Abdelkader Cadi

1904 - 1955

Informations générales
  • Né le 25 janvier 1904 à Batna (Algérie)
  • Décédé le 2 janvier 1955 à Batna (Algérie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Musulman indépendant pour la défense du fédéralisme algérien
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 2 janvier 1955
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 25 janvier 1904 à Batna (Constantine, Algérie)

Décédé le 2 janvier 1955 à Batna (Constantine, Algérie)

Député de Constantine de 1946 à 1955

Né le 25 janvier 1904 à Batna, Abdelkader Cadi est issu d'une famille de lettrés de la commune mixte de Belezma (Constantine). Son père, qui meurt en 1941, exerçait les fonctions de cadi à Batna. Après ses études primaires dans sa ville natale, Abdelkader Cadi fréquente le lycée de Constantine. Exempté de service militaire par tirage au sort, il se consacre à l'exploitation des vastes domaines agricoles qu'il possède à Sevrana-Pasteur et à Ain-M'lila. En 1921, il est élu président du djema’a du douar Tlets, dans la commune mixte d'Ain-El-Ksar.

En 1933, il est à l'origine de la création du Comité de défense des agriculteurs indigènes qui devient, l'année suivante, la Fédération des fellahs du département de Constantine. Porté, en juillet 1939, à la présidence de la Confédération des fellahs d'Algérie, il prône un réformisme modéré, fondé sur les intérêts réciproques des Français d'Algérie et de la moyenne paysannerie algérienne. En 1942, il est élu à la Chambre d'agriculture et nommé administrateur de la section algérienne de l'Office national interprofessionnel des céréales. Le 11 février, un arrêté du gouverneur général le nomme au Conseil permanent d'économie de guerre ; en avril, il est désigné comme assesseur à la Commission d'études sociales et musulmanes.

Aux élections cantonales d'octobre 1945, il est élu conseiller général du canton de Belezma, et le reste jusqu'à sa mort.

Le 10 novembre 1946, Abdelkader Cadi est élu député de la 1re circonscription de Constantine, par le deuxième collège des électeurs, sur la liste de Défense du fédéralisme algérien qui, avec 49 981 voix sur 76 178 suffrages exprimés, obtient deux élus. Il appartient aux Commissions de l'agriculture (1946-1948), dont il est élu secrétaire en décembre 1946, des finances (1946-1948), de l'éducation nationale (1949), de l'intérieur (1949-1951), de la production industrielle (1949-1950), de la défense nationale (1951). En 1948, il est nommé juré à la Haute Cour de justice.

Au cours de cette législature, il dépose une seule proposition de loi, tendant à accorder une amnistie aux délinquants pour pacages et labours illicites dans les forêts domaniales d'Algérie (1949). Inscrit tout d'abord au groupe parlementaire des Musulmans indépendants, il adhère, en janvier 1949, au groupe de l'U.D.S.R., portant ainsi à quatorze le nombre de ses membres, chiffre alors requis par le règlement de l'Assemblée, pour ouvrir à un groupe en tant que tel l'accès aux délibérations des commissions et de la conférence des présidents. Par son adhésion se trouvait compensé l'un des effets de la récente scission qui avait réduit l'importance numérique du groupe de l'U.D.S.R. en le privant de ses membres « gaullistes ».

Ses nombreuses interventions à la tribune portent essentiellement sur les problèmes de l'Afrique du Nord : le 17 décembre 1946, il demande la grâce pour sept musulmans condamnés à mort ; le 10 août 1947, il développe longuement son opposition au projet de statut de l'Algérie, soulignant l'état d'infériorité et d'exploitation dans lequel les musulmans ont été maintenus depuis le début de la colonisation. Le 4 mars 1948, il affirme la solidarité des musulmans français contre l'installation des juifs en Palestine ; le 28 avril 1951, il défend un amendement proposant que le scrutin uninominal majoritaire à deux tours soit adopté dans les départements algériens et que le nombre des circonscriptions électorales soit augmenté.

Il vote la confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946), à Ramadier lors du conflit avec les ministres communistes (4 mai 1947), contre la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948), pour le plan Marshall (7 juillet 1948), pour le statut du Conseil de l'Europe et la ratification du Pacte atlantique (9 et 26 juillet 1949), pour la réforme électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951).

Lors des élections du 17 juin 1951, aucun apparentement n'est conclu entre les quatre listes en présence dans la 1re circonscription de Constantine. Abdelkader Cadi réunit sur son nom 153 800 voix, sur 167 632 suffrages exprimés ; sa liste des Indépendants progressistes obtenant les deux sièges à pourvoir, avec 91,7 % des suffrages.

Dans la nouvelle Assemblée, il est nommé membre des Commissions de l'intérieur (1951, 1954), dont il est élu vice-président en 1951, et de la défense nationale (1951-1954), secrétaire de la Commission d'enquête sur le trafic des piastres indochinoises (1953). En août 1951, il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement à accorder une aide d'urgence aux agriculteurs du département de Constantine, et une proposition de loi tendant à établir la parité au sein des conseil généraux algériens entre la représentation des premier et deuxième collèges.

Le 22 janvier 1952, il intervient au nom des députés musulmans sur les événements de Tunisie et réclame la reconnaissance de la souveraineté du Bey et la libération de Bourguiba. Il dénonce, le 16 juillet 1953, les brutalités de la police qui ont entraîné la mort à Paris de sept algériens au cours de la manifestation organisée le 14 juillet. Le 26 août 1954, lors d'une séance d'interpellations sur la politique tunisienne et marocaine, il proteste vigoureusement contre la déposition du sultan Mohammed V et se fait rappeler à l'ordre à plusieurs reprises.

Il vote pour les lois Marie et Barangé (septembre 1951), pour les projets gouvernementaux sur l'échelle mobile des salaires (juin-juillet 1952), pour les accords de Genève (23 juillet 1954), contre la C.E.D. (30 août 1954), pour la confiance au gouvernement sur l'Algérie (12 novembre 1954), pour l'entrée de l'Allemagne à l'O.T.A.N. (29 décembre 1954).

Il meurt le 2 janvier 1955, dans sa ville de Batna ; son éloge funèbre auquel s'associe le ministre de l'intérieur François Mitterrand, est prononcé le 13 janvier 1955.