Ulysse Trelat

1798 - 1879

Informations générales
  • Né le 13 novembre 1798 à Montargis (Loiret - France)
  • Décédé le 29 janvier 1879 à Menton (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple en 1848, et ministre, né à Montargis (Loiret) le 13 novembre 1798, mort à Menton (Alpes-Maritimes) le 29 janvier 1879, fit d'un notaire, il vint étudier la médecine à Paris en 1810.

Nommé à 18 ans aide-chirurgien militaire, il fut, lors de la campagne de 1813, envoyé à Metz où il faillit mourir du typhus, et revint à Paris, en mars 1814, poursuivre ses études médicales. Après le retour de l'île d'Elbe, il prit part à la défense de Paris dans les rangs des canonniers volontaires, fut reçu, au concours, interne à Charenton, et passa son doctorat en 1821.

Il s'occupa alors de politique libérale, fut un des fondateurs de la Société « Aide-toi, le ciel t'aidera », se battit sur les barricades de juillet, fut nommé commissaire de la société des « Amis du peuple» auprès du gouvernement provisoire, protesta contre l'avènement de Louis-Philippe, fut accusé de complot, et acquitté par la cour d'assises. Il alla ensuite à Clermont-Ferrand prendre la direction du Patriote du Puy-de-Dôme jusqu'en 1835. Il revint à Paris pour défendre les accusés d'avril, et, en voyant parmi les juges quelques-uns de ses anciens compagnons des sociétés secrètes, il ne leur ménagea pas les attaques, et fut condamné à 11,000 francs de dommages-intérêts et à trois ans de prison à Clairvaux. Rendu à la liberté par l'amnistie générale de 1837, il reprit l'exercice de la médecine et devint, au concours, médecin de la Salpêtrière (1840). Il exerçait encore ses fonctions lors de la révolution de février.

Commissaire extraordinaire du gouvernement provisoire dans les départements du Puy-de-Dôme, de l'Allier, de la Creuse et de la Haute-Vienne, il fut nommé, à son retour, maire du 12e arrondissement de Paris, président de la commission de colonisation, lieutenant-colonel de la 12e légion sous les ordres de Barbès, et colonel de la cavalerie de la garde nationale.

Elu, le 23 avril 1848, représentant du Puy-de-Dôme à l'Assemblée constituante, le 5e sur 15, par 70,461 voix (125,432 votants, 173,000 inscrits), il fut choisi comme vice-président par l'Assemblée, et fut nommé, le 12 mai suivant, ministre des Travaux publics. A ce poste, il se trouva aux prises avec la question délicate des « ateliers nationaux ». Dans la séance du 18, il demanda que « l'on rendît à chaque ouvrier ses instruments de travail. L'ouvrier ne reçoit en ce moment qu'une aumône déguisée, il ne fait qu'un travail stérile. Les ateliers nationaux ne sont qu'une organisation provisoire; il faut qu'ils cessent au plus vite. Une énorme population se jette sur les ateliers nationaux, le nombre en était l'autre jour de 80,000, quelques jours après de 100,000, il est de 115,000 aujourd'hui. » Il commença par faire transporter à Bordeaux le grand organisateur des ateliers, M. Emile Thomas, « en mission extraordinaire », dit le Moniteur, par « détermination de médecin », dit le ministre à l'Assemblée. Les résistances qu'opposait la commission dite du Luxembourg, et l'incertitude de l'Assemblée paralysaient ses intentions. Obligé, le 15 juin, de venir demander un nouveau crédit de trois millions pour les ateliers nationaux, il se vit reprocher par M. de Falloux « sa coupable inaction », et demanda la nomination immédiate d'une commission spéciale, ce qui fut fait. La commission prit pour tâche de fermer le plus promptement possible « ce caravansérail du chômage » : elle commença par éliminer 25,000 ouvriers inscrits en double, et se prononça pour une dissolution immédiate et violente. Désapprouvant cette mesure, qui fut le prétexte des journées de juin, Trélat donna sa démission de ministre le 18 juin, et reprit sa place sur les bancs des représentants. Il vota:

- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- pour l'impôt progressif,
- pour l'amendement Grévy,
- contre la sanction de la Constitution par le peuple,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- contre la proposition Rateau,
- contre l'expédition de Rome
- et pour la demande de mise en accusation du président et des ministres.

Hostile à la politique de l'Elysée, et non réélu à la Législative, il reprit ses fonctions de médecin à la Salpêtrière. Il y était encore lors du siège de Paris en 1870 et pendant la Commune. Membre (octobre 1870) de l'Assistance publique, conseiller municipal de Paris pour le quartier du Panthéon de 1871 à 1874, et plusieurs fois président du conseil comme doyen d'âge, il quitta la vie active en 1875, et passa désormais l'hiver dans le Midi, où il mourut.

Chevalier de la Légion d'honneur (18 juillet 1849). On a de lui : Précis élémentaire d'hygiène (1826); De la constitution du corps des médecins et de l'enseignement médical (1828); Recherches historiques sur la folie (1839); Des causes de la folie (1856); La folie lucide (1861); il a aussi collaboré au Journal du Progrès des sciences médicales.