Claude Basire

1764 - 1794

Informations générales
  • Né le 15 mai 1764 à Dijon ( - Généralité de Bourgogne France)
  • Décédé le 5 avril 1794 à Paris (Département de Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 3 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Côte-d'Or
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 5 avril 1794
Département
Côte-d'Or
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791 et membre de la Convention, né à Dijon (Généralité de Bourgogne), le 15 mai 1764, exécuté à Paris, le 5 avril 1794, il appartenait à une honorable famille de négociants de Dijon, fit ses études chez les Oratoriens, devint avocat et commis aux Archives des états de Bourgogne.

Ayant pris parti pour les principes de la Révolution, il fut nommé, en 1790, membre du Directoire du district de Dijon, et élu, le 3 septembre 1791, député de la Côte-d’Or à l'Assemblée législative, par 202 voix sur 402 votants.

Il ne tarda pas à faire preuve, dans cette Assemblée, d'un patriotisme parfois imprudent, dénonça le comité autrichien, et, poursuivi pour ce fait par le juge de paix La Rivière, avec Chabot et Merlin (de Thionville), le trio cordelier, comme on les appelait, obtint de l'Assemblée l'arrestation du juge de paix et son renvoi devant la haute Cour d'Orléans. Il demanda le licenciement de la garde du roi, la nomination des officiers par les soldats, la mise en accusation de Lafayette, la sécularisation des ordres religieux, la liberté de tous les cultes, et vota (23 novembre 1791) la suppression des costumes religieux.

Très avancé en doctrine, il donnait encore, en pratique, des preuves d'humanité, en faisant placer sous la sauvegarde de la loi les Suisses arrêtés au 10 août. Mais élu par le même département membre de la Convention, le 4 septembre 1792, avec 368 voix sur 531 votants, il ne garda plus la même mesure, vota l'abolition de la royauté et la peine de mort contre quiconque tenterait de la rétablir.

Dans le procès de Louis XVI, il motiva ainsi son vote, au 3e appel nominal :
« Tarquin, exilé, se présenta bientôt devant Rome avec une armée. Coriolan, simple sénateur banni, mit en péril la république romaine. Consultez l'histoire, vous verrez que les despotes ne pardonnent jamais à leur patrie. D'un autre côté, si Louis Capet restait enfermé, votre repos serait troublé bientôt par les clameurs d'une pitié factice et les allusions d'une romance trop connue ; il occasionnerait l'effusion du sang. La politique des hommes libres, c'est la justice, c'est leur conscience. Je n'en connais pas d'autre. Je vote pour la mort. »

Il demanda, le 11 novembre 1793, la promulgation d'une loi qui déclarât le tutoiement obligatoire, dénonça les Girondins et provoqua un grand nombre d'arrestations.

La proscription des 73 conventionnels qui avaient protesté contre le 31 mai sembla le ramener à des sentiments plus modérés et il prit, au comité de salut public, la défense de bon nombre de suspects, appuya la suppression des clubs de femmes, et demanda la fin de la Terreur : « Quand donc finira cette boucherie de députés ? » Deux jours après, il était dénoncé aux Jacobins, arrêté, par ordre de la Convention, comme conspirateur, accusé de complicité dans la falsification des décrets concernant la Compagnie des Indes (fait dont il était certainement innocent), et, après une assez longue détention au Luxembourg, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et exécuté.

Sa probité et son désintéressement sont restés au-dessus de tout soupçon, et il sacrifia son propre patrimoine au service de ses opinions. Le gouvernement dut accorder, peu après, une pension alimentaire à sa veuve.