Marcel, Lucien, Honoré Charrier

1868 - 1934

Informations générales
  • Né le 27 août 1868 à Le palais (Morbihan - France)
  • Décédé le 14 février 1934 à Port-louis (Morbihan - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Morbihan
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 14 février 1934
Département
Morbihan
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 27 août 1868 à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), mort le 14 février 1934 à Port-Louis (Morbihan).

Député du Morbihan de 1928 à 1934 Marcel Charrier fit ses études secondaires aux Lycées de Nantes et de Lorient. Ayant obtenu son baccalauréat, il s'engagea dans l'infanterie de Marine et accomplit cinquante-deux mois de service, dont trois ans de campagne en Indochine.

Lorsque survint la guerre de 1914, quoique dégagé de toute obligation militaire ,il s'engagea pour la durée du conflit. Malgré son âge, il fut affecté successivement au 11e groupe d'automitrailleuses de la marine, au 226e régiment d'infanterie et au 288e régiment d'infanterie territoriale. Il gagna les galons de caporal, de sergent, enfin de sous-lieutenant et termina la campagne comme lieutenant. Blessé à Verdun, il fut décoré de la Croix de guerre et cité à l'ordre du jour. Il reçut ensuite la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur au titre militaire.

Rendu à la vie civile, il reprit la direction de ses affaires industrielles à Port-Louis, et dès 1919 entra au Conseil municipal de cette ville, en même temps qu'au Conseil d'arrondissement.

Il était maire de Port-Louis depuis 1923, lorsqu'il fut invité à poser sa candidature aux élections générales des 22 et 29 avril 1928 qui devaient se dérouler au scrutin uninominal, après deux législatures élues au scrutin de liste. Il emporta le siège dans la deuxième circonscription de Lorient, au deuxième tour de scrutin, par 7.368 voix contre 6.820 à M. Tristan, sur 14.422 votants.

Inscrit au groupe de la gauche radicale, il appartint à la Commission des Comptes définitifs et des économies, à celle de la marine marchande, à celle de l'hygiène, et à celle de la marine militaire.

Son action fut principalement orientée vers la défense des intérêts des gens de mer qui trouvaient toujours auprès de lui compréhension et attachement. Auteur d'une proposition de loi tendant à étendre aux artisans ruraux le bénéfice des prêts individuels à long terme dans les conditions prévues par la loi de 1920 sur le crédit mutuel et la coopération agricole (1929), il fut surtout chargé de nombreux rapports : sur la proposition de loi tendant à accorder certains avantages aux victimes des torpillages ennemis (1929), sur le projet de loi étendant aux officiers de l'armée de mer l'ensemble des avantages consentis aux officiers de l'armée de terre par l'article 8 de la loi du 26 décembre 1925 et diverses lois subséquentes sur l'aménagement et le dégagement des cadres de l'armée (1929), sur la proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à déposer un projet de loi portant réduction de la durée du service militaire exigée des inscrits maritimes (1930), sur le projet de loi tendant à modifier le code disciplinaire et pénal de la marine marchande (1930), sur le projet de loi étendant aux officiers mariniers des corps militaires sédentaires de la marine, le mode de calcul des pensions appliqué aux officiers mariniers des corps des équipages de la flotte (1931), sur la proposition de loi tendant à étendre le bénéfice de la pension proportionnelle aux veuves d'inscrits maritimes (1931), sur le projet de loi portant modification de la loi de 1929 fixant l'organisation du corps des professeurs d'hydrographie (1931), sur la proposition de loi tendant au relèvement des droits de douane sur les conserves de poisson (rapport pour avis, 1931), sur la proposition de loi tendant à porter à dix francs le taux de l'allocation forfaitaire de vivres, prévue par l'article 5 de la loi du 14 avril 1924 (1931).

Ses interventions à la tribune portèrent principalement sur : les budgets de l'agriculture et de la marine marchande de l'exercice 1929 (1928), les budgets de l'agriculture, de la guerre, de la marine, et de la marine marchande de l'exercice 1930 (1929 et 1930), la proposition de résolution relative à la réduction du service militaire exigé des inscrits maritimes (en qualité de rapporteur - 1930), le projet de loi tendant à faire face aux dommages causés aux marins et à leurs navires par la tempête du 18 au 20 septembre 1930 (en qualité de rapporteur pour avis - 1930), les budgets de la marine marchande, de la marine de guerre et du commerce et de l'industrie de l'exercice 1931-1932 (1931), le projet de loi relatif à l'outillage national (besoins de la marine marchande - 1931), le projet de loi autorisant une avance à la caisse nationale de crédit agricole (1931), le budget de la marine de guerre de l'exercice 1932 (1932).

Il retrouva son siège aux élections générales des 1" et 8 mai 1932, au deuxième tour de scrutin, par 7.712 voix contre 7.186 à M. Tristan, sur 15.056 votants. Membre de la Commission de la marine marchande et de la marine militaire, comme sous la précédente législature, il déposa une proposition de loi portant réparation du préjudice causé par l'établissement du champ de tir de Gavres, aux communes de Gavres, Etel, Plouhinec, Erdeven, Plouharnel (1933) et il émit un rapport sur le projet de loi fixant pour cinq ans le contingent de décorations avec traitement attribué au Ministre de la marine (1932).

A partir de ce moment, sa santé déficiente ne lui permit plus guère de participer aux travaux parlementaires. Il devait mourir, en cours de mandat, le 14 février 1934, dans sa ville de Port-Louis, à l'âge de 66 ans.

A la séance du lendemain, le Vice-Président Edouard Moncelle saluait sa mémoire en ces termes : « Marcel Charrier était, parmi nous, un des plus actifs défenseurs de nos pêcheurs et de nos marins. Il s'efforça notamment de mieux organiser le crédit maritime mutuel, de protéger l'industrie de la pêche, si éprouvée dans ces dernières années. Les populations du Morbihan regretteront l'homme droit et laborieux qui leur fut si attaché. La Chambre gardera le souvenir de ce collègue courtois et informé dont la compétence lui était précieuse. »