définitive des crédits concernés.

Ce n'est qu'à compter de 1999 que la région pourra utiliser les fonds transférés pour le financement de projets décidés par le conseil régional. Aussi, un nouveau chapitre de dépenses du compte n° 902-22 est créé, retraçant ce transfert, pour un montant de 600 millions de francs en 1999. Ce transfert croîtra de 120 millions de francs par an jusqu'en 2004, date à laquelle il atteindra le plafond prévu de 1,2 milliard, puis sera stabilisé à ce niveau.

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* *

La Commission a adopté l'article 52 sans modification.

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Article 53

Modification des recettes du compte d'affectation spéciale n° 902-30 "Fonds pour le financement de l'accession à la propriété" et programmation de la clôture du compte.

Texte du projet de loi :

I. Au 1° de l'article 64 de la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181 du 30 décembre 1996), les mots " les versements prévus à l'article 45 de la loi de finances pour 1998 (n° 97-1269 du 30 décembre 1997 " sont remplacés par les mots " les versements prévus en 1999 à l'article 39 de la loi de finances pour 1999 (n° 98-.... du .. décembre 1998).

II. Le compte d'affectation spéciale n° 902-30 " Fonds pour le financement de l'accession à la propriété ", créé par l'article 64 de la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181 du 30 décembre 1996), est clos au 31 décembre 1999.

Exposé des motifs du projet de loi :

Conformément aux termes de la convention signée entre l'État et l'Union d'économie sociale du logement (UESL) le 3 août 1998, la contribution des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC ou 1 % logement) est reconduite pour quatre ans. Elle aura un caractère dégressif.

En 1999, son produit est affecté au compte d'affectation spéciale n° 902-30 " Fonds pour le financement de l'accession à la propriété " dont il est nécessaire de modifier la liste des recettes pour prendre en compte la prolongation de cette contribution.

En 1999, le compte d'affectation spéciale n° 902-30 prendra en charge le solde des subventions dues au titre des prêts à 0 % distribués avant le 31 décembre 1998. Il sera clôturé le 31 décembre 1999.

Observations et décision de la Commission :

Cet article a un double objet.

D'une part, comme chaque année, il propose de modifier le libellé de la ligne 01 des recettes du compte, afin de tenir compte de l'article 39, adopté lors de la discussion de la première partie du projet de loi de finances. La contribution des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction a, en effet, été fixée à 6,6 milliards de francs pour 1999.

D'autre part, et de façon plus décisive, la clôture du compte est proposée pour le 31 décembre 1999. L'ensemble des dépenses du compte et notamment celles relatives au prêt à taux zéro, seront donc entièrement réintégrées à cette date dans le budget général.

I.- Une utilisation de la procédure des comptes d'affectation spéciale pour le financement du dispositif du prêt à taux zéro donnant lieu à des modifications législatives incessantes

Depuis 1995, le financement de prêts immobiliers à taux zéro a été retracé par des comptes d'affectation spéciale. Les modifications législatives ont été particulièrement nombreuses et ont quelque peu brouillé la lisibilité comptable des politiques menées.

·   Dans le cadre de la réforme de l'accession à la propriété, l'article 17 de la loi de finances rectificative pour 1995 (n° 95-885 du 4 août 1995) avait prévu la création du compte d'affectation spéciale n° 902-28 " Fonds pour l'accession à la propriété ".

Ce dernier était alimenté par le produit de la contribution exceptionnelle pour 1995 des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC), instituée par l'article 7 de la loi précitée. Cette contribution était fixée à hauteur de 16% des sommes collectées par ces organismes au titre de l'année 1994. En dépenses, le compte devait prendre en charge une partie des aides non fiscales à l'accession sociale à la propriété.

Le choix de la procédure du compte d'affectation spéciale avait été justifié par la nécessité de rapprocher clairement la recette de la dépense qu'elle devait financer.

