Accueil > Histoire et patrimoine > André Malraux > Repères biographiques

Repères biographiques

______________________

Voir aussi :

Le ministre et le Parlement

______________________

« J'ai peu et mal appris à me créer moi-même, si se créer, c'est s'accommoder de cette auberge sans routes qui s'appelle la vie. J'ai su quelquefois agir, mais l'intérêt de l'action, sauf lorsqu'elle s'élève à l'histoire, est dans ce qu'on fait et non dans ce qu'on dit. »
(Antimémoires)

1901

3 novembre 1901 :

Georges (dit André) Malraux naît à Paris de Berthe Malraux née Lamy, fille d'épicier à Bondy, et de Fernand Malraux, issu d'une famille de tonneliers originaire de Flandre.

Séparée de son mari puis divorcée, Berthe Lamy vit avec son fils unique à Bondy, dans la banlieue parisienne. Fernand Malraux aura deux fils d'un autre mariage, Roland et Claude. Le jeune André Malraux continuera à entretenir avec son père des liens d'affection.

1906

Il entre à l'école à Bondy.

1909

Suicide de son grand-père.

De 1912 à 1920 :

Études dans une école primaire supérieure, rue de Turbigo (futur lycée Turgot), n'est pas admis au lycée Condorcet et renonce au baccalauréat. « Le sentiment de la révolte l'emportait de loin sur une aspiration à la notoriété. »

« Entre dix-huit et vingt ans, la vie est comme un marché où l'on achète des valeurs, non avec de l'argent mais avec des actes. »

Il lit vite et beaucoup. Parmi ses contemporains, les auteurs qui l'intéressent le plus sont les poètes héritiers de Baudelaire et de Rimbaud tels Apollinaire, Max Jacob et Cendrars ainsi que les écrivains-voyageurs attirés par l'Orient ou l'Asie : Loti, Barrès et Morand ou encore des écrivains tels que Pierre Mac Orlan et Pierre Véry. Mais ce classement est évidemment trop schématique, car Malraux admire également Gide et Valéry Il suit des cours de sanskrit et de chinois à l'École des langues orientales, fréquente l'École française d'Extrême-Orient et l'École du Louvre. Il va souvent au musée Guimet. Avec son ami Louis Chevasson il chine fréquemment chez les bouquinistes des quais de la Seine. Il envisage le commerce de livre d'art. Autodidacte, il étonne et séduit par l'étendue de sa culture et sa pertinence.

Il fréquente la librairie « La Connaissance » tenue par René-Louis Doyon dans la galerie de la Madeleine.

1er janvier 1920 :

Dans le premier numéro de La Connaissance Malraux publie son premier article : « Les origines de la poésie cubiste ».

A partir d'avril il écrit dans Action, dirigée par Florent Fels, notamment des articles sur Lautréamont et André Salmon et « Journal d'un pompier du jeu de massacre ». Il y rencontre Clara Goldschmidt. Il collabore à la revue Dés, lancée par Marcel Arland (Des lapins pneumatiques dans un jardin français). Il propose à la N.R.F. des notes sur Apollinaire, Laforgue, Gobineau).

1921

Avril 1921 :

Kahnweiler publie un premier livre de Malraux marqué par le surréalisme Lunes en papier avec des illustrations de Léger et dédié à Max Jacob. Dans cette parodie de récit allégorique et du roman d'aventures, expression du « farfelu », les « sept pêchés mortels » ont décidé d'aller « tuer la mort ».

21 octobre 1921 :

Mariage avec Clara Goldschmidt au retour d'un voyage en Italie.

A 20 ans Clara lui offre émancipation et liberté matérielle. Ils peuvent ainsi connaître l'Europe et ses musées.

« Étions-nous donc partis vers tant de plénitude ou, sinon, par quels détours y sommes-nous parvenus ? » (Clara Malraux, Le bruit de nos pas, vol. II, Nos vingt ans, Grasset, 1966)

1923

13 octobre 1923 :

André Malraux et Clara embarquent à Marseille sur l'Angkor en vue d'une mission archéologique au Cambodge.

« Aller en Asie, naguère, c'était pénétrer avec lenteur dans l'espace et dans le temps conjugués. L'Inde après l'Islam, la Chine après l'Inde, l'Extrême-Orient après l'Orient ; les vaisseaux de Sinbad abandonnés à l'écart d'un port des Indes dans le soir qui tombe, et après Singapour à l'entrée de la mer de Chine, les premières jonques comme des sentinelles. » (Antimémoires I)

Découverte avec Clara et Chevasson du temple de Banteai Srei. Après avoir scié et dégagés des sculptures du temple, retour à Phnom Penh. André Malraux et Louis Chevasson sont inculpés mais laissés en liberté.

1924

Nombreux contacts avec les chefs révolutionnaires annamites, chinois et soviétiques. Participe à la fondation du mouvement Jeune Annam, ancêtre du Viet-Minh.

16 et 17 juillet 1924 :

Passage en jugement et condamnation de Malraux et de Chevasson à des peines de prison à Saigon. Il fait appel. La N.R.F. se mobilise.

