Henri Caillemer

1907 - 1981

Informations générales
  • Né le 16 novembre 1907 à Grenoble (Isère - France)
  • Décédé le 3 mars 1981 à La roche-sur-yon (Vendée - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Vendée
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie de la Ve République

CAILLEMER (Henri)
Né le 16 novembre 1907 à Grenoble (Isère)
Décédé le 3 mars 1981 à La Roche-sur-Yon (Vendée)

Député de Vendée de 1958 à 1962

D’origine normande par son père et vendéenne et bas-poitevine par son père, Henri Caillemer est issu d’une longue lignée de parlementaires et de juristes. Son ascendance paternelle compte de nombreux représentants du roi (officiers, intendants) et de députés, à commencer par Jacques Chevallereau de la Gaubardière qui fut représentant de la noblesse aux États généraux de 1789 puis député de la Vendée au Conseil des Cinq-Cents. Charles-François-Louis Caillemer fut quant à lui député de la Manche au Conseil des Anciens et membre du Tribunat. Son grand-père paternel, Exupère Caillemer fut doyen de la faculté de droit de Lyon et l’auteur remarqué des Antiquités juridiques d’Athènes. Son père fut professeur à la faculté de droit de Grenoble, d’Aix-en-Provence puis de Paris. Du côté maternel, il est le descendant de Louis-Alfred Giraud qui représenta la Vendée à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876, d’Henri Giraud qui fut député des Deux-Sèvres de 1876 à 1887 et de Fernand David, son trisaïeul, qui fut député des Deux-Sèvres de 1834 à 1837, membre de l’Assemblée législative de 1842 à 1846 et en 1849 puis député du Corps législatif de 1852 à 1870 sans compter divers juristes poitevins. Par sa mère, il hérite du château de Choisy dont il fait sa résidence dans la commune du Givre en Vendée.
Henri Caillemer étudie au lycée de Grenoble puis au lycée Henri IV. Lauréat du Concours général puis titulaire du baccalauréat, il s’inscrit à la faculté de droit et à celle des lettres à Paris ainsi qu’à l’École libre des Sciences politiques et à l’École du Louvre. Licencié en droit et ès lettres et titulaire d’un diplôme d’études supérieures de droit, il reçoit à la fin de ses études la médaille des études grecques. Alors qu’il préparait le concours de l’auditorat au Conseil d’État en 1929, il est atteint d’une tuberculose qui le contraint à renoncer à ce concours et lui vaut d’être réformé du service militaire. Une fois rétabli, il se marie à Odile de Moüy dont il a quatre enfants et décide de se tourner vers l’écriture et le journalisme. Auteur de nombreux textes et romans, traducteur, il prend le pseudonyme de Charles Mauban. Il collabore à de nombreuses revues, telles la Revue des Deux Mondes et la Nouvelle Revue française. Homme de lettres jouissant d’une certaine notoriété, il reçoit un prix de l’Académie française en 1937 pour l’un de ses romans. Politiquement conservateur et sincèrement patriote, il s’engage volontairement en 1939 dans le Service sanitaire des Armées et participe à la campagne de 1940 comme sous-lieutenant. Il est fait prisonnier le 14 juin mais parvient à s’évader quinze jours plus tard. De conviction ouvertement maréchaliste, il rejoint Vichy au début du mois de juillet. Entré au Secrétariat général à la Jeunesse, il est nommé par Georges Lamirand délégué régional à la Jeunesse pour la région lyonnaise. Il collabore alors à la revue pétainiste Idées fondée en novembre 1941 par René Vincent. Il est ensuite appelé à Paris au ministère de l’éducation nationale d’Abel Bonnard en 1942 où il rejoint la direction du Secrétariat général à la Jeunesse chargée de la zone sud, fonctions qu’il occupe jusqu’en janvier 1943. Décoré de la Francisque par le maréchal Pétain, il est interpelé à la Libération par les FTP mais est relâché peu de temps après sans qu’aucune poursuite ait été retenue contre lui.
Il reprend à la Libération ses activités littéraires et se lance dans l’exploitation agricole de son domaine vendéen. Il continue de collaborer à différentes revues dont la Nef et devient rédacteur de Vendée semaine. Il entreprend également une collaboration avec divers journaux et revues nationalistes ou ouvertement néo-vichystes tels que Rivarol à partir de 1951, Paroles françaises, L’Ordre français et participe à diverses manifestations organisées par l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain. Il est en outre nommé membre du comité de rédaction de la Revue du Bas-Poitou, dont il devient par la suite le dirigeant de la Société des amis, et est élu président de la société d’émulation de Vendée à partir de 1953. Membre de la Société des gens de lettres, il l’est aussi de l’Association de la société des explorateurs et de celle de la Société scientifique, archéologique et historique. Il exerce à l’échelle départementale ou locale les fonctions de président de l’Union nationale des combattants ou des Évadés de guerre et est enfin secrétaire général des communes d’Europe pour la Vendée.
