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Parution du livre Famines et politique de Sylvie Brunel,
Présidente d'Action Contre la Faim
50ème titre de la collection Bibliothèque du citoyen aux Presses de sciences Po
à l'Hôtel de Lassay le mardi 12 février 2002

Discours de M. Raymond Forni,

Président de l'Assemblée nationale

Mesdames, Messieurs les parlementaires, chers collègues,

Madame la Présidente,

Monsieur le Président de la Fondation nationale des sciences politiques,

Monsieur le Directeur des Presses de Sciences Po,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

C'est un même combat qui nous rassemble ce soir, c'est un même engagement, noble, généreux et déterminé, qui nous conduit à nous retrouver ici, à l'Assemblée nationale. Ce combat, c'est celui que nous menons tous, chacun à notre façon, en faveur des droits de l'homme. Et c'est bien sûr celui de la démocratie.

La parution du cinquantième titre de la collection « Bibliothèque du citoyen », aux Presses de Science Po, est une belle occasion de rendre hommage au travail d'Action contre la Faim et de sa Présidente, Madame Sylvie Brunel.

Son livre, Famines et politique, résume ce qui nous réunit : la conviction que le droit à la vie et à la santé demeure le premier des droits de l'homme. L'ambition de la politique doit être de le garantir, de l'honorer, notamment par une volonté de coopération assurément plus forte de la part des pays riches en faveur des nations moins favorisées. Mais pas de l'instrumentaliser et de le manipuler. Car le livre de Sylvie Brunel le démontre trop bien : la famine peut devenir une arme redoutable pour ceux qui, sans scrupules, ne reculent devant rien pour s'emparer du pouvoir. Pas même devant la lâcheté d'utiliser la souffrance de ceux qui ont faim...

Ce livre, riche et éclairant, mérite toute notre attention et je veux rendre hommage à son auteur. Depuis de longues années, Sylvie Brunel consacre son expérience de géographe, sa rigueur d'économiste, et toute son intelligence à mieux comprendre la difficile question de la faim dans le monde. Pour mieux la combattre, tout simplement.

C'est le sens d'un engagement de longue date aux côtés d'ACF, qu'elle préside depuis quelques mois. J'ai appris avec bonheur cette élection. Je lui souhaite toute la réussite que méritent une telle tâche et de telles responsabilités.

Mais une aventure comme celle-là, au service de la solidarité, n'est bien sûr jamais solitaire. C'est un travail d'équipe, une ambition collective, le fruit d'une histoire et de rêves partagés.

Je salue tous les membres d'Action contre la Faim présents ce soir, et je veux leur exprimer tout le respect que m'inspire leur engagement. Mais j'ai aussi une pensée sincère, profonde, pour tous ceux qui n'ont pas pu être parmi nous et qui, en France comme à l'étranger, mènent leur mission avec humanisme, courage et détermination.

Le livre de Sylvie Brunel serait peut-être resté lettre morte sans le soutien et la ténacité de son éditeur, les Presses de Sciences Po, qui a voulu en faire le très symbolique cinquantième titre d'une belle collection : la « Bibliothèque du citoyen ». En quelques mots, tout est dit, ou presque, de sa vocation : réconcilier, dans la forme et dans le ton, le savoir universitaire avec des sujets d'actualité qui préoccupent ou intéressent tous les citoyens. Chaque ouvrage est une tribune de grande qualité qui participe activement à l'animation du débat public.

Je salue le travail des auteurs de cette collection, et je remercie l'équipe éditoriale des Presses de Sciences Po, son directeur, M. Bertrand Badie, ainsi que la direction de l'Institut d'Études Politiques de Paris, et en particulier Richard Descoings, de leur offrir ce si bel espace pour s'exprimer.

Représentants d'Action contre la Faim, auteurs de la « Bibliothèque du citoyen » et des Presses de Sciences Po, je suis heureux et fier de vous accueillir ce soir à l'Assemblée nationale. Chacun d'entre vous, avec ses moyens, son talent et ses convictions, contribue à donner une image vivante et généreuse de la démocratie.

Le sujet du livre de Sylvie Brunel est certes grave et difficile. Certains auraient pu trouver déplacé que devant tant de souffrance la République vous accueille sous ses ors et avec tout son faste. Ce n'était pas l'avis d'ACF. Ce n'était pas le mien. C'est une façon, c'est sa façon de vous rendre hommage.

Je vous remercie d'avoir accepté cette invitation.