6 septembre 1924 :

Dans Les Nouvelles littéraires est publiée une pétition signée par Edmond Jaloux, Jacques Rivière, Gaston Gallimard, Pascal Pia, André Gide, Philippe Soupault, François Mauriac, Max Jacob, Pierre Mac Orlan, Roger Martin du Gard, André Paulhan, Charles du Bos, Louis Aragon, André Breton, André Maurois, Georges de Pourtalès et Anatole France : « Les soussignés tiennent à se porter garants de l'intelligence et de la valeur littéraire de cette personnalité dont la jeunesse et l'oeuvre déjà réalisée permettent de très grands espoirs. Ils déploreraient vivement la perte résultant de l'application d'une sanction qui empêcherait André Malraux d'accomplir ce que tous étaient en droit d'attendre de lui. »

Octobre 1924 :

Après le jugement de la cour d'appel de Saigon qui le condamne à un an de prison avec sursis, Malraux quitte le Cambodge.

Novembre 1924 :

Il publie « Écrit pour une idole à trompe » dans la revue Accords dirigée par Marcel Arland.

1925

Février 1925 :

Après 3 mois à Paris nouveau départ pour l'Indochine avec Clara. A la veille du départ il rencontre Bernard Grasset qui lui propose un contrat pour trois livres. François Mauriac dira plus tard : « Il [Malraux] m'avait envoyé son manuscrit de La Tentation de l'Occident, j'ai tout de suite téléphoné à Grasset en lui disant : "Je n'y comprends rien mais c'est sublime. Il faut absolument le prendre sous contrat." On ne s'y trompe pas, il suffisait d'en lire dix lignes. »

Juin 1925 :

Avec l'avocat Paul Monin il crée L'Indochine, journal anticolonialiste bientôt racheté et qui reparaîtra en novembre sous le titre L'Indochine enchaînée de novembre 1925 à février 1926. Malraux demande l'amélioration du sort des Annamites et que ceux-ci jouissent des mêmes libertés que les Français. Il dénonce la corruption et l'oppression. « Toutes les injustices, toutes les exactions, toutes les fariboles, qui ont transformé les provinces en royaumes... ont la même origine : certains groupes financiers et commerçants d'Indochine sont devenus plus puissants que le Gouvernement local... » (L'Indochine enchaînée) Il part chercher des caractères d'imprimerie en Chine où il rencontre des agents du Kuomintang.

Décembre 1925 :

Retour en France.

1926

Juillet 1926 :

Publication de La tentation de l'Occident. La critique est favorable. Composé de lettres et de réponses entre un Chinois, Ling, visitant l'Europe et un Français, A.D., faisant de même en Chine, l'essai est une analyse de ce qu'apporte aux Chinois lettrés, imprégnés d'une culture et d'une sagesse millénaires, la culture européenne plus récente et la tentation qu'elle leur offre. « Toujours, l'esprit de l'Occident s'efforça de donner aux choses auxquelles il attribuait de la valeur un caractère durable. Il y a en lui une tentative de conquérir le temps, d'en faire le prisonnier des formes. » « Europe, grand cimetière où ne dorment que des conquérants morts et dont la tristesse devient plus profonde en se parant de leurs noms illustres, tu ne laisses autour de moi qu'un horizon nu et le miroir qu'apporte le désespoir, vieux maître de la solitude. »

1927

Publication de « D'une jeunesse européenne » (Les Cahiers verts, Grasset), d'« Écrit pour un ours en peluche » (900, Cahiers d'Italie et d'Europe) et de « Le voyage aux îles fortunées » (Commerce). Il est chargé chez Gallimard des éditions d'ouvrages d'art.

1928

Publication des Conquérants dont l'action se situe dans la Chine de 1925 à Canton, siège du Kuomintang qui décide de libérer la Chine et d'abord Hong-Kong de l'impérialisme anglais. Le roman pose le principe d'une révolution scientifiquement organisée dans un climat d'héroïsme. La grève générale est décrétée et Hongkong devient une ville morte. Dans ce bras de fer chaque personnage incarne un symbole. Hong, le terroriste, qui tue dans un but purificateur, Tchen Dai rejetant toute action violente, Garine, dans le camp des Bolcheviks, le conquérant souhaitant une révolution culturelle, et opposé à Borodine, qui, lui, prône une révolution politique et sociale.

1930

Il obtient le prix Interallié pour La Voie royale, transposition de sa propre expérience : le jeune archéologue Claude Vannec, en quête d'une rapide fortune, s'est embarqué pour l'Indochine dans l'espoir de découvrir et de revendre quelques-uns des inestimables bas-reliefs ornant les temples de l'antique route royale khmère, aujourd'hui submergée par la jungle. Lorsqu'il rencontre Perken, il est fasciné par cet aventurier professant un total mépris des valeurs établies.

Publication de Royaume farfelu.

Il se rend à Ispahan.

Son père se suicide. Malraux répétait souvent les paroles prononcées par son père avant son suicide : « Et qui sait ce que nous trouverons après la mort ? »

1931

Il voyage en Afghanistan, en Inde, en Chine, au Japon et aux États-Unis.


© Gallimard

1932

Mars 1932 :

Mort de Berthe Lamy.

1933

30 janvier 1933 :

Prise du pouvoir à Berlin par les Nazis.

