Louis, Charles, François Boudenoot

1855 - 1922

Informations générales
  • Né le 2 mai 1855 à Fruges (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 22 octobre 1922 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Républicain
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Républicain
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 2 décembre 1901
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Républicain

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1901 au 1er janvier 1922

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 2 mai 1855 à Fruges (Pas-de-Calais), mort le 22 octobre 1922 à Paris.

Député du Pas-de-Calais de 1889 à 1901. Sénateur du Pas-de-Calais de 1901 à 1922.

Après avoir fait ses études au Lycée de Saint-Omer et passé sa licence en droit à la Faculté de Paris, Louis Boudenoot fut reçu le huitième en 1876, à l'Ecole polytechnique et, sorti dans la « botte », passa à l'Ecole supérieure des mines avec le n° 2 d'où il sortit ingénieur. Cette formation à la fois juridique, scientifique et technique devait dominer toute sa carrière politique.

Il collabora au « Mémorial artésien », devint secrétaire de rédaction du « Portefeuille économique des machines et des « Nouvelles annales de la construction », fit partie du Comité de la « Société des ingénieurs civils » et fut secrétaire du « Congrès international de mécanique appliquée ».

Après de patientes recherches poursuivies au cours de quatre années, il fut, en 1884, le promoteur de la distribution de la force pneumatique à domicile au moyen de l'air raréfié.

Dès 1885, à l'âge de trente ans, il fut élu au conseil général du Pas-de-Calais, pour représenter le canton de Fruges. Il s'y signala par de nombreuses intitiatives notamment celle qui eut pour but de créer un réseau départemental de chemins de fer à voie étroite.

Aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889, il fut candidat, sous l'étiquette politique de républicain, dans l'arrondissement de Montreuil - sur - Mer, s'affirmant l'adversaire des conservateurs et des boulangistes révisionnistes. Dans sa profession de foi, il insista tout particulièrement sur les réformes administratives, les mesures à prendre en matière de protectionnisme économique et le développement nécessaire des réseaux des chemins de fer. Il fut élu, au premier tour de scrutin, par 9.205 voix sur 17.649 votants, contre M. de Schomel qui recueillit 8.336 voix, Il fut réélu sans concurrent aux élections du 20 août 1893, ainsi qu'aux élections du 8 mai 1898, toujours au premier tour de scrutin par 13.521 et 15.284 voix, soit à des majorités toujours accrues.

A la Chambre des Députés, ses activités furent multiples et toutes remarquables. Inscrit au groupe des Républicains, il appartint, au cours des trois législatures, à la Commission des chemins de fer ainsi qu'à la Commission des patentes et du budget, les questions de transports et de finances ayant pour lui la priorité. Mais, il fit également partie de la Commission du travail (1893-1898), de la Commission du règlement et de la Commission de l'armée (1898-1901) et de plusieurs commissions spéciales.

Il serait vain de vouloir énumérer ses nombreuses interventions et ses divers travaux parlementaires ; il faut se borner à mentionner : ses propositions de loi sur les droits d'importations (1889), le régime fiscal des successions (1893), la révision du cadastre (1894), les dépenses du budget de l'Etat (1896), l'heure légale française (1897), le tarif général des douanes (1897), le Règlement de la Chambre des Députés (1898), les conseils cantonaux (1898), le tarif minimum applicable aux chanx hydrauliques importées (1889) ; ses rapports sur : la convention de Berne de 1890 relative au transport des marchandises par chemin de fer (1890), les conventions passées avec plusieurs compagnies de chemins de fer : Ouest, P.O., P.L.M. (1892 et 1893), différents budgets (travaux publics des exercices 1894 et 1895 ; commerce, exercice 1896 ; guerre, exercice 1897 et 1898 ; crédits extraordinaires, exercice 1899 ; finances, exercice 1901), son rapport général sur le budget de l'exercice 1900, ses rapports sur : les communications télégraphiques sous-marines (1895, 1896), le régime fiscal des alcools dénaturés (1897), les lignes de chemins de fer (1896 et 1897), le matériel d'armement (1898), la Caisse des invalides de la Marine (1899), les magasins centraux de la guerre (1899); l'exposition universelle de 1900 (1899) ; le bassin de marée de Boulogne-sur-mer (1900), les manufactures d'allumettes (1900) ; ses avis, au nom de la Commission du budget, sur le port du Havre et le port de Saint-Nazaire (1895) et sur le projet concernant Les sous-officiers et les décorations de l'armée de terre et de mer (1896).

Il prit part à de nombreuses discussions, à titre personnel ou le plus souvent en qualité de rapporteur de la Commission du budget, notamment en matière de constributions directes et assimilées, de crédits budgétaires, de régime fiscal du sucre, de tarif général des douanes.

Le 3 novembre 1901, il fut élu au Sénat à une élection partielle tendant à pourvoir au remplacement de M. Leroy, décédé le 8 août, Il emporta le siège au premier tour de scrutin, à la quasi unanimité, par 1.683 suffrages sur 1.827 votants. Il fut réélu aux renouvellements des 3 janvier 1909 par 1.515 voix sur 1.924 votants et 11 janvier 1920 par 716 voix sur 1.240 votants, toujours au premier tour de scrutin. Ces succès électoraux le récompensèrent des longs et persévérants efforts qu'il consacra au bien public.

Inscrit au groupe de l'Union républicaine dont il devait devenir le président, il fut rapporteur de plusieurs budgets, de projets de loi sur le rachat par l'Etat du réseau des chemins de fer de l'Ouest (1908) et sur la durée du travail dans les mines (1910). Il intervint dans les grands débats tels que ceux concernant la loi de séparation des Eglises et de l'Etat qu'il finit par approuver (1905), le régime fiscal des alcools (1907 et 1909), le rajeunissement des cadres de l'armée (1916).

En 1906, il devint secrétaire du bureau du Sénat Elu vice-président de la Commission de l'armée, en 1914, il la présida, en 1917. Enfin, il fut porté à la vice-présidence de la Haute Assemblée, en 1919, ses collègues ayant tenu à lui témoigner leur admiration et leur reconnaissance. Le Président Léon Bourgeois, prononçant son éloge funèbre à la séance du Sénat du 26 octobre 1922 rendit hommage en termes émus à son « admirable vie, toute de travail, de probité et de dévouement à la chose publique ».

Il avait publié ; L'abus de l'initiative en matière de dépenses (1899), Le centenaire de la bataille, de Valmy (1892), Mémoire sur la distribution de la force motrice à domicile au moyen de l'air raréfié (1885), La Tunisie et ses chemins de fer (1902).

Il était président des conseils d'administration de la Compagnie générale des voies ferrées d'intérêt local et de la Société des Mines de Carvin ; administrateur de la Compagnie des Mines de Bruay et des établissements Kuhlmann ; professeur à l'Association polytechnique.

Il fit un legs à l'Académie française destiné à décerner un prix, tous les cinq ans, à l'auteur du meilleur ouvrage propre à inspirer l'amour de la France.