Nestor Calonne

1894 - 1979

Informations générales
  • Né le 22 juillet 1894 à Hénin-liétard (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 31 décembre 1979 à Nice (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 23 décembre 1946
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Communiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1946 au 1er janvier 1958

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 22 juillet 1894 à Hénin-Liétard (Pas-de-Calais)
Décédé le 31 décembre 1979 à Nice (Alpes-Maritimes)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Pas-de-Calais)
Député du Pas-de-Calais en 1946 Conseiller de la République, puis Sénateur du Pas-de-Calais de 1946 à 1958

Issu d'une modeste famille de mineurs, Nestor Calonne est contraint dès son plus jeune âge de descendre à son tour à la mine ; mais il aspire très tôt à agir pour changer son destin et, en 1911, alors qu'il n'a que dix-sept ans, il adhère à la SFIO.

Mobilisé en 1914, au 41è régiment d'infanterie à Douai, il est deux fois blessé au combat et reçoit la Croix de guerre.

De retour à Hénin-Liétard, il reprend son travail à la mine et contribue, en 1920, à la création d'un comité d'adhésion à la IIIè Internationale, qui se transforme ensuite en section communiste. Il déploie alors une vive activité au service de ses idéaux politiques et syndicaux : fondateur de la section CGTU de sa mine, il participe à plusieurs mouvements de grève, notamment en 1923, lors des actions contre l'occupation de la Ruhr. Devenu délégué du personnel des mines, il siège également au comité exécutif du syndicat unitaire des mineurs du Pas-de-Calais. Au sein du parti communiste, il constitue le rayon d'Hénin-Liétard, dont il devient trésorier. Candidat aux élections municipales de sa ville natale dès 1925, il est finalement élu en 1935. Puis il s'engage en 1937 dans les Brigades internationales et combat en Espagne jusqu'à la défaite des forces républicaines.

A son retour en France, Auguste Le cœur l'appelle au bureau du parti communiste du Pas-de-Calais. Démis de son mandat municipal en 1940 après la signature du pacte germano-soviétique, il est arrêté en février 1940 et interné dans l'Isère, puis à Digne. Après son évasion en janvier 1941, il rejoint Le cœur dans le Pas-de-Calais et organise une grève très dure des mineurs en juin 1941.

Il participe également à la direction clandestine du parti communiste et reçoit en 1943, au sein du FTP, la responsabilité de la zone Est de la France.

A la Libération, il se voit confier de multiples responsabilités : secrétariat général du syndicat des mineurs du Pas-de-Calais, direction du journal de ce syndicat La Tribune, vice-présidence de la fédération régionale des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais, membre du bureau fédéral et de la commission centrale de contrôle du parti communiste.

Ses mandats électifs sont également nombreux : il devient maire d'Hénin-Liétard à la suite des élections municipales de mai 1945, et représente aux deux Constituantes la deuxième circonscription du Pas-de-Calais, où il est élu à la plus forte moyenne, alors qu'il était en troisième position sur la liste communiste. Au sein de ces assemblées, il siège à la Commission de l'équipement national et intervient dans la discussion sur la nationalisation des combustibles minéraux et sur les pensions versées aux mineurs.

Il est réélu, toujours en troisième position sur la liste communiste, aux législatives du 10 novembre 1946, puis décide de se présenter, le 8 décembre 1946, au Conseil de la République en tête de la liste communiste du Pas-de-Calais, qui obtient 724 voix sur 2 258 suffrages exprimés, et remporte ainsi deux des cinq sièges à pourvoir.

Membre du groupe communiste, il siège à la Commission de la production industrielle et à celle du ravitaillement.

Parlementaire actif et même combatif, il intervient à maintes reprises en séance publique, essentiellement sur les questions économiques et financières : budget de la production industrielle (1947), redressement économique et financier, entreprises nationalisées, et sécurité sociale dans les mines (1948).

Les élections municipales de 1947 l'ont reconduit au conseil municipal, mais pas à la mairie d'Hénin-Liétard.

Le 7 novembre 1948, il conduit la liste d'Union républicaine et résistante aux élections sénatoriales dans le Pas-de-Calais, qui recueille 482 voix sur 2 949 suffrages exprimés ; il est alors le seul sortant communiste à être réélu.

La situation est identique le 18 mai 1952 : Nestor Calonne est réélu, en tête de la liste d'Union républicaine résistante et antifasciste, présentée par le PCF ; cette liste recueille alors 475 voix sur 2 930 suffrages exprimés.

Entre-temps, il s'était présenté aux législatives du 17 juin 1951, en cinquième position de la liste communiste, qui ne remporte alors que quatre des neuf sièges à pourvoir.

De même se présente-t-il aux législatives du 2 janvier 1956, cette fois en sixième position de la liste communiste, qui conserve quatre élus.

Son mandat sénatorial est pour lui l'occasion d'exposer la conception du parti communiste dans les principaux débats économiques, avec une attention particulière portée à la situation des mineurs : ainsi s'exprime-t-il sur l'élection des délégués mineurs, la nationalisation de l'électricité et du gaz, la sécurité sociale dans les mines (1949), les crédits de fonctionnement du ministère de l'industrie, les retraites des ouvriers mineurs (1950), les prestations versées aux retraités des exploitations minières, la caisse autonome de sécurité sociale dans les mines (1951).

En 1953, il intervient sur la proposition de loi portant amnistie, et le régime des retraites des anciens instituteurs des houillères ; les années suivantes, il participe à différentes discussions budgétaires, ainsi qu'au débat sur le plan de développement de l'énergie atomique de 1957 à 1961 (1957).

Sa dernière intervention publique porte sur sa proposition de résolution, débattue le 27 mars 1958, relative aux mesures à prendre en vue d'empêcher les accidents mortels dans les mines.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote contre les pleins pouvoirs et contre la révision constitutionnelle. Il se retire ensuite de la vie publique nationale, en choisissant de ne pas se représenter aux sénatoriales du 8 juin.