Compte rendu

Commission des finances,
de l’économie générale
et du contrôle budgétaire

  Examen, pour avis, dun projet de décret davance, en application de larticle 13 de la loi organique relative aux lois de finances (M. Joël GIRAUD, rapporteur général)               2

–  Information relative à la commission...................26

–  Présences en réunion.............................35

 


Mardi
28 novembre 2017

Séance de 14 heures 

Compte rendu n° 50

session ordinaire de 2017-2018

Présidence
de M. Éric Woerth,

Président

 


  1 

La commission examine, en application de larticle 13 de la loi organique relative aux lois de finances, un projet de décret davance (M. Joël Giraud, rapporteur général).

 

M. le président Éric Woerth. Nous examinons aujourdhui le décret davance qui nous a été transmis par le Gouvernement et que nous examinons en application de larticle 13 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Nous devons rendre notre avis au Conseil dÉtat, qui lexaminera très prochainement à son tour.

Le 18 juillet dernier, nous avions déjà examiné un premier projet de décret davance qui portait sur 3 milliards deuros douverture et dannulation de crédits de paiement, lequel décret davance était associé à un décret dannulation de 274 millions deuros. Le Gouvernement sapprête aujourdhui, comme cest lusage en fin dannée, au moment du collectif budgétaire, à publier un second décret davance, qui porte, lui, sur 850 millions deuros environ.

M. Joël Giraud, rapporteur général. Comme la rappelé le président, nous examinons aujourdhui le second projet de décret davance, qui nous a été notifié par le Gouvernement le 21 novembre dernier, et qui prévoit lannulation de crédits à hauteur de 853 millions deuros en autorisations dengagement et 843 millions deuros en crédits de paiement.

En cumulant ces sommes avec les montants ouverts et annulés lors du décret davance pris le 20 juillet dernier, nous arrivons à un montant de 3,66 milliards deuros en autorisations dengagement et de 3,88 milliards deuros en crédits de paiement. Cela représente un niveau inédit de mouvements en crédits de paiement, via des décrets davance. À titre de comparaison, la moyenne des mouvements annuels de crédits de paiement par décrets davance sélevait à 1,77 milliard deuros sur la période 2007-2016.

Sur la même période, chaque décret davance procédait en moyenne à des mouvements à hauteur de 0,86 milliard deuros en autorisations dengagement et de 0,74 milliard deuros en crédits de paiement. Ce décret davance est donc dans la moyenne des décrets davance que nous avons eu lhabitude dexaminer. Le décret davance exceptionnel est celui pris le 20 juillet dernier, dans des circonstances que nous navons pas besoin de rappeler, et qui visait à respecter notre objectif de dépenses et de réduction du déficit public à moins de 3 % du PIB dès 2017.

Ces éléments ayant été précisés, nous examinons ce décret davance conformément à larticle 13 de la LOLF, qui subordonne la signature de tels décrets par le Premier ministre à lavis des commissions des finances des deux assemblées. Celles-doivent faire connaître leur avis dans un délai de sept jours après notification du projet de décret.

Ce projet de décret davance prévoit louverture de crédits en faveur de neuf missions du budget général, à hauteur de 853 millions deuros en autorisations dengagement et 843 millions deuros en crédits de paiement.

Ces ouvertures de crédits ont pour objet de financer à titre principal, les dépenses de personnel du ministère de léducation nationale ; les surcoûts liés aux opérations extérieures (OPEX) et intérieures (OPINT) du ministère des armées ; les dépenses au titre de lhébergement durgence, dans un contexte de crise migratoire ; les dépenses liées à lépisode cyclonique Irma et aux dépenses des contentieux relevant du ministère de lintérieur ; les dépenses de personnel du ministère de lEurope et des affaires étrangères, au titre de la variation de leffet change-prix sur lindemnité de résidence à létranger versée aux agents ; les dépenses de personnel du ministère de lagriculture et de lalimentation, au titre de la gestion de la crise sanitaire de linfluenza aviaire et du traitement des aides de la PAC 2016, qui souffrait dun important retard, lequel a dû être comblé par des moyens supplémentaires ; les dépenses de personnel enfin du ministère de la culture.

Parallèlement, ce projet de décret davance prévoit une annulation dun montant équivalent sur les crédits de vingt-cinq missions et soixante-quatre programmes du budget général, soit un niveau moyen dannulation par mission de 34,1 millions deuros en AE et de 33,7 millions deuros en CP.

Les annulations les plus significatives portent sur les missions suivantes : la mission Travail et emploi , notamment du fait de larrêt de la prime à lembauche pour les PME au 30 juin dernier et non au 31 décembre 2017, comme cela était prévu dans la loi de finances pour 2017 ; la mission Justice, du fait dune sous-consommation de laide juridictionnelle, de crédits dinvestissement et de crédits de fonctionnement ; la mission Recherche et enseignement supérieur, du fait de crédits devenus sans emploi compte tenu des prévisions dexécution ; la mission Engagements financiers de lÉtat, du fait dune sousconsommation des primes dÉtat relatives aux plans dépargne logement (PEL) et aux comptes dépargne logement (CEL) ; la mission Enseignement scolaire, du fait du retour à la semaine de quatre jours par un certain nombre de communes dès la rentrée 2017, ce qui a généré des économies sur le Fonds de soutien aux activités périscolaires. Ce décret davance na donc pas dimpact sur léquilibre budgétaire.

De nouveau, la grande majorité – 84 % – des annulations de crédits portent sur des crédits qui étaient mis en réserve, cest-à-dire indisponibles pour les responsables de programme des ministères concernés. Dès lors, ces crédits navaient pas de destination précise, ils nétaient pas fléchés vers une dépense spécifique, mais étaient conservés à des fins de régulation budgétaire – une baisse de la dépense, par exemple – ou afin de faire face à la survenance daléas.

Je vous propose dexaminer, comme il nous revient de le faire pour étayer notre avis, la conformité de ce décret aux règles prévues par la LOLF.

En premier lieu, les plafonds douverture et dannulation de crédits fixés par la LOLF – soit, pour les ouvertures, moins de 1 % des crédits ouverts en loi de finances initiale et, pour les annulations, moins de 1,5 % des crédits ouverts en loi de finances initiale et lois de finances rectificatives – sont-ils respectés ? En lespèce, ils le sont, puisque les ouvertures de crédits prévues par le projet de décret, cumulées à celles du premier décret davance, correspondent à 0,56 % des autorisations dengagement et à 0,61 % des crédits de paiement ouverts en loi de finances pour 2017.

Les annulations de crédits prévues par décret davance ou dannulation sélèvent à 0,69 % des crédits ouverts en autorisations dengagement et à 0,66 % en crédits de paiement.

En second lieu, y a-t-il « urgence » à ouvrir ces crédits ? Il y a urgence manifeste à ouvrir ces crédits au regard des dépenses de personnel à assumer et de limminence de la liquidation des paies du mois de décembre ; des opérations extérieures et intérieures en cours ; du contexte migratoire et des tensions sur le parc dhébergement durgence ; des dépenses urgentes enfin, liées à lépisode cyclonique Irma.

La proposition davis qui vous est soumise reprend, de manière formelle, les observations que je viens de faire, en détaillant précisément les mouvements de crédits proposés pour chacun des ministères concernés. Lexamen rapide par notre commission du présent avis permet de respecter le délai de sept jours dont nous disposons pour faire connaître notre avis au Premier ministre à compter de la date de notification du projet de décret. Par conséquent, je vous propose dadopter la proposition davis sur le projet de décret davance que je vous ai soumise.

M. le président Éric Woerth. Jaurais souhaité deux ou trois clarifications sur lesquelles il aurait mieux valu que jinterroge le Gouvernement, mais peut-être disposez-vous de certaines réponses.

Le gros de ce décret davance concerne les emplois du ministère de léducation nationale, soit des dépenses du titre 2, liées à titularisation des accompagnants délèves en situation de handicap (AESH) : comment se fait-il dès lors quaucune économie napparaisse hors titre 2 ?

En ce qui concerne la suppression de la prime à lembauche dans les PME, le précédent gouvernement avait décidé quelle serait effective au 30 juin de cette année. Pourquoi le Gouvernement na-t-il pas utilisé cette soulte dans le décret davance du mois de juillet ? Sagit-il dun oubli ? Était-ce la volonté den garder un peu sous le pied ? Ou bien avait-il lintention de relancer le dispositif ?

En ce qui concerne enfin la mission Relations avec les collectivités territoriales, le Gouvernement parle de sous-consommation des crédits dinvestissement. Or, sur le terrain, on na pas vraiment le sentiment que la tendance soit à la sous-consommation, et les préfets font plutôt état de situations tendues. La véritable explication serait en réalité liée à la notification très tardive de ces crédits qui, comme ils ne sont pas notifiés, ne sont donc pas consommés. Est-ce le cas, et comment cela fonctionne-t-il ? Est-ce les préfets qui, informés tardivement des crédits disponibles, nont pas pu valider certains crédits dinvestissement ou est-ce les collectivités qui, bien quayant reçu un avis positif, ont tardé à réaliser leurs investissements et nont donc pas appelé les crédits ?

M. le rapporteur général. En ce qui concerne les crédits relatifs aux collectivités locales, les annulations concernent la dotation de soutien à linvestissement local (DSIL) et non la dotation déquipement des territoires ruraux (DETR). La sous-consommation est en effet importante, et je pense très honnêtement que le mode de gouvernance de la DSIL nest sans doute pas complètement étranger à cette situation, je le dis franchement.

Mme Valérie Rabault. Nous sommes daccord !

M. le rapporteur général. Cet avis me paraît donc une bonne occasion de revenir sur la nécessité que la DSIL fonctionne de manière plus transparente.

En ce qui concerne la prime à lembauche, nous avons annulé les autorisations dengagement au mois de juillet. Par ce nouveau décret, ce sont les crédits de paiement qui sont annulés.

Quant aux annulations touchant aux personnels de léducation nationale, on a affaire à des contrats aidés transformés en AESH.

M. Patrick Hetzel. La mission Enseignement supérieur, recherche et innovation est amputée de 8,8 millions deuros dAE et de 22 millions deuros de CP. On sait quen fin dannée, cest souvent limmobilier qui sert de variable dajustement ; or, limmobilier universitaire est dans une situation très tendue. Les annulations portées par ce décret ne me paraissent donc pas très pertinentes au regard de cette situation.

Mme Christine Pires Beaune. Le Fonds de soutien aux activités périscolaires est-il exclusivement réservé aux collectivités qui restent à quatre jours et demi de temps scolaire par semaine ou certaines collectivités revenues à quatre jours mais ayant signé un projet éducatif territorial (PEDT) auront-elles aussi la possibilité démarger à ce fonds ?

