Georges Izard

1903 - 1973

Informations générales
  • Né le 17 juin 1903 à Abeilhan (Hérault - France)
  • Décédé le 20 septembre 1973 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Meurthe-et-Moselle
Groupe
Parti frontiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 17 juin 1903 à Abeilhan (Hérault).

Député de la Meurthe-et-Moselle de 1936 à 1942.

Georges Izard commença ses études au lycée de Béziers. Son père en était le directeur ; puis il abandonna son Midi natal pour préparer à Paris des licences de lettres et de droit qu'il compléta par un diplôme d'études supérieures de philosophie. A cette double formation allait très vite s'ajouter une initiation aux affaires politiques. Il a, en effet, 23 ans lorsque Charles Daniélou, qui vient d'être chargé du sous-secrétariat à la présidence du Conseil, le nomme directeur de son cabinet. Philosophie, politique et droit se fondent pour constituer une éthique Fà Georges Izard. Avocat à la Cour depuis 1937 après trois ans de stage, et secrétaire de la Conférence des avocats de 1933 à 1934, il plaide des dossiers strictement juridiques et s'intéresse aussi à des affaires à caractère politique.

Dans ses écrits il traduit aussi son goût de la « chose publique ». Les titres de ses œuvres suffisent à s'en convaincre : La fédération européenne (1930) ; Où va le communisme (1936) ; Les classes moyennes (1937) ; La bataille de France (1939). Mais il révèle aussi l'attrait qu'a pour lui la réflexion moins engagée dans La pensée de Péguy (1931) ; et le titre de la revue qu'il fonde avec Emmanuel Mounier Esprit est à lui seul une révélation.

En 1936, il a alors 33 ans - il se décide à se présenter aux élections générales -dans la circonscription de Briey. Il est candidat du parti frontiste. Ce petit parti de gauche n'a pas passé d'alliance avec le groupe communiste. Pourquoi Briey? Georges Izard s'en explique dans son engagement électoral et réapparaît alors l'homme de lettres. La Lorraine, pour l'auteur de la Pensée de Péguy c'est Jeanne d'Arc et, avec elle, une certaine union de la France. La Lorraine, c'est aussi ces « marches » de la France sur qui pèse la menace de la guerre. Il y a peut-être aussi une autre raison : homme de mesure, Izard est d'instinct opposé aux extrêmes ; or pour lui ces extrêmes, ce sont les dirigeants communistes à qui il a consacré un livre et ce sont les trusts, les 200 familles, les trop grandes sociétés qui sont à ses yeux les ennemis des classes moyennes.

Or, à Briey, se représente le député sortant, maître de forges, Amidieu du Clos, qui a l'investiture du front national, tandis que les autres candidats sont Legras et Schumacher, respectivement socialiste et communiste, mais unis au sein du front populaire. L'élection paraît difficile ; il y a 18.807 inscrits, 16.113 votants et 15.784 suffrages exprimés. Dès le premier tour Georges Izard est élu avec 7.985 voix tandis qu'Amidieu du Clos en recueille 6.112, Legras 1.121 et Schumacher 566.

A la Chambre, il s'inscrit au groupe du parti frontiste et, à partir de 1937, il siège sur les bancs socialistes. Il dépose deux propositions de loi, l'une a pour objet de compléter la loi de 1936 sur la nationalisation des industries de guerre et la seconde de créer une caisse de compensation destinée à adapter le prix du blé au prix de revient à la production. Rapporteur de la commission spéciale chargée de l'examen des projets sociaux (1936) et de la commission du travail. Il fut bien entendu l'auteur de bon nombre de rapports, notamment ceux sur le projet de loi tendant à la création de la Direction du travail et de la main-d'œuvre, sur le projet relatif du statut légal des voyageurs, représentants et placiers, ou enfin sur le projet érigeant en fête nationale le 1er mai.

Ses interventions portent aussi bien sur la nationalisation des fabrications d'armement que sur le projet concernant le règlement du prix de vente des fonds de commerce ou sur les procédures de conciliation et d'arbitrage.

Il s'intéresse vivement aux problèmes des populations qui vivent le long de la « ligne Maginot ». Enfin, il demande à intervenir dans des interpellations sur la politique étrangère à propos de l'Espagne et du stationnement des troupes italiennes (1939), des intentions du gouvernement quant à la reconnaissance du régime de Franco ou bien, enfin, sur la tragédie de Finlande et sur les conséquences que le gouvernement entend en déduire pour la conduite de la guerre (1940).

Dès le début des hostilités, il rejoint son corps et il est fait prisonnier lors de l'armistice.



Né le 17 juin 1903 à Abeilhan (Hérault)

Décédé le 20 septembre 1973 à Paris

Député de la Meurthe-et-Moselle de 1936 à 1942

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1998, 1999)

Engagé volontaire, Georges Izard est fait prisonnier à Saint-Dizier au moment de l'armistice, son attitude au combat lui vaudra la Croix de guerre. Libéré en tant que député, il entre immédiatement dans la Résistance et milite à l'OCM (Organisation civile et militaire) dont il deviendra le secrétaire général de 1945 à 1948. Arrêté par la Gestapo en 1943, il est emprisonné à Fresnes puis jugé à Nancy, mais aucune preuve ne peut être retenue contre lui. Il recevra à la fin de la guerre la Médaille de la Résistance.

A la Libération, Georges Izard devient délégué à l'Assemblée consultative provisoire, il y intervient notamment à propos des relations franco-soviétiques.

Se consacrant à nouveau à sa profession d'avocat, il ne délaisse pas pour autant son action journalistique et fonde l'hebdomadaire « Clarté », organe d'un socialisme indépendant.

Inspiré par la défense de la liberté et par la volonté de dénoncer les menaces totalitaires, il épouse en 1949 la cause de Victor Kravchenko, ancien fonctionnaire soviétique auteur d'un livre controversé sur les camps de concentration en URSS. Sept ans plus tard, il publiera un ouvrage intitulé « Viol d'un mausolée », consacré à la déstalinisation.

Avocat de Pierre Mendès France, de François Mitterrand, de Picasso ou encore du Sultan du Maroc, il se forge une réputation de maître du Barreau.

Auteur de plusieurs ouvrages dont notamment un pamphlet ayant pour titre « Lettre affligée au général de Gaulle » et d'une biographie de Sainte Catherine de Gênes, Georges Izard est élu à l'Académie française le 11 février 1971 au fauteuil d'Henri Massis.


Il meurt à son domicile le 20 décembre 1973 des suites d'une attaque cardiaque.