Sa notoriété lui vaut, dès 1953, d’être élu maire du Givre, fonction qu’il occupe jusqu’à son décès. En outre, il est conseiller général de Vendée de 1956 à 1964 puis de 1975 à 1981. Ces succès le conduisent à se présenter aux élections législatives.
Candidat indépendant et paysan d’action sociale lors des élections des 23 et 30 novembre 1958 dans la deuxième circonscription de la Vendée, il recueille dès le premier tour 21 671 des 49 840 suffrages exprimés, soit 43,5% des voix. Opposé au second tour au maire radical-socialiste de Luçon, Pierre Nau, il l’emporte aisément avec 30 753 des 48 468 suffrages exprimés, soit 63,5% des votes.
À l’Assemblée, il siège au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS) et est nommé membre de la Commission des affaires étrangères. Il est en outre élu membre du Sénat de la Communauté le 8 juillet suivant. Il est enfin vice-président du groupe d’amitié France-Amérique latine et du groupe parlementaire des Arts et des Lettres. Au nom de sa commission, il dépose un avis sur le projet de loi de finances pour 1962 relatif au budget des relations culturelles qu’il présente en séance publique le 6 novembre 1961. Il souligne à cette occasion l’importance de la tâche de la France envers son enseignement et son rayonnement culturel à l’étranger, la nécessité de la multiplication du nombre de lecteurs dans les lycées et collèges francophones, le développement souhaitable des bourses de stage à l’étranger ou encore l’augmentation des crédits pour la diffusion du livre à l’étranger. Il prend par ailleurs la parole à trois reprises pour regretter l’effritement de la Communauté et la reconstitution souhaitable d’institutions interparlementaires et pour rappeler, le 20 juillet 1961, l’importance de la question de Berlin dans la lutte totale menée par le monde libre et la nécessité pour la diplomatie occidentale de prendre l’offensive. Le 24 novembre 1960, il appelle l’État à participer à la réparation des dommages causés par les inondations qui ont frappé les habitants de la Vendée.
Durant cette première législature de la Ve République, il accorde systématiquement sa confiance au gouvernement Debré, vote le règlement définitif de l’Assemblée nationale. Il se prononce en faveur du projet sur les rapports entre l’Etat et les établissements d’enseignement privé, s’oppose au vote des pouvoirs spéciaux ou à la réforme du titre XII de la Constitution permettant l’accession des États de la Communauté à l’indépendance sans la quitter et prévoyant que cette Communauté sera désormais exclusivement conventionnelle. Il s’abstient volontairement le 27 avril 1962 sur la déclaration de politique générale du gouvernement Pompidou et vote la motion de censure, le 4 octobre 1962, qui conduit à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Henri Caillemer se présente à sa succession lors des élections législatives des 18 et 25 novembre 1962 mais doit faire face à la candidature d’un gaulliste, Marcel Bousseau. Ce dernier arrive en tête au soir du premier tour avec 41,6% tandis que le député sortant, avec seulement 13 104 des 41 522 suffrages exprimés, ne recueille que 31,6% des voix et le candidat socialiste, Hubert Desplaces, 13,9%. Les trois hommes se maintiennent au second tour mais Henri Caillemer, avec 14 591 des 44 114 suffrages exprimés, soit 33,1% des voix, s’incline devant Marcel Bousseau qui rassemble 47% des votes. Cet échec électoral met un terme à sa carrière parlementaire mais ne clôt pas pour autant sa trajectoire professionnelle. En effet, au lendemain de son échec législatif, il est nommé conseiller culturel du ministère des affaires étrangères en Afghanistan de 1963 à 1968, puis en Norvège jusqu’en 1971, et enfin à Chypre jusqu’en 1973. Dans le premier poste, il négocie des accords culturels franco-afghans et organise la fouille hellénistique d’Aïkhanoum qui permet la découverte d’une grande ville grecque sur les bords de l’Amou-Daria. À Oslo, il donne des cours de poésie française à l’Institut des langues romanes plus particulièrement de Gérard de Nerval à Rimbaud.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages et récits tels que Les Feux du matin (1933), Le Beau Navire (1936), Le Pain des larmes (1938) qui a obtenu le prix Miller de l’Académie française, Condition de la poésie (1939), Le Chemin du silence (1947) publiés sous le pseudonyme de Charles Mauban ou encore Islam blanc sous le toit du monde (1969), paru sous son véritable nom. Chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1939-1945 avec citation, officier des Palmes académiques, Henri Caillemer est titulaire de la médaille des Engagés volontaires, de la médaille des Évadés, celle de la Reconnaissance française et de l’Étoile d'Afghanistan.