L'article 28 de la loi de finances pour 1996 (n° 95-1346 du 30 décembre 1995) a, quant à lui, institué une contribution permanente des organismes collecteurs du 1%, égale à 6,8% du total des sommes reçues l'année précédant l'année de taxation au titre des versements effectués par les employeurs en application de l'obligation prévue à l'article L. 313-1 du code de la construction et de l'habitation et des remboursements des prêts consentis pour une durée de plus de trois années à l'aide de ceux-ci. Le produit de cette contribution était évalué à 900 millions de francs. Il a, par ailleurs, prévu l'affectation de celle-ci au compte n° 902-28 qui a fait, en conséquence, l'objet d'une modification d'une ligne de recettes par l'article 58 de la loi précitée, sans que les dépenses qu'il retrace soient modifiées.

·   Ce dispositif a été largement modifié par la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181 du 30 décembre 1996).

Cette dernière avait, en effet, créé une contribution des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l'effort de construction, affectée au nouveau compte d'affectation spéciale n° 902-30 " Fonds pour le financement de l'accession à la propriété " créé par l'article 64 de cette même loi.

Prévue pour l'exercice 1997, cette contribution devait représenter 7 milliards de francs de ressources pour le compte, le tiers de la recette devant être versé avant le 15 février et le solde acquitté par huit versements échelonnés de mars à octobre.

Par ailleurs, le compte n° 902-30 recevait en recettes " les versements des sommes figurant sur le compte d'affectation spéciale n° 902-28 ". On remarquera que le compte n° 902-28, s'il n'était pas doté en 1997, n'était cependant pas clos. Sa clôture n'a été opérée qu'à compter du 31 décembre 1997 (article 59 de la loi de finances pour 1998, n° 97-1269 du 30 décembre 1997).

On rappellera que, si le compte n° 902-30 enregistrait 7 milliards de francs de recettes en 1997, seuls 3,5 milliards de francs de crédits de paiement étaient prévus au titre des subventions de l'Etat aux prêts à taux zéro. En conséquence, le compte dégageait un excédent de 3,5 milliards de francs, allégeant du même montant le solde général.

Au total, les recettes du compte ont atteint 7,27 milliards de francs pour l'année 1997. Elles ont permis de verser à la société de gestion du fonds de garantie à l'accession sociale les crédits de paiement correspondants à la première moitié de la subvention pour les prêts à taux zéro (PTZ) mis en place en 1997, soit 3,64 milliards de francs, le nombre de prêts concernés s'étant élevé à 119.108.

·   L'article 45 de la loi de finances pour 1998 a, quant à lui, procédé à la reconduction de la contribution des organismes collecteurs de la PEEC et l'article 58 de la même loi avait modifié la ligne 01 de recettes du compte, afin que la contribution lui soit bien affectée. Cette modification est indispensable, chaque année, en raison du caractère non permanent de la recette.

Les principales modifications apportées au fonctionnement du compte se situaient, cependant, en marge de ces articles. En effet, l'examen de l'annexe relative aux comptes spéciaux du Trésor permettait de constater que le Gouvernement avait sensiblement modifié les chapitres de dépenses du compte. On rappellera que l'article 64 de la loi de finances pour 1997 dispose que le compte n° 902-30 retrace, en dépenses, " les aides non fiscales à l'accession sociale à la propriété ".

En 1997, l'intégralité des dépenses concernait la subvention de l'Etat aux prêts à taux zéro. Pour 1998, 6,26 milliards de francs sont prévus pour les prêts sans intérêt pour l'acquisition d'un logement en accession à la propriété, mais le compte prend désormais aussi en charge, totalement ou partiellement, deux dépenses auparavant financées par le budget du Logement.