Sans men prendre à vous, monsieur le rapporteur général, car je connais votre position sur la question, je ne comprends pas pourquoi certains dossiers se voient refuser la DSIL, alors que nous apprenons aujourdhui quune partie de largent nest pas consommée. En ce qui concerne également la DETR, je connais des maires qui ont été informés par courriel quon ne la leur verserait pas, faute de crédits ! Cest ainsi que de petites communes se retrouvent dans le rouge, et je pense donc quil faut trouver dautres solutions.

Mme Valérie Rabault. Je rejoins évidemment ce qua dit Christine Pires Beaune sur cette hypocrisie qui consiste à prétendre que lannulation de crédits de paiement est liée au faible nombre de dossiers, alors que lon sait pertinemment que certains préfets nont pas encore signé les arrêtés, ce qui permet en effet à lÉtat de dire que largent nest pas consommé.

Je rejoins également le rapporteur général lorsquil parle dun problème de gouvernance de la DSIL. Notre groupe avait soutenu lamendement que vous aviez déposé pour la réformer, monsieur le rapporteur général, nous continuerons de vous soutenir, et jespère que votre démarche aboutira en seconde lecture. Car ce nest pas Paris qui doit décider de tout pour tout le monde, en prenant les élus des territoires pour des idiots, ce qui commence à devenir fatigant.

Cela étant, jai procédé, comme à mon habitude, à quelques additions. Jai ainsi ajouté aux crédits de paiement annulés par le premier décret les crédits annulés avec ce second décret. Cela révèle quelques surprises, et je ne sais ce que pourra en penser M. le ministre dÉtat Nicolas Hulot mais, avec les deux décrets davance, ce sont 439 millions deuros de crédits de paiement qui lui sont enlevés. Pour quelquun qui nourrit quelques ambitions en matière de transition énergétique et écologique, je trouve que ça fait beaucoup.

Autre secteur dans lequel on nous avait promis quil ny aurait pas de coupes budgétaires : la culture. Or, quand on additionne les deux décrets davance, la culture perd 83 millions deuros, dont 47 millions de crédits de paiements annulés dans la mission Patrimoines. On nous dira quil sagit de travaux qui nont pas été engagés ou qui sont reportés à lannée suivante : on connaît la musique, mais cela commence à faire beaucoup !

La somme des deux décrets représente une perte de 138 millions deuros pour lenseignement scolaire : cest énorme, monsieur le rapporteur général ! Enfin, cerise sur le gâteau, certains crédits de paiement supprimés en juillet sont rouverts aujourdhui. Cela nest pas très sérieux, surtout de la part de personnes qui nous ont donné des leçons sur le pilotage des finances publiques.

Un sujet minquiète beaucoup enfin, ce sont les 237 millions deuros de crédits de paiement annulés sur la justice. Lors de la discussion budgétaire sur les crédits de la justice pour 2018, lensemble des groupes ont pointé le fait que, lorsquon est classé vingt-quatrième sur vingt-huit pour les dépenses de justice par habitant, on ne ressemble plus vraiment à une démocratie. Mon inquiétude est dautant plus grande que les coupes concernent essentiellement ladministration pénitentiaire – les agents de la pénitentiaire apprécieront. Jen termine avec les 391 millions deuros de crédits de paiement annulés sur le budget de recherche et de lenseignement supérieur : cest tout simplement délirant.

M. Jean-Pierre Vigier. Je pense quon on se moque de nous, et plus particulièrement des territoires ruraux et des petites communes, qui subissent la double peine : en effet, contrairement à ce que lon nous affirme, il y aura bien, à terme, une baisse des dotations dÉtat. Si lon y ajoute les annulations portant sur la DETR ou la DSIL, cest tout linvestissement local qui est menacé et, partant, léconomie globale de ces territoires.

Monsieur le rapporteur général, dites-nous donc clairement si vous avez lintention dasphyxier financièrement les petites communes ou lidée de les regrouper. Quoi quil en soit, vous êtes en train de créer des déserts, ce qui est une folie, et nous serons très vigilants sur ce qui va advenir.

M. Gilles Carrez. Ce décret davance remet en cause le travail que nous faisons en commissions élargies, car jobserve, à la suite de ce que vient de dire Valérie Rabault, que les ministres que nous avons auditionnés nous ont systématiquement trompés. En tant que rapporteur spécial des crédits du programme 175 Patrimoine, jai insisté sur lexécution, les prévisions étant dun intérêt limité. Or la ministre mavait assuré quil ny aurait pas dannulation sur les crédits pour 2017 et quils seraient préservés. Dans ces conditions, à quoi servent les commissions élargies ?

Mme Valérie Rabault. À rien !

M. Gilles Carrez. Par ailleurs, les différentes annulations portent avant tout sur des crédits dinvestissement, ce qui nest pas nouveau. Jaimerais à ce sujet avoir des précisions sur la décomposition des 470 millions deuros retirés aux missions du ressort de M. Nicolas Hulot, car jimagine quune grande partie de cette somme doit porter sur le programme Infrastructures et services de transport.

Mme Amélie de Montchalin. La procédure budgétaire nécessite en effet une réforme qui permette aux commissions élargies de prendre tout leur sens. Cest la raison pour laquelle nous avions proposé quelles deviennent des commissions de performance se réunissant avant la loi de règlement pour nous permettre de suivre lexécution et la bonne effectivité de la dépense.

Par ailleurs, serait-il possible, monsieur le président, que vous demandiez au ministre que les rapporteurs spéciaux de chacune des missions aient le détail de ce sur quoi portent précisément les annulations afin que nous puissions avoir un débat éclairé et non un débat dinvectives envers un rapporteur général qui, je le crains, na pas toutes les informations ?

M. le président Éric Woerth. Comme je lai dit en effet, cest davantage au Gouvernement quau rapporteur général de répondre à nos questions, mais dans les délais très courts qui nous sont impartis, nous sommes obligés den passer par le rapporteur, même si, sur le fond, vous avez raison.

M. Charles de Courson. Ne serait-ce que pour deux raisons, qui touchent lune au budget de la défense, lautre à celui de lenseignement scolaire, nous ne devons pas donner à ce projet de décret un avis complètement favorable.

En premier lieu, 450 millions deuros ont été budgétés pour les OPEX en loi de finances initiale pour 2017, alors que les dépenses finales sélèveront finalement à 1,447 milliard, soit 1 milliard de dérapage pour les OPEX et les OPINT. Or tout le monde savait quun tel dérapage se produirait. Donc, le 20 juillet, le Gouvernement a dabord ouvert une ligne de 643 millions deuros pour boucher une partie du trou – et on sait la crise qui sen est suivie, avec la démission du chef détat-major. Lors de la seconde loi de finances rectificative, on a donc rajouté 75 millions supplémentaires, pour finir, en fin dannée, avec une ouverture complémentaire de 238 millions deuros, dont nous sommes en train de discuter.

Monsieur le rapporteur général, il ne faudrait donc pas prendre les commissaires aux finances pour des novices que lon dupe facilement ! Dautant quen 2018, les choses se passeront exactement de la même façon et quil manquera encore 400 à 500 millions deuros. Au moins pouvons-nous nous féliciter que les crédits naient pas été redéployés au sein du budget de la défense, qui na pas subi dannulation.

En ce qui concerne ensuite les crédits de lenseignement scolaire abondés de 467 millions deuros supplémentaires, cela ne concerne pas uniquement la titularisation des AESH dont vous nous avez parlé, monsieur le rapporteur général, puisque le financement de cette promesse faite par lancien Président de la République ne mobilise que 326 millions sur les 467. Pourquoi dailleurs na-t-on pas budgété ces 6 000 titularisations progressives ? Il nest pas vrai quelles nétaient pas prévues ! Où sont donc passées les économies découlant de la fin de la rémunération des vacataires, puisque – jai vérifié – aucune annulation de crédits ne correspond ? Il est clair que cétait là lun des points de sous-budgétisation de la loi de finances pour 2017.

Pour le reste, on nous indique que 94 millions deuros correspondent à divers ajustements, qui portent sur le développement de lapprentissage ou limpact du glissement vieillesse-technicité (GVT) sur les dépenses de personnel. Mais on se moque du peuple ! Non, toute honte bue, on continue en invoquant des 30 millions de dépenses imprévues sur la garantie individuelle du pouvoir dachat (GIPA) : chacun est pourtant capable de calculer cette prime accordée à tous les fonctionnaires ! Le pompon est enfin « le coût non anticipé du protocole “Parcours professionnels, carrières et rémunérations” (PPCR) », pour un montant de 16 millions deuros. Mais tout cela était parfaitement prévisible dès le vote de la loi de finances initiale pour 2017, puisque les décisions avaient déjà été prises. Nous avons donc affaire à un nouveau cas de sous-budgétisation qui navait pas été décelé, me semble-t-il, par la Cour des comptes.

Tout ceci doit être signalé dans notre avis, qui ne peut pas être favorable sans réserve. On ne peut plus continuer ainsi, dautant que le Gouvernement sest engagé à la sincérité. On peut être pour ou contre les mesures adoptées, mais quelles soient au moins sincèrement budgétées ; cest dailleurs une obligation de la loi organique, et jattends avec impatience les décisions du Conseil constitutionnel, car il faudrait peut-être que ce dernier envisage dannuler certains articles de la loi pour non-respect du principe de sincérité des documents budgétaires.

Monsieur le rapporteur général, seriez-vous donc daccord pour que lavis comporte au moins des réserves sur ces deux points ?

M. le président Éric Woerth. Malgré les propos du ministre, qui a insisté sur leffort de sincérité ayant présidé à lélaboration de ce budget, les crédits des OPEX sont en réalité moins sincères quil y a dix ans, dans la mesure où lécart entre les crédits engagés et les crédits inscrits est supérieur à ce quil était il y a dix ans : à lépoque, les crédits engagés couvraient en effet 70 % des dépenses finales ; aujourdhui, nous sommes tombés à une proportion inférieure à 50 %, qui vaudra probablement aussi pour le projet de loi de finances pour 2018.

Limportant est moins le montant de lengagement que le rapport entre le montant des crédits inscrits au budget et les crédits réellement engagés. Vu sous cet angle, leffort de sincérité me paraît très relatif.

M. Charles de Courson. Ayant été chef de bureau à la direction du budget sous Mathusalem, je peux parfaitement vous dire comment on sy prend pour réguler les crédits : on ne les délègue pas ; ladministration centrale les annule, ce qui fait quau niveau local, il ny a plus dargent. Cest une bonne vieille technique des bureaucrates de la direction du budget.

Monsieur le président, vous navez jamais été chef de bureau à la direction du budget, mais vous avez été ministre

M. le président Éric Woerth. Cest beaucoup moins bien...

M. Charles de Courson. Il est vrai que de cette place pour voyez sans doute moins bien la machine fonctionner de lintérieur, mais vos conseillers ont plus dune fois dû vous dire quil ne fallait pas déléguer les crédits pour pouvoir constater ensuite quils navaient pas été consommés.

