Jean-Michel Flandin

1909 - 1969

Informations générales
  • Né le 31 août 1909 à Clermont-ferrand (Puy-de-Dôme - France)
  • Décédé le 7 mai 1969 à Isigny-sur-mer (Calvados - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Rassemblement du peuple français

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 31 août 1909 à Clermont-Ferrand (Puy de dôme)

Décédé le 7 mai 1969 à Isigny-sur-Mer (Calvados)

Député du Puy de dôme de 1951 à 1955

Jean-Michel Flandin appartient à une famille originaire d'Auvergne. Orphelin très jeune, il doit à l'octroi de bourses la possibilité de faire de brillantes études à Clermont-Ferrand puis à Paris. Elève des lycées Condorcet et Louis le grand, il réussit le concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure. Agrégé de grammaire en 1934, Jean-Michel Flandin est nommé professeur au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Il accueille alors Georges Pompidou, son condisciple et ami qui satisfait aux obligations du service militaire. En 1937, il est chargé d'un cours de philologie ancienne à la Faculté des Lettres. On lui doit des ouvrages de grammaire et des traductions d'auteurs anciens dont Lucien de Samosate ainsi que la traduction du Manuel d'Epictète.

Dès 1940, Jean-Michel Flandin rassemble autour de lui les premiers étudiants qui refusent l'armistice. Pour s'être livré à des activités de résistance, il est révoqué par Vichy en 1943. Sa femme est déportée à Ravensbrück. Dès lors et ceci jusqu'à la libération, Jean-Michel Flandin, entré dans la clandestinité, dirige le service de renseignement des Mouvements Unis de la Résistance dans le Puy de dôme Son comportement lui vaut d'être fait Chevalier de la Légion d'honneur et de recevoir la Rosette de la Résistance.

En 1945, Jean-Michel Flandin est nommé à Paris professeur au lycée Henri IV puis à Carnot. Mais la santé fragile de sa femme de retour de déportation lui fait choisir de s'installer à Clermont-Ferrand. Sa ville natale est le théâtre de son entrée sur le forum. Adhérent au RPF, il devient adjoint au maire en 1947 et conseiller général en 1949. La préparation des élections à la deuxième législature de la IVe République menace dangereusement la cohésion de la fédération RPF du Puy de dôme Jean-Michel Flandin est désigné comme candidat RPF par Paris contre l'avis de quelques dirigeants départementaux qui poussaient la candidature du docteur Guy Fric qui deviendra le suppléant de Valéry Giscard d'Estaing. Georges Pompidou lui aussi auvergnat et normalien, semble avoir puissamment soutenu la candidature à l'investiture de son vieil ami Jean-Michel Flandin dont le caractère laïc lui faisait espérer des voix de gauche. Le 17 juin 1951, la liste du RPF obtient 23 640 voix sur 217 407 suffrages exprimés. Jean-Michel Flandin en est le seul élu.

Il est nommé membre des Commissions de l'Education nationale et de la presse (il est vice-président de cette dernière, en 1954 et en 1955), en 1954 de la Commission des moyens de communication et du tourisme, en 1955 de la Commission de coordination de l'énergie atomique. Inscrit au groupe du RPF, le nouveau parlementaire vote à l'unisson de son groupe. Le 6 mars 1952, il s'abstient lors du vote de l'investiture d'Antoine Pinay qui divise les gaullistes. Le 17 juin 1954, il vote l'investiture de Pierre-Mendès France et approuve le 30 août le rejet de la CED. Son œuvre parlementaire est abondante et variée pour un premier mandat. Il dépose plusieurs rapports au nom de la Commission de l'Education nationale ou de celle de la presse. Jean-Michel Flandin participe activement à la discussion des budgets de l'Education nationale. Ainsi, le 30 janvier 1953, refuse-t-il de le voter pour insuffisance de crédits. En outre, bien que - dans un esprit d'apaisement- il ait voté en septembre 1951 la loi Barangé en faveur de l'enseignement privé, il juge sa nouvelle rédaction de nature à diviser la communauté nationale. En revanche, le 14 décembre 1954, au nom du groupe des Républicains sociaux, il approuve le budget même s'il estime son augmentation insuffisante, notamment pour soutenir les sciences humaines dans les Universités et améliorer les conditions matérielles des enseignants dans les DOM.

Le 7 juillet 1955, Jean-Michel Flandin expose les raisons pour lesquelles il ne votera pas la ratification des conventions franco-tunisiennes - « une symphonie dangereusement inachevée » - qui selon lui n'établissent aucun lien politique durable entre les deux pays. Il subordonne la ratification des conventions à l'acceptation d'un accord d'association politique, visant à éviter toute sécession, présenté à l'Assemblée sous la forme d'un article additionnel du reste repoussé par 484 voix contre 110. Aussi, le lendemain, en première lecture, Jean-Michel Flandin fait-il partie des 44 députés qui refusent la ratification contre 538 qui l'approuvent. Lors du débat sur la question de confiance posée par le gouvernement Edgar Faure, dernier orateur inscrit, le député gaulliste ne cache pas la défiance que lui inspire l'action du gouvernement. Son bilan économique est « celui d'un commerçant qui fait étalage de la prospérité de ses affaires à la veille de son concordat » et il estime que les plus grandes incertitudes pèsent sur la politique du gouvernement vis-à-vis de l'Union française. Pour le député du Puy De Dôme, Edgar Faure a découvert trop tard la nécessité de réformer la Constitution pour que le moindre crédit lui soit accordé en la matière. Aussi, attaché au scrutin d'arrondissement, vote-t-il contre le gouvernement le 29 novembre 1955 (chute du cabinet) sur la date des élections et le régime électoral. Ce vote entraîne la dissolution de l'Assemblée nationale.

Lors des élections anticipées du 2 janvier 1956, Jean-Michel Flandin décide de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat. La mise en sommeil de la fédération gaulliste du Puy de dôme après l'élection de 1951 et le risque d'être battu ont peut-être être pesé dans sa décision. Il poursuit néanmoins l'exercice de ses fonctions de Maire de Royat, poste auquel il avait élu à la suite des élections municipales de 1953.