D'une part, il est ajouté au chapitre 01 " Prêts à l'accession à la propriété " un nouvel article qui retrace la contribution de l'Etat au fonds de garantie à l'accession sociale (FGAS) pour le financement des prêts à l'accession sociale. Ces dépenses sont prévues à hauteur de 260 millions de francs en 1998. Elles étaient auparavant financées par l'article 10 du chapitre 65-50 " Contribution de l'Etat au fonds de garantie de l'accession sociale ".

D'autre part, le nouveau chapitre 02 " Aides personnelles au logement bénéficiant aux propriétaires " retrace, en dépenses de fonctionnement du compte, une partie de la subvention de l'Etat au fonds national de l'aide au logement (FNAL). Cette subvention, destinée au financement des aides personnelles au logement bénéficiant aux propriétaires, complète les crédits inscrits à l'article 30 du chapitre 46-40 " Contribution de l'Etat au financement des aides à la personne " du budget du Logement. Au total, la contribution de l'Etat au FNAL s'élève donc à 18,57 milliards de francs, soit une croissance de 13,5% par rapport à 1997. L'inscription de crédits bénéficiant au FNAL sur le compte n° 902-30 rend la lisibilité du budget du Logement moins évidente et, surtout, atténue le caractère spécifique des dépenses financées par le compte.

Le tableau ci-après récapitule les prévisions des dépenses pour 1998 et leur situation au 30 juin dernier.

LES DÉPENSES DU CAS N° 902-30 EN 1998

(en millions de francs)

 

LFI

Résultats au 31-06-1998

 

AP

CP

AP

CP

Chapitre 01 - Prêts à l'accession à la propriété

6.520

6.890

3.444

3.632

dont :

article 10 - Prêts sans intérêt pour l'acquisition d'un logement en accession à la propriété


6.260


6.330


3.344


3.532

article 20 - Contribution de l'Etat au fonds de garantie sociale au titre des prêts prévus à l'article L. 312-1 du code de la construction et de l'habitation




260




260




100




100

Chapitre 02 - Aides personnelles au logement bénéficiant au propriétaire (dépenses ordinaires)

 


500

 


0

Chapitre 05 - Frais de gestion du FGAS (dépenses ordinaires)

 


10

 


5

Totaux

6.520

7.400

3.444

3.637

Source : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

Fin juillet 1998, les recettes s'élevaient à 5,67 milliards de francs.

Les dépenses financées par le compte avaient donc tendance à s'éloigner de son objet initial et le recours à la procédure de l'affectation à un compte spécial, somme toute assez lourde, perdait progressivement de son intérêt.

II.- La programmation de la clôture
du compte d'affectation spéciale n° 902-30

Le présent article propose donc de supprimer le compte n° 902-30 à compter du 31 décembre 1999.

Pour 1999, les crédits de paiement inscrits sur le compte (soit 3,13 milliards de francs) ont pour objet de solder les autorisations de programme précédemment ouvertes au titre du prêt à taux zéro. Par ailleurs, 3,13 milliards de francs de crédits de paiement sont inscrits sur le chapitre 65-48 du budget du Logement, lequel a pour vocation de devenir le " support " budgétaire unique du PTZ à compter de 1999.

On remarquera que le chapitre 65-50 du même budget reprend en charge la contribution de l'Etat au fonds de garantie de l'accession sociale pour un montant de 300 millions de francs (retracée dans le chapitre 01 du compte n° 902-30 en 1998), tandis que les aides personnelles au logement précédemment imputées sur le compte (chapitre 02) sont intégralement retracées dans le chapitre 46-40.

Ainsi, à l'inverse de ce qui avait été proposé en 1997, aucune amélioration artificielle du solde général ne ressort de ces transferts.

On peut se féliciter de cet effort de clarification. Depuis 1995, trois comptes d'affectation spéciale ont été créés en matière de logement, et deux supprimés. L'imbrication des actions financées sur ces comptes et celles retracées par le budget du Logement ont, en effet, quelque peu brouillé la lisibilité des politiques menées.

*

* *

La Commission a adopté l'article 53 sans modification.

