Pierre Garet

1905 - 1972

Informations générales
  • Né le 7 septembre 1905 à Montdidier (Somme - France)
  • Décédé le 10 décembre 1972 à Amiens (Somme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Somme
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Somme
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Somme
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Somme
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Somme
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 28 avril 1959 au 1er octobre 1968
Sénateur
du 2 octobre 1968 au 10 décembre 1972

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 7 septembre 1905 à Montdidier (Somme)

Décédé le 10 décembre 1972 à Amiens (Somme)

Membre de première et de la seconde Assemblée nationale constituante

Député de la Somme de 1946 à 1958

Ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 8 mars 1952 au 8 janvier 1953

Ministre de la Reconstruction et du Logement du 8 novembre 1957 au 1er février 1958.

Pierre Garet est né à Montdidier (Somme) le 7 septembre 1905.

Licencié en droit de la Faculté de Paris, il s'inscrit au barreau d'Amiens en 1928. Après quatre années d'exercice de la profession d'avocat, il devient avoué à la Cour d'appel d'Amiens, fonction qu'il assumera jusqu'en 1946.

De 1934 à 1946, il assure, parallèlement, les fonctions de juge de paix suppléant du canton Sud-Est d'Amiens.

En 1946, il s'inscrit, à nouveau, au barreau d'Amiens dont il deviendra le bâtonnier.

Figurant en deuxième position sur la liste MRP lors des élections à la première Assemblée nationale constituante, il est élu député de la Somme le 21 octobre 1945.

La liste MRP recueille 68 742 voix sur 228 689 suffrages exprimés et a deux élus. Les listes de la SFIO et du PCF emportent chacune deux sièges, obtenant respectivement 69 995 et 67 708 suffrages. La liste radicale-socialiste, avec 22 244 voix, n'a aucun élu.

Pierre Garet est successivement nommé membre de la Commission de la justice et de législation générale (1945) et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1946).

C'est en qualité de rapporteur de la première de ces Commissions qu'il participe aux nombreuses discussions sur les projets et propositions de loi dont l'objet est d'adapter la législation existante aux problèmes de logement rencontrés par la France au lendemain de la guerre. Il est ainsi appelé à se préoccuper du logement des familles, du renouvellement des baux à loyer d'immeubles ou de locaux à usage commercial ou industriel, de la protection de la propriété commerciale. Il intervient également sur un projet de loi relatif au statut du fermage.

Pierre Garet est élu à la seconde Assemblée nationale constituante, figurant cette fois en tête de la liste MRP qui obtient 67 421 voix sur 234 068 suffrages exprimés et a deux élus. La liste PCF obtient également deux sièges avec 70 075 voix. La liste SFIO, qui recueille 60 851 suffrages, se voit attribuer un siège, de même que la liste RGR sur laquelle se portent 35 721 voix.

Il retrouve les deux Commissions aux travaux desquelles il avait participé sous la première Assemblée nationale constituante et siège également à la Commission du règlement et des pétitions.

Il est appelé à déposer plusieurs rapports portant sur le droit de la famille, la propriété commerciale, le droit des brevets d'invention.

Il intervient dans la discussion d'une interpellation sur l'insuffisance de l'épuration dans la magistrature et participe aux débats relatifs au projet et aux propositions de loi sur les dommages de guerre ainsi que sur le projet de loi portant réorganisation de la sécurité sociale et de la mutualité sociale agricole et le projet de loi sur la présentation et la réparation des accidents du travail et maladies professionnelles.

Pierre Garet conduit à nouveau la liste MRP, dans la Somme, aux élections législatives de 1946. Il en est le seul élu. La liste obtient 49 781 voix sur 227 482 suffrages exprimés. Les autres sièges sont attribués au PCF (74 295 voix et deux sièges), à la SFIO (53 847 voix et deux élus) et au RGR (35 847 voix et un siège).

Il redevient membre des Commissions de la justice et de la législation et de la reconstruction et des dommages de guerre. Il est élu vice-président de cette dernière commission le 25 février 1948.

Il est également désigné, le 15 juillet 1947 en qualité de juré à la Haute cour de justice.

Au cours de cette législature, Pierre Garet déploie une grande activité parlementaire.

Comme lors des deux Constituantes, celle-ci concerne principalement les mesures susceptibles de remédier à la crise du logement, à la réparation des dommages causés aux propriétaires sinistrés et aux modalités de la reconstruction. Il dépose plusieurs rapports sur ces sujets, ainsi qu'une demande d'interpellation sur la politique de reconstruction et la réparation des dommages de guerre (12 août 1948).

Ses interventions portent également sur les problèmes judiciaires. Il intervient en qualité de rapporteur dans les débats sur le projet de loi relatif au Conseil supérieur de la magistrature (30 janvier 1947). Il participe à la discussion du projet de loi permettant l'accession des femmes à diverses professions d'auxiliaires de la justice (5 décembre 1947). Il prend part à la discussion du projet de loi portant amnistie relative aux faits de collaboration (2 novembre 1950).

Pierre Garet, qui est passé, en mars 1949, du Groupe MRP à celui des Républicains Indépendants, se présente, lors des élections législatives du 17 juin 1951, sur la « liste d'union démocratique » présentée par le RGR et par l'Union des Indépendants, des Paysans et des Républicains nationaux, où il figure en première place.

Il insiste, dans ses engagements électoraux, sur son hostilité au régime des partis politiques tel qu'il est issu de la loi électorale de 1945, et son souci de l'indépendance des élus.