M. Jean-Louis Bricout. La baisse des crédits de la mission Écologie affecte-t-elle le dispositif « Territoire énergie positive et croissance verte » (TEPCV) ? Les conventions TEPCV sont en effet remises en cause et donnent lieu à des pénalités de retard si les actions programmées ne sont pas exécutées en temps et en heure.

Je poserai, dautre part, la même question que Mme Pires Beaune concernant le fonds de soutien pour les nouvelles activités périscolaires. Sur les territoires en train de se réorganiser, les associations prennent le relais et mettent en place des « matinales de la réussite » selon le même principe que le dispositif de soutien qui a été supprimé : un petit déjeuner commun, une aide aux devoirs, des activités culturelles et sportives. Il serait bon que les collectivités locales puissent soutenir le milieu associatif qui prend cher en ce moment.

Mme Valérie Rabault. Je voudrais proposer un amendement au projet davis du rapporteur général, qui disposerait que les décrets davance nous présentent le détail des annulations de crédits de paiement sur lannée au regard des crédits votés en loi de finances initiale. Sil ne dispose pas dun tel bilan, le Parlement ne sert vraiment à rien puisquil vote en loi de finances initiale en décembre des crédits de paiement que le Gouvernement peut annuler incognito lannée suivante.

M. le rapporteur général. À défaut de rendre obligatoire cette présentation détaillée, ce qui nécessiterait de réviser la procédure budgétaire, nous en avons réalisé une qui est en cours de distribution. Vous la fournir a pris un peu de temps, car nous navons eu que sept jours dont deux jours de week-end pour réunir toutes les informations nécessaires. Je ne crois pas quun amendement à ce projet davis change grand-chose si lon ne modifie pas la procédure budgétaire.

Je crois beaucoup à la revalorisation du rôle des rapporteurs spéciaux, madame de Montchalin. Sil est nécessaire que nous rendions rapidement notre avis sur les décrets davance, il est fondamental quils puissent analyser ces mesures dans le détail et quils assurent ce que jappellerai le « service après-vente » des missions quils suivent pour pouvoir en tenir compte lors de lexamen des projets de loi de finances suivants.

Concernant les collectivités locales, madame Rabault, 147 millions deuros ont été annulés en 2016 sur le programme 119, et le chiffre est comparable dans le décret davance que nous examinons. Indépendamment du fait que ces annulations portent sur des crédits en hausse, ce qui est tout de même mieux que lorsquils portent sur des crédits en baisse, il y a un problème de méthode. Vous laviez évoqué vous-mêmes quand nous avons analysé la DETR : certains préfets ont engagé quasiment 100 % de leurs crédits pour être sûrs de tout consommer, tandis que dautres ont joué la prudence. Il y a donc effectivement matière, sagissant de la DETR mais aussi de la DSIL, à ajouter une remarque dans notre avis. La DSIL a beaucoup augmenté, passant de 120 millions à 480 millions deuros, et va avoir une autre destination. Jusquici fléchée vers les gros projets des grandes agglomérations, elle va désormais concerner aussi le monde rural – raison de plus pour changer de gouvernance et obtenir plus de transparence sur la gestion des crédits. Nous compléterons notre avis en ce sens.

Jen viens aux différentes missions que vous avez citées.

En ce qui concerne la culture, une part importante des crédits mis en réserve sont annulés. On constate aussi une sous-consommation importante des crédits dintervention, notamment pour le fonds national pour lemploi pérenne dans le spectacle. Le décret davance prend donc en compte des éléments objectifs.

Sagissant de lenseignement scolaire, le ministre de laction et des comptes publics a indiqué que des accords particuliers allaient être passés dans certaines collectivités avec le directeur académique des services de léducation nationale (DASEN) afin que, même en passant à la semaine de quatre jours, elles puissent continuer à bénéficier du fonds de soutien. Il a précisé que cela figurerait dans le projet de loi de finances rectificative. Je vous invite donc à interroger le ministre en séance publique lors de lexamen de ce texte de façon à obtenir des réponses très précises sur ce point. Cela étant, la grande majorité des communes qui passent à la semaine de quatre jours ne bénéficiera plus du fonds de soutien.

La mission Écologie a donné lieu à une sous-consommation importante de crédits, concernant notamment le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche et des dépenses de remboursement dexonérations de cotisations sociales patronales des marins par rapport aux prévisions de montée en charge. Une sous-exécution significative de crédits a été constatée sur les postes relatifs à la politique de lénergie, à laprès-mines et à la prévention des risques technologiques, des inondations et des pollutions. Je ne pense pas que cette sous-consommation sexplique par un changement de politique mais plutôt par la difficulté à conduire certaines politiques publiques au ministère de lécologie. Aucun poste – mobilité, transports ou autre – nest plus particulièrement touché par ce décret davance.

Concernant toujours lenseignement scolaire, il est un fait qui bouleverse la donne : 56 000 contrats aidés, de 20 heures par semaine, ont été transformés en 32 000 contrats dAESH de 35 heures. Cette transformation va séchelonner sur plusieurs années.

La mission Justice est marquée par une sous-consommation très importante des crédits consacrés à laide juridictionnelle, par un décalage dans le temps des achats de véhicules et par le net retard pris par la réalisation de certains projets immobiliers. Ce retard constaté, mais non voulu, sexplique par la complexité croissante de ces projets de grande envergure.

Les crédits de la défense ont été largement commentés. Le Gouvernement prévoit de mettre chaque année 200 millions deuros en plus pour mettre un terme à limputation des crédits des OPEX et des OPINT sur des missions nayant rien à voir avec la défense nationale ou le ministère des armées. Cela étant, monsieur de Courson, il ne me semble pas forcément inutile dindiquer dans notre avis que nous continuons à appeler lattention du Gouvernement sur la nécessité de tenir ce cap. Reste que la volonté de transparence du Gouvernement est à noter. Nous navions pas lhabitude dune telle sincérité budgétaire, plus conforme aux recommandations de la Cour des comptes.

En revanche, je ne pense pas quune réserve soit justifiée concernant lenseignement scolaire, compte tenu de limpact budgétaire de la transformation des emplois aidés en contrats dAESH.

En tout état de cause, nous arrivons en fin dannée, et il faut bien que les ministères soient en mesure de verser à leurs agents la paie de décembre. Cest aussi lobjet de ce décret davance. Je vous proposerai donc de souligner dans notre avis le manque de transparence dans la gestion de certains fonds comme la DSIL, que ce soit à Paris ou dans certains fiefs régionaux – la féodalité nétant pas seulement parisienne... La remarque me semble nécessaire, car nous voulons que les fonds affectés aux collectivités territoriales puissent effectivement leur parvenir au lieu de leur être retirés pour des raisons de sousconsommation. Jajouterai une seconde remarque concernant la nécessité de poursuivre leffort de clarification en matière dOPEX et dOPINT de façon que nos budgets soient totalement sincères.

M. le président Éric Woerth. Il faut tout de même que nous améliorions cet avis
– qui, comme souvent, est très descriptif – pour y mentionner les points soulevés par plusieurs de nos collègues.

Mme Christine Pires Beaune. Je voudrais appeler lattention du rapporteur général sur la DSIL, dont les crédits sont en baisse par rapport à lannée dernière. Cela sexplique par le fait que, lan passé, il y avait à lintérieur de cette dotation une enveloppe « métropoles » de 150 millions deuros, enveloppe qui, cette année, est vide. Jinsiste sur ce point car sept nouvelles métropoles ont été créées et lon ne peut pas dire que la métropole de Saint-Étienne ne vaille pas celle de Brest. Je ne voudrais pas quon prenne sur la DSIL, qui est déjà en diminution par rapport à lannée dernière, pour conclure sur les territoires des pactes métropolitains avec ces sept nouvelles métropoles et léser ainsi tous les autres territoires. Je vous demande donc de voir sil serait possible douvrir des crédits pour ces sept nouvelles métropoles, comme nous lavons fait lannée dernière pour les quinze autres.

M. le rapporteur général. Jajouterai dans lavis que « nous nous interrogeons sur la façon dont seront financées les nouvelles métropoles dans ce cadre ».

M. Benoit Simian. Je voudrais, moi aussi, revenir sur la DSIL. Jétais maire il y a peu et je suis toujours les dossiers que javais lancés dans ma commune. Javais ainsi déposé un dossier en début dannée ; or, on ma informé récemment quil ny avait plus de crédits. Je minterroge donc quant à ces annulations aujourdhui. Tout plaide pour une révision de la gouvernance des commissions dattribution de la DSIL. Javais dailleurs déposé un amendement il y a quelques jours en ce sens que nous reverrons, jespère en nouvelle lecture. Lidée est dassocier les élus locaux à la gouvernance de la DSIL.

M. le président Éric Woerth. En fait, on a oublié de vous préciser que sil ny avait plus de crédits, cétait parce quils avaient été annulés...

Mme Valérie Rabault. Ayant fait la somme des annulations de crédits de paiement résultant de la mise en réserve, jarrive au montant de 221 millions deuros, sur les 842 millions annulés. Le reste résulte donc dannulations « sèches ». Avez-vous les mêmes chiffres, monsieur le rapporteur général?

M. le rapporteur général. Non. Jai compté 707 739 594 euros dannulations de crédits mis en réserve et 134 865 624 euros dannulations de crédits non mis en réserve, soit, comme je le disais tout à lheure, 84 % de crédits annulés après mise en réserve. Je précise que ce sont les chiffres fournis par le Gouvernement.

Mme Valérie Rabault. Ce dernier vous a sans doute fourni des chiffres plus précis que ceux qui figurent dans son document. Cela soulève néanmoins une question : comme vous avez ramené le taux de réserve de 8 % à 3 %, comment ferez-vous lannée prochaine ? Je sais bien que, dans le « nouveau monde », les crédits seront mieux pilotés mais comme nous sommes déjà en deçà des 3 %, le Gouvernement devra faire des coupes sèches.

M. le rapporteur général. Le Gouvernement a aussi augmenté les crédits de certaines missions qui nétaient pas assez budgétées.

M. le président Éric Woerth. Comment proposez-vous de modifier votre avis, monsieur le rapporteur général, pour tenir compte de ces remarques ?

M. le rapporteur général. Comme je le disais tout à lheure, lamendement que propose Mme Rabault relève plutôt dun débat sur la procédure parlementaire que dun avis sur un décret davance. Je pourrais néanmoins ajouter dans cet avis une « phrasounette »

M. le président Éric Woerth. Quelle en serait la teneur ?

Mme Valérie Rabault. « La commission des finances invite le Gouvernement à présenter par mission le pourcentage dannulations de crédits de paiement au regard du montant de crédits de paiement votés en loi de finances initiale. »

M. le rapporteur général. Ce nest plus une phrasounette, mais une modification de la procédure budgétaire ! Je vous suggère plutôt dindiquer que « dans le cadre de la réforme de la procédure budgétaire envisagée, la commission des finances, de léconomie générale et du contrôle budgétaire propose une modification des dispositions organiques, afin que le Gouvernement présente mission par mission, en annexe au projet de décret davance, le pourcentage de crédits annulés par rapport aux crédits adoptés en loi de finances initiale ».

