Joseph, Marie Dessaix

1764 - 1834

Informations générales
  • Né le 24 septembre 1764 à Thonon (Duché de Savoie)
  • Décédé le 26 octobre 1834 à Marclaz (Duché de Savoie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 12 avril 1798 au 10 novembre 1799
Département
Mont-Blanc

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Conseil des Cinq-cents, né à Thonon (Duché de Savoie) le 24 septembre 1764, mort à Marclaz, près de Thonon (Duché de Savoie), le 26 octobre 1834, il était le fils d'un médecin célèbre dans le Chablais.

Il se fit aussi recevoir médecin à Turin, vint à Paris. et entra comme volontaire dans la garde nationale (12 juillet 1789). Il retourna à Thonon en 1791, mais, compromis dans une émeute, il dut bientôt s'éloigner, fut condamné à mort par le Sénat de Savoie, et, réfugié à Paris, fit partie du club des Allobroges, d'où sortit la légion franche Allobroge d'août 1792, dans laquelle s'enrôlèrent un certain nombre de Suisses sauvés par lui dans cette journée. A la tête de sa légion, Dessaix entra en Savoie le 22 septembre, seconda avec beaucoup de bravoure l'armée française, et fut nommé lieutenant-colonel, puis colonel. Il fut envoyé de là au siège de Toulon, où il fut grièvement blessé, puis à l'armée des Pyrénées-Orientales, à l'armée d'Italie, toujours à la tête de sa légion, devenue la 27e demi-brigade d'infanterie légère, et qui fut placée à l'avant-garde de la division d'Augereau; il prit une part brillante aux batailles de Lodi et de Rivoli.

Il était à l'armée, lorsque le département du Mont-Blanc l'élut député au Conseil des Cinq-cents, le 23 germinal an VI. Malade, il se rendit à Thonon pour embrasser son père, et n'arriva à Paris que le 10 juin. Il siégea parmi les républicains les plus avancés, fit imprimer (fructidor an VI) un discours sur la liberté de la presse, que la clôture de la discussion ne lui permit pas de prononcer, collabora activement au Journal des hommes libres, parla (13 frimaire) sur l'urgence de l'adoption du projet sur la révision militaire, afin d'éviter les exemptions de complaisance; combattit l'impôt sur le sel ; fit partie des commissions de la guerre et des marchés ; fit adopter (24 floréal an VII) un projet sur les Savoisiens pensionnés par le gouvernement sarde; fit accorder (29 thermidor) un secours de cent mille francs aux patriotes piémontais chassés par l'invasion anstro-russe; demanda (1er vendémiaire an VIII) que le tableau d'Hennequin, représentant le 10 Août, fût placé dans la salle des séances ; réclama (3 vendémiaire) des récompenses pour les artistes qui consacrent leurs talents à des sujets respirant l'amour de la patrie et de la liberté (renvoyé à une commission) ; et fut nommé (4 brumaire) rapporteur des pétitions des veuves des Girondins.

Très hostile au coup d'Etat de brumaire et à son auteur, il fut exclu, le 19 brumaire, de la représentation nationale, et reçut l'ordre d'aller reprendre le commandement de la 27e demi-brigade qui était alors en Suisse. De là il passa à l'armée gallo-batave, commanda les villes de Francfort et de Bréda, et fit partie de l'expédition de Hanovre. Général de brigade (fructidor an XI) général de division (9 juillet 1809), comte de l'Empire (11 juillet 1810), président du collège électoral de Thonon, commandant supérieur d'Amsterdam (1810), il fit la campagne de Russie, se distingua et fut mutilé à la Moskowa, et commanda quelque temps à Berlin en 1813. A la nouvelle de l'invasion (janvier 1814), il courut se mettre à la tête des gardes nationales du Mont-blanc, et couvrit ce département. Le 19 février, il força l'ennemi d'évacuer Chambéry, occupa la ville après avoir pris les Echelles et Montmeillan, et se porta de là sur Genève, dont il allait s'emparer, quand la chute de l'Empire l'arrêta. Son courage lui valut le titre de « Bayard du Mont-Blanc ».

La Restauration le nomma chevalier de Saint-Louis (27 juin 1814). Il fut mis à la tête de la 19e division militaire pendant les Cent-jours, fut licencié par la seconde Restauration, et se retira en Savoie. Là, les persécutions de la police piémontaise l'obligèrent de revenir en France. Il se fixa à Lyon, fut nommé, le 12 novembre 1830, commandant de la garde nationale de cette ville, et se retira peu après dans sa propriété de Marclaz, où il mourut. Grand-officier de la Légion d'honneur du 30 juin 1812.