Ferdinand Flocon

1800 - 1866

Informations générales
  • Né le 1er novembre 1800 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 15 mai 1866 à Lausanne (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Seine
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre du gouvernement provisoire de 1848, représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848 et ministre, né à Paris le 1er novembre 1800, mort à Lausanne (Suisse) le 15 mai 1866, il débuta sous la Restauration dans le journalisme, collabora, comme sténographe et comme écrivain, à la rédaction du Courrier français, et servit la cause démocratique dans un pamphlet contre les jésuites intitulé : Dictionnaire de morale jésuitique (1824). Il s'occupait en même temps de critique littéraire et artistique, et il publia le compte rendu du Salon de 1824, un recueil de Ballades allemandes traduites de Burger, Kœrner, etc. (1827), et un roman de mœurs : Ned Wilmore (1827).

Favorable à la révolution de Juillet, il fut quelque temps attaché au Constitutionnel, qu'il quitta bientôt pour entrer à la Tribune. Il y défendit les idées de l'opposition radicale, fut membre de la « société des Amis du peuple », et se mêla, sous Louis-Philippe, à toutes les tentatives secrètes ou publiques de propagande républicaine. En 1845, il eut, conjointement avec Baune et Grandménil, la direction de la Réforme, organe nouveau de la démocratie avancée. C'est comme rédacteur en chef de ce journal que, le 24 février 1848, après avoir pris une part active aux luttes de la rue, il fut appelé à faire partie du gouvernement provisoire, d'abord avec le simple titre de secrétaire, de même que Louis Blanc, Albert et A. Marrast. Cette situation ne dura d'ailleurs que quelques jours.

Devenu membre du gouvernement au même titre que ses collègues, il se rapprocha parfois, dans le Conseil, de la minorité, c'est-à-dire de Louis Blanc et d'Albert; mais il se rattachait plus particulièrement à Ledru-Rollin, auquel l'unissait une étroite amitié et une entière conformité d'opinions.

Le 23 avril 1848, Ferdinand Flocon fut élu, le 26e sur 34, par 121,865 voix (267,888 votants, 399,191 inscrits) représentant de la Seine à l'Assemblée constituante. Il prit place à gauche, non loin de la Montagne, et s'associa, tout d'abord, aux opinions des représentants les plus avancés. Le 11 mai, nommé par la commission exécutive ministre de l'Agriculture et du commerce, il se sépara, à dater de ce jour, de la plupart de ses amis dans des débats importants, et, après avoir repoussé le rétablissement du cautionnement, les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière, le rétablissement de la contrainte par corps, il appuya l'amendement Leblond relatif à la présidence de la République, et vota contre l'amendement Grévy, et pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac. Comme ministre, il maintint en fonctions l'ancien personnel, empressé d'adhérer à la République, ne brilla point par des capacités de premier ordre, mais fit preuve, dans son administration, d'une scrupuleuse probité. On lui doit la réorganisation de l'institution des prud'hommes. Il avait aussi un projet, que les événements ne lui permirent pas de réaliser, sur la création de colonies agricoles en France.

Les événements de juin le jetèrent dans une extrême perplexité. Il s'associa, le 23 juin, à la demande de mise en état de siège de Paris et, quand le décret eut été voté par la majorité, il insista, à la tribune, pour qu'à l'instant même « communication en fût donnée au nom de l'Assemblée dans toutes les mairies, et sur tous les points de rassemblement de la garde nationale ». Durant la lutte, il revint à la charge et dénonça vivement les auteurs de l'insurrection qui, selon lui, ne voulaient que l'anarchie et obéissaient à l'impulsion de l'étranger. « Tous ces efforts, s'écria-t-il, tout ce désordre, n'ont qu'un but : c'est le renversement de la République et le rétablissement du despotisme. »

Il ne fut cependant pas conservé par Cavaignac dans le ministère du 28 juin 1848, où il eut pour successeur le représentant Tourret. Il reprit alors sa place à gauche, et vota pour l'amnistie, contre les crédits de l'expédition de Rome, pour la mise en accusation du président Louis-Napoléon Bonaparte et de ses ministres, pour l'abolition de l'impôt des boissons, etc.

À la dernière séance de la Constituante, le 26 mai 1849, il proposa une amnistie générale pour les condamnés de juin : sa motion ne fut repoussée qu'à une très faible majorité.

Non réélu à l'Assemblée législative, Ferdinand Flocon alla rédiger une feuille démocratique à Colmar, et combattit la politique de l'Elysée.

Le coup d'Etat l'exila de France. Il se retira alors à Lausanne, où il passa les dernières années de sa vie dans une austère pauvreté.

À ses funérailles, qui eurent lieu le 17 mai 1866, des discours furent prononcés par Victor Chauffour, Barni, Etienne Arago. Le gouvernement impérial fit alors à Mme veuve Flocon l'offre d'une pension de 6 000 francs, qui fut refusée.