Max, Marie, Bernard Brusset

1909 - 1992

Informations générales
  • Né le 25 novembre 1909 à Neufchâteau (Vosges - France)
  • Décédé le 28 mars 1992 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 24 décembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Charente-Maritime
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Charente-Maritime
Groupe
Rassemblement du peuple français
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Charente-Maritime
Groupe
Républicains sociaux

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 25 novembre 1909 à Neufchâteau (Vosges)

Décédé le 28 mars 1992 à Paris

Député de la Charente-Maritime de 1947 à 1958

Né d'un père préfet, Max Brusset est issu d'une famille d'hommes politiques : son grand-père paternel, Jean-Baptiste Brusset, était conseiller général et sénateur de Haute-Saône ; son grand-père maternel, président du conseil général de la Haute-Marne. Après ses études au collège Saint-Etienne de Nancy et au lycée de Strasbourg, Max Brusset obtient une licence en droit à Nancy. Il entre au cabinet de Georges Pernot alors ministre des Travaux publics. Dès lors il ne quittera plus la politique. Il travaille avec Désiré Ferry, Camille Blaisot et enfin à partir de novembre 1934 auprès de Georges Mandel dont il deviendra le principal collaborateur. Le 17 octobre 1936, il épouse Marie Valléry-Radot dont il aura cinq enfants.

Pendant l'Occupation, Max Brusset entre très tôt dans la Résistance active. Il fait partie du groupe Combat dès décembre 1940. Passé à Londres, il enregistre un temps des émissions pour la France Libre, puis, de retour en France, il entre dans le maquis de l'Yonne, est arrêté par la Feldgendarmerie d'Avallon, conduit à Auxerre et condamné à mort (15 août 1944). Il est cependant délivré par la Résistance à la prison d'Auxerre, et regagne Paris.

Membre du Comité départemental de la libération du 1er arrondissement de Paris, Max Brusset est, nommé par le Général de Gaulle membre de l'Assemblée municipale provisoire de Paris (1945), donc ipso facto conseiller général de la Seine (1945-1948), et remplit en outre la charge d'adjoint au maire du 1er arrondissement de la capitale (1944-1948).

Revenant dans la région où il avait ses attaches familiales, Max Brusset est candidat en Haute-Marne au scrutin du 2 juin 1946, pour la seconde Assemblée nationale Constituante, mais il n'est pas élu.

Max Brusset figure en deuxième position sur la « Liste de concentration républicaine et paysanne », conduite par Christian Vieljeux en Charente-Maritime, lors des élections législatives du 10 novembre 1946. La liste rassemble 46 217 voix sur 194 493 suffrages exprimés, et emporte l'un des cinq sièges à pourvoir. Cependant, Christian Vieljeux étant démissionnaire à la suite de son élection comme conseiller de la République, Max Brusset est appelé à le remplacer.

Inscrit au groupe P.R.L., le nouveau député de la Charente-Maritime se révèle très vite particulièrement actif, d'abord comme membre de nombreuses Commissions parlementaires, auxquelles l'amènent ses anciennes activités professionnelles, politiques ou de la Résistance : Commissions de la presse (1947, 1948, 1950, 1951), des pensions (1947, 1948), des territoires d'outre-mer (1948), du suffrage universel, des règlements et des pétitions (1949, 1950). Il est en outre élu secrétaire de la Commission des pensions (1948), et de celle de la presse (1949-1951), et nommé juré à la Haute Cour de justice (1947, 1949).

Le 27 août 1947, Max Brusset vote contre le projet de loi sur le statut de l'Algérie. Au cours de la législature, il dépose un très grand nombre de textes relatifs notamment au régime de la fiscalité. Sa proposition de loi du 25 novembre 1947 tend à réduire la durée des pouvoirs de l'Assemblée nationale.

Le 14 septembre 1948, Max Brusset dépose à nouveau une proposition de loi relative à l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée, problème sur lequel il reviendra par sa proposition de loi du 27 octobre 1949. Le 15 février 1949, il dépose une proposition de résolution demandant le dégagement de crédits exceptionnels afin de célébrer le cinquantenaire de la découverte du radium par Pierre et Marie Curie. Max Brusset intervient aussi très fréquemment dans les discussions parlementaires, notamment lorsqu'elles portent sur des questions relatives à la radiodiffusion, ou, plus largement, à la presse et à l'information. Il intervient dans la discussion du 6 juillet 1948, sur une proposition de résolution rendant hommage à la mémoire de Georges Mandel : « étant l'initiateur du dépôt de cette motion d'hommage à Georges Mandel, en qualité d'ancien collaborateur du ministre et comme secrétaire général de l'association des Amis de Georges Mandel, j'indique [que] la meilleure façon de rendre hommage à Georges Mandel, qui n'appartient à personne, mais à la France qu'il a tant aimée et dont il a été un serviteur magnifique, c'est de faire sur son nom une manifestation d'unanimité parlementaire... » De fait, la proposition de résolution est adoptée à l'unanimité.

