Henri Collomb

1907 - 1997

Informations générales
  • Né le 18 novembre 1907 à Pélussin (Loire - France)
  • Décédé le 10 mai 1997 à Lyon (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Rhône
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie de la Ve République

COLLOMB (Henri)
Né le 18 novembre 1907 à Pélussin (Loire)
Décédé le 10 mai 1997 à Lyon (Rhône)

Député du Rhône de 1958 à 1962

Henri Collomb est né le 18 novembre 1907 à Pélussin (Loire) d’un père notaire. Après des études secondaires chez les pères maristes à Saint-Chamond dans l’Isère, un baccalauréat de philosophie puis des études supérieures à la faculté de droit de Lyon, Henri Collomb devient docteur en droit privé et en droit public. Sa carrière est brillante : il est avocat à la Cour d’appel de Lyon pendant 45 ans, notamment juge titulaire à la Haute Cour de justice à partir de 1959. Très jeune, Henri Collomb s’engage dans la vie militante : il adhère à la Fédération républicaine en 1928 puis au Centre national des indépendants et paysans (CNIP) en 1958. Il sera d’ailleurs président du Centre départemental des indépendants du Rhône de 1968 à 1977. Ses mandats politiques sont d’abord locaux : en 1947, Henri Collomb est élu au conseil municipal de Lyon et devient, de 1953 à 1983, adjoint au maire de la ville. Il est par ailleurs membre du conseil général du Rhône de 1951 à 1982. A partir de 1958, il en est même le vice-président. Enfin, de 1979 à 1982, Henri Collomb siège au conseil régional de Rhône-Alpes.
En 1958, l’avocat lyonnais décide de défendre les couleurs des Indépendants et paysans aux premières élections législatives de la Ve République. Il manque d’être élu député au premier tour à 37 voix près, dans la 2ème circonscription du Rhône, où le parti communiste est pourtant arrivé en tête en 1956. Il faut dire que les suffrages se sont tellement éparpillés entre les six candidats que c’est le socialiste Louis Vienney qui, avec un score de 15%, est chargé de représenter la gauche au second tour. Dans ces conditions, Henri Collomb remporte logiquement l’élection avec 67,3% des voix.
Le député de Lyon est nommé membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales et le reste pendant toute la durée de la législature. Il dépose deux propositions de loi : l’une a pour objet de réformer les articles 62, 63, 64, 75 et 77 du code de procédure pénale (8 juin 1960), l’autre vise à permettre l’usage de la griffe en matière de lettre de change (27 juillet 1962). Henri Collomb est par ailleurs rapporteur du projet de loi relatif aux droits de plaidoirie des avocats (19 juillet 1961).
Ses interventions à la tribune sont variées. Elles ont surtout trait au domaine de son milieu professionnel, mais pas exclusivement. Ainsi à l’occasion de la discussion sur le projet de loi de finances pour 1960, il s’inquiète de voir le niveau de l’ENA baisser et recommande au gouvernement de ne pas accepter à l'entrée plus d'élèves que l’administration n’en peut absorber (24 novembre 1959). Il intervient à plusieurs reprises en faveur de l’amélioration de la situation des personnes âgées, en recommandant notamment l’extension de l’aide sociale à domicile et l’attribution d’une retraite décente (question orale posée le 20 mai 1960 ; déclaration du Premier ministre sur la situation sociale le 16 juin 1960 ; projet de loi de finances pour 1961, le 28 octobre 1960 ; projet de loi portant approbation du IVe Plan, le 7 juin 1962). Comme de nombreux collègues de son groupe parlementaire, le député Indépendant et paysan d’action sociale déplore amèrement l’attitude du gouvernement ayant pour effet, selon lui, de détériorer les relations entre l'exécutif et le législatif : « La Ve République, vous le savez bien, avait à l'Assemblée nationale, au début de la législature, une majorité excellemment disposée à travailler avec le gouvernement, une majorité, allais-je dire, en or. […] Des fautes de psychologie graves et répétées ont été commises. L’atmosphère s'est alourdie […] à mesure que les méandres de la politique algérienne devenaient plus difficiles à suivre et que l'inquiétude s'accentuait dans le cœur de ceux qui s'étaient engagés à tout mettre en oeuvre pour garder dans la France une province qui lui est, après tout, aussi solidement attachée que Nice ou les deux Savoies, et depuis plus longtemps » explique-t-il à la tribune.
Ses votes lors des scrutins d’importance nationale expriment d’ailleurs cette évolution : s’il vote en faveur du programme du gouvernement Debré, le 16 janvier 1959, et du nouveau règlement de l’Assemblée nationale le 3 juin 1959, il s’abstient volontairement sur la déclaration de politique générale du Premier ministre le 15 octobre 1959, quelques semaines après que le général a évoqué l’« autodétermination » de l’Algérie. Par la suite, en dehors de la loi Debré sur les rapports entre l’Etat et les établissements d’enseignement privés qu’il approuve (23 décembre 1959), son opposition à l’exécutif apparaît nettement : il refuse d’accorder les pouvoirs spéciaux au gouvernement après la semaine des barricades (2 février 1960), puis s’abstient de voter le programme du gouvernement Pompidou (27 avril 1962), s’oppose à la levée de l’immunité de Georges Bidault (5 juillet 1962) et finit par voter la motion de censure du 4 octobre 1962.
Investi par le CNI, l’élu lyonnais candidate au renouvellement de son mandat en 1962. Avec 18,6% des suffrages exprimés, Henri Collomb se place en seconde position le soir du premier tour, loin derrière le gaulliste Henri Guillermin (38,8%) mais devant la communiste Paulette Charvenet (16,9%), Jean Salles du MRP (11,9%) et le socialiste Charles Hernu, ancien député qui défend les couleurs de l’Entente démocratique (11,6%). Au second tour, l’adjoint au maire de Lyon recueille 6 171 voix (22,2%), battu par Charles Hernu (27,3%) et surtout par Henri Guillermin, élu député du Rhône avec plus de 50,3% des suffrages.
En 1967, Henri Collomb se présente une dernière fois aux électeurs lyonnais, mais il change de circonscription, abandonnant la deuxième pour la première. Ayant recueilli moins de 18,3% des voix au premier tour, l’ancien député préfère se désister pour permettre à René Caille, député gaulliste sortant, d’être réélu au second tour avec 51,3% face au candidat de la gauche Louis Chevallier.
Henri Collomb décide de ne pas se présenter aux élections de juin 1968. Il s’éteint le 10 mai 1997 à Lyon à l’âge de 90 ans. Il était chevalier de Légion d'honneur et chevalier dans l’ordre des palmes académiques.