Pierre, Alexandre, Laurent Forfait

1752 - 1807

Informations générales
  • Né le 2 avril 1752 à Rouen ( - Généralité de Rouen - France)
  • Décédé le 8 novembre 1807 à Rouen (Seine-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 7 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Constitutionnels

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, et ministre, né à Rouen (Généralité de Rouen, France), le 2 avril 1752, mort à Rouen (Seine-Inférieure), le 8 novembre 1807, fils d'un marchand de toiles, il fit de solides études scientifiques chez les jésuites de Rouen, et, par la protection du duc de Penthièvre, fut envoyé en 1773 à Brest, où il exerça jusqu'en 1782 la profession d'ingénieur-constructeur.

Il devint membre de l'Académie royale de marine en 1781, et fut envoyé à Cadix comme sous-ingénieur sur la flotte commandée par le comte d'Estaing. De retour en France, il fut chargé de construire les premiers paquebots qui, en 1787, commencèrent une navigation régulière avec les Etats-Unis.

Il venait de remplir en Angleterre, pour le ministère de la marine, une mission importante, quand il fut élu, le 7 septembre 1791, député de la Seine-Inférieure à l'Assemblée législative. Il siégea dans les rangs du parti constitutionnel, demanda à l'Assemblée des fonds pour les dépenses des colonies, fit activer les chantiers de construction de la marine, parla sur les désordres de Brest, qu'il accusa les sociétés populaires d'avoir fomentés, et fit décréter le paiement en numéraire de la solde des armées.

Après la session, il se rendit au Havre, où il reprit ses fonctions d'ingénieur de la marine avec un tel succès, que le comité de salut public, malgré les dénonciations qui lui parvinrent contre Forfait, le laissa en liberté. Quant la France eut fait la conquête de la Belgique et de la Hollande, Forfait reçut à diverses reprises la mission d'aller examiner les côtes des deux pays ; et ce fut sur ses conseils qu'on décida d'établir un port militaire à Anvers. Il se distingua encore en démontrant la possibilité de faire remonter directement, du Havre à Paris, les bâtiments d'une certaine dimension : le navire le Saumon mouilla au bas du pont Royal, le seizième jour après son départ du Havre.

Après le coup d'Etat de brumaire, Bonaparte nomma Forfait ministre de la Marine. Installé le 2 frimaire an VIII, il organisa le service des travaux, créa les préfectures maritimes, décida la construction des douze divisions de chaloupes canonnières, et fit exécuter d'importantes améliorations dans le port de Boulogne. En butte aux attaques des envieux, il offrit plusieurs fois sa démission, qui fut acceptée par Bonaparte après la signature des préliminaires de la paix d'Amiens (9 vendémiaire an X).

Forfait devint successivement conseiller d'Etat (30 frimaire an X), inspecteur général de la flottille destinée à lutter contre l'Angleterre, membre et commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur (an XII), et préfet maritime au Havre, puis à Gênes.

Toujours desservi près de l'empereur, il perdit encore dans une faillite la plus grande partie de sa fortune, en éprouva un violent chagrin, et mourut en 1807, des suites d'une attaque d'apoplexie.

On a de lui un Mémoire sur les canaux navigables (1773); un Traité élémentaire de la mâture des vaisseaux (1788), entrepris par ordre du ministère de la marine d'alors pour l'instruction des élèves, et qui fit longtemps autorité ; des Observations sur l'établissement des milices bourgeoises et de la milice nationale de l'armée (1789), les Lettres d'un observateur de la marine (1802), etc.