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Le ministre et le Parlement

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Voir aussi :

Repères biographiques

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Le Ministre du Gouvernement provisoire

Le 10 août 1945 a lieu la première rencontre d'André Malraux et du général de Gaulle. Une admiration réciproque naît subitement. Malraux entre peu après au cabinet du président du gouvernement provisoire en qualité de conseiller technique, chargé des relations avec les intellectuels, des sondages d'opinion et de l'élaboration d'un projet pour une politique culturelle. Il revoit de Gaulle le 20 août.

Le 21 novembre est formé le gouvernement du général de Gaulle.

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André Malraux est nommé ministre de l'information.


A son bureau de ministre, 1945

Éditions Gallimard

Il choisit Raymond Aron, comme directeur de cabinet et Jacques Chaban-Delmas comme secrétaire général.

Il expose en décembre un projet de réorganisation de la radiodiffusion.

A l'issue d'un Conseil des ministres, le général de Gaulle demande à Malraux quels sont ses projets au ministère de l'information. « Le ministère, répond Malraux, « il n'y en a pas. Ce sera terminé dans six semaines. » Le général répond : « Je serai parti. » (Antimémoires)

Malraux intervient deux fois à l'Assemblée nationale constituante :

- le samedi 29 décembre 1945 il intervient lors de la deuxième séance d'examen du budget du ministère de l'information ;

- le lundi 31 décembre 1945 il présente le budget de la radiodiffusion.

A cette époque Malraux prépare un projet d'encouragement à l'industrie cinématographique.

En désaccord avec l'Assemblée constituante sur la conception de l'État et le rôle des partis, de Gaulle remet sa démission sur la question des crédits militaires au président de l'Assemblée nationale, Félix Gouin, le 20 janvier 1946.

Le Ministre du général de Gaulle sous la Ve République

Le retour au pouvoir du Général de Gaulle est provoqué par la situation en Algérie.

Le 1er juin 1958 le général de Gaulle devient président du Conseil et André Malraux est nommé ministre.

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Par décret du 3 juin 1958 André Malraux est nommé ministre délégué à la présidence du Conseil. Selon le décret n° 58-630 du 25 juillet 1958 « André Malraux, ministre délégué à la présidence du Conseil, connaît de toutes les affaires qui lui sont confiées par la président du Conseil [...] Il peut être chargé, par délégation personnelle et directe du président du Conseil, de la réalisation de divers projets, et notamment de ceux ayant trait à l'expansion et au rayonnement de la culture française. » (Journal officiel du 26 juillet 1958)

La Constitution de la Ve République est approuvée par référendum le 28 septembre 1958 et les nouvelles institutions sont mises en place. L'Assemblée nationale est élue les 23 et 30 novembre, l'élection du Président de la République, par un collège restreint de quelque 80.000 "grands électeurs", se déroule le 21 décembre. Le général de Gaulle est élu à la présidence de la République, avec plus de 78% des suffrages.

Le 8 janvier 1959, le général de Gaulle prend ses fonctions de chef de l'État et nomme Michel Debré pour lui succéder à l'Hôtel Matignon. André Malraux est nommé Ministre d'État dans le gouvernement formé par Michel Debré.


© Assemblée nationale

Par décret n° 59-212 du 3 février 1959 sont transférées à M. Malraux, ministre d'État, les attributions :

- du ministre de l'Éducation nationale en ce qui concerne la direction générale des Arts et des Lettres, la direction de l'Architecture, la direction des Archives de France,

- les éléments des services du Haut Commissariat à la Jeunesse et aux Sports chargés des activités culturelles.

Une commission présidée par le Premier ministre et dont la composition sera fixée par décret étudiera les mesures relatives à l'organisation de l'ensemble de ces services.

Jusqu'à la conclusion des travaux de cette commission, ces directions et services continueront d'être gérés du point de vue administratif et financier par la direction de l'administration générale au ministère de l'Éducation nationale, laquelle est mise, en tant que de besoin pour cet objet, à la disposition du ministre d'État.

Sont transférés aussi au ministre d'État les attributions du ministère de l'Industrie et du Commerce en ce qui concerne le Centre national de la Cinématographie.

1959

9 avril 1959 : Conférence de presse d'André Malraux sur la réorganisation des théâtres nationaux.

