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Présentation à l'ONU du « Manifeste de la jeunesse pour le XXIè siècle »
le jeudi 31 août 2000 à New-York

Discours de M. Raymond FORNI,

Président de l'Assemblée nationale

Monsieur le Secrétaire Général,

Mesdames et Messieurs les Présidents,

Monsieur le Directeur Général,

Je suis particulièrement heureux et fier d'accompagner aujourd'hui les cinq jeunes délégués du Parlement Mondial des Enfants qui viennent vous remettre le « Manifeste de la jeunesse pour le XXIè siècle », adopté officiellement à Paris, le 24 octobre dernier. Je tiens à remercier chaleureusement Madame Najma Heptulla, qui a accepté d'inscrire au programme de la conférence de l'Union Interparlementaire la présentation de ce texte aux Présidents des Parlements et à Monsieur Kofi Annan, Secrétaire Général de l'Organisation des Nations-Unies, que je salue et à qui j'adresse également mes plus vifs remerciements pour l'accueil qu'il nous a réservé.

Le moment qui nous réunit à présent est, je le crois, symbolique pour nous tous, enfants et adultes de tous pays. Il constitue l'aboutissement d'un projet un peu utopique, imaginé et réalisé par l'UNESCO et l'Assemblée nationale française pour célébrer l'an 2000 : réunir le premier Parlement Mondial des Enfants. Convaincues qu'il n'est pas possible d'aborder l'avenir de la planète sans évoquer celui des enfants, unies dans une même volonté de faire respecter les droits des jeunes et favoriser leur éducation à la citoyenneté, nos deux institutions se sont associées pour inviter 350 enfants de 175 pays à réfléchir ensemble aux défis du troisième millénaire et à formuler des propositions pour les relever.

Aujourd'hui, ils portent devant vous leur message d'ouverture et d'espérance, pour nous permettre de préparer un avenir meilleur, avec eux, par eux et pour eux. Venus d'Europe, d'Amérique, d'Afrique, d'Asie ou d'Océanie, par delà leurs différences, ces enfants expriment un même souhait : bâtir un monde plus juste, plus solidaire, plus fraternel. Ils affirment avec sagesse que cela ne sera possible sans une lutte active et vigilante contre toutes les formes de violence et pour la préservation de la paix. Ils nous rappellent avec force leur attachement aux principes posés par la Déclaration universelle des droits de l'homme et leur désir de les voir respectés partout où ils sont encore bafoués.

« L'action commence avec les jeunes » proclame le Manifeste. Mais c'est à nous, adultes - parlementaires, gouvernants, dirigeants d'organisations internationales, enseignants, parents - d'écouter leur message et d'y répondre. Il est de notre responsabilité d'aider leurs interrogations et leurs initiatives à porter leurs fruits. Nous n'avons pas le droit de les décevoir. Aujourd'hui, ici plus qu'ailleurs, au siège des Nations-Unies, prenons à leur égard un premier engagement : nous unir et agir pour que cessent immédiatement les exécutions capitales de mineurs et de handicapés mentaux, châtiments barbares et cruels d'un autre temps ; et, rêvons un peu, que partout soit abolie la peine de mort.

« Nous forgerons notre futur lorsque nos rêves deviendront loi », disait l'une des contributions des députés juniors. En les écoutant, je souhaite exprimer une exigence et formuler un souhait. Une exigence : que le « Manifeste de la jeunesse » soit entendu, relayé et suivi, qu'il porte une véritable espérance. Et un souhait : que le Parlement Mondial des Enfants, que la France a accueilli il y a maintenant près d'un an, ne reste pas une exception mais devienne une tradition, que chaque Parlement du monde convie régulièrement les jeunes à discuter des projets qui feront la société de demain. Regardons-les, écoutons-les, aidons-les : ainsi le XXIè siècle sera-t-il celui de la jeunesse.