M. le président Éric Woerth. Ces analyses relèvent plutôt de notre organisation interne. Cela étant, nous sommes daccord sur le fond : faisons donc ainsi.

La commission adopte, ainsi modifié, le projet davis sur le décret davance, qui comporte notamment les dispositions suivantes :

1.   Sur la conformité du projet de décret d’avance aux prescriptions de la loi organique du 1er août 2001 susvisée

Le présent projet de décret d’avance ouvre et annule 852,8 millions d’euros d’autorisations d’engagement (AE) et 842,6 millions d’euros de crédits de paiement (CP) sur le budget général de l’État, afin de financer des dépenses supplémentaires pour l’année 2017.

La conformité du projet de décret d’avance repose sur quatre critères : le respect de l’équilibre budgétaire, le respect des plafonds d’ouvertures au regard de la LOLF, le respect des plafonds d’annulations au regard de la LOLF et le caractère d’urgence des actions pour lesquelles des dépenses supplémentaires sont proposées.

Les ouvertures de crédits en autorisations d’engagement et en crédits de paiement sont intégralement gagées par des annulations de crédits équivalentes.

Le montant de ces ouvertures et annulations respecte les limites quantitatives fixées par les articles 13 et 14 de la LOLF. L’article 13 de la LOLF dispose que « le montant des crédits ainsi ouverts [décrets d’avance] ne peut excéder 1 % des crédits ouverts par la loi de finances de l’année ». Les ouvertures représentent 0,56 % des crédits ouverts en loi de finances initiale en autorisations d’engagement et 0,61 % en crédits de paiement. Aux termes de l’article 14 de la LOLF, le montant cumulé des crédits annulés par décrets d’annulation et par décrets d’avance « ne peut dépasser 1,5 % des crédits ouverts par les lois de finances afférentes à l’année en cours ». Il s’élève à 0,69 % des crédits ouverts en autorisations d’engagement et 0,66 % en crédits de paiement. Ces taux tiennent compte des décrets  2017-160 du 9 février 2017, n° 2017-1183 du 20 juillet 2017 et n° 2017-1256 du 8 août 2017 portant annulation de crédits qui annulent un total de 814 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 279 millions d’euros en crédits de paiement.

Les besoins supplémentaires identifiés découlent :

 à titre principal, du financement des dépenses de personnel du ministère de l’éducation nationale ;

 du financement des surcoûts liés aux opérations extérieures et intérieures du ministère des armées ;

 du financement de dépenses au titre de l’hébergement d’urgence, dans un contexte de crise migratoire ;

 du financement des dépenses liées à l’épisode cyclonique Irma et aux dépenses des contentieux relevant du ministère de l’intérieur ;

 du financement des dépenses de personnel du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, au titre de la variation de l’effet change-prix sur l’indemnité de résidence à l’étranger versée aux agents ;

 du financement des dépenses de personnel du ministère de l’agriculture et de l’alimentation, au titre de la gestion de la crise sanitaire de l’influenza aviaire et au traitement des aides de la PAC 2016 ;

 et du financement des dépenses de personnel du ministère de la culture.

La condition d’urgence posée par le premier alinéa de l’article 13 de la loi organique précitée est remplie dès lors que le montant des crédits supplémentaires proposé par le présent projet décret d’avance correspond à un besoin immédiat.

Par conséquent, les quatre critères établissant la conformité du projet de décret d’avance sont remplis.

Cette procédure dérogatoire et exceptionnelle garantit l’information du Parlement et respecte à la fois la possibilité pour les commissions des finances des deux assemblées de s’exprimer sous forme d’avis et la faculté pour le Parlement de ratifier ou non ce dispositif dans le cadre de la plus prochaine loi de finances.

2.   Sur les ouvertures de crédits

Les ouvertures de crédits prévues par le présent projet de décret d’avance sont les suivantes.

ouvertures de crÉdits par ordre dÉcroissant

(en millions d’euros)

Intitulé de la mission

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

Pourcentage des ouvertures (crédits de paiement)

Enseignement scolaire

467,3

467,3

55 %

Défense

237,8

237,8

28 %

Égalité des territoires et logement

65

65

8 %

Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales

24,8

24,8

3 %

Action extérieure de l'État

18,2

18,2

2 %

Sécurités

14,7

14,7

2 %

Administration générale et territoriale de l'État

19,4

9,2

1 %

Aide publique au développement

4,4

4,4

1 %

Culture

1,3

1,3

0 %

Total

852,9

842,7

100 %

NB : les additions tiennent compte des arrondis.

Source : projet de décret d’avance.

a)     Les ouvertures de crédits liées au financement des dépenses de personnel du ministère de l’éducation nationale

Le 16 mai 2016, lors de la conférence nationale du handicap, le Président de la République a annoncé la création de 32 000 postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) ([1]) sur cinq ans, dont 6 000 en 2016. L’objectif est de mettre fin à la précarité des personnels en contrat aidé, titulaires de contrat d’auxiliaire de vie scolaire sous la forme de contrat unique d’insertion (CUI) ou de contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE).

Selon les chiffres du Gouvernement, 80 000 personnes étaient titulaires d’un contrat d’auxiliaire de vie scolaire, représentant vingt heures par semaine. Compte tenu de la durée de travail fixée à trente-cinq heures pour un contrat d’AESH, le plan du Gouvernement devrait permettre la transformation progressive de 56 000 contrats aidés en 32 000 emplois d’AESH.

Selon les chiffres de la loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’exercice 2016, 8 588 personnes recrutées sous contrat aidé ont bénéficié du statut d’AESH au second semestre 2016. Le Gouvernement a prévu la transformation de contrats aidés à hauteur de 6 400 équivalents temps plein d’AESH à la rentrée 2017.

Le rapport de motivation du présent projet de décret indique que l’exécution 2016 résultant de la transformation desdits contrats a été supérieure au niveau retenu en loi de finances initiale pour 2017, représentant un surcoût de 143 millions d’euros. La mesure de transformation entraînerait également un coût supplémentaire de 183 millions d’euros au titre de l’exercice 2017.

Par ailleurs, le projet de décret tient compte de diverses mesures (développement de l’apprentissage, glissement vieillissement technicité – GVT) ayant un impact sur les dépenses de personnel au titre de l’exercice 2017, qui représentent un coût supplémentaire de 94 millions d’euros.

Enfin, les dépenses imprévues relatives aux heures supplémentaires ou à la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) représenteraient 31 millions d’euros et le coût non anticipé du protocole « Parcours professionnels, carrières et rémunérations » (PPCR) s’élèverait à 16 millions d’euros.

Le caractère urgent de la dépense est lié à la nécessité de mettre à disposition les crédits avant la liquidation de la paie de décembre.

b)     Les ouvertures de crédits liées au financement des opérations extérieures et intérieures

La dotation annuelle des opérations extérieures et intérieures est établie à 450 millions d’euros, en vertu de l’article 4 de la loi du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 susvisée.

i.   Les opérations extérieures en 2017

En 2017, les opérations extérieures sont maintenues à un niveau élevé et mobilisent un nombre significatif de militaires. Les théâtres d’opération à l’étranger sont principalement situés dans la bande sahélo-saharienne (opération Barkhane) et au Levant (opération Chammal).

ii.   Les opérations intérieures en 2017

À la suite des attentats survenus à Paris en janvier puis novembre 2015, le précédent gouvernement a décidé le lancement de l’opération dite « Sentinelle », visant à répondre à la situation d’urgence sécuritaire. Celle-ci prévoit un déploiement de 7 000 militaires sur le territoire national.

Conformément à la loi de programmation militaire, la loi de finances initiale pour 2017 a prévu une dotation de 450 millions d’euros au titre des opérations extérieures, répartie ainsi :

 280 millions d’euros, hors dépenses de personnel ;

 170 millions d’euros, au titre des dépenses de personnel.

Au titre des opérations intérieures, la loi de finances initiale pour 2017 a prévu une dotation de 41 millions d’euros en dépenses de personnel.

Le décret d’avance  2017-1182 du 20 juillet 2017 a ouvert des crédits sur le programme 178 à hauteur de 643,2 millions d’euros afin de couvrir partiellement les surcoûts nets des opérations extérieures (OPEX) et intérieures (OPINT). Cette mise à disposition des crédits ne pouvait attendre la loi de finances rectificative de fin de gestion, l’interruption des paiements d’ici là aurait pu porter atteinte à la continuité des opérations.

Les ouvertures de crédits supplémentaires prévues par le projet de décret doivent permettre de compléter le financement du surcoût des opérations extérieures et intérieures et d’assurer la continuité des opérations sur les théâtres d’opérations à l’étranger et sur le territoire national. Celles-ci s’élèvent à 237,8 millions d’euros en AE et en CP, réparties sur deux programmes :

 69,7 millions d’euros sur le programme 178 Préparation et emploi des forces ;

 168,1 millions d’euros sur le programme 212 Soutien de la politique de la défense.

Par ailleurs, le second projet de loi de finances rectificative pour 2017 prévoit l’ouverture de 75 millions d’euros au titre du financement de ces opérations. Au total, le coût des opérations extérieures et intérieures s’élèverait à 1 447 millions d’euros pour l’exercice 2017.

coût des opérations extérieures et intérieures

(en millions d’euros, y compris dépenses de personnel et dépenses hors titre 2)

Exercice

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

Coût des opérations extérieures

663

833

870

860

1 171

873

1 250

1 118

1 117

1 176

Coût des opérations intérieures

171

145

Total

663

833

870

860

1 171

873

1 250

1 118

1 288

1 321

Source : Gouvernement.

La commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire souligne la nécessité de poursuivre l’effort de budgétisation plus sincère desdites opérations en loi de finances initiale, conformément aux engagements de l’actuel Gouvernement.

c)     Les ouvertures de crédits pour le financement de l’hébergement d’urgence

Conformément aux principes d’inconditionnalité de l’accueil et de continuité de la prise en charge ([2]), les places d’hébergement d’urgence visent à accueillir tous les publics sans condition autre que le fait d’être dans une situation de détresse médicale, psychologique ou sociale.

Selon les éléments communiqués par le Gouvernement, le nombre de places dévolues à l’hébergement d’urgence est toujours en forte augmentation, du fait de l’intensification des flux migratoires. Ainsi, les prévisions pour la fin de l’année 2017 prévoient un nombre total de places d’hébergement de 92 317, dont 33 691 places en centres d’hébergement d’urgence (CHU) et 38 423 places en hébergement hôtelier destinées aux familles en situation de détresse, à défaut de places disponibles dans les CHU.