Puis, le 31 décembre 1948, Max Brusset intervient longuement sur le problème de l'objectivité de la radio : « (...) il est bien naturel que la radio serve le gouvernement, puisque c'est un instrument de gouvernement et que vous l'avez rattachée à la présidence du Conseil, mais on pourrait quand même faire l'effort pour que toutes les opinions soient représentées. Cela n'est pas le cas (...) ». Max Brusset intervient également, dans la séance du 27 janvier 1949 à propos du projet de loi sur les publications destinées à la jeunesse, et dépose à plusieurs reprises des demandes d'interpellation, dont l'une porte, le 14 avril 1949, sur le transfert de l'arsenal maritime de Rochefort, et une seconde sur la réduction d'activité des ateliers de la S.N.C.A.S.O. à Rochefort.

Enfin, le 19 janvier 1950, Max Brusset intervient longuement sur l'incendie survenu le 18 août précédent dans le camp de Bédenac (Charente-Maritime), et au cours duquel environ une tonne de bombes a explosé. Dans la discussion du 9 avril 1951, il réclame à nouveau un contrôle plus strict des émissions radiodiffusées, déclarant notamment : « un langage grossier n'est pas un langage français... ». Plus largement, il étend le débat au statut de la télévision et à la cohérence de la politique de l'information. Le 7 mai, il vote contre la réforme électorale.

Aux élections du 17 juin 1951, Max Brusset conduit la liste du R.P.F. en Charente-maritime. Ses engagements électoraux insistent tout particulièrement sur le poids des impôts, et sur la nécessité d'« économies massives ». Ils dénoncent la loi électorale et le système des apparentements : « cette loi électorale (...) est une escroquerie et un défi au suffrage universel (...). Il faut refaire la France et retrouver la République... ». Les formules choisies rappellent celle lancée par le Général de Gaulle, le 1er mai 1951 : « on veut tâcher, par l'apparentement, de faire élire des gens par des voix qu'ils n'auront pas eues ».

Le R.P.F. apparaît comme le grand gagnant du scrutin. Max Brusset rassemble sur son nom 67 543 voix sur 188 723 suffrages exprimés, assurant son élection et celle de son second de liste.

Max Brusset est membre de la Commission de la presse (1951, 1953-1955), et de celle des territoires d'outre-mer (1951, 1953), membre suppléant (1953), puis membre titulaire de la Commission des finances (1954, 1955). Il est vice-président de la Commission de la presse (1951, 1953), et est en outre chargé par la Commission des territoires d'outre-mer de la représenter à la Commission de coordination chargée des questions relatives à la C.E.C. A, (1953), et, par celle des finances, de participer comme membre suppléant à la Commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine (1954, 1955).

Max Brusset dépose à nouveau un très grand nombre de textes parlementaires relatifs aux problèmes fiscaux, à ceux de l'information, ou à des questions d'intérêt régional (culture des huîtres, tempêtes, etc.). Il prend, en outre, largement part aux discussions, notamment lorsqu'elles viennent sur le budget de la radio et de la télévision.

Le 13 décembre 1951, Max Brusset vote contre l'adoption du projet de loi relatif au pool charbon-acier. Il vote la confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953) qu'il soutient jusqu'à sa chute. Il vote contre l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin 1954) et s'abstient sur les accords de Genève (23 juillet 1954). Puis le 28 août 1954, il intervient très longuement comme rapporteur pour avis de la Commission des finances, lors de la discussion du projet de loi relatif à la Communauté européenne de défense (C.E.D.) : il souligne le fait que, dès lors que le traité serait signé, « le parlement français serait dessaisi du vote du budget de la Défense nationale », et vote donc pour la question préalable opposée par le Général Aumeran et Edouard Herriot à la ratification du traité de Paris sur la C.E.D. (30 août 1954). Il s'abstient sur les accords de Londres (12 octobre 1954) et vote contre les accords de Paris (29 décembre 1954).

Lors du scrutin du 10 décembre 1954 sur la situation en Algérie, Max Brusset s'abstient volontairement, mais, le 4 février suivant, il vote contre la confiance à Pierre Mendès-France (chute du gouvernement). Il intervient largement dans la discussion du 10 mars 1955 sur les développements du mouvement poujadiste, qui inquiète notamment les modérés. Il s'agit, pour lui, de supprimer les vérifications fiscales par des contrôleurs polyvalents, que l'on doit faire protéger par la force publique. Enfin, le 31 mars 1955, puis le 29 juillet 1955, Max Brusset vote pour l'état d'urgence en Algérie, mais le 29 novembre suivant, refuse la confiance à Edgar Faure (chute du gouvernement).

