Roger, Louis, Jean Chatelain

1913 - 1997

Informations générales
  • Né le 14 février 1913 à Niort (Deux-Sèvres - France)
  • Décédé le 7 janvier 1997 à Niort (Deux-Sèvres - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 14 février 1913 à Niort (Deux-Sèvres)

Député des Deux-Sèvres de 1956 à 1958

Fils et petit-fils de pharmaciens, Roger Chatelain embrasse cette profession et poursuit l'exploitation de l'officine familiale à Niort. Parallèlement, il s'intéresse à la politique et milite, avant guerre, à « Jeune République », mouvement d'inspiration chrétienne, partisan de la fermeté à l'égard des dictatures et de la rénovation des mœurs politiques.

C'est tout naturellement qu'il participe à la Résistance : membre de « Libération Nord », il devient président pour les Deux-Sèvres du Mouvement de libération nationale (M.L.N.).

Nommé conseiller municipal de Niort à la Libération, il conserve son siège aux élections du 13 mai 1945 et est élu conseiller général de Frontenay-Rohan-Rohan en septembre de la même année. Président départemental de l'U.D.S.R. à la Libération, il se présente en troisième position sur la « Liste d'union patriotique et socialiste » aux élections législatives du 10 novembre 1946. Cette liste n'a aucun élu et l'année suivante, à la tête d'une liste du Rassemblement des gauches républicaines (R.G.R.), Roger Chatelain perd son siège de conseiller municipal de Niort.

Il continue néanmoins de s'intéresser à la vie de sa région et de sa ville. Vice-président de la Fédération des marais de l'ouest, président du Comité des activités commerciales niortaises, il exerce par ailleurs des fonctions importantes dans le secteur du logement : président du Crédit immobilier ainsi que de la société coopérative des H.L.M. des Deux-Sèvres, président du Comité interprofessionnel du logement pour l'arrondissement de Niort. Réélu conseiller général en 1951- il le sera à nouveau en avril 1958 - Roger Chatelain retrouve son mandat de conseiller municipal de Niort en 1953.

Comme beaucoup de militants et d'anciens militants de « Jeune République » et de l'U.D.S.R., il soutient activement la personne et l'action de Pierre Mendès-France. Dans le même temps, opposé à la Communauté européenne de défense (C.E.D.), il constitue en 1954 un comité local contre la ratification du traité et le réarmement allemand. Se rapprochant logiquement du Parti radical, il y adhère en septembre 1955 et est élu secrétaire général de la Fédération des Deux-Sèvres en octobre. La dissolution du 1er décembre 1955, le « complot du 2 décembre » écrira-t-il dans ses engagements électoraux - le décret ayant été publié au Journal officiel daté de ce jour - précipite sa candidature aux élections législatives.

Il la place sous le patronage de Pierre Mendès-France qui signera un appel aux électeurs joint à la dernière profession de foi de la liste conduite par Roger Chatelain. Condamnant la loi des apparentements et prônant le retour au scrutin d'arrondissement, défendant la laïcité de l'enseignement et proposant une loi programme sur les constructions scolaires, Roger Chatelain met l'accent sur l'organisation des productions et des marchés agricoles, élément d'une « Charte de l'agriculture », il se déclare favorable à la convocation d'une conférence nationale sur les conventions collectives, demande que la fiscalité « réétudiée » « évite les tracasseries inutiles » et plaide en faveur d'une loi programme de dix ans pour la réalisation de logements. Enfin il s'inquiète du risque de « prépondérance allemande » et conclut sur la paix en Afrique du Nord.

Au soir du 2 janvier 1956, avec 12,5 % des suffrages exprimés, la liste de Roger Chatelain arrive en cinquième position pour quatre sièges à pourvoir. C'est par une ironie du sort l'apparentement conclu avec la S.F.I.O. qui lui permet d'être élu au détriment de Gabriel Citerne, ancien député communiste dont la liste recueille 13,1 % des voix.

Inscrit au groupe Républicain-radical et Radical-socialiste, (R.R. S), Roger Chatelain siège aux Commissions de l'agriculture et de la famille, de la population et de la santé publique. Le 7 novembre 1957, il dépose une proposition de résolution tendant à favoriser la réalisation de travaux d'alimentation en eau potable pour les collectivités locales. Le 3 juin 1958, au titre de la Commission de l'agriculture, il rédige un rapport sur une proposition de loi organisant la recherche vétérinaire. Le 11 février 1958, il intervient à la tribune dans ce domaine à propos du projet de loi relatif à la procédure d'agrément des produits à usage vétérinaire. Enfin, le 5 juillet 1957, Roger Chatelain prend part à la discussion du projet de loi portant ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom. Le 9 juillet il votera contre.

En début de législature, avec son groupe, il vote la confiance à Guy Mollet (31 janvier 1956) et la lui maintient au lendemain de l'expédition de Suez (25 octobre) après lui avoir accordé les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars).

Cependant la question algérienne et son évolution produisent des clivages au sein du groupe radical. Ainsi Roger Chatelain et certains de ses collègues, dont Pierre Mendès-France, s'opposent à l'investiture de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957) et contribuent à la chute de son cabinet sur les institutions de l'Algérie (30 septembre). De même il s'abstient lors de l'investiture de Félix Gaillard (5 novembre), lui refuse les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre) puis la confiance (15 avril 1958 - chute du cabinet). Roger Chatelain soutient le gouvernement de Pierre Pflimlin (13 mai), vote l'état d'urgence (16 mai) et le principe de la révision constitutionnelle (27 mai) avant de s'opposer au retour du général de Gaulle. Il refuse la confiance (1er juin) et les pleins pouvoirs (2 juin) mais ne prend pas part au vote sur la révision constitutionnelle (2 juin).