Le rapport de motivation précise que les crédits portés par le projet de décret visent à financer les opérateurs qui assurent l’hébergement des personnes migrantes en Île-de-France, en particulier les centres d’hébergement d’urgence, le centre de premier accueil (CPA) et le Samu social de Paris.

Le compte rendu du Conseil des ministres du 12 juillet 2017 indiquait que le dispositif d’hébergement dédié aux demandeurs d’asile allait être renforcé avec de nouvelles places d’hébergement en 2017, 4 000 supplémentaires en 2018 et 3 500 en 2019.

Le 27 juillet le Président de la République a annoncé que le dispositif Migrants, visant à la création de CHU pour migrants serait également accru, afin d’atteindre une capacité de 9 000 places pour la mise à l’abri des personnes évacuées des campements illicites parisiens.

En 2016, l’enveloppe consacrée au financement de l’hébergement d’urgence s’est élevée à 671 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, soit une hausse de 123 millions d’euros par rapport à l’exécution 2015.

La loi de finances initiale pour 2017 a prévu 618 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement afin de financer le dispositif d’hébergement d’urgence, représentant une augmentation de 135 millions d’euros par rapport à la prévision de 2016.

Le décret d’avance du 20 juillet dernier a ouvert des crédits sur le programme 177 Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables à hauteur de 122 millions d’euros en AE et 120 millions d’euros en CP.

Toutefois, le contexte de tension forte sur le parc d’hébergement d’urgence rend nécessaire l’ouverture de crédits complémentaires, afin de garantir le financement de l’accueil des personnes actuellement hébergées et d’accroître les capacités du parc d’hébergement.

Les ouvertures de crédits prévues par le présent projet de décret d’avance s’élèvent à 65 millions d’euros en AE et en CP.

d)     Les ouvertures de crédits pour le financement des dépenses du ministère de l’intérieur

Le rapport de motivation indique que les ouvertures de crédits sont destinées au financement des dépenses les plus urgentes liées à l’épisode cyclonique Irma, notamment relatives à l’aide d’urgence, aux transports maritimes ou aériens.

Celles-ci devraient également couvrir les dépenses de contentieux relevant du programme 216 Conduite et pilotage des politiques de l’intérieur de la mission Administration générale et territoriale, qui ont atteint un niveau élevé au cours de l’exercice 2017. Celles-ci relèvent de la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ) du ministère de l’intérieur, qui a élaboré en 2014 un plan d’action visant à améliorer la prévision et le pilotage des enjeux financiers relatifs aux contentieux. Le plan d’action a été motivé par l’augmentation de la dépense en matière de contentieux des étrangers, de refus de concours de la force publique, d’accidents de la circulation et de protection fonctionnelle des fonctionnaires.

Les dépenses relatives à l’épisode cyclonique rendent nécessaire l’ouverture de crédits à hauteur de 34,1 millions d’euros en AE et 23,8 millions d’euros en CP.

Les ouvertures de crédits destinées à financer les dépenses relatives aux contentieux s’élèvent à 19,4 millions d’euros en AE et 9,2 millions d’euros en CP. La loi de finances initiale pour 2017 avait prévu un niveau de dépenses établi à 45 millions d’euros en AE et en CP, dont notamment 24 millions d’euros au titre de refus de concours de la force publique, 9 millions d’euros pour les litiges relatifs au droit des étrangers et 7 millions d’euros du fait des accidents de la circulation.

e)     Les ouvertures de crédits destinées au financement des dépenses de personnel du ministère de l’Europe et des affaires étrangères

Les indemnités de résidence à l’étranger versées aux agents expatriés du ministère de l’Europe et des affaires étrangères sont revues chaque trimestre, selon les évolutions monétaires de change et de prix de chaque pays, afin de maintenir constant le pouvoir d’achat desdits agents. À titre d’exemple, les indemnités sont diminuées en cas d’appréciation de l’euro, afin de neutraliser les effets d’aubaine.

Ainsi, les dépenses de personnel du ministère sont de façon intrinsèque volatiles et susceptibles de varier d’un exercice à l’autre de manière significative, ainsi qu’au sein d’un même exercice budgétaire.

Le rapport de motivation indique que le besoin d’ouverture de crédits résulte de la variation de l’effet change-prix sur l’indemnité de résidence à l’étranger versée aux agents du ministère en service à l’étranger.

Les ouvertures de crédits portent exclusivement sur des dépenses de personnel. Le rapport de motivation précise que l’effet change-prix sur l’indemnité de résidence à l’étranger représente un besoin d’ouverture de crédits de 18,8 millions d’euros en AE et en CP.

Par ailleurs, le rapport de motivation précise que les ouvertures de crédits financeront les contributions aux pensions sur les programmes 105 Action de la France en Europe et dans le monde et 151 Français à l’étranger et affaires consulaires, à hauteur de 3,8 millions d’euros en AE et en CP.

f)      Les ouvertures de crédits destinées au financement des dépenses de personnel liées aux crises sanitaires et à l’instruction des aides de la politique agricole commune (PAC)

L’exercice 2017 a été marqué par la survenance ou l’intensification de diverses crises sanitaires, telles que l’influenza aviaire, la tuberculose, les salmonelles aviaires en élevage et xylella fastidiosa. Celles-ci ont nécessité la mobilisation accrue de moyens humains au sein du ministère de l’agriculture et de l’alimentation.

Par ailleurs, la finalisation de l’instruction des aides de la PAC 2016 a été reportée à 2017, nécessitant également une augmentation des moyens humains.

En 2016, les dépenses du programme 206 se sont élevées à 551 millions d’euros en crédits de paiement, soit près de 60 millions supplémentaires par rapport à la loi de finances initiale. Cela a résulté notamment d’une ouverture de crédits complémentaires de 65 millions d’euros via le décret d’avance du 2 juin 2016, afin de financer des crises sanitaires.

La loi de finances initiale pour 2017 a prévu l’ouverture de crédits de paiement à hauteur de 513 millions d’euros, y compris fonds de concours et attributions de produits. Selon le rapport de motivation du présent projet de décret d’avance, les différentes actions menées au cours du premier semestre 2017 ont mobilisé l’ensemble des marges disponibles du programme.

Le présent projet de décret d’avance prévoit l’ouverture de crédits complémentaires à hauteur de 99 millions d’euros en AE et 101,4 millions d’euros en CP. Ces ouvertures sont de nature à prévenir la diffusion de ces crises sanitaires à d’autres territoires et ainsi à en limiter leur coût global.

g)     Les ouvertures de crédits au titre du financement des dépenses de personnel du ministère de la culture

La loi dite « Sauvadet » ([3]) a permis aux contractuels de la fonction publique de devenir titulaires, sous conditions, via des recrutements réservés (avec ou sans concours) ou des sélections professionnelles. Initialement prévu jusqu’au 13 mars 2016, ce dispositif a été prorogé à deux reprises et est désormais applicable jusqu’au 31 décembre 2020 ([4]).

Le rapport de motivation indique que l’application du dispositif « Sauvadet » a permis la titularisation d’agents contractuels au sein du ministère de la culture.

La titularisation des agents contractuels a un coût de 1,04 million d’euros en AE et en CP. Par ailleurs, le rapport de motivation précise que l’ouverture de crédits financera également la prise en charge d’apprentis du ministre de la culture, à hauteur de 0,22 million d’euros en AE et en CP.

3.   Sur les annulations de crédits

Les annulations de crédits prévues s’élèvent à 852,8 millions d’euros en AE et 842,6 millions d’euros en CP. Elles sont réparties sur soixante-quatre programmes de vingt-cinq missions du budget général, soit un niveau moyen d’annulation par mission de 34,1 millions d’euros en AE et de 33,7 millions d’euros en CP. Ces annulations visent à garantir le respect de l’équilibre budgétaire défini dans la loi de finances pour 2017 et de l’équilibre financier du présent projet de décret, conformément à l’article 13 de la LOLF.

Les dépenses de personnel représentent 12 % du total des annulations, soit 104,8 millions d’euros en AE et en CP.

Par ailleurs, la majorité des annulations prévues en crédits de paiement portent sur des crédits mis en réserve. Ces annulations s’élèvent à 708 millions d’euros en CP, soit 84 % des annulations totales de CP, à comparer avec les 135 millions d’euros d’annulations de CP non mis en réserve.

annulations de crÉdits par ordre dÉcroissant

(en millions d’euros)

Intitulé de la mission

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

Pourcentage des annulations (crédits de paiement)

Travail et emploi

60

211,8

25 %

Justice

77,9

77,9

9 %

Recherche et enseignement supérieur

43,9

60

7 %

Engagements financiers de l'État

57,1

57,1

7 %

Enseignement scolaire

113,7

56,8

7 %

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

63,8

53,8

6 %

Relations avec les collectivités territoriales

0

48

6 %

Action extérieure de l'État

35,8

42,9

5 %

Écologie, développement et mobilité durables

46,3

42,5

5 %

Culture

87,3

41,1

5 %

Économie

38,6

24

3 %

Aide publique au développement

0

22,2

3 %

Immigration, asile et intégration

18,8

19,3

2 %

Médias, livre et industries culturelles

16,5

18,6

2 %

Administration générale et territoriale de l'État

15,2

16

2 %

Santé

9,8

9,2

1 %

Sport, jeunesse et vie associative

7,7

7,7

1 %

Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales

8,4

7

1 %

Solidarité, insertion et égalité des chances

6,1

6,1

1 %

Direction de l'action du Gouvernement

21,6

5,1

1 %

Politique des territoires

1,1

5,1

1 %

Sécurités

3,9

3,9

0 %

Conseil et contrôle de l'État

4

3,4

0 %

Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation

2,7

3,3

0 %

Crédits non répartis

112,6

0

0 %

Total

852,8

842,8

100 %

NB : les additions tiennent compte des arrondis.

Source : projet de décret d’avance.

