Eugène, Florentin Dufour

1844 - 1925

Informations générales
  • Né le 30 mars 1844 à Grenoble (Isère - France)
  • Décédé le 18 juillet 1925 à La motte-d'aveillans (Isère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Isère
Groupe
Radical-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 30 mars 1844 à Grenoble (Isère), mort le 18 juillet 1925 à La Motte-d'Aveillans (Isère).

Député de l'Isère de 1898 à 1902.

La famille d'Eugène Dufour était originaire de La Motte-d'Aveillans. Elève du lycée puis de l'école de médecine de Grenoble, il obtint son titre de docteur à la faculté de Montpellier en 1866. Il fut successivement médecin des asiles publics d'aliénés de Dijon, Armentières, Saint-Gemme, Brou, puis, de 1874 à 1898, médecin en chef et directeur de l'asile de Saint-Robert près de Grenoble.

Conseiller municipal de Saint-Egrève, il devint en 1892 maire de La Motte-d'Aveillans, et le demeura jusqu'en 1912.

Conseiller d'arrondissement du canton de La Mure de 1880 à 1883, il fut ensuite conseiller général de la même circonscription de 1883 à 1888.

Il se présenta au second tour de scrutin des élections générales de 1898, le- 22 mai, dans la troisième circonscription de Grenoble, afin de « faciliter la liberté du choix » des électeurs, devant «les divisions » manifestées au premier tour le 8 mai, le député sortant Vogeli n'ayant obtenu que 6.164 voix sur 13.498 votants, les autres voix se répartissant entre trois autres candidats. Eugène Dufour obtint 7.220 voix, battant ainsi Vogeli qui n'en eut que 6.363, sur 13.697 votants. Dans sa profession de foi il rappelait qu'il avait été « un des organisateurs de la Défense nationale et de la République naissante ». Engagé en 1871 il avait été en effet médecin-major des mobilisés du Nord et fait à ce titre Chevalier de la Légion d'honneur en 1892. Il signalait même qu'il avait été « frappé pour cela par l'ordre moral ». Il se présentait comme un « propriétaire terrien cultivateur », défenseur de la propriété individuelle dont il voulait que bénéficient tous les citoyens. Il écrivait : «en certains cas la liberté seule et l'initiative privée sont impuissantes. Il appartient à l'Etat d'imposer les solutions justes ». Inscrit au parti radical, il devint membre de la Commission de décentralisation et de la Commission des économies administratives. Il déposa un certain nombre de propositions de loi concernant notamment, l'inscription des noix à huile au tarif des douanes (1898), la nomination au concours du personnel dépendant des administrations de l'Etat et des départements et la publicité à donner aux nominations en général (1899) ; et la révision de la législation sur les mines (1901).

Dès le premier tour de scrutin des élections générales de 1902 Vogeli prit sa revanche et retrouva son siège de député avec 7.625 voix sur 13.851 votants, Dufour n'en obtenant que 4.129, les électeurs étant cette fois, selon Vogeli, « revenus sur un effet de surprise habilement préparé ». Il fut un des fondateurs de la Dépêche dauphinoise, organe radical. Comme médecin, il a publié de nombreuses monographies dans les Annales médico-psychologiques. Il s'est distingué dans les Commissions d'hygiène et de salubrité de l'Isère et comme vice-président de la Commission administrative de l'hôpital-hospice de Saint-Laurent-du-Pont. Sous sa direction, l'importance de l'asile de Saint-Robert a presque doublé ; il y a créé une ferme modèle et a apporté dans le fonctionnement de l'établissement des méthodes nouvelles, plus hygiéniques et plus humanitaires.

Il s'est activement occupé aussi des intérêts de l'agriculture : comme président du Conseil départemental d'agriculture, comme directeur du journal Le Sud-Est, comme fondateur et président du Syndicat agricole de La Mure, Corps et Valbonnais, comme membre ou président de nombreux jurys agricoles et de la Société d'agriculture de Grenoble.

Il mourut à La Motte-d'Aveillans le 18 juillet 1925, à l'âge de 81 ans.