Joseph, Clément Poullain de Grandprey

1744 - 1826

Informations générales
  • Né le 23 décembre 1744 à Lignéville ( - Duché de Lorraine - Généralité de Nancy)
  • Décédé le 6 février 1826 à Graux (Vosges - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 20 avril 1798 au 19 mai 1798

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 3 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Vosges
Groupe
Modérés
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 11 avril 1797 au 10 novembre 1799
Département
Vosges
Groupe
Modérés
Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 14 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Vosges

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Anciens et à celui des Cinq-Cents, représentant à la Chambre des Cent-Jours, né à Lignéville (Duché de Lorraine, généralité de Nancy) le 23 décembre 1744, mort à Graux (Vosges) le 6 février 1826, « fils du sieur Poullain, résidant au château de Lignéville, et de demoiselle Marie-Anne Collessel », il fut nommé, en 1770, conseiller du roi au bailliage de Mirecourt.

Il adopta les idées de la Révolution, rédigea le cahier des doléances du bailliage de Neufchâteau, et devint, en 1790, procureur général syndic du département des Vosges, qui l'envoya le 3 septembre 1792, le 1er sur 8, par 415 voix (427 votants), siéger à la Convention.

Chargé d'examiner les papiers de l'armoire de fer, il conclut de façon à encourir la méfiance du parti avancé, et, lors du procès du roi, se prononça ainsi, au 2e appel nominal :
« Je suis investi de pouvoirs illimités ; mais mes commettants, en me les confiant, n'ont pas entendu dépouiller le peuple de l'exercice de ses droits ; ce serait y porter atteinte que de juger, que d'exercer des fonctions de juge, pour lesquelles je n'ai point un mandat particulier. Il est bien étonnant que ceux qui parlent sans cesse de la bonté du peuple, ne puissent pas croire aujourd'hui à sa sagesse. Loin de moi l'idée de repousser la responsabilité ; je ne redouterais qu'une chose, ce serait celle d'être soupçonné d'avoir aplani à un usurpateur les marches du trône, et c'est précisément à cause de cela que je demande que le peuple lui-même juge des mesures que l'on va prendre. Je vote oui, en renvoyant aux assemblées primaires qui se tiendront pour la sanction de l'abolition de la royauté. »
Au 3e appel nominal :
« Je dois voter définitivement, puisqu'un décret m'y oblige. Ce n'est point à la loi pénale que je dois me conformer, mais à l'intérêt général. Si je me trompe, je ne veux pas que ma faute soit irréparable. Je dis : Louis étant déclaré coupable mérite la mort ; mais je demande qu'il soit sursis à l'exécution jusqu'à l'acceptation de la Constitution, ou jusqu'au moment où les ennemis envahiront notre territoire. »

Adversaire de Marat, il réclama (avril 1793) sa mise en accusation, fut écarté du comité des domaines, comme suspect de modérantisme, mais échappa à la proscription du 31 mai et prit part à la réaction du 9 thermidor.

Envoyé en mission dans les départements de l'Ain, de l'Isère, de la Loire et du Rhône, il y combattit de tout son pouvoir l'influence des jacobins.

Le 21 vendémiaire an IV, il fut réélu par les Vosges député au Conseil des Anciens, avec 227 voix (270 votants). Dans cette assemblée, il se tint à égale distance de l'ancien parti montagnard et du parti royaliste, appuya diverses mesures contre les émigrés et leurs parents, et, élu, le 22 germinal an V, au Conseil des Cinq-Cents, par 150 voix (182 votants), soutint le gouvernement directorial, au 18 fructidor. Toutefois il cessa d'appuyer le Directoire lors de la loi du 22 floréal an VI, qui soumettait les élections à l'influence officielle, et ne fut pas étranger à la crise du 30 prairial an VII, qui renversa du pouvoir Treilhard, Merlin et La Révellière-Lépeaux.

Poullain de Grandprey fut de ceux qui désapprouvèrent le coup d'Etat de Bonaparte. Exclu de la représentation nationale, il fut quelque temps déporté dans les îles de la Charente-Inférieure. Mais cette mesure de rigueur fut presque aussitôt rapportée, et le gouvernement consulaire lui confia la présidence du tribunal civil de Neufchâteau (22 prairial an VIII). Puis il devint (2 avril 1811) président d'une des chambres de la cour impériale de Trèves. Il occupa ce poste jusqu'en 1814.

Pendant les Cent-Jours, il siégea à la Chambre des représentants comme l'élu du grand collège des Vosges (14 mai 1815), par 120 voix sur 141 votants.

Atteint par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il demanda et obtint un sursis de deux mois pour raison de santé, se retira ensuite à Trèves, d'où il réclama (15 janvier 1818) contre l'application qui lui avait été faite de la loi de 1816, son vote dans le procès du roi ayant été interprété contre la mort.

Il bénéficia de l'amnistie partielle accordée par le roi le 25 décembre 1818, en raison « des conditions atténuantes de son vote », rentra en France, et ne s'occupa plus que d'agriculture.

On a de lui un certain nombre de rapports et opinions imprimés séparément.