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Discours de M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale
A l'occasion de l'inauguration de l'immeuble du 3, rue Aristide Briand
Paris - 28 mai 2002

Messieurs les Questeurs,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Chers collègues,
Messieurs les Secrétaires généraux,
Mon Général,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,

Nous sommes aujourd'hui réunis pour célébrer l'ouverture officielle de la Résidence du 3, rue Aristide Briand, qui accueillera, dans quelques jours, 72 nouveaux députés fraîchement élus. A l'issue de deux années d'efforts et de travail intensif, l'inauguration de ce nouvel immeuble représente pour nous tous un vrai motif de satisfaction.

Le 29 mars 2000, lorsque me fut confiée la responsabilité de présider l'Assemblée nationale, j'ai affiché une ambition : défendre les droits du Parlement et en particulier, permettre à notre Assemblée d'occuper la place qui doit être la sienne au sein de nos institutions. Cette ambition est devenue mon projet et je l'ai défendu tout au long de mon mandat, avec force, avec fermeté et avec détermination.

Au fil des législatures, la mise en place des délégations parlementaires, la multiplication des commissions d'enquête et des missions d'information, l'instauration de la session unique et du vote personnel, l'inscription à l'ordre du jour de propositions de loi toujours plus nombreuses, ont transformé, élargi et étoffé le travail des députés. L'Assemblée nationale a ainsi peu à peu recouvré une réelle capacité d'agir, digne d'une grande démocratie moderne, pour voter la loi bien sûr, mais aussi pour mieux contrôler son application et mieux informer nos concitoyens de notre rôle et de nos responsabilités.

Mais si les missions du député ont évolué, les conditions d'exercice de son mandat n'ont malheureusement pas connu les mêmes progrès. Dès mon entrée en fonction, j'ai porté une grande attention à l'amélioration des conditions de travail de la Représentation nationale et décidé d'engager les réformes qui me semblaient s'imposer.

Ce fut ainsi l'audit concernant les outils informatiques de l'Assemblée, dont les conclusions furent approuvées par le Collège des Questeurs. Dès la prochaine législature, un équipement standard sera mis à la disposition de chaque député. Afin de garantir les meilleures conditions de confort et de sécurité, une formation et une maintenance spécialisées seront assurées sous la responsabilité des services de l'Assemblée.

Améliorer les conditions de travail des parlementaires exigeait également de mener une politique immobilière active, illustrée aujourd'hui par l'acquisition, puis la réhabilitation de l'immeuble du 3, rue Aristide Briand.

Loin des opinions toutes faites et des idées reçues, il faut reconnaître que les bureaux des députés français ne sont pas à la mesure de l'importance des tâches qui leur sont confiées. Nous sommes malheureusement trop loin des conditions de travail réservées à nos collègues dans certains pays européens. Je pense à nos confrères allemands du Bundestag notamment. J'ai conscience des efforts qu'il nous faut consentir. Les parlementaires ont besoin d'espaces individuels suffisamment grands et fonctionnels pour s'acquitter de leurs responsabilités et mener leurs missions avec efficacité.

C'est la raison pour laquelle le Bureau de l'Assemblée nationale a décidé le 17 mai 2000, en accord avec le Collège des Questeurs, l'acquisition de cet immeuble situé à quelques mètres à peine du Palais-Bourbon : cette réalisation permettra de rapprocher les députés dont les bureaux situés au 233, Boulevard Saint-Germain demeuraient encore trop éloignés.

La proximité de ce nouvel immeuble n'est pas son seul atout. Le projet présenté par M. Thierry Van de Wyngaert et la vaste entreprise de réhabilitation ont donné naissance à des lieux de travail pratiques et conviviaux pour 72 députés et un de leurs collaborateurs. Vous pouvez aujourd'hui prendre la mesure du résultat obtenu dont, pour ma part, je me réjouis.

J'ai tenu à ce que les parlementaires soient associés à la conception d'un lieu qui, d'abord, doit être le leur. Chaque bureau individuel fut ainsi imaginé en fonction des contraintes et des habitudes de travail des députés. Avant même la rénovation de l'immeuble, un bureau témoin fut aménagé dans la Galerie de liaison afin de recueillir les réactions des parlementaires. A chaque fois que cela s'avérait possible, les remarques des uns et des autres furent intégrées au projet initial, pour mieux répondre aux attentes des futurs usagers.

Vous visiterez tout à l'heure quelques-uns des nouveaux bureaux de députés : 17 mètres carré d'espace de travail individuel, fonctionnel, convivial, et modulable en fonction de la présence ou non, de collaborateurs, et de l'usage que souhaitera en faire chaque député.

Je veux remercier et féliciter tous ceux qui ont participé à la belle aventure de cette réhabilitation. Ils peuvent être fiers de leur travail, car leurs efforts n'ont pas été vains. Deux années seulement leur étaient consenties pour mener les études nécessaires, respecter les procédures imposées par le code des marchés publics, réaliser l'ensemble des travaux et réussir à livrer cet immeuble avant le début de la nouvelle législature. En un temps record, vous avez accompli un véritable exploit.

Je veux ainsi adresser mes plus vifs remerciements au Bureau de l'Assemblée ; aux Secrétaires généraux ; à nos trois Questeurs pour le constant soutien qu'ils ont apporté à sa mise en _uvre ; à tous les services de l'Assemblée qui ont suivi ce projet, et en particulier bien sûr au service des bâtiments ; aux talents d'architecte de M. Van de Wyngaert, à qui nous devons d'avoir imaginé ce lieu ; ainsi qu'à toutes les entreprises, dirigeants et salariés, qui ont contribué à faire de ce grand projet une si belle réussite.

La politique immobilière engagée par l'Assemblée nationale sera vraisemblablement poursuivie dans les mois à venir. Nous avons besoin de continuer à offrir plus d'espaces, mieux conçus et mieux aménagés, aux parlementaires et aux fonctionnaires de cette maison, et je suis convaincu que la Résidence du 3, rue Aristide Briand deviendra bientôt, pour beaucoup, un modèle et une référence.

Pour le moment, permettez-moi de vous y souhaiter, très officiellement et tout simplement, la bienvenue !