Adrien Langumier

1902 - 1990

Informations générales
  • Né le 3 janvier 1902 à Auxerre (Yonne - France)
  • Décédé le 11 décembre 1990 à Cosne-sur-loire (Nièvre - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 3 janvier 1902 à Auxerre (Yonne).

Député de la Seine de 1936 à 1940.

Obligé de gagner sa vie dès l'âge de 14 ans, Adrien Langumier entre en apprentissage comme mécanicien et adhère aussitôt au syndicat des métaux. Alors que son frère est tué sur le front en 1917, il participe à toutes les grandes grèves de la période de guerre. En 1918, il fonde la jeunesse syndicaliste d'Auxerre, adhère au groupe socialiste et lutte contre la politique d'union sacrée. En 1920, il participe à l'organisation de la grande grève de mai. Impliqué dans une affaire de « complot », il est condamné à dix-huit mois de prison mais réussit à passer en Suisse. Il s'y fait embaucher ; secrétaire de la section syndicale de Moto-Rêve, il dirige une grève et devient secrétaire adjoint du groupe socialiste français de Genève.

A son retour en France, en 1921, il est arrêté et emprisonné. A la fin de 1923, libéré de ses obligations militaires, il trouve du travail dans une usine d'Auxerre et est nommé secrétaire de l'union régionale des syndicats de l'Yonne-Côte-d'Or. Il est alors en tête de toutes les grèves et de toutes les manifestations ; en 1927, puis par trois fois en 1929, il est arrêté. Malgré les hasards et les difficultés de sa vie de militant, il trouve le temps et l'énergie de se cultiver et devient journaliste. Délégué ouvrier à la commission du travail du département de la Seine, membre de la commission exécutive de l'union réunifiée des syndicats de la région parisienne et membre du conseil d'administration de l'association Radio-Liberté, sous la présidence du professeur Langevin, il se présente aux élections de 1936. Candidat du parti communiste dans la 2e circonscription du XXe arrondissement de Paris, il arrive en tête au premier tour de scrutin avec 10.642 voix contre 10.034 à Déat, député sortant, et l'emporte au second, avec 13.621 voix contre 12.766 à son adversaire.

Il déploiera à la Chambre une activité débordante. Membre des commissions d'assurance et de prévoyance sociales, de la législation civile et criminelle, des mines et de la force motrice, il déposera en quatre ans dix-huit propositions de loi et deux propositions de résolution, interviendra dans de nombreux débats et demandera à plusieurs reprises à interpeller le gouvernement.

Il cherche à venir en aide aux victimes de la crise économique, à protéger les chômeurs, à lutter contre les abus des sociétés concessionnaires distributrices d'électricité ; à aménager les rapports entre locataires et propriétaires de locaux d'habitation ou à usage industriel et commercial et de modifier la législation sur les loyers ; de protéger le personnel de la presse et la liberté de la presse contre les fabricants de papier journal ; de défendre les fonctionnaires et ouvriers frappés à la suite de faits de grève. Le 16 mai 1939, il dépose une demande d'interpellation sur la politique générale du gouvernement, et notamment sur l'exploitation qui a été faite par la presse hitlérienne d'un article paru dans un journal parisien sous la signature du secrétaire général d'un parti qui compte trois ministres en exercice parmi ses adhérents.

Le 2 septembre 1939, il demande à nouveau à interpeller le gouvernement sur la façon dont est assurée la défense du pays contre le fascisme et sur les atteintes portées à la liberté de presse. Moins de six mois plus tard, le 20 février 1940, de même que tous les députés de son groupe, il sera déchu de son mandat.




Né le 3 janvier 1902 à Auxerre (Yonne)
Décédé le 11 décembre 1990 à Cosne-sur-Loire (Yonne)

Député de la Seine de 1936 à 1940

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, tome VI, p. 2122)

Adrien Langumier est mobilisé près de Besançon. Indigné par la dissolution du PC, il est en même temps très critique à l'égard de son parti dans sa lutte contre Hitler et il condamne intérieurement le pacte germano-soviétique. Le refus de quatre députés ex-communistes - Fernand Grenier, Charles Michel, Raymond Guyot et André Mercier - de s'associer à l'hommage rendu aux armées de la République par la Chambre des députés le 9 janvier 1940, lui paraît être « une provocation imbécile qui donnait des armes à ceux qui préparaient notre déchéance ». Il rédige une déclaration condamnant l'agression soviétique contre la Finlande et se désolidarisant des quatre. C'est la rupture avec le Parti.

Malgré son action dans la Résistance derrière la façade d'un emploi au journal collaborationniste Les Nouveaux Temps, action suivie par un engagement dans la 1re armée, l'Humanité à la Libération le dénonce comme traître et le menace de mort.

Il faudra en arriver à un procès : en 1965, le tribunal de Nevers le reconnaîtra comme « un parlementaire patriote et courageux en 1939 » et « un résistant héroïque ». Désormais socialiste, il est éditorialiste au Courrier de la Nièvre. Il termine sa vie à Saint-Amand-en-Puisaye, le berceau de sa famille.

Il meurt le 11 décembre 1990 à Cosne-sur-Loire.