Fernand Gentin

1876 - 1946

Informations générales
  • Né le 27 septembre 1876 à Reims (Marne - France)
  • Décédé le 24 avril 1946 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Aube
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Aube
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 27 septembre 1876 à Reims (Marne).

Député de l'Aube de 1932 à 1962.

Ministre des P.T.T. du 18 janvier 1938 au 13 mars 1938.

Ministre de la Santé publique du 13 mars 1938 au 10 avril 1938.

Ministre du Commerce du 10 avril 1938 au 20 mars 1940.

Fernand Gentin est né à Reims ; son père était imprimeur et la voie de l'étudiant qu'il devint semblait toute tracée ; mais, élevé à l'ancienne avec rigueur, Fernand Gentin ne fut pas de ceux à qui il suffisait d'attendre. Depuis l'âge de 20 ans, ses études terminées, il fut à l'usine en contact avec les ouvriers, puis il vécut plus de dix ans au milieu des paysans. Il apprit vite les dures réalités des uns et des autres et acquit ainsi non seulement le mérite de succéder à sou père dans l'industrie familiale, mais le goût de la chose publique. Il eut très vite l'intention de participer dans la mesure de ses moyens au progrès social, dans l'adaptation raisonnée de la culture, du commerce et de l'industrie aux transformations économiques de notre siècle. Mais les circonstances économiques et politiques allaient apporter à Fernand Gentin - comme à tant d'autres - bien des obstacles à la réalisation de son idéal.

Au moment des élections de mai 1932, le pays subissait une crise économique sans précédent qui atteignait toutes les branches de l'activité. Un désordre résultait d'une production déréglée et d'un déséquilibre dangereux existant entre la production industrielle et la production agricole. C'était l'époque du gaspillage des ressources de la trésorerie et de l'installation graduelle du déficit.

Déjà vice-président du Conseil général de l'Aube, Gentin se présenta dans la 2e circonscription de Troyes pour remplacer J. Dollat, avocat, indépendant de gauche. Lui professait, peut-on dire dans son intégralité, le dogme de la gauche, la tradition démocratique. Sur le plan international, il se voulait fidèle à la devise « arbitrage, sécurité, désarmement ».

Il fut élu au second tour, par 6.566 voix sur 11.797 votants contre 3.798 voix recueillies par Guille, son adversaire le plus dangereux (au premier tour ils avaient obtenu respectivement 3.284 et 2.788 voix).

Inscrit au groupe républicain radical et radical-socialiste, membre des commissions de l'administration générale, des douanes, des comptes définitifs et des travaux publics, Gentin eut bientôt deux spécialités : celle de rapporter toutes les propositions ayant pour but de secourir ou de venir en aide aux régions victimes de calamités atmosphériques, celle aussi de rapporter tous les projets de dissociation, de délimitation ou de rattachement de communes, le plus souvent d'ailleurs pour des raisons d'ordre électoral : ainsi La Croix dissociée de Gassin ; ainsi la section de Brignogau distraite de la commune de Plounéour-Trez en Finistère, ici pour des raisons de sécurité : le partage du goémon sur les rochers que la mer découvre se réglant parfois à coups de fusil ; ainsi Rivesaltes, Bagnères-de-Bigorre, Montfaucon, Latour de France..

Une telle énumération apporte un élément de poésie à ce genre de labeur qui, en fait, faisait plus appel au dévouement et à la diplomatie au moment où il fallait l'accomplir. Gentin ne manquait ni de l'une ni de l'autre de ces vertus et, de plus, il était d'une minutie et d'une conscience irréprochables. Dans le même temps, il apportait ses soins à l'étude et à la défense de questions diverses, telles que la perception des taxes sur les automobiles, l'ouverture d'écoles techniques pour les apprentis et les rééducables, les coupes forestières et, fréquemment, les affaires industrielles de sa circonscription : la bonneterie.

Devenu maire de l'Isle-Aumond et président du Conseil général de l'Aube, Gentin fut réélu en avril 1936, dans la même circonscription, par 7.372 voix sur 11.922 votants contre 4.328 à Monsacré (au premier tour respectivement 3.434 et 3.321).

Les qualités appréciées au cours de la précédente législature et l'honnête fermeté de ses convictions qu'ornait une amabilité jamais démentie amenèrent Fernand Gentin au gouvernement. Ministre des P.T.T. dans le quatrième cabinet Chautemps qui ne dura pas un mois, de la Santé publique dans le deuxième cabinet Blum d'une durée équivalente, il ne peut, bien entendu, appliquer sa probité et son assiduité avec quelque résultat. Ministre du Commerce dans le troisième cabinet Daladier pendant deux ans, cette fois il peut affirmer sa personnalité.

Il s'attacha à hâter le redressement du commerce extérieur de la France qui provenait certes, pour une part, de la baisse de nos importations mais aussi pour une large part du développement de nos exportations, en particulier des produits fabriqués, les plus intéressants pour l'économie française.

Mais une durée de deux ans pour l'exécution d'un programme en matière de commerce c'est encore très court !

Le 10 juillet 1940 Gentin votait pour les pouvoirs constitutionnels demandés par le maréchal Pétain.



Né le 27 septembre 1876 à Reims (Marne)

Décédé le 24 avril 1946 à Paris

Député de l'Aube de 1932 à 1942

Ministre des PTT du 18 janvier au 13 mars 1938

Ministre de la Santé publique du 13 mars au 10 avril 1938

Ministre du Commerce du 10 avril 1938 au 20 mars 1940

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1814-1815)

Pendant l'Occupation, Fernand Gentin est maintenu par le gouvernement de Vichy à la tête de la municipalité de l'Isle-Aumond (Aube). Président-Directeur général de la grande imprimerie de Troyes, son attitude durant cette période lui vaudra, en décembre 1944, d'être arrêté et poursuivi devant la Cour de Justice de l'Aube. Celle-ci, dans son arrêt du 24 janvier 1945, acquitte l'ancien député du chef d'inculpation d'atteinte à la sûreté de l'Etat, mais le condamne à dix ans de dégradation nationale pour faits de collaboration.

Au vu de cette sentence et considérant que l'intéressé a été « l'administrateur et le directeur politique d'un journal qui s'est mis au service de l'ennemi » le Jury d'honneur, dans sa décision du 12 décembre 1945, maintient l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote positif du 10 juillet 1940.

Fernand Gentin meurt à Paris dans le XVe arrondissement, le 24 avril 1946, à l'âge de 69 ans.