Mars 1933 :

Il intervient lors de la première manifestation de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (A.E.A.R.), créée par Paul Vaillant-Couturier et Maurice Thorez.

Naissance de sa fille Florence.

Rencontre de la romancière Josette Clotis.

Adhère au comité mondial antifasciste et à la Ligue internationale contre l'antisémitisme.

Il rencontre Léon Trotsky à Royan.

A Berlin il intervient en faveur de Dimitrov et de Thaelmann.


© Gallimard

7 décembre 1933 :

Il obtient le trente et unième prix Goncourt pour La Condition humaine.

La révolution est le cadre du roman relatant l'échec d'un groupe de militants contre Tchang-Kaï-Chek. Le drame se joue à Shanghaï au printemps 1927. Les troupes du Kuomintang avec à leur tête Tchang-Kaï-Chek marchent sur la ville. Représentant la tendance modérée Tchang-Kaï-Chek exige des communistes la remise des armes. Les communistes refusent mais l'Internationale appuie la demande et les chefs communistes sont arrêtés et atrocement torturés.

Chacun des personnages incarne une attitude : Kyo Gisors, mi-européen, mi-japonais, dont la révolution donne un sens à sa vie, Tchen, le terroriste fanatique, Katow, l'humaniste, ancien militant de la révolution russe de 1917, Hemmelrich, marchand de disques dont l'engagement révolutionnaire est entravé par son impuissance à participer à l'action, Mais tous assument leur condition humaine dans ce qu'elle a de contradictoire. Le baron de Clappique, trafiquant d'armes et marchand d'art, qui cache ses questions existentielles sous la bouffonnerie, Kama, peintre et musicien serein grâce à l'art Ferral, grand industriel cynique.

Chacun des héros est confronté à sa situation d'homme avec toutes ses grandeurs et ses servitudes et à laquelle il ne peut échapper.

« Qu'appelez-vous la dignité ? » demande König à Kyo. « Le contraire de l'humiliation. »

La Condition humaine est aussi le roman de la fraternité.

A l'issue de l'obtention du prix André Malraux fait une déclaration enregistrée par « Les Actualités cinématographiques » et répond aux journalistes. « J'ai essayé d'exprimer la seule chose qui me tienne à coeur et de montrer quelques images de la grandeur humaine. Les ayant rencontrées dans ma vie dans les rangs des communistes chinois, écrasés, assassinés, jetés vivants dans les chaudières et détruits de toute façon, c'est pour ces morts que j'écris. Que ceux qui mettent leur passion politique avant le goût de la grandeur où qu'elle soit, s'écartent d'avance de ce livre : il n'est pas fait pour eux. »

A cette époque, le 24 juin 1933, il rencontre Louise de Vilmorin à un cocktail de la NRF.

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)


© AFP


1934

janvier 1934 :

Il se rend à Berlin avec André Gide en vue d'obtenir la libération de Dimitrov

mars 1934 :

Il survole le désert du Yémen à la recherche de la mystérieuse capitale de la reine de Saba. Une image apparaît fugitivement mais l'avion ne peut atterrir Au retour l'avion est pris dans un cyclone. « C'est là que j'ai rencontré pour la première fois l'expérience du "retour sur la terre" qui a joué dans ma vie un grand rôle, et que j'ai tenté plusieurs fois de transmettre. C'est aussi celle de tout homme qui retrouve sa civilisation après avoir été lié à une autre. [...] Ne reviendrai-je pas par une heure semblable, pour voir la vie humaine sourdre peu à peu, comme la buée et les gouttes recouvrent les verres glacés - lorsque j'aurai été vraiment été tué ? » (Antimémoires).

Avec Corniglion-Molinier devant le Forman 190
Avec Corniglion-Molinier devant le Farman 190
© AFP


Juin 1934 :

Il participe au premier congrès des écrivains soviétiques à Moscou où il est présenté comme un écrivain révolutionnaire. Malraux rencontre Gorki, Meyerhold, Pasternak et Eisenstein qui voulait porter à l'écran La Condition humaine. Son indépendance manifestée par des déclarations critiques sur Staline et un toast levé à « un absent dont la présence se fait sentir ici à chaque instant Léon Trotsky » suscite une froide réprobation.

1935

Il publie Le Temps du mépris, description de l'univers concentrationnaire subi par les communistes allemands. Kassner, prisonnier dans un camp de concentration est libéré car un grâce à l'acte héroïque d'un prisonnier ayant reconnu porter le même nom que lui afin de le protéger le véritable. Kassner décide de regagner Prague, mais l'avion est pris dans un ouragan à l'issue duquel surgit la cité magique représentant la liberté recouvrée.

4 novembre 1935 :

Il intervient aux assises de l'Association internationale des écrivains pour la défense de la culture.

23 décembre 1935 :

Intervention lors du meeting organisé par le comité Thaelmann.

1936

21 juin 1936 :

Discours à Londres au secrétariat général de l'Association des écrivains pour la diffusion de la culture.

17 juillet 1936 :

Soulèvement des troupes du Maroc espagnol sous le commandement du général Franco. L'insurrection gagne bientôt toute l'Espagne. C'est le début d'une guerre civile de 3 ans.

