Jean, Pierre Guyot de Villeneuve

1864 - 1909

Informations générales
  • Né le 9 février 1864 à Saint-bouize (Cher - France)
  • Décédé le 3 mai 1909 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Seine
Groupe
Républicains nationalistes

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 9 février) 1864 à Saint- Bouize (Cher), mort le 3 mai 1909 à Paris.

Député de la Seine de 1902 à 1906.

Frère du député des Basses-Alpes (voir ci-dessus), Jean Guyot de Villeneuve, après des études au lycée de Melun, de Laon, puis au lycée Fontanes, se destine à la carrière militaire. Dans cette vue il poursuit ses études à l'Ecole militaire de Saint-Cyr (1882-1884) puis à l'Ecole de guerre (1889-1891), d'où il sort capitaine breveté d'état-major. Il est envoyé aussitôt en mission spéciale au Turkestan puis participe aux manœuvres fédérales suisses en 1889. Mais les rebondissements de l'affaire Dreyfus et le climat trouble qui gagne l'armée heurtent l'honnêteté et les convictions nationalistes du jeune capitaine ; au moment où la campagne menée pour la révision du procès Dreyfus prenait en 1899 une vive acuité politique et morale, il adressait au professeur Gabriel Syveton, qui venait d'être révoqué, une lettre de chaude sympathie et d approbation qui fit le tour de la presse et lui valut d'être puni de 60 jours d'arrêt de rigueur par le ministre de la guerre, le général de Galliffet. C'est alors qu'en 1901 il démissionna de son grade et abandonna définitivement l'armée après 20 ans de carrière militaire.

Pour la première fois il sollicite le suffrage des électeurs comme candidat des comités nationalistes de la Seine (5e circonscription, Saint-Denis) aux élections législatives de 1902. Il fut élu au premier tour par 7.487 voix contre 6.060 au député sortant, M. Laloge ; mais son élection, soumise à enquête, ne fut validée qu'un an plus tard. D'appartenance politique « républicain nationaliste », il est inscrit au groupe des études militaires et des intérêts de Paris et s'intéresse particulièrement, à l'occasion des débats, aux questions touchant l'armée et les finances. A la Chambre des députés, où le bloc des gauches est majoritaire, il lutte dans l'opposition nationaliste contre la politique anticléricale du ministère Combes, s'indigne de la corruption ambiante, combat la politique radicale.

D'un tempérament de droite au comportement rigoureux et intègre, il proclame et défend ses idées politiques avec intransigeance en faveur d'un état nationaliste qui établirait une armée d'airain sans collusion politique, des finances saines, une politique sociale mais libérale où toutes les libertés seraient respectées, notamment la liberté de conscience.

Son mandat parlementaire est illustré par une interpellation du ministre de la guerre, le général André, lors de l'affaire des « fiches » le 28 octobre 1904. Au cours d'une séance très mouvementée, marquée par des incidents dramatiques, son ami Gabriel Syveton - qui devait connaître quelques mois plus tard une mort suspecte avant sa comparution aux assises - ayant frappé dans l'hémicycle même le ministre, Jean Guyot de Ville neuve accusa le général André d'avoir organisé au ministère de la guerre un service de renseignements délateurs, d'origine maçonnique, aux fins d'établir des listes de propositions pour l'avancement; il en apporta la preuve en lisant à la tribune de la Chambre les pièces d'un dossier accablant qu'il avait obtenu de M. Bidegain, secrétaire du Grand-Orient. Il fit publier ces fiches dans les journaux et accusa en outre le ministre de les avoir annotées de sa propre main.

Mais sa carrière politique ne connut qu'un seul mandat parlementaire : il est battu aux élections de 1906 par M. Hector Depasse.

Il meurt à Paris, le 3 mai 1909, des suites d'un accident d'automobile. Il était âgé de 45 ans.