*

* *

Article 54

Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives.
Services votés.

Texte du projet de loi :

Le montant des crédits ouverts aux ministres, pour 1999, au titre des services votés des opérations définitives des comptes d'affectation spéciale, est fixé à la somme de 21.310.570.000 F.

Exposé des motifs du projet de loi :

Les crédits de paiement applicables aux comptes d'affectation spéciale (opérations à caractère définitif) figurent au tableau annexe du III de la partie "Analyses et tableaux annexes" du présent projet de loi. Ce tableau fournit les éléments de comparaison entre les crédits ouverts en 1998 et ceux prévus pour 1999.

La justification de l'écart est présentée dans l'annexe "Services votés-Mesures nouvelles" relative aux comptes spéciaux du Trésor.

Observations et décision de la Commission :

La Commission a adopté l'article 54 sans modification.

*

* *

Article 55

Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives.
Mesures nouvelles.

Texte du projet de loi :

I.- Il est ouvert aux ministres, pour 1999, au titre des mesures nouvelles des opérations définitives des dépenses en capital des comptes d'affectation spéciale, des autorisations de programme s'élevant à la somme de 23.836.330.000 F.

II.- Il est ouvert aux ministres, pour 1999, au titre des mesures nouvelles des opérations définitives des comptes d'affectation spéciale, des crédits de paiement s'élevant à la somme de 25.252.130.000 F ainsi répartie :

Dépenses ordinaires civiles

2.180.500.000 F

Dépenses civiles en capital

23.071.630.000 F

Total

25.252.130.000 F

Exposé des motifs du projet de loi :

Les autorisations de programme et les crédits de paiement applicables aux comptes d'affectation spéciale (opérations à caractère définitif) figurent dans le tableau annexe du III de la partie "Analyses et tableaux annexes" du présent projet de loi. Ce tableau fournit les éléments de comparaison entre les crédits ouverts en 1998 et ceux prévus pour 1999.

La justification de l'écart est présentée dans l'annexe "Services votés-Mesures nouvelles" relative aux comptes spéciaux du Trésor.

Observations et décision de la Commission :

Les autorisations de programme (AP) demandées sur neuf comptes d'affectation spéciale s'élèvent à 23,836 milliards de francs en 1999, contre 41,039 milliards de francs en 1998, soit une diminution de 41,9%.

Cette baisse significative s'explique avant tout par la réduction des autorisations de programme :

- du compte d'affectation des produits de cession de titres (n° 902-24), passant de 27,3 milliards de francs à 17 milliards de francs, en raison de la diminution prévue des recettes de ce compte ;

- du Fonds pour le financement de l'accession à la propriété (n° 902-30), pour lequel 6,52 milliards de francs étaient prévus en AP en 1998 et aucune en mesure nouvelle en 1999, du fait de la clôture programmée du compte au 31 décembre de cette dernière année ;

- du Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés (n° 902-12), suite à la clôture du compte prévue par l'article 51, et dont les AP s'élevaient à 280 millions de francs en 1998.

Les crédits de paiement (CP) relatifs aux mesures nouvelles de dépenses ordinaires civiles à caractère définitif s'élèvent à 2,18 milliards de francs, contre 3,02 milliards de francs en 1998.

En effet, seul le Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France (n° 902-22), enregistre une augmentation sensible des mesures nouvelles en matière de CP, qui passent de 82 millions de francs à 695 millions de francs en raison de la création d'un chapitre 11 retraçant les transferts à la région d'Ile-de-France au titre de l'article 73 de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire du 4 février 1995.

Cette progression ne compense cependant pas les baisses importantes concernant :

- le compte retraçant l'indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie, dont les CP-mesures nouvelles passent de 1,21 milliard de francs à 602 millions de francs, conformément à l'échéancier prévu pour les versements russes ;

- le Fonds pour le financement de l'accession à la propriété, dont les crédits de paiements diminuent de 510 millions de francs ;

- le compte n° 902-24, dont les dépenses afférentes aux ventes de titres diminuent de 200 millions de francs.