21 juillet 1936 :

Malraux arrive à Madrid avec Clara. José Bergamin le met en contact avec les milieux républicains. Il tente à Paris d'obtenir l'aide officielle de la France mais le gouvernement de Front populaire prépare un pacte de non-intervention avec l'URSSD, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Allemagne. Il parvient à obtenir quelques avions et crée l'escadrille España.

Pendant la guerre d'Espagne il s'engage dans l'armée républicaine comme aviateur. Il est blessé. Il participe à plusieurs missions aériennes notamment à Medelin et à Teruel, avant l'aide soviétique.

1937

Il effectue une tournée de conférences aux États-Unis (New York, Washington, Philadelphie, Cambridge, Los Angeles, San Francisco), où il s'attire le soutien de Faulkner et de Dos Passos, et au Canada (Toronto et Montréal) en faveur de l'Espagne républicaine récoltant des fonds pour les hôpitaux d'Espagne.

Décembre 1937 :

Publication de L'espoir. Les républicains espagnols viennent de perdre la bataille de Teruel. Le roman pose le problème de l'homme face à l'organisation de la révolution. Il se divise en trois parties: l'Illusion Lyrique « La plus grande force de la révolution c'est l'espoir » ; organiser l'Apocalypse : « Il y a un espoir terrible et profond en l'homme », Être et Faire : La vérité de l'événement appartient à ceux qui le font. Manuel, le personnage principal puise sa force dans la fraternité qui prend forme dans l'action alors qu'Hernandez, qui voulait être, est fusillé par les phalangistes. « Manuel entendait pour la première fois la voix de ce qui est plus grave que le sang des hommes, plus inquiétant que leur présence sur la terre, la possibilité infinie de leur destin ». L'homme est sauvé par la fraternité. « L'Espoir » est un espoir en l'homme.

Malraux rencontre Nehru.

Dans la revue Verve sont publiés les premiers fragments de « La Psychologie de l'art » à laquelle Malraux travaille depuis plusieurs années. « La psychologie dont on va lire des fragments, qui s'applique aux différents arts, mais dont nous donnons ici seulement des fragments relatifs à l'art plastique, part, non de l'art, mais de l'artiste dans son travail créateur et s'efforce de se fonder sur une première donnée : la matière première de l'art - dans quelque moment, dans quelque civilisation que ce soit - n'est pas la vie. ».


Meeting en faveur de la République espagnole, juillet 1936

© AFP

1938

Clara et André Malraux se séparent.

« Je crois vous avoir aimé, autant qu'il est donné à une femme d'aimer aujourd'hui [...]

J'aurais aimé briller devant vous et que l'admiration des autres vous confirmât dans le choix que vous aviez fait de moi : mon assurance envers vous s'en serait trouvée accrue et aussi la confiance en moi. Mais briller devant vous est une joie qui ne me fut que rarement donnée. Tandis que vous vous affirmiez de plus en plus, je m'effaçais de plus en plus. Nous étions semblables aux petits bonshommes des baromètres suisses : un seul de nous deux pouvait être visible. Vous et moi trouvions naturel que ce fût vous. » (Clara Malraux, Le bruit de nos pas, vol. II, Nos vingt ans, Grasset, 1966)

Tournage du film Sierra de Teruel plus tard rebaptisé Espoir avec Denis Marion. Le film est interdit en France jusqu'en 1945, année au cours de laquelle il obtiendra le prix Louis-Delluc.

1939

Il publie « Laclos » dans Tableau de la littérature française (N.R.F., Gallimard, collection « Blanche »). Des extraits développés de la première version seront intégrés dans Le Triangle noir en 1970.

Il rompt avec le communisme après le pacte germano-soviétique.

Il s'engage dans les chars.

1940

Mobilisé dans les chars, il est blessé en juin près de Courtenay et fait prisonnier, il est détenu dans la cathédrale de Sens.

Novembre 1940 :

Il s'évade, grâce à son demi-frère Roland et avec Jean Grosjean et Jean Beuret ; puis il gagne la zone libre.

Naissance le même jour à Paris de son fils Pierre-Gauthier donnée par Josette Clotis.

1941

Dans le midi de la France viennent le voir Gide, Lacan, Drieu La Rochelle, Sartre.

Il ne donne pas suite aux propositions des premiers résistants.

Travaille à La lutte avec l'ange et au Démon de l'Absolu.

Avec André Gide à Roquebrune en 1941

Avec André Gide à Roquebrune en 1941

© photo collection Florence Malraux

1942

S'installe en Corrèze.

Entre dans la Résistance sous le nom de Berger.