Sa liste recueille 40 763 voix sur 229 297 suffrages exprimés. Les apparentements conclus, entre les listes SFIO, MRP et RGR Indépendants-Paysans entraînent l'attribution de deux sièges à la première (49 587 voix) et d'un à la troisième (40 763 voix). Le PCF obtient 73 711 voix et a deux élus. Le MRP (19 034 voix) n'a aucun élu, alors que le RPR, avec 39 991 voix emporte un siège.

Pierre Garet est donc, réélu député, sous la nouvelle étiquette des républicains indépendants, dont il présidera le groupe parlementaire de 1953 à 1956.

Il est nommé membre, puis président (19 juillet 1951) de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il retrouve également son siège à la Commission de la justice et de législation et entre à la Commission du travail et de la sécurité sociale. Il est chargé par l'Assemblée nationale, le 18 septembre 1951, de la représenter au sein de la Commission supérieure des caisses d'épargne. La Commission du travail et de la sécurité sociale le désigne pour faire partie de la Commission de coordination chargée des questions relatives à la Communauté européenne du charbon et de l'acier (3 juin 1953).

Il est nommé juge titulaire de la Haute cour de justice le 28 août 1951.

Les six propositions de loi et les trois rapports qu'il dépose au cours du second semestre de l'année 1951 portent, comme sous la précédente législature, d'une part sur les problèmes de reconstruction, de logement et des dommages de guerre, d'autre part sur des questions d'organisation judiciaire.

Le 8 mars 1952, il devient ministre du travail et de la sécurité sociale dans le Cabinet Antoine Pinay. Il exerce ces fonctions jusqu'au 7 janvier 1953. Au cours de cette période, il soutient de nombreux projets de loi. On peut citer notamment le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la convention internationale du travail n° 100 concernant l'égalité de rémunération entre la main-d'œuvre masculine et féminine pour un travail de valeur égale (20 mai 1951), les projets relatifs à la variation du SMIG en fonction du coût de la vie (20 mai 1951), au budget social de la Nation (11 juillet 1952), à la réforme de la sécurité sociale (15 décembre 1952).

Après avoir quitté ses fonctions ministérielles, Pierre Garet dépose encore plusieurs propositions de loi portant principalement sur le droit du travail et de la Sécurité sociale. Il participe, en outre, à la discussion du rapport portant révision de la Constitution, en juillet 1953 ainsi qu'à celle des interpellations sur la politique agricole et la politique européenne.

Aux élections législatives du 2 janvier 1956, il figure encore en tête de la « liste républicaine d'Action sociale et paysanne » présentée par le Centre nationale des Indépendants-paysans, l'ARS et le Centre national des Républicains sociaux.

Il souligne, dans ses engagements électoraux, la nécessité de renforcer l'autorité de l'exécutif, tout en diminuant le train de vie de l'Etat et le champ de ses interventions. Il réclame en particulier le droit pour le Gouvernement de dissoudre l'Assemblée nationale après deux crises ministérielles en moins de deux ans.

Sa liste obtient 31 726 voix sur 246 398 suffrages exprimés. En l'absence d'apparentements, la répartition des sièges à la représentation proportionnelle lui donne un élu. Le PCF obtient deux sièges, avec 79 183 voix. La SFIO a également deux élus avec 60 533 voix, le sixième siège allant à la liste d'Union et de Fraternité française présentée par Pierre Poujade qui recueille 27 091 voix.

Pierre Garet est nommé membre de la Commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement et de la Commission du travail et de la Sécurité sociale. Il est élu représentant de l'Assemblée nationale au sein de la Commission supérieure des caisses d'épargne, le 28 février 1956.

Nommé à nouveau juge titulaire de la Haute cour de justice, il devient vice-président de cette juridiction le 17 mai 1956.

Au cours de cette brève législature, il est ministre de la Reconstruction et du Logement dans le Cabinet de Félix Gaillard, du 6 novembre 1957 au 14 mai 1958. Il retrouve le même poste au sein du Cabinet Pierre Pflimlin le 14 mai 1958. Il présente sa démission le 28 mai 1958, en raison de son désaccord avec la politique algérienne du Président du Conseil.

Du fait de ses fonctions ministérielles, son activité parlementaire est restreinte. Il intervient toutefois dans la discussion de projets ou propositions de loi concernant les problèmes de logement et d'accession à la propriété et certaines modifications à apporter au code du travail.

En dépit d'une activité parlementaire intense et de responsabilités ministérielles exercées à trois reprises, Pierre Garet s'est aussi consacré à son département d'origine. Conseiller municipal d'Amiens, dès 1947, il préside la caisse d'épargne de cette ville à partir du mois de juin 1944. Il est, en outre, membre du conseil d'administration de la Société de Crédit immobilier de la Somme et de divers groupements d'HLM.

A l'échelon national, il assume encore d'autres responsabilités, en qualité de vice-président de l'Union des Sociétés de crédit immobilier, de membre du Conseil supérieur de l'Electricité et du Gaz et de président de l'Association nationale France-Canada.


Il vote la confiance au Général de Gaulle le 1er juin 1958 et se prononce en faveur du projet de loi relatif aux pleins pouvoirs, le 2 juin.

Capitaine d'infanterie de réserve, Pierre Garet était titulaire de la Croix des Services volontaires et chevalier du Mérite social. Il est décédé à Amiens le 10 décembre 1972.