Accueil > Archives de la XIIe législature > Discours de M. Jean-Louis Debré, Président de l'Assemblée nationale

09/11/2004 - Allocution prononcée à l'occasion du 80ème anniversaire de la Fédération hospitalière de France

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs les Ministres,

Chers Collègues,

Monsieur le Délégué général,

Mesdames et Messieurs les présidents, administrateurs et directeurs d'établissements,

Je suis particulièrement heureux de vous accueillir ce soir dans cette salle des fêtes de l'assemblée nationale pour célébrer avec vous le 80e anniversaire de la Fédération hospitalière de France.

Le rôle et les missions accomplis par votre Fédération justifiaient que cet événement soit l'objet d'une manifestation particulière.

Le lieu de cet hommage à votre action, dans l'enceinte même de la représentation nationale, me paraît judicieusement choisi.

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Née en 1924 de la coordination des unions hospitalières régionales, la Fédération hospitalière de France peut être fière de ses longues décennies de bons et loyaux services pour le compte des hôpitaux publics de notre pays. Ses missions sont nombreuses, variées et, sous l'impulsion de dirigeants éminents dont je voudrais saluer l'action, elle a démontré, par son dynamisme et sa vitalité, sa capacité à les remplir.

La Fédération, au-delà de ses missions traditionnelles d'information, de promotion et de représentation de l'hôpital public, est également la vigie qui permet d'observer et de réfléchir à l'hôpital de demain.

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Nous sommes heureux de votre dynamisme car nous sommes fiers de notre hôpital public.

La haute qualité de ses prestations, son accessibilité à tous, y compris aux plus démunis, le professionnalisme de ses agents médicaux et administratifs, font du service hospitalier public français, un exemple auquel l'Organisation mondiale de la santé aime à se référer.

Notre réseau hospitalier offre des plateaux techniques dont la qualité et la performance sont parmi les meilleures du monde et attire les patients de pays voisins, et parfois même plus lointains.

Ses personnels médicaux et techniques sont d'un professionnalisme, d'un dévouement et d'une disponibilité admirables. Grâce à eux, l'hôpital est au service de tous ceux qui résident dans notre pays, pour traiter de graves affections comme pour soigner de moindres blessures, de nuit comme de jour.

Ce n'est pas seulement le Président de l'Assemblée nationale qui veut dire ce soir la reconnaissance que nous devons aux centaines de milliers d'agents qui travaillent dans nos établissements mais aussi le Président du Centre hospitalier d'Évreux, en quelque sorte l'un d'entre vous, qui veut les assurer de son estime et de sa confiance.

Le réseau des hôpitaux publics constitue aujourd'hui le fleuron de notre système de santé. Sur une dépense nationale de santé qui, en 2003, a dépassé pour la première fois la barre des 10 % du PIB, soit 168 milliards d'euros, le secteur hospitalier au sens large absorbe 64 milliards d'euros et les seuls hôpitaux publics près de 50 milliards.

Nous sommes fiers de ce qui a été construit, mais nous devons être aussi soucieux de la pérennité de ce service public indissociablement lié au progrès technique.

La France, pas plus que les autres pays développés, n'échappe aux défis et à la pression des coûts qui pèsent sur l'hôpital.

Comment continuer à disposer d'une offre de soins hospitaliers de qualité, comment accroître même cette qualité, tout en maintenant la large accessibilité et en maîtrisant les coûts, tel est le défi que nous devons relever. Ce défi est amplifié par la demande croissante de soins de la part d'une population plus âgée.

Or, notre système hospitalier fonctionne dans un ensemble budgétaire limité par l'évolution de la richesse totale de notre pays et le volume de la dépense publique.

Malgré les contraintes spécifiques liées à sa mission de service public, la recherche de la productivité à l'hôpital reste cependant un objectif réaliste et nécessaire. Des gains importants de productivité ont déjà été enregistrés. Des voies de meilleure gestion de l'hôpital doivent encore être explorées ou élargies: développement de l'accréditation, mise en place progressive de la tarification à l'activité... Bref, il convient d'aller vers plus d'autonomie et de responsabilité dans la gestion de l'hôpital.

Cette modernisation est possible, même dans le cadre d'une ville moyenne.

Ainsi, s'est parfaitement réalisée à Évreux la fusion avec l'hôpital de Vernon, tout en maintenant les deux sites, nous transformant ainsi en Centre hospitalier intercommunal.

De même, la création du groupement d'intérêt public de l'Unité centrale de production alimentaire commune à plusieurs établissements de la ville, ou encore celle du Groupement de coopération sanitaire de logistique hospitalière, n'auraient pu être menées à bien sans une réelle volonté commune d'efficience.

Enfin, le grand projet local qui mobilise aujourd'hui l'ensemble des partenaires est la reconstruction, dans le cadre du Plan Hôpital 2007 de l'ensemble du Centre hospitalier sur un nouveau site, plus accessible, bénéficiant de tous les équipements et du plateau technique nécessaire pour donner à tous les mêmes chances dans un cadre de travail agréable et motivant.

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Il est significatif que l'hommage, rendu ce soir à la Fédération hospitalière de France et à ses huit décennies d'activité, se déroule dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.

Cette Assemblée doit en effet être le lieu où sont débattus et décidés les grands choix qui orientent notre système de protection sociale et notre système de santé. Permettez-moi de vous rappeler que, depuis deux ans, les députés s'y sont employés.

Ils ont préparé et adopté un rapport sur l'organisation interne de l'hôpital, le rapport Couanau. Ils se sont investis dans la mission d'information sur l'avenir de l'assurance maladie. Deux lois majeures pour notre politique de santé ont été adoptées en 2004, relatives à la santé publique et à l'assurance maladie. Le Parlement devrait bientôt réfléchir à l'amélioration des méthodes d'examen des lois de financement de la sécurité sociale en réformant la loi organique qui régit les modalités du contrôle parlementaire sur ses grands équilibres financiers.

Les députés, comme les membres de votre Fédération, ont devant eux des choix décisifs à exercer, un impérieux devoir de surmonter les défis qu'affronte l'hôpital.

Mais, ce soir, prenons le temps de nous réjouir du travail accompli par vous et par vos prédécesseurs.

Je vous souhaite une bonne soirée.