1943

Parution en Suisse de la première partie de La lutte avec l'ange. L'ouvrage devait constituer le premier tome d'une série intitulée La Lutte avec l'ange et sera réédité après la guerre sous le titre Les Noyers de l'Altenburg. Le roman, dont les événements se déroulent au camp de Chartres, en Turquie, en Orient, à Altenburg et en Flandre, est centré sur un narrateur, Berger, combattant prisonnier lors de la guerre de 1940 puis le père de ce narrateur. Il se compose d'épisodes mettant en relief les catastrophes du vingtième siècle. Un parallèle est établi entre les deux guerres au travers du père et du fils. « Écrivain, par quoi suis-je obsédé depuis dix ans, sinon par l'homme ? Me voici devant la matière originelle. Et je pense une fois de plus à une phrase de mon père que la constance de la mort a imposée à ma mémoire, que la captivité me ressasse incroyablement : « Ce n'est pas à gratter sans fin l'individu qu'on finit par rencontrer l'homme. » Walter, l'oncle du narrateur, Berger organise les colloques de l'Altenburg : « La bibliothèque de l'Altenburg était admirable. Un pilier central y poussait très haut les voûtes romanes dans l'ombre où se perdaient les rayons de livres, car la salle n'était éclairée que par des lampes électriques fixées à hauteur des yeux. La nuit venait à travers une vaste verrière. Çà et là quelques peintures gothiques, des photos de Tolstoï et de Nietzsche, une vitrine où se trouvaient les lettres de celui-ci à l'oncle Walter, un portrait de Montaigne, les masques de Pascal et de Beethoven (ces messieurs de la famille, pensa mon père) » « Il y avait quarante ans que l'Europe n'avait pas connu la guerre. » Le fils évoque la présence du père sur le front allemand, en Russie, durant la première guerre mondial, la confrontation à l'histoire en Turquie et en Afghanistan, et avec la mort : « Qu'était même l'aventure terrestre apparue derrière la fenêtre de Reichbach, auprès de cette apocalypse de l'homme qui venait de le prendre à la gorge, de cet éclair qui en avait une seconde illuminé les profondeurs chargées de monstres et de dieux enfouis, le chaos semblable à la forêt où possédés et morts fraternels glissaient sous les capotes ensanglantées, gesticulantes de vent ? Un mystère qui ne livrait pas son secret mais seulement sa présence, si simple et si despotique qu'elle jetait au néant toute pensée liée à elle - comme sans doute le fait la présence de la mort. »

Naissance en mars de son deuxième fils Vincent.

En mai il rencontre Drieu La Rochelle à Paris.

1944

Devient chef de maquis.

Arrêté par les Allemands à Gannat. Interné à Toulouse il est libéré par les F.F.I., puis prend le commandement de la brigade Alsace-Lorraine.

Arrestation de ses deux frères par la Gestapo.

Rencontre à Paris Albert Camus, Jean Lescure et Jean Paulhan.

25 août 1944 :

Libération de Paris.

Rencontre le général de Gaulle sur le front d'Alsace. Son frère Claude meurt sous la torture. Son frère Roland déporté à Neuengamme a disparu.

Novembre 1944 :

Mort à l'hôpital de Tulle de Josette Clotis dont les jambes ont été broyées sous un train. « C'est la foudre. »

A Sainte-Odile en novembre 1944

A Sainte-Odile en novembre 1944
© photo collection Florence Malraux

1945

22 janvier 1945 :

A Paris, au Congrès du MLN (Mouvement de Libération nationale), il empêche la fusion du mouvement avec le Front national (communiste).

6 août 1945 :

Explosion de la bombe atomique à Hiroshima.

10 août 1945 :

Rencontre de Malraux et de Gaulle au ministère de la guerre, rue Saint-Dominique. « Les Actualités m'avaient rendu familiers son aspect et même le rythme de sa parole, qui ressemble à celui de ses discours. Mais au cinéma, il parlait ; je venais de rencontrer un homme qui interrogeait, et sa force prenait d'abord, pour moi, la forme de son silence. Il ne s'agissait pas d'un interrogatoire. Il aime la courtoisie de l'esprit. Il s'agissait d'une distance intérieure que je n'ai rencontrée, plus tard, que chez Mao Tsé-toung. Il portait encore l'uniforme. Mais l'éloignement des généraux de Lattre et Leclerc ne leur appartenait pas, il appartenait à leurs étoiles ? Tantôt de Lattre eût été ambassadeur, et quelquefois cardinal. Dans le civil, le général de Gaulle eût été le général de Gaulle. ». Je me demandais souvent, devant tel militaire : que serait-il « dans le civil » (Antimémoires).

Conseiller culturel au cabinet du général de Gaulle, président du gouvernement provisoire.

Novembre 1945 :

Il est nommé ministre de l'information dans le gouvernement provisoire.

29 décembre 1945 : Intervention à l'Assemblée nationale constituante.

1946

janvier 1946 :

Son divorce avec Clara est prononcé.

20 janvier 1946 :

Il suit de Gaulle dans sa retraite.

Mai 1946 :

Publication d'Esquisse d'une psychologie du cinéma.

4 novembre 1946 : Conférence à la Sorbonne sur « L'homme et la culture ».

Décembre 1946 :

Publication de Psychologie de l'art (chapitre premier Le Musée imaginaire) et de « N'était-ce donc que cela ? » (chapitre du Démon de l'Absolu).

1947

14 avril 1947 :

Le général de Gaulle annonce la création du RPF appelant à le rejoindre « tous les Français et les Françaises qui veulent s'unir à lui pour le salut commun ».

André Malraux est délégué national à la propagande du R.P.F.

Publication de Psychologie de l'art.


© AFP

2 juillet 1947 :

Discours au Vélodrome d'hiver.