Il est vice-président du groupe parlementaire du R.P.F., vice-président du groupe parlementaire des Républicains sociaux, puis membre de leur comité directeur et président départemental des Républicains sociaux de la Charente-Maritime.

Elu maire de Royan en 1953, Max Brusset se fait l'artisan très actif de la reconstruction de la ville. Il est en outre nommé membre du Conseil supérieur du tourisme (11 août 1953), de même que du Conseil supérieur de l'E.D.F., où il siègera six ans.

Lors des élections du 2 janvier 1956, Max Brusset conduit la liste des Républicains sociaux, présentée par l'Union républicaine des paysans et indépendants, dans la Charente-Maritime. Ses engagements électoraux insistent sur le bilan négatif de l'action gouvernementale en Indochine et en Afrique du Nord, et sur le poids du déficit budgétaire et plaident en faveur d'une réforme constitutionnelle, prélude à la restauration de l'autorité de l'Etat. Il obtient 25 790 voix sur 208 509 suffrages exprimés, et est à nouveau réélu, seul de sa liste, député de la Charente-Maritime.

Membre des Commissions des finances (1956, 1957), des boissons (1956), et de la presse (1957), Max Brusset est nommé par la Commission des finances pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises nationalisées et des sociétés d'économie mixte (1957).

Au cours de cette brève législature, Max Brusset dépose un grand nombre de textes relatifs pour la plupart aux mêmes problèmes que précédemment : finances, information, région du Sud-Ouest. Il s'abstient sur l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956) mais intervient dans la discussion sur les pouvoirs spéciaux en Algérie et les vote (12 mars 1956). Il rapporte pour avis le projet de loi portant réforme et statut de l'Agence France-Presse (3 juillet 1956). Il vote pour la confiance au gouvernement sur sa politique générale et la situation à Suez et en Algérie (25 octobre 1956), et est rapporteur spécial du projet de loi de finances pour 1957 (présidence du Conseil, discussion du 28 novembre 1956).

Max Brusset est encore rapporteur pour avis du projet de loi créant une organisation commune des régions sahariennes (décembre 1956). Le 21 mai 1957, il s'oppose aux mesures fiscales demandées par Guy Mollet (chute du gouvernement) puis vote la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957). Rapporteur de la Commission des finances pour le projet de loi relatif au plan de développement de l'énergie atomique (2 juillet 1957), il conclut : « l'énergie nucléaire (...) pourra offrir, dans un climat de confiance et de réciprocité, des possibilités de progrès social. Ainsi, pour l'honneur de la science, se trouveront rachetées devant la conscience universelle les horreurs d'Hiroshima ». Le projet de loi sera adopté par 418 voix contre 149.

Le 30 septembre suivant, Max Brusset vote le projet de loi-cadre sur l'Algérie (chute du gouvernement) mais il accorde la confiance à Félix Gaillard (5 novembre 1957). Enfin, il intervient longuement, dans la séance du 8 mars 1958, sur la fixation des crédits d'investissement en matière atomique, et, comme rapporteur spécial de la Commission des finances, sur le budget du ministère du Sahara.

Max Brusset vote contre la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958), contre l'état d'urgence (16 mai 1958), contre la révision de la Constitution (27 mai 1958), mais pour la confiance au Général de Gaulle (1" juin 1958), et pour la révision constitutionnelle (2 juin 1958).

A l'Assemblée, son rôle dans les relations internationales avait amené Max Brusset à être président ou vice-président de nombreux groupes parlementaires d'amitié : France-Scandinavie, France-Brésil, France-Etats-Unis, France-Grande-Bretagne, et France-Amérique latine. Max Brusset également vice président du groupe fédéraliste, est en outre vice-président de l'Association des députés-maires, et vice président du groupe parlementaire du Tourisme, et a été secrétaire général de Radio-Normandie.

Il était officier de la Légion d'honneur, et titulaire de la Médaille des internés et déportés. Il était en outre titulaire de nombreux ordres étrangers : Grand officier de la Croix du Sud, de la Rose blanche de Finlande, Commandeur du Mérite (Allemagne fédérale) et du Lion blanc (Tchécoslovaquie), de l'Ordre de Vasa (Suède), du Million d'éléphants (Laos), Grand officier de l'Etoile noire (Bénin), du Ouissam alaouite (Maroc), du Conzero du Sud (Brésil), du Soleil levant (Japon), du Nicham Iftikar, du Mérite du Pérou, de Polona restituta et du Cèdre du Liban.