Claude de Boisanger est nommé administrateur de la Comédie-Française et Jean-Louis Barrault est nommé à la tête de l'Odéon (Théâtre de France)

15 mai 1959 : Allocution au Festival de Cannes. « Et avant trois ans dans tous nos départements, chaque maison de la culture possédera son ciné-club ».

28 mai 1959 : Discours prononcé à Athènes au nom du Gouvernement français pour la première illumination de l'Acropole. « Le problème culturel majeur, c'est de rendre accessibles les plus grandes oeuvres au plus grand nombre d'hommes. »

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Voir la vidéo : « La Grèce, comme la France, n'est jamais plus grande que lorsqu'elle l'est pour tous les hommes, et une Grèce secrète repose au coeur de tous les hommes d'Occident. Vieilles nations de l'esprit, il ne s'agit pas de nous réfugier dans notre passé, mais d'inventer l'avenir qu'il exige de nous. Au seuil de l'ère atomique, une fois de plus, l'homme a besoin d'être formé par l'esprit. Et toute la jeunesse occidentale a besoin de se souvenir que lorsqu'il le fut pour la première fois, l'homme mit au service de l'esprit les lances qui arrêtèrent Xerxès. Aux délégués qui me demandaient ce que pourrait être la devise de la jeunesse française, j'ai répondu « Culture et courage ». Puisse-t-elle devenir notre devise commune - car je la tiens de vous. Et en cette heure où la Grèce se sait à la recherche de son destin et de sa vérité, c'est à vous, plus qu'à moi, qu'il appartient de la donner au monde. »

16 juin 1959 : Décret n° 59-733 créant un système d'avances sur recettes en faveur de la production cinématographique de qualité.

1er juillet : André Malraux inaugure la Cinémathèque Française en compagnie d'Abel Gance et de Marcel L'Herbier.

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22 juillet 1959 : André Malraux, ministre d'État, prend le titre de ministre d'État chargé des Affaires culturelles.

24 juillet 1959 : Décret n° 59-889 sur la mission et l'organisation du ministère chargé des Affaires culturelles :

« Le ministère chargé des Affaires culturelles a pour mission de rendre accessibles les oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ; d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des oeuvres d'art et de l'esprit qui l'enrichissent ».

Il comprend :

- un bureau du cabinet,

- un service d'Administration générale,

- la direction générale des Arts et Lettres, à laquelle sont rattachés des éléments des services de l'Éducation populaire qui seront déterminés par arrêté conjoint du ministre de l'Éducation nationale et du ministre de Affaires culturelles,

- la direction de l'Architecture,

- la direction des Archives de France.

En outre est rattaché au ministère chargé des Affaires culturelles, le centre national de la cinématographie.

21 octobre 1959 : Inauguration du Théâtre de France en présence du général de Gaulle avec la représentation de Tête d'Or de Claudel.

17 novembre 1959 : Intervention à l'Assemblée nationale. « Il n'y avait pas jusqu'ici d'affaires culturelles, avant tout parce qu'il n'y avait pas de budget particulier aux affaires culturelles. Le fait qu'inévitablement les crédits réservés aux opérations culturelles vinssent à la fin de l'énorme et parfois dramatique budget de ce que l'on appelait jadis l'instruction publique, impliquait que, chaque fois qu'il était nécessaire d'obtenir un crédit supplémentaire, celui-ci était refusé, non pour de mauvaises raisons, mais parce qu'il était plus nécessaire ailleurs.

L'autonomie du budget permet l'autonomie de l'action. Cette action se développe par des phases successives, avec des hommes qu'il s'agit de mettre en place. »

[...] Il n'y a qu'une culture démocratique qui compte et cela veut dire quelque chose de très simple. Cela veut dire qu'il faut que, par ces maisons de la culture qui, dans chaque département français, diffuseront ce que nous essayons de faire à Paris, n'importe quel enfant de 16 ans, si pauvre soit-il, puisse avoir un véritable contact avec son patrimoine national et avec la gloire de l'esprit de l'humanité. Il n'est pas vrai que ce soit infaisable. ».

