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Assises nationales des Jeunes Musiciens (Confédération musicale de France)
à l'Assemblée nationale le lundi 29 octobre 2001

Discours de M. Raymond Forni,

Président de l'Assemblée nationale

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs les Parlementaires, chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Chers Jeunes Musiciens,

Laissez-moi tout d'abord vous exprimer le vif plaisir que j'éprouve aujourd'hui à vous recevoir à l'Assemblée nationale. Plaisir partagé, si j'en juge par le soutien exceptionnel de très nombreux parlementaires en faveur de cette manifestation.

Il est vrai que cette maison est par vocation un lieu de parole, où l'on chuchote beaucoup dans les couloirs, et où l'on entend parfois quelques cris, quelques sifflets également (même si ma responsabilité est de les faire taire), de part et d'autre de l'hémicycle. Il est aussi vrai que les propos de certains collègues font parfois grand bruit hors de cette enceinte : ce sont les règles du jeu politique. Ils témoignent de la vivacité du débat démocratique.

Mais ce ne sont bien souvent que quelques accords très discordants, utiles, nécessaires au fonctionnement de nos institutions, mais pas toujours très plaisants. Nous sommes malheureusement trop loin des mélodies et des harmonies musicales. Nous gagnerions sans doute à ce qu'elles soient plus présentes : peut-être contribueraient-elles à adoucir nos moeurs et pacifier nos échanges. Le tambour solennel de la Garde républicaine m'accompagne bien chaque semaine lorsque je rejoins l'hémicycle ; mais l'atmosphère martiale qu'il inspire ne correspond guère aux vertus apaisantes que l'on prête à la musique, même s'il me rappelle que je m'inscris dans une belle et longue tradition.

C'est la raison pour laquelle je suis heureux de vous accueillir : je compte beaucoup sur votre concert de tubas notamment pour offrir à ces lieux la sérénité et l'harmonie nécessaires aux exigences du travail parlementaire. Mais c'est aussi pour moi l'occasion de saluer l'action de la Confédération musicale de France qui, depuis un siècle, a su réunir des générations d'amateurs autour d'une seule et même passion, leur amour de la musique.

Sept cents mille musiciens, à travers 5 500 écoles ou associations, réunies en 91 fédérations départementales et 23 fédérations régionales : vous nous présentez une formation exceptionnelle, riche de ses différences, d'âges, de cultures et de traditions. Vous nous offrez le plus beau des concerts : celui d'une France, unie, confiante et respectueuse de la diversité de ses talents.

Moment de fête, moment de joie, ces Assises ont aussi été l'occasion d'un temps de débat et de réflexion, et je m'en félicite. Car la musique est une extraordinaire école de liberté ; elle constitue aussi un précieux apprentissage de l'écoute, de la confiance et du respect des différences. Ces valeurs sont au coeur de notre République. Je suis convaincu qu'elles ont été également au coeur de vos discussions. Je veux saluer l'action de tous les responsables associatifs qui, depuis longtemps déjà, s'engagent à rendre ces principes familiers à tous nos jeunes concitoyens.

Le bénévolat est ce terreau indispensable à toute vie sociale : se mettre au service des autres en apportant son talent, ses compétences et son intelligence, c'est le meilleur moyen de lutter contre l'égoïsme et l'individualisme ; c'est le plus sûr chemin qui mène au partage.

L'Assemblée nationale vous ouvre aujourd'hui ses portes... Ravissez-nous ! Réjouissez-nous ! Et faites résonner de tout votre talent les murs de cette grande et belle maison de la démocratie.

Je vous remercie.