Adolphe, Claude Guérin

1805 - 1855

Mort pour la France

Informations générales
  • Né le 5 novembre 1805 à Mortagne (Orne - France)
  • Décédé le 13 juin 1855 à Sébastopol (Russie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Orne
Groupe
Républicain modéré

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple en 1848, né à Mortagne (Orne) le 5 novembre 1805, tué à Sébastopol (Crimée) le 13 juin 1855, fils d'un conservateur des hypothèques, il fit ses études à Caen, entra à l'Ecole polytechnique, puis, le 1er octobre 1826, à l'Ecole d'application de Metz, comme sous-lieutenant de génie.

Lieutenant en 1830, et attaché à l'expédition d'Alger, chevalier de la Légion d'honneur en 1831, capitaine en 1832, il fut rappelé en France, travailla aux forteresses de Sedan, Bitche, Condé et Lyon, et inventa un cavalier de tranchée qui fut longtemps en usage.

En février 1848, il commandait le fort Lamotte, à Lyon, qui contenait un important dépôt de matériel et de munitions; les. républicains le sommant de leur livrer ce dépôt, il répondit qu'il n'avait d'ordre à recevoir que de ses supérieurs hiérarchiques et qu'il se ferait plutôt sauter que de le leur livrer. Sa fermeté impressionna les émeutiers qui ne renouvelèrent pas leur tentative.

Quelques jours plus tard, le 23 avril, il fut élu représentant de l'Orne à l'Assemblée constituante, le 10e sur 11, par 39,394 voix (98,914 votants,122,951 inscrits). Il siégea parmi les républicains modérés, vota:

- pour le décret sur les clubs,
- contre les poursuites contre L. Blanc,
- pour les poursuites contre Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- pour l'impôt progressif,
- contre l'incompatibilité des fonctions,
- contre l'amendement Grévy,
- contre la sanction de la Constitution par le peuple,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- contre la proposition Rateau,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre la campagne de Rome;

il faisait partie du comité de la guerre et il fut rapporteur du budget de la guerre en 1849.

Nommé, en mars 1850, chef de bataillon, commandant du génie de la subdivision de Tlemcen, il y fit construire une citadelle; en 1854, lors de la guerre avec la Russie, directeur du parc et de la réserve du génie de l'armée d'Orient, il se signala à l'incendie de Varna et à la bataille de l'Alma, où les Russes canonnèrent ses fourgons et ses prolonges, les prenant pour des pièces attelées. Dans la tranchée devant Sébastopol, il se conduisit avec tant de courage et de bonheur en même temps, que les soldats lui donnèrent le surnom de « Trompe-la-Mort ». Lieutenant-colonel le 22 décembre 1854, officier de la Légion d'honneur le 27, un peu plus tard officier du Medjidjé, puis chef d'état-major du génie, il fut chargé de diriger les travaux contre les levées de terre dont le général Totleben menaçait notre gauche. Dans la nuit du 1er au 2 mai 1855, il s'empara d'un ouvrage de contre-approche, et les 22 et 23 mai suivant, conduisit l'attaque et la prise du cimetière qui devait permettre aux assiégeants d'arriver jusqu'au pied de Malakoff. Il venait de recevoir l'avis officieux de sa nomination au grade de colonel, le 13 juin 1855, quand, dans une inspection de tranchées, il fut tué d'une balle à la tempe. Son éloge tient dans les seuls mots qui furent gravés sur sa tombe : « Le brave Guérin. » Il a laissé une intéressante correspondance sur la campagne de Crimée.