24 novembre 1959 : Intervention à l'Assemblée nationale sur le cinéma : « En fait, je ne crois pas tellement à la censure. [...] Protéger le cinéma de qualité, c'est d'abord le connaître. Ce que nous avons à faire, avant tout, c'est de créer enfin cette cinémathèque dont nous avons les moyens puisque nous possédons la première collection des films anciens du monde ; c'est créer ces maisons de la culture grâce auxquelles n'importe quel jeune homme pourra, en deux ou trois ans, voir les 100 plus beaux films que le monde a produits... »

8 décembre 1959 : Déclaration au Sénat sur la censure au cinéma dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 1960 : « Chaque fois que l'un de vous me parle de censure, il sait pertinemment que je n'ai pas de qualité pour lui répondre. Par conséquent, qu'il s'adresse au ministre chargé de la censure ! ». En ce qui concerne les sites : « J'y porte le plus grand intérêt [...] Je poursuis l'étude d'une modification de la loi en vue d'aboutir à une simplification des procédures ».

« Les options que j'ai du prendre, nommément la priorité donnée au théâtre, reposaient sur l'urgence et le meilleur emploi des fonds dont je disposais et pouvais disposer ».

1960

22 février 1960 : Discours pour l'inauguration de la Maison franco-japonaise à Tokyo.

8 mars 1960 : Discours en réponse à l'appel du directeur général de l'UNESCO pour la sauvegarde des monuments de Nubie.

4 avril 1960 : Discours d'inauguration de l'exposition « Les trésors de l'Inde, 5 000 ans d'art indien à Paris » au Petit palais en présence du général de Gaulle.

24 juin 1960 : Intervention à l'Assemblée nationale : réponse à une question orale sur la diffusion des films documentaires concernant l'oeuvre de la France dans les départements sud-méditerranéens.

2 août 1960 : Décret n° 60-801 plaçant les services de la Réunion des musées nationaux sus l'autorité du directeur des Musées de France.

21 octobre 1960 : Réponse à M. André Beauguitte sur les aides au cinéma. Réponses à l'Assemblée nationale sur le théâtre : « Avec stupéfaction, j'ai entendu affirmer que le ministère des finances était d'accord sur une détaxe relative au théâtre privé, alors que je tente d'obtenir cette détaxe depuis près d'un an, alors que les entretiens entre mes services et ceux du ministère des finances, entre M. le ministre des finances et moi-même sont d'une extrême précision [...] Ce prétendu accord des finances qui n'attendrait plus que le mien alors que je suis demandeur, tout cela [...] me semble, absolument chimérique. [...] Outre les 6 centres qui font rayonner leurs tournées dans les régions environnant Saint-Étienne, Strasbourg, Toulouse, Aix en Provence, Rennes et Tourcoing, un certain nombre de troupes dont l'implantation s'est affirmée en Province, ont reçu l'assistance des pouvoirs publics. Deux troupes dramatiques stables jouent quotidiennement, l'une à Villeurbanne, l'autre à Marseille. 4 troupes permanentes jouent dans des localités moins importantes autour de Beaune, Nantes, Strasbourg et Châteauroux ; une s'organise autour de Verneuil, une autre à Bourges, une autre à Grenoble ; une troupe populaire tourne dans le Nord, en liaison avec le Centre dramatique ; 4 troupes scolaires se partagent leurs provinces ; une troupe classique joue toutes les semaines par abonnement à Lyon. A ces 21 troupes, s'ajoutent encore celles qui se consacrent particulièrement à cette province déshéritée qu'est la banlieue parisienne... ».

5 novembre 1960 : Intervention à l'Assemblée nationale dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances. Intervention sur les aides à l'exploitation, l'UGC, le Conseil supérieur du cinéma. En ce qui concerne la politique du patrimoine : « le Gouvernement a donc décidé de saisir le Parlement d'un projet de loi de programme se développant sur cinq années [...] concernant les palais de Versailles et de Fontainebleau, l'Hôtel des Invalides, les châteaux de Vincennes et de Chambord et la cathédrale de Reims. » et aussi : « L'évacuation par le ministère des Finances du pavillon de Flore devrait permettre d'entreprendre, dès 1961, le programme d'équipement des nouveaux travaux du musée du Louvre. »

23 novembre 1960 : Intervention au Sénat : « Depuis plusieurs années et plus particulièrement depuis la création de la Caisse nationale des Lettres, les groupements d'artistes réclament avec insistance leur affiliation au régime de la sécurité sociale... L'affiliation serait réservée aux artistes professionnels non salariés ». Dès le 1er janvier 1960, le droit de timbre sur les billets d'entrées dans les salles a été supprimé pour la majorité des places. En ce qui concerne la politique du patrimoine : « J'ai proposé, dans le cadre d'une loi de programme portant sur plusieurs années, que des crédits spéciaux soient accordés pour la remise en état de quelques monuments les plus connus comme Versailles, Fontainebleau, Chambord ou les Invalides. [...] En ce qui concerne les fouilles archéologiques, une organisation complète est en cours.

