Accueil > Archives de la XIe législature > Discours de M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale

Journée de sensibilisation des députés au passage à l'euro
à l'Hôtel de Lassay le mercredi 30 mai 2001

Discours de M. Raymond Forni,

Président de l'Assemblée nationale

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Mes chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

Dans six mois, l'euro se substituera définitivement aux monnaies nationales dans les transactions commerciales et privées au sein de l'Union européenne. La France et ses partenaires devront convertir leurs francs, leurs marks, leurs lires, leurs pesetas, leurs couronnes... (j'en oublie), en euros. Une étape importante vers une Europe politique plus unie, plus solidaire aussi, sera alors franchie. L'entrée dans l'euro sera l'occasion de favoriser les échanges entre les membres d'une même famille européenne, mais aussi de mieux faire entendre notre voix sur la scène internationale.

Or, nous sommes aujourd'hui à 216 jours seulement de cette échéance et la situation paraît préoccupante. Au mois d'avril dernier, l'eurobaromètre de la Commission européenne révélait que les petites et moyennes entreprises, notamment françaises, s'estimaient très mal préparées à vivre cet événement. Par ailleurs, les règlements en euros représentent à peine 1 % des transactions entre particuliers. Comment réussir à les voir atteindre la totalité des paiements en un semestre ? En décembre, selon un hebdomadaire financier reconnu, 56 % des Français considéraient encore que l'euro représentait beaucoup plus d'inconvénients que de véritables avantages.

Le temps n'est plus aux doutes et aux incertitudes. Ils nous faut agir. Vite. Efficacement. Car ce « passage à l'euro » représentera dans le quotidien des Européens une source de changements majeurs et de difficultés, sans doute, inattendues. Dès aujourd'hui, nous devons prendre la mesure des problèmes techniques auxquels tous, comme salariés, consommateurs, artisans ou chefs d'entreprise, nous serons bientôt confrontés dans notre vie quotidienne.

Responsables politiques, élus locaux, représentants du monde associatif, des entreprises, de l'administration, nous devons aider nos concitoyens à se préparer à cette belle aventure. Nous devons être pratiques, concrets et pédagogues afin qu'elle soit moins redoutée et apparaisse comme un grand défi collectif.

Nombreux sont ceux qui depuis plusieurs mois, des années parfois, se consacrent à cette tâche. Je les en remercie vivement. Je souhaite en particulier rendre un hommage appuyé à l'action du Gouvernement et au travail réalisé en ce domaine par les équipes du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, sous la direction, d'abord de Dominique Strauss-Kahn, puis de Laurent Fabius. Mes remerciements vont aussi au Ministère de l'Education nationale et au Ministère des Affaires sociales, dont les représentants sont parmi nous aujourd'hui pour nous exposer leurs travaux.

Devant cette mobilisation large et consensuelle, l'Assemblée nationale ne pouvait demeurer à l'écart. Elle devait, elle aussi, tenir son rôle au sein de cette grande campagne d'information et de sensibilisation. Certains de nos concitoyens apparaissent notamment plus vulnérables face aux bouleversements provoqués par la prochaine mise en place de l'euro. Je pense à nos « grands anciens » par exemple, aux personnes malvoyantes, ou à tous ceux qui éprouvent des difficultés à lire et à écrire. Ces personnes seront plus fragilisées que d'autres par la disparition du franc. Elles demandent donc une attention particulière. C'est le devoir de l'Assemblée que j'ai l'honneur de présider, maison de tous les citoyens, d'aller à leur rencontre et de leur apporter un soutien concret et adapté.

C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité l'organisation de ce « séminaire pratique », pour prendre la mesure des initiatives menées et des outils pédagogiques qui sont à votre disposition. Ils sont nombreux et adaptés aux besoins de chacun.

Mais ce séminaire nous aidera aussi, j'en suis sûr, à mieux répondre aux questions que tous les citoyens nous posent à propos de l'instauration de la monnaie unique européenne.

Chers collègues, chers amis, tout au long de cette matinée, vous pourrez ainsi vous informer des actions menées sur le terrain par des associations, des entreprises et des administrations. Je compte sur votre engagement à leurs côtés. Votre position d'élu de la nation fait de vous des relais précieux et indispensables entre ces initiatives courageuses et les personnes susceptibles d'en bénéficier localement.

Je vous remercie donc chaleureusement de votre présence et de votre participation. Je souhaite également remercier les représentants des administrations, des institutions, des associations et des entreprises venus vous faire partager leur expérience au cours de cette journée. A tous, je veux exprimer ma confiance et mon soutien pour la mission importante qui nous réunira dans les mois à venir : préparer nos concitoyens à relever sans inquiétude et sans crainte le défi de l'euro.

Je cède à présent la parole successivement à Ivan Levaï pour qu'il nous expose l'organisation pratique de ce séminaire, puis à Alain Barrau.

En tant que président de Délégation à l'Union européenne, il doit en effet, amorcer le dialogue pour déterminer la manière dont cette délégation va prolonger cette journée. Il ne s'agissait évidemment pas de se contenter de nos travaux de ce matin. Mais, bien au contraire, d'inscrire notre action dans la durée jusqu'au passage effectif à l'euro.

Assurer le suivi et la coordination des actions qu'il nous paraîtra utile de mener dans les mois qui viennent, sera la tâche majeure de la délégation à l'union européenne.

C'est parce que chacun se mobilisera rapidement et efficacement à la place qui est la sienne que cette marche vers l'euro pourra dans un an, être considérée comme un succès.

Chacun dans nos circonscriptions et tous ensemble à l'Assemblée, nous devons réussir cette entrée dans l'euro.