Les annulations se répartissent entre les missions suivantes :

 la mission Action extérieure de l’État pour un montant de 35,8 millions d’euros en AE et 42,9 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 105 Action de la France en Europe et dans le monde pour 35,8 millions d’euros en AE et 40,5 millions d’euros en CP du fait de crédits devenus sans emploi en raison du report du paiement à 2018 de plusieurs appels à contributions pour les opérations de maintien de la paix, du programme 151 Français à l’étranger et affaires consulaires pour 7 963 euros en AE et 2,5 millions d’euros en CP en raison d’une sous-consommation sur ce programme ;

 la mission Administration générale et territoriale de l’État pour un montant de 15,2 millions d’euros en AE et 16 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 307 Administration territoriale pour 4,1 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 232 Vie politique, cultuelle et associative pour 9,3 millions d’euros en AE et 10,2 millions d’euros en CP sur des crédits devenus sans emploi et de sous-consommations liées au nombre moindre de candidats et d’électeurs lors de l’élection présidentielle (7 millions d’euros en AE et 7,8 millions d’euros en CP), du programme 216 Conduite et pilotage des politiques de l’intérieur pour 1,7 million d’euros en AE et en CP ;

 la mission Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales pour un montant de 8,4 millions d’euros en AE et 7 millions d’euros en CP, au titre du programme 206 Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation pour 6,4 millions d’euros en AE et 7 millions d’euros en CP en raison d’un moindre besoin lié au délai de traitement des dossiers d’indemnisation des vétérinaires sanitaires et des exploitants touchés par la grippe aviaire H5N8 reportant les indemnisations à l’exercice 2018, au titre du programme 215 Conduite et pilotage des politiques de l’agriculture pour 2 millions d’euros en AE du fait d’un moindre besoin en matière de frais judiciaires du ministère ;

 la mission Aide publique au développement pour un montant de 22,2 millions d’euros en CP au titre du programme 110 Aide économique et financière au développement, du fait d’une actualisation de la dépense en matière de bonifications de prêts mis en œuvre par l’Agence française de développement (AFD), à niveau d’engagement constant ;

 la mission Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation pour un montant de 2,7 millions d’euros en AE et 3,3 millions d’euros en CP, au titre du programme 167 Liens entre la Nation et son armée pour 524 817 euros en CP, du programme 158 Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale pour 2,7 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits devenus sans emploi ;

 la mission Conseil et contrôle de l’État pour un montant de 4 millions d’euros en AE et 3,4 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 165 Conseil d’État et autres juridictions administratives pour 2,5 millions d’euros en AE et en CP, du programme 126 Conseil économique, social et environnemental pour 950 000 euros en AE et 300 000 euros en CP, dont 350 000 euros en AE grâce à des mesures de pilotage des investissements, et du programme 164 Cour des comptes et autres juridictions financières pour 550 000 euros en AE et en CP. Les annulations portent intégralement sur des crédits mis en réserve ;

 la mission Crédits non répartis pour un montant de 112,6 millions d’euros en AE au titre du programme 552 Dépenses accidentelles et imprévisibles, en raison d’une sous-consommation de la dotation relative aux éventuelles prises à bail des administrations centrales et déconcentrées ;

 la mission Culture pour un montant de 87,3 millions d’euros en AE et 41,1 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 175 Patrimoines pour 35,6 millions d’euros en AE et 28,7 millions d’euros en CP, du programme 131 Création pour 15,7 millions d’euros en AE et 1,1 million d’euros en CP, du programme 224 Transmission des savoirs et démocratisation de la culture pour 36 millions d’euros en AE et 11,2 millions d’euros en CP. Les annulations portent intégralement sur des crédits mis en réserve ou devenus sans emploi ;

 la mission Direction de l’action du Gouvernement pour un montant de 21,6 millions d’euros en AE et 5,1 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 129 Coordination du travail gouvernemental pour 18,3 millions d’euros en AE et 3,9 millions d’euros en CP, du programme 308 Protection des droits et libertés pour 1,2 million d’euros en AE et 890 731 euros en CP, du programme 333 Moyens mutualisés des administrations déconcentrées pour 2,1 millions d’euros en AE et 369 378 euros en CP. Les annulations portent intégralement sur des crédits mis en réserve ou devenus sans emploi et des crédits résiduels s’agissant de dépenses de personnel ;

 la mission Écologie, développement et mobilité durables pour un montant de 46,3 millions d’euros en AE et 42,5 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 205 Sécurité et affaires maritimes, pêche et aquaculture pour 16,3 millions d’euros en AE et 23,9 millions d’euros en CP sur des crédits devenus sans objet ou présentant une sous-consommation, du programme 159 Expertise, information géographique et météorologie pour 3 millions d’euros en AE et en CP grâce à une maîtrise accrue des dépenses à destination des opérateurs, du programme 181 Prévention des risques pour 11,5 millions d’euros en AE et 7 millions d’euros en CP sur des crédits présentant une sous-consommation, du programme 174 Énergie, climat et après-mines pour 5 millions d’euros en AE sur des crédits devenus sans objet, du programme 217 Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durables pour 10,4 millions d’euros en AE et 8,6 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve ;

 la mission Économie pour un montant de 38,6 millions d’euros en AE et 24 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 134 Développement des entreprises et du tourisme pour 37,6 millions d’euros en AE et 23 millions d’euros en CP sur des crédits devenus sans objet, du fait d’une économie en matière de compensation carbone, de sous-consommations constatées sur divers dispositifs et de vacances d’emplois, du programme 220 Statistiques et études économiques pour 1 million d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve ;

 la mission Engagements financiers de l’État pour un montant total de 57,1 millions d’euros en AE et en CP, au titre du programme 145 Épargne pour 55 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve et du fait de la sous-consommation des primes d’État relatives aux plans d’épargne-logement (PEL) et aux comptes d’épargne-logement (CEL) et du programme 168 Majoration de rentes pour 2,1 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve du fait d’une sous-consommation ;

 la mission Enseignement scolaire pour un montant total de 113,7 millions d’euros en AE et 56,8 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 140 Enseignement scolaire public du premier degré pour 1,7 million d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve ou devenus sans emploi, du programme 141 Enseignement scolaire public du second degré pour 6,7 millions d’euros en AE et en CP portant notamment sur des efforts en gestion relatifs aux frais de déplacement, du programme 230 Vie de l’élève pour 88,9 millions d’euros en AE et 26,8 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve et faisant suite à la possibilité offerte aux communes de revenir à la semaine de quatre jours réduisant ainsi la dépense du fonds de soutien aux activités périscolaires, du programme 139 Enseignement privé du premier et du second degré pour 1,2 million d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 214 Soutien de la politique de l’éducation nationale pour 10,3 millions d’euros en AE et 15,4 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 143 Enseignement technique agricole pour 4,9 millions d’euros en AE et en CP ;

 la mission Gestion des finances publiques et des ressources humaines pour un montant de 63,8 millions d’euros en AE et 53,8 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 156 Gestion fiscale et financière de l’État et du secteur public local pour 25,4 millions d’euros en AE et 10,4 millions d’euros en CP en raison de départs à la retraite supérieurs aux prévisions, du programme 218 Conduite et pilotage des politiques économiques et financières pour 7,6 millions d’euros en AE et 13 millions d’euros en CP principalement du fait de sous-consommations liées à la réduction des effectifs des cabinets ministériels, du programme 302 Facilitation et sécurisation des échanges pour 25,2 millions d’euros en AE et 26,8 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 148 Fonction publique pour 5,7 millions d’euros en AE et 3,7 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve ou qui présentent une sous-consommation en matière d’action sociale interministérielle ;

 la mission Immigration, asile et intégration au titre du programme 104 Intégration et accès à la nationalité française pour un montant de 18,8 millions d’euros en AE et de 19,3 millions d’euros en CP sur la subvention de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), dont le niveau de trésorerie devrait s’établir à 28 millions d’euros au 31 décembre 2017, soit un niveau équivalent à 55 jours de fonctionnement, garantissant le niveau constant des dépenses de l’organisme, et sur des dépenses discrétionnaires du programme ;

 la mission Justice pour un montant de 77,9 millions d’euros en AE et en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 166 Justice judiciaire pour 36,2 millions d’euros en AE et 23 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve (36,2 millions d’euros en AE et 11,5 millions d’euros en CP) et du fait de marges de manœuvre sur l’immobilier judiciaire, du programme 107 Administration pénitentiaire pour 20,6 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 182 Protection judiciaire de la jeunesse pour 1,4 million d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 101 Accès au droit et à la justice pour 13,5 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 310 Conduite et pilotage de la politique de la justice pour 5,9 millions d’euros en AE et 19,2 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve (0,8 million d’euros en AE et 16,9 millions d’euros en CP) grâce à un pilotage des investissements informatiques, du programme 335 Conseil supérieur de la magistrature pour 173 301 euros en AE et en CP portant partiellement sur des crédits mis en réserve ;

 la mission Médias, livre et industries culturelles pour un montant de 16,5 millions d’euros en AE et 18,6 millions d’euros en CP, au titre du programme 180 Presse et médias pour 14,6 millions d’euros en AE et 16,6 millions d’euros en CP et du programme 334 Livre et industries culturelles pour 1,9 million d’euros en AE et 2 millions d’euros en CP. Les annulations portent intégralement sur des crédits mis en réserve ;

 la mission Politique des territoires au titre du programme 162 Interventions territoriales de l’État pour un montant de 1,1 million d’euros en AE et 5,1 millions d’euros en CP, dont 0,25 million d’euros en AE et 3,5 millions d’euros en CP portent sur des crédits mis en réserve. Le solde des annulations relève de l’action Eau – agriculture en Bretagne, du fait d’une sous-consommation anticipée ;

 la mission Recherche et enseignement supérieur pour un montant de 43,9 millions d’euros en AE et 60 millions d’euros en CP, décomposé ainsi : au titre du programme 150 Formations supérieures et recherche universitaire pour 8,8 millions d’euros en AE et 22 millions d’euros en CP sur des crédits immobiliers mis en réserve, du programme 193 Recherche spatiale pour 8 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits devenus sans emploi, du programme 190 Recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durables pour 5,8 millions d’euros en AE et 8,8 millions d’euros en CP sur des crédits mis en réserve, du programme 192 Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle pour 13 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve (7,5 millions d’euros en CP) et du fait d’une réduction des dispositifs constituant le Fonds de compétitivité des entreprises et d’une moindre dotation à Bpifrance pour la distribution des aides à l’innovation, du programme 191 Recherche duale (civile et militaire) pour 3,2 millions d’euros en AE et en CP, du programme 186 Recherche culturelle et culture scientifique pour 5,1 millions d’euros en AE et 5 millions d’euros en CP sur des crédits devenus sans emploi, du programme 142 Enseignement supérieur et recherche agricoles pour 121 188 euros en AE ;

 la mission Relations avec les collectivités territoriales au titre du programme 119 Concours financiers aux collectivités territoriales et à leurs groupements pour 48 millions d’euros en CP du fait d’un rythme de paiement plus lent qu’anticipé sur la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL), ne remettant pas en cause le niveau des engagements. Selon les éléments transmis par le Gouvernement, le niveau de consommation à fin octobre s’élevait à 30 % de l’enveloppe prévue en loi de finances initiale, soit 96,5 millions d’euros, dont 60 millions d’euros pour les « grandes priorités », 36 millions d’euros pour les « bourgs centres » et 0,5 million d’euros pour les « métropoles ». En revanche, le niveau de consommation des autorisations d’engagement atteignait un niveau satisfaisant de 70 %. Toutefois, la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire attire l’attention du Gouvernement sur la nécessité d’accroître la transparence de la gestion des dotations budgétaires versées aux collectivités territoriales, notamment la DSIL. À ce titre, la commission s’interroge sur la pérennité du financement des nouvelles métropoles ;

 la mission Santé au titre du programme 183 Protection maladie pour 9,8 millions d’euros en AE et 9,2 millions d’euros en CP du fait d’une prévision de dépense inférieure au titre de l’aide médicale d’État de droit commun ;