Meeting du RPF, 15 octobre 1947, avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz

Coll. Institut Charles de Gaulle © Reportages photographiques de France

1948

Remariage avec Madeleine, la veuve de son demi-frère Roland mort en Allemagne. Depuis 1945 il recompose sa famille et habite la maison de Boulogne avec Madeleine et Alain, le fils de Roland, et avec Gauthier et Vincent.

Il lance l'hebdomadaire Le Rassemblement.

17 février 1948 :

Discours au Vélodrome d'hiver.

mars 1948 :

Parution du dialogue entre Malraux et Burham, auteur de l'Ère des organisateurs, The case for de Gaulle.

5 mars 1948 :

Appel aux intellectuels.

16-17 avril 1948 :

Discours aux premières assises nationales du RPF à Marseille.

Juillet 1948 :

A la suite d'un article injurieux de Maurice Merleau-Ponty, paru dans les Temps modernes, Malraux obtient de Gaston Gallimard le départ de la revue de Sartre.

18 novembre 1948 :

Discours prononcé à la salle de la Mutualité « pour la définition et la sauvegarde de la liberté de l'esprit » lors d'une réunion publique au nom de Claude Mauriac et à l'initiative de Claude Mauriac.

1949

Malraux fonde le magazine Liberté de l'esprit, dont le rédacteur en chef est Claude Mauriac, auquel collaborent des intellectuels gaullistes.

Publication de la version définitive des Conquérants avec une postface (Grasset).

1950

11 février 1950 : Discours au vélodrome d'hiver.

Publication de Saturne. Essai sur Goya (NRF, Gallimard, collection « La Galerie de la Pléiade »

Contracte pendant l'été une paratyphoïde.

1951

Discours dans des meetings du RPF le 3 juin, le 8 juin et le 25 novembre.

Publication des Voix du Silence (NRF, Gallimard, collection « La Galerie de la Pléiade »).

« A l'action Les Voix du Silence substituent la création. » (Gaëtan Picon).

La recherche du secret des chefs-d'oeuvre nous entraîne dans le musée imaginaire. Le Musée imaginaire est selon Malraux « pour la première fois, l'héritage de toute l'histoire. Encore est-il souvent altéré par le temps : comment se représenter des statues grecques multicolores ? Et que reste-t-il d'une oeuvre quand le musée l'a dépouillée de sa fonction ? Mais de toutes ces métamorphoses, la plus profonde commença lorsque l'art n'eut plus de fin que lui-même. » La valeur de l'art moderne, c'est « la très vieille volonté de création d'un monde autonome, pour la première fois réduite à elle seule. » L'histoire de l'art est celle d'une conquête de la liberté. « L'art est un anti-destin. »

1952

Publication du premier tome du Musée imaginaire de la sculpture mondiale.

Discours politiques les 23 janvier, 7 mars et 4 juillet.

Allocution au congrès de l'oeuvre du XXe siècle.

Voyage en Grèce, en Égypte, en Inde et en Iran.

1953

Mise en sommeil du RPF par le général de Gaulle.

1954

Intervention au Congrès international d'art aux États-Unis.

1955

Malraux crée chez Gallimard la collection « L'univers des formes ».

1956

Discours prononcé à Stockholm sur « Rembrandt et nous » à l'occasion du trois cent cinquantième anniversaire de la naissance de Rembrandt.

1957

Publication de La Métamorphose des dieux. Le texte sera réédité et deviendra sous une autre présentation, le premier volume de la trilogie La Métamorphose des dieux.

1958

Après la saisie du livre d'Henri Alleg, La Question, André Malraux signe avec Roger Martin du Gard, François Mauriac et Jean-Paul Sartre une adresse solennelle au Président de la République le sommant de condamner l'usage de la torture.

1er juin 1958 :

Ministre délégué à la présidence du Conseil.

Voyage officiel aux Antilles.

4 septembre : Proclame, place de la République à Paris, aux côtés du général de Gaulle, l'avènement de la Ve République.

« Quand j'ai dit (...) que certains voulaient la République sans le général de Gaulle et d'autres le général sans la République, la France, elle, voulait la République avec le général de Gaulle (...) Ici Paris. Honneur et patrie. Une fois de plus au rendez-vous de la République et au rendez-vous de l'histoire, vous allez entendre le général de Gaulle ».

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)



1959

Ministre d'État puis, le 22 juillet, Ministre d'État, chargé des affaires culturelles.

Discours en Algérie.

28 mai 1959 :

Discours à Athènes pour la première illumination de l'Acropole :« Une fois de plus, la nuit grecque dévoile au-dessus de nous les constellations que regardaient le veilleur d'Argos quand il attendait le signal de la chute de Troie, Sophocle quand il allait écrire Antigone - et Périclès, lorsque les chantiers du Parthénon s'étaient tus... Mais pour la première fois, voici, surgi de cette nuit millénaire, le symbole de l'Occident. [...] On ne saurait trop le proclamer : ce que recouvre pour nous le mot si confus de culture - l'ensemble des créations de l'art et de l'esprit -, c'est à la Grèce que revient la gloire d'en avoir fait un moyen majeur de formation de l'homme. C'est par la première civilisation sans livre sacré, que le mot intelligence a voulu dire interrogation. L'interrogation dont allait naître la conquête du cosmos par la pensée, du destin par la tragédie, du divin par l'art et par l'homme. Tout à l'heure, la Grèce antique va vous dire : "J'ai cherché la vérité, et j'ai trouvé la justice et la liberté. J'ai inventé l'indépendance de l'art et de l'esprit. J'ai dressé pour la première fois, en face de ses dieux, l'homme prosterné partout depuis quatre millénaires. Et du même coup, je l'ai dressé en face du despote." C'est un langage simple, mais nous l'entendons encore comme un langage immortel. [...] »

1960

Voyage au Mexique.