Enfin, les crédits de paiement afférents aux mesures nouvelles des dépenses civiles en capital atteignent 23,07 milliards de francs, contre 36,9 milliards de francs en 1998. Cette forte réduction (-37,5%) s'explique par la diminution de 9,7 milliards de francs des mesures nouvelles s'agissant des dépenses en capital du compte n° 902-24, ainsi que par l'absence de mesures nouvelles pour le Fonds pour le financement de l'accession à la propriété en 1999, alors que 3,39 milliards de francs avaient été inscrits en loi de finances pour 1998.

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La Commission a adopté l'article 55 sans modification.

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Article 56

Comptes spéciaux du Trésor. Opérations à caractère temporaire. Services votés.

Texte du projet de loi :

I.- Le montant des crédits ouverts aux ministres, pour 1999, au titre des services votés des opérations à caractère temporaire des comptes d'affectation spéciale, est fixé à la somme de. 35.800.000 F.

II.- Le montant des découverts applicables, en 1999, aux services votés des comptes de commerce, est fixé à 1.812.000.000 F.

III.- Le montant des découverts applicables, en 1999, aux services votés des comptes de règlement avec les gouvernements étrangers, est fixé à 308.000.000 F.

IV.- Le montant des crédits ouverts au ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, pour 1999, au titre des services votés des comptes d'avances du Trésor, est fixé à la somme de 374.500.000.000 F.

V.- Le montant des crédits ouverts au ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, pour 1999, au titre des services votés des comptes de prêts, est fixé à la somme de 5.200.000.000 F.

Exposé des motifs du projet de loi :

Le tableau annexe du III de la partie "Analyses et tableaux annexes" du présent projet de loi donne la répartition par catégorie de compte :

- des découverts applicables aux services votés des comptes de commerce et des comptes de règlement avec les gouvernements étrangers ;

- des crédits applicables aux services votés des comptes d'affectation spéciale (opérations à caractère temporaire), des comptes d'avances du Trésor et des comptes de prêts.

Ce tableau fournit les éléments de comparaison entre les dotations de 1998 et celles demandées pour 1999. La justification des écarts est présentée dans l'annexe "Services votés-Mesures nouvelles" relative aux comptes spéciaux du Trésor.

Observations et décision de la Commission :

I.- Les paragraphes I, IV et V du présent article concernent les services votés au titre des opérations temporaires des comptes dotés de crédits. Pour ceux-ci, le vote du Parlement a le même effet que celui sur le budget général.

L'évaluation de leurs recettes et de leur plafond de dépenses figure à l'article d'équilibre. Les montants figurant au I et au V du présent article sont complétés par ceux demandés aux articles 57 (compte d'affectation spéciale) et 58 (comptes de prêts).

Les comptes d'avances du Trésor ne font pas l'objet de mesures nouvelles.

II.- Les paragraphes II et III traitent des comptes fonctionnant dans la limite d'un découvert.

Traditionnellement, aucun découvert n'est demandé au titre des comptes d'opérations monétaires. Le compte d'émission des monnaies métalliques (n° 906-04) est le seul qui bénéficie d'une évaluation de sa charge nette.

Par ailleurs, pour chacune des autres catégories de comptes à découvert, la charge nette est présentée à l'article d'équilibre.

Le découvert représente le déséquilibre de trésorerie en cours d'exercice. Il n'affecte pas le budget, mais pèse sur le besoin de financement à court terme du Trésor. Le présent article établit le plafond global de ce découvert à 2.120 millions de francs, soit un montant identique à celui de 1998.

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La Commission a adopté l'article 56 sans modification.

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Article 57

Comptes d'affectation spéciale. Opérations à caractère temporaire. Mesures nouvelles.

