Louis Dubois

1910 - 1970

Informations générales
  • Né le 23 juillet 1910 à Chatillon-en-bazois (Nièvre - France)
  • Décédé le 4 février 1970 à Chatillon-en-bazois (Nièvre - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 16 mars 1958 au 8 décembre 1958
Département
Nièvre
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance et du RDA

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 23 juillet 1910 à Châtillon-en-Bazois (Nièvre)
Décédé le 4 février 1970 à Châtillon-en-Bazois (Nièvre)

Député de la Nièvre en 1958

Louis Dubois, docteur en médecine, est maire de sa commune natale, Châtillon-en-Bazois, lorsqu'il est élu conseiller général le 7 octobre 1951. Cinq ans plus tard, il se présente à la députation. Il figure en troisième position, derrière Louis Coudant, conseiller général de Cergy-la-Tour, sur la liste conduite le 2 janvier 1956 par François Mitterrand qui est seul élu. Il fait, en effet, partie des élus nivernais proches du président de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance qui se réunissent en juin 1957 dans une « Association des élus républicains de la Nièvre ». Louis Dubois en est vice-président.

En mars 1958, Louis Dubois se présente à l'élection législative partielle qui fait suite au décès du député socialiste Léon Dagain sous l'étiquette du « Rassemblement démocratique nivernais » qui réunit U.D.S.R. et centristes.

Dans le contexte particulier du début de l'année 1958, cette élection a valeur de test national d'autant que la campagne du docteur Dubois est menée de bout en bout par François Mitterrand. A partir de 18 heures - nous rapporte France-Soir du 1er mars - Mitterrand « ne lâche pas d'une semelle » le médecin de campagne au cours des trois réunions électorales qu'il préside chaque jour. Pour être élu, il doit devancer son principal concurrent le socialiste Daniel Benoist, médecin lui aussi et conseiller général de Luzy. En axant la campagne sur l'Union française et la guerre d'Algérie, François Mitterrand gêne terriblement le candidat socialiste en soulignant les contradictions de la S.F.I.O. Au soir du premier tour, le 2 mars, la presse nationale se plaît à souligner l'importance des abstentions (36,5 %), et les 18 839 suffrages qui se sont portés sur le nom du docteur Dubois, le plaçant ainsi en deuxième position derrière le candidat communiste et devant le socialiste. Daniel Benoist, respectueux de la discipline républicaine, se retire. Dans son journal Le courrier de la Nièvre, le 8 mars, François Mitterrand tire les leçons du premier tour. « Au moment où la France s'interroge sur sa politique africaine, les Nivernais ont, en majorité, répondu pour elle. Désormais, on saura à Paris et dans le monde que notre pays, contraint de faire la guerre, veut en connaître les objectifs, les buts (...) On en conclura que nos concitoyens ne sont certes pas prêts à consentir à l'abandon des droits de la France en Afrique et c'est très bien ainsi. En votant pour le docteur Dubois, ils ont choisi la seule solution constructive qui leur ait été proposée, la communauté franco-africaine égalitaire et fraternelle, république fédérale où chacun gèrera librement ses propres affaires, où tous assureront les responsabilités communes ».

Le 16 mars, dans une triangulaire qui l'oppose aux candidats communiste et républicain-social, Louis Dubois obtient 43 640 voix sur 101517 suffrages exprimés. Son élection est une victoire personnelle pour François Mitterrand qui voit ainsi se confirmer sa position prépondérante dans la Nièvre.

Louis Dubois s'inscrit au groupe U.D.S.R.-R.D.A. pour peu de temps puisque les événements du 13 mai précipitent la chute de la IVe République. Comme François Mitterrand, il vote contre la confiance au général de Gaulle le 1er juin et le lendemain refuse les pleins pouvoirs ainsi que la révision constitutionnelle.