Discours pour la sauvegarde des monuments de Nubie.

Voyage en Afrique à l'occasion de la proclamation de l'indépendance du Tchad, du Gabon, du Congo et de la République centrafricaine.

Rencontre avec le docteur Schweitzer.

1961

22 avril 1961 :Putsch des généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller en faveur de l'Algérie française. Malraux appelle les Français à une riposte contre une attaque éventuelle des parachutistes.

8 mai 1961 :

Discours à Orléans pour la célébration des fêtes de Jeanne d'Arc.

14 mai 1961 :

Discours à Metz à l'occasion de l'inauguration de la place de la Brigade Alsace-Lorraine.

23 mai 1961 :

Il est à nouveau frappé par une tragédie personnelle avec la mort de ses deux fils dans un accident de voiture à l'âge de dix-huit et vingt ans.


1962

Attentat de l'OAS au domicile d'André Malraux. Il s'installe plus tard à Versailles avec Madeleine et Alain.

Il rencontre John Fitzgerald Kennedy.


© AFP

1963

Janvier 1963 :

Il accompagne La Joconde aux États-Unis.

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

3 septembre 1963 :

Hommage à Braque.

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

16 septembre 1963 :

Voyage en Finlande.

Octobre 1963 :

Voyage au Canada. Allocution devant le maire de Montréal.

1964

18 avril 1964 :

Inauguration de la Maison de la culture de Bourges.

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

28 juillet 1964 :

Allocution à l'occasion de l'inauguration de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence.

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

23 septembre 1964 :

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

Présentation du plafond de l'Opéra
commandé à Marc Chagall.

© ADAGP


19 décembre 1964 :

Oraison funèbre à l'occasion du transfert au Panthéon des cendres de Jean Moulin en présence du général de Gaulle.

« [...] Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais: " Écoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi."

L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce Chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Rundstedt lancés de nouveau contre Strasbourg. Écoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France... »


© AFP

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

1965

août 1965 :

Voyage en Chine au cours duquel il rencontre Mao Tsé Toung. Retour par l'Inde.

1er septembre 1965 :

Discours à la mémoire de Le Corbusier.

15 décembre 1965 :

Discours prononcé au Palais des sports à Paris au nom de l'association « Pour la Ve République ».

19 décembre 1965 :
Élection au suffrage universel du général de Gaulle à la présidence de la République.

1966

19 mars 1966 :

Inauguration de la Maison de la culture d'Amiens.

30 mars 1966 :

Discours prononcé à Dakar lors de l'ouverture du Ier Festival mondial des arts nègres en présence de Léopold Sédar Senghor.

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

Il se sépare de Madeleine Malraux.

1967

février : Participation à la campagne pour les élections législatives

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

Publication des Antimémoires.

1968

3 février 1968 :

Inauguration de La Maison de la culture de Grenoble.

Mai 1968 :

L'Odéon (Théâtre de France) est occupé par les étudiants. Malraux le fait évacuer.

30 juin 1968 :

Participe à la manifestation des Champs-Élysées de défense de la Ve République.

Discours au Parc des expositions à Paris dans le cadre de la campagne pour les élections législatives.

Voyage en Union soviétique.

28 septembre 1968 :

Discours à l'assemblée générale de l'Association des parlementaires de langue française à Versailles.

1969

Il s'installe à Verrières-le-Buisson avec Louise de Vilmorin.


© Gallimard

Mars 1969 :

Discours à l'occasion de la conférence des pays francophones à Niamey. « La culture ne s'hérite pas. Elle se conquiert. Ce qui doit nous unir, c'est l'objet de cette conquête. »

24 avril 1969 :

Discours dans le cadre de la campagne pour le oui au référendum sur la création des régions.

Vidéo

(Internet Explorer 6 : rafraîchir la page)

28 avril 1969 :

Démission du général de Gaulle à la suite du référendum du 27 avril sur la création des régions. Alain Poher assure l'intérim. Il quitte le gouvernement à la suite de la démission du général de Gaulle.

15 juin 1969 :

Élection de Georges Pompidou à la présidence de la République.

Novembre 1969 :

Il signe avec François Mauriac et Jean-Paul Sartre une « Lettre au Président de la République de Bolivie » demandant la libération de Régis Debray.

11 décembre 1969 :

Déjeune avec Geoffroy de Courcel à Colombey-les-deux-Églises. De Gaulle et Malraux ont un entretien de quarante minutes.

26 décembre 1969 :

Mort de Louise de Vilmorin.