 la mission Sécurités pour un montant de 3,9 millions d’euros en AE et en CP sur les dépenses de personnel, au titre du programme 176 Police nationale pour 320 182 euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve et du programme 161 Sécurité civile pour 3,6 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve, au report en 2018 de mesures catégorielles, ainsi qu’à la montée en charge plus progressive qu’initialement prévu de la réserve civile ;

 la mission Solidarité, insertion et égalité des chances, au titre du programme 124 Conduite et soutien des politiques sanitaires, sociales, du sport, de la jeunesse et de la vie associative pour un montant de 6,1 millions d’euros en AE et en CP sur les dépenses de personnel, au titre de crédits mis en réserve et résultant de la diminution des effectifs des cabinets ministériels ;

 la mission Sport, jeunesse et vie associative au titre du programme 219 Sport pour 7,7 millions d’euros en AE et en CP sur des crédits mis en réserve ;

 la mission Travail et emploi pour un montant total de 60 millions d’euros en AE et 211,8 millions d’euros en CP, au titre du programme 103 Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi pour 55,3 millions d’euros en AE et 207,1 millions d’euros en CP sur les crédits relatifs à la prime à l’embauche pour les petites et moyennes entreprises du fait de l’arrêt du dispositif au 30 juin dernier et non au 31 décembre prochain comme cela était prévu dans la loi de finances initiale pour 2017. Par ailleurs, les prévisions du mois de juillet sur ce dispositif de guichet se sont révélées prudentes, le sursaut prévu de demandes d’aide avant l’expiration de celle-ci et l’effet d’apprentissage escompté des bénéficiaires sur les procédures de demande de l’aide ont été plus faibles qu’anticipé. Le présent projet de décret prévoit l’annulation de 4,7 millions d’euros en AE et en CP sur le programme 155 Conception, gestion et évaluation des politiques de l’emploi et du travail, dont 3,8 millions de dépenses de personnel résultant de la diminution des effectifs des cabinets ministériels, et de sous-consommations au titre des dépenses de fonctionnement (0,9 million d’euros en AE et en CP).

Dans le cadre de la réforme de la procédure budgétaire envisagée, la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire propose une modification des dispositions organiques, afin que le Gouvernement présente mission par mission, en annexe au projet de décret d’avance, le pourcentage de crédits annulés par rapport aux crédits adoptés en loi de finances initiale.

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Le présent avis ne préjuge pas de la décision de la commission lors de l’examen de la demande de ratification du décret dans le projet de loi de finances rectificative pour 2017.

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Information relative à la commission

La commission a reçu en application de larticle 12 de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF) :

 un projet de décret de virement de crédits dun montant de 660 000 euros en autorisations dengagement (AE) et en crédits de paiement (CP), des programmes 140 Enseignement scolaire public du premier degré et 141 Enseignement scolaire public du second degré de la mission Enseignement scolaire à destination des programmes 150 Formations supérieures et recherches universitaires et 231 Vie étudiante de la mission Recherche et enseignement supérieur.

Ce décret correspond à deux mouvements de crédit distincts, le premier du programme 140 à destination du programme 150 pour un montant de 160 000 euros en AE/CP, au titre du financement de la formation des psychologues de léducation nationale, corps créé au 1er septembre 2017, le second du programme 141 à destination du programme 231 pour un montant de 500 000 euros en AE/CP au titre du financement des dispositifs parcours dexcellence.

Les annulations se répartissent de la façon suivante :

 programme 140 : 160 000 euros en AE et CP ;

 programme 141 : 500 000 euros en AE et CP.

Les ouvertures se répartissent de la façon suivante :

 programme 150 : 160 000 euros en AE et CP ;

 programme 231 : 500 000 euros en AE et CP ;

 un projet de décret portant transfert de crédits dun montant de 4 426 062 euros en autorisations dengagement (AE) et de 5 511 062 euros en crédits de paiement (CP) des programmes 144 Environnement et prospective de la politique de défense, 178 Préparation et emploi des forces et 212 Soutien de la politique de défense à destination des programmes 105 Action de la France en Europe et dans le monde, 129 Coordination du travail gouvernemental, 152 Gendarmerie nationale, 176 Police nationale et 302 Facilitation et sécurisation des échanges.

Ce décret correspond à cinq transferts distincts.

Le premier, pour un montant de 47 168 euros en AE et en CP du programme 178 vers le programme 129, est destiné au financement interministériel dopérations de mutualisation entre administrations de lÉtat de systèmes dinformation.

Le deuxième, pour un montant de 1 085 000 euros en CP uniquement du programme 144 vers le programme 302, est destiné à la contribution du ministère des armées à une activité mutualisée avec la direction générale des douanes et droits indirects concernant le système API-PNR.

Le troisième, pour un montant de 2 703 851 euros en AE et CP du programme 212 vers le programme 152, est destiné au remboursement de lindemnité compensatrice SNCF.

Le quatrième, pour un montant de 738 726 euros en titre 2 en AE et CP du programme 212 vers le programme 105, a pour objet le remboursement de frais de personnel à létranger.

Le cinquième a pour objet de réaliser un transfert de crédits hors titre 2 dun montant de 936 317 euros en AE et CP du programme 178 vers le programme 176. Il est destiné au financement de la contribution du ministère des armées à linfrastructure nationale partageable des transmissions ;

 un projet de décret de transfert de crédits dun montant de 1 462 682 euros en autorisations dengagement (AE) et en crédits de paiement (CP) et de 17 équivalents temps plein travaillés (ETPT), du programme 224 Transmission des savoirs et démocratisation de la culture de la mission Culture à destination du programme 217 Conduite et pilotage des politiques de lécologie, du développement et de la mobilité durables de la mission Écologie, développement et mobilité durables.

Ce décret a pour objet de procéder au remboursement des agents mis à disposition par le ministère de la transition écologique et solidaire dans les services du ministère de la culture ;

 un projet de décret de transfert de crédits dun montant de 2 000 000 euros en autorisations dengagement (AE) et en crédits de paiement (CP), du programme 180 Presse de la mission Médias, livre et industries culturelles à destination du programme 134 Développement des entreprises et du tourisme de la mission Économie.

Ce décret de transfert intervient dans le cadre de la revalorisation de la compensation versée par lÉtat à La Poste décidée en 2016 pour lannée 2017, atteignant 121 millions deuros. Le programme Presse contribue à compenser partiellement à La Poste la moindre revalorisation des tarifs postaux pour les éditeurs de presse ;

 un projet de décret de virement de crédits dun montant de 291 580 euros en autorisations dengagement (AE) et 241 580 euros en crédits de paiement (CP), du programme 224 Transmission des savoirs et démocratisation de la culture de la mission Culture à destination des programmes 131 Création et 175 Patrimoines de la mission Culture.

Ce décret de virement porte cinq mouvements distincts :

 financement du cantu in paghjella depuis le programme 224 vers le programme 175 (60 000 euros en AE=CP) ;

 financement du cantu in paghjella depuis le programme 131 vers le programme 175 (30 000 euros en AE=CP) ;

 co-financement de lexpérimentation SI billetterie de La Villette en provenance du programme 131 vers le programme 224 (50 000 euros en CP) ;

 financement de la deuxième phase des travaux sur lorgue de Basse-Terre en provenance du programme 131 vers le programme 224 (268 420 euros en AE=CP) ;

 compensation de linvestissement de lEPCC Clichy-Montfermeil en provenance du programme 224 vers le programme 131 : (500 000 euros en AE=CP) ;

 un projet de décret portant virement de crédits dun montant de 17 078 943 euros en autorisations dengagement (AE) et 41 813 828 euros en crédits de paiement (CP) dont 59 643 euros en titre 2, des programmes 167 Liens entre la nation et son armée de la mission Anciens combattants, 144 Environnement et prospective de la défense, 146 Équipement des forces, 178 Préparation et emploi des forces et 212 Soutien de la politique de la défense de la mission Défense à destination des programmes 144 Environnement et prospective de la défense, 146 Équipement des forces, 178 Préparation et emploi des forces et 212 Soutien de la politique de la défense de la mission Défense.

Le présent décret porte virement de crédits en douze mouvements :

 Le premier mouvement, de 5 500 000 euros en AE et en CP, seffectue du programme 144 vers le programme 178 et comprend deux mouvements :

 Le deuxième mouvement, de 3 100 000 euros en AE et 9 300 000 euros en CP, seffectue du programme 146 vers le programme 144 et comprend deux mesures distinctes :

 Le troisième mouvement, de 19 600 000 euros en AE et 37 200 000 euros en CP du programme 146 vers le programme 178 correspond :

 Le quatrième mouvement du programme 146 vers le programme 212 correspond, pour un montant de 13 800 000 euros en CP uniquement à la mise en œuvre des décisions visant à prioriser des opérations urgentes de maintien en conditions opérationnelles et dinfrastructures relevant de la dissuasion.

 Le cinquième mouvement seffectue du programme 178 vers le 144, à hauteur de 10 000 000 euros en AE et 11 000 000 euros en CP, et correspond au financement par létat-major des armées de projets confidentiels dans le domaine de la cyberdéfense.

 Le sixième mouvement du programme 212 vers le programme 146 est destiné au financement de travaux de fiabilisation électrique du radar situé sur un aérodrome de Haute-Saône rattaché au ministère des armées pour un montant de 1 055 000 euros en AE et en CP.

 Le septième mouvement correspond, pour un montant de 2 050 000 euros en AE et 801 852 euros en CP du programme 212 vers le programme 144, à des crédits afférents au financement des pôles de compétitivité.

 Le huitième mouvement, du programme 212 en titre 2 vers le programme 144 hors titre 2, comprend, pour un montant de 59 693 euros en AE et en CP, le remboursement de dépenses de personnel avancées par le Commissariat à lénergie atomique et aux énergies alternatives. Cette mesure sinscrit dans le cadre du transfert vers la direction du renseignement de la défense de la gestion des habilitations de sécurité des agents du CEA.

 Le neuvième mouvement, de 14 052 850 euros en AE et en CP, seffectue du programme 178 vers le programme 212. Il comprend sept mesures distinctes destinées :

 Le dixième mouvement, du programme 178 vers le programme 146, pour un montant de 8 670 865 euros en AE et 17 940 865 euros en CP correspond :

 Le onzième mouvement, du programme 212 vers le programme 178, pour un montant de 3 578 600 euros en AE et en CP, est destiné :

 Le douzième mouvement porte virement de crédits dun montant de 450 000 euros en CP uniquement du programme 167 vers le programme 212 au titre du financement complémentaire des opérateurs rattachés au programme 212 ;

 un projet de décret de transfert de crédits dun montant de 2 883 310 euros en autorisations dengagement (AE) et 704 910 euros en crédits de paiement (CP), du programme 310 Conduite et pilotage de la politique de la justice de la mission Justice à destination du programme 218 Conduite et pilotage des politiques économiques et financières de la mission Gestion des finances publiques et des ressources humaines.