2 décembre 1960 : Intervention à l'Assemblée nationale à propos de l'exportation de la toile La bonne aventure de Georges de La Tour.

1961

Janvier 1961 : Constitution d'une commission de l'équipement culturel et du patrimoine artistique auprès du Commissariat du Plan et de la productivité dans le cadre de la préparation du IVe Plan (1962 - 1966).

13 février 1961 : Décret n° 61-153 : des peintures, sculptures, meubles et oeuvres d'art, ayant appartenu aux châteaux royaux, se trouvant dans des administrations ou collections publiques, autres que les musées nationaux, sont affectés au musée national de Versailles et des Trianon.

20 avril 1961 : Arrêté relatif à l'exportation des objets présentant un intérêt national d'histoire ou d'art.

24 juin 1961 : Intervention lors de l'inauguration de la maison de la culture du Havre, avec la projection du Napoléon d'Abel Gance. « Ce musée est incontestablement un des plus beaux musées de France, un des plus importants, il sera certainement copié et je le souhaite pour le rayonnement des Arts et des Lettres. Mais la maison de la culture qui est rattachée est certainement la première et je souhaite qu'elle soit également copiée à de multiples exemplaires dans notre pays... Nous avons voulu que les enfants de 15 ans aussi pauvres qu'ils soient puissent être aussi proches de l'art et de la culture que les plus riches de Paris... ».

17 novembre 1961 : Décret n° 61-1254 relatif à la définition et au classement des salles de cinéma, arts et essais pour l'administration fiscale.

21 novembre 1961 : Intervention au Sénat sur le budget.

24 novembre 1961 : Loi n° 61-1262 relative à la police des épaves maritimes.

11 décembre 1961 : La direction des Spectacles et de la Musique prend l'appellation de Direction du théâtre, de la musique et de l'action culturelle.

Émile-Jean Biasini est nommé directeur du théâtre, de la musique et de l'action culturelle.

22 décembre 1961 : Loi n° 61-1410 relative à l'affiliation des artistes du spectacle à la sécurité sociale.

1962

16 février 1962 : Décret n° 62-179 sur l'enseignement en architecture.

15 avril 1962 : André Malraux est nommé ministre d'État, chargé des Affaires culturelles dans le gouvernement de Georges Pompidou.

20 avril 1962 : André Holleaux est nommé directeur de Cabinet.

15 mai 1962 : Allocution prononcée à New York pour le cinquantenaire de l'Institut français de New York.

22 mai 1962 : Intervention au Sénat dans la discussion du projet de loi de programme sur la restauration de grands monuments historiques.

13 juin 1962 : Inauguration avec le Général de Gaulle de l'exposition des « Chefs-d'oeuvre de l'art mexicain ».


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27 juin 1962 : Intervention à l'Assemblée nationale sur le projet de loi de programme relatif à la restauration des grands monuments historiques.

19 juillet 1962 : Intervention devant le Sénat, dans le cadre de la discussion du projet de loi de programme sur la restauration des grands monuments historiques.

21 juillet 1962 : Loi n° 62-824 complétant la loi de 1913 sur les monuments historiques.

24 juillet 1962 : Adoption de la loi complétant la législation sur la protection du patrimoine historique et esthétique de la France et tendant à faciliter la restauration immobilière

31 juillet 1962 : Loi de programme n° 62-880 relative à la restauration de grands monuments historiques pour la période 1962-1966, dite loi des sept monuments (le Louvre, les Invalides, Versailles, Vincennes, Fontainebleau, la Cathédrale de Reims et Chambord).

4 août 1962 : Loi n° 62-903 sur les secteurs sauvegardés. La loi portant approbation du IVe Plan mentionne le projet d'établissement de l'Inventaire.

20 octobre 1962 : Bernard Anthonioz a pour mission de diriger, coordonner et contrôler l'activité des services et établissements chargés de la création et de la production artistique.

6 décembre 1962 : Décret portant nomination des membres du gouvernement de Georges Pompidou. André Malraux est nommé ministre d'État chargé des Affaires culturelles.