Texte du projet de loi :

Il est ouvert aux ministres, pour 1999, au titre des mesures nouvelles des opérations à caractère temporaire des comptes d'affectation spéciale, des autorisations de programme et des crédits de paiement s'élevant respectivement à 51.000.000 F et 10.600.000 F.

Exposé des motifs du projet de loi :

Afin de respecter la distinction entre opérations à caractère définitif et opérations à caractère temporaire, il est nécessaire de présenter séparément les dotations applicables aux prêts qui peuvent être exceptionnellement opérés sur ressources affectées. Ces dotations figurent au tableau annexe du III de la partie "Analyses et tableaux annexes" du présent projet de loi. Les justifications détaillées sont fournies dans l'annexe "Services votés-Mesures nouvelles" relative aux comptes spéciaux du Trésor.

Observations et décision de la Commission :

Comme en 1998, parmi les comptes d'affectation spéciale, seul le Fonds forestier national (n° 902-01) bénéficie de mesures nouvelles en matière d'opérations à caractère temporaire. Celles-ci figurent au chapitre 04 " Prêts " des dépenses du compte et s'élèvent à 51 millions de francs en autorisations de programme et 10,6 millions de francs en crédits de paiement.

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La Commission a adopté l'article 57 sans modification.

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Article 58

Comptes de prêts. Mesures nouvelles.

Texte du projet de loi :

Il est ouvert au ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, pour 1999, au titre des mesures nouvelles des comptes de prêts, une autorisation de programme et des crédits de paiement s'élevant respectivement à 1.550.000.000 F et 208.000.000 F.

Exposé des motifs du projet de loi :

Le tableau annexe du III de la partie "Analyses et tableaux annexes" du présent projet de loi fournit les éléments de comparaison entre les crédits ouverts en 1998 et ceux demandés pour 1999. La justification des écarts est présentée dans l'annexe "Services votés-Mesures nouvelles" relative aux comptes spéciaux du Trésor.

Observations et décision de la Commission :

Les crédits de paiement demandés au titre des mesures nouvelles des comptes de prêts s'élèvent à 208 millions de francs pour 1999, contre 170 millions de francs pour 1998. Ces mesures nouvelles concernent uniquement le compte n° 903-07 " Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à la Caisse française de développement " et sont inscrites au chapitre 02 " Prêts à l'Agence française de développement pour des opérations de développement économique et social dans des Etats étrangers ".

Par ailleurs, la réorganisation de ce compte n° 903-07 conduit à inscrire en dépenses en capital des dépenses précédemment imputées en fonctionnement à l'ancien chapitre 01 de dépenses. Désormais, le nouveau chapitre 03 retrace les prêts du Trésor à des Etats étrangers en vue de faciliter l'achat de biens d'équipement. A ce titre, 1,55 milliard de francs sont demandés en autorisations de programme.

On remarquera que, dans la mesure où ce chapitre 03 n'est pas doté de crédits de paiements, les recettes du compte n° 903-07 sont très supérieures aux dépenses prévues, ce qui permet au compte de passer d'une charge nette de 389 millions de francs en 1998 à un excédent de 1,23 milliard de francs en 1999.

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La Commission a adopté l'article 58 sans modification.

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La Commission a adopté, sur la proposition de votre Rapporteur spécial, les articles 51 à 58 sans modification et vous demande d'émettre un vote favorable à leur adoption.

1 ) Ces transferts sont parfois improprement qualifiés de " rebudgétisations ". On rappellera que les comptes spéciaux du Trésor font partie du budget de l'Etat.

2 ) Les opérations qu'il retraçait sont désormais incluses dans le compte d'affectation spéciale n° 902-24.

3 ) Données sociales 1996, p. 385.

4 ) 3 P-8-98, BOI n° 115 du 23 juin 1998.

5 ) Voir deuxième partie, II-A.

6 ) Rapport AN n° 907.

7 ) Arrêté du 22 octobre 1998.

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