Ce décret de transfert intervient dans le cadre daccrétion de lAgence française anticorruption (AFA). Le ministère de la justice porte 40 % du besoin de financement (7 313 000 euros en AE et 1 867 000 euros en CP), conformément à la clé de répartition arbitrée par le cabinet du Premier ministre lors de la réunion interministérielle du 19 avril 2017, dont est déduit le transfert initial de 41 890 euros intervenu en loi de finances pour 2017. Ce transfert vise à participer au financement des dépenses de fonctionnement liées à la mise en place de lAFA : aménagement et équipements des locaux, frais de représentation et de mission, études et expertises, développement dun SI dédié ;

 un projet de décret de transfert de crédits dun montant de 302 090 euros en autorisations dengagement (AE) et en crédits de paiement (CP), dont 302 090 euros en titre 2, et de 5 équivalents temps plein travaillés (ETPT), du programme 150 Formations supérieures et recherche universitaire de la mission Recherche et enseignement supérieur à destination du programme 224 Transmission des savoirs et démocratisation de la culture de la mission Culture.

Ce mouvement sinscrit dans le cadre dun plan daction visant à renforcer la recherche dans les écoles darchitecture ;

 un projet de décret de transfert de crédits dun montant de 4 236 022 euros en autorisations dengagement (AE) et 6 466 022 euros en crédits de paiement (CP), dont 934 336 euros en titre 2, du programme 152 Gendarmerie nationale, du programme 161 Sécurité civile et du programme 176 Police nationale de la mission Sécurités à destination de 6 programmes.

Le décret correspond au solde de sept mouvements distincts.

Le premier mouvement a pour objet un transfert de crédits pour un montant total de 229 532 euros en AE et en CP depuis le programme 152 vers le programme 178. Il correspond à la contribution à la formation des gendarmes.

Les deuxième et troisième mouvements ont pour objet un transfert de crédits à hauteur de 1 106 434 euros en AE et en CP, dont 30 430 euros en titre 2, depuis le programme 161 vers les programmes 178 (1 076 004 euros en AE et en CP) et 212 (30 430 euros en AE et en CP en titre 2), au titre de la participation des armées à la prévention et à la lutte contre les feux de forêts en zone Méditerranée (opération Héphaïstos).

Le quatrième mouvement a pour objet un transfert de crédits de 766 150 euros en AE et 2 996 150 euros en CP depuis le programme 176 vers le programme 302. Il correspond à la contribution du ministère de lintérieur au projet « Passenger name record » (PNR).

Le cinquième mouvement a pour objet un transfert de crédits de 230 000 euros en AE et en CP du programme 176 vers le programme 129 pour des besoins opérationnels.

Le sixième mouvement pour objet un transfert de crédits de 903 906 euros en AE et en CP, en titre 2, depuis le programme 176 vers le programme 218. Il correspond à la participation du ministère de lintérieur à lopération immobilière des douanes, lîlot Perrée.

Les annulations se répartissent de la façon suivante :

         programme 152 : 2 229 532 euros en AE et CP

         programme 161 : 1 106 434 euros en AE et CP dont : 60 430 euros en titre 2

         programme 176 : 2 900 056 euros en AE et 5 130 056 euros en CP, dont : 903 906 euros en titre 2.

Les ouvertures se répartissent de la façon suivante :

         programme 105 : 903 906 euros en AE et CP, dont 903 906 euros en titre 2.

         programme 129 : 230 000 euros en AE et CP.

         programme 178 : 1 305 536 euros en AE et CP.

         programme 212 : 30 430 euros en AE et CP, dont : 30 430 euros en titre 2.

         programme 218 : 1 000 000 euros en AE et CP.

         programme 302 : 766 150 euros en AE et 2 996 150 euros en CP ;

 un projet de décret portant transfert de crédits dun montant de 612 600 euros en autorisations dengagement (AE) et en crédits de paiement (CP) en deux mouvements distincts.

Le premier mouvement est un transfert de crédits hors titre 2 dun montant de 282 600 euros en AE et en CP du programme 212 Soutien de la politique de la défense de la mission Défense à destination du programme 152 Gendarmerie nationale de la mission Sécurités. Il est destiné au financement de linstallation du commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (CoSSeN) pour les années 2016 et 2017. Créé par arrêté du 20 juillet 2016, le CoSSeN est chargé de coordonner, dans tous les domaines relevant des compétences du ministère de lintérieur, lensemble des mesures destinées à assurer la protection des matières nucléaires, de leurs installations et de leurs transports contre tout acte de malveillance.

Le second mouvement porte transfert de crédits dun montant de 330 000 euros en AE et en CP, du programme 124 Conduite et soutien des politiques sanitaires, sociales, du sport, de la jeunesse et de la vie associative de la mission Solidarité, insertion et égalité des chances à destination du programme 166 Justice judiciaire de la mission Justice. Ces crédits permettront de financer la refonte de lapplication de gestion des tribunaux des affaires de sécurité sociale et du contentieux de lincapacité (TASS-TCI) et sinscrit dans le cadre du projet de transfert de compétences au ministère de la justice des TASS-TCI ;

 un projet de décret de virement de crédits dun montant de 300 000 euros en autorisations dengagement (AE) et en crédits de paiement (CP), du programme 122 Concours spécifiques et administration de la mission Relations avec les collectivités territoriales à destination du programme 161 Sécurité civile de la mission Sécurités.

Ce virement de crédits est effectué sur proposition de la présidence du Sénat. Il vise à redéployer une partie de la réserve parlementaire pour soutenir les collectivités territoriales de Saint-Martin et SaintBarthélémy touchées par un évènement climatique de grande ampleur ;

 un projet de décret de virement de crédits dun montant de 1 980 935 euros en autorisations dengagement (AE) et en crédits de paiement (CP), du programme 158 Indemnisation des victimes de persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale de la mission Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation à destination du programme 129 Coordination du travail gouvernemental de la mission Direction de laction du Gouvernement.

Le présent décret de virement a pour objet de permettre lindemnisation des victimes des essais nucléaires mise en œuvre par le comité dindemnisation des victimes dessais nucléaires. Le montant du virement est de 1 980 935 euros du programme 158 vers le programme 129 ;

 un projet de décret de virement de crédits dun montant de 562 556 euros en autorisations dengagement (AE) et 505 559 euros en crédits de paiement (CP), du programme 161 Sécurité civile et du programme 176 Police nationale de la mission Sécurités et du programme 307 Administration territoriale de la mission Administration générale et territoriale de lÉtat à destination du programme 152 Gendarmerie nationale de la mission Sécurités et du programme 216 Conduite et pilotage des politiques de lintérieur de la mission Administration générale et territoriale de lÉtat.

Le décret correspond au solde de six mouvements hors titre 2 distincts.

Le premier mouvement a pour objet un virement de crédits à hauteur de 390 600 euros en AE et en CP depuis le programme 176 vers le programme 152, au titre de la contribution au financement du Comité pour le commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (CoSSeN).

Le deuxième mouvement a pour objet un virement de crédits à hauteur de 100 000 euros en AE et en CP depuis le programme 176 vers le programme 216. Il correspond à la contribution de la police nationale au budget déconcentré dinitiatives locales en matière daction sociale.

Le troisième mouvement a pour objet un virement de crédits à hauteur de 12 040 euros en AE et en CP depuis le programme 216 vers le programme 152. Il correspond au remboursement de la participation de la Caisse des dépôts et consignations au titre de linvestissement pour le centre de lhébergement sécurisé interministériel (CHSI) en faveur de la gendarmerie nationale.

Le quatrième mouvement a pour objet un virement de crédits à hauteur de 70 000 euros en AE et en CP depuis le programme 216 vers le programme 176, au titre du remboursement de subventions aux organisations syndicales.

Le cinquième mouvement a pour objet un virement de crédits pour un montant total de 48 143 euros en AE et 14 443 euros en CP depuis les programmes 152 (19 257 euros en AE et 5 777 euros en CP), 176 (19 257 euros en AE et 5 777 euros en CP) et 307 (9 629 euros en AE et 2 889 euros en CP) vers le programme 216. Il correspond à la participation de ces programmes aux travaux de certification AFNOR label diversité.

Le sixième mouvement a pour objet trois virements de crédits à hauteur de 188 450 euros en AE et 127 155 euros en CP depuis les programmes 152 (75 380 euros en AE et 50 862 euros en CP), 161 (37 690 euros en AE et 25 431 euros en CP) et 176 (75 380 euros en AE et 50 862 euros en CP) vers le programme 216. Il correspond à la participation de ces programmes au financement du fonds investissement en études stratégiques et prospectives pour 2017.

Les annulations se répartissent de la façon suivante :

         programme 161 : 37 690 euros en AE et 25 431 euros en CP.

         programme 176 : 515 237 euros en AE et 477 239 euros en CP.

         programme 307 : 9 629 euros en AE et 2 889 euros en CP.

Les ouvertures se répartissent de la façon suivante :

         programme 152 : 308 003 euros en AE et 346 001 euros en CP.

         programme 216 : 254 553 euros en AE et 159 158 euros en CP.

 

 

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Membres présents ou excusés

Commission des finances, de léconomie générale et du contrôle budgétaire

 

 

Réunion du mardi 28 novembre 2017 à 14 heures

 

Présents. - Mme Émilie Bonnivard, M. Jean-Louis Bricout, Mme Émilie Cariou, M. Gilles Carrez, Mme Anne-Laure Cattelot, M. Charles de Courson, Mme Sarah El Haïry, M. Olivier Gaillard, M. Joël Giraud, Mme Perrine Goulet, Mme Olivia Gregoire, M. Patrick Hetzel, M. Christophe Jerretie, M. François Jolivet, M. Mohamed Laqhila, M. Michel Lauzzana, M. Gilles Le Gendre, Mme Marie-Ange Magne, Mme Amélie de Montchalin, Mme Cécile Muschotti, M. Xavier Paluszkiewicz, M. Jean-François Parigi, Mme Bénédicte Peyrol, Mme Christine Pires Beaune, Mme Valérie Rabault, M. Xavier Roseren, M. Laurent SaintMartin, M. Benoit Simian, Mme Marie-Christine Verdier-Jouclas, M. JeanPierre Vigier, M. Éric Woerth

 

 

Excusés. - M. Jean-Noël Barrot, M. Marc Le Fur, M. Napole Polutele, Mme Muriel Ressiguier, M. Olivier Serva

 

 

 

 

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([1]) Statut prévu par les dispositions de l’article L. 917-1 du code de l’éducation.

([2]) Article L. 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles.

([3]) Loi n° 2012-347 du 12 mars 2012 précitée.

([4]) Loi  2016-483 du 20 avril 2016 relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires. Ordonnance  2017-543 du 13 avril 2017 portant diverses mesures relatives à la mobilité dans la fonction publique.