27 décembre 1962 : Institution d'une commission chargée d'étudier les problèmes de la musique en France, présidée par Gaëtan Picon, directeur général des arts et des lettres.

1963

9 janvier 1963 : Discours à Washington à l'occasion du prêt de La Joconde aux États-Unis.

18 janvier 1963 : Intervention à l'Assemblée nationale. A propos du 1 %, André Malraux déclare : « Il s'agit de savoir si nous voulons donner à tout prix du travail à des artistes pauvres [...] ou si nous voulons éduquer nos enfants. ». « En ce qui concerne les monuments historiques, un énorme travail d'inventaire doit être effectué. [...] En France, ce travail d'inventaire demandera 20 ans, avec le concours des spécialistes de la Sorbonne et du CNRS dont nous pouvons disposer. »

« Quant à l'aide à la musique [...] depuis près de cinquante ans, il n'y a jamais eu d'organisation véritable de la musique en France. [...] Il est grand temps d'en finir. Nous avons créé une commission qui, cette fois, en est une, car elle comprend non seulement de hauts fonctionnaires mais sept ou huit des plus grands spécialistes de la musique en France. Cette commission est saisie de tous les problèmes de musique. ».

24 avril 1963 : Inauguration de la maison de la culture de Caen.

26 juin 1963 : Nomination de Georges Wilson à la direction du TNP du Palais de Chaillot, à la suite de la démission de Jean Vilar.

3 septembre 1963 : Discours prononcé au nom du gouvernement français à la mémoire de Georges Braque. (Colonnades du Louvre).

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Octobre 1963 : Allocution devant le maire de Montréal.

9 novembre 1963 : Discours à l'Assemblée nationale dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances.

22 novembre 1963 : Intervention à l'Assemblée nationale sur la décoration des bâtiments publics : « Pouvons-nous étendre le domaine de l'obligation (du 1 %) à l'ensemble des constructions financées par l'État ? ».

1964

29 janvier 1964 : Création d'un Bureau des fouilles et antiquités.

Inauguration du Théâtre de l'Est parisien (TEP).

4 mars 1964 : Décret n° 64-203 : institution d'une Commission nationale chargée de préparer l'inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. La Commission nationale est présidée par Julien Cain. André Chastel est vice-président.

Avril 1964 : La Vénus de Milo est au Japon.

14 avril 1964 : première réunion de la commission nationale chargée de l'Inventaire.

18 avril 1964 : Discours lors de l'inauguration de la maison de la culture de Bourges.

6 mai 1964 : Intervention à l'Assemblée nationale sur les ateliers d'artistes.


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12 mai 1964 : Intervention à l'Assemblée nationale relative à la protection des droits d'auteur à l'étranger.

26 juin 1964 : Intervention au Sénat.

28 juillet 1964 : Allocution à l'occasion de l'inauguration de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence.

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7 novembre 1964 : Intervention à l'Assemblée nationale dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances : « Il n'existe pas de direction de l'enseignement artistique, mais il existe un important service placé sous l'autorité de M. Gaëtan Picon et d'un nouveau chef de service qui vient de prendre ses fonctions. ». Paraphrasant Flaubert : « Je voudrais que l'on me montre le malin capable de dire ce qu'est l'enseignement de l'art. ».

« M. Vivien a parlé de l'enseignement de la musique. Vous savez que ce sujet très important a été examiné par la commission de la musique qui vient de remettre son rapport... ».

« Quelque chose d'absolument nouveau est en train de se passer dans le monde ». Ces valeurs mystérieuses qu'on appelle culture, qui étaient des valeurs perdues ou privilégiées, sont aujourd'hui des valeurs appelées sinon par tous, du moins par des masses considérables [...] Il fallait enfin comprendre que, pour la culture, aucune Sorbonne, apportant un enseignement de connaissances, ne peut remplir le rôle de la maison de la culture, qui apporte l'admiration et l'amour. [...] Il fut un temps où il était entendu que les Beaux-Arts se traînaient misérablement derrière l'Éducation nationale et où on leur donnait de l'argent quand la grève des instituteurs ne posait plus aucun problème.

19 novembre 1964 : Discussion du projet de loi de finances au Sénat.

Décembre 1964 : Nomination de Marcel Landowski, inspecteur général de l'enseignement musical.

16 décembre 1964 : Intervention au Sénat sur la sécurité sociale des artistes peintres, sculpteurs et graveurs.