1970

Publication du Triangle noir. Laclos. Goya. Saint-Just (NRF, Gallimard).

« En trente ans, le hasard et l'amitié m'ont fait étudier trois figures qui jettent leurs lumières divergentes sur la plus obscure crise de l'individu que l'Europe ait connue... »

9 novembre 1970 :

Mort du général de Gaulle.

12 novembre 1970 :

Assiste aux obsèques du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises. « Il y avait seulement la famille, l'ordre, la paroisse. Mais il aurait fallu que la dépouille du Général ne soit pas dans un cercueil mais déposée comme celle d'un chevalier sur des rondins de bois. »

1971

Publication des chênes qu'on abat, relatant sa dernière rencontre avec le général de Gaulle avec l'épigraphe : « Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule / Les chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule ! » (Victor Hugo).

Du 8 avril au 22 novembre 1971 : Enregistrement d'entretiens avec Claude Santelli et Françoise Verny formant la matière avec des documents d'archive de la série « La Légende du siècle » diffusée sur la 2e Chaîne en 1972.


© Gallimard

Publication d'Oraisons funèbres (NRF, Gallimard, collection « Blanche »)

Propose ses services au Bangladesh en guerre contre le Pakistan.

Lettre au Président Nixon, « A propos du Bangladesh » (Le Figaro, 17 décembre 1971).

Croisière au cap Nord avec Sophie de Vilmorin.

Les dernières années d'André Malraux sont embellies par la présence de Sophie de Vilmorin.

1972

Croisière en Méditerranée.

Voyage aux États-Unis. Le Président Richard Nixon le consulte avant son voyage en Chine.

Il est hospitalisé à La Salpêtrière.

13 mai 1972 :

Discours à Duresdal de commémoration des maquis du Périgord.

1973

Voyage en Inde, au Bengladesh et au Népal.

Inauguration de l'exposition « Le musée imaginaire » à la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence.

2 septembre 1973 :

Inauguration du monument à la Résistance savoyarde sur le plateau des Glières.

1974

11 février 1974 :

Début de l'enregistrement d'entretiens accordés à Jean-Marie Drot jusqu'en mai 1976 formant la matière de l'émission co-produite par la 1ère Chaîne de télévision française et la télévision allemande « Journal de voyage avec André Malraux à la recherche des arts du monde entier ».

Publication de La tête d'obsidienne (NRF, Gallimard, collection « Blanche »), essai sur Picasso.

Publication de Lazare (NRF, Gallimard, collection « Blanche » et collection « Soleil ». Hospitalisé à la Salpêtrière en 1972, il échappe à la mort. L'oeuvre décrit la proximité de la mort et le retour à la vie. Les images de la vie et de l'oeuvre défilent. C'est en fait la fraternité qui « accompagne fidèlement la mort » d'un agnostique. « Peu avant de perdre conscience [...] j'ai senti la mort s'éloigner ; pénétré, envahi, possédé [...] par une "ironie" inexplicablement réconciliée, qui fixait au passage la face usée de la mort. »

L'Irréel (NRF, Gallimard) consacré à l'art de la Renaissance italienne et à Rembrandt.


© Gallimard

24 avril 1974 :

Il participe à une émission de la campagne télévisée pour les élections présidentielles aux côtés de Jacques Chaban-Delmas.


© Gallimard

Mai 1974 : Conférence d'André Malraux au symposium de Kyoto « Qu'est-ce que l'Asie ? »

Entretiens avec Tadao Takemoto

1975

Publication du Miroir des limbes. Hôtes de passage (NRF, Gallimard, collection « Blanche »). Il s'agit de trois dialogues avec Léopold Sédar Senghor à Dakar, Georges Salles et une voyante à Paris, avec Max Torrès, compagnon d'Espagne retrouvé au Palais-Royal en mai 1968. L'année suivante Hôtes de passage sera intégré dans La corde et les souris.

23 novembre 1975 :

Discours de clôture du colloque international sur les« Conditions de l'indépendance nationale dans le monde moderne » à l'Institut Charles de Gaulle.


© Institut Charles de Gaulle

Voyage en Haïti.

1976

Octobre 1976 :

Parution du Miroir des limbes (I. Antimémoires ; II. La corde et les souris, Folio et, à La Pléiade avec un appendice Oraisons funèbres, Gallimard.

23 novembre 1976 :

Il meurt à l'hôpital Henri Mondor de Créteil à 9 h 36 après avoir sombré dans le coma. Son corps est ramené par l'ambulance à Verrières-le-Buisson.

27 novembre 1976 :

Hommage national dans la Cour carrée du Louvre ; veillée sous les regards d'un chat égyptien divinisé de la XXVIe dynastie.

© Photo collection Florence Malraux

1977

Messe à Saint-Louis des Invalides, dite par Mgr Bockel.

Hommage national au Louvre.

Parution de L'Intemporel, clôturant la trilogie de La Métamorphose des dieux.

Parution de la version définitive de La Métamorphose des dieux : Le Surnaturel.

Parution de L'homme précaire et la littérature (NRF, Gallimard, collection « Blanche »).

1996

23 novembre 1996 :

Transfert au Panthéon des cendres d'André Malraux.