Thomas, Marie, Adolphe Jollivet

1799 - 1848

Informations générales
  • Né le 18 avril 1799 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)
  • Décédé le 24 février 1848 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 21 octobre 1830 au 31 mai 1831
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité orléaniste
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 25 mai 1834
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 juin 1834 au 3 octobre 1837
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 20 mars 1840 au 12 juin 1842
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Centre gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1830 à 1839 et de 1840 à 1848, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 18 avril 1799, mort à Paris le 24 février 1848, il étudia le droit et débuta avec succès au barreau de Rennes.

En raison des idées libérales et constitutionnelles qu'il avait professées sous la Restauration, il fut, lors de la révolution de 1830, membre de l'administration provisoire qui se forma à Rennes et qui adhéra avec empressement à la monarchie de Louis-Philippe. Après l'option de M. Bernard (de Rennes) pour Lannion, le 2e arrondissement électoral d'Ille-et-Vilaine (Rennes) choisit, le 21 octobre 1830, M. Jollivet pour député, par 173 voix sur 278 votants et 559 inscrits, contre 105 à M. de Kermarec. Il prit place dans la majorité et débuta par une proposition relative aux fonds restés libres sur l'indemnité accordée aux émigrés. Peu de jours après, il réclama la réduction de l'impôt du sel.

Constamment réélu: le 5 juillet 1831, par 235 voix (365 votants, 579 inscrits), contre 110 à M. de Kermarec; le 21 juin 1834, par 200 voix (306 votants, 535 inscrits), contre 80 à M. Lanjuinais; et, le 6 novembre 1837, par 240 voix (463 votants, 639 inscrits), il se mêla activement aux travaux parlementaires et soutint jusqu'en 1839 la politique conservatrice. En 1837, il fit le rapport du projet de loi sur la responsabilité ministérielle.

Un biographe lui reprochait alors amèrement sa complaisance pour tous les ministères : « M. Jollivet, disait-il, a débuté au barreau de Rennes comme avocat. Pourquoi ne s'en est-il pas tenu là? C'est qu'il a de l'ambition, M. Jollivet, grêle et mesquine, il est vrai. Homme incompris dans sa ville natale, il s'est jeté dans la vie politique, et il a eu tort; car mieux vaut être avocat ignorant et ignoré au fond de la Bretagne que souteneur de ministère au Palais-Bourbon. M. Jollivet l'a été de tout le monde; il a voté pour M. Laffitte, pour Casimir Périer, pour M. Guizot, pour M. Thiers; il vote aujourd'hui pour M. Molé, il voterait demain sans doute pour M. Barrot, après-demain pour M. Garnier-Pagès. M. Jollivet est la mouche de tous les cabinets. Le coche représentatif l'entend sans cesse bourdonner autour de lui ; il va, vient, fait l'empressé, pique l'un, pique l'autre, furète partout, se mêle de tout, à la Chambre, dans les couloirs et ailleurs encore. M. Jollivet est le prototype du ministériel quand même. Il n'est pas une loi proposée qu'il n'ait acceptée avec enthousiasme, pas un sous-amendement qu'il n'ait voté avec transport. Le budget, si lourd qu'il soit, n'a pas de plus chaud partisan. M. Jollivet pleure avec M. Fulchiron, il jure avec M. Bugeaud, il hurle avec les autres. »

Le même biographe observait que Mme Jollivet avait été nommée directrice des postes dans la banlieue de Paris, poste créé tout exprès pour elle. M. Jollivet qui, en 1831, s'était fait inscrire au tableau de 1'ordre des avocats prés la cour royale de Paris, fut l'avocat du ministére de la Marine, du ministère de la Guerre, des contributions directes et des douanes. Nommé en outre délégué de la Martinique, il se déclara, à la tribune parlementaire et dans de nombreux écrits, l'adversaire acharné de l'abolition de l'esclavage. Il fut encore membre du conseil privé.

Ayant échoué aux élections du 2 mars 1839, avec 227 voix contre 248 à M. Gaillard de Kerbertin, élu, M. Jollivet cessa pendant une année d'appartenir à la Chambre; mais il y rentra le 20 mars 1840, comme l'élu du 2e collège d'Ille-et-Vilaine, avec 102 voix sur 180 votants, en remplacement de M. Mangin-d'Oins. A partir de cette époque, il se rapprocha, en quelques circonstances, du centre gauche, n'obtint aux élections du 9 juillet 1842, dans sa circonscription, que 97 voix contre 190 à l'élu, M. Legraverand, mais fut élu, le même jour, député de la 1re circonscription d'Ille-et-Vilaine, par 209 voix (419 votants, 576 inscrits, contre 208 au député sortant, M. Gaillard de Kerbertin. On le vit alors combattre plus d'une fois le ministère Guizot : c'est ainsi qu'il se prononça contre l'indemnité Pritchard et pour la proposition qui visait à réduire le nombre des députés fonctionnaires.

M. Jollivet fut encore réélu député, le 1er août 1846, par 298 voix (502 votants, 606 inscrits), contre 139 à M. Pongérard et 63 à M. de Trédern. Le 24 février 1848, à la fin de l'insurrection, on le trouva mort, frappé d'une balle, dans le jardin des Tuileries. Les corps de deux autres personnes gisaient près du sien : tout sembla prouver qu'il était tombé victime d'une erreur des soldats.

Il avait publié un très grand nombre d'écrits, principalement sur les questions coloniales, parmi lesquels : Observations sur le rapport de M. de Tocqueville relatif à l'abolition de l'esclavage dans les colonies (1840); Question des sucres dans la Chambre des communes d'Angleterre (1841); Avis à M. le ministre de la Marine et des Colonies sur le projet d'ordonnance relatif à l'emprisonnement disciplinaire des esclaves (1841); de la Philanthropie anglaise (1842); du Droit de visite (1842); l'Emancipation anglaise jugée par ses résultats (1842); Historique de la Traite et du Droit de visite; les Colonies Françaises devant la Chambre des Pairs; Analyse de la discussion générale du projet de loi sur le régime colonial (1845); Politique de la France et des colonies sur l'Emancipation des noirs (1848), etc.