26 décembre 1964 : Loi n° 64-1338 sur l'assurance-maladie, maternité et décès des artistes peintres, sculpteurs et graveurs.

1965

14 mai 1965 : Le Général de Gaulle se rend à la maison de la culture de Bourges.

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30 juin 1965 : décrets sur les fonctions et l'organisation de la Caisse nationale des monuments historiques qui prend l'appellation de Caisse nationale des monuments historiques.

1er septembre 1965 : Discours d'hommage du gouvernement à Le Corbusier (cour carrée du Louvre).

14 octobre 1965 : Discours à l'Assemblée nationale : « En ce qui concerne la musique, là Messieurs vous avez les uns et les autres parfaitement raison. Il y a une part de carence de l'État, mais il y a aussi - il faut bien que vous le disiez - quelque chose d'assez étrange : c'est qu'on ne m'a pas attendu pour ne rien faire ».

« Nous devons, théoriquement faire le musée du XXe siècle. Ce musée du XXe siècle n'est pas une plaisanterie. [...] Or le Ve Plan n'envisage pas la création du musée. Or, il faudra construire le musée. »

Novembre 1965 : Dévoilement du plafond du théâtre de France à l'Odéon peint par Masson.

15 décembre 1965 : Discours au Palais des Sports au nom de l'association « Pour la Ve République » dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle.

19 décembre 1965 : Le Général de Gaulle est réélu Président de la République.

1966

8 janvier 1966 : André Malraux est nommé ministre d'État, chargé des Affaires culturelles dans le gouvernement de Georges Pompidou.


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19 mars 1966 : Inauguration de la maison de la culture d'Amiens : « Et si vous le voulez, je vous dis que vous tentez une des plus belles choses qu'on ait tenté en France, parce qu'alors, avant dix ans, ce mot hideux de Province aura cessé d'exister en France ».

30 mars 1966 : Discours d'ouverture du premier festival mondial des arts nègres à Dakar.

Avril 1966 : André Malraux ne prend pas position contre l'interdiction du film La religieuse par le secrétariat d'État chargé de l'information. Mais il le sélectionne, peu après, pour le festival de Cannes.

9 mai 1966 : Le bureau de la musique, de la direction générale des Arts et des Lettres devient service de la musique. La direction en est confiée à Marcel Landowski.

25 mai 1966 : Publication dans Le Nouvel Observateur d'un article de Pierre Boulez « Pourquoi je dis non à Malraux ».

24 septembre 1966 : Inauguration de l'exposition consacrée à Johannes Vermeer au musée de l'Orangerie à Paris.

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6 octobre 1966 : Pierre Moinot est nommé directeur général des Arts et des Lettres en remplacement de Gaëtan Picon.

27 octobre 1966 : Intervention à l'Assemblée nationale : « [...] nous avons transformé ce ministère. Nous avons commencé la construction de Maisons de la culture ; nous achevons la loi de programme. Soyez tranquilles il y en aura d'autres ! Nous avons achevé le ravalement. L'inventaire est commencé. Le réveil de l'archéologie est un fait [...] les expositions sont ce que vous savez... ». « La maison de la culture est en train de devenir - la religion en moins - la cathédrale, c'est-à-dire le lieu où les gens se rencontrent pour rencontrer ce qu'il y a de meilleur en eux [...] Il s'agit de faire ce que la IIIe République avait réalisé, dans sa volonté républicaine, pour l'enseignement [...] nous devrions, dans les dix ans, avoir en France une maison de la culture par département [...] ce que je vous demande, c'est exactement 25 kilomètres d'autoroutes ! ».

« A propos de la musique [...] n'oublions pas que l'argent n'est venu que cette année. Si j'ai parlé assez légèrement de la musique l'année dernière, c'est parce que personne, je crois, ne peut faire quelque chose sans argent. Or, maintenant, il y a des moyens d'action ».

Réponse d'André Malraux à divers orateurs critiquant la création des Paravents de Genet au Théâtre de France : « La liberté Mesdames, Messieurs n'a pas toujours les mains propres, avant de la passer par la fenêtre il faut y regarder à deux fois ».


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28 octobre 1966 : La direction du Théâtre de la musique et de la direction culturelle prend l'appellation de Direction du théâtre et de la maison de la culture.

Novembre 1966 : Exposition « Hommage à Pablo Picasso » au Grand Palais.

