Jules, Etienne, François Muteau

1795 - 1869

Informations générales
  • Né le 23 février 1795 à Dijon (Côte-d'Or - France)
  • Décédé le 3 mai 1869 à Torpes (Doubs - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 juin 1834 au 3 octobre 1837
Département
Côte-d'Or
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Côte-d'Or
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 26 octobre 1839 au 12 juin 1842
Département
Côte-d'Or
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Côte-d'Or
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Côte-d'Or
Groupe
Centre gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1834 à 1848, né à Dijon (Côte-d'Or) le 23 février 1795, mort au château de Torpes (Doubs) le 3 mai 1869, fils de François Muteau, qui remplit à Dijon pendant la période révolutionnaire, la première République et l'Empire, de nombreuses fonctions électives et municipales, et neveu de Pierre Quantin, général de division, l'un des lieutenants de Hoche, et l'un des pacificateurs de la Vendée, fit sa carrière dans la magistrature.

Il était étudiant en droit, lorsqu'en présence de la coalition contre la France, il s'engagea comme volontaire, et fit partie, pendant les Cent-Jours, de l'armée de la Loire, où il devint capitaine. Mais la Restauration ayant licencié cette armée, il dut reprendre le cours de ses études juridiques, puis se fit inscrire au barreau de Dijon, où, sous le patronage du célèbre professeur Proudhon, il fonda l'Athénée de jurisprudence, qui forma plusieurs jurisconsultes distingués.

Nommé, en 1819, conseiller auditeur à la cour de Dijon, il devint conseiller titulaire à la même cour le 20 mai 1829. Après les journées de juillet 1830, il fit partie de l'administration provisoire du département de la Côte-d'Or, et fut élu député du 2e collège de ce département (Dijon), le 21 juin 1834, par 182 voix sur 338 votants et 457 inscrits, contre 145 à M. Tournouër.

Il prit place au centre gauche, et fut réélu, le 4 novembre 1837, par 224 voix sur 406 votants et 505 inscrits, contre 179 voix à M. Tournouër. Le 2 mars 1839, il échoua dans le même collège contre son ancien concurrent, M. Tournouër; mais, ce dernier ayant été nommé conseiller d'Etat, M. Muteau fut réélu, le 26 octobre suivant, par 230 voix sur 428 votants, et siégea à la Chambre jusqu'à la révolution de février 1848, les électeurs lui ayant renouvelé son mandat, le 9 juillet 1842, par 338 voix sur 550 votants, et le 1er août 1846, par 392 voix sur 479 votants.

Pendant ces différentes législatures, M. Muteau continua de siéger à la gauche constitutionnelle. Il vota contre l'indemnité Pritchard et contre le ministère Guizot, fit créer le Conservatoire de musique de Dijon, succursale de celui de Paris, et fut l'un des principaux auteurs de l'unification du tarif postal et de la réduction à 0 fr. 20 du port des lettres.

Le 24 mars 1848, M. Muteau fut élevé à la première présidence de la cour de Dijon, et prit sa retraite en 1864, comme premier président honoraire. Pendant les seize années que M. Muteau fut à la tête de cette cour, il ne cessa de s'attirer l'estime et la sympathie générale par la fermeté de son caractère et l'indépendance dont il fit preuve en plusieurs circonstances, et notamment à l'occasion du procès du comte de Chambord. « Lors que nous prononçons sur la fortune, sur la vie, sur l'honneur de nos concitoyens, disait-il en prenant possession de son siège le 1er avril 1848, il n'y a plus qu'un sentiment en nous, l'amour du vrai et du juste; il n'y a plus qu'un intérêt pour nous, celui de notre conscience, ce juge inexorable de toutes nos actions...» Et il ajoutait : « Les passions, quelles qu'elles soient, n'ont pas accès dans cette enceinte, et la politique doit s'arrêter en tout temps sur le seuil du palais. » Ce noble langage, expression loyale et sincère de la pensée qui inspira tous les actes de M. Muteau, fait comprendre la vénération dont il était entouré, et explique la mesure exceptionnelle prise par la cour de Dijon lors de sa retraite. Cette compagnie, en effet, décida de « témoigner par une délibération spéciale, inscrite à ses registres, en quelle haute estime elle tenait le chef qu'elle perdait, et combien étaient grands ses regrets de s'en voir séparer. »

Membre, pendant de longues années, du conseil général de la Côte-d'Or, M. Muteau le présida dix fois de suite. Il faisait en outre partie du conseil académique et de plusieurs sociétés d'assistance. Médaillé de Sainte-Hélène, chevalier de la Légion d'honneur (30 avril 1836), il fut fait officier le 31 octobre 1849, et commandeur le 13 août 1861.