Antoine, Elie Gadaud

1841 - 1897

Informations générales
  • Né le 26 avril 1841 à Saint-mayme (Dordogne - France)
  • Décédé le 29 octobre 1897 à Périgueux (Dordogne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Dordogne
Groupe
Union républicaine

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 19 avril 1891 au 6 janvier 1894
Sénateur
du 7 janvier 1894 au 29 octobre 1897

Biographies

Député de 1885 à 1889, né à Saint-Mayme (Dordogne) le 26 avril 1841, il étudia la médecine, et, reçu docteur, exerça sa profession à Périgueux.

Il fit la campagne de 1870-71 comme chirurgien volontaire des ambulances et assista en cette qualité à la bataille de Sedan et à celle de Coulmiers : il fut décoré à cette occasion. Médecin des écoles normales et de la compagnie d'Orléans, maire de Périgueux et conseiller général de la Dordogne, il fut porté, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine de ce département, et élu député, le 6e sur 8, par 61,185 voix (120,527 votants, 146,593 inscrits).

Il fit partie de l'Union des gauches, vota cependant contre l'expulsion des princes (juin 1886), soutint la politique opportuniste des cabinets Rouvier et Tirard, se prononça contre la révision de la Constitution, et en dernier lieu :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.

Né le 26 avril 1841 à Saint-Mayme (Dordogne), mort le 29 octobre 1897 à Périgueux (Dordogne).

Député de la Dordogne de 1885 à 1889.

Sénateur de la Dordogne de 1891 à 1897.

Ministre de l'Agriculture du 26 janvier au 1er novembre 1895.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 84.)

Lorsque la France eut à renouveler ses députés, en 1889, la position du député de la Dordogne, Antoine Gadaud apparaissait des plus fortes. C'était, pour lors, un homme dans la force de l'âge - 48 ans -, conseiller municipal de sa ville, Périgueux, depuis 19 ans, conseiller général depuis 15 ans, maire de Périgueux depuis 7 ans. Avec cela, un médecin unanimement apprécié et une jolie réputation de courage : toute la guerre de 1870 faite comme volontaire à la troisième ambulance de la Société de secours aux blessés et non pas aux arrière-postes, mais à Gravelotte et à Coulmiers, entre autres ; d'où une Légion d'honneur des plus méritées, à peine à trente ans. En outre, élu à la Chambre quatre ans plus tôt, il avait été loin d'y tenir un rôle de figurant : rapporteur écouté du budget de l'Algérie, interpellant fréquemment le gouvernement, spécialement sur la réorganisation des études médicales. Sur le plan politique, rien aussi que de favorable : républicain certes, mais nullement un de ces républicains propres à effrayer l'électorat modéré de la Dordogne.

A ce point de sa carrière, le danger ne pouvait venir que de la droite, et il en vint en effet sans équivoque puisque le candidat qui se dresse sur son chemin à ces élections de 1889, nommé Maréchal, se donnait pour « monarchiste orléaniste ». Or, le résultat fut tout à fait une surprise : dès le premier tour, Gadaud mordait la poussière, avec seulement 6.709 voix quand l'orléaniste montait jusqu'à 10.252.

Ne restait plus à Antoine Gadaud que de se consacrer à Périgueux comme maire, et à ses concitoyens comme médecin. Ce qu'il fit, mais pas plus de deux ans car, en 1891, son ami, le sénateur Garrigat étant mort, il se porta pour le remplacer et le suffrage restreint ne lui montra pas la même rigueur que l'universel. Elu le 19 avril, il faisait son entrée au Sénat le 4 mai et s'y inscrivait au groupe de l'union républicaine, ayant d'ailleurs fait campagne comme républicain, mais sans autre épithète.

Sa réélection, le 7 janvier 1894, fut quasiment triomphale ; sur 1.151 votants, il ne recueillait pas moins de 951 suffrages - élu tout le premier - les deux autres sénateurs obtenant : Dusolier 938 et Roger 642 voix. Cette faveur de ses électeurs, voilà en outre que le Sénat la consacre en faisant de lui un de ses secrétaires. Dès lors, son activité est étonnante ; on ne peut qu'être saisi par la diversité et la multiplicité des affaires auxquelles il consacre ses soins : nouveaux règlements relatifs aux études médicales, état de l'enseignement secondaire en France, exercice de la pharmacie, etc.

Dans le cabinet Ribot présenté le 26 janvier 1895, Antoine Gadaud reçut le portefeuille de l'Agriculture. La carrière ministérielle de Gadaud fut certes trop brève - le cabinet Ribot fut renversé le 28 octobre, n'ayant duré guère que neuf mois - pour qu'il fût donné de faire œuvre originale et d'envergure, mais dans ses interventions devant le Parlement, spécialement dans la discussion de son budget, on voit apparaître des idées assez neuves et hardies.

Pareille diversité marque son action en 1896. Toutefois, sa grande œuvre pour cette année sera son rapport sur le projet de loi modifiant la loi de 1873 relative à l'organisation générale de l'armée. Ce remarquable document le montre non moins averti des problèmes militaires qu'il ne l'était à l'ordinaire des affaires agricoles.

Déjà, cependant, ce travailleur inlassable subissait les graves atteintes du mal qui allait l'emporter. Pourtant rien n'en paraît et 1897, dernière année de sa vie, est aussi celle où il prend aux travaux du Sénat une part, s'il se peut, encore plus grande.

Epuisé, il meurt à Périgueux le 29 octobre 1897. Il n'avait que 56 ans.