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13 décembre 1966 : Inauguration de l'exposition des « Trésors de la peinture japonaise du XIIe au XVIIe siècle, au musée du Louvre » par André Malraux et le Général de Gaulle.

30 décembre 1966 : Loi n° 66-1042 sur le classement d'office des monuments historiques modifiant et complétant la loi de décembre 1913.

1967

13 janvier 1967 : Exposition Pierre Bonnard à l'Orangerie.

Février 1967 : Ouverture de l'exposition « Les trésors de Toutankhamon » au Petit Palais.


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7 avril 1967 : André Malraux est nommé ministre d'État, chargé des Affaires culturelles dans le gouvernement de Georges Pompidou.

26 avril 1967 : Création d'un Conseil supérieur des expositions, présidé par le directeur général des Arts et Lettres.

juin 1967 : Fondation de l'Orchestre de Paris dont la direction est confiée à Charles Munch.

25 octobre 1967 : Conférence de presse au ministère sur la musique.

9 novembre 1967 : Discours à l'Assemblée nationale : « Tout ce passe comme si le ministère des Affaires culturelles était la suite de l'ancien service des Beaux Arts - qui relevait autrefois de l'Éducation nationale avec une orientation, disons un peu plus moderne, qui serait donnée par mon département. Or, c'est absolument erroné. [...] Il faut bien admettre qu'un jour on aura fait pour la culture ce que Jules Ferry a fait pour l'instruction : la culture sera gratuite ».

28 décembre 1967 : Deuxième loi de programme sur les monuments historiques (loi n° 67-1174).

1968

1er janvier 1968 : Application d'un nouveau régime des taxes sur le chiffre d'affaires du cinéma.

13 février 1968 : Discours d'inauguration de la maison de la culture de Grenoble : « La maison de la culture ne répond nullement à un besoin de distraction [...] La première raison d'être de cette maison de la culture, c'est que tout ce qui se passe d'essentiel à Paris doit se passer aussi à Grenoble [...] Tout ce qui appelle la participation du public est bon. ».

24 février 1968 : Réponse à l'Assemblée nationale à des questions écrites sur la cinémathèque française et son directeur Henri Langlois.

Mars 1968 : « Affaire Langlois » : le gouvernement subordonne le maintien de la subvention de l'État à la cinémathèque à la réorganisation de celle-ci en raison des carences constatées dans la gestion et du mauvais état de conservation des stocks.

11 mars 1968 : Circulaire relative aux vols d'objets d'art dans les églises.

2 avril 1968 : Discours d'inauguration de l'exposition « L'Europe gothique » au pavillon de Flore.

20 juin 1968 : Discours au Parc des expositions dans le cadre de la campagne pour les élections législatives.

André Parrot est nommé directeur du musée du Louvre.

12 juillet 1968 : André Malraux est nommé ministre d'État, chargé des Affaires culturelles dans le gouvernement de Maurice Couve de Murville.

28 septembre 1968 : Discours prononcé à l'occasion de l'assemblée générale de l'Association internationale des parlementaires de langue française.

Octobre 1968 : Achèvement des locaux du service des archives du film à Bois d'Arcy.

13 novembre 1968 : Intervention à l'Assemblée nationale : « Nous plaçons la décentralisation culturelle au premier rang de nos objectifs ».

« Nous allons enfin désigner, dans des régions pilotes, des chargés de mission qui seront investis des fonctions de directeur régional des affaires culturelles, préfigurant la future organisation territoriale que nous envisageons d'établir ».


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26 novembre 1968 : Intervention au Sénat.

31 décembre 1968 : Loi n° 68-1251 tendant à favoriser la conservation du patrimoine artistique national exonérant les héritiers d'oeuvres d'art des droits de mutation quand ils en font don à l'État.

1969

17 février 1969 : Discours à l'occasion de la Conférence des pays francophones Niamey.

2 avril 1969 : La direction du Théâtre et des maisons de la culture prend l'appellation de direction des Spectacles de la Musique et des Lettres.

28 avril 1969 : Démission du Général de Gaulle à la suite du résultat du référendum sur la création des régions. Intérim d'Alain Poher.

15 juin 1969 : Georges Pompidou est élu Président de la République. André Malraux déclare : « Je ne suis pas un homme politique. J'ai été ministre du Général, je ne serai celui de personne d'autre » (propos rapportés par Philippe Alexandre dans Le duel de Gaulle Pompidou).