Christophe Chabrol de Crouzol

1771 - 1836

Informations générales
  • Né le 16 novembre 1771 à Riom ( - France)
  • Décédé le 7 octobre 1836 à Chabannes (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 13 novembre 1820 au 31 juillet 1821
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Majorité ministérielle
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 10 octobre 1821 au 23 décembre 1823
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Majorité ministérielle

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Deuxième fils du député aux Etats généraux, député de 1820 à 1823, ministre et pair de France, né à Riom (Puy-de-Dôme), le 16 novembre 1771, mort au château de Chabannes (Puy-de-Dôme), le 7 octobre 1836, il fut destiné à l'état ecclésiastique, et élevé dans la congrégation de l'Oratoire; il s'en sépara sur son refus de prêter serment à la constitution civile du clergé, fut emprisonné pendant la Terreur avec sa famille, remis en liberté en 1795, et n'entra dans la vie publique que le 25 thermidor an XI, comme auditeur au conseil d'Etat.

Créé chevalier de l'empire, le 11 août 1808, maître des requêtes (1809), il fut envoyé en Toscane comme membre de la commission de liquidation générale des dettes de ce pays, promu comte de l'Empire le 9 mars 1810, nommé président de chambre à la cour impériale de Paris (mars 1811), puis intendant général des provinces illyriennes (16 août suivant). Il s'acquitta de cette mission de façon à mériter les éloges particuliers de l'empereur. Un corps d'armée autrichien s'avançant sur Laybach (août 1813), M. de Chabrol revint à Paris, et, en 1814, se rallia à la Restauration, qui l'appela au Conseil d'Etat (5 juillet 1814, section des finances), puis à la préfecture du Rhône (22 novembre de la même année).

À la nouvelle du retour de l'île d'Elbe, M. de Chabrol s'efforça de mettre Lyon en état de défense, mais voyant l'inutilité de la résistance, il sortit de la ville au moment où Napoléon y entrait, et rejoignit le comte d'Artois. Il ne rentra à Lyon qu'après Waterloo, le 17 juillet 1815, et reprit ses fonctions de préfet dès que les Autrichiens, commandés par le comte de Bubna, eurent occupé la ville.

Entraîné par le zèle réactionnaire du général Canuel, il ne put ou n'osa pas arrêter les excès qui furent commis à cette époque, et se prêta à la prétendue conspiration du 22 octobre 1816, qui servit de prétexte à dresser la guillotine en permanence, et ramena à Lyon les plus mauvais jours de la Terreur. Louis XVIII chargea le maréchal Marmont (5 septembre 1817) de mettre fin à cet état de choses; le général Canuel fut révoqué, et M. de Chabrol rappelé, fut nommé, en compensation, sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur (24 septembre), fonctions qu'il quitta quand M. Decazes remplaça M. Lainé à ce ministère.

Il reprit alors ses fonctions au Conseil d'Etat (16 juillet 1820), et fut élu, le 13 novembre suivant, par le collège de département du Puy-de-Dôme, avec 227 voix sur 316 votants et 349 inscrits. Il siégea dans la majorité ministérielle, et fut appelé, à la mort de M. Barairon, à lui succéder à la direction générale de l'enregistrement et des domaines (23 janvier 1821).

Réélu, le 10 octobre suivant, dans le même collège, par 231 voix sur 280 votants et 352 inscrits, il fut nommé pair de France, le 23 décembre 1823, puis ministre de la marine, dans les ministères Villèle et Martignac, du 4 août 1824 au 2 mars 1828. En dépit des railleries des journaux de l'opposition sur l'incompétence du nouveau ministre de la marine, son passage au ministère fut marqué par la formation du conseil d'amirauté, le rétablissement des préfectures maritimes, l'organisation des équipages de ligne, la création d'une école d'application, la reprise des constructions navales, l'application de la loi française aux colonies, etc.

À la chute du cabinet Villèle, M. de Chabrol, qui s'était toujours montré plus modéré que ses collègues, et passait pour avoir désapprouvé le licenciement de la garde nationale, fut le seul des ministres conservés dans le ministère Martignac.

Mais M. de Martignac ayant réprouvé à la tribune (12 février 1828) les procédés électoraux du ministère Villèle, et la Chambre ayant, par 187 voix contre 173, qualifié ce ministère de « déplorable », M. de Chabrol qui en avait fait partie, donna sa démission de ministre de la marine, et fut remplacé par Hyde de Neuville; il rentra, le 7 août 1829, comme ministre des finances dans le ministère Polignac, sur les vives instances de Charles X, à qui il ne cacha pas les craintes que lui faisait concevoir la composition du nouveau cabinet. Dans ces fonctions, il réussit à émettre un emprunt de 80 millions, à établir un nouveau règlement d'administration financière qui réalisait 6 millions d'économie, à assurer aux travaux publics une réserve de plus de 60 millions, etc.

Il donna sa démission le 18 mai 1830, ne voulant pas recourir, au cas où les élections prochaines ramèneraient une majorité hostile aux moyens extrêmes arrêtés dans l'esprit du roi et de M. de Polignac. M. de Chabrol prit alors plus de part aux délibérations de la Chambre des pairs, tout en s'occupant d'agriculture, de lettres et de sciences; il combattit notamment à la tribune les motions d'exil contre Charles X et sa famille, et contre la famille Bonaparte.

On a de lui une justification de son administration à Lyon : Sur les événements de Lyon au mois de juin 1817 (1818), et Discours parlementaires.

Date de mise à jour: juillet 2015