Simon de Canuel

1767 - 1840

Informations générales
  • Né le 29 octobre 1767 à Trois-Moutiers ( - Généralité de Tours France)
  • Décédé le 11 mai 1840 à Loudun (Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Vienne
Groupe
Minorité gouvernementale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1815 à 1816, né aux Trois-Moutiers (Généralité de Tours), le 29 octobre 1767, mort à Loudun (Vienne), le 11 mai 1840, fils d'un marchand de bois, il s'enrôla parmi les volontaires de 1792, fut adjoint aux adjudants généraux en l'an Ier de la République, devint aide de camp de Rossignol, se distingua l'année suivante dans la Vendée, et gagna à Doué et à Savenay les épaulettes de général de division.

Canuel protestait alors les opinions démocratiques et révolutionnaires les plus marquées ; il se trouva même compromis après le 9 thermidor, se tint à l'écart tant que dura la réaction, et ne reprit de l'activité qu'en l'an V.

Le Directoire lui confia le commandement de la ville de Lyon, où l'on soupçonnait des complots royalistes, et lui donna le pouvoir de mettre la ville en état de siège,

En l'an XII, il fut nommé membre de la Légion d'honneur; il obtint, l'année suivante, le commandement de la 2e division militaire à Mézières, et en 1806, celui de la 25e division à Liège. Puis ayant encouru la disgrâce de Napoléon, il fut renvoyé dans ses foyers et rayé du cadre des officiers-généraux. Cette circonstance fut sans doute le titre dont il se prévalut pour faire agréer ses services au gouvernement royal ; car l'ancien aide de camp de Rossignol fut, à la première Restauration, réintégré sur le cadre des officiers généraux en activité, et fait chevalier de Saint-Louis.

Devenu aussi fougueux royaliste qu'il s'était montré fervent républicain, Canuel se chargea pendant les Cent-Jours de soulever le département de la Vienne et de ressusciter l'insurrection vendéenne ; major général du corps d'armée du marquis de La Rochejacquelein, il accepta, une fois encore, et pour une besogne bien différente, la poste de commandant de la place de Lyon, et fut, le 22 août 1815, élu député, par le collège de département de la Vienne à la Chambre dite introuvable, où il siégea dans la majorité.

Après la dissolution de la Chambre, il alla reprendre le commandement de la 19e division militaire, où il réprima des troubles avec la dernière vigueur : les habitants furent rançonnés comme en pays ennemi, on fit feu dans les prisons, et Canuel s'écria, dit une biographie : « Je me suis mis dans le sang jusqu'à la cheville pour la République, je m'y mettrai jusqu'aux genoux pour le roi. »

En 1817, il fut créé baron par Louis XVIII ; mais les reproches de cruauté qui pesaient sur le général obligèrent bientôt le gouvernement à lancer contre lui un mandat d'arrêt : il fut conduit à la Conciergerie. Après une instruction de cinq mois qui ne laissa transpirer aucun secret, il bénéficia d'un arrêt de non-lieu (3 novembre 1818). Il intenta alors un procès en calomnie à ses accusateurs, Charrier-Sainneville, maître des requêtes, ancien lieutenant de police à Lyon, et le colonel Fabvier, et obtint contre eux une condamnation à 3 000 francs d'amende. Il s'attira d'ailleurs cette apostrophe vigoureuse de l'un des avocats : « Nous direz-vous, général, comment il s'est fait que vous ne vous soyez jamais battu que contre des Français ? » Officier, puis commandeur, puis grand officier de la Légion d'honneur, il fut encore nommé inspecteur général d'infanterie, prit part à l'expédition d'Espagne, en 1823, et termina sa carrière militaire à la tête de la 21e division militaire à Bourges.

Menacé dans son existence à la révolution de Juillet, il fut recueilli et protégé par un avocat du barreau de Bourges, nommé Mater, plus tard premier président de la cour royale de cette ville et député du Cher sous Louis-Philippe.

On a de lui :
- Mémoires sur la guerre de Vendée en 1815 (1817),
- Réponse au colonel Fabvier sur les événements de Lyon (1818).